Bilbo
10/04/2009
Les 17 et 18 mars, le Pentagone a organisé une simulation de guerre économique. Etaient présents des banquiers, des professeurs… C’était une première et le résultat de cette simulation était que la Chine serait vainqueur des Etats-Unis.
http://news.yahoo.com/s/politico/20090409/pl_politico/21053;_ylt=AjnsDCnWDtOFH2HNFJ2FZjKyFz4D
L’article souligne aussi que l’insuccès des mesures contre l’Iran, qu’elles soient militaires ou économiques, s’explique aussi par leur absence de coordination.
Deux conclusions (au moins) peuvent être tirées de cet article :
- D’une part Moby Dick n’est pas encore prêt à se remettre en cause et cherche à acquérir sans cesse plus de puissance.
- D’autre part la faiblesse étasunienne est de plus en plus perçue par ses dirigeants. Quelles en seront les conséquences sur la psychologie US et leur politique internationale ? Là encore tout repose sur l’énigmatique Obama.
Dedef
10/04/2009
Liens à voir sur ce sujet des stats US:
http://www.shadowstats.com/alternate_data
http://www.shadowstats.com/
http://www.dailykos.com/story/2009/1/11/682925/-US-unemployment-already-near-20
http://www.dailykos.com/storyonly/2006/6/15/82034/1813/682/219000
Numbers racket: Why the economy is worse than we know
By Kevin P. Phillips May 2008
http://harpers.org/archive/2008/05/0082023
Behind the falsification of US economic data By Peter Daniels 2 June 2008
http://www.wsws.org/articles/2008/jun2008/data-j02.shtml
Pratiquement les US seraient en recession depuis 2001, avec un chomage réel (U6) à 15% en debut 2009
Bien entendu les chiffres français sont biaisés aussi, mais moins. Nos 9% doivent faire 14 ou 15% réels
Dedef
10/04/2009
dans le meme genre, lire:
The Big Takeover MATT TAIBBI Mar 19, 2009
The global economic crisis isn’t about money - it’s about power. How Wall Street insiders are using the bailout to stage a revolution
http://www.rollingstone.com/politics/story/26793903/the_big_takeover
Ni ANDO
09/04/2009
Merci. Un bémol cependant. Johnson découvre, ou feint de découvrir, l’un des aspects les plus significatifs de la politique du FMI, l’ouverture forcée des frontières imposée à des Etats n’ayant pas la taille critique pour en profiter ou en divertir les effets désastreux. On fait référence aux effets calamiteux de la politique dite du “consensus de Washington”. Il est douteux que Simon Johnson n’ait pas joué son rôle dans cette politique en tant qu’”économiste en chef” de cette institution si partisane et si peu vénérable. Qu’il prenne désormais ses distances avec une politique officielle du FMI longtemps imposée comme un viatique incontournable est peut-être habile, mais cela reste assez voyant… Le FMI c’était jusqu’au début des années 2000 l’un des bras armé d’un vrai pouvoir. Le pouvoir corrompt, toujours et partout, sous toutes les latitudes. Très peu échappent à cette corruption.
Dedef
09/04/2009
pour @Ni ANDO
L’article que vous signalez ainsi que 2 autres font l’objet de commentaires par P.Grasset dans l’article “Wall Street, propriétaire de Washington D.C., à limage des monstres quil enfante 28/03/2009 - Bloc-Notes ” et dans un autre.
Ces 3 aticles sont des articles à stocker.
Ils peuvent longtemps servir de références car la combinaison de leurs auteurs ( notables et anciens acteurs internes du FMI ) , de leur description du rôle du FMI, et de leur description de ce que sont et font les Etats est rarement rencontrée.
A leur façon ils racontent un monde, une époque, une culture.
Savez vous pourquoi Bonaparte, Roosevelt, Lumumba, De Gaulle, Saddam Hussein sont passés ou passeront à la postérité, au moins dans leur pays ? parce qu’ils avaient un projet pour leur pays au delà de leur intérêt personnel et de celui de leurs “amis”.
C’est chose si rare…
Les autre sont comme Talleyrand, “de la merde dans un bas de soie” ,à un détail prés: leur bas n’est pas de soie, c’est un bas de laine. Pour le dire à la façon de P Grasset, ils sont maistriens.
Et dans le monde réel, le dollar va s’écrouler dans les 5 ans - ou beaucoup plus tôt - si les US n’arrètent pas ce qu’ils sont en train de faire, et leur économie va s’écrouler sans espoir s’ils arrètent.
Au G20 le point critique était ” est ce que les autres vont relancer aussi au prix d’un déficit budgétaire et en devises qui les plombera aussi? La réponse a été Non.
Les préts au FMI pour lui permettre de préter à son tour, c’est du remboursable par les emprunteurs ! Et si les US contribuent, ils seront remboursés en dollars ; s’ils ne contribuent pas assez, il faudra lacher du pouvoir…
De même pour l’Otan et les effectifs en Afghanistan: Non.
Le vrai risque reste la tentation de la sortie de crise par un conflit militaire majeur, même si les actuels conflits US ne sont pas vraiment rassurants quand au résultat.
l’article du professeur Johnson dans son entretien avec The Atlantic, est également cité ici:
http://www.dedefensa.org/article-welcome_home_bho_pas_si_sur__08_04_2009.html
geo
09/04/2009
Le « retour » de la France à lOTAN :
fausses raisons et vraies conséquences
http://www.infosentinel.com/info/news_49.htm
Pour les avocats dune réintégration pleine et entière dans lOTAN, ce « retour » est dautant plus naturel que, dans les faits, il est déjà quasiment acquis. Il est vrai que sur le plan politique, la France na jamais cessé sa participation de plein droit dans lAlliance, et que sur le plan militaire un rapprochement « à petit pas » fut amorcé dès le début des années 1990. Après la guerre dans les Balkans et la possibilité accordée pour la mise sous commandement OTAN des unités françaises dEurocorps, la France annonce en 1995, dans le cadre dune première tentative de réintégration initiée par le Président Chirac, quelle participera de nouveau aux réunions des ministres de la défense de lOTAN et que son chef détat-major retournera au Comité militaire. (Traditionnellement, le chef de la mission française à lOTAN était physiquement présent pendant les délibérations du Comité militaire, mais ne sexprimait pas, siégeant en bout de la table, tout près de la porte pour pouvoir quitter la salle lorsquil était question du nucléaire). Résultat des courses : la France participe aujourdhui à toutes les instances intergouvernementales de lAlliance, à lexception du Comité des plans de défense (qui vise en théorie, par le biais dobjectifs censés être incitatifs à défaut dêtre directifs, à coordonner les politiques de défense des alliés, préparation et équipement des forces compris) et le Groupe des plans nucléaires (à propos duquel le ministre Kouchner, auditionné mi-février à lAssemblée nationale en compagnie de son collègue Hervé Morin tenait à rassurer qu« il nest pas question de remettre en cause la totale autonomie de la force nucléaire française »).
Pour ce qui est du commandement militaire intégré, la participation française, limitée et ciblée, est pour le moment régie par laccord dit « Flag to posts » de 2004, prévoyant linsertion (avec maintien sous contrôle national et la possibilité de retrait à tout moment) de 110 officiers français dans les états-majors de lAlliance. Comme lavait fait remarquer le rapport intitulé « Les enjeux de l’évolution de l’OTAN » du Sénat en juillet 2007 : cette présence française au sein du commandement intégré « reste extrêmement modeste ». Du moins en termes quantitatifs, et comparée aux chiffres affichés par les autres pays membres (environ 1 % de l’effectif total dans les états-majors multinationaux où la présence américaine avoisine les 2 800 personnes, celle de la Grande-Bretagne et de lAllemagne plus de 2 000 personnes chacune, les Italiens comptant environ 1 200 militaires intégrés et les Turcs près de 600).
Par ailleurs, si la position singulière de la France nest pas sans incidences pour sa contribution au budget commun des alliés, celle-ci est des plus significatives et va déjà croissant. Ne participant quà une partie des dépenses militaires, la France figure néanmoins au 5ème rang des contributeurs financiers de lOTAN. Or le budget de lAlliance a ceci de particulier que (1) il est en augmentation rapide (il sest accru de 20% entre 2003-2007, avec la contribution française progressant de 50% durant la même période) ; (2) il fait lobjet de tentatives insistantes de la part des US et les pays euro-atlantistes pour élargir davantage le champ des financements en commun ; (3) le calcul des parts de chacun est tout sauf arithmétique : comme lavait noté un rapport du Service de recherches du Congrès américain « lorsque le partage des fardeaux est négocié, lAlliance prend en compte les responsabilités globales des Etats-Unis en matière de sécurité ». Concernant la France, daprès une audition dexperts devant le Sénat, une participation pleine et entière aux structures de l’Alliance devrait se traduire par un surcoût annuel de l’ordre de 85 millions d’euros pour Paris (sur une contribution de 170 millions d’euros par an actuellement). Soit une augmentation équivalente, en elle-même, au triple de ce que la France avait versé annuellement à lOTAN entre 1966 et 1996.
Force est de constater, par ailleurs, que les spécificités du statut de la France à lOTAN nempêche en rien le pays de figurer parmi les principaux contributeurs en forces aux opérations de lAlliance, ni les officiers français dassurer le commandement de lensemble des forces alliés sur le terrain, comme ce fut déjà le cas à plusieurs reprises, notamment au Kosovo et en Afghanistan. En effet, il y a aujourdhui davantage de troupes françaises déployées sous bannière OTAN que sous commandement de lONU ou de lUnion européenne. Dans la même logique, la France participe aussi, et de façon très significative, à la NRF (NATO Response Force ou Force de réaction de lOTAN), de même quà la vaste majorité des programmes dinvestissement. Mais si ce sont autant darguments en appui du raisonnement « on est déjà dedans ou cest tout comme », ce même raisonnement coupe lherbe sous les pieds de ceux qui voudraient faire croire que la réintégration envisagée est essentiellement une démarche technique. Et montre quil sagit, au contraire, dune décision hautement politique. Or, sur ce plan, il ny absolument rien qui la justifie.
Premièrement, quand bien même le processus de réintégration pourrait être conduit sans perte réelle dautonomie (ce qui exigera une vigilance continue, en particulier sur la question des modalités dengagement des forces sur les théâtres dopération, du financement en commun, des projets dinvestissement), du fait du message quil envoie la France risque de voir sa marge de manuvre automatiquement réduite. Car si les partisans du retour se plaisent à observer que la portée de la singularité française au sein de lOTAN est aujourdhui plus symbolique que pratique, la symbolique, justement, du retour aura inévitablement des répercussions pratiques. Les dirigeants français ont beau marteler les principes quils avaient posés (maintien de lautonomie de décision, exclusion de tout engagement automatique dans les opérations et absence de forces placées sous le commandement de lOTAN en temps de paix), il ya peu de chance que les partenaires de la France dans le monde entier soient réceptifs à ce genre de subtilités. La perception sera unanime et sans équivoque. Ce nest pas un hasard si lancien Premier ministre Villepin qualifie la réintégration de « faute ». Pour lui, « ça banalise le rôle de la France ( ) la situant clairement dans les bataillons de lOTAN ». Le « mauvais signal » dalignement quune telle décision envoie entraînera forcément un « rétrécissement » de linfluence diplomatique de la France.
Deuxièmement, les arguments « pro-OTAN » non seulement nient ces évidences, mais prétendent même que de par cette décision la France renforcerait sa capacité dinfluence. Tant par rapport à lAmérique quau sein de lAlliance. Daprès ce raisonnement, en « normalisant » sa position, la France pèsera davantage sur les évolutions en cours à lOTAN, et ses interlocuteurs à Washington seront plus enclins à prendre en compte ses vues et ses positions après cette belle démonstration dallégeance. On verra. Ou plutôt : cest déjà tout vu. Regardons dabord lOTAN. Avant de faire léloge du « choix de la responsabilité », titre de sa tribune dans le quotidien Le Figaro en février dernier, le ministre de lIntérieur (et ex-ministre de la Défense) Michèle Alliot-Marie avait elle-même noté que « le statut singulier de notre pays au sein de lAlliance lui permet de faire entendre sa voix et dêtre écoutée ». En effet, loin des chimères sur une hypothétique future influence française à lOTAN, la réalité est que pour les 25 pays non-US de lorganisation la seule capacité qui reste est celle de la résistance.
Léquation est toute simple : pour lAmérique, lAlliance atlantique lui appartient. Des microphones laissés allumés par inadvertance aux télégrammes diplomatiques ébruités, de nombreux incidents sont là pour témoigner que les « diktats » et les « oukases » reçus de Washington sont compris et ressentis comme tels par les alliés et, la plupart du temps, acceptés. Sy ajoute lusage abusif de la « procédure de silence », méthode consistant à appliquer la règle « qui ne dit mot consent », pour forcer les consensus derrière les propositions venant du premier des Etats membres. Dans ces conditions, et vu les pressions énormes que les Etats-Unis sont habitués à exercer sur leurs alliés (dont 24 sont en situation de dépendance par rapport à eux depuis des décennies), on peut se demander si cest à partir dune position originale ou dune place alignée quun pays membre aurait, a priori, plus de chance de résister.
Il reste néanmoins lespoir de sériger en meilleur ami de lAmérique et attendre béatement de pouvoir influencer Washington en contrepartie des gages de fidélité successifs. A cet égard, lexemple britannique est à méditer. Soixante ans de bons et loyaux services, en effet, nont pas été sans conséquence. Comme la résumé lex-président de la Commission de Renseignement de Sa Majesté, M. Rodric Braithwaite : « Contrairement aux Français qui avaient préféré suivre un chemin plus solitaire, mais indépendant, la coopération avec les Américains a privé les Britanniques de la plupart de leur indépendance. » Il sensuit que : « Dans une guerre réelle, les forces britanniques ne pourront plus opérer que faisant partie intégrante des forces américaines, sous commandement américain, et servant des intérêts américains ». Voilà qui a le mérite dêtre clairement dit.
Pour une illustration récente, il suffit de jeter un coup dil sur la prestation du Premier ministre Blair dans laffaire irakienne et sur sa « récompense » en termes dinfluence. Côté politique, lambassadeur britannique a lui-même avoué par la suite que Londres navait pas été tenu au courant (encore moins associé à lélaboration) des plans de laprès-guerre. Côté militaire, quelques révélations de la presse ont mis en exergue quune fois placées sous commandement américaine, les forces britanniques ne disposent plus de leurs propres moyens (incident emblématique dès le début de lopération Iraqi Freedom : les troupes britanniques engagées au sol auraient eu besoin de lappui de leurs propres avions mais leurs appels sont restés sans effet. Le commandement américain a préféré envoyer les appareils britanniques à lappui des forces US en plus des avions US). Côté diplomatique, Londres na pas vraiment eu plus de succès. En témoignent les efforts de plus en plus désespérés déployés par Tony Blair pour pouvoir afficher ne serait-ce quun semblant de contrepartie en échange de son soutien inconditionnel. Washington ne leur a pas donné de suite ni sur le dossier israélo-palestinien, ni sur celui du changement climatique. Pour une fois, lex-chancelier Schröder a mis plein dans le mille en faisant le constat que « sur le pont » (que la Grande-Bretagne croit constituer entre les deux rives de lAtlantique) « la circulation est à sens unique ».
Troisièmement, et pour clore ce petit aperçu des arguments fallacieux, il nous reste les élucubrations sur les progrès que la réintégration française à lOTAN précipiterait en matière de lEurope de la Défense. Afin dessayer de convaincre sur ce dossier, les militants pro-OTAN ont commencé par réchauffer le mythe de la complémentarité entre lAlliance atlantique et la PESD. « Les deux vont ensemble », répète le chef de lEtat à qui veut lentendre, et daprès le ministre de la Défense, ce constat vient de « lintuition géniale du Président ». Soit. Mais dans ce cas, ses conseillers doivent être affreusement en retard. Car léloge de la complémentarité est, depuis quinze ans, un exercice obligatoire dans tous les discours et débats. Il nen comporte pas moins deux erreurs fondamentales. Dune part, dans lacception partagée par lAmérique et la plupart des gouvernements européens (mais pas la France) la complémentarité signifie, bien entendu, celle de lEurope par rapport à lAmérique et pas vice versa.
De lautre, si poussées au bout de leurs logiques respectives, lOTAN (cadre institutionnel de la mise sous tutelle US de lEurope) et la PESD (ambition dune autonomie de décision et daction de cette même Europe) non seulement ne sont pas complémentaires, elles sont tout simplement incompatibles. Comme lavait observé, devant la Commission de la Chambre des Communes britannique un des experts auditionnés dans le cadre dune série de consultations sur « Lavenir de lOTAN et lEurope de la défense » : la contradiction entre les deux peut être gérée « tant que la PESD n’est pas très sérieuse ». Toutefois, si la PESD devenait vraiment sérieuse, « il pourrait y avoir une incompatibilité », et il serait possible d’envisager une situation dans laquelle « la main gauche pourrait commencer à se battre avec la main droite ».
Pour ce qui est de largument selon lequel la France réintégrée dans lOTAN rassurerait ainsi ses partenaires sur ses intentions, et les rendrait donc plus ouverts à son projet dune défense européenne indépendante, il est, hélas, sans aucun fondement. Prenons lexemple du rapprochement annoncé par le Président Chirac en 1995. Si la décision française a certes réchauffé latmosphère dans les salles de négociation, cétait sans impliquer un infléchissement quelconque dans les positions de fond. Au contraire, cest la fin de non-recevoir brutale opposée par le Président Clinton aux demandes françaises (révélant ainsi au grand jour la détermination américaine à ne pas céder une once de contrôle) qui a enfin amené les Européens à envisager une véritable percée (avec le lancement de la défense européenne, en 1998, en dehors de lOTAN, sous bannière UE). En règle générale, ce nest que les échecs transatlantiques cuisants et les humiliations spectaculaires infligés par lAmérique qui peuvent faire bouger, un tant soit peu, les blocages persistants sur le chemin dune émancipation européenne en matière de sécurité. Or, il y a tout lieu de penser que, sur ce plan, nous serons servis.
Petit inventaire des conflits à venir
La distance de la France par rapport aux structures de planification et de commandement intégrées nest pas seulement, et pas essentiellement, technique, mais elle est avant tout politique. Comme lavait décrit Jean de la Guérivière dans son excellent livre intitulé Voyage au cur de lOTAN : « lhabituelle confrontation franco-américaine fait partie du paysage de lOTAN. Il nest pas de communiqué à lissue dune conférence ministérielle sans, au préalable, une guéguerre des ajouts et des suppressions de mots entre les représentants de la puissance tutélaire et lenfant terrible de la famille atlantique. ( ) Du côté français, on est persuadé de dire haut et fort ce que les autres pensent sans oser sexprimer. On parle de micro-climat atlantique à propos du refus des autres Alliés de sopposer publiquement aux Etats-Unis. Les autres se cachent sous la table, dit-on à la sortie de certaines séances houleuses. »
La France se singularise donc avant tout par ses positions politiques et diplomatiques qui contrastent souvent avec la majorité pour ainsi dire automatique dont bénéficient, bon gré mal gré, la plupart des propositions américaines. Le général Craddock, actuel commandant suprême des forces alliés en Europe (et patron du commandement « Europe » des forces armées des Etats-Unis) nest sans doute pas sans penser à Paris lorsquil déclare, en février dernier, devant lAssemblée parlementaire de lOTAN, que « si dans la grande famille otanienne on est daccord sur les menaces et les défis auxquels lAlliance devrait faire face, nous ne sommes pas nécessairement daccord sur le qui, le où, le quand et le comment ». Vu sous cet angle, le positionnement spécifique de la France dans les structures militaires de lAlliance apparaît clairement comme le reflet dune exception française qui va bien au-delà dun tel ou tel arrangement. Toute la question est donc de savoir si le « retour » plein et entier dans le commandement intégré se traduira-t-il par une reconversion à la pensée unique. Rien nest moins sûr. Pour sen rendre compte, même un rapide survol de quelques dossiers contentieux suffit.
Premier domaine daffrontement : lélargissement fonctionnel et géographique de lAlliance. A linstar de ses prédécesseurs, le gouvernement actuel ne cesse de souligner quil faut soi-disant « recentrer » lOTAN. La position du ministère de la Défense, explicitée en novembre 2007 en réponse à une question parlementaire ne laisse aucun doute sur ce point. Daprès elle, les clins dil de lOTAN en direction des missions civiles, des ex-Républiques russes et des pays partenaires en Asie et en Océanie « visent, sous l’impulsion des États-Unis, à transformer l’OTAN en une organisation de sécurité à vocation globale, tant géographique que fonctionnelle. » Or la France défend toujours une vision beaucoup plus traditionnelle : « estimant que l’OTAN ne doit pas devenir une organisation englobant des compétences disparates qui n’auraient plus aucun lien avec son cur de métier », elle veut « recentrer l’approche sur les besoins réels et la valeur ajoutée militaire de l’Alliance ».
En se réclamant de ce quelle appelle une approche réaliste et pragmatique, Paris avance en réalité un agenda politique alternatif. La France revendique le respect de considérations ayant trait à la défense européenne, à lONU et à la Russie. La diplomatie française est dabord extrêmement réservée par rapports aux projets de « partenariat global » (association plus étroite aux travaux de lOTAN de pays géographiquement certes éloignés de lespace « euro-atlantique », mais fidèles alliés des Etats-Unis), visant, en somme, à la création dune sorte de grande « alliance des démocraties ». Laquelle aurait, dune part, la vocation à peine cachée de se substituer à lONU, et risquerait, de lautre, de figer une logique de bloc à bloc entre « lOccident » et le reste du monde. Pour ce qui est dun nouvel élargissement de lAlliance, dans une direction susceptible dirriter Moscou, les réticences françaises sont bien connues. En prélude au sommet de Bucarest de lan dernier, cétait au Premier ministre Fillon de déclarer, à propos de ladhésion de lUkraine et de la Géorgie : « ce nest pas la bonne réponse à léquilibre des rapports de puissance en Europe et entre lEurope et la Russie ». Pour ce qui est du facteur PESD, la France veille surtout à ce que lAlliance, de par lextension du champ de ses missions, nempiète pas sur « les capacités et les potentialités de la défense européenne ».
En effet, les relations entre lOTAN et lEurope de la Défense sont un sujet de discorde de prime importance. Le ministre Hervé Morin sest senti obligé, toujours avant le sommet de Bucarest, que « LEurope na pas vocation à être lagence civile de lOTAN. » En effet, la France doit exercer une vigilance permanente par rapport à la volonté américaine à maintenir la défense européenne sous la tutelle de lAlliance. De manière révélatrice, lors de la définition des priorités de sa présidence de lUE, la France na pas fait grand cas des lignes rouges de Washington. Quil sagisse dune base industrielle et technologique indépendante, dun caucus européen dans lOTAN ou dun quartier général européen autonome. Lopposition américaine sur ces sujets, menée avec la même insistance sous Clinton et sous Bush, nest pas près de disparaître sous la nouvelle administration. Comme lavait noté lex-secrétaire dEtat français aux affaires européennes Jean-Pierre Jouyet en décembre dernier : il faut être « très prudent et très vigilant sur l’articulation entre ce qui relève de l’OTAN et de la Politique européenne de sécurité et de défense. Avec les Etats-Unis, les choses ne seront pas forcément plus faciles ».
La même chose pourrait être dite à propos de lorganisation interne de lAlliance atlantique, autre grand dossier polémique. Cette organisation se caractérise, sans surprise, par la mainmise absolue de lAmérique. Les journalistes ne sy trompent pas, par ailleurs. Quand il sagit des résultats des délibérations du Conseil atlantique, personne na dyeux (et doreille) que pour ce que disent les diplomates des Etats-Unis. Déjà le représentant de lAmérique (et lui seul) a le droit, paraît-il inné, de sexprimer devant la presse juste après le Secrétaire général, sur un pied dégalité. Mais surtout, au cas où quelquun naurait pas compris que pour les textes de lOTAN la seule interprétation possible est la leur, les Américains veillent à ce que, à côté des documents officiels des sommets et réunions soient déposés des textes du genre « interview avec un haut responsable américain », juste pour savoir à quoi sen tenir.
Sur le plan strictement militaire, lemprise américaine se fait sentir de la même manière. De ce point de vue, le fait que le poste du SACEUR (commandant suprême des alliés en Europe) est, dès le début, toujours occupé par un Américain (qui est en même temps, comme on la vu, le chef du commandement « Europe » de larmée US), nest que la partie émergée de liceberg. Pour linstant, on se contentera dévoquer une seule illustration (dautres suivront), celle de la récupération du pilote OGrady en juin 1995. Une fois la nouvelle arrivée de lavion américain abattu au-dessus de la Bosnie, cest lheure de vérité. Se comportant « comme en pays conquis dans les centres décisionnels de lOTAN » raconta un général italien outré à Jean de la Guérivière, les Américains ont éjecté les personnels européens de la salle des opérations et, pendant une semaine, se sont mis seuls aux commandes. Non pas que ce soit une surprise. Comme lavait remarqué Joachim Bitterlich, ancien conseiller européen, diplomatique et de sécurité du Chancelier Kohl, lors de son récente audition devant la Commission du Livre blanc : « les Américains se trouvent dans une situation commode à travers lOTAN, car ils ont le dernier mot et que tout dépend deux ».
Lex-ambassadeur de lAllemagne auprès de lAlliance y a ajouté en guise de conclusion que « lidée dun caucus européen apparue dans la première moitié des années 1990 est une horreur pour les Américains ». Or, il sagit là du cheval de bataille préféré du Président. Lintention déclarée par Nicolas Sarkozy de « renforcer le pilier européen de lOTAN » a remis à lordre du jour la question épineuse dune coordination plus poussée entre Européens au sein de lAlliance. Or, les Etats-Unis (toutes tendances politiques confondues) sont toujours farouchement opposés à lidée, et les Européens toujours profondément divisés. Daprès des membres de la délégation française à lOTAN (propos cités dans le numéro de septembre 2008 de European Security Review): « Si on essayait de créer un caucus européen à lintérieur de lOTAN, les Américains réagiraient très brusquement et probablement quitteraient lOTAN. Par conséquent, personne ne songe plus à établir un caucus UE dans lOTAN ». Dautant que « Quand une fois lAllemagne (la Délégation allemande) a tenté dorganiser un petit déjeuner avec les Etats membres de lUE, les nouveaux Etats membres et la Grande-Bretagne étaient très réticents. Ils disaient quils ne pouvaient accepter aucune sorte de caucus UE dans lOTAN. Ils ont même dit que si un caucus UE se créait à lOTAN, ils allaient pousser pour un caucus OTAN à lUnion européenne ». Autant pour l« européanisation » de lAlliance.
Après les questions dexpansion (fonctionnelle/géographique), darticulation (avec lUE) et dorganisation interne, les dossiers pratiques ne sont pas forcément plus consensuels. Quant aux frais associés aux opérations et aux équipements, la France est contre lélargissement du champ des financements communs nul besoin de subventionner (encore davantage) lindustrie US, ni le zèle ultra-atlantiste des nouveaux venus de lEst. Dans la même veine, Paris regarde avec suspicion les initiatives de mise en commun de certaines capacités dans une Alliance finalement sous contrôle américain et sattache au maintien des restrictions nationales sur lemploi des forces lors des opérations de lOTAN (les fameux caveats). Doù aussi les réserves françaises par rapport aux initiatives dattirer sous la coupe de lOTAN les forces spéciales, un domaine aux règles dengagement particulières et par essence opaque. Pour ce qui est de la défense antimissile, la France semploie avant tout à éviter toute confusion, conceptuelle et de financement, entre le programme américain et les travaux que lAlliance est en train de mener dans ce domaine. Ceci en plus duvrer à la mise au point des bases technologiques dune alternative européenne (voir : Brèves transatlantiques). En matière darmement, la politique française sefforce surtout déviter, autant que faire se peut, que la « standardisation » entre alliés ne serve de prétexte pour imposer lachat « sur étagère » du matériel américain.
Finalement, il reste encore quelques questions « philosophiques ». A commencer par celle autour de la nécessité dune légitimation internationale. Concrètement, le débat entre ceux qui, comme la France, continuent à soutenir quavant toute intervention armée il faut tout faire pour obtenir le mandat des Nations Unies (ne serait-ce que par souci dassurer, via la légitimité quune telle autorisation confère à toute action, la stabilité) et ceux qui, avec en tête les Etats-Unis, soutiennent que lorganisation extraordinairement démocratique, pacifique, efficace et bienveillante quest lOTAN constitue en elle-même une source de légitimité amplement suffisante. Dans un autre registre, les débats autour du rôle de la technologie et les modalités de la « transformation » doctrinale et capacitaire de lAlliance mettent en scène des conceptions diamétralement opposées (lune uniformisante et mécanique, lautre plus nuancée et historique) sur la nature même de la conduite de la guerre et la résolution des conflits. Or, comme lavait constaté un autre rapport parlementaire, celui-ci consacré, en 2007, au sujet des Evolutions des relations transatlantiques en matière de défense : « Les travaux de lAlliance en matière de transformation sont de fait très largement inspirés par ceux de la structure américaine ». Notons tout de suite que ce nest pas la présence, aux postes de commandement symbolique, dEuropéens, fussent-ils Français éventuellement, qui changerait quoi que ce soit à la réalité de linfluence écrasante quexerce sur le commandement OTAN en charge de ces travaux (ACT : Allied Command Transformation, situé à Norfolk) son équivalent (et voisin dimmeuble) américain.
Surtout, il existe une incompatibilité des visions, entre la France et les Etats-Unis, concernant le contrôle exercé (ou pas) sur les activités militaires par responsables politiques. Dans la culture américano-otanien, après le déclenchement, sur décision politique, dune opération, cest normalement aux militaires de prendre les commandes. Pour la France, par contre, les autorités politiques doivent garder un contrôle aussi étroit que permanent. Ceci sur la base du principe que le contrôle doit se situer là où se situe la responsabilité, et afin dassurer, entre autres, la conformité des actions engagées avec les objectifs stratégiques. Doù les multiples reproches dobstructionnisme à lencontre de Paris et lagacement du Pentagone avec ce quils appellent la cauchemardesque « guerre en comité ». Mais avant tout autre chose, il en découle les difficultés passées et futures de la France à sinvestir dans une structure où, à lexception des autorités américaines, le contrôle réel risque déchapper aux gouvernements des Etats membres.
En témoigne, entre autres, lincident de laéroport de Pristina : au lendemain de la guerre au Kosovo, le SACEUR/général américain a donné lordre à un général britannique, chef des troupes OTAN sur le terrain, dengager des troupes russes pour le contrôle de laéroport, ce que le britannique Jackson a refusé catégoriquement. Les auditions au Sénat US ont révélé par la suite, que le général Clark a reçu ses instructions directement de Washington, sans implication dune quelconque structure otanienne. Mais même au cas où les autorités des Etats membres non-US de lOTAN ne sont pas contournées de manière aussi éclatante, la guerre au Kosovo a également montré (et la guerre en Afghanistan confirmé) que ce nest, au mieux, quà un contrôle partiel auquel elles peuvent prétendre.
Car dans toute opération de lAlliance, il existe deux chaînes parallèles de planification et de commandement. Lune est celle de lOTAN (dominé par les officiers US), tandis que lautre est, elle, exclusivement américaine. Quand le Président Chirac déclare, après la guerre, que « pas une seule frappe na été faite sans laccord de la France », son ministre des Affaires étrangères apporte une précision révélatrice en notant que « sur toutes les cibles OTAN proprement dites, nous avons eu notre mot à dire ». En effet, les forces aériennes engagées étaient de deux ordres. A côté des forces OTAN sous le contrôle politique du Conseil de lAtlantique nord (donc aussi des Européens), opéraient également des avions purement US, sous le contrôle direct du Pentagone. Ils passaient par des couloirs réservés aux vols américains et nont même pas été répertoriés sur la liste des alliés. Seul le commandant US, doublé de sa casquette SACEUR, fut en mesure dactionner les deux dimensions, et ce nest donc quau Pentagone quon pouvait avoir une vue densemble des opérations. En clair, dans les interventions OTAN, le vrai maître du jeu, cest le Département de la Défense, tant en matière de planification que de commandement. Les Européens, eux, sont obligés à recourir à toutes les astuces possibles et imaginables (comme lorsque la France, ainsi que lAllemagne par ailleurs, place son représentant au poste du commandant adjoint dont un des collaborateurs est chargé de vérifier les conditions demploi des forces nationales par la chaîne de commandement « OTAN »), sils souhaitent préserver un minimum de contrôle sur leurs engagements.
Sur chacun des dossiers évoqués, les fondamentaux de la position française ont jusquici été repris par le Président Sarkozy. La seule différence avec ses prédécesseurs étant un habillage beaucoup plus prudent et tactique. Sil y a quelquun dautre pour sopposer aux initiatives US (en loccurrence lAllemagne lorsquil sagit délargissements susceptibles dirriter la Russie), Paris préfère se faire discrète. Au cas où cela savère impossible, Paris multiplie les flagorneries atlantiques lors de létalage de ses arguments (du type « lOTAN ne devrait pas soccuper de missions civiles, mais plutôt rester aux opérations militaires dans lesquelles, tout le monde le sait, elle excelle »), et les références au « pragmatisme ». Si, pour une raison ou une autre, ces deux méthodes sont inutilisables et laffirmation dune position réfractaire devient inéluctable, cest avec la petite phrase passe-partout « « Vous savez le prix que j’attache à l’amitié avec les Etats-Unis », que le chef de lEtat prend soin de lintroduire.
Toujours est-il quavec son « retour plein et entier » à lOTAN, la France va pénétrer dans un champ de mines. Et il y aura dautant moins despoir de désamorcer les bombes à retardement que constituent les différents dossiers, quune fois la décision de réintégration annoncée, le contexte des discussions aura fondamentalement changé. Confronté au rétrécissement de sa marge de manuvre diplomatique dans le reste du monde suite à la perception dune France devenue, à son tour, un « caniche » de lAmérique ; constatant lévaporation de ses espoirs sur les contreparties en termes dinfluence et dans le domaine de lEurope de la Défense ; et face aux attentes dalignement automatique de la part des USA et des membres du sérail atlantique, le Président Sarkozy se retrouvera le dos au mur. Du coup, le scénario esquissé par Jean-Philippe Immarigeon dans son ouvrage Sarko lAméricain (2007) ne serait plus du tout à exclure: « Sarkozy présume de ses forces et se piège en sous-estimant lintransigeance américaine. Les Etats-Unis ne négocient jamais ( ) et ceux qui les rallient nont quune seule voie : unconditional surrender, la capitulation sans condition. Sauf à sy résoudre et à ouvrir une crise politique majeure en France, Sarko lAméricain sera un jour contraint douvrir une crise non moins majeure avec les Etats-Unis, et de précipiter sans le vouloir une résolution maintes fois remise ».
Article de la Lettre Sentinel 51, avril 2009
Hajnalka Vincze
Analyste politique indépendante, spécialisée sur les questions européennes, transatlantiques et internationales. Hajnalka a travaillé pendant sept ans pour lInstitut des Etudes Stratégiques et de Défense du Ministère hongrois de la Défense, en charge des dossiers «politique étrangère, de sécurité et de défense de lUE» et «rapports euro-américains». Enseigne «La politique extérieure et de défense de lUnion européenne» à lUniversité des Sciences sociales ELTE de Budapest. Responsable de «Lobservatoire des relations transatlantiques» pour La Lettre Sentinel.
© Sentinel, analyses et solutions
Ni ANDO
09/04/2009
Il serait surprenant qu’un BHO apporte une réponse à la fois systémique (si ce n’est pas sytémique cela ne fonctionnera pas) et nécessairement révolutionnaire, afin de résoudre un problème typiquement systémique, d’autant qu’il est lui-même le produit de ce dit système.
Un article (un peu long) qui mérite lecture. “Le coup dEtat feutré”, paru dans The Atlantic, publié sur le site de Jorion, et écrit par Simon Johnson, professeur au MIT, et ancien économiste en chef du Fonds Monétaire International. Très intéressant pas son contenu, son effort d’honnêteté intellectuelle, mais en n’oubliant pas que c’est aussi le point de vue d’un FMI sûr de ses raisonnements qui s’y exprime. Qui confirme aussi ce que disait feu l’excellent Galbraith, ce ne sont pas les idées qui changent les systèmes mais bien le remplacement de ceux qui ont porté et incarné ces idées.
Exocet
09/04/2009
Effectivement si la décadence de l’ influence se mesure à son illusion pitoyable , il faudrait bien réorganiser la sécurité monde non selon les influences qui ont fait leur temps.. (ONU selon la formule consacré du général ,Conseil de Sécurité composé de maffiosis vieillissant..) et principalement selon l’esprit phagociteur de l’américan dream..Les Russes ont déjà une petite idée de la chose à répartir entre les blocs à déglobaliser… Ils réprouvent toute tentation d’annexion géostratégique par la voie de l’influence donc de ses contraintes d’incorporations en dehors du trompe l’oeil de l’influence potentiellement hégémonique.Mais la confrontation théorique est une tendance naturelle à dévaler la marche plus rapidement de ce qui précéde la chute fatale. La chute c’est bon for every body else est concerné , plein soleil même avec des effets de clairs obscurs à gogos!..
Snow
09/04/2009
Bonjour, je tiens à préciser que BHO, contrairement à ce que l’on dit sur son manque d’expérience pour la politique aux USA, en a plus que plein de gens sur Terre. Depuis qu’il est en mission sur Terre qu’il fait ce travail à tous les mille ans environ et si l’on compte que Terre a environ douze milliards d’années, je calcule qu’il a amplement l’expertise pour reconduire les États-Unis sur la bonne voie, celle-ci étant pour son mandat, de ramener l’intégrité et le respect de l’humain dans sa totalité. Et redonner un sens à la vie sur Terre.
Ce qui fascine tant tous les gens de la Terre autour du phénomène Obama, c’est cette vibration qu’il dégage, ce magnétisme naturel et exceptionnel, cette qualité d’intégrité et de partage, qui sera la marque des nouveaux dirigeants à venir, que ce soit en finances ou comme leader naturel d’un pays.
Francis Lambert
09/04/2009
Bernanke’s Scorecard
1. Reduce nominal interest rate to zero. Check. That didnt work…
2. Increase the number of dollars in circulation, or credibly threaten to do so. Check. That didnt work…
3. Expand the scale of asset purchases or, possibly, expand the menu of assets it buys. Check & check. That didnt work…
4. Make low-interest-rate loans to banks. Check. That didnt work…
5. Cooperate with fiscal authorities to inject more money. Check. That didnt work…
6. Lower rates further out along the Treasury term structure. Check. That didnt work…
7. Commit to holding the overnight rate at zero for some specified period. Check. That didnt work…
8. Begin announcing explicit ceilings for yields on longer-maturity Treasury debt (bonds maturing within the next two years); enforce interest-rate ceilings by committing to make unlimited purchases of securities at prices consistent with the targeted yields. Check, and check. That didnt work…
9. If that proves insufficient, cap yields of Treasury securities at still longer maturities, say three to six years. Check (theyre buying out to 7 years right now.) That didnt work…
10. Use its existing authority to operate in the markets for agency debt. Check (in fact, they own the agency debt market!) That didnt work…
11. Influence yields on privately issued securities. (Note: the Fed used to be restricted in doing that, but not anymore.) Check. That didnt work…
12. Offer fixed-term loans to banks at low or zero interest, with a wide range of private assets deemed eligible as collateral (
Well, Im still waiting for them to accept bellybutton lint & Beanie Babies, but Im sure my patience will be rewarded. Besides their mark-to-maturity offers will be more than enticing!) Anyway
Check. That didnt work…
13. Buy foreign government debt (and although Ben didnt specifically mention it, lets not forget those dollar swaps with foreign nations.) Check. That didnt work…
Bernanke has failed. (...)
What now Ben? More of the same stuff that failed miserably before, only on a grander scale?
Mike “Mish” Shedlock
http://globaleconomicanalysis.blogspot.com
Bilbo
08/04/2009
En tout cas, l’administration Obama s’y prépare et chapitre les élus démocrates.
Nicolas Stassen
08/04/2009
April 6, 2009
Obama in Ankara: Turkey’s Dangerous Drift
by Ariel Cohen, Ph.D. and Owen Graham
WebMemo #2383
http://www.heritage.org/Research/Europe/wm2383.cfm
After attending the three summits—G-20, NATO, and the EU—President Obama arrived in Ankara, Turkey, Sunday for the final stop on his inaugural European tour. Obama’s visit to Turkey highlights the importance Washington attaches to this country as a key regional player, a veteran NATO ally, and an influential Muslim state.
During the NATO summit on Saturday, the alliance unanimously chose Anders Fogh Rasmussen, Denmark’s prime minister, as the next secretary general. Turkey was initially against the nomination, however, alleging that Rasmussen was insensitive to Muslims during the scandal over the Prophet Muhammad cartoons and due to his pessimistic views about Turkey’s EU membership.[1] Turkey claimed to speak on behalf of the Muslim world, raising the larger question of Turkey’s direction and its trajectory toward the West in general and NATO in particular.
Deterioration of U.S.-Turkish Ties
Until the Justice and Development Party’s (AKP) rise to power in 2002, Turkey was considered a reliable U.S. partner. During the Cold War, Turkey’s modernizing secular elites championed unpopular causes: the Korean War, support of U.S. operations during the 1991 Gulf War, and Operation Northern Watch in Iraqi Kurdistan (1991-2003).
Turkey also played a vital role in peacekeeping missions in Bosnia, Kosovo, Somalia, and Afghanistan. Likewise, the U.S. supported Turkey against the Kurdish terrorist organization PKK and the 1999 capture of its leader, Abdullah Ocalan. These relations contributed to major mutually beneficial projects, such as the Baku-Tbilisi-Ceyhan main oil export pipeline.
Today, the AKP appears to be moving Turkey away from its pro-Western and pro-American orientation to a more Islamist one. This drift has left many in Washington uncertain over the country’s direction. The growing anti-Americanism within Turkey poses a major challenge to bilateral relations.
In 2007, for instance, according to public opinion polls, only 9 percent of the population held favorable views of the United States. The Turkish public was overwhelmingly against the Iraq war and also protested perceived U.S. inaction on Kurdish PKK terrorist attacks launched from northern Iraq. Anti-Semitism and vitriolic anti-Israel sentiment is also rising—often fanned by the AKP-controlled media and politicians—and threatening to destroy a close security relationship between the two countries.
Growing Illiberalism
Turkey’s secular elites are increasingly concerned by the country’s direction. They argue that the AKP is promoting a creeping Islamic agenda—one that is closer to Muslim Brotherhood fundamentalism than to the traditional Ottoman tolerant religious outlook.
In July 2008, the Constitutional Court, in a split decision, rejected an attempt by Turkey’s chief prosecutor to ban the AKP. The prosecution accused the AKP of violating separation of mosque and state in public life, with the intention of leading secular Turkey down a path toward Shari’a law.[2]
While the AKP has enjoyed popular support since it came to power, for the first time since 2002, it lost support, dropping from 47 percent to 39 percent in the March 29 local elections. While the global economic crisis is in part responsible for this decrease in support, the outcome of these elections is also explained by discontent with AKP policies and recognition that the party has strayed from its promises of a more liberal Turkey in the European Union.[3] Prominent supporters of democracy are concerned that the right of dissent and the principle of government accountability are being eroded: The AKP is viewed as increasingly intolerant of opposing views.[4]
Turkey’s Foreign Policy Drift
Regarding foreign policy, there are important signs that Turkey is drifting away from the West. In 2006, Turkey became the first NATO member to host the leader of Hamas, Khaled Mashaal. Turkey also enthusiastically hosted Iranian president Mahmoud Ahmadinejad and Sudanese President Omar al-Bashir, whose government has been accused of genocide. Turkey’s geography explains its association with Iran but not with Hamas or Sudan; only Islamist solidarity and anti-Western sentiment can explain these ties.
Although Turkey has been trying to facilitate an Arab-Israeli rapprochement, it is losing its impartiality and, therefore, credibility. It is attempting to sponsor an Israeli-Palestinian industrial border zone and an Israeli-Palestinian hospital. It also sponsored an Israeli-Syrian proximity talks in Istanbul.
However, at the recent Davos World Economic Forum, Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan called Israel’s operation in Gaza “inhumane.” The prime minister has verbally attacked the elderly, Nobel-prize-winning, dovish Israeli President Shimon Peres as a killer of children, thus positioning himself as a Hamas protector. He then stormed out of the Davos panel, only to receive a hero’s welcome at home.
Turkey supports the development of a peaceful nuclear power program by Iran but wants transparency and dialog on the subject. However, Erdogan’s judgment has been called into question after he stated last year that “those who ask Iran not to produce nuclear weapons should themselves give up their nuclear weapons first.”[5]
The Bear Hug
There have also been worrisome developments in Turkey’s Black Sea and Caucasus policies. During the Russian-Georgia war, the Turkish prime minister proposed the “Caucasus Stability and Cooperation Platform.” The platform proposed a condominium of Russia and Turkey, together with the three South Caucasus countries, but it initially omitted the U.S. and EU, as well as Iran.[6] Moreover, the United States and the European Union were not consulted on these proposals beforehand.
Turkey also temporarily blocked the transit of U.S. warships delivering humanitarian aid to Georgia. And it prioritized rapprochement with the Russian ally Armenia over the ties with the secular, pro-Western Azerbaijan. These developments underscore Turkey’s cozying up to Russia as Moscow is providing nearly two-thirds of its gas supplies. Indeed, Russia may have used multi-billion-dollar construction and gas supply contracts as leverage over Ankara.
Turkey is critical to Europe’s efforts to reduce its dependence on Russian energy, including the proposed Nabucco gas pipeline that would bring Central Asian gas to Europe via Turkey, bypassing Russia. However, Turkey demanded to fill Nabucco with Iranian gas while it is currently stalling on signing an intergovernmental agreement on Nabucco. Thus, Turkey is throwing the “bypass Russia” gas transit strategy in limbo.[7]
If Turkey’s terms do not improve soon, Azerbaijan may be forced to embrace Gazprom.[8] If that occurs, Ankara’s actions will threaten to derail a decade of Western progress on East-West energy and transportation.
Afghanistan and Iraq
According to Prime Minister Erdogan, Turkey is open to discussing the withdrawal of U.S. forces from Iraq through Turkey.[9] Considering that Turkey refused to allow U.S. troops to enter Iraq from its territory, this is a questionable statement. Yet Turkey is a major logistical hub of efforts in Afghanistan. The planned withdrawal of troops from Iraq raises the importance of the Incirlik base.
Beyond this, Turkey has played a positive role in Afghanistan. Finally, President Obama is well aware that his statements on the Armenian genocide issue are being watched carefully. He avoided alienating a key ally not by using the “G” word (genocide) in his speeches. However, it is not clear whether the White House can prevent a congressional resolution on genocide from passing, primarily with Democratic votes, for domestic political reasons.
What Should the U.S. Do?
Despite Turkey’s movement away from the West, the country continues to play a key role in NATO. Strong bilateral security relations are particularly important for cooperation on the Iraq withdrawal, Afghanistan, dealing with Iran, and addressing a resurgent Russia.
Washington should devote more attention to U.S.-Turkish relations. The Administration should stress that it is in Turkey’s long-term interests to remain politically oriented toward the West. However, the timing of Secretary of State Hillary Clinton’s and President Obama’s visits have provided political support to the ruling anti-American political party at the time of crucial elections and increased criticism on behalf of pro-American secularists, who feel abandoned.
The United States should expand energy cooperation with Turkey. Yet it should also warn that excessive dependence on either Russian or Iranian gas will jeopardize Turkey’s sovereignty and security. While U.S. support of the Turkish-Armenian normalization is justified, so is American reinforcement of the Turkish-Azeri ties.
When speaking before the Turkish Parliament, President Obama voiced support for Turkey’s membership in the European Union, saying that it would “broaden and strengthen” Europe’s foundation.[10]
Instead of sending mixed messages, the Obama Administration should specify clear terms under which Turkish cooperation with the U.S. is welcome. After all, it is up to the Turkish elites to decide whether they want to continue on the path of development with the trusted and powerful ally or seek new friends in Iran, Sudan, and Saudi Arabia.
Ariel Cohen, Ph.D., is Senior Research Fellow in Russian and Eurasian Studies and International Energy Security in the Douglas and Sarah Allison Center for Foreign Policy Studies, a division of the Kathryn and Shelby Cullom Davis Institute for International Studies, and Owen Graham is a Research Assistant at the Katherine and Shelby Cullom Davis Institute for International Studies, at The Heritage Foundation.
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[1]Steven Erlanger and Helene Cooper, “Europeans Offer Few New Troops for Afghanistan,” The New York Times, April 5, 2009, at http://www.nytimes.com
/2009/04/05/world/europe/05prexy.html?hp (April 4, 2009).
[2]Ariel Cohen, “The Turkish Constitutional Crisis: Resolved—for Now,” Heritage Foundation WebMemo No. 2013, August 7, 2008, at http://www.heritage.org/Research/MiddleEast/wm2013.cfm (April 6, 2009).
[3]Soner Cagaptay, “Turkey’s Local Elections: Liberal Middle-Class Voters Abandon AKP,” Washington Institute, March 31, 2009, at http://www.washingtoninstitute.org/templateC05.php?CID=3036 (April 2, 2009).
[4]Michael Rubin, “Turkey’s Putin Deserves to Go,” The Wall Street Journal, June 6, 2008, at http://www.meforum.org/article/1919 (August 6, 2008).
[5]Fatma Diþli, “Erdoðan’s Challenging Remarks on Nuclear Power Spark Debate,” Today’s Zaman, November 18, 2008, at http://www.todayszaman
.com/tz-web/yazarDetay.do?haberno=159015 (April 3, 2009).
[6]Zeyno Baran, “Will Turkey Abandon NATO?” The Wall Street Journal, August 29, 2008, at http://online.wsj.com/article/SB121997087258381935.html
?mod=googlenews_wsj (April 4, 2009).
[7]Stephen Blank, “Germany and Turkey Keep Nabucco on the Rocks,” Central Asia-Caucasus Institute Analyst, March 25, 2009, at http://www.cacianalyst.org/?q=node/5070 April 3, 2009).
[8]“Azeris Agree to Consider Gazprom,” The Moscow Times, March 30, 2009, at http://www.themoscowtimes.com/article/600/42/375753.htm (April 3, 2009).
[9]“Erdoðan Open to Considering U.S. Withdrawal Through Turkey,” Today’s Zaman, March 24, 2009, at http://www.todayszaman.com/tz-web/detaylar.
do?load=detay&link=170483&bolum=100 (April 6, 2009).
[10]“Obama pushes harder for Turkish membership in EU,” Associated Press, April 6, 2009, at http://www.google.com/hostednews/ap/article
/ALeqM5jwrxqxbMIxtI9rnuOX2x-h5M1qpQD97CVDU00 (April 6, 2009).
Exocet
08/04/2009
Sorry, mais il fallait lire :
http://williampfaff.com/modules/news/article.php?storyid=389
Exocet
08/04/2009
Je ne sais pas si l’intrusion malheureuse de la “force brute” comme conscience obtuse de la puissance qui se dilue en de multiples strates toutes autant obscures que la force brute ,parviendra in finé à en abolir la chose .. D’ailleurs elles ne seraient pas moins du tout aussi neutres , et aussi étrangéres qu’ à ces mêmes classifications (...) qui parlent d’espoir et de globalisation des valeurs…
Pour en revenir à nos moutons bêlant comme des talibans dans la boîte de pandore médiatique.., ouverte (GWOTT welcome machin chose) par le crusader troubadour de la créative destruction Bush junior , et qui nous raménent quelques siécles en arriére ,histoire de nous épouvanter encore plus des conséquences et des progrés du monde en la matiére.
http://www.williampfaff.com/modules/news/article.psp?storyid=389
Francis Gazel
07/04/2009
Un article de Thierry meyssian intéressant sur le site égalité et réconcilliation
Réfugié au Liban, Thierry Meyssan nous a accordé une longue interview dans laquelle il nous livre son analyse décoiffante de la situation internationale. Une analyse qui rejoint souvent celle d’Egalité et Réconciliation.
Thierry Meyssan, on ne vous voit plus en France, que devenez-vous ?
Je vis actuellement au Liban. Après larrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir, jai été directement menacé par de hauts fonctionnaires français. Des amis au ministère de la Défense, m’ont informé que les États-Unis me considèrent comme un danger pour leur sécurité nationale. Dans le cadre de l’OTAN, ils ont demandé aux services alliés de me neutraliser et certains Français semblaient vouloir faire du zèle. Jai donc pris la décision non seulement de quitter la France, mais la zone OTAN. Après avoir erré de Caracas à Damas en passant par Moscou, je me suis fixé à Beyrouth où je me suis placé au service de la Résistance.
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Je travaille actuellement à un livre danalyse sur ladministration Obama, ses origines, sa composition, ses projets etc. Une première édition, limitée à quelques exemplaires, sera adressée à des quelques leaders le mois prochain. Puis une édition grand public sera publiée dans diverses langues à l’automne. Je vis exclusivement de ma plume et je collabore à des journaux ou magazines dans le domaine de la politique internationale, au Proche-Orient et en Russie.
Quelle analyse faite vous de lévolution de la politique américaine ?
Aujourdhui se dégage un relatif consensus sur le constat déchec de la politique Bush, le surdéploiement militaire, les conséquences néfastes de lunilatéralisme sur les relations avec les alliés et la perte de leadership. A partir de 2006, James Baker et Lee Hamilton, qui présidaient une commission créée par le Congrès pour évaluer la stratégie en Irak, ont milité en faveur dun retour à une position plus sage. Ils ont préconisé un retrait dIrak et un prudent rapprochement avec les pays riverains (Syrie, Iran) indispensable pour éviter que le départ des GI’s ne tourne à la débâcle, comme au Vietnam. Ils ont fait tomber la tête de Donald Rumsfeld, et ont imposé un membre de leur commission, Robert Gates, pour lui succéder. Mais s’ils ont gelé la politique de « remodelage du Grand Moyen-Orient », ils ne sont pas parvenus à y faire renoncer George Bush et Dick Cheney; raison pour laquelle il a fallu organiser une rupture avec Barack Obama.
En réalité Obama avait été lancé dans la course au Sénat fédéral et à la présidence dès 2004. Il a fait son entrée en scène lors de la convention démocrate pour l’investiture de John Kerry. Il n’était alors qu’un obscur parlementaire de l’Assemblée de l’Illinois, mais il était déjà encadré et entrainé par Abner Mikva et ses hommes (Jews for Obama) et soutenu par la finance anglo-saxonne (Goldman Sachs, JP Morgan, Excelon ). Les multinationales inquiètes de perdre des parts de marché au fur et à mesure de la montée de l’anti-impérialisme (Business for Diplomatic Action), les partisans de la Commission Baker-Hamilton, les généraux en révolte contre les aventures erratiques des néo-conservateurs, et d’autres encore, se sont progressivement ralliés à lui.
Les Français croient souvent que le président des États-Unis est élu au second degré par de grands électeurs. C’est faux. Il est élu par un collège dont les membres sont désignés par des notables. En 2000, la Cour suprême a rappelé que le vote des citoyens n’était que consultatif et que le gouverneur de Floride pouvait nommer les délégués de son État au collège électoral présidentiel sans même attendre le dépouillement du scrutin général.
_ Dans ce système oligarchique, il y a un parti unique avec deux courants : les républicains et les démocrates. Juridiquement, ils ne forment pas des entités distinctes. Ainsi, ce sont les États qui organisent les primaires, pas les pseudos-partis. Il n’y a donc rien de surprenant à ce que Joe Biden et Barack Obama soient l’un et l’autre de vieux amis de John McCain. Ainsi, McCain préside l’Institut Républicain International, un organe du département d’État chargé de corrompre les partis de droite dans le monde; tandis qu’Obama travaille au sein de l’Institut Démocrate National, présidé par Madeleine Albright et chargé de la corruption des partis de gauche. Ensemble, Obama, McCain et Albright ont participé à la déstabilisation du Kenya, lors d’une opération de la CIA pour imposer un cousin d’Obama comme Premier ministre.
Tout ceci pour dire quObama nest pas sorti de nulle part. C’est un spécialiste de laction secrète et de la subversion. Il a été recruté pour faire un travail bien précis.
Si les objectifs de la coalition hétéroclite qui le soutient sont globalement les mêmes, il nexiste pas de consensus dans le détail entre ses composantes. Ceci explique lincroyable bataille à laquelle ont donné lieu les nominations et l’aspect toujours équivoque des discours d’Obama.
Quatre pôles se livrent bataille :
Le pôle Défense, autour de Brent Scowcroft, des généraux opposés à Rumsfeld et bien sûr de Robert Gates, aujourd’hui le véritable maître à Washington. Ils préconisent la fin de la privatisation des armées, une sortie « honorable » dIrak mais la poursuite de leffort états-unien en Afghanistan pour ne pas donner l’impression d’une débandade, et enfin un accord avec les Iraniens et les Syriens. Pour eux, la Russie et la Chine restent des rivaux qu’il faut isoler et paralyser. Ils abordent la crise financière comme une guerre au cours de laquelle ils vont perdre des programmes d’armement et diminuer le format des armées, mais doivent maintenir une supériorité relative. Peu importe qu’ils perdent en puissance, s’ils restent les plus forts.
Les départements du Trésor et du Commerce, autour de Tim Geithner et Paul Volcker, les protégés des Rockefeller. Ils sont issus de la Pilgrim’s Society et s’appuient sur le Groupe des Trente, le Peterson Institute et la Commission trilatérale. Ils sont soutenus par la reine Elizabeth II et veulent sauver à la fois Wall Street et la City. Pour eux la crise est un coup dur puisque les revenus de l’oligarchie financière sont en chute libre, mais c’est surtout une occasion rêvée de concentrer le capital et de piétiner les résistances à la globalisation. Ils sont obligés temporairement de réduire leur train de vie pour ne pas susciter de révolutions sociales, mais ils peuvent simultanément s’enrichir en rachetant des fleurons industriels pour une bouchée de pain. Sur le long terme, ils ont le projet d’instaurer non pas un impôt mondial sur le droit de respirer, ce serait grossier, mais une taxe globale sur le CO2 et une Bourse des droits d’émission ce qui revient à peu prés au même en paraissant écolo. Contrairement au Pentagone, ils militent pour une alliance avec la Chine, du fait notamment quelle détient 40 % des bons du Trésor US, mais aussi pour empêcher l’émergence d’un bloc économique extrême-asiatique centré sur la Chine et drainant les matières premières africaines.
Le pôle du département dÉtat autour dHillary Clinton, une chrétienne fondamentaliste, membre d’une secte très secrète, la Fellowship Foundation (dite « La » Famille). C’est le refuge des sionistes, l’ultime réserve des néo-conservateurs en voie de disparition. Ils préconisent un soutien inconditionnel à Israël, avec une pointe de réalisme car ils savent que l’environnement a changé. Il ne sera plus possible de bombarder le Liban comme en 2006, car le Hezbollah dispose maintenant d’armes anti-aériennes performantes. Il ne sera plus possible de pénétrer dans Gaza comme en 2008 car le Hamas a acquis des missiles anti-char Kornet. Et si les États-Unis ont du mal à payer les factures de Tel-Aviv, il est peu probable que les Saoudiens pourront y suppléer sur le long terme. Il faut donc gagner du temps, au besoin par quelques concessions, et trouver une utilité stratégique à Israël.
La principale mission de Madame Clinton, c’est d’améliorer l’image des États-unis, non plus en faisant des relations publiques (c’est-à-dire en justifiant la politique de Washington), mais par la publicité (c’est-à-dire en vantant les qualités réelles ou imaginaires du modèle US). Dans ce contexte, les sionistes devraient pousser le projet Korbel-Albright-Rice de transformation de l’ONU en un vaste forum impotent et de création d’une organisation concurrente, la Communauté des démocraties, appuyée sur son bras armé, l’OTAN. Pour l’heure, ils sont occupés à saboter la conférence de Durban II qui, au lieu de célébrer la « seule démocratie du Proche-Orient », dénonce le régime d’apartheid au pouvoir à Tel-Aviv.
Avec le secrétaire d’État adjoint, James Steinberg, ils envisagent la crise financière comme un Blitzkrieg. Il va y avoir beaucoup de casse, mais c’est le moment de détruire des rivaux et de s’emparer par surprise de leviers de commande. Leur problème n’est pas d’accumuler des richesses par des achats et des fusions, mais d’imposer leurs hommes partout dans le monde aux ministères des Finances et à la tête des institutions bancaires.
Enfin le Conseil National de Sécurité sur s’exerce l’influence de Zbignew Brzezinski, qui fut le professeur d’Obama à Columbia. Celui-ci devrait abandonner son rôle traditionnel de coordination pour devenir un véritable centre de commandement. Il est dirigé par le général Jones, qui a été suprême commandeur de l’OTAN et a porté l’Africa Command sur les fonds baptismaux. Pour eux, la crise financière est une crise de la stratégie impériale. C’est l’endettement faramineux souscrit pour financer la guerre en Irak qui a précipité l’effondrement économique des États-Unis. Contrairement à 1929, la guerre ne sera pas la solution, c’est le problème. Il faut donc mener trois desseins simultanés : forcer les capitaux à rentrer aux Etats-Unis en cassant les paradis fiscaux concurrents et en déstabilisant les économies des pays développés (comme cela a été testé en Grèce); maintenir l’illusion de la puissance militaire US en poursuivant l’occupation de l’Afghanistan; et étouffer les alliances naissantes Syrie-Iran-Russie, et surtout Russie-Chine (Organisation de coopération de Shanghai). Le Conseil va privilégier toutes les formes d’action clandestine pour donner au Pentagone le temps nécessaire à sa réorganisation.
Obama essaie satisfaire tout le monde doù la confusion ambiante.
Comment voyez-vous évoluer la situation au Proche-Orient, au regard de cette nouvelle administration ?
Il y a consensus sur un point : Washington doit faire baisser la tension dans cette région, sans pour autant abandonner Israël. Deux options sont sur la table, mais quelle que soit celle qui sera mise en uvre, elle requiert d’être signée par les courants les plus radicaux. C’est pourquoi Washington a encouragé un gouvernement Netanyahu-Lieberman en Israël et laissera le Hamas et le Hezbollah gagner les prochaines élections dans les Territoires palestiniens et au Liban.
Le premier scénario, imaginé par Zbignew Brzezinski prévoit simultanément la reconnaissance d’un État palestinien et la naturalisation des réfugiés palestiniens dans les pays où ils se trouvent. Le tout arrosé d’argent pour indemniser les États absorbant les réfugiés et pour développer Gaza et la Cisjordanie. En outre, le maintien de cette paix serait assuré par une force dinterposition de lOTAN, sous mandat de lONU. Ce plan a le soutien de Nicolas Sarkozy.
La seconde approche est plus rude pour les deux protagonistes. Elle préconise de contraindre les Israéliens à abandonner leurs revendications les plus extravagantes ; tandis qu’elle obligerait les Palestiniens à considérer que la Jordanie est leur patrie naturelle. Ce serait une paix plus économique pour Washington et viable sur le long terme, même si elle serait dure à accepter par les uns et par les autres, et qu’elle impliquerait au passage la fin de la monarchie hachémite. Cette formule est notamment poussée par l’ambassadeur Charles Freeman que le lobby sioniste vient de contraindre à démissionner de la présidence du Conseil National du Renseignement, mais qui dispose de solides appuis dans l’appareil d’État.
Selon vous, quelle formule dimposera ?
Aucune parce que la crise économique sera dune telle ampleur quelle conduira à mon sens à une dislocation des États-Unis et la fin de lÉtat dIsraël.
Washington va devoir revoir une nouvelle fois ses ambitions à la baisse. Elle va probablement se replier sur le maintien du statu quo. Son action se limitera à empêcher de nouveaux acteurs de prendre sa place.
Que préconisez-vous à titre personnel ?
Les cinq millions de juifs, les neuf millions de Palestiniens, et les autres populations de Palestine, doivent se retrouver au sein dun État unique sur le principe « un homme, une voix ». Cest du reste à mon sens la seule solution qui évite à terme lexpulsion des juifs. Il faut se souvenir de lApartheid en Afrique du Sud, dont certains annonçaient que sa remise en cause provoquerait lexpulsion ou lextermination des blancs. On connaît la suite. La mort dArafat nest pas un obstacle car il existe dautres Mandela en Palestine. Le vrai problème est de trouver un De Clerk coté Israélien. Le Hamas soutiendrait sans aucun doute une telle solution, car elle aurait lassentiment du peuple.
Plus on repousse les échéances, plus on rend une solution pacifique difficile. La CIA étudie d’ailleurs le scénario catastrophe avec un soulèvement sanglant qui chasserait 2 millions de juifs vers les États-Unis.
Quid selon vous de la Syrie et lIran ? Pensez-vous la guerre possible ?
Je ne pense pas que les accords secrets conclus entre les militaires US, la Syrie et lIran soient remis en cause : les États-Unis nen ont ni les moyens, ni même la volonté.
En premier lieu, ils savent que la menace nucléaire iranienne est une intox qu’il ont eux-mêmes fabriquée comme ils avaient inventé les armes de destruction massive irakiennes. Au demeurant, l’imam Khomeiny avait condamné la fabrication et l’usage de la bombe atomique comme immorales et on ne voit pas quels groupes seraient capables en Iran de passer outre un tel commandement.
Deuxièmement, la politique de George Bush a poussé Téhéran et Damas dans les bras de Moscou qui prépare d’ailleurs une grande conférence internationale sur la paix au Proche-Orient. C’est désormais une priorité pour Washington de démanteler cette alliance naissante et de tenter de ramener l’Iran et la Syrie dans son orbite. Il est bien sûr probable que ces derniers feront monter les enchères et se garderont de basculer d’un côté ou de l’autre.
Enfin, les États-Unis ont le sentiment de l’urgence. Leur économie s’effondre et ils n’auront peut-être plus longtemps la possibilité de défendre Israël au prix fort. D’autant que Tsahal n’est plus ce qu’elle était. L’armée israélienne n’est plus invincible. Elle a accumulé les échecs au Liban, à Gaza et aussi, ne loublions pas, en Géorgie.
Vous vivez, on la vu, au Liban, quelle est la situation là bas ?
L’Alliance nationale regroupée autour du Courant patriotique libre de Michel Aoun et du Hezbollah d’Hassan Nasrallah va gagner les prochaines élections, cela ne fait pas de doute, si elles peuvent se tenir librement. La famille Hariri ne survivra que tant que les grandes puissances compteront sur elle pour prélever des impôts et faire payer par le peuple la dette extérieure du Liban, alors même que celle-ci provient pour moitié de l’enrichissement illicite des Hariri. Le criminel de guerre Walid Joumblatt vice-président de l’Internationale socialiste, excusez du peu, ou encore les néo-fascistes comme le tueur pathologique Samir Geagea, vont être lâchés par leurs sponsors. Ces exécuteurs de basses uvres ont perdu leur efficacité et ne sont plus présentables.
Le Tribunal spécial pour le Liban chargée dinstruire laffaire Hariri et divers assassinats politiques va soit se faire oublier, soit donner lieu à un coup de théâtre. Il a été conçu comme une machine de guerre pour accuser la Syrie, la placer au ban de la communauté internationale et la désigner comme cible militaire. Je sais que des éléments nouveaux lui sont parvenus dans les dernières semaines. Ils disculpent la Syrie et placent lArabie Séoudite sur la sellette. Cest à cette aune quil faut apprécier la reprise en main de l’Arabie saoudite par le roi Abdallah et le limogeage des ministres qui ont financé la lutte contre le Hezbollah et le Hamas. Pour revenir aux élections législatives libanaises de juin, la question est de savoir si lon soriente vers une victoire de la Résistance à 55 ou à 70 %. Cela dépendra essentiellement de lapparition ou non dune nouvelle force chrétienne de division et de diversion autour du président Sleimane. En définitive, les collaborateurs des États-Unis et d’Israël négocieront peut-être un compromis tant qu’ils sont en position de le faire. On se dirigerait alors vers la désignation d’un milliardaire comme Premier ministre (Saad Hariri ou un autre), mais à la tête d’un gouvernement entièrement contrôlé par la Résistance nationale. Ce serait une formule très orientale : les honneurs et la lumière pour les perdants, tandis que le vrai pouvoir resterait dans l’ombre. L’intérêt de cette solution serait de déligitimer toute intervention militaire contre le Liban.
Vous êtes désormais très connu en Russie, où vous avez rassemblé près de 30 millions de téléspectateurs à loccasion dune émission sur le 11 septembre. Comment appréciez-vous la situation de la Russie ?
Paradoxalement, malgré la victoire militaire et diplomatique en Géorgie, la Russie traverse une passe difficile. Après la guerre du Caucase, les banques anglo-saxonnes ont encouragé les oligarques à punir Moscou en déplaçant leurs capitaux vers l’Ouest. Puis, les Anglo-Saxons ont poussé les dirigeants ukrainiens à trahir leur intérêt national et à couper les gazoducs lors des négociations sur les prix. Le Kremlin, qui croyait être maître du jeu et avoir l’initiative de ces coupures, s’est fait piéger. La perte de deux mois de chiffre daffaire a dévoré les réserves monétaires. Le tout a provoqué une chute affolante du rouble alors que la crise mondiale fait baisser le prix des matières premières et donc les revenus de la Russie.
Medvedev et Poutine ont évalué cette situation de faiblesse avec beaucoup de sang-froid. Ils connaissent les atouts dont ils disposent, notamment la supériorité technologique de leur industrie d’armement sur celle des États-Unis. Ils sont convaincus que les États-Unis ne se relèveront pas de la crise, mais se disloqueront à moyen terme comme le Pacte de Varsovie et l’URSS dans les années 89-91. Ils espèrent donc inverser les rôles. Malgré la période de vaches maigres, ils équipent leurs armées avec les nouveaux matériels, et ils attendent sans broncher l’effondrement de l’Ouest. Publiquement ou en sous-main selon les cas, ils équipent tous les adversaires des États-Unis des dernières armes disponibles, du Proche-Orient que j’ai évoqué tout à l’heure au Venezuela. Économiquement, ils ont fait le choix de construire des voies commerciales vers la Chine, tout autant que vers l’Europe occidentale, dont ils observent avec regret l’asservissement obstiné aux Anglo-Saxons.
Cette situation peut avoir dimportantes conséquences au plan interne, où saffrontent lancienne et la nouvelle génération. Les anciens ont un fort tropisme américain, quand les jeunes affichent un patriotisme décomplexé. Paradoxalement, les élites issues de Saint-Petersbourg sont historiquement favorables à un arrimage européen de la Russie, au contraire des Moscovites dont la vision est plus eurasiatique. Or Poutine et Medvedev, tous deux de Saint-Petersbourg, partagent cette vision eurasiatique. Ils rêvent la Russie en protecteur de l’Islam et l’ont faite entrer, comme observatrice, à l’Organisation de la conférence islamique. Tout en valorisant le Patriarcat orthodoxe, ils ont placé des musulmans à de nombreux postes à haute responsabilité le contraste avec la France est flagrant. Même si le traumatisme du démantèlement de la Yougoslavie et des deux guerres de Tchétchénie reste fort et que la vague de racisme qui s’en est suivie n’est toujours pas maîtrisée, la Russie a fait le choix de la civilisation et pris le chemin de la synthèse entre l’Europe et l’Asie.
Si la Russie parvient à traverser les toutes prochaines années de graves turbulences internationales sans être trop affectée, elle se retrouvera en position d’arbitre dans un monde multipolaire.
Continuons cet intéressant tour du monde géopolitique avec la Chine
Je minterroge sur leur stratégie. Pourquoi ces achats massifs de bons du Trésor US ? Pékin a pris l’initiative d’un rapprochement avec Moscou à travers l’Organisation de coopération de Shanghai. Beaucoup de contentieux ont été soldés. En retour, les Russes ont accepté de vendre de l’énergie à un tarif préférentiel aux Chinois et demandé un contrôle plus strict de l’émigration chinoise en Sibérie. La logique aurait voulu que les deux grands se renforcent multuellement en refusant le dollar comme monnaie d’échange international. Mais Pékin répugne à choisir son camp et ne veut pas froisser Washington. Les Chinois mènent une stratégie douce de renforcement de leurs alliances tous azimuts. Cela me paraît un peu étrange, car cela pourrait leur couter cher. Les USA pourraient les emporter dans leur effondrement prévisible.
Au passage, permettez-moi de dire mon agacement face à la stupide dénonciation des violations des Droits de l’homme en Chine. Ils sont sans aucun doute possible beaucoup mieux respectés par Pékin que par Washingtonce qui n’est pas une excuse pour ne pas s’améliorer, mais relativise ces accusations. Et qu’on arête de dire que le Tibet a été annexé par la Chine en 56, alors qu’il a été repris par les communistes chinois aux Chinois de Tchang Kaï-Chek.
Un mot sur lAmérique du Sud avant de revenir à la France ?
Au-delà de la tendance à lunification, des stratégies se sont affirmées face à l’impérialisme. Mais laffaiblissement, en attendant plus, des États-Unis crée une nouvelle situation et peut inciter certains à rebattre leurs cartes. La protection des économies nationales revient au premier plan des préoccupations. Paradoxalement, les États qui souffrent de sanctions sont mieux armés pour résister à la crise. Cest notamment le cas de Cuba, du Vénézuela, de la Bolivie ou de lÉquateur comme cest le cas de la Syrie et de lIran au Proche-Orient. Gageons que nouvelles institutions nationales vont se développer, parallèlement à la Banque du Sud. Cest la revanche de lHistoire.
La France enfin, ou plus exactement la France de Sarkozy
La France est une vieille nation que l’on ne peut manuvrer en tous sens. Elle a un passé glorieux et s’identifie à un idéal. Souvent elle s’en écarte, mais toujours elle y revient. Elle traverse aujourd’hui une mauvaise période car elle est gouvernée par le « parti de l’étranger ». Ses dirigeants font le mauvais choix, dans la plus mauvaise période. Ils ont décidé de placer les armées sous le commandement de l’OTAN, concrètement sous celui du général Banz Craddock, le criminel qui créa le centre de torture de Guantanamo. Et cette trahison, ils l’ont décidée au moment où les États-Unis s’enfoncent dans la crise. Ils placent la France à la remorque d’un bateau qui sombre au risque de l’entraîner dans son naufrage.
Leur servilité ne les pousse pas uniquement à vassaliser les armées, mais aussi à transformer en profondeur la société française pour la cloner sur le « modèle » américain. Cest vrai dans le domaine économique, avec la remise en cause des services publics, mais également dans les domaines de la justice ou de léducation, de la discrimination positive et jen passe.
Sarkozy nest ni de droite ni de gauche, il imite les yankees.
Comme je l’ai expliqué de manière détaillée dans un dossier du magazine russe Profile, il satisfait trois forces : les Anglo-Saxons, la mafia et la banque Rothschild. Ces gens sont conscients depuis plusieurs années de l’essoufflement des États-Unis et pensent garantir le pouvoir de l’oligarchie financière globale en rééquilibrant l’Empire : il aurait deux piliers, un états-unien et un européen, tandis que le Royaume-Uni en serait la charnière. C’est ce projet que sert Nicolas Sarkozy depuis son élection. C’est lui qui l’a conduit à casser le couple franco-allemand et à se rapprocher des Anglais, puis qui l’a conduit à proposer diverses réorganisations de l’Union européenne, notamment la création d’un gouvernement économique. Ceci aura pour conséquence de nous rendre beaucoup plus vulnérables aux convulsions US.
Pourtant, la France est toujours attendue, et pas seulement dans le monde francophone. Nous sommes ce pays hors norme qui a proclamé la souveraineté populaire. On sous-estime totalement en France le degré de ridicule de Nicolas Sarkozy et de sa clique aux yeux du reste du monde. Sarkozy apparaît comme un agité vantard, un instable bourré de tics, jouant la mouche du coche dans tous les conflits internationaux possibles, et servant à ses frais de poisson-pilote aux changements d’humeur de Washington.
Reconstruire une alternative prendra hélas du temps, mais ce n’est pas une raison pour y renoncer.
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