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Article : Oui, au fait, qui contrôle la politique extérieure US ?

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à la manière de Mr Grasset..

Olivier Riche

  03/02/2015

Coupé de tous ses attachements,
les languissements du cœur maitrisés,
on est calme, serein et heureux,
car on a atteint la paix de l’esprit.

Saṃyutta Nikāya 1.242

The good is not the opposite of the evil

perceval78

  03/02/2015

Le bien n’est pas le contraire du mal. Le bien n’a jamais été entamé par le mal, bien qu’il en soit entouré. Le mal ne peut faire du tort au bien, mais il arrive que le bien puisse sembler nuisible et, de la sorte, le mal s’exprime de façon plus rusée, plus pernicieuse.  J. Krishnamurti Journal 14 avril 1975 lien.

Un de nos représentants à l’APCE nous fait part de son tourment au moment de voter les sanctions contre les Russes
l’on ne pouvait en effet, sauf à voir le Conseil de l’Europe, la maison européenne du droit, se coucher par faiblesse politique et y laisser une bonne part de son crédit,
accepter que le retour des parlementaires russes qui, faut-il le rappeler, ont voté l’annexion de la Crimée par leur pays, se traduise par business as usual. Mais le vote de sanctions par l’APCE ne risquait-il pas aussi d’entraîner le départ de la délégation russe, ...

Sans trahir sa pensée, il semble qu’il souhaitait simplement affirmer qu’il était du coté du bien.

Pourtant si l’on comprend bien Krishnamurti, un bien issu de la pensée n’est pas le bien, puisque enfermé dans l’espace temporel comme le mal. The thing that thought produces, thought can undo but it is not the good; as it is not of time, the good has no abiding place… The law of the good is everlasting, unchanging and timeless.

Crapaud Rouge

  03/02/2015

Amusant de voir que, si personne ne semble gouverner la politique étrangère US, en Grèce c’est tout le contraire ! Ce n’est plus une nébuleuse de bureaucrates et d’hommes d’affaires apatrides, mais des Grecs élus et parfaitement visibles.

Le Chaos ?

Franck du Faubourg

  04/02/2015

ou bien la “fatalité”??
Ou alors les “unitended consequences”, en gros; les limites de l’humain.
Zerohedge nous offre le Conspiracy becomes Fact du jour, et c’est piquant:
http://www.zerohedge.com/news/2015-02-03/another-conspiracy-theory-becomes-fact-entire-oil-collapse-all-about-crushing-russia

Martin Armstrong sur son blog nous rappelle depuis des années que le vrai danger qui nous guette vient essentiellement de la nature humaine - et qu’il serait bon d’en reconnaitre les mécanismes sous peine de répéter les mèmes désastres - alignant les comparatifs historiques sur les 6000 dernières années. Avec son regard de trader anglo-saxon, certes, mais qui nous apprend néanmoins beaucoup sur les cycles humains.
A suivre, vraiment:
http://armstrongeconomics.com/

Juste une affaire de famille.

Ni Ando

  04/02/2015

C’est une affaire de famille en réalité. La civilisation russe qui s’est affirmée depuis le 8 ième siècle et le monde étasunien depuis le 17 ième siècle sont deux branches distinctes du même tronc européen, la vieille Europe (Italie, Espagne, France, Hollande, Angleterre, Autriche, Allemagne rhénane pour l’essentiel). C’est une Europe encore riche, qui a accumulé une histoire culturelle exceptionnelle, des compétences organisationnelles muries au cours de longs siècles et qui tend à vivre sur son prestigieux héritage. En réalité, elle se nourrit de cet héritage culturel depuis assez longtemps maintenant, depuis le 19ième probablement, avant encore peut-être. L’émergence du nazisme en Allemagne dans les années 30 montre que ce modèle avait déjà commencé à se décomposer, un peu comme si patinant dans un passé qui ne parvient plus à la réinventer l’Europe butait contre un mur culturel invisible qui l’obligeait sans cesse à revenir sur ses pas (l’impasse crée la violence).

Les signes de cette arriération nouvelle affleurent partout : le soutien tacite apporté par les politiques ouest-européens, ainsi que les médias qui les accompagnent, aux mouvements néonazis ukrainiens ou aux gouvernements baltes qui organisent un apartheid sur leur propre sol, l’accord donné à des opérations d’épurations ethniques à visée géopolitique en Europe même (Krajina hier, Donbass aujourd’hui), effondrement intellectuel de la profession de journaliste « occidental » ramené au rôle de garde-chiourme de la « pensée occidentale » (colporter les ignominies comme celle qui nous dit que les victimes civiles du Donbass se seraient bombardées elles-mêmes !), l’élimination physique des chefs d’Etat récalcitrants (Saddam Hussein, Milosevic, Kadhafi) et la dévastation voulue des pays dont ils ont eu la charge (anéantissement de l’Irak en tant qu’Etat unitaire, bombardements terroristes sur la Yougoslavie, anéantissement de l’Etat libyen avec toutes les conséquences dévastatrices, démographiques, sanitaires et sociales pour les populations concernées), la liquidation des journalistes du camp adverse opérant en zones de guerre (une spécialité des milices brunes de Kiev), le refus d’accepter l’argumentation et le simple énoncé des faits (ce dont on ne parle pas n’existe pas) sans même bien sûr chercher des réponses honnêtes à des questions évidentes, un contentement assumé dans une forme d’abrutissement quasiment animal propice à la naissance de l’hystérie (chérir le bombardement à venir de l’Iran, frappe préventive nucléaire sur la Russie, vouloir réduire en lambeaux l’économie de la Fédération russe comme autre fois « ramener l’Irak à l’âge de pierre »), hystérie haineuse guère différente dans son essence que celle qui fit naître la Shoa. Si on n’y est pas c’est sans doute la peur des conséquences (ceux d’en face ont les armes ultimes plus l’énergie) mais aussi un reste de honte, un reste de ce que fut la vieille Europe (ou de ce que l’on croit qu’elle fut). La vieille Europe consent à ces brutalités d’abord parce que, pour s’être trop compromise, elle n’a guère de force morale à opposer quand on veut l’entraîner dans les entreprises scabreuses qui vont la salir (l’invasion de l’Irak, les guerres, les coups tordus, les chambres de torture, etc..), ensuite parce qu’elle ne dispose pas de l’ appareil militaire sans lequel elle reste l’obligée de la voyoutocratie de Washington, enfin parce qu’elle voit dans l’ « Amérique » une sorte d’appendice de puissance de l’Europe qui aurait réussi ailleurs ce qu’elle n’aurait pas réussie ici, un peu comme si l’ « Amérique » était la consolation d’un échec européen, échec nourri d’une supposée impuissance européenne.

L’ »Amérique » quels que soient ses crimes, son racisme, son goût pour la violence et la manipulation, donne à l’Europe l’illusion de ne pas sortir de l’histoire. La mère Europe voit dans ce rejeton borné, ce cadet brutal et vicieux, l’un de sa famille et fait semblant de ne pas entendre la litanie lugubre de ses méfaits.  Obama, et tous ceux qui l’on précédé, nourri au même lait, n’ont alors guère de difficulté à endosser les hardes du père Thénardier du « bloc occidental », tout à la fois l’instigateur de ses propres crimes et le dénonciateur des crimes des autres alors qu’il ne s’agit en réalité que des mêmes crimes.