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L’extension et l’enracinement progressifs du mouvement “Occupy”,  rejoint progressivement par le mouvement syndical et étudiant,  sont effectivement impressionnants.

La vraie question, pour les semaines (au maximum les mois) qui viennent, sera celle d’une jonction possible avec les minorités et notamment les “Afro-Américains” pauvres, qui constituent l’essentiel des chômeurs,  des bénéficiaires des systèmes sociaux en cours de démantèlement (Medicare, Medicaid) et des utilisateurs forcés des bons d’alimentation (Près de 50 millions de personnes).

La présence de Cornel West, d’Angela Davis, d’Hélène Brown et d’autres intellectuels noirs des années 60 auprès des “protesters”, notamment à Oakland, si elle constitue un premier signe, n’est cependant pas suffisante: la grande masse des pauvres de couleur, premières victimes de la crise,  n’a pas encore totalement renoncé à l’illusion BHO ( c’est aussi à ça que l’élection du premier président “afro-américain” a servi), elle n’est pas impliquée de fait pour l’instant dans ce mouvement.

Il faut donc être très attentif au moindre phénomène qui révélerait une évolution dans ce sens: il est probable qu’alors le mouvement général changera de nature, et que ses cotés “bon enfant”, pacifiques et non-violents ne seront plus si évidents, mais aussi que l’auto-limitation actuelle (malgré quelques “bavures”) de la répression policière sera vite remplacé par des méthodes plus musclées (et dignes de la police et de l’armée tunisienne ou égyptienne) comme celles utilisées lors des grandes émeutes raciales de 1967 ou de 1992.

Les derniers jours du “L’Empire” à l’agonie ne ressembleront sûrement pas à “un diner de gala”...