Jean-Paul Baquiast
25/08/2009
Parmi les initiatives spectaculaires qu’aurait pu prendre Obama et avec lui le MICC en panne aurait été de relancer à coups de milliards (quelques uns en plus ou moins , qu’importe) le programme Constellation Back to the Moon.
On peut penser au contraire qu’il va l’abandonner.
J’en discute dans un éditorial de Automates Intelligents
http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2009/99/edito.htm
Dedefensa a-t-il une opinion sur cette attitude finalement à courte vue du MICC et de LMartin entre autres?
Bilbo
25/08/2009
Bonjour,
la problématique JSF vs F-22 ne se pose même pas pour Taïwan. L’Oncle Sam aimerait continuer à vendre des armes à Taïwan. Il y est même théoriquement obligé par le Taiwan Relations Act mais cela risque fort de déplaire aux Chinois.
http://www.atimes.com/atimes/China/KH25Ad01.html
Sans occulter l’importance diplomatique de la question du soutien à Taïwan, l’article souligne un point intéressant : il n’est pas question de vendre des JSF ou des F-22 mais de “simples” F-16.
Le F-16 pourrait-il être le concurrent des F-22 et F-35 ? Ca paraît difficile à envisager dans le domaine diplomatique, car ça reviendrait à créer trois niveaux de proximité : les bons amis qu’on gratifie du F-35, les camarades qu’on gratifie du F-22 et les simples connaissances à qui l’on réserve le F-16. Ce serait trop difficile à gérer.
Commercialement et diplomatiquement deux avions suffisent : un F-16 éprouvé et réputé et F-35 ultra-moderne. C’est la stratégie commerciale russe qui comprend deux catégories d’armes de guerre : les vieux modèles efficaces et modernisés (chars, sous-marins, avions qui peuvent ainsi faire un jeu presque égal avec les armes plus récentes pour un coût limité) et les armes de pointe. Lors de la guerre en Géorgie, la Russie a utilisé les deux catégories de chars et d’avions. Ca a été une superbe vitrine commerciale.
Si les USA décident de retenir ce schéma diplomatico-commercial, il n’y a pas de place pour le F-22. L’attitude du duo Obama-Gates pourrait donc être plus cohérente qu’il n’y paraît en souhaitant la fin du F-22.
Magnus Pym
25/08/2009
Le titre de votre billet me paraît plutôt elliptique. Si vous n’entourez pas de guillemets le “Que faire ?”, il revêt même une connotation agressive et condescendante sans rapport avec le texte - ni avec vos intentions, je suppose…
Roddey Reid
25/08/2009
Il serait erronné de croire que ce à quoi on assiste aux USA c’est à une polarisation politique de type classique où on peut jeter l’anathème sur les deux parties en face qui se retrenchent dernière leurs positions respectives. En fait, il y a une longue histoire de tentatives de politique bipartisane de la part des démocrates (recentrage si vous voulez), mais depuis la “révolution républicaine” de 1994 menée par Newt Gingrich qui a radicalisé son parti, toute tentative de compromis a été vouée à l’échec. C’est là la leçon à proprement parler “politique” qu’Obama semble ignorer. A gauche, personne ne souhaite une nouvelle polarisation mais il faut tout de même agir en conséquence du refus net de la part des républicains de soutenir les réformes aussi minimes soient-elles qu’impose la crise actuelle.
Pour un survol du climat politique aux USA qui pourrait intéresser vos lecteurs, il y a un article qui est paru à Esprit dans le numéro août-septembre intitulé “Culture d’intimidation et vie quotidienne aux Etats-Unis”.
Roddey REID
University of California - San Diego
Francis Lambert
25/08/2009
Un “titre toxique” est un mélange, vicieux ou malin, de créances de qualité avec des “subprimes” (sortes d’emprunts à fonds perdus).
Cette enveloppe de créances variées et avariées constitue un nouveau “titre opaque”.
Les banquiers achètent alors la “qualification” d’une Agence de Notation pour les vendre au mieux.
C’est une tromperie et un vol en bandes organisées : la City et Euronext-NYSE sont parmis les meilleurs dealers de ces produits toxiques. Ces traders se sont gorgés de commissions dans un “poker menteur” d’enfer.
A force les banquiers perdent confiances entre eux ! Ils dévalorisent, changent les règles ... et n’ont toujours pas plus confiance. L’effondrement immobilier et économique dévalorise encore ces titres jusqu’à plus rien. La tentative de rebond des marchés n’arrive pas à réévaluer leurs avoirs, leurs bilans s’érodent toujours.
Ils encaissent tout ce qu’ils peuvent mais ces fonds ne compensent pas les dévaluations, ils n’arrivent plus à prêter, l’incertitude sur leur bilan et la “garantie d’état” devient la condition de leur survie.
Le sort du “marché libre” dépend des Nations. Ces Nations salvatrices que les banques endettent sur des générations sans même parvenir à y trouver les revenus de leur survie.
On aurait pu penser que ces banquiers, désormais guidés par nos politiciens, allaient ouvrir ces “enveloppes” de titres toxiques, trier les bonnes créances des mauvaises et les replacer sur un marché devenu transparent autant qu’efficient ... avec des Agences de Notation indépendantes et autres bienfaits des experts financiers à l’éthique aussi irréprochable que leurs discours.
Hélas :
“Deja Vu: Investment Banks Recycling Mortgages
by THE ASSOCIATED PRESS, August 24, 2009
Wall Street may have discovered a way out from under the bad debt and risky mortgages that have clogged the financial markets. The would-be solution probably sounds familiar: It’s a lot like what got banks in trouble in the first place.
In recent months investment banks have been repackaging old mortgage securities and offering to sell them as new products, a plan that’s nearly identical to the complicated investment packages at the heart of the market’s collapse.
“There is a little bit of deja vu in this,” said Arizona State University economics professor Herbert Kaufman.”
La suite sur http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=112171128&ft=1&f=1006
Ilker de Paris
24/08/2009
Personnellement j’ai l’impression qu’Obama a été “embauché” plutôt qu’élu, afin de sortir les Etats-Unis des crises qu’ils vivent, sorte de “Sauveur” ou “Messie” donc quelqu’un d’extérieur au système (système qui a failli), “d’étranger” que représenterait sa couleur de peau(...)
La vision qui voudrait que l’élection d’Obama est un tournant post-racial aux Etats-Unis est idéaliste à mon avis, ça aurait été le cas si cette élection l’avait été en “temps normal”. Comme je l’ai dit il s’agit plutôt d’une sorte d’embauche, c’est pour cette raison qu’on a l’impression qu’Obama est à son tour comme distant de sa fonction, étranger à sa fonction.
Ayant embauché un “Messie”, on attend d’Obama qu’il résolve les problèmes sans y toucher, autant dire qu’on attend des miracles, mais Obama ne marche pas sur l’eau, et il faudra qu’il mette les mains dans le cambouis à un moment c’est à dire qu’il agisse, son attitude consensuelle volera en éclat et avec son image de sauveur, avec retour puissant de la question raciale. A moins qu’il passe ses 4 ans à sourire.
Philippe Le Baleur
24/08/2009
Il y a dans loccupation de lAfghanistan depuis huit ans par des troupes occidentales quelque chose dinfiniment triste, voire pathétique. Encore est-il que cette nostalgie de la colonisation ne doit pas nous leurrer : le pouvoir nappartient pas à la force brutale, mais à chaque personne humaine.
Au cours des derniers siècles, la civilisation occidentale a exercé une domination sans partage sur le reste du monde. Lorsquon se demande pourquoi, on suppose dabord que cest dû à la supériorité technologique, et cest partiellement vrai. Par exemple, lorsque les Espagnols se sont attaqués à limmense empire indien dAmérique du Sud, la simple possession darmes à feu, et leur meilleure organisation militaire ont prévalu. Il est vrai quils avaient affaire à des civilisations décadentes. Des Mayas aux Incas, les Indiens avaient déjà commencé depuis longtemps à quitter les villes pour aller vivre dans la forêt à larrivée des premiers Espagnols. La population indienne avait perdu confiance en ses propres dirigeants.
Ceci dit, la puissance militaire nest pas tout. Que ce soit au niveau de la technologie ou au niveau des valeurs, il y faut une chose plus importante encore : une adhésion totale de chaque individu à la philosophie, aux buts de la société qui entreprend laction. Si lOccident a pu vaincre, envahir, assujettir, coloniser dautres pays dans le monde entier, cest avant tout parce quil croyait à la supériorité de ses propres valeurs.
Or -et cest là le drame de notre civilisation-, nos valeurs sont celles de la chrétienté. Le Christ a fondé la civilisation occidentale en déclarant en substance : « Aimez-vous les uns les autres comme Dieu vous aime ». Les valeurs de la chrétienté reposent sur la foi dans la paternité du dieu unique, et par conséquent dans la fraternité de tous les hommes.
Donc, à partir du moment où nous portons nos valeurs à létranger par la force, de ce fait même nous contredisons nos propres valeurs. De ce fait, nous perdons en même temps notre supériorité morale et philosophique. Dans un sens, il était plus facile aux Romains détablir un empire, dans la mesure où leur philosophie reposait sur un stoïcisme personnel, une dureté individuelle face aux événements de la vie, une certaine indifférence face à la mort. Leur supériorité par rapport aux autres nations était maintenue à chaque instant par chaque Romain, du fait même de sa condition de Romain. Aujourdhui, on appellerait cela un consensus.
Quand à lempire occidental, il était destiné à la mort à partir du moment où, prônant des valeurs de fraternité, il refusa aux habitants de ses colonies la pleine citoyenneté de lempire. On peut argumenter autant que lon voudra, personne ne sortira avec raison de ce dilemme. Si les hommes sont tous frères en théorie, alors les hommes doivent être tous frères dans la pratique.
Le reste coule de source. La faille entre la théorie et la pratique sest peu à peu élargie au fil des décennies, engloutissant le pouvoir de lEspagne, puis de la France, puis de lAngleterre, puis de lAllemagne et de lItalie, et à présent le pouvoir des Etats-Unis. La messe est dite ; dautant plus quon ne voit pas comment notre système sclérosé pourrait maintenant générer un renouveau de nos valeurs.
Il ne nous reste à présent que le pouvoir de la quincaillerie, cette puissance de coopération sociale qui nous permet de construire des appareils très ingénieux, surtout lorsquil sagit de tuer des gens. Et même dans ce domaine, nous avons délibérément limité notre propre évolution technique, par manque de vision, par égoïsme. Dans notre cas, par exemple, il était suicidaire de ne pas rechercher une alternative à lénergie tirée du pétrole
Mais baste, nous avons voulu le pétrole et nous laurons. Dautres pays, dautres civilisations vont maintenant prendre le pas sur nous, avec des technologies plus avancées, plus propres.
Adonc, il est triste de contempler lorgueil de lOccident se perdre dans les montagnes afghanes, contre des guerriers frustes et peu civilisés, mais courageux. Au moins, eux, ils nont pas de grandes valeurs humanistes, mais ils savent ce quils font, et pourquoi. Mais nous, les pays apporteurs de démocratie, savons-nous ce que nous faisons ?
Ne sommes-nous pas en train de faire la guerre avec des moyens écrasants contre des ennemis plus faibles que nous, juste parce que nous avons des usines darmement qui tournent bien ?
Ne laissons-nous pas les dirigeants occidentaux nous mentir de façon insultante, juste pour préserver les intérêts de quelques milliardaires ?
Ne payons-nous pas des impôts pour envoyer nos jeunes gens risquer leur vie à massacrer les Talibans-entre-guillemets, cest à dire la population civile dAfghanistan ?
Nous souhaiterions nous tromper, que lon nous dise, par exemple : « Plus de secrets. Il y a dans les montagnes dAfghanistan des cités souterraines qui abritent des armées de monstres assoiffés de sang, dotés darmements supérieurs aux nôtres. Si on ne remporte pas la victoire, ils réduiront nos villes en cendres, ils tueront nos femmes et nos enfants, ils nous massacreront jusquau dernier ! »
Alors, nous serions les premiers à nous engager contre cette menace existentielle
Malheureusement, tout ce que nous voyons, cest une poignée de barbus armés de fusils, qui luttent avec leurs corps contre nos missiles téléguidés de loin, de très loin; des résistants qui luttent pour la liberté.
Cela rappellerait-il quelque chose aux Résistants français ? Non, probablement pas. Ils sont vieux, et de toute façon ils auraient refusé de faire ce sale boulot. La réponse à la question est: “l’Occident est venu en Afghanistan pour mourir.”
PEB
24/08/2009
La G4G est, nous l’avons vu, un conflit d’intensité moyenne où l’ennemi se terre, n’est jamais identifié sinon à une abstraction.
On voit des vallées reprises aussitôt que perdues et inversement. Les élections sont peu crédibles et les institutions pourries jusqu’à la moelle.
Dans ces conditions, comment proclamer la victoire?
l’analyse anthropologique dit que l’on ne peut pas et on ne le pourra sans doute jamais véritablement. A la haute époque, la guerre était un jeu, un tournoi. Dans une compétition sportive, on joue les hymnes, on prête serment, il y a du spectacle et on chante la victoire ou on pleure la défaite. Le foot est ainsi un substitut à la guerre. Car la guerre ordinaire est ludique en ce que:
1. Elle est déclaré selon une forme solennelle. Le motif en est publiquement communiqué à l’adversaire.
2. Elle est résolue par une bataille décisive.
3. Le vaincu se rend dans les formes aux vainqueurs.
4. La paix signée, un nouvel ordre national est proclamé sous les réjouissances (ou lamentations) populaires.
Sous ces conditions, la guerre ordinaire pouvait se terminer. On pouvait dire: “On a gagné!” ou “On a perdu!” et se retirer honorablement sinon dignement du champ de Mars.
Or, en 2001, on a déclaré la guerre non à l’Afghanistan en tant que tel mais à une abstraction, la Terreur. (Quel mépris pour les Afghans, réduits au rang de spectateurs et non d’acteurs de leur propre destin!) Nos vaines gesticulations sont demeurées poste restante à Kaboul. On a envoyé une invincible Armada. En face, nulle armée grandiose mais une bande de clochards farouches et déterminés. Pas de face à face possible donc pas de bataille décisive donc pas de paix.
Nos unités sont rentrés dans ces vallées perdues comme le toro rentre dans l’arène. On nous envoie des banderilles pour nous exciter, on nous fait charger et alors le torero se dérobe tel un danseur de ballet. A la fin, tous savent ce qu’il en est et du bovidé et de l’homme de lumière.
Olé!
Pour être plus explicite, la seule solution possible est de quitter l’arène. Mais dans ce cas, nos armées seront comme mortes. La puissance extrême sera réduite à son propre néant.
Dedef
24/08/2009
Loren B. Thompson est en effet un lobbyiste, mais pas un optimiste. Voir ci dessous
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End of Empire (I)
Author: Loren B. Thompson, Ph.D. Date: Tuesday, July 28, 2009
http://www.lexingtoninstitute.org/end-of-empire-i?a=1&c=1171
If you think the Obama Administration’s plan to hold defense spending steady over the next few years sounds feasible, consider this. The national debt has increased by nearly a trillion dollars since election day, and the deficit of tax receipts below federal spending will equal 13% of the economy this year. Just the interest on the federal debt will cost taxpayers $565 billion this year (fiscal 2009).
If rates rise as the federal debt does, interest payments on the debt could increase to a trillion dollars per year by the end of President Obama’s first term. This is the first year on record that the future obligations of federal entitlement programs exceed the net worth of all U.S. households.
Loren B. Thompson Ph.D.
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End Of Empire (II)
Author: Loren B. Thompson, Ph.D. Date: Thursday, August 13, 2009
http://www.lexingtoninstitute.org/end-of-empire-ii?a=1&c=1171
Economists are in transition from the end-of-the-world pessimism that they express at the bottom of every recession to the all-is-well optimism they evince when recovery begins. We will soon be treated to non-stop praise of the American economy’s strength and adaptability.
Few experts will be inclined to state the obvious: that America’s economic strength has been declining since the decade began; that we are living far, far beyond our means by mortgaging our children’s future; and that 5% of the world’s population (us) isn’t likely to go on sustaining half of global military spending while generating only a quarter of global output.
Perhaps the most worrisome sign of our secular (as opposed to cyclical) decay is the fact that, despite the Bush Administration’s tax cuts and budget deficits, we haven’t managed to generate a respectable rate of growth since the new millennium began.
The CIA says in its World Factbook that the median income of American families hasn’t budged since the nation’s bicentennial year, and this decade looks likely to be the worst since World War Two for private-sector job growth.
Rebecca Christie of Bloomberg Business News reported yesterday that the federal deficit in July was a record $180 billion, meaning that the government went a billion dollars further into debt every four hours. It would be nice to believe that this will all change with economic recovery, but don’t bet on it.
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Remarque: Si ces chiffres sont exact, cela fait 1 Md de dollar toutes les 4 heures, soit 6 Mds par jour, soit 20 dollars par habitant/jour.
Pour ma famille de 4 personnes cela ferait 2400 dollar par mois, et pour les USA 2200 Mds par an;
Vue la répartition des revenus aux USA, si les riches ne veulent pas payer d’impôts, il faut en effet arréter .
BHO pourrait bien avoir une crise financière de première grandeur à traiter rapidement. Et le fait que la FED achète maintenant les Bons du Tresor US ne rassurera personne.
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People Costs Squeezing Investment Out Of Pentagon Budget
Author: Loren B. Thompson, Ph.D. Date: Thursday, July 30, 2009
Congressional Research Service analyst Stephen Daggett had some stunning numbers about the rise in military personnel costs in testimony he gave earlier this year. In constant 2009 dollars, the cost of an average service member has risen from $55,000 per year in 1998 to $80,000 today. And that doesn’t even include the cost of military healthcare, which—as Dan Goure pointed out earlier this week—has increased 144% since the decade began.
When you count healthcare, the annual cost of each service member tops $100,000. The cost of training and equipping warfighters to do their jobs is added on top of that.
If personnel costs keep rising faster than inflation while overall defense spending levels off, then investment in new warfighting technology will gradually be squeezed out of the budget.
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Why Does O&M Spending Keep Going Up?
Author: Loren B. Thompson, Ph.D. Date: Tuesday, August 4, 2009
The Pentagon has requested $277 billion in fiscal 2010 to fund operations and maintenance (O&M) activities in the regular military budget and overseas conflicts. That’s more than any other country spends on its entire military establishment, so you’d think pundits would be scrutinizing the account more closely. But they generally don’t, buying into the easy logic that the elevated level of outlays must reflect high optempo and the cost of maintaining an aging arsenal.
Here’s a different way of looking at O&M expenditures. Maybe huge O&M outlays are an indicator of rising personnel costs. Nearly a third of the regular O&M budget covers the cost of civilian defense workers, whose pay and benefits have been rising faster than inflation.
And most of the cost of the military healthcare system—which looks likely to spend a billion dollars a week in 2011—is carried in the O&M account. So the real culprit in rising O&M outlays is people costs, which are gradually eclipsing other types of defense spending.
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QDR Notes Impact Of People Costs But Has No Solutions
Author: Loren B. Thompson, Ph.D. Date: Wednesday, August 5, 2009
Quadrennial Defense Review insiders say all the participants understand that current trends in military pay and benefits are unsustainable, but no one has a solution. The basic problem is that the nation is trying to conduct big, protracted military operations with an all-volunteer force, and that problem is aggravated by seemingly endless congressional efforts to legislate additional benefits. One player offers this ominous assessment: if benefit costs keep going up at three times the rate of inflation and the buying power of future military budgets remains flat as planned, then investment spending would have to fall by a corresponding amount each year to accommodate the rising cost of people.
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Dedef
24/08/2009
Des Chinois achetent des grands crus et des chateaux francais..
15-08-2009, wang
D’après les informations révélées récemment par Washington Post, le mois dernier, une holding chinoise spécialisée dans l’immobilier et située à Honkong a racheté entièrement le Château Richelieu, un grand cru de l’appellation Fronsac, avec le vignoble, le château et la marque, pour un montant conséquent qui n’a pas été précisé.
Il s’agit de la deuxième transaction semblable pour les vins Bordeaux. Au début de l’année 2008, une autre société chinoise située à Qingdao a acheté le Château Latour-Laguens, un vignoble près du Château Richelieu. Cette société a lancé ensuite un projet de rénovation ayant investi des millions dollars pour transformer le vin de moyenne gamme en un vin de qualité supérieure et transformer le château qui a une histoire plus de 500 ans en un lieu de banquets de mariage pour les riches chinois.
Selon les spécialistes présents lors des négociations, les investisseurs chinois ont tenu compte de l’héritage historique, de l’élégance et de la tradition des vignobles français lors des deux transactions.
http://wang888.skynetblogs.be/post/7216504/des-chinois-achetent-des-grands-crus-et-des-c
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Et les commentaires sur le site de Steve Clemons ne sont pas trés positifs ; l’anti sionisme/semitisme semble reprendre du poil de la bête localement
Père Iclès
23/08/2009
Confusion entre législatif et exécutif aux US ?
La ministre de la Santé Kathleen Sebelius a signé un décret garantissant une immunité juridique préservant les laboratoires pharmaceutiques de tout procès en cas de problème survenant au moment de la vaccination. Autre petit détail qui a son importance, les responsables fédéraux sont eux aussi inclus dans cette clause dimmunité juridique. Ce qui montre bien que lopération H1N1 est du ressort des autorités sanitaires et politiques, bien plus que des labos qui se contentent de répondre à la demande en escomptant des profits juteux. Source newsoftomorrow
Voilà une affaire des plus choquantes, du moins en démocratie. A moins que ce decret puisse être attaqué en justice, Madame Sebelius prive les citoyens US de la possibilité de demander un dédommagement au cas où un vaccin qui leur serait administré se révèlerait nocif pour leur santé. Cette étonnante décision protège les décideurs US, donc Madame Sebelius, aussi. C’est la version US de “responsables, pas coupables” et les précautions juridiques se prennent ici avant même qu’il y ait empoisonnement, peut-être parce que les juges US sont moins accomodants avec les ministres que les juges français.
A priori, la ministre US de la santé se comporte un peu dans ce cas comme un procureur de la république qui classerait une affaire sans suite, à part que Sebelius n’a pas le statut de juge et qu’il n’y a encore eu aucun dépôt de plainte.
On comprend que l’équipe Obama est soucieuse de relancer l’économie Us par tous les moyens mais cette affaire qui survient en plein mélimélo à propos de la polémique Healthcare aggrave la situation d’un authentique scandale de plus. Ceux qui craignaient une dérive totalitaire du système US n’ont qu’à faire l’amalgame entre le plan Obama et cette décision de son ministre pour avoir des arguments en béton susceptibles d’ébranler même les soutiens démocrates du président US.
Si on se met en mode paranoïaque on pourrait se dire que Obama a déjà tranché en faveur des républicains contre ses soutiens dans le parti démocrate et utilisera cette provocation pour se mettre en situation de ne pas pouvoir tenir ses promesses.
Jean-Paul Baquiast
22/08/2009
Il faut ajouter aux reproches que font dorénavant les libéraux à BHO, son discours quasi bushiste pour justifier la poursuite de la guerre en Afghanistan. Il semble qu’il soit de moins en moins suivi par l’opinion américaine, même en ce domaine.
J’ai l’impression, comme l’indique par ailleurs Dedefensa, que l’on a rarement vu dans l’histoire des chefs de grands Etats, une reculade aussi rapide et aussi générale. Voyez http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=343&r_id=
geo
22/08/2009
pour présenter Hajnalka-Vincze.com à ceux qui l’ignorent encorre.
L Europe face à un monde multipolaire en déséquilibre
Intervention au Séminaire international organisé sous l égide du Comité pour l Etat Fédéral Européen, Strasbourg, 7 mars 2009
Langue originale de la publication: Français
La place de lEurope est loin dêtre assurée sur léchiquier géopolitique, actuellement en pleine reconfiguration. Pourtant, cela fait déjà un bon moment que les évolutions en cours sont amorcées et que les grandes lignes de ces mutations se dessinent de manière plutôt limpide. Ce que lon désignait, au lendemain de la disparition de lUnion soviétique, comme « le moment unipolaire » touche inexorablement à sa fin, nen déplaisent à ceux qui voulaient, et pour certains voudraient encore, y placer tous leurs espoirs. Les Etats-Unis, toujours soucieux de maintenir leur leadership dans les affaires de la planète, ont été longtemps agacés dentendre parler de « monde multipolaire ». Ils y voyaient lexpression codée dun complot anti-américain. Auquel agacement les responsables européens, en particulier français, navait de cesse de rétorquer quil sagissait non point dun projet, mais dun constat tout simple.
Etat des lieux hier comme aujourdhui
Or ce constat nest pas aussi nécessairement réjouissant que lon pourrait croire de prime abord. Car si un ordre mondial articulé autour dun seul pôle prédominant comporte incontestablement la tentation forte de labus de pouvoir, la multipolarité nest pas pour autant, elle non plus, la panacée : elle nest ni une garantie ni une valeur en soi. A vrai dire, rien ne nous assure quun système multipolaire soit forcément basé sur des rapports équilibrés et coopératifs. De surcroît, et ceci concerne directement les citoyens de notre vieux continent, rien ne nous dit non plus que lEurope figurera parmi les futurs pôles de puissance. Bien au contraire. Si les tendances actuelles se poursuivent et se confirment, elle risque de devenir, comme Hubert Védrine lavait judicieusement observé, « lidiot du village global ».[1] Daprès lancien ministre français des Affaires étrangères, lEurope se condamnerait en sattachant à sa conception très ingénue (et très solitaire) selon laquelle nous serions déjà dans une grande famille, celle de « la communauté internationale ». Ajoutons-y tout de suite une autre tare. A savoir laisance stupéfiante avec laquelle lécrasante majorité des gouvernements européens se sont habitués à vivre dans la dépendance dune puissance tierce. De ce point de vue, lidentité de celle-ci est tout à fait secondaire. Pour lheure, il sagit de lAmérique, mais une fois les fondements matériels (perte/abandon dautonomie dans les secteurs stratégiques) et psychologiques (réflexes dalignement et dautocensure des élites) dune situation de subordination sont établis, le piège de labdication de la souveraineté se referme - et la sujétion se perpétue qui que soit la puissance tutélaire.
A leur grand désarroi, les Européens ne peuvent même pas trouver réconfort dans lidée que le danger serait nouveau, les mutations récentes, et leurs propres faiblesses dues à des difficultés dadaptation dans un monde qui change à une vitesse vertigineuse. Car les questions de fond auxquelles ils doivent répondre durgence sont posées depuis de longues décennies. Pour témoin, un rapport rédigé il y a plus de trente ans par le Premier ministre belge Leo Tindemans, qui avait dressé le diagnostic avec une impressionnante exactitude.[2] Les thèmes quil évoque et les interrogations quil soulève ont pu changer de forme ou dintensité, mais certainement pas de nature.
Les propos prémonitoires du Rapport Tindemans
Cest en décembre 1975 que le Premier ministre Tindemans adresse son rapport à ses homologues européens, mais la plupart des observations quil contient gardent, de nos jours encore, toute leur fraîcheur. Son analyse reste pertinente lorsquil parle des défis à léchelle globale : « Linégalité dans la distribution des richesses menace la stabilité du système économique mondial, lépuisement des ressources pèse sur lavenir de la société industrielle, linternationalisation de la vie économique accroît la dépendance de notre système de production ». De même, le document na pas vieilli dune ride quand il met en exergue les risques que comporte le recul des Etats : « Depuis trente ans, le poids relatif et linfluence de nos États dans le monde nont cessé de se dégrader. Parallèlement, lemprise des gouvernements nationaux sur les leviers qui permettent dinfluencer lavenir de nos sociétés sest constamment réduite. Sur le plan interne comme sur le plan externe, la marge de manuvre des États a diminué. Le danger est grand de cette double spirale dimpuissance, qui conduit de la faiblesse à la dépendance, source elle-même de nouveaux abandons ».
Les propos de Tindemans restent aussi dactualité lorsquil sagit des attentes des citoyens, et des impératifs stratégiques que lEurope ne doit surtout pas perdre de vue si elle veut être en mesure dy répondre : « Nos peuples attendent de lUnion européenne quelle exprime, là où il le faut et où on lattend, la voix de lEurope. Que notre action commune défende efficacement nos intérêts légitimes, quelle assure les bases dune véritable sécurité dans un monde plus équitable ». Pour ce faire, « LEurope doit fuir à la fois lisolement, le repli sur soi qui la mettrait en marge de lhistoire, mais aussi la sujétion, létroite dépendance, qui lempêcherait dexprimer sa voix. Elle doit retrouver une certaine maîtrise de son destin ». Sur ce point, le Premier ministre belge se révèle être complètement au diapason avec le sentiment profond, et remarquablement constant, des citoyens. Ce nest pas un hasard si, dans les Eurobaromètres successifs, la PESC (politique étrangère et de sécurité commune) et la Défense européenne continuent de bénéficier du soutien massif (plus de 70%) de lopinion publique avec une majorité écrasante (plus de 80%) lorsquil sagit de préciser que cette politique européenne « doit être indépendante des Etats-Unis ».
En effet, lune des principales vertus du Rapport Tindemans est que, concernant nos relations avec lAmérique, il nhésite pas de mettre le doigt sur les vérités qui dérangent. Même de nos jours, il est rare de trouver des responsables européens prêts à admettre des évidences tel le fait que si lEurope sest construite, cest aussi, sinon surtout, pour pouvoir peser face aux Etats-Unis. Ou à évoquer lhypothèse, ô combien sacrilège, que nos intérêts respectifs peuvent ne pas toujours être identiques au sein de cette grande famille transatlantique qui, par ailleurs, nest pas non plus forcément monolithique. « Les relations avec les États-Unis, qui sont à la fois alliés, nos partenaires et parfois nos concurrents, posent à lUnion européenne des questions dune grande ampleur. La nécessité pour lEurope de parler dune seule voix dans ses rapports avec les États-Unis est une des motivations profondes de la construction européenne ». Lobjectif est d« établir avec les États-Unis des rapports fondés sur le principe de légalité, exempts de toute idée de sujétion, qui reflètent à la fois ce quil y a de commun dans nos valeurs fondamentales, nos intérêts et nos responsabilités, et ce quil y a de différent dans le destin de nos deux régions du monde ».
Le facteur américain au cur du problème
Or sur ce point crucial, qui constitue le nud des questions de fond concernant la construction européenne, les visions des Etats membres restent incompatibles les unes avec les autres. Ou, pour reprendre les termes euphémistiques du rapport Tindemans, les capitales européennes sont loin, très loin, « darriver à une appréciation rigoureusement identique des rapports entre les États-Unis et lEurope ». Rien détonnant à cela. Les Etats-Unis ont toujours été le grand sujet tabou des discussions en matière de PESC, et ceci malgré le fait que les prises de position des uns et des autres se définissent essentiellement par rapport à ce non-dit quest la position, bien connue et/ou discrètement communiquée davance, des autorités washingtoniennes. Et malgré aussi le fait que la première question que se posent les responsables des pays tiers au sujet de la politique étrangère et de défense de lUE, est de savoir si elle se construit comme un complément ou comme un contrepoids à la politique américaine. Question laissée indéfiniment en suspens.
Déjà en 1973, lors de la rédaction de la « Déclaration sur lidentité européenne », une différence subtile, mais parlante, entre les versions anglaise et française rend compte des visions diamétralement opposées. Pour les Français, les relations avec lAmérique ne doivent pas influencer, daucune manière, laffirmation dune politique européenne quils veulent voir indépendante (« Les liens étroits qui existent entre les Etats-Unis et lEurope des Neuf naffectent pas la détermination des Neuf de saffirmer comme une entité distincte et originale »), alors même que les Britanniques préfèrent souligner quils nient jusquà lidée même dune éventuelle contradiction entre les deux (The close ties between the United States and Europe of the Nine do not conflict with the determination of the Nine to establish themselves as a distinct and original entity. ).[3]
Cette opposition fondamentale est à lorigine des tribulations futures de la PESC/PESD (politique européenne de sécurité et de défense), et explique bon nombre dorganigrammes surréalistes, de formules fantasques et dépisodes ubuesques. Comme lavait observé Nicole Gnesotto, ancienne directrice de lInstitut des Etudes de sécurité de lUE : « Alors que les Européens peuvent assez facilement tomber daccord sur une vision plus ou moins commune du monde, ils sont divisés sur le rôle de lUnion pour gérer les crises du monde. Puisque ce rôle est largement fonction du type de relations que chacun des Etats membres souhaite construire avec les Etats-Unis, de manière bilatérale ou dans les cadres de lOTAN, les Européens nont jamais pu se mettre daccord sur la finalité de leur coopération politique et militaire. Les débats récurrents sur les vertus ou vices de la multipolarité ou de lunipolarité, ainsi que les discussions sur le degré possible de lautonomie européenne en matière de défense, sont les illustrations les plus caricaturales de cette division latente parmi les Européens concernant le rôle de lUnion et ses relations avec la superpuissance américaine ».[4]
Au risque de se répéter, il convient dinsister sur le fait que les relations de dépendance ou dautonomie que nous définissons par rapport à lAmérique aujourdhui, verrouillent nos positions vis-à-vis nimporte quelle puissance à lavenir. La sujétion implique des conséquences durables, tant sur le plan matériel que psychologique. La résignation à la dépendance technologique et industrielle signifie que nous acceptons un décrochage définitif, avec nos secteurs stratégiques soit réduits à une fonction de sous-traitance, soit complètement détruits. Psychologiquement, le fait de sen remettre à quelquun dautre pour sa propre défense forge progressivement une culture de déresponsabilisation et nous ôte toute dignité. Cest dans cette perspective que dans son livre Jean-François Deniau, négociateur français du Traité de Rome et premier Commissaire européen chargé de relations extérieures, a mis en avant lexigence dune Europe indépendante (« il ny en a pas dautre »), et attiré lattention sur les questions de défense : « parce que tôt ou tard, elles conditionnent toutes les autres et parce quil ny a pas de sentiment didentité sans lexercice de responsabilités, la plus importante des responsabilités étant celle qui consiste à rester capable de choisir son destin, autrement dit de se défendre ».[5]
Mythes, illusions et naïvetés
A linstar de Jean Monnet, Deniau disait avoir confiance en « la force des idées simples ». Or, les relations transatlantiques se sont avérées être, à cet égard, lexception qui confirme la règle. Si le mélange de lieux communs, de grands élans rhétoriques, de petits calculs mesquins et daveuglement émotico-idéologique qui constitue, du côté européen, le fondement de nos rapports avec lAmérique, continue de résister au temps en dépit de la logique la plus élémentaire, cest parce que nos élites nont eu de cesse de propager des conceptions profondément naïves (ou coupablement trompeuses) sur les questions de puissance et dautonomie.
Questions de puissance
La réticence des Européens à réfléchir en termes de puissance se traduit, entre autres, par leurs tentatives de minimiser la prégnance des réalités géopolitiques et par leur croyance béate en lutopie dune « Europe puissance civile ».
Le mythe de la « postmodernité »
Par tradition, les Européens apparaissent particulièrement sensibilisés à lhéritage de lhistoire et tout ce qui va avec : cultures, identités, méfiance vis-à-vis dinterprétations unidimensionnelles ou simplistes. Or limportance que lon attache à ces facteurs nous différencie de nos cousins doutre-Atlantique. Comme lavait noté Javier Solana, Haut représentant de lUE pour la politique étrangère et de sécurité commune : « Quand les Américains disent cest lhistoire (it is history’), ils entendent souvent par là que ceci na plus dimportance. Quand les Européens disent cest lhistoire, cest en général pour indiquer le contraire ».[6] Nempêche que, depuis le début des années 1990, les élites européennes ont été de plus en plus séduites par les thèses américaines sur « la fin de lHistoire », et obnubilées par les incantations, souvent déguisées en discours droitsdelhommiste, sur le merveilleux et irrésistible projet qu’est lexportation du modèle occidental.
Lidéologie postmoderniste ne se contente pas de nous placer, en quelque sorte, « au-delà » de lhistoire, elle entend nous mettre aussi « en dehors » de la géographie. A nouveau, deux visions saffrontent, ce qui se reflète, en loccurence, dans les versions anglaises et françaises du texte de la Stratégie européenne de sécurité. Lequel document sert pourtant, aux responsables européens dans leurs relations avec des dirigeants étrangers, comme une carte de visite. Or, une fois de plus, les minuscules nuances dans les traductions rendent compte de divergences profondes. Si pour les Français « Même à lère de la mondialisation, la géographie garde toute son importance. », pour les Anglais il suffit de noter que Even in an era of globalisation, geography is still important. (« Même à lère de la mondialisation, la géographie est importante encore ». [7] On y retrouve le face-à-face habituel entre le réalisme géopolitique et une conception qui, au nom du post-modernisme, souhaiterait pouvoir faire fi des réalités. Cependant, les faits sont parlants. Notre Europe constitue le petit bout occidental du vaste continent eurasiatique (au point que les géographes, eux, nomme lEurope de pseudo-continent), tandis quelle reste séparée de lAmérique, au grand regret des atlantistes de tous bords, par 6000 kilomètres docéan Atlantique. « LAmérique ne fait pas partie de l Europe… Je crois lavoir découvert sur la carte », avait remarqué le Général de Gaulle à lépoque, non sans une pointe dironie.
Le mythe de « LEurope, puissance civile »
Le Président français Nicolas Sarkozy, avec son habituelle propension à marteler des évidences, tombe parfois sur des tabous quil brise, du coup, avec une désinvolture nonchalante. Cest ainsi quil observe, dans les colonnes du New York Times, que «LEurope ne peut pas être une puissance économique sans assurer sa propre sécurité ».[8] Par cette remarque, pourtant aussi simple que logique, le chef de lEtat achève dun trait un demi-siècle de mascarade transatlantique. Avec, comme dommage collatéral, larsenal complet de la propagande pacifiste. En effet, labdication des responsabilités en matière militaire a des répercussions directes dans tous les domaines, et met en péril la survie même de lensemble dun modèle sociétal. Indépendamment de ce que cette abdication se fasse par croyance béate en la paix universelle ou par esprit de servilité vis-à-vis dune puissance étrangère. Comme lavait relevé, avec une franchise tout à fait inhabituelle dans les milieux bruxellois, Robert Cooper (éminence grise de Javier Solana et directeur général des Affaires externes et politico-militaires du secrétariat général du Conseil) : « cest extrêmement insatisfaisant que 450 millions dEuropéens dépendent tellement de 250 millions dAméricains pour leur défense. Il ny a pas de défense gratuite. A un point ou un autre, les Européens vont devoir payer pour ces arrangements. Rien ne garantit que les intérêts américains et européens vont toujours se coïncider ».[9] Tôt ou tard, on reçoit toujours la facture
Nos amis doutre-Atlantique ne sen cachent pas dailleurs. Un document officiel publié par le Département de la Défense sous ladministration Clinton eut le mérite de tirer les choses au clair : « Nos alliés doivent être sensibilisés au lien qui existe entre le soutien américain à leur sécurité et leurs actions dans les domaines tels que la politique commerciale, le transfert des technologies et la participation aux opérations de sécurité multinationales ».[10] Et ce ne sont pas que des paroles en lair. Déjà en 1962, en plein milieu de la guerre froide, le vice-président des Etats-Unis en visite à Berlin, lendroit le plus sensible de lEurope, avait brandi la menace de retirer les troupes américaines dAllemagne si le Marché commun freinait les exportations de poulets américains vers le vieux continent
Outre de nous mettre à la merci des pressions, voire chantages, dun tiers, le refus de la puissance nous prive aussi de toute crédibilité, donc de toute influence réelle sur la scène internationale. Les épisodes tel celui de laéroport de Sarajevo, reconstruit grâce au financement européen, mais inauguré par le Secrétaire dEtat américain ne sont que la partie émergée de liceberg. Comme lavait noté Robert Cooper : « labsence de force militaire crédible signifie que lorsquil sagit des questions comme le Kosovo, lIrak ou lAfghanistan, les décisions clés sont prises à Washington ». Et ce malgré un engagement financier robuste et la présence massive de soldats européens sur les théâtres dopération. Dans une vraie situation de crise, poursuit Cooper, « les Européens se retrouveraient extrêmement dépendants de la bienveillance de lAmérique ». Or du point de vue de la puissance ou limpuissance de lEurope, la présence ou labsence de « force militaire crédible » nest pas une question de chiffres, mais une question dautonomie. Laméricaine Kori Schake, professeur à lAcadémie militaire West Point, experte au Conseil de sécurité nationale pendant le premier mandat du Président Bush et conseillère en sécurité nationale du candidat républicain John McCain lors de la campagne électorale de 2008 avait brillamment mis le doigt sur ce truisme : « Sans disposer de forces militaires véritablement autonomes, les besoins de lEurope sont subordonnés aux priorités des Etats-Unis. LUE reste lotage des préoccupations et du veto potentiel des Etats-Unis ».[11] Voilà qui a le mérite dêtre clairement dit.
Questions dindépendance
A lévidence, tout le monde ne voit pas dun mauvais il la subordination des intérêts européens aux desiderata de lAmérique. Ceux qui, de part et dautre de lAtlantique, y trouvent leur compte ou sy résignent ont le plus souvent recours aux trois arguments fallacieux qui suivent.
Le mythe du soutien américain au renforcement de lEurope
Il est toujours de bon ton de rappeler le soutien indéfectible que Washington naurait cessé dapporter à la construction de lEurope. En laissant ici de côté la question des mobiles de cet appui américain (beaucoup moins altruistes que lon naimerait admettre), on se limitera à soulever la question de sa cible. En dautres termes, il convient surtout de préciser quelle sorte dEurope les Etats-Unis encouragent-ils de se construire. Certes, il ne fait aucun doute que lAmérique reste toujours un partisan inconditionnel, et fut même un des instigateurs, du Marché commun du moins tant que celui-ci rejette sagement lidée même de devenir une véritable Communauté économique. Celle-ci se distinguant du premier par la mise en place de politiques tarifaires, commerciales, agricoles ou industrielles, toutes susceptibles, par définition, de protéger les intérêts des citoyens européens. A linstar de celles que mènent de leur côté, et à juste titre, les autorités américaines. Dans la même veine, si les Etats-Unis ont fini par accepter, après des années de véhémentes protestations et de mises en garde, le lancement de la PESC/PESD, cest parce quils pensent pouvoir la confiner à des rôles qui leur soient utiles : paravent de légitimation politique (à leurs actions diplomatico-militaires), réservoir de supplétifs (déploiement, sous commandement ou contrôle US, de soldats européens), et marché captif (au bénéfice des industries darmement américaines). Toujours est-il que Washington continue dy voir un risque potentiel démancipation de ses alliés, et veille donc surtout à torpiller toute initiative susceptible, de près ou de loin, de mettre en cause sa position hégémonique.
Car derrière les remontrances convenues et les ricanements obligatoires au sujet de la prétendue « incapacité européenne » (illustrée par de poétiques images de « pygmées » et de « tigres en papier »), les préoccupations américaines sont dune toute autre nature. Zbigniew Brzezinski, chef de file des milieux démocrates en matière de diplomatie et de sécurité, eut lobligeance de nous les expliquer dans un de ses livres : « Avec le potentiel économique de lUE qui équivaut déjà celui de lAmérique et avec les deux entités déjà se heurtant dans les domaines financier et commercial, une Europe militairement émergente pourrait devenir une formidable concurrente pour lAmérique. Elle constituerait inévitablement un défi à lhégémonie US. ( ) Une Europe politiquement forte, capable de rivaliser en matière économique, et qui ne serait plus militairement dépendante des Etats-Unis remettrait inévitablement en cause la suprématie américaine ( ) et confinerait la sphère de la prédominance des USA grosso modo à la région du Pacifique ».[12] Ce nest donc pas une surprise si Brzezinski encourage, et il nest pas le seul, « la complémentarité, mais pas lautonomie » de lEurope vis-à-vis les Etats-Unis.
Le mythe de la complémentarité
Léloge de cette « complémentarité » est, depuis quinze ans, un exercice obligatoire dans les milieux transatlantiques. Il nen comporte pas moins deux erreurs de base. Dune part, dans lacception partagée par lAmérique et la plupart des gouvernements européens, la complémentarité sopère en sens unique : elle signifie, bien entendu, celle de lEurope par rapport à lAmérique. Aussi, il nest pas difficile de voir quentre la volonté de maintien dun contrôle absolu dans les affaires de sécurité européenne (quincarne lOTAN, cadre institutionnel de la tutelle US) et le désir dune marge de manuvre autonome (quexprime, malgré toutes les tergiversations internes, la mise en route de la Défense européenne), la tension est structurelle. Par conséquent, les deux non seulement ne sont pas complémentaires, mais risquent même dêtre antinomiques. Comme lavait observé Michael Cox, professeur des Relations internationales à The London School of Economics, auditionné par la Commission de la Chambre des Communes britannique : la contradiction peut être gérée « tant que la PESD ne sera pas réellement sérieuse ». Toutefois, « si la PESD devenait vraiment sérieuse, il pourrait y avoir une incompatibilité », et « il serait possible d’envisager une situation où la main gauche pourrait commencer à se battre avec la main droite ».[13]
De surcroît, lexemple de la Grande-Bretagne est là pour témoigner des conséquences, désastreuses pour la souveraineté, dune politique menée sous la bannière de la complémentarité. Pour lancien patron des exportations militaires de la Grande-Bretagne, Tony Edwards, son pays « maintient sa capacité de projection au prix dune dépendance excessive par rapport aux Etats-Unis pour la technologie, les équipements, le soutien et le renseignement ».[14] Lanalyse de lex-président de la Commission de Renseignement de Sa Majesté, M. Rodric Braithwaite, nest pas plus rassurante. Pour lui, « Les décideurs politiques américains trouvent les Britanniques utiles en tant que valets darmes à l’ONU et à l’OTAN, et comme des alliés militaires plutôt compétents quand de faire la guerre. De temps en temps, ils essaient d’utiliser les Britanniques comme un potentiel cheval de Troie, si la construction européenne semble sur la voie dêtre trop bien réussie ». Braithwaite précise également quà force de chercher la « complémentarité » avec lAmérique, désormais « dans une guerre réelle, les forces britanniques ne vont opérer que faisant partie intégrante des forces américaines, sous commandement américain et servant des intérêts américains ». Le verdict est sans appel : « Contrairement aux Français qui ont préféré un chemin plus solitaire, mais indépendant, la coopération avec les Américains a privé les Britanniques d’une grande partie de leur indépendance ».[15] Reste à voir si, en échange, ils ont réussi, ou du moins auraient une chance de réussir, à obtenir ne serait-ce quun minium dinfluence. Sans surprise, la réponse est non et un non retentissant.
Le mythe dune influence possible sur Washington
Pour une illustration récente, il suffit de regarder la prestation du Premier ministre Blair dans laffaire irakienne et sa « récompense » en termes dinfluence. Côté politique, lambassadeur britannique a lui-même avoué par la suite que Londres navait pas été tenu au courant (encore moins associé à lélaboration) des plans de laprès-guerre. Côté militaire, quelques révélations de la presse ont mis en exergue quune fois placées sous commandement américain, les forces britanniques ne disposent plus de leurs propres moyens (incident emblématique dès le début de lopération Iraqi Freedom : les troupes britanniques engagées au sol auraient eu besoin de lappui de leurs propres avions mais leurs appels sont restés sans effet. Le commandement américain a préféré envoyer les appareils britanniques à lappui des forces US en plus des avions US). Côté diplomatique, Londres na pas vraiment eu plus de succès. En témoignent les efforts de plus en plus désespérés déployés par Tony Blair pour pouvoir afficher ne serait-ce quun semblant de contrepartie en échange de son soutien inconditionnel. Washington ne leur a pas donné de suite ni sur le dossier israélo-palestinien, ni sur celui du changement climatique. Comme le disait lancien chancelier allemand Helmut Schmidt, la relation anglo-américaine « est tellement spéciale que seuls les Britanniques sont au courant quelle existe ».
Et même les fidèles Britanniques commencent à avoir des doutes Daprès un rapport du prestigieux Chatham House, publié en décembre 2006 et signé par le directeur sortant, le cas de Tony Blair est surtout symptomatique dune erreur dappréciation plus générale, celle de la surévaluation des possibilités dinfluence. En effet, « l’échec fondamental (de la politique extérieure de Blair) a été son incapacité à influencer l’administration Bush de quelque façon significative, malgré le sacrifice militaire, politique et financier qu’avait consenti le Royaume-Uni ». Or, poursuit le rapport, « étant donné la complexité byzantine de la politique washingtonienne, il a toujours été peu réaliste de croire que des puissances extérieures aussi loyales quelles soient puissent avoir beaucoup dinfluence sur le processus américain de prise de décision ».[16] Mais pourquoi, au juste, devraient-elles avoir de linfluence sur la décision des autorités américaines qui ont pour mandat de défendre les intérêts de leurs propres citoyens ? En réalité, la question nest pas celle de linfluence, mais celle dune coopération éventuelle. Or qui dit coopération dit réciprocité. Le problème pour lEurope, cest quà partir dune situation de dépendance il est impossible de participer à une coopération équilibrée. Lune des parties est toujours en mesure de quitter, ou de menacer de quitter, la coopération sans que son potentiel stratégique sen trouve diminué, tandis que lautre (ayant démantelé les bases de son autonomie) sy trouve verrouillée. Bref, il faut être deux pour pouvoir coopérer sur un pied dégalité. Le chemin qui pourrait y mener un jour est donc le même que celui qui doit conduire à lautonomie.
Questions dEurope : le mythe de l « européanisation » comme solution miracle
Force est de constater que ce chemin ne se dégage pas automatiquement dune intégration européenne toujours plus poussée. Celle-ci pourrait même conduire, à défaut dune prise de conscience urgente et générale des enjeux, exactement à linverse. Pour y voir plus clair, il faut dabord dissiper un amalgame trompeur. En notant que le terme « européen » a deux aspects bien distincts. Le premier désigne, dans une acception bureaucratico-institutionnelle, le niveau européen par opposition au, et comme étant au-dessus du, niveau national. Le second nous définit par rapport au reste du monde et se réfère, dans une acception politico-stratégique cette fois-ci, à des intérêts et des priorités spécifiques à notre continent. Or les deux ne se confondent point. La supranationalisation ne nous mène pas mécaniquement à la prise en compte et à la poursuite des intérêts européens au sens géopolitique. Hélas, dans létat actuel des choses, elle risque davoir leffet contraire. Etant donné que la plupart des Etats membres sont réticents, voire hostiles à lidée dune Europe indépendante, tout « progrès » dans lintégration, sous forme, par exemple, de passage au vote à la majorité dans les domaines stratégiquement sensibles, signifierait la mise en minorité immédiate de toute ambition de puissance et dautonomie.
Les deux sortes de tensions intra-européennes à lorigine de la plupart des blocages font partie, de ce point de vue, dune seule et même problématique. Que ce soit laffrontement entre logique nationale et logique fédérale, ou entre vision autonomiste (en faveur dune Europe indépendante) et vision atlantiste (préconisant une Europe soi-disant complémentaire des Etats-Unis), cest autour de la question de souveraineté que sarticule le fond des débats. Or, si lon part du principe que lon construit lEurope pour défendre, et non pas pour détruire, la souveraineté de ses peuples, les deux sortes de tensions sont indissociablement liées. En effet, un pays avec un haut degré dindépendance et une conscience aiguë des enjeux de puissance (la France, pour ne pas la nommer) nacceptera, et dans lintérêt de lEurope toute entière ne doit surtout pas accepter, le jeu supranational quà la condition que les mêmes exigences stratégiques de puissance et dautonomie soient assumées et défendues, avec la même intransigeance et au même degré, par les autorités bruxelloises. Tant que la majorité des Etats membres sy opposera, toute poussée intégrationniste ne pourra que nous verrouiller, toujours davantage, dans une position de dépendance définitive. Dun autre côté, Tindemans avait déjà averti qu« un édifice inachevé ne peut pas défier le temps: il doit être complété, sinon il sécroule ». Pour trancher ce nud gordien, il faudra surtout en finir, une fois pour toutes, avec les mythes ; autrement dit rompre avec les illusions/idéologies pacifistes et atlantistes.
Comme lavait formulé Jean Monnet dans ses Mémoires : « Les échecs que jai rencontrés étaient moins souvent le fait de gens bornés par nature que desprits délibérément fermés à lévidence, que la loyauté envers leur système de référence rendait aveugles ».
[1] Audition de Hubert Védrine devant la Commission sur le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, 4 octobre 2007.
[2] Rapport sur lUnion européenne, dit « Rapport Tindemans », Bruxelles, 29 décembre 1975.
[3] Declaration on The European Identity, 14 December 1973, Copenhagen. Déclaration sur lidentité européenne, 14 décembre 1973, Copenhague.
[4] Nicole Gnesotto, EU, US: visions of the world, visions of the other, in Shift or Rift Assessing US-EU relations after Iraq, (ed. Gustav Lindstrom), Institut des études de sécurité de lUE, Paris 2003.
[5] Jean-François Deniau, La découverte de lEurope, Paris, Seuil, 1994.
[6] Discours de Javier Solana à lInstitut des études de sécurité de lUE, 6 octobre 2006, Paris.
[7] A Secure Europe In a Better World The European Security Strategy, 12 December 2003. Une Europe sûre dans un monde meilleur Stratégie européenne de sécurité, 12 décembre 2003.
[8] Entretien du Président Nicolas Sarkozy avec le quotidien « The New York Times », 24 septembre 2007.
[9] Robert Cooper, The Breaking of Nations, Atlantic Books, London, 2004.
[10] Report on the Bottom-up Review, Les Aspin, Secretary of Defense, October 1993.
[11] Kori Schake, The United States, ESDP and Constructive Duplication, in J. Howorth and J.T.S. Keeler (eds.), Defending Europe: The EU, NATO and the Quest for European Autonomy, Palgrave MacMillan, 2003, pp.107-132.
[12] Zbigniew Brzezinski, The Choice : domination or leadership, Perseus Books, New York, 2004.
[13] House of Commons Defence Committee, The future of NATO and European defence, 20 mars 2008.
[14] Contribution au Livre vert de la Commission, apportée par M. Tony Edwards et citée dans « Le marché européen des équipements de défense : larticle 296 du Traité instituant la Communauté européenne et le Livre vert de la Commission européenne », rapport rédigé par Franco Danieli, à lAssemblée générale de lUnion de lEurope occidentale, 6 décembre 2005.
[15] Rodric Braithwaite, End of the affair, Prospect Magazine n° 86, mai 2003.
[16] Victor Bulmer-Thomas, Blairs Foreign Policy and its Possible Successor(s), Chatham House, December 2006.
(Hajnalka Vincze, L Europe face à un monde multipolaire en déséquilibre, Intervention au Séminaire international organisé sous l égide du Comité pour l Etat Fédéral Européen, Strasbourg, 7 mars 2009, 32 000 caractères)
Hans Vogel
22/08/2009
Je crois bien qu’il ne faudrait qualifier la bien connue Guerre Civile des États-Unis (1861-5 si je ne me trompe), comme “première guerre civile de ce pays.
La “Guerre de l’Indépendence” a comme toutes les guerres de libération, tous les traits d’une guerre civile. Bien plus si on se souvient que à peu près un tiers de la population des treize colonies s’est réfugié dans la Canada, surtout dans ce qu’on appelle aujourd’hui la Province d’Ontario.
Obama serait alors sur le seuil de la troisième guerre civile.
PEB
20/08/2009
Cet amphigouri du vocabulaire incarne une montée aux extrêmes. Chacun lutte pour un objet abstrait à savoir la liberté, la Grande République &c. On s’invective.
Toutes ses figures semblent rechercher le point critique, où la crise peut être consommée dans un sacrifice refondateur, un peu comme la fondation de l’Empire dans la mort du divin César, la damnation de la mémoire de Marc-Antoine et l’avènement de la Paix d’Auguste.
L’invocation hystérique de 1776 tend à montrer qu’on recherche l’instant fondateur. Dans une société archaïque, la fondation est dans le meurtre collectif de la victime souveraine. Or, l’indépendance des États-Unis était certes une expulsion de l’Anglais par des expulsé de l’Europe. Cet instant fut aussi une auto-expulsion du jeu européen traditionnel.
Cette hystérie, disais-je, tend vers le moment du sacrifice. On espère que, dans le déchainement de violence, la divinité va se manifester pour l’exorciser. Or, la divinité ne fait qu’un avec la violence en tant qu’elle la transcende dans le monde extérieur où baigne le sacré.
Or, il n’y a plus de monde extérieur puisque même les montagnes les plus désertes de l’Hindou Koush interagissent avec la Maison-Blanche. De fait, la violence ne peut plus vraiment être expulsé. Le moment sacré ne reviendra donc plus jamais sinon sous une déflagration générale. Cette dernière est cependant sans cesse retardée en raison de la diachronie et du morcellement des éléments critiques. Les luttes ne cessent jamais d’osciller entre des objets différents (la guerre, la santé publique &c.) mais sans jamais s’arrêter, comme un balancier d’horloge devenu fou.
L’autre solution est un détricotage plus ou moins en douceur de l’Empire. Le modèle du genre est l’URSS de 1956 à 1991. le rapport Khrouchtchev a doucement lancé le travail de sape. La paralysie physique et morale du régime et de son dirigeant suprême a emporté en quelques jours de régime en août 1991. Est restée la sainte et éternelle Russie.
Que demeurera-t-il des USA?
A la Grâce de Dieu…
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