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Article : Ouf, la “legacy” de Bush est en marche, et cela passe par l’attaque de l’Iran

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Irak et Iran

schnetzler

  29/10/2007

Il existe un fait remarquable que l’administration Bush ne manquera pas d’exploiter dans les semaines à venir : d’après les statistiques publiées sur le site indépendant (antiguerre)

icasualties.org/oif

les pertes américaines et irakiennes (civils et forces de sécurité) s’effondrent depuis septembre 2007 (2 mois consécutifs). Elles ont été divisées d’un facteur deux au moins. Encore un mois et l’administration Bush pourra bientôt déclarer qu’ellle a gagné la guerre en Irak.

Il importe peu de savoir si les statistiques sont manipulées ou à interpréter (pour les militaires, il suffit de ne pas envoyer d’hommes sur le terrain pour ne pas subir de pertes ; pour les pertes civiles, la dissimulation d’informations est plus facile ; le partitionnement du pays grâce au mur à Bagdad peut aussi avoir un effet positif ; etc.) ou si l’ennemi a changé de stratégie ou s’il a été réellement affaibli. Ce qui est sûr c’est que ces données seront exploitées très bientôt.

les antiques vertus de la presse

Pierre M. Boriliens

  03/11/2007

“Que des journaux comme le Times se soient effectivement transformés à mesure donne une bonne indication de ce qu’il faut penser des antiques vertus de la presse et de sa liberté, surtout dans le modèle anglo-saxon où l’on sait la place que tient cette vertu dans leur bonne réputation”

Karl Kraus (1874-1936), dans Die Fackel, - le journal qu’il a fondé, qu’il a publié toute sa vie (à compte d’auteur) et dont il était le seul “journaliste” -, ne cessait d’analyser les rapports entre la presse et les pouvoirs. Sinistres illusions que les “vertus de la presse et de sa liberté”, pas plus antiques que contemporaines. Dans “Les derniers jours de l’humanité” (une pièce rédigée pendant la guerre de 14 et composée en partie de textes tirés… de la presse), il va jusqu’à dire que le seul vainqueur de la Grande Boucherie, c’est la presse ! Et c’est encore en partie la presse qui lui permet d’écrire “La troisième nuit de Walpurgis”, où tout est dit avec une lucidité stupéfiante (pour le lecteur d’aujourd’hui) sur la sinistre période qui commence en 1933.

Je suis toujours très étonné qu’on découvre, au XXI° siècle, ce qui était déjà une conclusion fermement démontrée par des gens comme Kraus, au début du XX° !

Bibliographie :
Jacques Bouveresse, Schmock ou le triomphe du journalisme (la grande bataille de Karl Kraus), Seuil, 2001
Karl Kraus, La troisième nuit de Walpurgis, Agone, 2005