Forum

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

Va-t-on enfin parler de l'UPR et de François Asselineau?

Article lié : Nous accusons encore

alain pucciarelli

  14/04/2020

Bonjour. Papier intéressant, clair, précis, et comme tout article parfois contestable. Mais il existe en France un parti qui condamne ce que vous condamnez et qui propose des solutions concrètes, c'est l'UPR, le seul à dénoncer l'UE et l'Euro comme causes essentielles  de l'effondrement économique et social de notre pays. Evacuer cette perspective revient à considérer que la France n'a aucun outil politique concret pour réagir.

A chacun son domaine

Article lié : Nous accusons encore

Pascal B.

  14/04/2020

Badia,

Habituellement louangeur de votre travail, une fois n'est pas coutume je vais cette fois-ci émettre une réserve en ce qui concerne votre appréciation expéditive du protocole de soins proposé par l'IHU de Marseille que vous condamnez en deux temps trois mouvements sans le nommer.
En l'occurrence, fort de cette autonomie du jugement dont vous actez un peu vite là aussi la disparition, on se moque de votre avis sur ce thème. La seule chose que l'on demande c'est la liberté pour les médecins (bac + 10) de prescrire ce traitement ou un autre si dans le contexte donné il leur semble le plus approprié. Et ceci en conformité avec le serment d'Hippocrate. Ce n'est pas à vous qui, à ma connaissance n'avez pas de formation médicale, d'évaluer ou non l'intérêt d'un tel traitement.
Quant aux effets secondaires c'est-à-dire la toxicité, permettez que je fasse davantage confiance à l'expertise de l'équipe de l'IHU Marseille, une des plus chevronnée au monde, qu'à votre propre évaluation, fût-elle de bonne foi.
Par ailleurs je profite de l'occasion pour rappeler que la stratégie préconisée par Ie professeur Raoult et son équipe en matière de lutte contre les épidémies va bien au-delà du protocole en question. Et que cette stratégie est pensée depuis une quinzaine d'années, l'IHU de Marseille en étant en quelque sorte un aboutissement..

Monsieur Gébelin

Article lié : Confiner

Yves Mollard La Bruyère

  13/04/2020

Je ne peux pas être d’accord avec vous parce que vous n’êtes d’accord avec rien. Je ne saurais pas être en désaccord avec vous non plus si vous êtes d’accord sur tout puisque tout n’est plus rien que désaccords bruyants, plus rien que narratives étrangères aux vérités de situation dont DeDefensa s’est fait le portraitiste talentueux en nous convaincant – ou plus rien même qu’accords jaillissants (et presque toujours éphémères) entre désaccordés d’hier.

Les Russes sont fiers et valeureux. Ils se trompent ? Et alors ? Qu’en savons-nous d’ailleurs ? Quand savons-nous ? Combien je comprends vos questions ! Et la Chine ? Et Monaco ? Et le Sultanat du Brunei ? Et les îles de Pâques aujourd’hui justement ? On nous a dit naguère que déjà, ce serait une épidémie qui aurait éradiqué les hommes là-bas…

Merci monsieur Gébelin, votre élégante amertume me rappelle la nostalgie, celle qui décrit une souffrance qui n’en est pas tout à fait une parce que la force de ce qu’elle évoque avec regret est encore assez grande pour nous remplir d’une joie intime, malgré ce qui a disparu.

Merci Marc Gébelin : votre poésie qui va vers le Grand Nord pour y trouver chaleur et lumière – un comble dans ce monde glacial de sottise – va réenchanter nos jours. On vous a lu parfois, furieux selon ceci, fort intéressés par vos humeurs souvent : aujourd’hui, vos mots aimables nourrissent. Ni le Covid19, ni l’Etat, ni les vaccins, ni les dirigeants que je ne songe même plus à critiquer tant la beauté d’un certain ordre (harmonie ?) nous manque, ni des mesures intelligentes ou pas, ni ce qui reste de notre sens civique ne parviennent plus à submerger le sentiment, l’émotion, l’intuition (haute ?) – tout ce que les libéraux haïssent comme non opérationnel, non pratique – de l’Unité du monde ; l’intuition qu’on vit ensemble séparés, dans (des) bras (que l’on) tien(t) absent(s), et la blessure de durer… pour paraphraser sottement Aragon que vous avez cité.

…et qu’il faudra que quelque chose répare cela.

Quelque chose.

Joyeuses Pâques !
 

Le franchissement du Rubicon

Article lié : T.C.-89 : Rubicon’s blues

jc

  13/04/2020

 


PhG:
- "La chrysalide qu’est la crise-Covid19 est en train de se transformer en ce à quoi elle est destinée : déployant ses ailes comme un papillon brillant de toutes ses couleurs impériales, elle est en train de devenir la Grande Crise de l’Effondrement du Système (GCES)."
- "je précise aussitôt, pour écarter le catastrophisme réducteur, qu’il y a une latence formidable, une prégnance cosmique de cette perception eschatologique de l’apocalypse pris de moins en moins dans le sens de sa déformation populaire (de “catastrophe”, justement) et de plus en dans son sens réel originel de “dévoilement” (pour les Anciens) et de “Révélation” (pour les chrétiens)."

"Chrysalide" et "papillon" renvoientpour moi  pavloviennement à la métamorphose, aux changements de forme, et donc aux catastrophes élémentaires de Thom, dont la fronce, la queue d'hirondelle et le papillon font partie.
"Déformation" renvoie pour moi pavloviennement à la déformation de la fronce (deux bassins d'attraction séparés par une barrière de potentiel) en papillon (apparition d'un troisième bassin entre les deux précédents, créé par un choc dû à une douleur affective qui fait un petit "poc" au sommet de la barrière instaurant une petite cuvette au sommet de la barrière, douleur affective elle-même créée par un "manque" dans le psychisme de l'actant principal du conflit -le sujet-. Mathématiquement le potentiel initial, polynôme de degré 4 avec trois racines réelles donnant deux minima et un maximum, se déforme en un polynôme de degré 6, avec trois minima de deux maxima.
Je détaille, non pas pour le plaisir d'étaler ma science, mais parce que, pour Thom c'est ainsi que se fait le passage du verbe, instable, perché au sommet de la barrière de potentiel, à la chair, symbolisée par la nouvelle cuvette de potentiel -de la méthode Coué qui réussit, en quelque sorte-.

Dans ce qui suit je vais tenter d'interpréter l'évolution en cours à l'aide de la catastrophe fronce plus simple puisque qu'il n'y a que deux bassins d'attraction séparés par une barrière de potentiel: le bassin du Système, immense mais se comblant (c-à-d son minimum remontant) et le bassin antiSystème, petit initialement mais prenant de l'importance et se creusant. Et, inéluctablement, arrive l'instant catastrophique -catastrophe de conflit dans le jargon thomien- à partir duquel le minimum du bassin antiSystème passe au-dessous du minimum du bassin Système. Le Système, se croyant protégé par la barrière de potentiel, ignore superbement cette modification du rapport de force. Mais dans ces affaires psychiques, la logique aristotélicienne n'est pas respectée; c'est une autre logique qui est à la manoeuvre, une logique quantique, avec un effet tunnel qui vide brutalement -catastrophiquement- le bassin Système dans le bassin antiSystème avec une grande libération d'énergie disponible tout-à-coup pour l'antiSystème. Ainsi fut franchi le Rubicon.
(Pour plus de renseignements, sinon d'éclaircissements: ES pp.29 et 30 puis 81)
 

 

La suite de l'Histoire entrevue

Article lié : T.C.-89 : Rubicon’s blues

jc

  13/04/2020

PhG: "Faut-il demander au nom des libertés contraintes et menacées par le Système, la fin du confinement accompagné de la reprise de l'économie travail qui sera aussitôt inscrite dans la logique du sauvetage du Système ? Ou bien l’inverse, qui favorise pour certains les tendances dictatoriales et policières du Système en assignant le citoyen 'à confinement’, mais permet aussi de rendre horriblement difficile le sauvetage du Système ?"

Attali donne son point de vue (on devine lequel sans avoir besoin d'audiovisionner la chose)) dans une entrevue avec Paul Jorion: https://www.pauljorion.com/blog/2020/04/09/video-pj-tv-le-monde-dapres-invite-jacques-attali-aujourdhui-a-18h/#comments

Connaissant l'hyper-élitisme de l'hyper-globaliste Attali, j'ai écouté -et même réécouté- avec intérêt le début de son intervention (2'20). Je me suis arrêté à 4' en me posant la question: le "on" est-il mis pour "nous, l'élite mondiale", ou pour "nous, peuples du monde" ? Fascinant!

L'un des nombreux commentateurs, qui a audiovisionné l'ensemble, remarque que JA a un tic de langage qui est peut-être un indice de la façon dont il faut interpréter ce "on": « faire en sorte ». Et, effectivement, je vois tout-à-fait un JA marionettiste, s'activant toute sa vie dans l'ombre à « faire en sorte » que l'Histoire s'écrive comme il a envie qu'elle s'écrive, histoire majusculée bien entendu, JA n'étant pas, selon lui entre autres, le premier venu.

 

PFD.16

Article lié : Paroles de Villiers

jc

  13/04/2020

Je pense qu'il faut également commencer à réfléchir à une constitution pour la Première Démocratie Française (PDF), constitution bottom-up qui commence par l'individu et se poursuit par la famille, le village, la commune, etc. Je pense qu'il ne faut jamais perdre de vue qu'une constitution est une rigidification qui porte en elle le germe d'une cadavérisation (nous sommes actuellement en plein dedans puisque l'article 2 de "notre" constitution de la 5ème République n'est plus appliqué depuis belle lurette -l'a-t-il d'ailleurs jamais été?-). Donc plus courte et intelligible elle sera et mieux ce sera (l'idéal pour moi est qu'elle soit suffisamment limpide pour que tout citoyen puisse facilement la mémoriser).

PDF.15

Article lié : Paroles de Villiers

jc

  13/04/2020

Je pense qu'il faut commencer à réfléchir à la constitution d'une aristocratie démocratique qui soit en même temps la constitution démocratique d'une aristocratie, autrement dit à un processus qui garantisse à la fois la compétence et la performance de l'élite constituée -étymologiquement les meilleurs- et qui ait également la confiance des administrés. Je pense qu'au niveau du village c'est chose assez aisée, au vu du petit nombre de candidats en présence et de postes à pourvoir. Mais la situation va en se compliquant à mesure qu'on gravit les strates (commune, canton, etc.) parce que je pense que la compétence et la performance ne peut pas être jugée par la "base" mais seulement par des gens compétents et performants (par exemple le ministre de l'agriculture du canton doit émerger de l'assemblée des ministres de l'agriculture des communes du canton), la base plébiscitant alors ou non ce choix au seul feeling (confiance/défiance, what else?).

Le risque en cette affaire est la collusion de l'aristocratie au détriment du peuple, dès qu'on atteint des strates de niveau suffisamment, (France, Europe…) où le réflexe jacobin reprend le dessus (relire "Autorité spirituelle et pouvoir temporel" de René Guénon à ce sujet).
Selon moi la jacobinisation est une rigidification, et toute rigidification porte en elle le germe d'une cadavérisation -nous sommes en train de vivre de tels instants avec le puissant concours de l'informatisation tous azimuths. Mais je pense que ce risque est faible au début de l'âge d'or de la civilisation qui s'ouvre devant nous, le cycle de tout Manvantara étant un cycle long, -mais ce n'est pas, à mon avis, une raison pour l'accélérer- (revoir les signes des temps guénoniens dans "Le règne de la quantité...").

PFD.14.1

Article lié : Paroles de Villiers

jc

  13/04/2020

Le socialo-capitalisme stratifié ébauché en .14 est peut-être non seulement viable mais, en fait, bien adapté à la nouvelle situation girondine, bottom-up. Exemple des véhicules.

Pour l'instant, c'est-à-dire dans le cadre top-down, les véhicules ayant le droit de rouler sur terrain public ont le droit de rouler pratiquement dans toute l'Europe, mais au prix de normes de sécurité et de pollution de plus en plus draconiennes (normes qui évoluent fréquemment, d'ailleurs peut-être plus souvent dans le sens du profit de l'industrie automobile que dans celui de la collectivité).

Dans une vision bottom-up des choses, les droits à rouler sur l'espace public peuvent être modulés, permettant aux véhicules anciens de finir leur vie en ayant un droit de circuler de plus en plus restreint (jusqu'au niveau villageois). Il suffit de réglementer les franchissements des carrefours entre chemin vicinal et communal (etc.), sachant qu'à l'intérieur de chaque village le permis de circuler est délivré au niveau du village et du village seulement -par principe d'autonomie maximale-.

PFD.14

Article lié : Paroles de Villiers

jc

  13/04/2020

Au train où vont les choses, l'effondrement du système financier global est une éventualité qui se précise. Quelle organisation sociale, quelle monnaie, etc. prévoir pour un futur qui peut maintenant, on le sent, être proche?

Il est pour moi maintenant inéluctable le le Système capitaliste à la fois individualisé à l'extrême (concentration de la richesse individuelle) et globalisé à l'extrême (une seule monnaie globale, le dollar, pour tout échange quel qu'il soit dans le monde¹) va exploser en une multitude de morceaux, l'organisation sociale par la défiance spencérienne ayant montré sa contradiction interne (une société de défiance est impossible).

La société de confiance qui va nécessairement la remplacer sera d'abord évidemment locale: renouer la confiance au sein des familles -souvent éclatées, surtout entre générations-, instaurer des villages Astérix d'une centaine de personnes chacun, toutes générations confondues, où chacun met la main à la pâte selon ses possibilités.

Mais très rapidement se posera le choix des grandes options de la nouvelle société. Je crois qu'il faut systématiquement la penser de façon ago-antagoniste, à la Élie Bernard Weil pensée bipolaire-, ou, mieux encore, à la Stéphane Lupasco -pensée tripolaire (cf. le PFD.6). Aussi dès le niveau communal (et déjà peut-être dès le niveau villageois) se posera la question de la monnaie locale.

La monnaie d'échanges de services semble facile à mettre en place: tant d'heures de x (maçon par ex.) vaut tant d'heures de y (par ex. menuisier), une fois pour toutes ou à réactualiser rarement. Mais une étude plus fine montre que l'heure d'agriculteur ou de dentiste vaut plus parce qu'il y a un coûteux matériel à gérer. La bonne solution me semble évidente: puisque l'agriculteur a de coûteuses machines c'est parce qu'il doit nourrir la collectivité villageoise (pour sa propre famille bêche et râteau suffiraient); idem pour le dentiste. il est donc naturel que leurs appareils appartiennent à la collectivité et soient gérés par elle (c'est d'ailleurs peut-être ce que dit Aristote dans son "Éthique à Nicomaque", sachant qu'à l'époque le coût du matériel -bêche, pince à arracher les dents- était négligeable -quoique les forgerons…-).

La monnaie d'échange de biens dans le village n'a de sens que s'il y existe des biens privés. Et, à mon avis, il en existe nécessairement dès la famille, dont chaque membre possède -ou peut posséder- quelque chose qui lui est propre, qui lui appartient. Qui lui appartient ou auquel il appartient ? c'est, je crois, une question fondamentale qui oriente toute construction sociale. Je pense qu'il faut distinguer bien immobilier et bien mobilier, et que l'appartenance usuelle doit être inversée sur les actes notariés pour les biens immobiliers: c'est l'individu, la famille, le village, etc., la collectivité en général, qui appartient à la terre qu'elle occupe et non l'inverse. Par contre un bien mobilier appartiendra à la collectivité qui le possédera et en aura la jouissance, et sera éventuellement noté comme tel sur les actes notariés. Et je verrais bien érigé en principe que tout français dispose en France dès sa naissance d'un "carré de terre pour chier" -pour reprendre une expression de Per-Jakez Helias-, dont il aura l'inaliénable jouissance de sa majorité à sa mort. La possession mobilière individuelle sera ainsi limitée par la dimension dudit carré (et il en ira de même pour les possessions villageoises, communales, etc.).

Dans cette voie il reste un problème, peut-être difficile, celui d'harmoniser, d'abord au sein d'une même strate, les monnaies d'échange de biens de service, avant de l'étendre entre les différentes strates.

¹: Aberration typique du villageois beauceron qui doit payer son pain au prix mondial décidé à Chicago.

Surveillance de nasse: amen ?

Article lié : “Surveillance de masse”, ainsi soit-il

jc

  13/04/2020

Le jeu de mot est facile. Mais, au fond, c'est de cela qu''il s'agit: surveillance de la toile par la toile et pour la toile. En théorie mathématique des catégories, cette structure mathématique faite uniquement d'objets (en anglais being, pour moi bien préférable car les objets y sont la moitié du temps des sujets) et de flèches (arrows), la toile elle-même, qui est une telle structure, est représentée: c'est ce que les spécialistes de la chose appellent son être central, être Janus car c'est à la fois de lui d'où tout part (sujet initial) et aussi celui où tout revient (objet final).

Jusque là tout est virtuel, "en puissance", où le surveillant est aussi le surveillé, où le signifiant est aussi le signifié, on est dans le temporel, le synchronique. C'est la perfection même.

Là où le bât blesse, à mon avis, c'est dans le passage à l'acte, dans le spatial, le diachronique. J'imagine que la punition se manifestera sans intervention humaine (autre que celle d'informaticiens) par diminution progressive d'un crédit social -à mettre en place- qui limitera d'autant l'accès du contrevenant au Système. Jusqu'au jour où, tout crédit utilisé, le contrevenant se retrouvera sans accès au Système, en état de mort sociale. Amen?

Peut-être pas. Car ce contrevenant se retrouvera de fait, par la force des choses, libéré de la toile et de l'araignée monstrueuse qui l'a patiemment tissée. lI se retrouvera naturellement GB, Gilet Bleu, membre de la première GB, embryon d'une société de confiance qui s'opposera à l'actuelle société de défiance qui est en train de tenter d'effectuer son ultime rigidification guénonienne¹. Amen.

PhG²: "Nous avons cité l’intervention de l’officiel chinois avec une intention à l’esprit, ne doutant pas un instant de la sincérité de son propos, et de la véracité de sa propre conviction, dans l’exposé qu’il fit des intentions de la Chine, de l’Asie, et de l’antique sagesse de cette partie du monde. Nous reconnaissons d’autant plus tout cela que nous pouvons dire notre conviction que l’intervenant se trompait, qu’il se trompe en croyant qu’un modèle de civilisation asiatique rénové s’imposera rapidement, à côté du modèle occidentaliste, éventuellement pour le concurrencer et le remplacer."


¹: https://www.dedefensa.org/article/stabilite-structurelle
²: https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-crisis-la-crise-de-la-raison-humaine-1

Étymologie.1

Article lié : Effondrement du langage: de la logocratie à la logocrassie 

jc

  12/04/2020

1. Par curiosité je me suis renseigné sur Wikipédia pour savoir comment les Anciens Grecs se dépatouillaient de l'étymologie du mot étymologie, qui me semble être un "mot-source" par excellence. La réponse wikipédiesque est:

"Étymologie est un mot composé et savant issu du grec ancien, ἐτυμολογία / etumología, lui-même formé sur le mot du grec ancien τὸ ἔτυμov, « vrai sens, [et, humour, volontaire ou non, du rédacteur de l'article?] sens étymologique » .

Donc l'étymologie d'un mot, ce n'est rien d'autre que son vrai sens, et les seuls vrais mots sont ceux qui ont un vrai sens, et ce sont les mots utilisés par les logocrates. Les autres mots ont été concoctés par et pour les logocrasses.

2. Dans le .0 j'ai parlé de la corne de brume qui donnait le "la" de l'Univers. Je pense que ce "la" est en fait plutôt le "Om", source de l'énergie  fondamentale que l'on retrouve dans plusieurs religions¹. Ce qui me fait penser ça est la citation suivante de Thom: "...l'énergie s'écoule des oscillateurs de basse fréquence vers les oscillateurs à haute fréquence pour finir dans le chaos thermique…", citation extraite de son modèle universel².


¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Om%CC%90

²: "Le modèle universel.
On peut se faire une idée de ce modèle universel par la métaphore que voici : d'où provient en dernière analyse, la vie sur notre planète ? Du flux continuel d'énergie lumineuse émis par le soleil. Les photons solaires arrivés au contact du sol ou de l'eau des océans, y sont immédiatement stoppés et leur énergie se dégrade brutalement en énergie thermique. Il en résulte que la surface de discontinuité définie par la terre et l'eau est aussi une onde de choc, une véritable falaise où s'effondre la néguentropie du rayonnement solaire. On peut considérer la vie comme une érosion en quelque sorte souterraine de cette falaise qui lisse la discontinuité. Une plante par exemple, n'est autre chose qu'un déferlement de la terre en direction de la lumière et la structure ramifiante des tiges et des racines est celle même qu'on observera sur un cours d'eau ravinant la falaise et finissant sur un cône d'éboulis. Les plastides, véritables pièges à photons, sont les orifices minuscules où s'amorce cette circulation souterraine. L'énergie stockée sous la forme noble d'énergie chimique, commence sa lente dégradation. Comme un fluide, elle dévale souterrainement la falaise et sa circulation réalise à l'envers la pyramide écologique des êtres vivants. Chaque espèce vivante est une singularité structurellement stable, une chréode de cette circulation. De même qu'en Hydrodynamique, en régime de turbulence, l'énergie s'écoule des oscillateurs de basse fréquence vers les oscillateurs à haute fréquence pour finir dans le chaos thermique, ainsi dans la vie, les êtres à métabolisme lent (végétaux) sont la proie de ceux à métabolisme plus rapide (animaux)." (SSM, 2ème ed. pp.292 et 293)

Étymologie

Article lié : Effondrement du langage: de la logocratie à la logocrassie 

jc

  12/04/2020

Steiner : Pour Maistre, “il existe un accord ontologique entre les mots et le sens parce que toute parole humaine est l’émanation immédiate du ‘logos’ divin¹.”

Les mots, les vrais mots des logocrates ont un vrai sens (ce qui n'est pas le cas des simulacres de mots des logocrasses). Qu'est-ce qu'un vrai mot et qu'est-ce que le sens de ce mot? Pour tenter de comprendre ça et, en même temps, comment est faite la maison du langage, il faut commencer par le commencement. Et au commencement étaient la substance et l'essence, au commencement était l'Être indifférencié, Janus bifrons dont une face est le substantif "être" et l'autre le verbe "être".

René Thom a proposé une théorie géométrique du langage, dans laquelle il associe à chacune de ses sept catastrophes élémentaires -la première et la plus simple étant le pli- un tout petit nombre de verbes et de substantifs. En fait huit, car il faut rajouter une zéroième, la catastrophe de potentiel "parabolique²" V(x)=x² qui, au contraire des autres, n'a pas de déploiement universel³, ou, plutôt, qui est son propre déploiement, c'est-à-dire qu'elle est elle même structurellement stable, il n'y a pas besoin de la déployer pour la stabiliser. Cette zéorième catastrophe, Thom l'associe à la fois au verbe "être" et au substantif "être".

Dans MMM⁴ Thom donne une double interprétation linguistique de ses huit catastrophes: une interprétation essentielle qu'il qualifie de temporelle, et une interprétation substantielle qu'il qualifie de spatiale, à la fois Caïn et Abel⁵. Et, d'après ce qui précède, c'est l'Être Janus que Thom associe à la zéoième catastrophe. À la catastrophe "pli" il associe les verbes commencer et finir et les substantifs bord, bout, fin, début.
 
Il est bon, je crois, de se représenter ces mots essentiels -les verbes- et ces mots substantiels -les substantifs- comme des archétypes qui ne représentent qu'eux-mêmes, comme des amers, des phares, qui donnent sens aux phrases des marins qui naviguent dans le langage. Le plus grand phare est bien entendu celui de l'Être-en-soi, que je verrais bien peint en noir et blanc spiralé⁶ pour symboliser l'enlacement Janus de l'Être-en-soi, éclairé de nuit par un feu fixe symbolisant sa substance surmonté d'un feu flash symbolisant son essence, cornant, dans la brume⁷ ou non, à une fréquence d'un coup par minute, pour donner le tempo fondamental, le "la", à l'Univers.

Ainsi, selon René Thom, au commencement étaient à la fois le Verbe et la Chair.


¹: https://www.dedefensa.org/article/du-bon-usage-de-poutine
²: Parce que le graphe de cette fonction est une parabole.
³: La théorie mathématique du déploiement universel est due à Thom.
⁴: Chapitre "Topologie et signification", pp.222 et 223 (ed. 1974)
⁵: Cf. les chapitres XXI et XXIII de "Le règne de la quantité..." par René Guénon.
⁶: Le phare du Four de mon enfance, au large du Croisic, sur le plateau duquel a sombré l'Hermione.
⁷: Dans la brume le marin est tenu de faire confiance au logocrate.
 

Autodestruction par anthropophagie

Article lié : ... Car c’est en simulant (suite)

jc

  11/04/2020

Avant de squatter le site Dedefensa, j'ai passé plusieurs années sur le blog de Paul Jorion à faire du prosélytisme pour l'oeuvre de Thom. À part quelques interventions du Maître, dont certaines d'anthologie¹, je me suis fait moquer pour niaiserie par un co-commentateur lorsque j'ai écrit qu'à la chute de l'URSS le capitalisme  prédateur US s'est retourné contre lui-même et s'est mis à se dévorer lui-même, avec citation thomienne à l'appui: "L'assertion de nature translogique "le prédateur affamé est sa propre proie" est à la base de l'embryologie animale." (Je n'osais pas imaginer que l'analogie biologie/sociologie (ma citation thomienne favorite) fonctionnerait aussi bien. Je suis quand même bluffé que ça se passe effectivement comme ça, sous nos yeux (l'autodestruction par anthropophagie).)

PS: Pour moi c'est jour de fête: PhG a cité le nom de Thom, dans un modeste chapeau, certes. Peut-être citera-t-il un jour son oeuvre? Il y a de très belles citations à faire, spéciales logocrates, dans le recueil fait par Michèle Porte².


¹: Pas froid aux yeux, le Tintin!

²: https://www.maths.ed.ac.uk/~v1ranick/papers/thom/data/citations.pdf

Le topocrate Thom et le logocrate Jorion face à la Physique

Article lié : Effondrement du langage: de la logocratie à la logocrassie 

jc

  11/04/2020

À la page 192 de son livre "Comment la vérité et la réalité furent inventées" publié chez Gallimard Paul Jorion écrit en substance (je cite de mémoire) que pour Thom la physique est une magie contrôlée par la géométrie, alors que pour lui c'est une religion contrôlée par des noms communs. Match entre un topocrate et un logocrate?

Thom est un métaphysicien réaliste au sens philosophique du terme, un platonicien. La théorie des catastrophes a fait progresser la compréhension de la physique (l'hydrodynamique en particulier), et fera peut-être progresser plus encore la physique si  le diagnostic thomien qui suit s'avère exact: "la physique actuelle a sacrifié la stabilité structurelle à la calculabilité; je veux croire qu'elle n'aura pas à se repentir de ce choix."

Une pratique assidue pendant plusieurs années du blog de Paul Jorion ainsi que la "citation" ci-dessus m'ont convaincu depuis longtemps que Jorion est un nominaliste. Et pour moi un nominaliste ne saurait être un logocrate, car un nominaliste n'est pour moi guère plus qu'un colleur d'étiquettes. Aussi je doute fort que Jorion fasse un jour progresser la physique, fût-elle moderne. Par contre il n'est pas impossible qu'il fasse un jour progresser l'intelligence artificielle¹.

Ceci pose la question de savoir si un logocrate peut être intelligent "à la Thom", c'est-à-dire s'il peut "se mettre dans la peau des choses ou d'autrui". Pour moi, la réponse est positive car on peut être intelligent "à la Thom" sans être topocrate. Comment alors? La réponse est à mon avis donnée par Guénon: en recherchant les "amers auditifs" structurellement stables, en cherchant à entendre la musique des choses, des autres, du monde².

Y-al-t-il des matheux logocrates? Oui, bien sûr. Ce sont des arithméticiens, et le premier d'entre eux, qui a été le premier(?) en Occident à théoriser la musique -et qui été salué par Hegel comme le premier maître de l'universel- s'appelle Pythagore.

À la lecture de "Autorité spirituelle et pouvoir temporel" de René Guénon j'ai compris -mieux vaut tard…- qu'il manquait en France (et sans doute pas que) une autorité spirituelle. Une autorité composée de logocrates et de topocrates installés symboliquement dans une académie au fronton duquel serait écrit:

"Que nul n'entre ici s'il n'est arihméticien et/ou géomètre" ?


¹: Cf. son "Principes des systèmes intelligents" (principes qui n'ont, selon moi aucune chance d'améliorer l'intelligence "à la Thom").

²: En écrivant ça je m'imagine PhG travaillant avec un fond musical…

Je signale

Article lié : Une stratégie-barrière contre l’Ennemi...

da Firenze

  11/04/2020

https://www.nbcnews.com/think/opinion/trump-s-navy-secretary-debacle-about-more-modly-s-mistakes-ncna1180806