Francis Lambert
20/08/2009
Raconter toute la deuxième guerre mondiale en seulement six heures était un défi fou. Une équipe de documentaristes français emmenée par l’historien Daniel Costelle et la réalisatrice Isabelle Clarke l’a pourtant magistralement relevé à la demande de France 2.
Le résultat s’appelle Apocalypse, une série documentaire de six fois 52 minutes que diffuse la Une RTBF dès ce jeudi 20 août à 20h15. France 2 la proposera ensuite en septembre en lien avec la commémoration des 70 ans du début du conflit mondial ayant précipité dans la mort 50 millions de personnes dont une majorité de civils.
Extrait de http://www.telemoustique.be/tm/bonus/8216/apocalypse-au-coeur-de-la-deuxieme-guerre-mondiale.html
avec deux videos d’introduction.
Philippe Le Baleur
20/08/2009
On pourrait sinterroger longuement sur les motifs de cette crise de cette décadence, pourrait-on inférer-, et sur la psychologie de ses tenants. Mais cette étude détaillée ne porterait sur rien de nouveau. Ce qui se passe aujourdhui est simplement la conséquence dun certain comportement occidental depuis la fin de la seconde guerre mondiale très bien analysé par Hubert Védrine. Il sagit en substance de lhubris occidental, que lon pourrait appeler aussi « complexe judeo-chrétien », cette conviction dêtre le « peuple de Dieu ».
Depuis que les puissances occidentales ont estimé avoir gagné la guerre, elles ont commencé par partager le monde avec lURSS, qui pouvait à juste titre prétendre à une part du gâteau.
Par la suite grosso modo au cour de la Guerre Froide -, lURSS sest progressivement empêtré à gérer un immense empire formel au moyen de principes philosophiques et politiques dun autre âge.
De leur côté, en utilisant la peur du communisme, les Etats-Unis ont dabord confirmé leur leadership sur les nations occidentales. Puis, peu après la chute de lempire soviétique, ils ont prétendu à un empire mondial.
Mais en même temps que leur domination matérielle et médiatique progressait dans le monde entier, les Etats-Unis sacrifiaient les principes philosophiques élevés qui avaient fait leur gloire. En effet, si tant est que les Etats-Unis aient pu prétendre à une supériorité quelconque, cela aurait été dans laffirmation de la paternité dun seul Dieu (« in god we trust »), avec pour conséquence la fraternité entre tous les hommes.
Au lieu de cette philosophie qui aurait en fait consacré leur supériorité, les Etats-Unis, suivis en ceci par les autres Occidentaux, ont au contraire tourné le dos à ces mêmes principes. Ils ont exalté la supériorité des Etats-Unis sur les autres nations du monde, puis le droit fondamental de lOccidental à dominer le monde ; le tout sous couvert de grandes envolées sentimentales sur lhumanisme, le droit des peuples etc
Bref, la vieille soupe hypocrite de lempire britannique victorien
Mais au fond, il faut bien reconnaître la réalité des choses. Cela peut sembler effroyable à dire, mais ces principes de lhubris occidental ressemblent beaucoup à la théorie de lespace vital que professaient les Nazis dans les années trente.
On a donc assisté à une érosion progressive de la position des Etats-Unis dans le monde, disons depuis lassassinat les deux Kennedy John et Robert-. Par la suite, la guerre au Vietnam a bien sûr eu un effet dévastateur sur la confiance du monde dans le leadership américaniste. Comment en effet expliquer que des principes humanistes puissent promouvoir une telle violence aveugle dans la réalité.
Mais il y avait encore une chance de regagner la confiance du monde. Il est toujours possible de faire amende honorable, admettre ses erreurs et repartir sur des bases saines : « errare humanum, sed perseverare diabolicum », seule la persévérance dans lerreur est diabolique.
Au lieu de se reprendre, les Occidentaux se sont enferrés dans la croyance en leur supériorité raciale, comme sils avaient un droit imprescriptible à la fortune et à l American Way Of Life. Ils ont donc monté un système financier astucieux, qui leur a permis -pour un temps- de drainer toutes les richesses du monde à leur profit.
Et puis il y a eu la présidence Bush, où lon a assisté à lessor incontrôlé de la prétention occidentale. Alors le monde devait continuer à payer pour les folles entreprises militaristes des Etats-Unis. Ceci était le geste de trop. Car enfin, quont-ils fait de largent, ces sommes colossales affluant du monde entier en Dollars ?
On en est là, avec un effondrement des USA et probablement de lEurope-, et un essor des puissances émergentes. Peut-être les Occidentaux, jamais en reste de ruse et de félonie, trouveront ils encore quelques expédients pour se maintenir au sommet pendant une décennie ou deux, mais ce nest pas certain. Les choses ont lair de se régler de façon expéditive.
Il y a dans cette affaire, la nôtre, des puissances en jeu, dont nous ne soupçonnons même pas lexistence.
nol
20/08/2009
Francis Lambert
19/08/2009
http://scholar.google.be/schhp?hl=fr&lr=lang_fr
Ce lien est déjà francisé via les “Préférences” (cliquer à droite de la case d’entrée).
Google Scholar permet d’effectuer facilement une recherche étendue portant sur des travaux universitaires.
Vous pouvez, à partir d’un emplacement unique, explorer un grand nombre de domaines et de sources : articles revus par des comités de lecture, thèses, livres, résumés analytiques et articles.
Ces travaux peuvent provenir de sources telles que des éditeurs scientifiques, des sociétés savantes, des référentiels de prépublication, des universités et d’autres organisations de recherche. Google Scholar vous permet d’identifier les travaux de recherche les plus pertinents du monde universitaire. (NB triés par pertinence !)
Extrait de http://scholar.google.be/intl/fr/scholar/about.html
On y trouve une suggestion à Philippe Grasset : “Éditeurs Insérez vos publications dans Google Scholar” pour “la visibilité de votre contenu à l’échelle mondiale.”
Par exemple une recherche sur : Zola
donne des pages de références universitaires.
Les références soulignées sont des liens vers des ressources :
- ainsi “L’Assomoir” qui vous permet sa lecture sur Googlebook (en ligne, avec d’autres options)
- un deuxième lien “heliographe.com” permet son téléchargement au format pdf
- un troisième lien “Les 26 versions” vous permet de sélectionner parmis les 26 sources disponibles en ligne !
- etc.
Aide en français http://scholar.google.be/intl/fr/scholar/help.html
Autres sites :
- La Bibliothèque nationale de France (BNF) devrait finalement confier la numérisation de ses livres à Google
- La Bibliothèque de Lyon, elle, a déjà choisi.
http://eco.rue89.com/2009/08/18/a-lyon-la-bibliotheque-pactise-avec-google-sans-etats-dame
Extraits :
- Aujourd’hui, la BNF propose 774 000 documents sur Gallica. Pas grand-chose par rapport à un stock total de 13 millions de livres et d’imprimés. Numériser demande du temps et, surtout, de l’argent.
Gallica : http://gallica.bnf.fr/
- ‘Europeana, un portail fédérant les « résistants » européens : très bien réalisé, multilingue et avec des onglets (tab) par type de multimédia !
Europeana : http://www.europeana.eu/portal/
Notre exemple “Zola” : http://www.europeana.eu/portal/brief-doc.html?start=1&view=table&query=zola
Jean-Claude HENRY
18/08/2009
L’individualisme égoïste des Américains est absolument stupéfiant, même si le poids des lobbys de l’assurance est très important.
Francis Lambert
17/08/2009
La complexité croissante semble créer son propre trou noir qui l’aspire.
Mais n’est ce pas une vieille histoire ?
Une théorie se complexifie et invente “l’éther” par exemple pour intégrer certains faits. Les faits et les contradictions se multiplient au hasard des recherches, bientôt la théorie n’arrive plus à tout intégrer dans son modèle ... “son impuissance à être”. Avec un peu de chance un prix Nobel propose une meilleure théorie.
Ne serions nous pas ainsi en transitions ? Au pluriel car il semble y avoir une “convergence de transistions” qui bouche autant le champs de visibilité.
Pour se limiter aux crises économiques, les précédents ne manquent pas et poussent à la prudence :
“The banking crisis of 1873 started what has been called “The Long Depression”. This consisted of a period of rolling recessions that continued for almost 40 years and included additional banking crises in 1893 and 1907.
This long period of economic and financial turmoil was a major motivator in the formation of the Federal Reserve Bank. The Fed was the first true central national bank for the U.S. since the dissolution of the Second Bank of the United States in 1837 by Andrew Jackson.”
Extrait de http://seekingalpha.com/article/156269-coming-soon-banking-crisis-of-historic-proportions
Donc une “Longue Dépression” de 40 ans avec des milliers de faillites puis la création de la FED ... et ça recommence en 1929.
Ne pas oublier , en actualisant le parallèle, la convergence avec la révolution scientifique et les nouvelles technologies, l’insécurité terroriste (la dynamite récemment inventée alimentait une myriade d’attentats), l’idéologie communiste, l’effondrement en 3 jours de l’empire Tsariste (encore), l’effroyable guerre de 14-18, la montée des USA (comme le BIC Brésil-Inde-Chine) parallèle au déclin de l’empire océanique britannique.
Ces “cycles” poussent à la prudence dans l’analyse, sans la refuser.
Faut il absolument sortir du doute ? N’est ce pas une attitude américaniste ?
Stephane Eybert
17/08/2009
Le commentaire de NiAndo ma rappelle un film documentaire, ou une professeur de Harvard ou du MIT, montrait comment en une generation, le pourcentage des americains croyant en leur chance de grimper en haut de l’echelle sociale avait augmente, quand en fait, cette probabilite d’ascention sociale avait elle diminue.
Elle montrait comment la perception de la chose etait diametralement opposee a sa realite.
Mais elle ne faisait pas l’association avec l’American Dream.
Voila ce que dit NiAndo:
“les plus nombreux croient toujours aux vertus de l “american dream”, même aussi sans doute les exclus et miséreux qui dorment sous les tentes”.
En effet, cette croyance est la croyance en l’American Dream. Il semble s’agir presque d’un devoir, pour chaque citoyen americain, de croire, en cet American Dream.
Philippe Le Baleur
17/08/2009
Il est assez curieux que les Etats-Uniens aient élu Barack Obama comme président juste au moment où ils ne supportent plus la façon « après-guerre » de faire de la politique. Apparemment, il a été élu parce quil est Noir donc représente une image auto-gratifiante du « peuple-gentil-qui-nest-plus-raciste »-, et aussi parce quil a ce talent des politiciens contemporains, la faculté de plaire à tout le monde. Le président semble constituer lachèvement ultime de l homo politicus tel quil évolue depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Partout où il passe, Barack Obama rayonne une puissante illusion de Bien. Il est tellement éloquent que même ses opposants ont envie de paraître sages eux-mêmes en lapprouvant le plus vite possible
Mais quand il est passé, le charme sestompe. La réalité triste et prosaïque reprend ses droits. On se retrouve encore plus perdu quavant, dautant plus que lon a beaucoup espéré. Cest ce que lon pourrait appeler un « effet virtualiste ». On a un problème, on nest pas content, on se révolte. Le président paraît, il démontre de façon éclatante que tout sera bientôt résolu, tout ira mieux. On se reprend à espérer en un monde meilleur. Et puis le président disparaît, et on se retrouve encore plus désespéré quavant, parce que déçu.
Au moins, avec GW Bush, on sendurcissait, le monde était dur, et on résistait. Mais à présent, on a un homme bon, intelligent, beau, un magicien du verbe
Mais le monde de GW est toujours là, peut-être encore pire quavant.
La fureur des Américains ne vient pas du tout dun projet de sécurité sociale. Dans le fond, qui ne voudrait être soigné aux frais de la communauté ? Non, il sagit dautre chose. Les gens ont supporté toutes les vicissitudes de lépoque Bush. Ils ont attendu. Puis ils ont espéré en un président meilleur. Ils y croyaient dur comme fer, au génie qui viendrait assainir la pourriture du système, au Heraklès qui viendrait nettoyer les Ecuries dAugias
Mais en fait, bercés par des années de mensonges, ils ont fini par se mentir à eux-mêmes. Ils se sont accrochés à lidée du génie qui résoudrait tous les problèmes. Mais cela nexiste pas. Un système nest pas le fait dun homme seul ! Un système politique est constitué de la somme des comportements de chaque individu.
Or, il faut bien constater que le comportement des Américains, depuis lassassinat de Kennedy, a été de mal en pis : Arnaques financières, meurtres, guerres injustifiées contre des adversaires plus faibles, drogues en quantités énormes, passion immodérée pour largent et la puissance, fabrication et vente darmes, construction dun appareil militaire disproportionné, diplomatie de la torsion de bras, on pourrait détailler à linfini la décadence dun système naguère « démocratique ».
Adonc, Barack Obama est le fruit dune culture de refus de la réalité. Intelligent, actif, éloquent, il prolonge le rêve dun système hollywoodien qui a perdu jusquau sens de la Vérité. Il est là, on la élu pour partir dIraq, mettre de lordre dans les finances, par exemple
Et on est toujours en Iraq, et on a monté la pression en Afghanistan, et on a attaqué le Pakistan. Et les banques dévorent impunément des centaines de milliards de largent public, se bourrent les poches avant la vraie crise.
Tout se passe comme si lon se trouvait au stade de la « goutte deau qui fait déborder le vase ». Le peuple pourrait très bien se révolter violemment contre ce projet de « sécurité sociale », non à cause du projet, mais pour se détendre les nerfs après avoir supporté tant de stress en quelques années.
Ni ANDO
17/08/2009
Pour être charitable, soit BHO a effectivement un potentiel de chef dEtat mais il ne peut sappuyer sur une vraie base politique, autre que partisane, soit il est la manifestation dune opération de relation publique dont lobjectif est de redonner un semblant de légitimité à un système à bout de souffle (légitimité vue davantage comme un habillage propagandiste que comme le résultat de réalisations concrètes). Dans les deux cas, loin de ressembler au Gorbatchev de 1989 ou de 1991 ou à un Poutine modèle août 2008, il est dominé par lenchaînement des évènements. Contrairement à un politicien, un chef dEtat se juge à ses décisions et à ses réalisations, pas vraiment à ses déclarations. De BHO, limpression est que lui-même ne sait pas ce quil peut, et ne sait pas ce quil doit. A moins quil ne le sache que trop bien. BHO dans lattente ? Il peut attendre que les évènements lui tendent ce pouvoir quil na pas encore, mais lattente ne constitue pas une politique. Attendre une « révolution » que ce pays na jamais connue depuis son indépendance risque de le faire rejouer « Le désert des Tartares » plutôt que « Potemkine » dautant que le pouvoir de la communication a effectivement celui de diluer tous les ferments révolutionnaires dans une bouillie pour chat inhibante pour laction. Aucun chef dEtat ne sest jamais imposé en attendant.
La base électorale réformiste qui a assis son élection existe bien dans le pays, et même plus encore aujourdhui quen 2008, mais elle nest pas réellement représentée dans un système de parti unique qui cadenasse très bien lexercice réel du pouvoir. Dans les années trente, il me semble que la classe politique étasunienne avait acté la crise et reconnu son potentiel destructeur. Cest aussi cette acceptation de la crise qui a permis à FD Roosevelt dimposer des décisions politiquement impopulaires mais socialement nécessaires. Tout montre depuis 2008, que la classe politique actuelle des Etats-Unis est dans le déni du caractère déstructurant de la crise en cours : toutes ses décisions depuis la liquidation de Lehman visent simplement à la réplication envers et contre tout (même à une échelle plus modeste) du système politico-financier davant septembre 2008. Cest un système qui fonctionne de plus en plus en circuit fermé.
Lacteur de fond qui verrouille encore et toujours le champ politique est le monde des affaires, celui en particulier qui tire encore profit du libre-échange (les échanges dérégulés). Sa psychologie nest pas celle de la compassion et de largumentation raisonnée mais celle de la domination, du cynisme et de la brutalité. Il occupe le terrain depuis les origines et il ne semble pas avoir lintention de le quitter. Son potentiel de violence est considérable comme le montre la « right-wing rage » des opposants à cette réforme (ou linvasion de lIrak), rage qui dépasse la distinction artificielle démocrates/républicains, qui dépasse le seul cadre du monde des affaires, mais englobe en fait lessentiel de la société étasunienne. Il ny a pas de révolution parce que les plus nombreux croient toujours aux vertus de l “american dream”, même aussi sans doute les exclus et miséreux qui dorment sous les tentes. Lesprit ne supporte pas lidée dune stagnation, de larrêt de cette illusion quest le « progrès perpétuel».
Ce nest pas une rage qui sexprime à loccasion dun simple projet de réforme sectorielle mais une rage qui sexprime contre une volonté de réforme elle-même, qui pourrait conduire à modifier ce système, même seulement à la marge. Cest dire la gravité de la sclérose et lépaisseur de lentêtement rentré que BHO doit affronter, sil en a vraiment lintention.
PEB
17/08/2009
Vous avez raison effectivement de démythifier l’état critique du système.
L’idéologie, tout comme le parricide et l’inceste, est un leurre. C’est une vue de l’esprit. Elle est un lieu de la méconnaissance de notre propre violence. Le Saint-Père parle de nature blessée. (Et non, Sa Sainteté n’autorise pas le crime en col blanc, bien au contraire!)
La Main Invisible est la divinité de la bonne réciprocité de l’argent. Elle ignore que l’argent est, au départ, un objet rituel qui doit compenser la mauvaise réciprocité. Le capitalisme ignore que l’argent ne doit pas être accumulé indécemment au point d’être ressenti comme une menace. La finance fut une activité rituellement impure car le financier était le ministre d’un objet sacré et donc potentiellement violent. Le libéralisme, c’est le mythe de la liberté déchaînée dans une enceinte économique sans rites ni interdits (travail dominical &c.) et donc sans protection des personnes.
Le socialisme est le miroir inversé de tout cela.
Par le technologisme, l’homme s’aveugle lui-même en préférant l’outil à son humanité.
Toutes ses forces, qui se déployaient relativement séparément autrefois, sont aujourd’hui en voie de conjonction. Leurs pouvoirs déstructurants se présentent donc comme une crise cumulative. Tant que le passage de la diachronie à la synchronie des Quatre Cavaliers (tyrannie, guerre, famine et peste*) n’est pas consommé, le Jour de Colère (Dies Irae) n’a pas encore lieu.
Le déplacement sacrificiel de la crise vers l’idéologie est de moins en moins efficace. La présente chronique qui révèle la royale nudité en est un des signes.
* tyrannie (blanc) = hubris d’un pouvoir défaillant et autoritariste
guerre (rouge) = conflit extérieur et intérieur déstructurant
famine (noir) = faillite des systèmes économiques
peste (vert) = épidémie psychologique et sanitaire = affaiblissement généralisée des esprits et des corps
PEB
17/08/2009
Ce qui est bien avec les USA, c’est que, nation auto-expulsée de l’Histoire, c’est un laboratoire anthropologique passionnant.
La crise économique débouche sur une crise sociale qui dégénèrent en crise sanitaire.
D’‘un point de vue mythique, la crise sanitaire est assimilée à la male peste qui rôde dans le noir. H1N1, si tu nous vois!... La peste, c’est la crise contagieuse de l’indifférenciation destructrice.
La réforme du système de santé est une tentative pathétique de restaurer l’ordre social menacé de l’intérieur par toutes les pestes politiques, sociales, familiales &c. qui le menace. Soigner la peste, c’est vouloir guérir la société.
Or, les forces centrifuges de dislocation systémique semble plus puissance que l’autorité publique.
C’est la bataille de la vie non seulement d’Obama mais des USA.
PEB
17/08/2009
Dans un article paru dans Alternate le 07/08/2009, Sara Robinson envisage, à la lumière de Paxton, l’hypothèse d’une transformation fasciste des USA.
La fascisme selon Paxton serait un rejet de la démocratie, accusé du déclin de la nation au profit d’une idéologie de la masse, de l’unité, de la pureté et de l’énergie de la collectivité. Le fascisme doit recevoir évidemment le soutien des élites.
Selon l’auteur, Paxton décrit l’arrivée du fascisme en cinq étapes:
1. Le réveil paysan en faveur de l’ordre et de la pureté. Main Street en serait déjà là. (Le film pour ado, Hanna Montana en est miroir éclatant NDC).
2. Le réveil paysan s’incarne dans le débat politique et s’excite contre une partie de la population, aujourd’hui les malheureux Latinos, auparavant les Nègres (pour le KKK), les Juifs, les Autres, le rest of the World (ROW).
3. Nous y sommes, c’est l’instant de vérité, le point critique. Il est caractérisé par un blocage institutionnel généralisé (NDC: le Reich de 1932, la France de juin 1940, l’Italie de 1919-1922), la prégnance des fascistes en herbe au cur du système et la menace d’une mobilisation politique hors de contrôle.
4. Au delà de la crise, un régime fasciste prend le contrôle effectif du corps social.
5. La guerre apparait comme l’exutoire ultime de la crise sous peine de dégénérescence du régime.
Si j’ai bien compris l’étrange bataille, la tragédie d’Obama oscille entre volontarisme pour faire marcher le système malgré lui et l’incapacité des institutions à refonder le contrat social. Le blocage entraînerait sans soute le pays dans une spirale périlleuse.
Dans ce cas, le BRIC acceptera-t-il d’anéantir la toute puissance monétaire &c. du jeune empire, préférant le péril de sa ruine à celui d’une puissance hors de tout contrôle?
Note anthropologique:
L’adjectif correspondant à” crise” n’est pas” crisique” mais “critique”. En Physique, le “point critique” désigne un état instable d’un système susceptible de basculer à tout moment.
A ce sujet, on peut noter, suivant René Grirad, que la tragicomédie fasciste est une parodie de la crise sacrificielle originelle qui se déroule en plusieurs phase:
1. Exaspération des luttes internes, mythifiée en doubles monstrueux et autres masques et miroirs déformants. Le corps social apparaît comme disloqué sans réelle identité ni différences assumées.
2. Polarisation de la violence sur une victime arbitraire.
3. Sacralisation mythique de la victime émissaire et plus généralement de la violence.
4. Création des rites et des interdits d’où procèdent les institutions et la différenciation des personnes selon leur rang et position.
5. La violence, devenue transcendante, est rejetée dans les marges de la communauté.
Ainsi, le fascisme est un moyen désespéré de faire revire l’ancienne transcendance, le sacré archaïque de la violence collective, la violence paradoxalement mère de la paix civile, qui ne fonctionne plus dans la société moderne. Notre société est, en effet, dans un état de crise sacrificielle, non plus synchronique comme à la fondation du Monde, mais diachronique, et de fait, de plus en plus profonde, générale et globale.
Sources:
http://www.alternet.org/politics/141819/is_the_u.s._on_the_brink_of_fascism/?page=entire
Francis Lambert
16/08/2009
“Almost a year since the collapse of the Icelandic banks, the rotten nature of these financial corpses is slowly beginning to emerge. (...)
Eva Joly, the French-Norwegian MEP and fraud expert hired by Iceland and now working with the Serious Fraud Office, now believes it will be “the largest investigation in history of an economic and banking bank collapse”.
Many of the banks’ secrets are likely to be inextricably bound up with corporate Britain (...)
“Iceland got its regulations from the EU, which was basically sound,” he says. “But the government had no understanding of the dangers of banks or how to supervise them. They got into the hands of people who took risks to the highest possible degree.” (...)
(rappelons quand même que l’Islande n’est pas membre de l’UE mais de l’EEA depuis 1992. L’EEA est un traité entre l’UE et l’EFTA. L’EFTA est “l’European Free Trade Association” créée par la Grande Bretagne en réponse au “Marché Commun” : on est en plein dans le libéralisme anglo-saxon “bound up with corporate Britain”. )
So how did no one manage to spot that these banks were making precarious loans to benefit a very small number of people?
One London-based analyst at a large investment bank who followed Kaupthing, Glitnir and Landsbanki for many years is unsurprised at the some of the revelations. It is the ratings agencies and financial supervisors who must take the blame for failing to spot some tell-tale signs that some unusual activity was occurring, he claims. (...)
So how are these investigations likely to end?
One major issue faced by the investigators is the tightly-knit nature of the financial community, where family and friendship ties are everywhere. “
Extraits de
2009/08/15 Iceland: what ugly secrets are waiting to be exposed in the meltdown ? By Rowena Mason
http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/banksandfinance/6034654/Iceland-what-ugly-secrets-are-waiting-to-be-exposed-in-the-meltdown.html
Dedef
16/08/2009
Bushs Pioneering Sadists: A Tale From the War on Terror Dark Side
http://www.truthdig.com/report/item/20090813_bushs_pioneering_sadists_a_tale_from_the_war_on_terror_dark_side/
By William Pfaff Posted on Aug 13, 2009
Père Iclès
16/08/2009
Obama et ses mentors ont peut-être compris qu’un cartel médico-pharmaceutique pouvait être aussi juteux pour ses actionnaires et leurs lobbyistes et aussi ferme dans son soutien aux élus qu’il promeut que l’actuel cartel militaro-industriel.
Les guerres en moins…
De plus un tel cartel pourrait s’étendre en direction du reste du monde sans susciter de réactions allergiques.
Est-ce qu’en s’engageant dans une voie où à terme laz santé de tous les citoyens US pourrait devenir affaire d’état financée par les impôts Obama n’est pas tout simplement en train de sacrifier le cartel militaro-industriel devenu trop encombrant à un nouveau cartel plus près des gens donc plus apte à se rendre indispensable.
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