Frederik XXXV
03/09/2009
Mes amis français sont décidemment plus forts que nous Américains pour comprendre comme nous sommes dans la grande difficulté pour ce qui est les programmes industriels de technologie militaire en Amérique. Ma carrière (que je reste discret) mautorise à dire que même les analystes les grands spécialisés aux USA sont obligé à rester aveugles : notre program JSF F-35 est le meilleur exemple des impasses dans lequelles notre crise général nous met : trop de rêve technologique non maitrisé, trop dargent à partout, trop dadministration et trop de complexion administrative. On ajoute les visions globales de la mission USA dans le monde et on comprend le grand échec possible du F22 et surement du JSF. Gate est surement dans la grande difficulté pour savoir quoi faire avec le JSF.
DeDefensa est très lu ici, chez Lockheed Martin et chez le concurrent ailleurs et par mes collegues et moi aussi. Je vois au Aviation Week le Bill Sweetman pense comme nous, que DeDefensa fait la bonne analyse du problème du JSF et de le tout Pentagon crisis quand il cite longuement dans son article le 31 Aout :
“Our friend Philippe Grasset at dedefensa.org riffs on Clark’s theme, arguing that Gates has painted himself into a corner by depicting the F-22 as wasteful and unnecessary. Now, Grasset argues, the idea is taking hold that the F-22 was just the beginning of a war on all high-tech weapons.
Gates, Grasset writes, “will have to get people to accept the idea that all the arguments fired at the F-22 have no merit against the F-35, even though the F-35 looks like the F-22’s brother in most of its faults, and may be worse in some. On lui souhaite bonne chance,” Grasset concludes. Translation: “Good luck with that.”
Even independent analyst Loren Thompson is beginning to sound worried. It’s going to be an interesting month, with the engine war still raging and a reconvened Joint Estimating Team reviewing the progress of flight testing and development”.
(in http://www.aviationweek.com/aw/blogs/defense/index.jsp?plckController=Blog&plckBlogPage=BlogViewPost&newspaperUserId=27ec4a53-dcc8-42d0-bd3a-01329aef79a7&plckPostId=Blog%3a27ec4a53-dcc8-42d0-bd3a-01329aef79a7Post%3a405e2b19-4e8e-42f0-98fd-a9f5822b39e9&plckScript=blogScript&plckElementId=blogDest ).
Il est difficile de parler comme DeDefensa en Amérique parce que cela est une crise si grande quon na jamais vu dans notre histoire. Je crois que les USA va faire ce qui faut pour trouver la solution mais personne sait comment le remède à ce drame et on ne peut pas dire que le F-35 est fini. DeDefensa (ah ces Français, si désagreables mais qui sont raison !) et Sweetman dans AW&ST parfois peuvent parler. Merci. Cela aide chez nous à savoir les vérités.
WatchScene
waccsa waccsa
03/09/2009
A noter également : la Chine est devenue au cours du 1er semestre 2009 le 1er partenaire commercial du Japon, dépassant les USA pour la 1ere fois.
Chine : 20.4% du volume des transactions
USA : 13.7%
Corée du Sud : 6.1%
Vu les perspectives économiques et monétaires aux USA, et la pyramide des âges au Japon et en Chine, l’avenir économique du Japon (c’est-à-dire ses exportations) se situe probablement en Chine et non plus aux USA.
De leur côté, les Chinois ont besoin des capitaux et des technologies nippones. Et le nouveau premier ministre a toujours pris fortement en compte dans sa communication les crimes de l’armée impériale commis en Asie.
Ils sont faits pour s’entendre.
http://news.xinhuanet.com/english/2009-08/19/content_11912240.htm
http://www.foxbusiness.com/story/china-japans-trade-partner/
waccsa waccsa
03/09/2009
A noter que le parti démocrate qui vient de gagner les élections avait fait comme promesse électorale de ne plus acheter d’obligations US libellées en dollars US, mais uniquement en yens !
Or le Japon est le 2e créancier des USA, après la Chine, et à peu près au même niveau que les fonds souverains arabes du Golfe.
Ok, c’était seulement une promesse électorale. Mais annoncer cela aussi clairement signifie que même au Japon on commence à penser l’après-dollar.
Voir cette info de la BBC du 12 mai, où l’on disait aussi le parti démocrate incapable de gagner l’élection :
http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/8046599.stm
Philippe Le Baleur
03/09/2009
Il se trouve que dans mon village d’Angleterre, quelques soldats ou officiers reviennent d’Afghanistan, soit en permission, soit à la retraite. Bien qu’ils soient souvent menacés des pires ennuis s’ils révèlent ce qu’ils ont vu, on peut se faire une idée au moins basée sur des faits de première main.
En résumé, les histoires qu’ils racontent contredisent la propagande officielle:
1) “Il y a une guerre, mais vous n’avez aucune idée de ce qui s’y passe”. En effet, ils lisent les journaux de la presse officielle, et ils comparent inévitablement avec la réalité.
2) “On nous dit que nous défendons notre patrie contre une menace existentielle; mais nous ne voyons toujours pas en quoi nous défendons la vie de nos femmes et de nos enfants dans cette guerre”.
3) “Nous sommes inquiets, parce que cette guerre est décrite par le gouvernement - en qui nous avons confiance, en bons Britanniques-, décrite comme vitale, et nous sommes en train de la perdre”.
jean pierre SIMON
03/09/2009
il me semble que le personnage de gauche c’est Khadafi
http://www.guardian.co.uk/theguardian/cartoon/2009/aug/24/lockerbie-bomber-megrahi-cartoon
Dedef
03/09/2009
@armaguedon - eric b - 02/09/2009
Les têtes nucléaires sont britanniques, les lanceurs et les sous-marins achetés aux américains.
C’est toute une histoire, à rapprocher de celle du JSF.
UK s’était lancé dans une coopération avec les US pour les lanceurs, et avait prévu de faire ses propres sous-marins nucléaires.
En fin de projet les US ont arrèté le projet commun et annoncé que UK n’avait qu’à acheter “l’ autre lanceur”, celui que les US avaient finalement retenu.
Certains murmurent que les US n’ont jamais eu l’intention d’aboutir sur le projet commun, mais que c’était une bonne façon de squeezer les anglais.
Et comme le lanceur purement US était compatible avec les sous marins US mais pas le sous marin UK en projet, il ne restait plus à UK qu’à acheter aussi les sous-marins US ou à tout recommencer.
Militairement ,ce fut vraiment le jour du renoncement pour UK.
Et il ne reste que 3 pays qui savent construire des sous-marins à propulsion nucléaire: les USA, la Russie et la France.
De fait celui qui contrôle la fabrication des lanceurs contrôle le lancement, que ce soit dit ou non. Un ordre de déviation peut être lancé de n’importe où, si on a les codes convenables.
Et personne ne peut aller voir ce qu’il y a au fond d’un circuit électronique fabriqué sur mesure dans un laboratoire militaire…
Politiquement le tournant fut bien sur l’affaire de Suez, mais c’est une autre histoire.
Père Iclès
02/09/2009
Voilà quelques mois, on pouvait lire sur le site de cette organisation dont BHL fut un des membres fondateurs, les noms de ses membres fondateurs ainsi qu’un historique dont j’ai conservé une version.
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L’organisation humanitaire Action contre la Faim, a été créée en 1979. Elle fait partie de la seconde génération des ONG (Organisations non gouvernementales), celle des “French Doctors”, ces médecins français qui en 1968, au moment de la guerre du Biafra, se sont révoltés contre le silence des humanitaires, liés par le secret et pourtant témoins des pires horreurs. Voulant forcer ce silence en dénonçant l’injustice, ces ONG ont ajouté le témoignage à l’action.
Née dans le contexte de la crise afghane en 1979, Action internationale contre la Faim - dénomination de lassociation à sa création - a été fondée par un groupe d’intellectuels français. Parmi eux, Françoise Giroud, Bernard-Henry Lévy, Marek Halter, Alfred Kastler (Prix Nobel de physique), Guy Sorman, Robert Sebbag, ainsi qu’un certain nombre de médecins, journalistes, écrivains. Alors que jusqu’ici, la lutte contre la faim était intégrée dans des combats plus généraux (lutte contre la pauvreté, lutte pour la santé, etc…), ils ont créé une organisation se consacrant exclusivement au problème de la faim dans le sens le plus large.
Voici quelques temps forts qui ont marqué notre association :
1979 : 1ère mission : Assistance aux réfugiés afghans au Pakistan
1982 : Mission durgence en Thaïlande auprès des réfugiés cambodgiens
1985 : Mission durgence en Ethiopie pour faire face à la famine
1990 : Aide au peuple kurde en exode pendant la guerre du Golfe
1992 : Ouverture dune mission en Bosnie pour apporter une assistance médicale et nutritionnelle aux déplacés
1994 :
- AICF est reconnue dUtilité Publique par le ministère de lIntérieur
- Génocide au Rwanda : Aide nutritionnelle aux réfugiés
1995 : Ouverture de la mission Tchétchénie pendant la 1ère guerre russo-tchétchène
1996 : AICF devient Action contre la Faim
1999 : Distribution durgence au Kosovo
2000 : Action contre la Faim se retire de la Corée du Nord et dénonce la manipulation de laide
2003 : Ouverture de la mission en Irak
2005 : ACF déjà présente sur place répond à lurgence suite au Tsunami en Indonésie et au Sri-Lanka
En parallèle de ces différentes urgences auxquelles ACF a répondu, notre histoire a également été marquée par des actions qui se poursuivent toujours malheureusement aujourd’hui au Soudan, en Ethiopie, en Somalie, au Honduras, en Afghanistan etc… Action contre la Faim est également présente dans certains pays moins “médiatisés” comme le Burundi, Haïti, la Mongolie, le Malawi etc.
Fin de citation
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Certains, au vu de la composition du comité fondateur, composé majoritairement de sionistes militants, se sont étonnés que cette organisation ait accès à la vaccination de populations musulmanes, pour lesquelles elle semble manifester un intérêt soutenu, notamment en Afghanistan alors que son silence à propos des conditions des palestiniens était assourdissant.
Curieusement, depuis, le site a changé de présentation et on n’y voit plus de référence à ses membres fondateurs les plus ouvertement sionistes. A-t-on eu peur que les talibans viennent voir de plus près ce que ACF fait aux populations afghanes ?
Dedef
02/09/2009
Un recherche même rapide sur le sujet montre d’ailleurs que la Lybie est un responsable politiquement choisi, et que le libéré n’est qu’un coupable choisi.
Ceci explique d’autant plus le mécontentement US.
Ce n’est pas tant la libération d’un coupable que la négligence d’un allié discipliné qui est en cause.
Les britanniques auraient au moins pu demander la permission de libération aux USA.
Le respect des préséances se perd, en effet.
Dedef
02/09/2009
Apres 6 ans de concentration sur l’Irak, il est temps de reprendre en main l’Amérique du Sud.
C’est en route!
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I. Wallerstein, 261, « La droite contre-attaque ! »
URL: http://fbc.binghamton.edu/261fr.htm
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——————-Extraits———————-
La droite hondurienne cherche à jouer la montre jusqu´à l´échéance du mandat de Zelaya. Si elle y parvient, elle aura gagné. Et les droites guatémaltèque, salvadorienne et nicaraguayenne qui suivent en coulisses les événements, rongent leur frein en pensant à leur propre coup d´Etat contre leurs gouvernements, qui ne sont plus désormais des gouvernements de droite.
Le putsch hondurien doit être replacé dans le contexte plus large de ce qui se passe dans toute l´Amérique latine. Il est tout à fait possible que la droite gagne les élections cette année et l´année prochaine en Argentine et au Brésil, peut-être en Uruguay, et plus probablement au Chili. Trois analystes réputés du Cône Sud ont publié leurs explications. Le moins pessimiste, le politiste argentin Atilio Boron, parle de « futilité du putsch ». Pour le sociologue brésilien Emir Sader, l´Amérique latine est à l´heure des choix : « l´approfondissement de l´antinéolibéralisme ou la restauration conservatrice ». Le journaliste uruguayen Raúl Zibechi titre son analyse « l´irrésistible décadence du progressisme ». Zibechi pense en effet que l´alternative présentée par Sader est déjà dépassée. Les politiques économiques faiblardes des présidents Lula, Vasquez, Kirchner et Bachelet (au Brésil, en Uruguay, Argentine et au Chili) ont renforcé la droite (qu´il estime en voie de berlusconisation) et divisé la gauche.
Pour ma part, je pense qu´il existe une explication plus simple. La gauche est arrivée au pouvoir en Amérique latine du fait de la distraction des Etats-Unis et d´une période économique favorable. A présent, la distraction américaine perdure mais la situation économique est mauvaise. Et la gauche se le voit reproché parce qu´elle est au pouvoir, même si en réalité des gouvernements de centre-gauche ne peuvent grand-chose face à l´économie-monde.
eric b
02/09/2009
il y a longtemps, j’ai lu quelque-part que les anglais n’avaient pas la pleine et entière liberté de l’utilisation de leur arsenal nucléaire et qu’ils devaient en passer par le feu-vert des américains (double clé ou ce genre de chose).
est-ce vrai?
Arthur Borges
02/09/2009
J’aime bien : il y avait promesse auprès de Madame ALBRIGHT, dans le cadre de l’attentat LOCKERBIE, d’incarcérer toute personne “prosecuted” (= poursuivie et non condamnée).
Quelle présomption !
Max JAMES
02/09/2009
Comme le dit la chanson :
“Je ferai de nous deux mon meilleur souvenir”
Je regretterai l’actualité du JSF.
Je ne me suis pas abonné à @si dont j’étais un attentionné spectateur.
Bon courage pour vos nouvelles ambitions.
Le cas de JP Petit me parait comparable, mais il a été plus réaliste en concluant que son lectorat, bien que très nombreux, ne lui procurerai qu’un revenu faible.
Claude Animo
02/09/2009
Bonjour,
il va sans dire que j’apprécie énormément la qualité de vos analyses qui, je dois l’avouer, ont fait évoluer de manière très sensible mon point de vue sur un certain nombre d’évènements.
La méthode d’interprétation que vous retenez me semble assez proche de celles que j’essaye moi-même de privilégier pour les situations que vous analysez: être le plus formel possible en essayant de repousser la sémantique dans ses confins.
Je ne suis pas sûr de m’être bien fait comprendre.
Mais il y a une chose dont je suis certain: je ne pourrai pas continuer de suivre, au tarif que vous proposez, vos analyses et je le regrette très profondément tout en comprenant parfaitement la nature de votre décision.
Le système, sans discernement aucun, aujourd’hui vitrifie tout sur son passage, avant le soufle dévastateur qui parachèvera son oeuvre.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Hiroshima_aftermath.jpg)
Dedef
02/09/2009
“vers la chute finale dune guerre introuvable”
Puisqu’il est question de l’Afghanistan et de l’Otan et des renforts, ci dessous une interview de Pierre Lelouche de mi-juillet 2009
Relue avec attention elle contient pas mal de choses: de la flatterie, de l’amertume, du mépris, de la colère, du cryto-gaullisme et même de la peur.
Et pour l’Afghanistan, pas de renforts de soldats!
Mais le plus drôle c’est la réponse à propos de “lavis au sujet de la guerre dIrak ” . Vraiment délicieuse, surtout quand il y mèle fraternellement l’humaniste Kouchner.
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PIERRE LELLOUCHE lundi 20 juillet 2009 http://www.turquieeuropeenne.eu/article3411.html
LEXPRESS, le 17/07/2009 Christian Makarian - Jean Michel Demetz
“Pendant des années, à droite, il a endossé le rôle du provocateur. Libéral, iconoclaste, ancien éditorialiste à Newsweek, ce pourfendeur du catéchisme gaulliste est régulièrement attaqué de toutes parts. Aujourdhui secrétaire dEtat aux Affaires européennes, Pierre Lellouche dévoile, pour la première fois, son programme daction et se livre à des révisions surprenantes”
Q:—-Pour un homme réputé pour sa liberté de parole, devenir ministre, à 58 ans, nest-ce pas un piège ?
Cest dabord un grand honneur, mais aussi un aboutissement. Je me suis engagé en politique, il y a vingt ans, après une discussion, peu avant sa mort, avec mon vieux maître Raymond Aron. Je lui avais demandé sil ne regrettait pas dêtre demeuré un spectateur de lHistoire et non pas un acteur, alors quil aurait pu être le Kissinger de De Gaulle. Il mavait répondu que la politique était un univers difficile, mais ses yeux exprimaient un immense regret.
Q:—-Est-ce pour vous un nouveau métier ?
Jai déjà été “testé” sur le terrain, en négociant pour la France lobtention dIter [le réacteur thermonucléaire expérimental international], le plus grand projet scientifique international. Je sors dune mission de quatre mois au Pakistan et en Afghanistan : cétait un job ministériel sans le titre.
Q:—-La fonction de ministre nest-elle pas aujourdhui dévalorisée ?
Je ne suis pas là pour faire des notes ou faire semblant. Je suis là pour identifier les problèmes, tirer la sonnette dalarme, apporter des solutions. Jai mis en garde le président sur lAfghanistan : trop de militaire, pas assez daide civile au développement. Il ma écouté. Cest un plaisir de travailler avec un patron opérationnel, réactif et pragmatique. Quant à Bernard Kouchner, je le respecte beaucoup et je suis ravi de faire équipe avec lui.
Q:—-Quelles sont vos priorités pour les six prochains mois ?
Je mesure chaque jour la portée des 60 % dabstention aux élections européennes. Le système européen na pas purgé les non français et néerlandais au référendum de 2005. Cest le point de départ de ma réflexion. Mon job, cest daider le président de la République à réconcilier les Français avec lEurope.
Q:—-Comment ?
Entre 1957 et 1989, plus dEurope, cétait plus de France. Plus dEurope, cétait le couple franco-allemand, avec une moitié dAllemagne que nous pilotions grâce à notre “virilité” nucléaire et militaire, qui compensait la supériorité économique allemande. Cet équilibre-là a disparu avec la fin de la guerre froide, et la situation sest aggravée avec le rendez-vous raté de Mitterrand avec lAllemagne réunifiée. Les Allemands ne lont jamais oublié. Jai été témoin dun déjeuner, à la fin de 1993, entre Mitterrand et Kohl où le second, dune froideur extrême, rappelait au premier son passé pendant la guerre… Vingt ans après la chute du Mur, jespère aider Nicolas Sarkozy à rebâtir cette confiance entre Paris et Berlin. Car il faut redonner corps à la construction européenne et redonner aux Français lenvie de lEurope. Les maux sont connus : sentiment de dilution, de perte de contrôle du destin national, fonctionnement incompréhensible des institutions… Laissez-moi citer lessayiste Marcel Gauchet : “LEurope ne procure pas didentité, elle ne donne pas de quoi se situer et se définir dans le temps et lespace. Elle ne dit pas aux individus ce quils sont, compte tenu dune histoire assumée et dune situation dans le monde.” On est bien là au coeur du problème. Le divorce, avec nos opinions publiques est là, alors même que, sans lEurope, il ny aura pas de plan Climat, pas de régulation financière, pas de lutte contre limmigration clandestine et guère de poids face aux grandes puissances émergentes.
Q:—- Bruno Le Maire aura été secrétaire dEtat aux Affaires européennes durant six mois seulement. Or il devait réchauffer les relations avec Berlin…
Il y a beaucoup travaillé, et je continue. Je me suis rendu à Berlin quatre jours après ma nomination. La vérité sur le couple franco-allemand, cest quil fonctionne parce quil y a accord au sommet, entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Vous insistez sur limportance de lAllemagne, mais Nicolas Sarkozy na pas vraiment commencé son mandat en privilégiant laxe franco-allemand… Laxe franco-allemand est la base de tout. Le président de la République a toujours été sur cette ligne-là.
Q:—-Bye-bye, le rêve de rééquilibrage avec le Royaume-Uni ?
Non. Je vous rappelle que, sans le sommet franco-britannique de Saint-Malo, en 1998, il ny aurait pas eu davancée européenne en matière de défense. Mais Philippe de Villiers est un dangereux fédéraliste à côté des conservateurs britanniques plus queurosceptiques qui gouverneront peut-être le Royaume-Uni en mai prochain ! Il faudra donc faire preuve de pédagogie, car nous avons besoin de Londres, sur la défense comme sur le futur service daction diplomatique européen.
Q:—-Concrètement, comment mettre fin au divorce entre lopinion et lEurope ?
Par un constant travail dexplication, mais aussi en multipliant les relais dinfluence. Je veux passer une journée par semaine à Bruxelles, dans mon bureau de la représentation permanente de la France, à oeuvrer auprès des députés, des commissaires, des hauts fonctionnaires. Les parlementaires français nationaux et européens seront impliqués en permanence. Je les convierai à maccompagner dans les réunions européennes chaque fois que cela sera possible. Une part importante de notre droit interne provient de lEurope. Il faut donc déminer en amont : plus de directive Bolkestein ni de vin rosé fabriqué avec du blanc et du rouge !
Q:—-Il se murmure que Nicolas Sarkozy prendra une initiative spectaculaire si Angela Merkel remporte les élections allemandes, en septembre…
[Silence.]
Q:—-Merci de la confirmation… Venons-en au lourd calendrier qui vous attend.
Lautomne va être dominé par les problèmes institutionnels que nous narrivons pas à résoudre depuis quinze ans et, en même temps, nous allons nous emparer des grands dossiers politiques.
Première semaine de septembre : réunion extraordinaire du Parlement allemand et vote de la loi qui doit achever le processus de ratification du traité de Lisbonne.
Fin septembre : élections en Allemagne.
Début octobre : référendum irlandais.
Entre les deux, le Parlement européen se sera prononcé, ou non, sur la nomination du président de la Commission.
Dans la foulée du référendum irlandais, si le oui lemporte, le nouveau dispositif institutionnel se mettra en place : Parlement, Commission, président permanent du Conseil européen et service daction diplomatique. Le choix des hommes sera capital, car il façonnera la nouvelle Europe. A la fin de lannée, nous voulons voir réglée la question institutionnelle.
Q:—-Et puis il y a les crises prévisibles…
Sur les livraisons de gaz russe, sur la grippe… Autant de tests majeurs pour lEurope.
Sans parler des crises régionales : Caucase, Proche-Orient, Iran, Afghanistan…
Q:—-Lélargissement va-t-il continuer ?
La France est favorable à la candidature de lIslande, qui devrait être prise en considération dici à la fin de lannée. Et nous espérons faire avancer le dossier de la Croatie, entravé par ses différends territoriaux avec la Slovénie. Cest un signal important sur lengagement de lUnion à stabiliser les Balkans.
Q:—-Concernant la Turquie, êtes-vous toujours partisan de son entrée dans lUnion européenne, à moyen terme ?
(résumé: Bla bla bla mais Non)
Q:—-Vous avez donc changé davis sur la Turquie !
(résumé: Bla bla bla mais Oui)
Q:—-Avez-vous aussi changé davis au sujet de la guerre dIrak ?
On a caricaturé ma position, comme celle de Bernard Kouchner, dailleurs. Je nétais pas pour la guerre en Irak, jétais contre la guerre avec les Etats-Unis à propos de lIrak.
Q:—-Il est vrai que vous êtes réputé atlantiste…
Quest-ce que cela veut dire ? A lheure où la France a pleinement réintégré lOtan ! Que je serais un agent de la CIA ? Que je suis payé par les Etats-Unis ? Que je ne suis pas assez français pour être au gouvernement ? Que je ne suis pas né au bon endroit ? Que mon nom na pas la bonne consonance ? Cette caricature permanente est insupportable et nauséabonde.
Q:—-A quand le fauteuil de ministre des Affaires étrangères ?
Pour lheure, je suis totalement concentré sur ma mission et, croyez-moi, elle nest pas de tout repos ;
LEXPRESS, Par Jean-Michel Demetz, Christian Makarian, le 17/07/2009
laurent bernardi
01/09/2009
Bonjour,
150 pour un particulier c’est cher non?
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