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Bien penser, mal penser... .1

Article lié : Déconstruire la structuration déstructurante

jc

  21/06/2020

(Complément au .0)

Bien entendu ceux qui savent penser "à la Thom" possèdent nécessairement un langage qui leur permet de faire communiquer l'ésotérique et l'exotérique, c'est-à-dire qui leur permet de les faire communier au monde. Je ne fais pas partie de ces (heureux?) élus. Mais je suis convaincu que certains humains, peu nombreux, ont cette capacité: Thom évidemment¹ (à mon sens). Grothendieck (lire "La clef des songes")? Grasset (lire "La Grâce de l'Histoire")? Certains poètes² (les véritables), bien sûr. Et, les derniers mais pas les moindres, les animaux dits "inférieurs" qui font énergiquement leur longue et lourde tâche, comme le loup de Vigny,

Tenter de retrouver ce langage universel pour ne plus vivre et penser comme des porcs, c'est la lourde tâche que Thom s'est fixée. Il termine son dernier bouquin de vulgarisation "Prédire n'est pas expliquer" (1991) par une citation de Nietzsche: "Les idées neuves arrivent toujours sur des pattes de colombe…".


¹: - "La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'Homme connaîtra l'univers. Dans cet essai d'une Théorie générale des modèles |sous-titre de SSM], qu'ai-je fait d'autre, sinon de dégager et d'offrir à la conscience les prémisses d'une méthode que la vie semble avoir pratiquée dès son origine?" (fin de l'épilogue de la conclusion de SSM).

²: Thom cite Baudelaire à ce propos: "La Nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuse paroles. L'homme y passe à travers des forêts de symboles qui l'observent avec des regards familiers" (Topologie et signification, MMM)
 

Bien penser, mal penser...

Article lié : Déconstruire la structuration déstructurante

jc

  20/06/2020

Bien penser, mal penser… mais en tout cas penser, ce qui est difficile dans un Système qui s'ingénie à nous empêcher de le faire (typiquement l'environnement éducatif, qui formate beaucoup plus de crétins diplômés -pour reprendre une expression d'Emmanuel Todd- qu'il ne forme d'esprits capables de penser par eux-mêmes).

On remarquera -en prolongement de mon commentaire de l'article "Mémoire médiévale"- que pour communiquer avec ses semblables il n'est pas nécessaire de penser -par soi-même, cela va de soi…-, il suffit d'avoir un langage commun purement conventionnel (être conventionnaliste, c'est-à-dire nominaliste, suffit). Les débatteurs en continu des chaînes d'information contenue nous le rappellent en permanence.

il n'en va pas de même si l'on s'efforce de penser par soi-même, car on s'aperçoit alors plus ou moins rapidement que le langage qui permet d'exprimer ses propres pensées est nécessairement tout autre chose qu'un langage qui permet de seulement communiquer. PhG insiste sporadiquement sur ce point, en particulier en citant George Steiner:

"« “Le point de vue ‘logocratique’ est beaucoup plus rare et presque par définition, ésotérique. Il radicalise le postulat de la source divine, du mystère de l’incipit, dans le langage de l’homme. Il part de l’affirmation selon laquelle le logos précède l’homme, que ‘l’usage’ qu’il fait de ses pouvoirs numineux est toujours, dans une certaine mesure, une usurpation. Dans cette optique, l’homme n’est pas le maître de la parole, mais son serviteur. Il n’est pas propriétaire de la ‘maison du langage’ (die Behausung der Sprache), mais un hôte mal à l’aise, voire un intrus… ”

Thom consacre un paragraphe du dernier chapitre de SSM (2ème ed.), chapitre intitulé "De l'animal à l'homme: pensée et langage" (chapitre pour moi fascinant), paragraphe intitulé: "La double origine du langage " dans lequel il définit ce qu'il entend par penser:

"L'apparition du langage répond chez l'homme à un double besoin: une contrainte de nature individuelle de nature évolutive, visant à réaliser la permanence de son moi en état de veille et une contrainte sociale, exprimant les grands mécanismes régulateurs du groupe social.
La première contrainte répond au besoin de virtualiser la prédation. L'homme en éveil ne peut, comme le nourrisson de neuf mois, passer son existence à saisir les objets pour les mettre en bouche. Il a mieux à faire: aussi, va-t-il penser, c'est-à-dire saisir des êtres intermédiaires entre les objets extérieurs et les formes génétiques: les concepts.
La seconde contrainte exprime la nécessité pour le groupe social de transmettre rapidement en son sein les informations nécessaires à sa survie (présence au voisinage de proies, d'ennemis, etc.). Le langage fonctionne alors comme un relais sensoriel: il permet à un individu X de décrire à un individu Y ce que lui, X, est en mesure de voir et que Y, placé plus bas par exemple, ne peut pas voir."

Remarque: en ce qui concerne la façon contemporaine de penser, le bouquin du mathématicien-philosophe Gilles Châtelet "Vivre et penser comme des porcs" (1999) me paraît incontournable (la macronie en action me rappelle irrésistiblement les Cyber-Gédéons et les Turbo-Bécassines de Châtelet).

 

Autorité spirituelle et pouvoir temporel

Article lié : Mémoire médiévale

jc

  20/06/2020

Philippe Grasset: "Le Moyen-Âge devient ainsi le temps du Temps élargi et sans précipitation, quelles que soient la brutalité et la cruauté des événements terrestres. Le cadre tient tout et met la quantité, quand elle sert, au service de la qualité.";
Guillaume Travers:  "Avant cela, nous avons un “monde de communautés” plutôt qu’un monde d’individus atomisés. Les valeurs dominantes restent non marchandes,..";
Margaret Thatcher: "There is no such thing as society. There are individual men and women and there are families";
PhG: "Il nous faut admettre que les fins spirituelles primaient sur les fins matérielles… ».

Dans "Autorité spirituelle et pouvoir temporel" Guénon montre l'inéluctabilité -la roue cosmique tournant inexorablement- de la capture du pouvoir spirituel par le pouvoir temporel, et peut-être peut-on dater cette coupure en France à l'époque de Philippe le Bel. Je ne trouve pas inintéressant de remarquer que c'est l'époque où a fait rage la querelle des universaux, qui s'est soldée plus tard par la reconnaissance officielle du nominalisme (sous Louis XI), reconnaissance qui, pour moi, est un coup de poignard à la logocratie et aux logocrates. (Qui, de nos jours, fait la différence entre l'essentiel "Tous les hommes sont mortels; Socrate est un homme; donc Socrate est mortel" et l'existentiel "Tous les français ont un numéro de sécurité sociale; Marcel est français; donc Marcel a un numéro de sécurité sociale"?¹)

Il est selon moi essentiel(!) de redonner un sens au monde. René Thom propose à cette fin une métaphysique² qu'il qualifie de minimale³.

¹: Thom: "L'homme du XXème siècle a redécouvert avec enthousiasme les syllogismes (...) qu'enseignait la scolastique du moyen âge. Mais avec quelle dégradation! Quand Boole écrivit au XIXème siècle son célèbre traité qui porte son nom, il n'hésita pas à l'intituler "The Laws of Thought". La croyance naïve que toute déduction trouvait son modèle dans une manipulation ensembliste a été partagée par les philosophes modernes*, comme les néo-positivistes. La logique aristotélicienne reposait, comme J. Vuillemin l'a rappelé, sur une ontologie de la substance très riche et complexe." (AL, pp.565 et 566)  *: Cf. les deux phrases introductives de "Mémoire médiévale".

²: "Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde." (dernière phrase de "Esquisse d'une Sémiophysique", p.225).
³: ES, p.13.
 
 

Lutte des classes, lutte des races...

Article lié : RapSit-USA2020 : “Guerre des races” ?

jc

  18/06/2020

Il ne manque plus que la lutte des sexes, la lutte du féminin et du masculin¹, la lutte du yin et du yang, de la matière et de la forme², de la puissance et de l'acte, etc., la seule lutte, à mon avis, qui ait un espoir raisonnable d'issue favorable.


¹: Thom: "(...) il y a toujours une secousse qui s'est propagée, et cette secousse est de nature épigénétique, elle n'est pas de nature génétique. On ne peut pas dire que l'œuf quiescent programme son propre développement, ce n'est pas vrai. Au fond, c'est peut-être pour cela qu'il y a des mâles dans la nature en un certain sens : on ne peut pas croire que les mâles soient vraiment très utiles, mais en fait, ils sont là pour donner la secousse ; je sais bien qu'il y a des animaux qui sont parthénogénétiques, mais enfin je ne sais pas très bien comment ça fonctionne, comment l'œuf à un moment donné se déclenche. Je crois que cet aspect-là est assez fondamental. La causalité matérielle est génétique, la causalité efficiente est épigénétique. Si on n'a pas fait cette distinction je crois qu’on ne comprend rien à la distinction génétique-épigénétique."

²: Daniel Rops (cité par PhG dans "La Grâce…" à propos du "Balzac" de Rodin): "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice…"

Extrait de l’Introduction du “ Faust “

Article lié : Notre “chute de l’Empire”

patrice sanchez

  18/06/2020

“ ... Au-delà des cercles infernaux du Dante, descendant à un abîme borné; au-delà des régions splendides de son paradis catholique,
embrassant toutes les sphères célestes, il y a encore plus loin et plus loin le vide, dont l'œil de Dieu même ne peut apercevoir la fin. Il semble que la création aille toujours. s'épanouissant dans cet espace 
inépuisable, et que l'immortalité de l'intelligence suprême s'emploie à conquérir toujours cet empire du néant et de la nuit. Cet Infini toujours
béant, qui confond la plus forte raison humaine, n'effraie point le poète de Faust; il s'attache à en donner une définition et une formule; à cette
proie mobile il tend un filet visible mais insaisissable, et toujours grandissant comme elle. Bien plus, non content d'analyser le vide et l'inexplicable de l'infini présent, il s'attaque de même à celui du passé.
Pour lui comme pour Dieu sans doute, rien ne finit, ou du moins rien ne se transforme que la matière, et les siècles écoulés se conservent tout entiers à l'état d'intelligences et d'ombres, dans une suite de régions
concentriques, étendues à l'entour du monde matériel. Là ces fantômes accomplissent encore ou rêvent d'accomplir les actions qui furent
éclairées jadis par le soleil de la vie, et dans lesquelles elles ont prouvé l'individualité de leur âme immortelle. Il serait consolant de penser, en
effet, que rien ne meurt de ce qui a frappé l'intelligence, et que l'éternité
conserve dans son sein une sorte d'histoire universelle, visible par les yeux de l'âme, synchronisme divin, qui nous ferait participer un jour à la science de Celui qui voit d'un seul coup d'œil tout l'avenir et tout le passé... “ Extrait de l’Introduction du “ Faust “
http://musicontempo.free.fr/deux_faust_nerval.pdf

Comme chez le coiffeur

Article lié : Notre “chute de l’Empire”

jc

  17/06/2020

PhG:
- "Le monde est comme une addition de poupées russes, une duplication de la réalité en plusieurs réalités emboîtées les unes sur les autres. »;
- "... plus encore, nous nous observ[ons]les uns les autres en train d'observer cet événement. »

Et, encore plus encore, peut-être est-ce nous-mêmes que nous observons en observant cet événement, comme chez le coiffeur (miroir devant, miroir derrière, qui nous démultiplient à l'infini).

Thom:
- "La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'Homme connaîtra l'univers. Dans cet essai d'une Théorie générale des modèles |sous-titre de SSM], qu'ai-je fait d'autre, sinon de dégager et d'offrir à la conscience les prémisses d'une méthode que la vie semble avoir pratiquée dès son origine?" (fin de l'épilogue de la conclusion de SSM);
- "Peut-on reconnaître autre chose que soi-même?" (contexte inconnu de moi)
 

Il ne nous reste plus que la rigolade et la poilade 

Article lié : Notre “chute de l’Empire”

patrice sanchez

  17/06/2020


à imaginer les faces de tous ces intellectocards et autres illuminés dégénérés, je pense plus particulièrement aux néo-consionisés avec leurs fameuse formule : c’est nous qui dorénavant créons l’histoire !
Dans peu de temps, ils pourront la créer " leur réalitité historique " dans la fosse à purin des égouts de l’enfer !
Allez cher Monsieur, haut les coeurs et les âmes, “ rien de ce qui s’accomplit dans ce monde ne saurait être inutile “, et il ne manquerait plus que la prophétie cachée et correcte du philosophe au marteau s'avére exacte, que nos âmes soeurs éternelles réapparaissent à nos esprits pour une ascension de conscience libératoire de l'humanité !
Le convalescent (Zarathoustra, 3e partie)
« Je reviendrai, avec ce soleil et cette terre, avec cet aigle et ce serpent, — non pour une vie nouvelle, ou une meilleure vie, ou une vie ressemblante ;
— à jamais je reviendrai pour cette même et identique vie, dans le plus grand et
aussi bien le plus petit, pour à nouveau de toutes choses enseigner le retour éternel, — »
Pour enseigner le retour des âmes soeurs éternelles par la grâce des cycles cosmoligiques de l’Univers, des âmes soeurs éternelles qui ne seraient autres que le Messie tant attendu par les trois monothéismes !
Friedrich Nietzsche écrivait en Mars 1885 dans le Tome 5 de sa correspondance : “ Il est difficile de savoir qui je suis : Attendons 100 ans : Peut-être y aura t’il d’ici là un connaisseur génial des âmes qui exhumera Monsieur F.N ? ... Des oeuvres de cette
nature ont de grandes ambitions, elles ont besoin de temps, Il faut d’abord que l’autorité de plusieurs siècles intervienne pour qu’on lise quelque chose
correctement… “
 

Poutine sort du bois (bisrepetita)

Article lié : Poutine sort du bois

Jeroen Ducos

  15/06/2020

Contrairement à ce que dit ce texte, ce n'est pas la première fois que Poutine s'immisce dans les élections américaines, il l'avait fait il y a 4 ans, à peu près à la même époque, avec à peu près les mêmes précautions de langage et pour faire passer à peu près le même message. En effet, il y a 4 ans au Club Valdai, si je ne m'abuse, il a répondu à un journaliste britannique qui lui demandait qui il soutenait lors de la Présidentielle américaine, il a répondu en substance qu'il n'avait pas de favori, et qu'il n'avait pas l'habitude de s'immiscer dans la politique d'un autre pays, mais qu'il considérerait l'élection d'Hillary Clinton comme une déclaration de guerre (ajoutant une remarque sur le peu de considérations qu'il avait sur le caractère "démocratique" des élections américaines), vu les propos qu'elle avait tenus à l'égard de Poutine et de la Russie. Ce message était un message direct envoyé aux hauts gradés militaires et aux services de renseignement américains, il a été reçu 5 sur 5, d'où le soutient d'une partie de la hiérarchie militaire et des services de renseignement pour Trump, et surtout contre Hillary il y a 4 ans, soutient qui s'est avéré décisif. D'une certaine façon, Hillary a eu raison de dire que Poutine s'était immiscé dans la campagne en faveur de Trump, et que ça avait été déterminant, mais ce n'était pas illégal et ça ne représentait pas une collusion entre Poutine et Trump, même si c'était très humiliant pour les Américains de devoir admettre que les menaces à peine voilées de Poutine avaient fait reculer une partie du Deep State ! Là, 4 ans après, Poutine envoie le même message aux mêmes hauts gradés et aux même services de renseignement pour signaler que si la situation a évolué en 4 ans, c'est très largement en défaveur des EEUU, et que pour la Russie c'est toujours Trump ou la guerre ! Si ça a marché il y a 4 ans, il n'y a pas vraiment de raison que ça ne marche pas aujourd'hui, les militaires feront les mêmes calculs, en cas de guerre avec la Russie ... mieux vaut Trump !

Trop tard

Article lié : Poutine sort du bois

Fabrice Leveque

  14/06/2020

Il me semble qu'à ce stade il reste peu d'agents "raisonnables" qui pouraient faire autre chose que de voir du "RussiaGate" là dedans. Les militaires US sont ils encore capable de réaliser le danger de la situation?

De Wuhan à New York et de Minneapolis à Seattle: propagation des prégnances

Article lié : RapSit-USA2020 : Seattle-sécession

jc

  13/06/2020

Je reproduis ici une citation thomienne qui prolonge la citation faite en note de mon commentaire de https://www.dedefensa.org/article/tc-91american-khaos : analogies entre la biologie, la sociologie et la linguistique en ce qui concerne la propagation des prégnances¹.

"L'investissement d'une forme saillante par une prégnance est à l'origine de la prédication, l'attribution d'un accident à une substance. Mais cet investissement peut être purement symbolique -limité à la subjectivité d'un sujet "interprétant" - comme le cas du chien de Pavlov. Il peut au contraire avoir un fondement objectif, lorsque la forme saillante, en tant qu'individu, a son état modifié par la prégnance. En ce cas, la prégnance peut modifier la forme externe, en produisant un effet figuratif. Ainsi, la vision d'un prédateur redouté remplit d'effroi le sujet, qui pousse un cri d'alarme; et ce cri d'alarme, perçu par les autres membres, les remplit à leur tour d'effroi. Le cri d'alarme joue ainsi le rôle du propagateur de la prégnance² "effroi". On peut penser que tout langage codifié -tout système de signes- est en principe subordonné à l'extension, à la propagation d'une prégnance; mais chez l'Homme, à côté des prégnances affectives qui motivent nos discours, il y a les prégnances locales attachées à chaque mot (chaque concept), et qui en définissent la signification. Comme on a tenté de l'expliquer, ces prégnances locales sont issues de l'exfoliation des grandes prégnances biologiques à l'époque de la constitution du langage enfantin.
Toute prégnance se propage dans le champ phénoménal des formes vécues selon les deux modes de la contiguïté et de la similarité (par métonymie ou par métaphore). L'Homme a interprété le monde en assimilant les forces naturelles à des prégnances. Mais alors que la propagation par similarité se trouvait limitée au monde symbolique, la science moderne n'a accepté pour ses "prégnances" -qu'en physique on appelle des champs- que la propagation par contiguïté: elle a refusé l'action à distance, tenue -comme la propagation par similarité- pour magique."


¹: Dans la terminologie thomienne "les concepts de saillance et de prégnance sont en quelque sorte les ancêtres gestaltistes de la forme et de la force".

²: PhG: "Il suffit d'un mot, d'une phrase…" (La Grâce de l'Histoire, tome II-1, p.53)



 

L'être et le néant

Article lié : Le Pentagone et la Zbellion de 2025

jc

  10/06/2020

PhG: "Les remarques les plus importantes porteront donc sur l’ontologie et la chronologie de la chose. Dans ce qui nous est présenté par JLASS-2018, en quelque sorte “l’essence précède l’existence” : il y a une organisation qui se met en place, dans un but bien défini d’insurrection de la Génération-Z contre le Système."

Je note avec plaisir le côté typiquement lamarckien de cette remarque. De ce que j'ai lu de Guénon (dans le texte) et de Sartre (par ouï-dire), ces deux auteurs ont des vues diamétralement opposées sur la question des rapports entre l'essence et l'existence.

Dans le chapitre II (Materia signata quantitate) de "Le règne de la quantité et les signes des temps", Guénon tend, à mon avis, à néantifier la substance universelle:

"...il n’y a de puissance pure que la substance universelle, qui ne se situe pas seulement au-dessous de notre monde (substantia, de sub stare, est littéralement « ce qui se tient dessous », ce que rendent aussi les idées de « support » et de « substratum »), mais au-dessous
de l’ensemble de tous les mondes ou de tous les états qui sont compris dans la manifestation universelle. Ajoutons que, par là même qu’elle n’est que potentialité absolument « indistinguée » et indifférenciée, la substance universelle est le seul principe qui puisse être dit proprement « inintelligible », non pas parce que nous sommes incapables de la connaître, mais parce qu’il n’y a effectivement rien à connaître en elle ..."

Je suis d'accord avec cette citation à condition d'en inverser la fin (pour ne pas néantifier la substance universelle):  non pas parce qu’il n’y a effectivement rien à connaître en elle, mais parce que nous sommes incapables de la connaître.

Mathématiquement la substance universelle des métaphysiciens est pour moi à rapprocher de la somme amalgamée universelle que les mathématiciens rencontrent dans certaines catégories -graphe dénombrable universel, espace métrique dénombrable (ou séparable) universel- et cherchent à unifier en une théorie unique -théorie des ponts, actuellement conjecturale, d'Olivia Caramello-.

Toujours mathématiquement la substance universelle est, selon moi, à mettre en regard d'une fonction indéterminée, différentiable mais indifférenciée, fonction que René Thom considère comme l'analogue de l'oeuf totitoptent de l'embryologie animale (Thom part de cette analogie -pour lui fondamentale- pour théoriser l'embryologie (SSM, 2ème ed. p.32)).

Daniel Rops (cité à plusieurs reprises dans la fin du tome II et dans le tome III-1 de "La Grâce de l'Histoire"): "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice…"


 

Merci David Cayla pour cette analyse

AG

  07/06/2020

Je n'avais pas vu comment cette attaque contre le médecin chevelu et son traitement était une invitation au renoncement et à l'attente de la mort ... les partisans/anti étant dans cette dialectique entre "prendre le risque de vivre au risque de mourir" et "éviter de vivre pour éviter de mourir".
J'avais vu cette dialectique entre les pro/anti confinement, mais pas au travers de cette bataille pour ce médicament. C'est bel et bien là l'essence de la bataille entre les "Zombis système" et les "éveillés" qui se manifeste !

 

La caisse et la casse

Article lié : Esclavage et planche à billets

Christian Merlinki

  07/06/2020

Désopilant!
Les Celto-Bretons préparent leur calculette et la City en devient fébrile.
Les Germains à la caisse pour avoir chassé les Kimris
Best regards Charlamagne.

Complément à mon précédent message sur le Lancet

David Cayla

  07/06/2020

Je me rends compte que j'ai oublié un élément de très grande importance en me focalisant sur le Système et les appels à la raison de ses serviteurs, qui n'était ni plus ni moins qu'un appel au renoncement à la volonté de vivre, en se contentant d'attendre, confiné chez soi avec un peu de doliprane, que la Faucheuse vienne vous emporter vous ou vos proches si elle en avait décidé ainsi. En face, ce n'était certes pas Verdun, mais il y avait forcément cette volonté de vivre pour soutenir la résolution des partisans du traitement à l'hydroxychloroquine. Et qu'importe au fond, comme cela a été souligné sur les plateaux de télévision, si cela comportait une part "d'irrationnel". Car cet "irrationnel", ce n'est rien d'autre que la volonté de vivre, et sans cela, vous ne vivez plus, vous êtes ce que Philippe Grasset désigne comme "Les Zombie Système". Et c'est en cela qu'on retrouve "l'esprit de Verdun" avec les guillemets de circonstance pour ne pas galvauder le souvenir de cette bataille si on se remémore ces mois de battage médiatique continu, ce décompte macabre des morts jour après jour et le rappel incessant qu'il fallait renoncer à se "battre" car "il n'existe aucun traitement".

L'affaire du Lancet : autopsie d'un Système en bout de course ?

David Cayla

  06/06/2020

Puisque tout tend à être communication de nos jours, et puisque l'affaire du Lancet est avant tout une affaire de communication, que nous apprend-elle ?

Pendant des mois, semaine après semaine, des études toutes plus accablantes les unes que les autres pour le traitement à l'hydroxychloroquine ont été mises en avant, sans le moindre succès pour ce qui était de la stratégie qu'elles visaient : placer ce traitement sous l'éteignoir. Et toute une machine semblait s'être mise spontanément en branle pour relayer inlassablement ce message, avec des relents de chasse aux sorcières à l'encontre du professeur Raoult à qui d'aucuns promettaient de finir en prison, interdit d'exercer la médecine, et honni de tous. Je ne citerai aucun nom, mais divers blogs et sites connus pour leurs critiques du Système ou pour leur activité de vulgarisation scientifique se sont mis de la partie, en portant des accusations de populisme ou de charlatanisme quand eux entendaient défendre la toute puissance de la rigueur scientifique.

Rien n'y faisait quand survint l'étude du Lancet. Pensez-donc ! Une étude monstre qui exploitait toute la puissance du Big Data, portant sur 100 000 patients ayant été traités dans un peu plus de 600 hôpitaux sur tous les continents venait enfin fournir les preuves accablantes de l'inefficacité voire même de la nocivité du traitement à l'hydroxychloroquine (toujours sur des patients déjà hospitalisés, et étant déjà à un stade avancé, voire très avancé de la maladie, mais qu'importe pour ce propos). En soi, cette étude n'apportait rien de plus que les précédentes études qui portaient sur des échantillons de quelques centaines de patients (toujours hospitalisés), mais il y avait là cette idée de la masse considérable de patients inclus dans l'étude. Notre époque a les Verduns qu'elle mérite ? Mais après tout, puisque c'était une bataille de communication, ce déluge de patients devait enfin emporter le renoncement des défenseurs du traitement du professeur Raoult, submergés par le nombre.

Immédiatement après, la totalité du Système irrigué par les moyens de communication modernes, caractérisé aussi bien par l'immédiateté des capacités de transmission de l'information que la simultanéité des réactions  s'est mis en branle pour emporter les ultimes défenses du camp du professeur Raoult - ce qui en temps de guerre laisser généralement supposer une coordination certaine entre les participants à l'assaut ; il n'est pas forcément nécessaire qu'ils reçoivent systématiquement des consignes avant chaque assaut, mais ils savent quand monter à l'assaut, par exemple immédiatement après le barrage d'artillerie. - Si les lignes de défense ont semblé emportées par la vague d'assaut, la défense n'a en réalité pas cédé un seul pouce de terrain, et a entrepris de repousser l'assaut, pouce après pouce ou plutôt révélation après révélation, jusqu'à emporter les positions du Lancet. Hier, une contre-attaque hâtive a été lancée avec le lancement précipité des résultats de l'étude Discovery et ses 10 000 patients, tous hospitalisés encore une fois. 100 000 patients pour l'étude du Lancet, 10 000 pour l'essai Discovery. Quantitativement, les nombres parlent d'eux-mêmes.

D'ailleurs, sur les plateaux télévisés ce matin, l'ambiance était plutôt à l'appel à un cessez-le-feu. Pourquoi faudrait-il continuer de débattre sur l'efficacité du traitement à l'hydroxychloroquine ? Cela ne sert plus à rien maintenant que l'épidémie est finie, il est temps d'oublier tout cela,... Rien ne dit que les défenseurs de l'IHU transformé en citadelle se contenteront d'autre chose qu'une capitulation sans conditions, mais passons. Et revenons à l'effondrement du Lancet.

Le Lancet, revue scientifique éminemment prestigieuse, à comité de lecture, a laissé passer un torchon en fait d'étude. Pas n'importe quel torchon, mais une étude réalisée en un temps record, en exploitant toutes les ressources du Big Data, assistée par une intelligence artificielle de haut niveau ce qui a permis à seulement 4 personnes de réaliser cette prouesse et qui devait permettre de clore définitivement le débat sur l'hydroxychloroquine. Sauf que voilà, les pairs qui siègent au comité de lecture n'ont pas passé cette étude en revue. Parce que cela prend du temps (des mois), que du temps, ils n'en avaient pas, et aussi parce qu'après le passage par le comité de lecture, ces pairs deviennent responsables de ce qui a été publié. Alors que si par extraordinaire, et c'est ce qu'il s'est passé, l'étude devait être publiée sans passer par ce comité, seuls ses auteurs demeurent responsables de son contenu.

Mais la défausse ne s'arrête pas là. Trois des quatre auteurs de l'étude se sont rétractés, expliquant avoir fait entièrement confiance à leur collègue pour la qualité des données qu'ils ont exploitées, lequel a expliqué s'en être remis à Surgisphere. Et finalement, tout repose sur cette obscure société de datamining qui a tout de la coquille vide, jusqu'à sa directrice commerciale, une actrice porno. Manifestement, aucun commercial n'a voulu se prêter au jeu et apporter sa caution morale à cette société. Et en aval de cet écosystème d'information ? A l'instar des pairs du comité de lecture et des auteurs de l'étude, les présentateurs de télévision, les gens de l'OMS, les journalistes scientifiques, les autorités de santé, les experts sanitaires, leurs relais sur les réseaux sociaux,... tous, absolument tous nous disent tomber des nues.

C'est l'apothéose d'un Système de défausse généralisée, où personne, absolument personne ne fait plus la moindre part de son travail qui est d'abord un travail de vérification des données qui vous sont transmises et que vous allez ensuite retransmettre - puisque c'est cela, la communication, sinon c'est juste un travail de garçon de courses - et prétend être certain que tous les autres maillons de la chaîne feront bien leur travail, eux. Des chercheurs qui ont exploité les données truquées, falsifiées, générées aléatoirement qu'ils ont reçues via la société écran Surgisphere aux présentateurs, médecins, blogueurs, journalistes scientifiques, experts scientifiques, lecteurs, influenceurs,... Tous, absolument tous ont failli sur toute la ligne.

C'est peu dire que leur vérité est éparpillée, disloquée en tous petits morceaux dont plus aucun ne fait sens, jusqu'à cette annonce sidérante du recul record du chômage aux Etats-Unis, en pleine période de confinement, et que le Bureau of Labour Statistics a expliquée à la fin de la journée par les erreurs de déclarations (encore et toujours des erreurs…) des sondés qui ont dit être en activité alors qu'ils étaient en chômage technique, confinés à domicile, et que sans ces erreurs de déclaration qui bien sûr n'ont pas été redressées, les chiffres du chômage auraient bel et bien continué à progresser comme tout le monde s'y attendait. Les gens se sont trompés dans leurs déclarations, mais nous n'avons pas osé prendre la responsabilité de redresser leurs réponses. Rappelons que ce Système est aussi un Système qui repose lourdement sur le quantitatif et donc sur l'exploitation statistique de données toujours plus massives. Les données médicales (US pour le Lancet, UK pour Discovery) ? Du vent. Les données de l'emploi US ? Du vent. Quoi d'autre ?