jc
03/05/2020
A. Crooke associe globalisme et universalisme: "L’abandon du globalisme ne va en aucun cas de soi à court terme, parce que la structure institutionnelle et culturelle est captive des élites, et parce que le thème de l’universalisme touche également un nerf sensible judéo-chrétien (la Rédemption). L'universalisme apocalyptique est particulièrement fort aux États-Unis."
Pour moi le globalisme et l'universalisme n'ont rien à voir l'un avec l'autre, ils sont au contraire antinomiques. Le globalisme vu de l'élite est en effet un atomisme dès lors qu'il est vu des peuples (l'élite divise pour mieux régner), alors que l'universalisme philosophique et/ou apocalyptique est exactement l'inverse (les individus sont compris comme des éléments interactifs d'un tout : la société; en ce sens, l'universalisme s'oppose à l'individualisme, qui considère les individus indépendamment les uns des autres¹).
Il me semble que PhG fait le même amalgame que Crooke dans l'article "La dévolution du monde²", en associant globalisation-Système et super-globalisme-antiSystème: "Les tenants et utilisateurs de cette tendance ne s’aperçoivent évidemment pas qu’en dénonçant un globalisme extrême complètement fantasmé et mythifié, ils font la promotion du globalisme en général".
Laissant de côté la tendance complotiste évoquée par PhG je crois que la tendance à l' "idéologisation" de l'antiSystème est une réponse naturelle à l'assèchement progressif des idées jusqu'à la pensée unique thatchérienne. À l'obsession de la performance d'un Système "eucariote" de plus en plus dépendant de ses propres artéfacts qui le conduisent à la mort, il s'agit au contraire, à mon avis, de revenirà la compétence, aux fondamentaux -ce que propose Crooke-, en faisant un "reset procaryote". La sagesse, aujourd'hui, consiste à retrouver l'unité perdue, à rebrousser chemin pour retrouver la pensée originelle, chemin sur lequel certains tenants de cette tendance à l' "idéologisation" peuvent retrouver PhG³. Il s'agit, dans mon rangement, d'une apocatastase, d'une marche au chaos-primordial-source-de-vie qui s'oppose radicalement à la marche au cosmos-final-puits-de-mort⁴ dans lequel "notre" élite progressiste s'entête (la macronie en tête). Ma position, qui est diamétralement opposée à celle de Lupasco⁵, n'a de sens qu'en abandonnant le deuxième principe de la thermodynamique classique⁶. Pour moi la marche au chaos n'est pas une entropisation, c'est une potentialisation (la marche au cosmos étant une actualisation) qui conduit à un chaos ultrahomogène⁷ qui est une unité parfaite source de vie.
¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Universalisme_(philosophie)
²: https://www.dedefensa.org/article/la-devolution-du-monde
³: Cf. "La Grâce de l'Histoire", tome III-1, p.105.
⁴: Ou, dans le meilleur des cas, de vie éternelle…
⁵: Pour Lupasco la vie est une hétérogénéisation et la mort une homogénéisation.
⁶: La révolution provoquée par la mécanique quantique n'est peut-être pas terminée. Quels sont les principes de la thermodynamique quantique?
⁷: Cf. https://www.youtube.com/watch?v=7o_Q8bp2J2A à 21'15
Marc Gébelin
02/05/2020
Quand parlant de l’interventionnisme économico-social quasi totalitaire Alastair Crooke dit :
"Cela a peut-être été nécessaire pour réduire la vitesse du taux d'infection afin de soulager les systèmes de santé qui s'effondrent, mais c’est néanmoins un présage inquiétant pour le modèle en crise", je veux bien lui reconnaitre la vérité objective de son propos sauf que les statistiques montrent que dans presque tous les pays touchés par le virus, le nombre de morts de cette période ne dépasse pas de façon importante le nombre de morts de la même période de référence de 2019. Donc, pour moi, et pour d’autres, cette peur du virus est une fabrication, ne correspond à la réalité. Son importance est exagérée donc… les élites font semblant de gémir sur les difficultés du système et leur politique de "renflouement" d’une société en perte de vitesse économique, est un leurre. Le nombre de morts n’est pas sensiblement supérieur à celui d’une grippe hivernale. Quel est donc le but poursuivi de mettre à bas l’économie dont nos élites profitent, quelle est le but de cette AUTODESTRUCTION ? Voilà la question qu’il faut poser surtout quand on sait que Poutine joue le jeu de l’ENORME CRISE… dont la Russie ne souffre guère ! Pourquoi ralentit-il son économie ? Il veut faire plaisir à qui ?
Georges Dubuis
02/05/2020
En ces temps de co vide virulent, j'ai relu simplement Dr Knock. et je m'étonne qu'il ne soit nullement mentionné dans les divers forums & ici même avec Madame Benjelloun ! !
.J'avais vu le film avec l'immense Jouvet, acteur et metteur en scéne et sa personnalité aristocratique, la distance du vulgaire sociale, que je compare à celle de Mr Grasset. Bref nous y sommes enfin, le socialisme victimaire, cette tautologie où tout le monde parle de maladie, le pgcd & ppcd avec le temps qu'il fait. Bill Gates arrose tout ce monde malade de com virtuel dont il est le roi, l'OMS, big pharma, la presse…..tout est par… fait dans l' invisible..entre voir & le savoir…..faites vos jeux, restons rationnel, raisonné, sensé....RAOULT, RAOULT !
eric-robert esote
30/04/2020
Je profite de ce commentaire pour vous remercier de vos billets que je lis assidûment depuis des années . Dans le flot tumultueux de la production d’écrits de réinformation, par ailleurs nécessaire et bienvenue, j’ai toujours apprécié les qualités qui, de mon point de vue, caractérisent vos analyses : la lucidité, la rigueur adossées à une solide base théorique et portées par l’Humain. Dans ce monde de plus en plus indéchiffrable, dans ces ténèbres où l’esprit s’égare j’ai pris l’habitude de venir chercher dans vos carnets un peu de sens et de clarté .
Dans cet article, vous semblez accréditer le discours des mathématiciens « prévisionistes » tels Neil Ferguson, pour lesquels ce virus ci serait extrêmement plus contagieux et létal que, par exemple, nos « bonnes vieilles » grippes saisonnières . Ne pourrait-on envisager que la mortalité effectivement importante qui s’observe aux Etats-Unis à l’occasion du passage de cette épidémie puisse trouver ses causes, tout autant dans la fragilité sanitaire globale des couches les plus vulnérables de la population de ce pays, paupérisées par 20 ans de crise économique ?
François Cartan
28/04/2020
Je viens de tomber sur ce lien
https://www.youtube.com/watch?v=afbeFoi679I
et visionne cette vidéo.
Il me semble que se soit Le spécialiste de la santé à lire et écouter, Jean-Dominique Michel, un des plus grands spécialistes mondiaux de santé publique.
Mais de ce que je viens d'écouter on peut aussi comprendre les "incohérences", "l'imbicilité massive" , la "déliquécence éthique et intellectuelle", la "perte de contact avec la réalité"... du Système.
Karim Teimour Jos
28/04/2020
Maximilien Forte, fondateur de Zero Anthropology, est un anthropologue qui tente de subvertir sa discipline, de detricoter ce maillon de l'imperilaisme du savoir. Ce cheminement peut mener loin dans l'aventure intellectuelle et spirituelle, Max Forte nous offre toujours une production de qualité, sans complaisance ni artifice. De la deconstruction de l'anthropologie americaine au service de l'empire du Creative Chaos, à Trump Vs Clinton comme affrontement systeme/antisysteme, professeur Forte voit souvent juste, et libre.
Bonne lecture!
https://zeroanthropology.net/2020/04/26/from-9-11-to-2008-and-covid-19-signs-and-wonders-of-a-collapsing-global-disorder/
Morbihan
27/04/2020
https://www.meta-defense.fr/2020/04/27/les-f-35b-et-f-35c-seront-incapables-de-conduire-des-interceptions-supersoniques/
jc
27/04/2020
Il est piquant de remarquer que "OffGuardian", qui adopte ici la position la plus idéologique, la plus "ayatollesque", a pour devise: "Because facts really should be sacred".
L'acte fondateur de la première phase de l'ontogenèse de l'antiSystème a été une séparation sur un rejet (phase Ron Paul pendant laquelle des individus se sont séparés du système). La deuxième phase "un pied dedans, un pied dehors" -phase Donald Trump- est -à mon avis- en train de s'achever. Et la troisième phase commence par ce qui est -toujours à mon avis- incontournable, à savoir par un acte fondateur qui est cette fois une réunion sur un projet (et, à ce propos, je préfère le réalisme de la devise de Moon of Alabama, devise qui me semble plus propice à l'élaboration d'un projet commun que celle de OffGuardian…).
Thom et Lupasco pensent que la synthèse est plus facile que l'analyse (car la synthèse est vue par les deux comme une entropisation). Je me demande si ce n'est pas l'inverse; d'une part pour une autre raison mise en avant à la fois par Thom et par Lupasco, qui pensent que la véritable synthèse -l'amalgame- est plus difficile parce que les contraintes de notre dynamique psychique nous interdisent de penser plus d'une chose à la fois; et d'autre part parce que les progrès de la thermodynamique quantique ne me semblent pas nécessairement aller dans le sens du deuxième principe de la thermodynamique classique.
Ardwenn
27/04/2020
Je n'aime pas trop poser de commentaires, surtout quand il s'agit d'événements de portée aussi considérable.
Et sachant par ailleurs que tout le vocabulaire courant que nous utilisons, tout un-e chacun-e ( -e pour faire joli dans le texte ) est infesté jusqu'à la racine, tellement infesté qu'il faudrait presque à tous les coups remonter à la racine, grecque, latine, germanique, voire celtique ou sémitique de chacun des mots qui nous tournent dans la tête pour arriver à dire ce que nous voulons dire vraiment sans riquer de dire le contraire.
Bref…
Dans cette opposition irréductible entre MoA ( américain ) et Off-Guardian ( disons anglo-européen, mais ça devrait se nuancer ), je vois tout autre chose qu'un simple conflit entre partisans de la Science - on entend ici LA Science, la Science Mécaniste issue de la Modernité - et partisans, disons, de la tradition anglaise qui donna l'Habeas Corpus et autres singularités insulaires.
Je vois, peut-être serait-il plus exact de dire "je sens", mais restons-en à la vision, puisque ce sont des visions qui s'affrontent dans ces temps brumeux, visions basées bien sûr sur des perceptions, perceptions qui elle-mêmes s'inscrivent dans un ensemble fait
de comportements traditionnels, je vois donc tout autre chose, "and now for something completely different", disaient les Monty Python.
Je vois donc l'amorce d'une faille entre deux civilisations qui se comprennent de moins en moins.
La "civilisation" américaine, d'un côté, son hygiénisme hérité du puritanisme, d'un côté, disons à gauche, question de mappemonde.
Civilisation anglo-saxonne nord-américaine, implantée sur une terre qui lui échappe totalement et quasiment dépourvue de terroirs.
La civilisation anglaise, de l'autre.
Qui est, à la fois particulière et à la fois complètement européenne, précisons même, proche de la France, puisque n'oublions pas que le Moyen-Âge fut autant anglo-normand que français…
Et que, d'une manière ou l'autre, la vague de la Modernité se retirant peu à peu, nous verrons sans doute bientôt surgir les socles des civilisations qui la précédèrent.
Et qui, quelque par, restent vivants…
mumen
26/04/2020
A propos du 9/11 : « La seule chose dont je suis sûr, c’est que la version officielle est fausse. » La seule posture impeccable. Tellement élémentaire que je n'y avais jamais pensé. Extensible à d'autres situations. Je la fais mienne.
Grand merci
Autre chose de grand « tout le monde est ou sera antiSystème », même pas prophétique, juste éclairé.
Grand merci
Ivan-Ivan Chasseneuil
26/04/2020
Vous vous étonnez que personne ne réagisse. C'est que réagir ne sert à rien, l'indignation ne sert à rien, c'est du spectacle. Ces élites ont dépassé la zone rouge de la bêtise depuis déjà un an ou deux… on ne peut qu'admirer leurs nouvelles innovations dans l'indécence. Pour avoir un quelconque effet, il faudrait construire une action - c'est tout autre chose, et autrement plus difficile.
En effet, on ne peut qu'être effaré devant la sortie… mais il faut bien JUSTIFIER le confinement, non ?
La grippe espagnole, c'est 3 vagues qui ont fauché le monde chacune en 4 mois, la seconde faisant à elle seule 90% des morts. Donc, un minimum de 19 millions de morts en 4 mois. Pas pour rien qu'on l'appelle la plus grande et la plus rapide tueuse de l'histoire (même la peste n'a pas tué aussi vite, bien qu'elle ait tué plus).
Si c'était la peste noire, il n'y aurait pas besoin de décréter un confinement : la population se terrerait toute seule chez elle et il y aurait besoin de réquisitionner pour pouvoir faire fonctionner un minimum le pays. Les gens savent très bien que l'actuel épisode n'est pas très dangereux : peu de morts, et beaucoup de ceux qui partent partent plus vite, c'est tout. Pour les tenir, on tente de leur faire peur. Et puis, c'est glorieux, pour un gestionnaire, d'avoir affaire à la peste noire, non ? Ca fait joli sur un CV.
Parfois je crois vivre la fameuse année folle de Sebatian Haffner dans son Histoire d'un Allemand : on croirait lire le déroulé de ce que nous vivons aujourd'hui. L'effondrement de la rationalité, des limites et de la morale de cette année-là a débouché quelques années après sur la seconde guerre mondiale.
jc
26/04/2020
Selon moi toujours cette confusion entre eschatologie (fin d'un monde) et apocalypse (dévoilement d'un nouveau monde). À mes yeux néophytes -j'ai vaguement entendu parler de ça dans ma jeunesse, sans y prêter attention- il s'agit ici d'une allégorie de fin de monde -la paix par la mort-, de signes des temps au sens de Guénon, et non d'une allégorie de dévoilement d'un nouveau monde.
A. Crooke: "Depuis les Lumières, l'Occident s’est habitué à penser qu’il contrôle à la fois la nature et notre environnement."
L'Occident a fait fausse route avec sa prétendue rationalité (les principes logiques aristotéliciens et le scientisme post-galiléen). PhG a consacré un long article de son glossaire à cette question¹. La rationalité n'étant guère autre chose qu'une déontologie dans l'usage de l'imaginaire -selon la jolie expression de Thom- il nous appartient dorénavant de rejeter cette vérité "aristotélicienne" qui
n'est guère plus qu'une rhétorique et cette réalité "objective" post-galiléenne qui n'est guère mieux que du scientisme. Il nous faut revenir aux sources premières de l'intelligibilité, ce que tente de faire Thom avec sa théorie des catastrophes, théorie de l'analogie qui permet des audaces de pensée -pour reprendre la jolie expression de PhG¹- bien supérieures à celles de Eudoxe et Aristote.
A. Crooke: "Et maintenant, de manière inattendue, la complexité de la nature nous frappe en pleine face."
Thom: "Pourquoi, au début de la pensée philosophique, les Présocratiques, d'Héraclite à Platon, nous ont-ils laissé tant de vues d'une si grandiose profondeur? Il est tentant de penser qu'à cette époque l'esprit était encore en contact quasi-direct avec la réalité, les structures verbales et grammaticales ne s'étaient pas interposées comme un écran déformant entre la pensée et le monde. Avec l'arrivée des Sophistes, de la Géométrie euclidienne, de la Logique aristotélicienne, la pensée intuitive a fait place à la pensée instrumentale, la vision directe à la technique de la preuve." (MMM, Topologie et signification, note finale)
Bernard Giraudeau: "Il y a peu, une équipe de recherche plus hardie a voulu en savoir plus sur la pharmacopée amazonienne. Ils ont demandé aux shamans comment ils pouvaient reconnaître la bonne plante sans l'expérimenter sur les hommes et faire quelques dégâts. Les shamans ont répondu: on n'a pas besoin de tuer des animaux ou des gens pour savoir si une herbe ou une racine est efficace. Alors comment faites-vous? Nous nous asseyons devant la plante choisie, en silence, le temps nécessaire, et elle nous parle. Les chercheurs sont repartis marris." (Cher amour, p.40)
¹: https://www.dedefensa.org/forum/glossairedde-crisis-la-crise-de-la-raison-humaine-1
Olivier le verseau
25/04/2020
Cette “ peur de glisser dans un Abîme sans espoir” n’est que la conséquence de la disparition de la foi en une puissance supérieure, en dieu si l’on préfère.
Et si la nature reprend ses droits, c’est que l’homme s’est laissé aller à son hybris et n’a pas respecté ses devoirs.
Aux temps des Cathédrales... oui on y revient toujours à ce Temps hors du temps.
Et la peste noire comme la grippe du Kansas (dite espagnole, mais bien originaire des États-Unis d'Amérique) sont comme des signes de notre destin.
La noire pour la fin de ce beau Moyen-âge, et la grippe de 1918 comme l’apothéose de la grande guerre dans l’esprit macabre. (“une “Danse Macabre” pour les désespérés, …")
Bon nous sommes encore loin des 50 à 100 millions de morts de la grippe de 18/19 puisqu’à ce jour J de 2020 nous sommes à 200 000 morts de par le monde (au doigt mouillé).
Mais en ce bon temps des fusées Musk et autres gadgets transhumanistes, ce nombre à l’époque des nombres et “du règne de la quantité”, peut paraître hors norme…
En évoquant notre belle époque, entre deux commentaires politico-économiques, ma fille âgée de 16 ans me demandait ce soir si elle allait vivre longtemps dans un tel monde et me disait qu’elle aimerait revenir à un monde plus sain et vrai (je résume). Comme on dit parfois, “allez on ferme”... avant de pleurer…
Bon, on n’a pas pleuré et nous sommes allés dîner… (fin de la parenthèse familiale).
Et “si nous tombions tous”, la symbolique de la chute de l’ange, avec l’orgueil (ou hybris) en toile de fonds …
Oui, moi aussi, “je dois l’admettre : je ne sais pas ce qui se passe. Je sais que c'est un moment crucial de choix pour l’humanité... “
jc
25/04/2020
Je pense qu'il faut séparer le capitalisme immobilier du capitalisme mobilier. Dans les deux cas il y a un lien d'appartenance. Je vois le lien immobilier comme une appartenance de l'individu à l'immobilier (néo-capitalisme, usus?) -typiquement à la terre qui l'a vu naître et à laquelle il retournera-, alors que je vois le lien mobilier comme la possession de ce mobilier par l'individu (capitalisme actuel, abusus?) -typiquement l'or-.
https://www.dedefensa.org/forum/paroles-de-villiers (PFD.14)
jc
25/04/2020
Après réflexion nocturne je me demande si la phase de rejet, eschatologique et "obscure", n'est pas plutôt une phase substantielle et topocratique, la phase de projet, apocalyptique et "éclairée", devenant alors la phase essentielle et logocratique, avec l'apparition d'une lumière qui brille dans la nuit qui donne vie, souffle, au projet.
Thom:
- "(...) il y a une certaine opposition entre géométrie et algèbre. Le matériau fondamental de la géométrie, de la topologie, c'est le continu géométrique; étendue pure, instructurée, c'est une notion « mystique » par excellence. L'algèbre, au contraire, témoigne d'une attitude opératoire fondamentalement « diaïrétique ». Les topologues sont les enfants de la nuit ; les algébristes, eux, manient le couteau de la rigueur dans une parfaite clarté."
- "Pour moi, la mathématique, c'est la conquête du continu par le discret."
- "Cette opposition entre une singularité créée comme un défaut d'une structure propagative ambiante, ou une singularité qui est source de l'effet propagatif lui-même pose un problème central qu'on retrouve pratiquement à l'intérieur de presque toutes les disciplines scientifiques. La Physique contemporaine admet plutôt le premier aspect [le second?]: la particule est source d'un champ qu'elle génère; Einstein, en Relativité Générale, verra plutôt dans la particule la singularité d'une métrique de l'espace-temps. On retrouve ici cette aporie fondamentale du continu et du discret qui est au cœur de la mathématique. On retrouvera cette même aporie jusqu'en psychologie: est-ce que nous parlons parce que nous pensons, ou au contraire est-ce que nous pensons parce que nous parlons? (1986, Philosophie de la singularité)
Grasset: "« Il suffit d’un mot, d’une phrase, d’une citation à placer en tête, la chose inspiratrice qui ouvre la voie et là-dessus se déroule le texte, à son rythme, entièrement structuré, avec sa signification déjà en forme et en place. Je n’ai rien vu venir et j’ignore où je vais, mais j’ai toujours écrit d’une main ferme et sans hésiter… et toujours, à l’arrivée, il y avait un sens, une forte signification, le texte était devenu être en soi…» ("La Grâce de l'Histoire", tome III-1, p.53)
Compte tenu de ces citations, je pense que l'ontogenèse de ce .1 est plus (embryo)logique que celle du .0: la phase "obscure" est une phase topocratique de tension qui crée la singularité, singularité qui est le logos (le mot, la phrase…) que le logocrate (PhG!) déploie dans la phase "éclairée", phase prophétique et apocalyptique.
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