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Abandon probable du programme lunaire Constellation

Article lié : Que faire de BHO?

Jean-Paul Baquiast

  25/08/2009

Parmi les initiatives spectaculaires qu’aurait pu prendre Obama et avec lui le MICC en panne aurait été de relancer à coups de milliards (quelques uns en plus ou moins , qu’importe) le programme Constellation Back to the Moon.
On peut penser au contraire qu’il va l’abandonner.
J’en discute dans un éditorial de Automates Intelligents
http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2009/99/edito.htm
Dedefensa a-t-il une opinion sur cette attitude finalement à courte vue du MICC et de LMartin entre autres?

Pas de F-35 ni de F-22 pour Taïwan

Article lié : Désordre et confusion – Gates, le JSF et son moteur, la réforme…

Bilbo

  25/08/2009

Bonjour,

la problématique JSF vs F-22 ne se pose même pas pour Taïwan. L’Oncle Sam aimerait continuer à vendre des armes à Taïwan. Il y est même théoriquement obligé par le Taiwan Relations Act mais cela risque fort de déplaire aux Chinois.

http://www.atimes.com/atimes/China/KH25Ad01.html

Sans occulter l’importance diplomatique de la question du soutien à Taïwan, l’article souligne un point intéressant : il n’est pas question de vendre des JSF ou des F-22 mais de “simples” F-16.

Le F-16 pourrait-il être le concurrent des F-22 et F-35 ? Ca paraît difficile à envisager dans le domaine diplomatique, car ça reviendrait à créer trois niveaux de proximité : les bons amis qu’on gratifie du F-35, les camarades qu’on gratifie du F-22 et les simples connaissances à qui l’on réserve le F-16. Ce serait trop difficile à gérer.

Commercialement et diplomatiquement deux avions suffisent : un F-16 éprouvé et réputé et F-35 ultra-moderne. C’est la stratégie commerciale russe qui comprend deux catégories d’armes de guerre : les vieux modèles efficaces et modernisés (chars, sous-marins, avions qui peuvent ainsi faire un jeu presque égal avec les armes plus récentes pour un coût limité) et les armes de pointe. Lors de la guerre en Géorgie, la Russie a utilisé les deux catégories de chars et d’avions. Ca a été une superbe vitrine commerciale.

Si les USA décident de retenir ce schéma diplomatico-commercial, il n’y a pas de place pour le F-22. L’attitude du duo Obama-Gates pourrait donc être plus cohérente qu’il n’y paraît en souhaitant la fin du F-22.

Titre

Article lié : Que faire de BHO?

Magnus Pym

  25/08/2009

Le titre de votre billet me paraît plutôt elliptique. Si vous n’entourez pas de guillemets le “Que faire ?”, il revêt même une connotation agressive et condescendante sans rapport avec le texte - ni avec vos intentions, je suppose…

Crise de confiance

Article lié : L’avertissement de Krugman

Roddey Reid

  25/08/2009

Il serait erronné de croire que ce à quoi on assiste aux USA c’est à une polarisation politique de type classique où on peut jeter l’anathème sur les deux parties en face qui se retrenchent dernière leurs positions respectives. En fait, il y a une longue histoire de tentatives de politique bipartisane de la part des démocrates (recentrage si vous voulez), mais depuis la “révolution républicaine” de 1994 menée par Newt Gingrich qui a radicalisé son parti, toute tentative de compromis a été vouée à l’échec. C’est là la leçon à proprement parler “politique” qu’Obama semble ignorer. A gauche, personne ne souhaite une nouvelle polarisation mais il faut tout de même agir en conséquence du refus net de la part des républicains de soutenir les réformes aussi minimes soient-elles qu’impose la crise actuelle. 

Pour un survol du climat politique aux USA qui pourrait intéresser vos lecteurs, il y a un article qui est paru à Esprit dans le numéro août-septembre intitulé “Culture d’intimidation et vie quotidienne aux Etats-Unis”.

Roddey REID
University of California - San Diego

Banksters et agences de notation : re-titrisation des titres toxiques "nearly identical"

Article lié : Eschatologique, effectivement…

Francis Lambert

  25/08/2009

Un “titre toxique” est un mélange, vicieux ou malin, de créances de qualité avec des “subprimes” (sortes d’emprunts à fonds perdus).
Cette enveloppe de créances variées et avariées constitue un nouveau “titre opaque”.
Les banquiers achètent alors la “qualification” d’une Agence de Notation pour les vendre au mieux.
C’est une tromperie et un vol en bandes organisées : la City et Euronext-NYSE sont parmis les meilleurs dealers de ces produits toxiques. Ces traders se sont gorgés de commissions dans un “poker menteur” d’enfer.

A force les banquiers perdent confiances entre eux ! Ils dévalorisent, changent les règles ... et n’ont toujours pas plus confiance. L’effondrement immobilier et économique dévalorise encore ces titres jusqu’à plus rien. La tentative de rebond des marchés n’arrive pas à réévaluer leurs avoirs, leurs bilans s’érodent toujours. 
Ils encaissent tout ce qu’ils peuvent mais ces fonds ne compensent pas les dévaluations, ils n’arrivent plus à prêter, l’incertitude sur leur bilan et la “garantie d’état” devient la condition de leur survie.
Le sort du “marché libre” dépend des Nations. Ces Nations salvatrices que les banques endettent sur des générations sans même parvenir à y trouver les revenus de leur survie.

On aurait pu penser que ces banquiers, désormais guidés par nos politiciens, allaient ouvrir ces “enveloppes” de titres toxiques, trier les bonnes créances des mauvaises et les replacer sur un marché devenu transparent autant qu’efficient ... avec des Agences de Notation indépendantes et autres bienfaits des experts financiers à l’éthique aussi irréprochable que leurs discours.

Hélas :

“Deja Vu: Investment Banks Recycling Mortgages
by THE ASSOCIATED PRESS, August 24, 2009

Wall Street may have discovered a way out from under the bad debt and risky mortgages that have clogged the financial markets. The would-be solution probably sounds familiar: It’s a lot like what got banks in trouble in the first place.

In recent months investment banks have been repackaging old mortgage securities and offering to sell them as new products, a plan that’s nearly identical to the complicated investment packages at the heart of the market’s collapse.

“There is a little bit of deja vu in this,” said Arizona State University economics professor Herbert Kaufman.”

La suite sur http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=112171128&ft=1&f=1006

Election d'Obama

Article lié : L’étrange “bataille”

Ilker de Paris

  24/08/2009

Personnellement j’ai l’impression qu’Obama a été “embauché” plutôt qu’élu, afin de sortir les Etats-Unis des crises qu’ils vivent, sorte de “Sauveur” ou “Messie” donc quelqu’un d’extérieur au système (système qui a failli), “d’étranger” que représenterait sa couleur de peau(...)

La vision qui voudrait que l’élection d’Obama est un tournant post-racial aux Etats-Unis est idéaliste à mon avis, ça aurait été le cas si cette élection l’avait été en “temps normal”. Comme je l’ai dit il s’agit plutôt d’une sorte d’embauche, c’est pour cette raison qu’on a l’impression qu’Obama est à son tour comme distant de sa fonction, étranger à sa fonction.

Ayant embauché un “Messie”, on attend d’Obama qu’il résolve les problèmes sans y toucher, autant dire qu’on attend des miracles, mais Obama ne marche pas sur l’eau, et il faudra qu’il mette les mains dans le cambouis à un moment c’est à dire qu’il agisse, son attitude consensuelle volera en éclat et avec son image de sauveur, avec retour puissant de la question raciale. A moins qu’il passe ses 4 ans à sourire.

QUE FAIT L’OCCIDENT EN AFGHANISTAN ?

Article lié : Tentative d’évasion

Philippe Le Baleur

  24/08/2009

Il y a dans l’occupation de l’Afghanistan depuis huit ans par des troupes occidentales quelque chose d’infiniment triste, voire pathétique. Encore est-il que cette nostalgie de la colonisation ne doit pas nous leurrer : le pouvoir n’appartient pas à la force brutale, mais à chaque personne humaine.

Au cours des derniers siècles, la civilisation occidentale a exercé une domination sans partage sur le reste du monde. Lorsqu’on se demande pourquoi, on suppose d’abord que c’est dû à la supériorité technologique, et c’est partiellement vrai. Par exemple, lorsque les Espagnols se sont attaqués à l’immense empire indien d’Amérique du Sud, la simple possession d’armes à feu, et leur meilleure organisation militaire ont prévalu. Il est vrai qu’ils avaient affaire à des civilisations décadentes. Des Mayas aux Incas, les Indiens avaient déjà commencé depuis longtemps à quitter les villes pour aller vivre dans la forêt à l’arrivée des premiers Espagnols. La population indienne avait perdu confiance en ses propres dirigeants.
Ceci dit, la puissance militaire n’est pas tout. Que ce soit au niveau de la technologie ou au niveau des valeurs, il y faut une chose plus importante encore : une adhésion totale de chaque individu à la philosophie, aux buts de la société qui entreprend l’action. Si l’Occident a pu vaincre, envahir, assujettir, coloniser d’autres pays dans le monde entier, c’est avant tout parce qu’il croyait à la supériorité de ses propres valeurs.
Or -et c’est là le drame de notre civilisation-, nos valeurs sont celles de la chrétienté. Le Christ a fondé la civilisation occidentale en déclarant en substance : «  Aimez-vous les uns les autres comme Dieu vous aime ». Les valeurs de la chrétienté reposent sur la foi dans la paternité du dieu unique, et par conséquent dans la fraternité de tous les hommes.
Donc, à partir du moment où nous portons nos valeurs à l’étranger par la force, de ce fait même nous contredisons nos propres valeurs. De ce fait, nous perdons en même temps notre supériorité morale et philosophique. Dans un sens, il était plus facile aux Romains d’établir un empire, dans la mesure où leur philosophie reposait sur un stoïcisme personnel, une dureté individuelle face aux événements de la vie, une certaine indifférence face à la mort. Leur supériorité par rapport aux autres nations était maintenue à chaque instant par chaque Romain, du fait même de sa condition de Romain. Aujourd’hui, on appellerait cela un consensus.
Quand à l’empire occidental, il était destiné à la mort à partir du moment où, prônant des valeurs de fraternité, il refusa aux habitants de ses colonies la pleine citoyenneté de l’empire. On peut argumenter autant que l’on voudra, personne ne sortira avec raison de ce dilemme. Si les hommes sont tous frères en théorie, alors les hommes doivent être tous frères dans la pratique.
Le reste coule de source. La faille entre la théorie et la pratique s’est peu à peu élargie au fil des décennies, engloutissant le pouvoir de l’Espagne, puis de la France, puis de l’Angleterre, puis de l’Allemagne et de l’Italie, et à présent le pouvoir des Etats-Unis. La messe est dite ; d’autant plus qu’on ne voit pas comment notre système sclérosé pourrait maintenant générer un renouveau de nos valeurs.
Il ne nous reste à présent que le pouvoir de la quincaillerie, cette puissance de coopération sociale qui nous permet de construire des appareils très ingénieux, surtout lorsqu’il s’agit de tuer des gens. Et même dans ce domaine, nous avons délibérément limité notre propre évolution technique, par manque de vision, par égoïsme. Dans notre cas, par exemple, il était suicidaire de ne pas rechercher une alternative à l’énergie tirée du pétrole… Mais baste, nous avons voulu le pétrole et nous l’aurons. D’autres pays, d’autres civilisations vont maintenant prendre le pas sur nous, avec des technologies plus avancées, plus propres.
Adonc, il est triste de contempler l’orgueil de l’Occident se perdre dans les montagnes afghanes, contre des guerriers frustes et peu civilisés, mais courageux. Au moins, eux, ils n’ont pas de grandes valeurs humanistes, mais ils savent ce qu’ils font, et pourquoi. Mais nous, les pays apporteurs de démocratie, savons-nous ce que nous faisons ?
Ne sommes-nous pas en train de faire la guerre avec des moyens écrasants contre des ennemis plus faibles que nous, juste parce que nous avons des usines d’armement qui tournent bien ?
Ne laissons-nous pas les dirigeants occidentaux nous mentir de façon insultante, juste pour préserver les intérêts de quelques milliardaires ?
Ne payons-nous pas des impôts pour envoyer nos jeunes gens risquer leur vie à massacrer les Talibans-entre-guillemets, c’est à dire la population civile d’Afghanistan ?
Nous souhaiterions nous tromper, que l’on nous dise, par exemple : « Plus de secrets. Il y a dans les montagnes d’Afghanistan des cités souterraines qui abritent des armées de monstres assoiffés de sang, dotés d’armements supérieurs aux nôtres. Si on ne remporte pas la victoire, ils réduiront nos villes en cendres, ils tueront nos femmes et nos enfants, ils nous massacreront jusqu’au dernier ! »
Alors, nous serions les premiers à nous engager contre cette menace existentielle… Malheureusement, tout ce que nous voyons, c’est une poignée de barbus armés de fusils, qui luttent avec leurs corps contre nos missiles téléguidés de loin, de très loin; des résistants qui luttent pour la liberté.
Cela rappellerait-il quelque chose aux Résistants français ? Non, probablement pas. Ils sont vieux, et de toute façon ils auraient refusé de faire ce sale boulot. La réponse à la question est: “l’Occident est venu en Afghanistan pour mourir.”

On a gagné! Peut-on encore le dire?

Article lié : Tentative d’évasion

PEB

  24/08/2009

La G4G est, nous l’avons vu, un conflit d’intensité moyenne où l’ennemi se terre, n’est jamais identifié sinon à une abstraction.

On voit des vallées reprises aussitôt que perdues et inversement. Les élections sont peu crédibles et les institutions pourries jusqu’à la moelle.

Dans ces conditions, comment proclamer la victoire?

l’analyse anthropologique dit que l’on ne peut pas et on ne le pourra sans doute jamais véritablement. A la haute époque, la guerre était un jeu, un tournoi. Dans une compétition sportive, on joue les hymnes, on prête serment, il y a du spectacle et on chante la victoire ou on pleure la défaite. Le foot est ainsi un substitut à la guerre. Car la guerre ordinaire est ludique en ce que:
1. Elle est déclaré selon une forme solennelle. Le motif en est publiquement communiqué à l’adversaire.
2. Elle est résolue par une bataille décisive.
3. Le vaincu se rend dans les formes aux vainqueurs.
4. La paix signée, un nouvel ordre national est proclamé sous les réjouissances (ou lamentations) populaires.

Sous ces conditions, la guerre ordinaire pouvait se terminer. On pouvait dire: “On a gagné!” ou “On a perdu!” et se retirer honorablement sinon dignement du champ de Mars.

Or, en 2001, on a déclaré la guerre non à l’Afghanistan en tant que tel mais à une abstraction, la Terreur. (Quel mépris pour les Afghans, réduits au rang de spectateurs et non d’acteurs de leur propre destin!) Nos vaines gesticulations sont demeurées poste restante à Kaboul. On a envoyé une invincible Armada. En face, nulle armée grandiose mais une bande de clochards farouches et déterminés. Pas de face à face possible donc pas de bataille décisive donc pas de paix.

Nos unités sont rentrés dans ces vallées perdues comme le toro rentre dans l’arène. On nous envoie des banderilles pour nous exciter, on nous fait charger et alors le torero se dérobe tel un danseur de ballet. A la fin, tous savent ce qu’il en est et du bovidé et de l’homme de lumière.

Olé!

Pour être plus explicite, la seule solution possible est de quitter l’arène. Mais dans ce cas, nos armées seront comme mortes. La puissance extrême sera réduite à son propre néant.

Loren B. Thompson: End of Empire (I) (II)

Article lié : Un nouveau front pour BHO: le retrait d’Afghanistan

Dedef

  24/08/2009

Loren B. Thompson est en effet un lobbyiste, mais pas un optimiste.  Voir ci dessous
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End of Empire (I)
Author: Loren B. Thompson, Ph.D. Date: Tuesday, July 28, 2009  
http://www.lexingtoninstitute.org/end-of-empire-i?a=1&c=1171

If you think the Obama Administration’s plan to hold defense spending steady over the next few years sounds feasible, consider this. The national debt has increased by nearly a trillion dollars since election day, and the deficit of tax receipts below federal spending will equal 13% of the economy this year. Just the interest on the federal debt will cost taxpayers $565 billion this year (fiscal 2009).
If rates rise as the federal debt does, interest payments on the debt could increase to a trillion dollars per year by the end of President Obama’s first term. This is the first year on record that the future obligations of federal entitlement programs exceed the net worth of all U.S. households.
Loren B. Thompson Ph.D.

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End Of Empire (II)
Author: Loren B. Thompson, Ph.D. Date: Thursday, August 13, 2009
http://www.lexingtoninstitute.org/end-of-empire-ii?a=1&c=1171

Economists are in transition from the end-of-the-world pessimism that they express at the bottom of every recession to the all-is-well optimism they evince when recovery begins. We will soon be treated to non-stop praise of the American economy’s strength and adaptability.
Few experts will be inclined to state the obvious: that America’s economic strength has been declining since the decade began; that we are living far, far beyond our means by mortgaging our children’s future; and that 5% of the world’s population (us) isn’t likely to go on sustaining half of global military spending while generating only a quarter of global output.

Perhaps the most worrisome sign of our secular (as opposed to cyclical) decay is the fact that, despite the Bush Administration’s tax cuts and budget deficits, we haven’t managed to generate a respectable rate of growth since the new millennium began.
The CIA says in its World Factbook that the median income of American families hasn’t budged since the nation’s bicentennial year, and this decade looks likely to be the worst since World War Two for private-sector job growth.
Rebecca Christie of Bloomberg Business News reported yesterday that the federal deficit in July was a record $180 billion, meaning that the government went a billion dollars further into debt every four hours. It would be nice to believe that this will all change with economic recovery, but don’t bet on it. 

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Remarque: Si ces chiffres sont exact, cela fait 1 Md de dollar toutes les 4 heures, soit 6 Mds par jour, soit 20 dollars par habitant/jour.
Pour ma famille de 4 personnes cela ferait 2400 dollar par mois, et pour les USA 2200 Mds par an;
Vue la répartition des revenus aux USA, si les riches ne veulent pas payer d’impôts, il faut en effet arréter .
BHO pourrait bien avoir une crise financière de première grandeur à traiter rapidement. Et le fait que la FED achète maintenant les Bons du Tresor US ne rassurera personne.
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People Costs Squeezing Investment Out Of Pentagon Budget
Author: Loren B. Thompson, Ph.D. Date: Thursday, July 30, 2009

Congressional Research Service analyst Stephen Daggett had some stunning numbers about the rise in military personnel costs in testimony he gave earlier this year. In constant 2009 dollars, the cost of an average service member has risen from $55,000 per year in 1998 to $80,000 today. And that doesn’t even include the cost of military healthcare, which—as Dan Goure pointed out earlier this week—has increased 144% since the decade began.
When you count healthcare, the annual cost of each service member tops $100,000. The cost of training and equipping warfighters to do their jobs is added on top of that.
If personnel costs keep rising faster than inflation while overall defense spending levels off, then investment in new warfighting technology will gradually be squeezed out of the budget.

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Why Does O&M Spending Keep Going Up?
Author: Loren B. Thompson, Ph.D. Date: Tuesday, August 4, 2009
The Pentagon has requested $277 billion in fiscal 2010 to fund operations and maintenance (O&M) activities in the regular military budget and overseas conflicts. That’s more than any other country spends on its entire military establishment, so you’d think pundits would be scrutinizing the account more closely. But they generally don’t, buying into the easy logic that the elevated level of outlays must reflect high optempo and the cost of maintaining an aging arsenal.
Here’s a different way of looking at O&M expenditures. Maybe huge O&M outlays are an indicator of rising personnel costs. Nearly a third of the regular O&M budget covers the cost of civilian defense workers, whose pay and benefits have been rising faster than inflation.
And most of the cost of the military healthcare system—which looks likely to spend a billion dollars a week in 2011—is carried in the O&M account. So the real culprit in rising O&M outlays is people costs, which are gradually eclipsing other types of defense spending.

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QDR Notes Impact Of People Costs But Has No Solutions
Author: Loren B. Thompson, Ph.D. Date: Wednesday, August 5, 2009
Quadrennial Defense Review insiders say all the participants understand that current trends in military pay and benefits are unsustainable, but no one has a solution. The basic problem is that the nation is trying to conduct big, protracted military operations with an all-volunteer force, and that problem is aggravated by seemingly endless congressional efforts to legislate additional benefits. One player offers this ominous assessment: if benefit costs keep going up at three times the rate of inflation and the buying power of future military budgets remains flat as planned, then investment spending would have to fall by a corresponding amount each year to accommodate the rising cost of people.

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LaChine fait ses emplêtes: Des chinois achetent des grands crus et des chateaux francais.

Article lié : DSK fait campagne à Washington D.C., via un Château Pomaux grand cru

Dedef

  24/08/2009

Des Chinois achetent des grands crus et des chateaux francais.. 
15-08-2009, wang

D’après les informations révélées récemment par Washington Post, le mois dernier, une holding chinoise spécialisée dans l’immobilier et située à Honkong a racheté entièrement le Château Richelieu, un grand cru de l’appellation Fronsac, avec le vignoble, le château et la marque, pour un montant conséquent qui n’a pas été précisé.

Il s’agit de la deuxième transaction semblable pour les vins Bordeaux. Au début de l’année 2008, une autre société chinoise située à Qingdao a acheté le Château Latour-Laguens, un vignoble près du Château Richelieu. Cette société a lancé ensuite un projet de rénovation ayant investi des millions dollars pour transformer le vin de moyenne gamme en un vin de qualité supérieure et transformer le château qui a une histoire plus de 500 ans en un lieu de banquets de mariage pour les riches chinois.

Selon les spécialistes présents lors des négociations, les investisseurs chinois ont tenu compte de l’héritage historique, de l’élégance et de la tradition des vignobles français lors des deux transactions.
http://wang888.skynetblogs.be/post/7216504/des-chinois-achetent-des-grands-crus-et-des-c
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Et les commentaires sur le site de Steve Clemons ne sont pas trés positifs ; l’anti sionisme/semitisme semble reprendre du poil de la bête localement

Responsables mais d'avance non-coupables ?

Article lié : BHO veut-il la guerre civile?

Père Iclès

  23/08/2009

Confusion entre législatif et exécutif aux US ?

La ministre de la Santé Kathleen Sebelius a signé un décret garantissant une immunité juridique préservant les laboratoires pharmaceutiques de tout procès en cas de problème survenant au moment de la vaccination. Autre petit détail qui a son importance, les responsables fédéraux sont eux aussi inclus dans cette clause d’immunité juridique. Ce qui montre bien que l’opération H1N1 est du ressort des autorités sanitaires et politiques, bien plus que des labos qui se contentent de répondre à la demande en escomptant des profits juteux. Source newsoftomorrow

Voilà une affaire des plus choquantes, du moins en démocratie. A moins que ce decret puisse être attaqué en justice, Madame Sebelius prive les citoyens US de la possibilité de demander un dédommagement au cas où un vaccin qui leur serait administré se révèlerait nocif pour leur santé. Cette étonnante décision protège les décideurs US, donc Madame Sebelius, aussi. C’est la version US de “responsables, pas coupables” et les précautions juridiques se prennent ici avant même qu’il y ait empoisonnement, peut-être parce que les juges US sont moins accomodants avec les ministres que les juges français.

A priori, la ministre US de la santé se comporte un peu dans ce cas comme un procureur de la république qui classerait une affaire sans suite, à part que Sebelius n’a pas le statut de juge et qu’il n’y a encore eu aucun dépôt de plainte.

On comprend que l’équipe Obama est soucieuse de relancer l’économie Us par tous les moyens mais cette affaire qui survient en plein mélimélo à propos de la polémique Healthcare aggrave la situation d’un authentique scandale de plus. Ceux qui craignaient une dérive totalitaire du système US n’ont qu’à faire l’amalgame entre le plan Obama et cette décision de son ministre pour avoir des arguments en béton susceptibles d’ébranler même les soutiens démocrates du président US.

Si on se met en mode paranoïaque on pourrait se dire que Obama a déjà tranché en faveur des républicains contre ses soutiens dans le parti démocrate et utilisera cette provocation pour se mettre en situation de ne pas pouvoir tenir ses promesses.

N'oublions pas l'Afghanistan

Article lié : L’avertissement de Krugman

Jean-Paul Baquiast

  22/08/2009

Il faut ajouter aux reproches que font dorénavant les libéraux à BHO, son discours quasi bushiste pour justifier la poursuite de la guerre en Afghanistan. Il semble qu’il soit de moins en moins suivi par l’opinion américaine, même en ce domaine.
J’ai l’impression, comme l’indique par ailleurs Dedefensa, que l’on a rarement vu dans l’histoire des chefs de grands Etats, une reculade aussi rapide et aussi générale. Voyez http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=343&r_id=

sur l'europe et le désordre à venir, par Hajnalka Vincze.

Article lié : OTAN, irresponsabilité et conspiration

geo

  22/08/2009

pour présenter Hajnalka-Vincze.com à ceux qui l’ignorent encorre.

L Europe face à un monde multipolaire en déséquilibre

Intervention au Séminaire international organisé sous l égide du Comité pour l Etat Fédéral Européen, Strasbourg, 7 mars 2009
Langue originale de la publication: Français

La place de l’Europe est loin d’être assurée sur l’échiquier géopolitique, actuellement en pleine reconfiguration. Pourtant, cela fait déjà un bon moment que les évolutions en cours sont amorcées et que les grandes lignes de ces mutations se dessinent de manière plutôt limpide. Ce que l’on désignait, au lendemain de la disparition de l’Union soviétique, comme « le moment unipolaire » touche inexorablement à sa fin, n’en déplaisent à ceux qui voulaient, et pour certains voudraient encore, y placer tous leurs espoirs. Les Etats-Unis, toujours soucieux de maintenir leur leadership dans les affaires de la planète, ont été longtemps agacés d’entendre parler de « monde multipolaire ». Ils y voyaient l’expression codée d’un complot anti-américain. Auquel agacement les responsables européens, en particulier français, n’avait de cesse de rétorquer qu’il s’agissait non point d’un projet, mais d’un constat tout simple.

Etat des lieux – hier comme aujourd’hui

Or ce constat n’est pas aussi nécessairement réjouissant que l’on pourrait croire de prime abord. Car si un ordre mondial articulé autour d’un seul pôle prédominant comporte incontestablement la tentation forte de l’abus de pouvoir, la multipolarité n’est pas pour autant, elle non plus, la panacée : elle n’est ni une garantie ni une valeur en soi. A vrai dire, rien ne nous assure qu’un système multipolaire soit forcément basé sur des rapports équilibrés et coopératifs. De surcroît, et ceci concerne directement les citoyens de notre vieux continent, rien ne nous dit non plus que l’Europe figurera parmi les futurs pôles de puissance. Bien au contraire. Si les tendances actuelles se poursuivent et se confirment, elle risque de devenir, comme Hubert Védrine l’avait judicieusement observé, « l’idiot du village global ».[1] D’après l’ancien ministre français des Affaires étrangères, l’Europe se condamnerait en s’attachant à sa conception très ingénue (et très solitaire) selon laquelle nous serions déjà dans une grande famille, celle de « la communauté internationale ». Ajoutons-y tout de suite une autre tare. A savoir l’aisance stupéfiante avec laquelle l’écrasante majorité des gouvernements européens se sont habitués à vivre dans la dépendance d’une puissance tierce. De ce point de vue, l’identité de celle-ci est tout à fait secondaire. Pour l’heure, il s’agit de l’Amérique, mais une fois les fondements matériels (perte/abandon d’autonomie dans les secteurs stratégiques) et psychologiques (réflexes d’alignement et d’autocensure des élites) d’une situation de subordination sont établis, le piège de l’abdication de la souveraineté se referme - et la sujétion se perpétue qui que soit la puissance tutélaire.

A leur grand désarroi, les Européens ne peuvent même pas trouver réconfort dans l’idée que le danger serait nouveau, les mutations récentes, et leurs propres faiblesses dues à des difficultés d’adaptation dans un monde qui change à une vitesse vertigineuse. Car les questions de fond auxquelles ils doivent répondre d’urgence sont posées depuis de longues décennies. Pour témoin, un rapport rédigé il y a plus de trente ans par le Premier ministre belge Leo Tindemans, qui avait dressé le diagnostic avec une impressionnante exactitude.[2] Les thèmes qu’il évoque et les interrogations qu’il soulève ont pu changer de forme ou d’intensité, mais certainement pas de nature.

Les propos prémonitoires du Rapport Tindemans

C’est en décembre 1975 que le Premier ministre Tindemans adresse son rapport à ses homologues européens, mais la plupart des observations qu’il contient gardent, de nos jours encore, toute leur fraîcheur. Son analyse reste pertinente lorsqu’il parle des défis à l’échelle globale : « L’inégalité dans la distribution des richesses menace la stabilité du système économique mondial, l’épuisement des ressources pèse sur l’avenir de la société industrielle, l’internationalisation de la vie économique accroît la dépendance de notre système de production ». De même, le document n’a pas vieilli d’une ride quand il met en exergue les risques que comporte le recul des Etats : « Depuis trente ans, le poids relatif et l’influence de nos États dans le monde n’ont cessé de se dégrader. Parallèlement, l’emprise des gouvernements nationaux sur les leviers qui permettent d’influencer l’avenir de nos sociétés s’est constamment réduite. Sur le plan interne comme sur le plan externe, la marge de manœuvre des États a diminué. Le danger est grand de cette double spirale d’impuissance, qui conduit de la faiblesse à la dépendance, source elle-même de nouveaux abandons ».

Les propos de Tindemans restent aussi d’actualité lorsqu’il s’agit des attentes des citoyens, et des impératifs stratégiques que l’Europe ne doit surtout pas perdre de vue si elle veut être en mesure d’y répondre : « Nos peuples attendent de l’Union européenne qu’elle exprime, là où il le faut et où on l’attend, la voix de l’Europe. Que notre action commune défende efficacement nos intérêts légitimes, qu’elle assure les bases d’une véritable sécurité dans un monde plus équitable ». Pour ce faire, « L’Europe doit fuir à la fois l’isolement, le repli sur soi qui la mettrait en marge de l’histoire, mais aussi la sujétion, l’étroite dépendance, qui l’empêcherait d’exprimer sa voix. Elle doit retrouver une certaine maîtrise de son destin ». Sur ce point, le Premier ministre belge se révèle être complètement au diapason avec le sentiment profond, et remarquablement constant, des citoyens. Ce n’est pas un hasard si, dans les Eurobaromètres successifs, la PESC (politique étrangère et de sécurité commune) et la Défense européenne continuent de bénéficier du soutien massif (plus de 70%) de l’opinion publique – avec une majorité écrasante (plus de 80%) lorsqu’il s’agit de préciser que cette politique européenne « doit être indépendante des Etats-Unis ».

En effet, l’une des principales vertus du Rapport Tindemans est que, concernant nos relations avec l’Amérique, il n’hésite pas de mettre le doigt sur les vérités qui dérangent. Même de nos jours, il est rare de trouver des responsables européens prêts à admettre des évidences tel le fait que si l’Europe s’est construite, c’est aussi, sinon surtout, pour pouvoir peser face aux Etats-Unis. Ou à évoquer l’hypothèse, ô combien sacrilège, que nos intérêts respectifs peuvent ne pas toujours être identiques au sein de cette grande famille transatlantique qui, par ailleurs, n’est pas non plus forcément monolithique. « Les relations avec les États-Unis, qui sont à la fois alliés, nos partenaires et parfois nos concurrents, posent à l’Union européenne des questions d’une grande ampleur. La nécessité pour l’Europe de parler d’une seule voix dans ses rapports avec les États-Unis est une des motivations profondes de la construction européenne ». L’objectif est d’« établir avec les États-Unis des rapports fondés sur le principe de l’égalité, exempts de toute idée de sujétion, qui reflètent à la fois ce qu’il y a de commun dans nos valeurs fondamentales, nos intérêts et nos responsabilités, et ce qu’il y a de différent dans le destin de nos deux régions du monde ».

Le facteur américain au cœur du problème

Or sur ce point crucial, qui constitue le nœud des questions de fond concernant la construction européenne, les visions des Etats membres restent incompatibles les unes avec les autres. Ou, pour reprendre les termes euphémistiques du rapport Tindemans, les capitales européennes sont loin, très loin, « d’arriver à une appréciation rigoureusement identique des rapports entre les États-Unis et l’Europe ». Rien d’étonnant à cela. Les Etats-Unis ont toujours été le grand sujet tabou des discussions en matière de PESC, et ceci malgré le fait que les prises de position des uns et des autres se définissent essentiellement par rapport à ce non-dit qu’est la position, bien connue et/ou discrètement communiquée d’avance, des autorités washingtoniennes. Et malgré aussi le fait que la première question que se posent les responsables des pays tiers au sujet de la politique étrangère et de défense de l’UE, est de savoir si elle se construit comme un complément ou comme un contrepoids à la politique américaine. Question laissée indéfiniment en suspens.

Déjà en 1973, lors de la rédaction de la « Déclaration sur l’identité européenne », une différence subtile, mais parlante, entre les versions anglaise et française rend compte des visions diamétralement opposées. Pour les Français, les relations avec l’Amérique ne doivent pas influencer, d’aucune manière, l’affirmation d’une politique européenne qu’ils veulent voir indépendante (« Les liens étroits qui existent entre les Etats-Unis et l’Europe des Neuf n’affectent pas la détermination des Neuf de s’affirmer comme une entité distincte et originale »), alors même que les Britanniques préfèrent souligner qu’ils nient jusqu’à l’idée même d’une éventuelle contradiction entre les deux (“The close ties between the United States and Europe of the Nine do not conflict with the determination of the Nine to establish themselves as a distinct and original entity.” ).[3]

Cette opposition fondamentale est à l’origine des tribulations futures de la PESC/PESD (politique européenne de sécurité et de défense), et explique bon nombre d’organigrammes surréalistes, de formules fantasques et d’épisodes ubuesques. Comme l’avait observé Nicole Gnesotto, ancienne directrice de l’Institut des Etudes de sécurité de l’UE : « Alors que les Européens peuvent assez facilement tomber d’accord sur une vision plus ou moins commune du monde, ils sont divisés sur le rôle de l’Union pour gérer les crises du monde. Puisque ce rôle est largement fonction du type de relations que chacun des Etats membres souhaite construire avec les Etats-Unis, de manière bilatérale ou dans les cadres de l’OTAN, les Européens n’ont jamais pu se mettre d’accord sur la finalité de leur coopération politique et militaire. Les débats récurrents sur les vertus ou vices de la multipolarité ou de l’unipolarité, ainsi que les discussions sur le degré possible de l’autonomie européenne en matière de défense, sont les illustrations les plus caricaturales de cette division latente parmi les Européens concernant le rôle de l’Union et ses relations avec la superpuissance américaine ».[4]

Au risque de se répéter, il convient d’insister sur le fait que les relations de dépendance ou d’autonomie que nous définissons par rapport à l’Amérique aujourd’hui, verrouillent nos positions vis-à-vis n’importe quelle puissance à l’avenir. La sujétion implique des conséquences durables, tant sur le plan matériel que psychologique. La résignation à la dépendance technologique et industrielle signifie que nous acceptons un décrochage définitif, avec nos secteurs stratégiques soit réduits à une fonction de sous-traitance, soit complètement détruits. Psychologiquement, le fait de s’en remettre à quelqu’un d’autre pour sa propre défense forge progressivement une culture de déresponsabilisation et nous ôte toute dignité. C’est dans cette perspective que dans son livre Jean-François Deniau, négociateur français du Traité de Rome et premier Commissaire européen chargé de relations extérieures, a mis en avant l’exigence d’une Europe indépendante (« il n’y en a pas d’autre »), et attiré l’attention sur les questions de défense : « parce que tôt ou tard, elles conditionnent toutes les autres et parce qu’il n’y a pas de sentiment d’identité sans l’exercice de responsabilités, la plus importante des responsabilités étant celle qui consiste à rester capable de choisir son destin, autrement dit de se défendre ».[5]

Mythes, illusions et naïvetés

A l’instar de Jean Monnet, Deniau disait avoir confiance en « la force des idées simples ». Or, les relations transatlantiques se sont avérées être, à cet égard, l’exception qui confirme la règle. Si le mélange de lieux communs, de grands élans rhétoriques, de petits calculs mesquins et d’aveuglement émotico-idéologique qui constitue, du côté européen, le fondement de nos rapports avec l’Amérique, continue de résister au temps en dépit de la logique la plus élémentaire, c’est parce que nos élites n’ont eu de cesse de propager des conceptions profondément naïves (ou coupablement trompeuses) sur les questions de puissance et d’autonomie.

Questions de puissance

La réticence des Européens à réfléchir en termes de puissance se traduit, entre autres, par leurs tentatives de minimiser la prégnance des réalités géopolitiques et par leur croyance béate en l’utopie d’une « Europe puissance civile ».

Le mythe de la « postmodernité »

Par tradition, les Européens apparaissent particulièrement sensibilisés à l’héritage de l’histoire et tout ce qui va avec : cultures, identités, méfiance vis-à-vis d’interprétations unidimensionnelles ou simplistes. Or l’importance que l’on attache à ces facteurs nous différencie de nos cousins d’outre-Atlantique. Comme l’avait noté Javier Solana, Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité commune : « Quand les Américains disent ‘c’est l’histoire’ (it is history’), ils entendent souvent par là que ceci n’a plus d’importance. Quand les Européens disent ‘c’est l’histoire’, c’est en général pour indiquer le contraire ».[6] N’empêche que, depuis le début des années 1990, les élites européennes ont été de plus en plus séduites par les thèses américaines sur « la fin de l’Histoire », et obnubilées par les incantations, souvent déguisées en discours droitsdelhommiste, sur le merveilleux et irrésistible projet qu’est l’exportation du modèle occidental.

L’idéologie postmoderniste ne se contente pas de nous placer, en quelque sorte, « au-delà » de l’histoire, elle entend nous mettre aussi « en dehors » de la géographie. A nouveau, deux visions s’affrontent, ce qui se reflète, en l’occurence, dans les versions anglaises et françaises du texte de la Stratégie européenne de sécurité. Lequel document sert pourtant, aux responsables européens dans leurs relations avec des dirigeants étrangers, comme une carte de visite. Or, une fois de plus, les minuscules nuances dans les traductions rendent compte de divergences profondes. Si pour les Français « Même à l’ère de la mondialisation, la géographie garde toute son importance. », pour les Anglais il suffit de noter que “Even in an era of globalisation, geography is still important.” (« Même à l’ère de la mondialisation, la géographie est importante encore ». [7] On y retrouve le face-à-face habituel entre le réalisme géopolitique et une conception qui, au nom du post-modernisme, souhaiterait pouvoir faire fi des réalités. Cependant, les faits sont parlants. Notre Europe constitue le petit bout occidental du vaste continent eurasiatique (au point que les géographes, eux, nomme l’Europe de pseudo-continent), tandis qu’elle reste séparée de l’Amérique, au grand regret des atlantistes de tous bords, par 6000 kilomètres d’océan Atlantique. « L’Amérique ne fait pas partie de l Europe… Je crois l’avoir découvert sur la carte », avait remarqué le Général de Gaulle à l’époque, non sans une pointe d’ironie.

Le mythe de « L’Europe, puissance civile »

Le Président français Nicolas Sarkozy, avec son habituelle propension à marteler des évidences, tombe parfois sur des tabous qu’il brise, du coup, avec une désinvolture nonchalante. C’est ainsi qu’il observe, dans les colonnes du New York Times, que «L’Europe ne peut pas être une puissance économique sans assurer sa propre sécurité ».[8] Par cette remarque, pourtant aussi simple que logique, le chef de l’Etat achève d’un trait un demi-siècle de mascarade transatlantique. Avec, comme dommage collatéral, l’arsenal complet de la propagande pacifiste. En effet, l’abdication des responsabilités en matière militaire a des répercussions directes dans tous les domaines, et met en péril la survie même de l’ensemble d’un modèle sociétal. Indépendamment de ce que cette abdication se fasse par croyance béate en la paix universelle ou par esprit de servilité vis-à-vis d’une puissance étrangère. Comme l’avait relevé, avec une franchise tout à fait inhabituelle dans les milieux bruxellois, Robert Cooper (éminence grise de Javier Solana et directeur général des Affaires externes et politico-militaires du secrétariat général du Conseil) : « c’est extrêmement insatisfaisant que 450 millions d’Européens dépendent tellement de 250 millions d’Américains pour leur défense. Il n’y a pas de défense gratuite. A un point ou un autre, les Européens vont devoir payer pour ces arrangements. Rien ne garantit que les intérêts américains et européens vont toujours se coïncider ».[9] Tôt ou tard, on reçoit toujours la facture…

Nos amis d’outre-Atlantique ne s’en cachent pas d’ailleurs. Un document officiel publié par le Département de la Défense sous l’administration Clinton eut le mérite de tirer les choses au clair : « Nos alliés doivent être sensibilisés au lien qui existe entre le soutien américain à leur sécurité et leurs actions dans les domaines tels que la politique commerciale, le transfert des technologies et la participation aux opérations de sécurité multinationales ».[10] Et ce ne sont pas que des paroles en l’air. Déjà en 1962, en plein milieu de la guerre froide, le vice-président des Etats-Unis en visite à Berlin, l’endroit le plus sensible de l’Europe, avait brandi la menace de retirer les troupes américaines d’Allemagne si le Marché commun freinait les exportations de poulets américains vers le vieux continent…

Outre de nous mettre à la merci des pressions, voire chantages, d’un tiers, le refus de la puissance nous prive aussi de toute crédibilité, donc de toute influence réelle sur la scène internationale. Les épisodes tel celui de l’aéroport de Sarajevo, reconstruit grâce au financement européen, mais inauguré par le Secrétaire d’Etat américain ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Comme l’avait noté Robert Cooper : « l’absence de force militaire crédible signifie que lorsqu’il s’agit des questions comme le Kosovo, l’Irak ou l’Afghanistan, les décisions clés sont prises à Washington ». Et ce malgré un engagement financier robuste et la présence massive de soldats européens sur les théâtres d’opération. Dans une vraie situation de crise, poursuit Cooper, « les Européens se retrouveraient extrêmement dépendants de la bienveillance de l’Amérique ». Or du point de vue de la puissance ou l’impuissance de l’Europe, la présence ou l’absence de « force militaire crédible » n’est pas une question de chiffres, mais une question d’autonomie. L’américaine Kori Schake, professeur à l’Académie militaire West Point, experte au Conseil de sécurité nationale pendant le premier mandat du Président Bush et conseillère en sécurité nationale du candidat républicain John McCain lors de la campagne électorale de 2008 avait brillamment mis le doigt sur ce truisme : « Sans disposer de forces militaires véritablement autonomes, les besoins de l’Europe sont subordonnés aux priorités des Etats-Unis. L’UE reste l’otage des préoccupations et du veto potentiel des Etats-Unis… ».[11] Voilà qui a le mérite d’être clairement dit.

Questions d’indépendance

A l’évidence, tout le monde ne voit pas d’un mauvais œil la subordination des intérêts européens aux desiderata de l’Amérique. Ceux qui, de part et d’autre de l’Atlantique, y trouvent leur compte ou s’y résignent ont le plus souvent recours aux trois arguments fallacieux qui suivent.

Le mythe du soutien américain au renforcement de l’Europe

Il est toujours de bon ton de rappeler le soutien indéfectible que Washington n’aurait cessé d’apporter à la construction de l’Europe. En laissant ici de côté la question des mobiles de cet appui américain (beaucoup moins altruistes que l’on n’aimerait admettre), on se limitera à soulever la question de sa cible. En d’autres termes, il convient surtout de préciser quelle sorte d’Europe les Etats-Unis encouragent-ils de se construire. Certes, il ne fait aucun doute que l’Amérique reste toujours un partisan inconditionnel, et fut même un des instigateurs, du Marché commun – du moins tant que celui-ci rejette sagement l’idée même de devenir une véritable Communauté économique. Celle-ci se distinguant du premier par la mise en place de politiques… tarifaires, commerciales, agricoles ou industrielles, toutes susceptibles, par définition, de protéger les intérêts des citoyens européens. A l’instar de celles que mènent de leur côté, et à juste titre, les autorités américaines. Dans la même veine, si les Etats-Unis ont fini par accepter, après des années de véhémentes protestations et de mises en garde, le lancement de la PESC/PESD, c’est parce qu’ils pensent pouvoir la confiner à des rôles qui leur soient utiles : paravent de légitimation politique (à leurs actions diplomatico-militaires), réservoir de supplétifs (déploiement, sous commandement ou contrôle US, de soldats européens), et marché captif (au bénéfice des industries d’armement américaines). Toujours est-il que Washington continue d’y voir un risque potentiel d’émancipation de ses alliés, et veille donc surtout à torpiller toute initiative susceptible, de près ou de loin, de mettre en cause sa position hégémonique.

Car derrière les remontrances convenues et les ricanements obligatoires au sujet de la prétendue « incapacité européenne » (illustrée par de poétiques images de « pygmées » et de « tigres en papier »), les préoccupations américaines sont d’une toute autre nature. Zbigniew Brzezinski, chef de file des milieux démocrates en matière de diplomatie et de sécurité, eut l’obligeance de nous les expliquer dans un de ses livres : « Avec le potentiel économique de l’UE qui équivaut déjà celui de l’Amérique et avec les deux entités déjà se heurtant dans les domaines financier et commercial, une Europe militairement émergente pourrait devenir une formidable concurrente pour l’Amérique. Elle constituerait inévitablement un défi à l’hégémonie US. (…) Une Europe politiquement forte, capable de rivaliser en matière économique, et qui ne serait plus militairement dépendante des Etats-Unis remettrait inévitablement en cause la suprématie américaine (…) et confinerait la sphère de la prédominance des USA grosso modo à la région du Pacifique ».[12] Ce n’est donc pas une surprise si Brzezinski encourage, et il n’est pas le seul, « la complémentarité, mais pas l’autonomie » de l’Europe vis-à-vis les Etats-Unis.

Le mythe de la complémentarité

L’éloge de cette « complémentarité » est, depuis quinze ans, un exercice obligatoire dans les milieux transatlantiques. Il n’en comporte pas moins deux erreurs de base. D’une part, dans l’acception partagée par l’Amérique et la plupart des gouvernements européens, la complémentarité s’opère en sens unique : elle signifie, bien entendu, celle de l’Europe par rapport à l’Amérique. Aussi, il n’est pas difficile de voir qu’entre la volonté de maintien d’un contrôle absolu dans les affaires de sécurité européenne (qu’incarne l’OTAN, cadre institutionnel de la tutelle US) et le désir d’une marge de manœuvre autonome (qu’exprime, malgré toutes les tergiversations internes, la mise en route de la Défense européenne), la tension est structurelle. Par conséquent, les deux non seulement ne sont pas complémentaires, mais risquent même d’être antinomiques. Comme l’avait observé Michael Cox, professeur des Relations internationales à The London School of Economics, auditionné par la Commission de la Chambre des Communes britannique : la contradiction peut être gérée « tant que la PESD ne sera pas réellement sérieuse ». Toutefois, « si la PESD devenait vraiment sérieuse, il pourrait y avoir une incompatibilité », et « il serait possible d’envisager une situation où la main gauche pourrait commencer à se battre avec la main droite ».[13]

De surcroît, l’exemple de la Grande-Bretagne est là pour témoigner des conséquences, désastreuses pour la souveraineté, d’une politique menée sous la bannière de la complémentarité. Pour l’ancien patron des exportations militaires de la Grande-Bretagne, Tony Edwards, son pays « maintient sa capacité de projection au prix d’une dépendance excessive par rapport aux Etats-Unis pour la technologie, les équipements, le soutien et le renseignement ».[14] L’analyse de l’ex-président de la Commission de Renseignement de Sa Majesté, M. Rodric Braithwaite, n’est pas plus rassurante. Pour lui, « Les décideurs politiques américains trouvent les Britanniques utiles en tant que valets d’armes à l’ONU et à l’OTAN, et comme des alliés militaires plutôt compétents quand de faire la guerre. De temps en temps, ils essaient d’utiliser les Britanniques comme un potentiel cheval de Troie, si la construction européenne semble sur la voie d’être trop bien réussie ». Braithwaite précise également qu’à force de chercher la « complémentarité » avec l’Amérique, désormais « dans une guerre réelle, les forces britanniques ne vont opérer que faisant partie intégrante des forces américaines, sous commandement américain et servant des intérêts américains ». Le verdict est sans appel : « Contrairement aux Français qui ont préféré un chemin plus solitaire, mais indépendant, la coopération avec les Américains a privé les Britanniques d’une grande partie de leur indépendance ».[15] Reste à voir si, en échange, ils ont réussi, ou du moins auraient une chance de réussir, à obtenir ne serait-ce qu’un minium d’influence. Sans surprise, la réponse est non – et un non retentissant.

Le mythe d’une influence possible sur Washington

Pour une illustration récente, il suffit de regarder la prestation du Premier ministre Blair dans l’affaire irakienne – et sa « récompense » en termes d’influence. Côté politique, l’ambassadeur britannique a lui-même avoué par la suite que Londres n’avait pas été tenu au courant (encore moins associé à l’élaboration) des plans de l’après-guerre. Côté militaire, quelques révélations de la presse ont mis en exergue qu’une fois placées sous commandement américain, les forces britanniques ne disposent plus de leurs propres moyens (incident emblématique dès le début de l’opération Iraqi Freedom : les troupes britanniques engagées au sol auraient eu besoin de l’appui de leurs propres avions – mais leurs appels sont restés sans effet. Le commandement américain a préféré envoyer les appareils britanniques à l’appui des forces US – en plus des avions US). Côté diplomatique, Londres n’a pas vraiment eu plus de succès. En témoignent les efforts de plus en plus désespérés déployés par Tony Blair pour pouvoir afficher ne serait-ce qu’un semblant de contrepartie en échange de son soutien inconditionnel. Washington ne leur a pas donné de suite – ni sur le dossier israélo-palestinien, ni sur celui du changement climatique. Comme le disait l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt, la relation anglo-américaine « est tellement spéciale que seuls les Britanniques sont au courant qu’elle existe ».

Et même les fidèles Britanniques commencent à avoir des doutes… D’après un rapport du prestigieux Chatham House, publié en décembre 2006 et signé par le directeur sortant, le cas de Tony Blair est surtout symptomatique d’une erreur d’appréciation plus générale, celle de la surévaluation des possibilités d’influence. En effet, « l’échec fondamental (de la politique extérieure de Blair) a été son incapacité à influencer l’administration Bush de quelque façon significative, malgré le sacrifice – militaire, politique et financier – qu’avait consenti le Royaume-Uni ». Or, poursuit le rapport, « étant donné la complexité byzantine de la politique washingtonienne, il a toujours été peu réaliste de croire que des puissances extérieures – aussi loyales qu’elles soient – puissent avoir beaucoup d’influence sur le processus américain de prise de décision ».[16] Mais pourquoi, au juste, devraient-elles avoir de l’influence sur la décision des autorités américaines qui ont pour mandat de défendre les intérêts de leurs propres citoyens ? En réalité, la question n’est pas celle de l’influence, mais celle d’une coopération éventuelle. Or qui dit coopération dit réciprocité. Le problème pour l’Europe, c’est qu’à partir d’une situation de dépendance il est impossible de participer à une coopération équilibrée. L’une des parties est toujours en mesure de quitter, ou de menacer de quitter, la coopération sans que son potentiel stratégique s’en trouve diminué, tandis que l’autre (ayant démantelé les bases de son autonomie) s’y trouve verrouillée. Bref, il faut être deux pour pouvoir coopérer sur un pied d’égalité. Le chemin qui pourrait y mener un jour est donc le même que celui qui doit conduire à l’autonomie.

Questions d’Europe : le mythe de l’ « européanisation » comme solution miracle

Force est de constater que ce chemin ne se dégage pas automatiquement d’une intégration européenne toujours plus poussée. Celle-ci pourrait même conduire, à défaut d’une prise de conscience urgente et générale des enjeux, exactement à l’inverse. Pour y voir plus clair, il faut d’abord dissiper un amalgame trompeur. En notant que le terme « européen » a deux aspects bien distincts. Le premier désigne, dans une acception bureaucratico-institutionnelle, le niveau européen par opposition au, et comme étant au-dessus du, niveau national. Le second nous définit par rapport au reste du monde et se réfère, dans une acception politico-stratégique cette fois-ci, à des intérêts et des priorités spécifiques à notre continent. Or les deux ne se confondent point. La supranationalisation ne nous mène pas mécaniquement à la prise en compte et à la poursuite des intérêts européens au sens géopolitique. Hélas, dans l’état actuel des choses, elle risque d’avoir l’effet contraire. Etant donné que la plupart des Etats membres sont réticents, voire hostiles à l’idée d’une Europe indépendante, tout « progrès » dans l’intégration, sous forme, par exemple, de passage au vote à la majorité dans les domaines stratégiquement sensibles, signifierait la mise en minorité immédiate de toute ambition de puissance et d’autonomie.

Les deux sortes de tensions intra-européennes à l’origine de la plupart des blocages font partie, de ce point de vue, d’une seule et même problématique. Que ce soit l’affrontement entre logique nationale et logique fédérale, ou entre vision autonomiste (en faveur d’une Europe indépendante) et vision atlantiste (préconisant une Europe soi-disant complémentaire des Etats-Unis), c’est autour de la question de souveraineté que s’articule le fond des débats. Or, si l’on part du principe que l’on construit l’Europe pour défendre, et non pas pour détruire, la souveraineté de ses peuples, les deux sortes de tensions sont indissociablement liées. En effet, un pays avec un haut degré d’indépendance et une conscience aiguë des enjeux de puissance (la France, pour ne pas la nommer) n’acceptera, et dans l’intérêt de l’Europe toute entière ne doit surtout pas accepter, le jeu supranational qu’à la condition que les mêmes exigences stratégiques de puissance et d’autonomie soient assumées et défendues, avec la même intransigeance et au même degré, par les autorités bruxelloises. Tant que la majorité des Etats membres s’y opposera, toute poussée intégrationniste ne pourra que nous verrouiller, toujours davantage, dans une position de dépendance définitive. D’un autre côté, Tindemans avait déjà averti qu’« un édifice inachevé ne peut pas défier le temps: il doit être complété, sinon il s’écroule ». Pour trancher ce nœud gordien, il faudra surtout en finir, une fois pour toutes, avec les mythes ; autrement dit rompre avec les illusions/idéologies pacifistes et atlantistes.

Comme l’avait formulé Jean Monnet dans ses Mémoires : « Les échecs que j’ai rencontrés étaient moins souvent le fait de gens bornés par nature que d’esprits délibérément fermés à l’évidence, que la loyauté envers leur système de référence rendait aveugles ».

[1] Audition de Hubert Védrine devant la Commission sur le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, 4 octobre 2007.

[2] Rapport sur l’Union européenne, dit « Rapport Tindemans », Bruxelles, 29 décembre 1975.

[3] Declaration on The European Identity, 14 December 1973, Copenhagen. Déclaration sur l’identité européenne, 14 décembre 1973, Copenhague.

[4] Nicole Gnesotto, EU, US: visions of the world, visions of the other, in Shift or Rift – Assessing US-EU relations after Iraq, (ed. Gustav Lindstrom), Institut des études de sécurité de l’UE, Paris 2003.

[5] Jean-François Deniau, La découverte de l’Europe, Paris, Seuil, 1994.

[6] Discours de Javier Solana à l’Institut des études de sécurité de l’UE, 6 octobre 2006, Paris.

[7] A Secure Europe In a Better World – The European Security Strategy, 12 December 2003. Une Europe sûre dans un monde meilleur – Stratégie européenne de sécurité, 12 décembre 2003.

[8] Entretien du Président Nicolas Sarkozy avec le quotidien « The New York Times », 24 septembre 2007.

[9] Robert Cooper, The Breaking of Nations, Atlantic Books, London, 2004.
[10] Report on the Bottom-up Review, Les Aspin, Secretary of Defense, October 1993.

[11] Kori Schake, “The United States, ESDP and Constructive Duplication”, in J. Howorth and J.T.S. Keeler (eds.), Defending Europe: The EU, NATO and the Quest for European Autonomy, Palgrave MacMillan, 2003,  pp.107-132.

[12] Zbigniew Brzezinski, The Choice : domination or leadership, Perseus Books, New York, 2004.

[13] House of Commons Defence Committee, The future of NATO and European defence, 20 mars 2008.

[14] Contribution au Livre vert de la Commission, apportée par M. Tony Edwards et citée dans « Le marché européen des équipements de défense : l’article 296 du Traité instituant la Communauté européenne et le Livre vert de la Commission européenne », rapport rédigé par Franco Danieli, à l’Assemblée générale de l’Union de l’Europe occidentale, 6 décembre 2005.

[15] Rodric Braithwaite, End of the affair, Prospect Magazine n° 86, mai 2003.

[16] Victor Bulmer-Thomas, Blair’s Foreign Policy and its Possible Successor(s), Chatham House, December 2006. 

(Hajnalka Vincze, L Europe face à un monde multipolaire en déséquilibre, Intervention au Séminaire international organisé sous l égide du Comité pour l Etat Fédéral Européen, Strasbourg, 7 mars 2009, 32 000 caractères)

Guerre Civile?

Article lié : BHO veut-il la guerre civile?

Hans Vogel

  22/08/2009

Je crois bien qu’il ne faudrait qualifier la bien connue Guerre Civile des États-Unis (1861-5 si je ne me trompe), comme “première guerre civile de ce pays.

La “Guerre de l’Indépendence” a comme toutes les guerres de libération, tous les traits d’une guerre civile. Bien plus si on se souvient que à peu près un tiers de la population des treize colonies s’est réfugié dans la Canada, surtout dans ce qu’on appelle aujourd’hui la Province d’Ontario.

Obama serait alors sur le seuil de la troisième guerre civile.

Encore la crise sacrificielle

Article lié : Tableaux de la pratique courante de l’American Dream

PEB

  20/08/2009

Cet amphigouri du vocabulaire incarne une montée aux extrêmes. Chacun lutte pour un objet abstrait à savoir la liberté, la Grande République &c. On s’invective.

Toutes ses figures semblent rechercher le point critique, où la crise peut être consommée dans un sacrifice refondateur, un peu comme la fondation de l’Empire dans la mort du divin César, la damnation de la mémoire de Marc-Antoine et l’avènement de la Paix d’Auguste.

L’invocation hystérique de 1776 tend à montrer qu’on recherche l’instant fondateur. Dans une société archaïque, la fondation est dans le meurtre collectif de la victime souveraine. Or, l’indépendance des États-Unis était certes une expulsion de l’Anglais par des expulsé de l’Europe. Cet instant fut aussi une auto-expulsion du jeu européen traditionnel.

Cette hystérie, disais-je, tend vers le moment du sacrifice. On espère que, dans le déchainement de violence, la divinité va se manifester pour l’exorciser. Or, la divinité ne fait qu’un avec la violence en tant qu’elle la transcende dans le monde extérieur où baigne le sacré.

Or, il n’y a plus de monde extérieur puisque même les montagnes les plus désertes de l’Hindou Koush interagissent avec la Maison-Blanche. De fait, la violence ne peut plus vraiment être expulsé. Le moment sacré ne reviendra donc plus jamais sinon sous une déflagration générale. Cette dernière est cependant sans cesse retardée en raison de la diachronie et du morcellement des éléments critiques. Les luttes ne cessent jamais d’osciller entre des objets différents (la guerre, la santé publique &c.) mais sans jamais s’arrêter, comme un balancier d’horloge devenu fou.

L’autre solution est un détricotage plus ou moins en douceur de l’Empire. Le modèle du genre est l’URSS de 1956 à 1991. le rapport Khrouchtchev a doucement lancé le travail de sape. La paralysie physique et morale du régime et de son dirigeant suprême a emporté en quelques jours de régime en août 1991. Est restée la sainte et éternelle Russie.

Que demeurera-t-il des USA?

A la Grâce de Dieu…