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la baraka de barak... Le 28 juillet 2008, lors de sa visite à Berlin j'écrivais ceci:

Article lié : La solitude de l’impasse

marc gébelin

  08/09/2009

Il entend quoi le Français dans baracobama ? baraque, taudis, caserne? ou baraqué, costaud? ou encore baraka? Il sonne pacoraban cet obama, ray ban au rabais, sarkosi de chicago… tandis qu’entre Méditerranée et Jourdain, sévit Ehoud, son frère de lait, ce gros para du mapai qui se déguisa en femme pour aller à Beyrouth assassiner des Palestiniens, d’où son aura. Que va faire l’amerlo? se déguiser en homme pour bouffer du méchant-taliban? ôter le voile très macho sous lequel pousse le pavot afghan? défendre les Noirs parce que sorti d’un ventre afro ou parce qu’ affublé d’un nom pas yankee pour un sou, plutôt bamboula plein de a, banania, bamako, ananas, adis abeba, qui plait aux médias et aux papas du CNRS. Un de ces doctes récemment, sur une radio d’Etat, faisait mine de voir dans ce candidat une percée tardive de la Civilisation, le symbole soft d’une revanche des esclaves, un spartacus en costard. Obama fera-t-il du Liberia le 52e Etat étatsunien? Rétablira-t-il, lui le démocrate, les white collars paupérisés par la clique buschisto-newborn-sionisto-protestante? Va-t-il raser le Bronx gratis? ressusciter Lincoln? aider au métissage afro-latino-wasp, faire des Usa un pays chocolat? nous gâter soudain d’un unilatéral et abyssal désarmement? revoir le dossier du 9/11, nous expliquer l’anthrax? mettre le holà aux fanas de Round-up du Corn Belt, refroidir le climat? C’est ce que croient les gros Allemands qui aiment far west et saucisses. Ce 24 juillet ils étaient des milliers à Berlin pour écouter le discours du fier à bras. Nous Français, sommes tous américains depuis qu’un Corse l’a dit, mais les présidents américains c’est plutôt du genre “Ich bin ein Berliner”. Les Allemands, quand ils ne rêvent pas d’über alles et de drang nach Osten, ils font des machines-outils et couchent avec le grand frère anglo-saxon. C’est une manie des Germains cette aimantation vers l’ouest quand on leur barre l’est. En 1998, Schröder voulait fondre sa bourse de Francfort avec celle de Blair à Londres, il y a soixante huit ans, Hitler rêvait d’un condominium anglo-allemand. L’Allemand, c’est simple, quand c’est pas le far east c’est le far west. La France, c’est plus son plat. Nietzsche était seul à aimer le sud, ça l’a rendu fou. Wagner c’était le nord. Comme ne disait pas Husserl, l’âme allemande est crucifiée sur le corps du monde.
Obama la sienne, où? sur celui de John Brown, de Thoreau, d’Emerson ou de Disney? Cet homme à l’œil limpide et fin qu’on nous présente comme la Jeanne d’Arc de l’Iowa, va-t-il, une fois à la Blanche Maison, mettre un terme à la politique spectacle que les Usa nous servent depuis Reagan? Va-t-il vaincre la grande dépression qui pointe à l’horizon? Ce French basher, aurait-il le chic de nous racheter Sarko? Va-t-il redonner à la politique de son pays cette aura de liberté, de générosité, de sens de l’entraide que chaque américain, cet enrichi du coin de la rue, possède depuis toujours? Evitons d’être de benêts Berlinois. Le Spectacle va continuer, le grand rêve américain est mort, le spectre de la Grande Crise est là. Le 9/11 et la guerre d’Irak qui devaient la conjurer, n’ont fait que l’accroître. Le Dasein, le Là-Etre que les Américains cherchaient depuis des lustres avec Carl Schmidt n’existe toujours pas. L’Heidegger en jupon est oubliée. “Après l’Empire” commence. Que ce soit un Noir presque blanc qui préside à sa déchéance est certes un symbole fort mais pas celui mentionné dans l’apocalypse. Un Cain, Mac de son prénom -vieillard haineux que les Vietnamiens hélas, malgré l’efficacité prouvée des méthodes communistes, n’ont pas réussi à rééduquer (demandez à Glucksman et à Bernard Henri pour les détails)-, serait meilleur pour la mise au tombeau. C’est comme chez nous la Royal, j’espère qu’elle se félicite, avec tous ces cactus du pouvoir d’achat, de pas être à la place de Sarkosy qui naquit bonzai. Obama c’est pas un Rose Welt, pas un lutteur King Kong non plus. Plutôt un pantin aux dents blanches que les tireurs de ficelles de l’establishment militaro-industriel auront beau jeu de manipuler dès qu’il posera son derrière dans le bureau ovale. Français, pas de banco sur Barack! Obama n’est pas le Big bang qu’on dit. L’ambassade israélienne lui trouvera bien une Monica en caraco pour un stage sans tâche et, si nécessaire, la CIA un assassin compatissant pour l’immortaliser. In God we trust.

Innocence ?

Article lié : Le Rafale au Brésil, une déclaration de guerre

Magnus Pym

  08/09/2009

« En toute innocence » de la part de la France ? Il est permis d’émettre quelques réserves. Ce serait bien dans la méthode sarkozienne de taquiner délibérément les mollets du chef de meute que l’on sait affaibli. Le combat pour la préséance internationale…

Quincaillerie?

Article lié : Notes sur les technologies et les principes structurants

Béotien (du Morbihan...etc)

  07/09/2009

Merci pour ces éclaircissements

Une interview de Karzaï

Article lié : Salaam aleikum à toi, général McChrystal

Bilbo

  07/09/2009

Le Figaro publie aujourd’hui une interview de Karzaï.

http://www.lefigaro.fr/international/2009/09/07/01003-20090907ARTFIG00303-karzai-je-ne-serai-pas-une-marionnette-des-etats-unis-.php

Le titre de l’interview est en soit évocateur, même si les effets politiques ne peuvent être niés : ne plus être une marionnette des USA.

L’interview n’est pas toujours intéressante, mais certaines parties sont plaisantes et instructives :

“En Afghanistan, les marionnettes n’ont jamais porté chance à leurs maîtres étrangers. Par le passé, les empires britannique et soviétique ont essayé. Cela a échoué lamentablement ! J’espère que les Américains n’essaieront pas la même chose, car ils s’exposeraient au même destin !”

“Seriez-vous prêt à accorder des sauf-conduits aux talibans « politiques », afin qu’ils puissent venir négocier à Kaboul ?

Oui, dès demain.”

“Que pensez-vous de la nouvelle stratégie du général (McChrystal), telle qu’elle apparaît dans le rapport qu’il vient de transmettre à la Maison-Blanche ?

Il est venu me l’exposer personnellement. Protéger la population afghane plutôt que tuer le plus de talibans possible : j’ap­prouve à 100 %. En revanche, mon opinion diffère de la sienne, lorsqu’il assimile la guerre au terrorisme à de la contre-insurrection. L’insurrection, c’est quelque chose de totalement différent du terrorisme, c’est une affaire intérieure afghane. Concentrons-nous sur la guerre aux terroristes et à leurs ramifications internationales. Mon gouvernement fera tout ce qu’il peut pour aider nos alliés américains à protéger la population afghane.”

Il est à noter que cette interview a eu lieu peu après les élections. Karzaï sera sauf coup de théâtre reconduit à son poste. C’est donc un message fort qu’il a voulu faire passer dès le début de son mandat. Ses objectifs sont clairs :
- maintenir la cohésion de l’Afghanistan, quitte à négocier avec les Talibans. Un tiers des émigrés sont revenus. Il en reste environ 5 millions, dont plus de la moitié sont en Iran et au Pakistan. Il faut ajouter à cela les migrations internes.
- restreindre au strict minimum les actions américaines, retournant au passage le principal argument de l’invasion : la guerre contre le terrorisme.

Revanche des Blancs sur les Noirs

Article lié : La solitude de l’impasse

Jean-Paul Baquiast

  07/09/2009

Excellent article, comme d’habitude.
Je pense personnellement que si Obama n’est pas absolument nul, comme le dit un lecteur, il se révèle au niveau de ceux qui ont financé son élection: brillant mais dépendant de ses sponsors des divers CMI. Or ceux-ci sont actuellement dans l’impasse et ne savent plus quelles instructions donner à leur “pupett”.
Au delà de celà, je pense qu’un réflexe qui n’a rien d’étonnant joue actuellement contre Obama. Tous les Blancs qui, dans le mond entier et pas seulement aux USA, s’étaient “agacés” de voir un Noir célébré comme le Messie, se rassurent: ” Vous voyez bien que ces Noirs, dès qu’il s’agit de choses sérieuses, ne valent pas grand chose”.

Lien rétabli

Article lié : Journal de bord de defensa.org – 090906, notre (r?)évolution

dedefensa.org

  07/09/2009

Le lien dans l’annonce “A votre attention…” est rétabli. Merci à Dedef.

la france et l'otan, vues d'un marxiste postmoderne US

Article lié : OTAN, soupirs & gémissements

geo

  06/09/2009

Et à propos, le lien ci dessous ne marche pas.

Article lié : Journal de bord de defensa.org – 090906, notre (r?)évolution

Dedef

  06/09/2009

Nous vous donnons de nombreuses précisions dans un Message mis en ligne ce  
——————6 septembre 2009——————— 
, que nous vous invitons à lire attentivement et dans tous ses détails, pour bien comprendre de quoi il retourne.

http://www.dedefensa.org/article-notre_revolution_06_09_2009.html?admin=1

Celui ci marche:
http://www.dedefensa.org/article-journal_de_bord_de_defensaorg_090906_notre_revolution_06_09_2009.html

La période est difficile mais...

Article lié : Journal de bord de defensa.org – 090906, notre (r?)évolution

Dedef

  06/09/2009

Je n’ai pas noté les liens mais plusieurs sites fonctionnant sur le principe de la libre contribution semblent être mal.
Il faut dire que les chiffres réels du chômage et des ventes font très mal aussi.

De toute manière seule la qualité paiera, et Dedefensa n’est pas le plus mal placé pour ça.
Les journaux MSM ne sont plus que des reprises délayées du travail des chargés de communication/presse des grands groupes et organisations.
Le lectorat commence à le voir (Cf la quasi disparition de BHL dans les médias par exemple et les soucis de Mr. Murdoch ) et à le dire dans ses commentaires.

Je suppose que vous avez aussi regardé du coté des agences syndiquées pour améliorer les fins de mois, telles que http://www.project-syndicate.org et http://www.agenceglobal.com et Tribune Media Services . J’ignore totalement les conditions pour en faire partie, et comment elles rémunèrent leurs auteurs, mais vous seriez quasiment le premier contributeur francophone dans ces agences.

Dedefensa est référencé ou cité en TrackBack à des endroits inattendus, et voit son audience augmenter régulièrement ; si 10% des visiteurs uniques s’abonnent, ça peut marcher.

Je vais commencer par le paiement mensuel, puis on verra. C’est moins cher que mon tabac, et plus sain. Et vogue la galère!

Domaine payant et défense des frontières

Article lié : Journal de bord de defensa.org – 090906, notre (r?)évolution

Francis Lambert

  06/09/2009

” Le “domaine payant” ne se mesurera pas à la quantité mais à la qualité, notamment de l’information et de l’analyse prospective. “

Quel défi dans des nuances supposées partagées ! La qualité comme critère d’un domaine payant, qualité décidée par le vendeur dans un marché fermé pré-payé ... Ne faudra t’il pas justifier et “marketer” d’autant plus cette différence sans arrêt ?
Surtout que l’uniquité et l’intérêt d’un blog dépend de son interactivité instantannée ... et donc des contributions libres ... de leur caractère inattendu jusqu’à l’ahurissement ... parfois de nature émotive et négatif au plan informationnel ! Le filtrage est ainsi un coût réel réparti sur les seuls contributeurs ? Ne faut il pas leur réserver les commentaires ?

Parlons plutôt de club, de contribution sans chercher une valorisation commerciale d’un produit connu après sa consommation et dont l’intérêt est en partie exogène dans sa vie après production.  Nous en sommes tous là, Murdoch a des pertes et ça l’énerve à niveau (!) ... rien ne dit qu’il saura l’inverser ! Je le vois bien créer une agence de notation pour valoriser ces nouveaux produits dérivés de la communication ... et d’abord les siens à la mode de “l’éthique bancaire”.

Est-ce qu’un délais de quelques mois (un peu comme Leap2020) ne serait pas une approche plus simple ? Le sensationnalisme, quand même, de Leap2020 ne serait il pas alors une nécéssité de leur formule ?

Par ailleurs avez vous étudié Zaypay ?

Bonne chance c’est une longue aventure qui continue et elle en intéresse plus d’un.

La profondeur du vide

Article lié : La solitude de l’impasse

Tino

  06/09/2009

Cela fait très longtemps que vous appliquez toute votre finesse et toute votre capacité d’analyse à BHO ; et vous en concluez toujours que c’est une énigme. J’apprécie votre intelligence et votre travail mais il est des fois où trop de subtilité empêche de voir l’essentiel, et au sujet de BHO voici mon opinion :

Ce type est nul sur toute la ligne, il n’a pas d’idée, pas d’opinion, pas de programme, rien ! Vous cherchez à deviner ses intentions mais sa tête est vide !

C’est le néant, ça ne m’étonne pas qu’il ai l’air mystérieux puisqu’il agit au hasard, au jour le jour, poussé ici ou là par ses conseillers…

L'obscénité (appropriée) du systéme bi partisan

Article lié : La solitude de l’impasse

Exocet

  05/09/2009

Vu qu’il n’y a absolument rien à tirer de ces deux là (Républicains Vs Démocrates feignant de se contre dire par voie de Consentement)  Obama pourrait les porter à l’écran…Un peu de condensation que diable!!

nb/bravo les gars pour vos deux magnifiques articles en une seule journée,c’est pas tous les jours que cela vaille la peine de se damner.

dream has been dashed by a nasty toxic legacy

Article lié : La solitude de l’impasse

Francis Lambert

  05/09/2009

Comme une allégorie ... l’héritage de la Maison Blanche est salement toxique :

“When First Lady Michelle Obama planted an organic vegetable garden on the White House lawn in March 2009, she hoped to both set an example of healthy eating and to grow tasty edibles for her daughters and husband. But Michelle’s organic dream has been dashed by a nasty toxic legacy lurking in the soils of 1600 Pennsylvania Avenue. It turns out that a previous Presidential gardening team had used sewage sludge for fertilizer.”

Bouquet final ... une recommandation gouvernementale aux agriculteurs de plusieurs dizaines d’années.

“Several major food producers, including H.J. Heinz and Del Monte, won’t accept produce grown in sludge. That’s despite decades of U.S. government efforts to encourage farmers to use solid sewage wastes in lieu of traditional fertilizer products.”

http://mrssatan.blogspot.com/2009/07/michelle-obamas-toxic-white-house.html

Wallerstein à nouveau

Article lié : Notes sur une guerre sans “après”

geo

  05/09/2009

Commentaire n° 264, 1er septembre 2009

« L’embrasement qui vient »         

Immanuel Wallerstein

Fernand Braudel Center

Un embrasement guette le Moyen-Orient mais ni le gouvernement ni l’opinion publique américaine ne sont prêts pour l’affronter. C’est à peine s’ils semblent conscients à quel point son horizon est proche et à quel point il sera dévastateur. Le gouvernement américain (et donc presque inévitablement l’opinion publique avec) se berce complètement d’illusions sur sa capacité à gérer la situation dans les termes des objectifs déclarés. La tempête ira d’Irak en Afghanistan, d’Afghanistan au Pakistan, du Pakistan en Israël/Palestine, et comme le dit l’expression consacrée, « elle se répandra comme une traînée de poudre ».

Commençons par l’Irak. Les Etats-Unis ont signé avec ce pays un Accord sur le statut des forces (Status of Forces Agreement, SOFA) entré en vigueur le 1er juillet. Cet accord prévoyait de rendre au gouvernement irakien la responsabilité de la sécurité intérieure ainsi que, en théorie et pour l’essentiel, de cantonner les forces américaines au périmètre de leurs bases et à un rôle limité de formation des troupes irakiennes. Certaines de ses formulations sont ambiguës. Ce qui est délibéré puisque c’était la seule façon d’aboutir à sa signature par les deux parties.

Les premiers mois d’application de cet accord montrent déjà combien il fonctionne mal. Les forces irakiennes l’interprètent de façon très stricte en interdisant formellement des patrouilles conjointes mais aussi toute action militaire unilatérale des Etats-Unis qui se ferait sans une autorisation détaillée préalablement établie avec le gouvernement. On en est arrivé au point que les forces irakiennes empêchent les forces américaines de passer les postes de contrôle avec des approvisionnements pendant les heures de journée.

Les forces américaines s’en irritent. Elles ont cherché à interpréter la clause qui leur garantit le droit à l’autodéfense de manière bien plus souple que ce que souhaitent les forces irakiennes. Elles pointent du doigt le regain de violence dans le pays et donc implicitement l’incapacité des forces irakiennes à garantir l’ordre.

Le général qui commande les forces américaines, Ray Odierno, est évidemment extrêmement mécontent et, de toute évidence, il intrigue pour trouver les prétextes qui permettraient le rétablissement d’un rôle direct des Américains. Récemment, il a rencontré le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et le Président du gouvernement régional kurde, Masoud Barzani. Il s’est efforcé de les convaincre d’autoriser des patrouilles conjointes tripartites (irakiennes/kurdes/américaines) dans Mossoul et d’autres zones du nord de l’Irak afin de prévenir ou de minimiser les violences. Ils ont poliment accepté de prendre sa proposition en considération. Hélas pour Odierno, son projet réclamerait une révision formelle de l’accord SOFA.

A l’origine, un référendum était censé avoir lieu début juillet pour une approbation par le peuple de l’accord SOFA. Les Etats-Unis craignait de perdre ce scrutin, ce qui aurait eu pour conséquence le départ d’Irak de toutes les forces américaines au 31 décembre 2010, douze mois plus tôt que la date théorique prévue par l’accord.

Les Etats-Unis ont trouvé très astucieux de convaincre al-Maliki de repousser ce référendum à janvier 2010. Il aura lieu désormais conjointement avec les élections nationales. Lors de celles-ci, tout le monde cherchera à obtenir des voix. Personne ne va faire campagne en faveur du « Oui » au référendum. S’il y avait encore un doute à ce sujet, al-Maliki soumet actuellement un projet au parlement irakien qui permettrait d’annuler l’accord par une simple majorité de voix en faveur du « Non ». Il y a aura une majorité de voix pour le « Non ». Il se peut même qu’il y ait une majorité écrasante de voix pour le « Non ». Odierno devrait faire ses bagages dès maintenant. Je suis prêt à parier qu’il s’imagine pouvoir encore éviter ce départ de feu. Il se trompe.

Que se passera-t-il après ? Pour l’instant, mais cela pourrait changer entre maintenant et janvier, al-Maliki semble bien parti pour gagner cette élection. Il y arrivera en se faisant le champion du nationalisme irakien. Il passera des accords avec tout le monde sur cette base. Le nationalisme irakien, pour le moment, ne se soucie guère de l’Iran, de l’Arabie saoudite, d’Israël ou de la Russie. Avant toute chose, il veut libérer l’Irak des derniers vestiges de la domination coloniale américaine, puisque c’est ainsi que presque tous les Irakiens définissent le régime sous lequel ils ont vécu depuis 2003.

Y aura-t-il des violences internes en Irak ? Probablement, bien que peut-être moins que ce qu’Odierno et d’autres espèrent. Alors quoi ? La « libération » irakienne, puisque que ce sera l’interprétation que fera l’ensemble du Moyen-Orient d’un vote « Non » au référendum, aura immédiatement un gros impact sur l’Afghanistan. Les gens se diront : « si les Irakiens peuvent le faire, nous aussi ».

Bien entendu, la situation en Afghanistan est différent, très différente de celle de l’Irak. Mais regardez ce qui s’y passe actuellement avec les élections. On a un gouvernement mis au pouvoir pour contenir et détruire les talibans. Les talibans se sont révélés plus tenaces et militairement efficaces que quiconque n’avait jamais pu l’anticiper. Même le solide commandant américain sur place, Stanley McChrystal, l’a reconnu. L’armée américaine parle maintenant de « réussir » dans peut-être une décennie. Des soldats qui pensent disposer d’une décennie pour remporter une guerre contre des insurgés n’ont manifestement pas lu l’histoire militaire.

Remarquez les politiciens afghans eux-mêmes. Trois gros candidats à la présidence, y compris le Président Hamid Karzaï, ont débattu à la télévision de l’actuelle guerre interne. Ils se sont accordés sur une chose. Il faut une forme de négociation politique avec les talibans. Ils ont divergé sur les détails. Les forces américaines (et otaniennes) sont sur place ostensiblement pour anéantir les talibans. Et les politiciens afghans les plus importants débattent sur la façon de s’entendre politiquement avec eux. Cela témoigne d’un sérieux décalage d’appréciation des réalités ou peut-être est-ce des objectifs politiques.

Les sondages, pour ce qu’ils valent, montrent que la majorité des Afghans veulent voir partir les forces de l’OTAN et la majorité des électeurs américains souhaitent la même chose. Maintenant, projetez-vous en janvier 2010 lorsque les Irakiens votent le départ des Etats-Unis d’Irak. Souvenez-vous qu’avant que les talibans n’arrivent au pouvoir, le pays était le lieu d’impitoyables et féroces combats entre seigneurs de guerre rivaux, tous dotés de bases ethniques différentes, pour le contrôle du pays.

Les Etats-Unis furent en réalité soulagés quand, soutenus par le Pakistan, les talibans s’emparèrent du pouvoir. Enfin de l’ordre. Ils s’avérèrent être un problème mineur. Les talibans prirent la charia au sérieux et eurent de la sympathie à l’égard d’un al-Qaïda naissant. Aussi, après le 11-Septembre, les Etats-Unis, avec l’assentiment des Européens de l’Ouest et le consentement des Nations Unies, lancèrent l’invasion. Les talibans furent chassés du pouvoir pour un petit bout de temps.

Que va-t-il arriver maintenant ? Les Afghans retourneront probablement aux sales et incessants conflits inter-ethniques entre seigneurs de guerre rivaux, avec des talibans formant juste une faction de plus. La tolérance de l’opinion publique américaine pour cette guerre s’évaporera entièrement. Toutes les factions internes et beaucoup de voisins (Russie, Iran, Inde et Pakistan) resteront pour se disputer les morceaux.

Etape trois enfin, le Pakistan. C’est encore une autre situation compliquée. Mais aucun des acteurs n’y fait confiance aux Etats-Unis. Et les sondages montrent que l’opinion publique pakistanaise pense que le plus grand danger pour Pakistan, ce sont les Etats-Unis, et ceci à une majorité écrasante. L’ennemi traditionnel, l’Inde, est loin derrière dans les sondages. Quand l’Afghanistan sombrera dans une guerre civile à part entière, l’armée pakistanaise sera très occupée à soutenir les talibans. Ils ne peuvent soutenir les talibans en Afghanistan tout en les combattant au Pakistan. Ils ne pourront plus se permettre d’accepter que des drones américains bombardent le Pakistan.

Puis vient l’étape quatre de l’embrasement, Israël/Palestine. Le monde arabe observera l’effondrement des projets américains en Irak, en Afghanistan et au Pakistan. Le projet des Etats-Unis en Israël/Palestine est un accord de paix entre les Israéliens et les Palestiniens. Les Israéliens ne vont pas bouger d’un pouce. Mais les Palestiniens non plus, ni maintenant ni en particulier après le reste de l’incendie. La seule conséquence sera l’énorme pression que d’autres Etats arabes mettront sur le Fatah et le Hamas pour qu’ils joignent leurs forces. Ce qui se fera sur le cadavre de Mahmoud Abbas, ce qui pourrait être le cas au sens littéral.

L’intégralité du programme d’Obama sera parti en fumée. Et les Républicains en feront leur miel. Ils qualifieront la défaite américaine au Moyen-Orient de « trahison » et il est évident qu’il existe un groupe important de personnes aux Etats-Unis très réceptives à ce thème.

Soit on anticipe les incendies et alors on fait quelque chose d’utile, soit ils vous happent.

Immanuel Wallerstein

Quincaillerie

Article lié : Vent arrière, du Rafale au Mistral

Senec

  05/09/2009

Va-t-on vendre de la technologie à la Russie pour qu’elle la retourne ensuite contre nous ? La corde pour nous pendre.
Est-ce du cynisme de la part des Russes ?