Père Iclès
11/03/2009
Ce que je trouve passionnant c’est que Freeman, rompant l’omerta qui est d’usage dans son milieu, semble en fait en appeler à l’opinion publique, c’est à dire dérive l’attaque du lobby vers la totalité de la population US qui s’est pour ainsi dire exprimée à travers la volonté de son président de nommer Freeman à ce poste.
Il est évident que ce qu’il a voulu provoquer c’est l’émergence d’un sentiment “anti-lobby” qui est d’ailleurs sans doute déjà présent de façon diffuse depuis quelques années.
Les néoconservateurs et d’une façon générale les républicains ne vont pas manquer de tenter d’évaluer jusqu’à quel point leur soutien au lobby est bénéfique pour leur carrière et ce sera peut-être l’occasion d’observer quelques retournements de vestes.
Stephane Eybert
11/03/2009
Emmanuel Todd nous offre une belle description de notre societe occidentale dans son dernier ouvrage “Apres la democratie”.
Ce qui n’est pas surprenant de sa part, lui qui avait annonce la chute de l’URSS puis celle des USA.
Mais cette vile et barbare notion de peuples, croyances et coutumes, cela peut il s’appliquer a nous homo-globalis-occidentalus ?
jean pierre SIMON
11/03/2009
Francis Lambert
11/03/2009
“Il y a une psychologie de la crise, ou bien la crise est-elle en train de fabriquer sa psychologie. On le trouve chez ces dirigeants, qui semblent désormais camper sur les terres du pessimisme crépusculaire, ... Elle sinstalle aussi ... chez les citoyens-consommateurs, - ceux qui ne consomment plus, ou qui consomment avec une incroyable pusillanimité, bref qui nont plus confiance”
NB : sans minimiser l’effet de la crise sur la consommation on peut y voir une double dynamique :
1. Cette “croissance négative” (récession ou dépression définissant la seule crise importante, ce terme implique l’adhésion à une croissance illimitée et restaurée via des marchés aussi déficients que mals régulés ... un capitalisme caricatural).
L’Argentine est le paradigme de cette croissance négative : elle n’est plus que l’ombre de sa puissance. C’est la voie élue et réélue de nos Nations qui s’acharnent à grand coups de dettes. Pensons au déclassement séculaire de l’europe des Nations et à celui en cours des USA.
2. la croissance durable (par une répartition plus juste de la production-consommation régulée par l’écologie notamment) où le consensus remplace la puissance.
Le point à souligner est que la “croissance durable” existe de plus en plus dans les consciences et même les faits ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Économie_du_développement ). C’est une autre confiance et même un regain de confiance face à l’ampleur du défi. Il ne faut surtout pas ajouter l’effet de sa maîtrise à la crise. C’est au contraire sa solution. Une part de la “croissance négative” attribuée à la crise est en fait un signal positif : les gaspillages diminuent ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Obsolescence_programmée par exemple).
La conversion des psychologies sera aussi longue que difficile.
C’est un long changement de civilisation (Objectifs du millénaire pour le développement http://www.un.org/french/millenniumgoals/fiche1.htm ).
Ce troisième millénaire en marque un repère à l’échelle de l’holocène ? ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Holocène ).
La crise, elle, ne marque que l’échec de la contre-révolution néoclassique ou du “néolibéralisme triomphant”. Et cela en à peine un quart de siècle !
“La “mort” de léconomie du développement nétait pas seulement un changement de paradigme universitaire. Elle fut officiellement confirmée par le gouvernement américain. Lhebdomadaire Newsweek daté du 13 mai 1985 rapporte les propos sans appel du représentant américain auprès de la Banque asiatique de développement : “Les Etats-Unis ont complètement rejeté lidée quune chose comme «léconomie du développement» puisse exister.” Le néolibéralisme triomphant, sûr de la marche à suivre, ne laissait pas de place à une connaissance spécialisée dans les problèmes de développement. Les organisations financières internationales firent écho au retentissant “il ny a pas dalternative” de Margaret Thatcher en mettant au point un paquet de mesures politiques applicables à toutes les économies.” http://www.unrisd.org/unrisd/website/newsview.nsf/0/154BDB05902D3BD9C1256BEC003EFAEB?OpenDocument
La croissance durable n’est pas une “évolution”, ni une “révolution” ... ces péripéties deviennent insensées.
Maintenant on constate que c’est la planète qui s’impose et décide en nous insignifiant dans l’immensité qui nous échappe.
En tenir de plus en plus compte devient la seule chose sensée. Mais est-ce notre nature ?
eric b
11/03/2009
, au niveau du “lobby”, est que tout se passe et se “résout” maintenant sur le plus court des court-termes avec en fond un déni de plus en plus hallucinant du réel…
Là comme ailleurs : auto-primes des banquiers 2 jours avant la faillite, politiques environnementales à reculons, etc…
Langue de bois et contradictions partout, à chaque minute…
Ce qui se passe en ce moment ressemble tout à la fois à la politique de la terre brulée et au sauve-qui-peut général…
Fin du Titanic ?... Après moi le déluge ?...
Les hommes (et les grandes structures) de pouvoir DOIVENT retrouver le sens des proportions…
Celui de la nature, avec ses divines harmonies et son temps long…
Stephane Eybert
11/03/2009
On se croirait presque dans le Globalia de Jean-Christophe Ruffin.
Père Iclès
11/03/2009
“$1.4 billion package designed to provide equipment, training and other assistance to the Mexican armed forces.”
Rololo… Mais avec ça les troupes mexicaines vont devenir invincibles (comme l’armée US). Les cartels de la drogue sont faits comme des rats (comme les talibans).
Dominique Larchey-Wendling
10/03/2009
Ca n’a pas chômé du côté du Lobby ....
Francis Lambert
10/03/2009
http://en.wikipedia.org/wiki/Gloria_Gaynor
http://www.lyricsdomain.com/7/gloria_gaynor/i_will_survive.html
... cette magnifique invocation au pouvoir salvateur de l’espérance dans l’adversité et le désarroi pourrait très bien faire office d’hymne officiel des marchés ... de matières premières en général ... du pétrole au blé en passant par le zinc, voient leurs cours très clairement se stabiliser depuis quelques semaines. Par-delà toute analyse, la poursuite du rebond, hautement lyrique, des coûts du fret international atteste à n’en pas douter d’une inflexion positive, aussi légère fût-elle, de la demande mondiale de matières premières.
Alors, coup de pied au fond de la piscine ou simple rebond de marché baissier, il est encore bien trop tôt pour le dire…
Incidemment, on notera que la sortie de la chanson de Gloria Gaynor a précédé de peu la révolution iranienne, synonyme de deuxième choc pétrolier ; rappelons que le prix du baril a flirté en 1979 avec la zone des 40 dollars, soit plus ou moins les niveaux actuels, mais en dollars de l’époque… En prenant en compte l’inflation, cela représente une centaine de dollars d’aujourd’hui… il semblerait, toutes choses égales par ailleurs, que les gens geignaient tout de même moins à l’époque…
En clair et sans décodeur, est-ce la crise qui provoque la sinistrose actuelle ou plutôt désormais l’inverse ?
Extraits de http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=7696dad2aa461e2cf89c4a7c7ba2e07a
par Stéphane de la Serre, du style dans l’analyse
( NB : Est-ce la crise qui provoque la sinistrose actuelle ou plutôt désormais l’inverse ?
La psychologie accentue effectivement les errances cycliques des marchés. “Errances” pour résumer les défauts et manipulations de ceux ci. Cependant il y a des tendances de fond, à l’oeuvre depuis longtemps et qui émergent de plus en plus à notre conscience.
Plus gravement encore ces tendances semblent converger.
Les marges de manoeuvre sont elles encore à l’échelle des générations : la nôtre peut elle toujours “s’en foutre” ?
En plus de la longue dérive des marchés, nous constatons : les coûts écologiques (holocène : l’humanité en premier acteur de cette ère géologique), la déplétion des ressources (notamment l’agriculture) aggravée par l’explosion de population, population qui globalise l’explosion de la demande, la globalisation avec ses délocalisations de production et transferts de richesses, les révolutions scientifiques et culturelles continues, le retour des pandémies, etc.
La sinistrose a bien des bases structurelles, elle est là pour durer et aggraver les crises.
Comment peut on imaginer que le retour à la confusion des Nations du millénaire précédent sera la “solution unique” d’un futur si différent ? )
Jean-Paul Baquiast
10/03/2009
J’admets volontiers que Dedefensa voyait juste en pensant qu’Obama était non seulement animé d’une volonté de réforme en profondeur, mais qu’il réussirait à engager certaines de ses réformes - par exemple à l’égard de la politique étrangère et du Pentagone. D’autres, dont j’étais, pensaient que dès le début, l’homme serait bloqué par les intérêts très puissants qui veulent continuer comme avant (business as usual) et qui se servent d’Obama pour amuser la galerie. Apparemment nous nous trompions.
Mais, à supposer qu’Obama soit comme le dit DD une sorte de Foch, ces intérêts ne vont pas renoncer à le stopper. On peut envisager un nouveau 11 sept., un attentat contre lui ou autres évènements.
Mais je me demande si une façon plus subtile ne consisterait pas à laisser se développer l’embrouillamini de la crise bien décrit par un texte envoyé par un lecteur de ce site: http://www.321gold.com/editorials/denninger/denninger030909.html
Comme le prévoit Denninger, un tel paroxysme déboucherait sur une guerre civile, aux Etats-Unis et chez les satellites que nous sommes, avec militarisation poussée de la société...un rêve pour le MIC.
Franck du Faubourg
10/03/2009
Merci Christian Steiner de votre post!
Dans ce fratras d’interrogations surnage toujours l’idée de complot des “puissants du jour”
On serait tenté de répondre: bien sûr qu’il y a des complots!
Il y en a mème potentiellement à tous les étages; ma concierge complote avec le boulanger d’à coté contre le voisin qui fait du bruit le soir en rentrant trop tard chez lui, le serrurier machin complote avec l’inspecteur des impots pour faire passer une déduction fiscale, le député intel complote avec le banquier Truc-much pour bénéficier d’un crédit à taux zéro pour financer son projet.., et le gouvernement du Crazyland complote avec Halliburton-ou Monsanto- pour se faire remplir en douce des comptes bancaires, en laissant passer une loi X autorisant ces derniers à sévir…
“Vieux comme le monde”
Il est surprenant de considérer “l’américanisme” ou l’“anglo-saxonisme” indépendemment de l’aspect financier. car la puissance anglo-US est directement liée à ça. Formellement depuis 1694. Avec la naissance de la banque d’Angleterre.
Le Pouvoir est l’Argent. L’Argent sans complots?
C’est de l’angélisme!
thierry .
09/03/2009
Bonjour,
en effet.
Mais c’est peut-être aussi une illustration du stade actuel des USA dans leur condition impériale : le dernier, la dissolution.
Celà correspond à la période où la capitale perd sa puissance de centre conquérant et maître de la périphérie pour devenir elle-même la proie des barons des marches, et donc le seul enjeu et champs de bataille qui compte, entre des intervenants étrangers qui n’ont plus rien à voir avec les peuples à l’origine de l’empire.
Deux issues possible : l’instauration d’une nouvelle dynastie forte qui puisse recentraliser et renouveler autour d’elle cet empire, mais en le transformant profondément, ou la chute et la désintégration.
Là aussi, après toute la propagande qui a été faîte sur la menace du terrorisme extérieur, il est profondément amusant de voir aujourd’hui le gouvernement américain lutter, dos au mur, pour tenter de sauvegarder sa propre souveraineté contre les lobbies qui le gangrènent !
Les termites, toujours ...
C’est Mme Carrère d’Encausse -si notre mémoire est bonne- qui avait, à propos de la Russie, relevé ceci : la constitution de l’URSS, réglant les rapports entre les peuples qui la constituaient, reconnaissait et respectait -en théorie!- l’identité de ces peuples, et leur définissait des droits précis, y compris la sécession.
A tous, sauf un : les Russes eux-même, qui se retrouvaient les grands perdants de l’affaire, leur identité assimilée de fait à celle de l’URSS.
C’est, paraît-il, une des raisons principales qui auraient porté un Boris Eltsine au pouvoir : le ras-le-bol d’une grande proportion de ces Russes qui en avaient assez de servir un ensemble qui leur était de plus en plus étranger.
De même, au delà de la vision de ROW comme simple environnement économique, fournisseurs et clients des USA, l’affrontement entre deux alternatives semble aujourd’hui se préciser :
Soit “l’Amérique aux Américains” et à leur bénéfice propre, soit “l’Amérique instrument” d’une Globalisation souveraine qui serait le prolongement de l’Empire américaniste mondial, et se réaliserait au détriment des Américains comme des autres peuples.
Or si Mr Obama semble incarner et servir la première voie, il est clair que c’est la deuxième qui a le vent en poupe depuis des décennies, portée par tous les pouvoirs et intérêts économiques américanistes et occidentaux.
On cherche désespérément où “Mr President” pourrait trouver la puissance d’enrayer un mouvement en marche depuis soixante ans, sinon un siècle et demi. Mais qui sert-il, au fond, et qui est donc derrière lui ?
La question reste ouverte ...
Cordialement Thierry
Francis Lambert
09/03/2009
A propos d’imagination courte, mais plaçons ceci dans la convergence des crises.
Rapidement résumé et traduit de http://www.marketoracle.co.uk/Article8768.html
par Eric deCarbonnel de http://www.marketskeptics.com
Cartes 1 La production agricole en 2006
2 Le même avec les “régions asséchées” : China, Australia, Africa, South America, ou les USA
La Chine combat déjà l’hyperinflation, une sécheresse record s’ajoute aux difficultés. (Elle produit 18% des céréales mondiales.)
L’Australie connait une sécheresse perdurant depuis 2004, 41% de son agriculture souffre de la pire sécheresse en 117 ans. Le fleuve Murray ne coule plus, des lacs sont évaporés, des marécages toxiques se créent. Bizarrement on ne médiatise ces problèmes qu’à propos de l’Australie.
La Californie connait sa pire sécheresse de l’histoire. Le Texas y arrive. Le bétail meurt sur pied. Voir la carte : toute la moitié sud des USA.
L’Argentine connait sa pire sécheresse depuis 50 ans.
L’Afrique est en face des restrictions et de la famine.
Le Moyen-orient et l’asie centrale également.
Conjoncture aggravante :
- la Nina (effet météorologique mondial) aura une influence négative en 2009
- la crise du crédit
- les bas prix fin 2008 ont découragé l’ensemencement aux USA et au Canada. (ma NB : bravo “l’allocation optimum des marchés”)
- la production européenne baissera de 10-15% (plantation tardive, appauvrissement des sols, pluies légères ...)
- les stocks ont baissés ces dernières années avec, surtout, l’angoissante disparition des 60 millions tonnes de céréales chinoises
2002-2005: 47.4 million tons ; 2007: 37.6 million tons ; 2008: 27.4 million tons
- (ma NB : les spéculateurs redécupleront le désastre comme dans un passé récent ... que font nos inénarrables Nations “riches” ?)
Crise alimentaire globale :
La chute de production est de 20 à 40%. Les Nations productrices réduisent leurs exportations. Les prix vont exploser. Les pauvres mourront en masse.
Le débat sur la déflation devrait cesser maintenant :
La demande agricole est relativement indépendante des cycles économiques (au moins du pétrole et de l’acier ... ma NB : quoique les carburants agricoles !). Les prix augmentent déjà et DOIVENT AUGMENTER pour encourager d’urgence la production.
Hausse compétitive des devises :
les dévaluations prédites en plus de la déflation aumenteraient l’intérêt des exportations agricoles. Dans ce contexte de demande exacerbée c’est plutôt des hausses compétitives qui risquent de se produire. La hausse de sa devise est la méthode la plus rapide pour une Nation de controler ses prix alimentaires dans la compétition mondiale. (le dollar surévalué a ainsi permis à l’Amérique d’engloutir 25% du pétrole mondial pour ses 4% de la population mondiale.)
Si la Chine utilise ses réserves de dollar son énorme population engloutirait de la même manière la production mondiale ... de nourriture.
Donc quand la Chine réévaluera son Yuan, sa demande augmentera et les prix mondiaux exploseront. Rien ne peut provoquer autant d’émeutes dans le monde que des pénuries de nourriture. Il sera vital pour les Nations d’asie, d’europe, d’amérique, du moyen-orient etc de réévaluer leurs devises pour acquérir une plus grande part de nourriture. La boucle des hausses compétitive sera lancée.
Face à ces réévaluations compétitive il n’est pas bon d’être la devise de réserve du monde. Le dollar survivra difficilement aux ventes massives des banques centrales pour acheter de la nourriture aux meilleurs prix en réévaluant leurs monnaies.
Stephane Eybert
08/03/2009
Franck du Faubourg
08/03/2009
Il y a évidemment beaucoup de “buzz” question crise financière, donc in fine économique, ces temps-ci
Les lectures récentes sont cataclysmiques:
le n° 32 du GEAB est très noir, et la tribune.fr s’est mème fendue d’un papier à ce propos:
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20090227trib000349105/exclusif-quel-est-ce-think-tank-qui-affole-les-dirigeants-du-monde-entier-.html
Karl Denninger:
http://www.321gold.com/editorials/denninger/denninger030909.html
(Denninger a un site:http://market-ticker.denninger.net/)
ce texte est aussi mis en perspective sur youtube, faisant le rapport avec 1929/1932:
http://www.youtube.com/watch?v=eL_45FbBpPE
Il faut admettre que les chiffres qu’on peut lire , concernant l’ épaisseur de la bulle de dette à effacer- en y incluant les paquets de contrats de dérivées, CDS ou autres titrisations- en regard de la base monétaire existante, donne le vertige: à peu près 800 000 milliards de dollars pour 40 000 milliards de PIB annuel ds le monde (chiffre à diviser par 3 ou 4 en y excluant la partie financière). Le système ne tiendra pas en l’état, n’est absolument pas sauvable, et les plans de renflouements à coups de (seulement?) centaines de milliards d’euros, ou de dollars, sont une goutte d’eau dans cet océan de dettes..
Psychologiquement, ça n’est pas encore intégré, semble t-il.
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