jc
02/04/2020
Devise pour la Première Démocratie Française (PDF). Unité-Harmonie-Diversité ou Ordre-Harmonie-Équilibre?
J'ai récemment argumenté pour féminiser Caïn le sédentaire (et remasculiniser Abelle la nomade). Encore plus récemment j'ai argumenté pour mettre le chaos du côté de l'Unité: le chaos comme "somme amalgamée" riche de vie "en puissance" dont sortira le monde; et donc, a contrario, le cosmos du côté de la mort, la flèche du temps allant naturellement de la vie vers la mort, donc du chaos vers le cosmos, de l'Unité vers la Diversité.
Si j'ai pris cette position c'est à cause de la citation thomienne de ES p.216 ("Peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée: "Premier selon l'être, dernier selon la génération"."), le commencement de ladite création se situant à l'Être en soi, premier mouvant indifférencié, pour finir par un autre être en soi, cette fois pleinement différencié (et peut-être immortel). Et pour moi le premier mouvant indifférencié ne peut être qu'unité, puisque, justement, il n'est pas différencié.
Je pense que ma position est naturelle, puisque c'est celle que tout un chacun vit de la naissance à la mort: nous naissons à la fécondation de l'oeuf totipotent, et progressons dans la vie de la toute puissance initiale à l'acte final, par rigidification progressive (l'arthrose n'est pas pour les bambins), conformément au point de vue de Guénon.
Où se trouve l'Ordre-Harmonie-Équilibre au cours du cycle d'un Manvantara? Il me saute maintenant aux yeux que c'est à la charnière entre l'âge d'argent et l'âge de bronze, à la fin de l'été de la vie qui est le moment de la plénitude de l'âge adulte, c'est à l'instant où l'on termine l'âge yin-yang pour entrer dans l'âge yang-yin du commencement de la rigidification chère à Guénon. De ce point de vue cette devise est pour plus tard; car nous allons incessamment rentrer dans l'âge d'or.
jc
02/04/2020
BB: "Concevoir un avion de chasse est autrement plus simple que mimer la complexité de la vie, fût-elle réduite à une particule dont on ne sait pas dire s’il s’agit vraiment d’un être vivant."
Je pense que le scientisme actuel tente de mimer le vivant comme il tente de mimer l'intelligence.
Or la moindre des choses, lorsqu'on veut tenter d'être scientifique -et non scientiste-, c'est de délimiter son objet d'étude. Donc d'abord définir le vivant, et d'abord définir l'intelligence. Ce qui n'a visiblement pas été fait dans aucun des deux cas par le scientisme-Système qui n'imite pas, qui ne mime pas, mais qui ne fait que singer le vivant et l'intelligent. Et on arrive à des situations ubuesques où des brevets sont pris pour breveter l'intelligent et le vivant (Monsanto-Bayer, etc.), avec grasses royalties à la clef, bien entendu.
En ce qui concerne l'intelligence, Thom a proposé une définition qui montre la difficulté du problème de la définition du vivant: "L'intelligence est la capacité de s'identifier à autre chose, à autrui.", car, justement, nous sommes des êtres vivants. Il précise ci-après sa position, en montrant le fossé entre le scientisme actuel et la science telle qu'il la conçoit¹ (et moi aussi, maintenant):
"Le dédain pour la théorie qui se manifeste dans les milieux d'expérimentateurs a sa source dans l'attitude analytique-réductionniste ; or
pour découvrir la bonne stratégie, il faut s'identifier à l'un des facteurs permanents du système. Il faut en quelque sorte entrer « dans sa peau ». Il s'agit là presque d'une identification amoureuse. Or comment pourrait-on aimer ce qu'on a, préalablement, cassé de manière irréversible ?
Toute la science moderne est ainsi fondée sur le postulat de l'imbécillité des choses."
Thom laisse entendre à plusieurs reprises qu'une définition de la vie est envisageable, comme par exemple ici:
"(...) l'animé sait exploiter les régularités naturelles pour stabiliser des connexions qui dans le monde inanimé seraient accidentelles, non génériques. Il y a donc là (en principe) une possibilité formelle de caractériser l'état de vie, problème qui jusqu'à présent a défié la pensée
biologique. (ES, p. 222)."
Je me demande si la capacité qu'a eu Alain Aspect de piéger des particules élémentaires n'est pas signe d'une intelligence "à la Thom", analogue à celle d'un trappeur qui sait comment piéger son gibier. Pour moi -et sans doute pour Thom, bien que je n'ai vu nulle part l'écrire-, le pli, la plus simple des catastrophes élémentaires thomiennes, simule correctement un être vivant rudimentaire, qui ne peut se défendre qu'en se cachant², mais qui n'est pas mort, inerte, puisqu'il peut se cacher. (Quant à sa reproductibilité, caractéristique du vivant, elle est spontanée, car les singularités structurellement stables les plus simples comme le pli sont aussi les premières à émerger du chaos et à s'auto-organiser.)
BB: "Le véritable complot de l’engeance parasite qui dirige le monde c’est son aptitude à transformer ses appétits prédateurs illimités en suicide pour l’humanité."
Que fait-on dans les laboratoires P4, celui de Wuhan en particulier, développé récemment avec l'aide française³?
"Notre" contre-civilisation triomphante et progressiste a beaucoup daubé sur les sociétés dites par elle primitives. Aussi je termine par une citation du livre "Cher amour" (p.40) de Bernard Giraudeau, qui me semble illustrer assez parfaitement ce qu'est l'intelligence "à la Thom":
"Il y a peu, une équipe de recherche plus hardie a voulu en savoir plus sur la pharmacopée amazonienne. Ils ont demandé aux shamans comment ils pouvaient reconnaître la bonne plante sans l'expérimenter sur les hommes et faire quelques dégâts. Les shamans ont répondu: on n'a pas besoin de tuer les animaux pour savoir si une herbe ou une racine est efficace. Alors comment faites-vous? Nous nous asseyons devant la plante choisie, en silence, le temps nécessaire, et elle nous parle. Les chercheurs sont repartis marris."
¹: En particulier sa conception des mathématiques (et de la raison de ses dérives scientistes). Pour Thom "c'est l'intelligible du réel qui sans cesse recrée l'intelligible mathématique." ,citation plus complète ci-après:
"De même que le sens d'un concept pourrait se définir par la totalité de ses mécanismes de régulation (images analogiques des mécanismes de régulation de l'être référé), de même le sens d'un être mathématique pourrait se définir par sa place dans l'échelle des êtres mathématiques, la totalité des dégradations sémantiques qu'il peut encore subir avant de s'éteindre dans l'insignifiance. C'est la malédiction foncière des
mathématiques (comme peut-être de toute science) qu'elle ne peut se construire qu'en tuant ses objets. Seul un retour périodique aux sources,
une confrontation avec les applications expérimentales, ou avec les problèmes fondamentaux de l'être (la génération implicite qui sépare le
sujet de l'objet) la sauve de l'inéluctable suicide. C'est en cherchant à conférer un sens aux choses que la mathématique découvre son propre
sens ; c'est l'intelligible du réel qui sans cesse recrée l'intelligible mathématique."
²: Thom associe à la catastrophe pli un être qui ne peut qu'apparaître ou disparaître (tout en étant…).
³: https://www.francetvinfo.fr/sante/decouverte-scientifique/chine-nouvelle-etape-pour-le-premier-laboratoire-p4_2070431.html
jc
01/04/2020
Je n'ai pas d'idées bien fixées pour développer cette analogie. Car je ne serais pas étonné qu'il y ait analogie, c'est ma citation thomienne favorite qui me le chuchotte: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés."
Angoisse existentielle (paranoïa?) dans les deux cas?
jc
01/04/2020
PhG: "Non, je ne perçois pas la chose de cette façon (complot spécifique), mais bien comme le réflexe d’une psychologie américaniste conditionnée par la perception, d’une puissance extraordinaire jusqu’au conditionnement de la vertu même, du simulacre a-historique d’une Amérique exceptionnaliste, guettée depuis son origine par ses très nombreux “ennemis” jaloux et envieux, qui veulent sa destruction."
« La paranoïa est l'unique réponse à l'angoisse existentielle » dit Thom. « Cela me retient, cela me retient » répond Lacan.
Et, de tout le repas, c'est tout ce qu'il m'a dit, précise Thom en souriant.
PhG: "Refrain: "Si la destruction devait un jour nous atteindre, nous devrions en être nous-mêmes les premiers et les ultimes artisans. En tant que nation d’hommes libres, nous devons éternellement survivre, ou mourir en nous suicidant."
Thom associe le suicide à la catastrophe "queue d'aronde"².
¹: https://www.maths.ed.ac.uk/~v1ranick/papers/thom/data/citations.pdf (p.88)
²: Cf. "Topologie et linguistique", MMM (ed. 1974 p.165)
jc
31/03/2020
PHP: " ... c’est le principe de réalité qui est entièrement annexé, gobé, avalé par le principe de plaisir."
L'affectivité a mauvaise presse. Elle a un côté animal, bestial, qui ne peut seoir à l'homme, cet animal supérieur doué de raison. Il suffit de lire le début de la préface de la deuxième édition de sa "Critique de la raison pure" pour mesurer la suffisance -l'hubris?- de la position de Kant:
"La raison, tenant d’une main ses principes, qui seuls peuvent donner valeur de lois à des phénomènes concordants, et de l’autre l’expérimentation qu’elle a conçue d’après ceux-ci, doit s’approcher de la nature, certes pour être instruite par elle, mais non toutefois comme un élève, prêt à entendre tout ce que le maître veut, mais en la qualité d’un juge en exercice, qui contraint les témoins à répondre aux questions qu’il leur soumet."
PhG, dans son article du même jour "Covid-19; "à prendre avec des pincettes", cite Mircea Marghescu:
"L’“homme nouveau”, ou “homme moderne”, c’est l’homme dont la conscience a pris le pas sur le reste et décidera “de façon impérative dans quel sens et de quelle façon vont aller ses actes et sa vie”, et donc qui soumet la “nature du monde” dont il tend de plus en plus à douter de sa pertinence sinon de son existence, au jugement triomphal de sa conscience.".
Rien de changé, donc, ou presque, sous le soleil du XXIème siècle: seul un léger glissement sémantique, la raison kantienne étant devenue conscience.
Je pense que l'affectivité a eu mauvaise presse chez PhG. Jusqu'à ce qu'un lecteur lui fasse remarquer que ce qu'il pensait être de l'affectivité n'en était en fait pas. Et PhG de créer le néologisme d'affectivisme¹ et de s'y tenir. L'affectivisme est une déviance de l'affectivité comme le virtualisme est une déviance de la saine imagination. À force de matraquage médiatique, à force de conditionnements pavloviens déviants perpétuellement renforcés, les médias mainstream à la solde du Système arrivent à véritablement conditionner l'homo economicus, l'homo politicus, voire l'homo scientificus (Darwin…) dans la voie servant les intérêts de leurs maîtres; il y a un économiquement correct, un politiquement correct, un scientifiquement correct que le citoyen de base est tenu de respecter: l'affectivité naturelle de l'homme de la rue a été détournée en affectivité artificielle, en affectivisme.
Avant d'être des humains nous sommes avant tout des animaux mus par l'affectivité: faim, peur, amour; on retrouve ici deux des trois ingrédients du titre de l'article de PhP. Pour Thom -et aussi pour Lupasco, je l'ai découvert tout récemment- c'est essentiellement l'affectivité qui nous meut. Plus précisément c'est l'affectivité qui déforme la structure de régulation de notre organisme en la compliquant, d'autant plus intensément que la faim qui nous attire vers la proie, la peur qui nous fait fuir le prédateur, ou l'attirance sexuelle sont elles-mêmes intenses. Et c'est, selon Thom, c'est cette complication qui permet à l'animal (dont l'homme) de trouver la ressource qui lui permet de se surpasser momentanément (ça consomme de l'énergie!) pour arriver à ses fins.
À ce propos il y a à la toute fin de SSM une phrase qui m'a toujours intriguée parce que jugée par moi prophétique: " ... au coeur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces naturelles existent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire." Une sorte de "le ciel t'aidera lorsque ce deviendra nécessaire". Or il me semble que nous sommes à une époque où il devient nécessaire de nous sortir de l'impasse dans laquelle "notre" contre-civilisation nous a mis. Un citoyen lambda sortira-t-il du rang, qui aura la faculté de se surpasser pour devenir momentanément un Moïse des temps modernes? Je me demande si ce n'est pas ce genre de chose dont Grothendieck nous parle dans "La clef des songes", sous-titré "Dialogue avec le bon Dieu".
Thom décrit avec précision le fonctionnement de l'affectivité telle qu'il le conçoit:
"Un darwinien orthodoxe vous dira que seuls survivent les systèmes pour lesquels l'adaptation est suffisamment réalisée… Mais chez les animaux supérieurs, nous savons parfaitement qu'il y a apprentissage par l'affectivité: les choix malheureux conduisent à la douleur, les choix heureux au bien-être. À la sélection par la mort a succédé la sélection par l'affectivité. L'affectivité peut donc être vue comme une rétroaction du flux final ramifié sur la dynamique de commande des préprogrammes. Et je n'ai jamais compris pourquoi ces effets de rétroaction ne pourraient être transmis héréditairement (...), ce que nie la biologie moléculaire classique." (AL, p.159)
¹: https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-laffectivisme-postmoderne
jc
31/03/2020
Je suis (du verbe suivre) PhG lorsqu'il dit "nous serions moins tentés de distinguer un “modèle chinois” en soi, qu’un comportement chinois".
Selon moi le problème est en effet plus profond qu'un simple problème de modèle, c'est effectivement un problème ontologique. Pour prendre une analogie chère à PhG, ce n'est pas un problème de tactique (choix d'un modèle), c'est un problème de stratégie (choix dans la façon de concevoir des modèles).
Plus précisément je vois ça comme une différence fondamentale de comportement logique entre les sociétés extrême-orientales et les sociétés occidentales. Pour moi le fond de l'affaire est que la logique occidentale, celle originellement codifiée par Aristote et progessivement formalisée (G. Boole: The laws of Thought!) pour arriver à une logique moderne très formelle et déconnectée de la logique naturelle, voire du simple bon sens, aboutissant à un véritable décollage sémantique (décollage du signifiant et du signifié, F 35 par exemple).
Je viens de relire la fiche Wikipédia sur la philosophie chinoise, fiche qui donne des indications sur la façon extrême-orientale de penser. Le chinois pense par enchaînements associatifs, il préfère des exemples archétypes pour se représenter un concept, plutôt que nos définitions occidentales alambiquées. Avec ça il avance plus vite et plus sûrement par ces moyens plutôt "cerveau droit", analogiques, que l'occidental, plutôt "cerveau gauche", catalogique, avec sa prétendue rationalité cartésienne.
Je "sens" que la logique quantique (c'est mon dada du moment) est la bonne, que c'est la logique naturelle, la logique du vivant, et que cette "nouvelle" logique fait exploser la logique aristotélicienne et la notion de vérité qui l'accompagne (cf. le chat de Schrödinger ou celui de Thom), et force à renouer avec des logiques plus anciennes comme celle de Héraclite (qui ne craignait pas l'oxymore). Et je "sens" que cette logique quantique est proche de la logique extrême-orientale.
Commencer, finir, séparer, réunir: on comprend tout de suite ce qui se passe, c'est dynamique, ça évolue dans le temps, on peut se mettre dans la peau d'un des actants pour comprendre le problème depuis l'intérieur, etc. Utiliser la logique formelle occidentale actuelle c'est, par exemple typique, remplacer l'idée de séparation par un "ou" logique, et l'idée d'union par un "et", et très souvent, c'est se priver du temps, on perd la dynamique et on s'englue dans le statique; ça donne par exemple comme phrases logiquement équivalentes en logique occidentale: "Il a pris de l'arsenic et il est mort" et "il est mort et il a pris de l'arsenic". Formaliser, c'est rigidifier; pour moi l'évolution moderne de la logique aristotélicienne (déjà pas top au départ car non quantique) est un signe des temps au sens donné par René Guénon.
(On peut voir le désastre de la logique formelle moderne, "à la Tarski", dans la tentative tout-à-fait louable et honnête de Jean Petitot de vouloir rapprocher la morpho-logique thomienne (que je sens proche de l'extrême orientale) et la logique tarskienne: ça n'est pas triste, tout étant déjà dans le titre: "Le hiatus entre le logique et le morphologique"¹.)
Peut-être repenser à ces quelques lignes quand nos autorités nous rebattent les oreilles de protocoles et de processus soi-disant scientifiques pendant que des gens meurent à l'hôpital (et ailleurs…).
Je termine par un exemple "morphologique" qui montre, selon moi, la supériorité de la pensée extrême-orientale sur la pensée occidentale. Que peut dire un penseur occident sur la succession des saisons, sinon que les saisons se succèdent? Un penseur chinois ou coréen associera immédiatement, il me semble, le trigramme "logique" suivant: yin-yin: Hiver, yang-yin: Printemps, yang-yang: Èté, yin-yang: Automne, avec les "catastrophes suivantes aux changements de saison: Hiver-Printemps et Printemps-Èté: disjonction (déploiement); Été-Automne et Automne-Hiver: conjonction (repliement); (On notera la différence avec le modèle du moteur à quatre temps d'un récent commentaire où l'une des quatre catastrophes est fortement marquée (explosion).)
NB: Je ne connais rien à la logique hindoue. Comment gèrent-ils l'épidémie?
¹: http://jeanpetitot.com/ArticlesPDF/Petitot_ThomUrbino.pdf
jc
31/03/2020
Je prolonge ici, en rebondissant (je radote sans doute un peu…) sur la fin d'un commentaire de Patrice Sanchez: "... on ne sait plus du tout ce qui est symbole, parallèle ou comparaison : l'image se présente à vous comme l'expression la plus juste, la plus simple, la plus directe." . Confusion du réel, du symbolique et de l'imaginaire, coïncidence des opposés.
Un métaphusicien étant, comme l'Aristote de sa phusis, un penseur du continu, deux entités distinctes ont toujours pour lui quelque chose qui les sépare et quelque chose qui les réunit. Mais Aristote, également penseur du discret par sa logique, a édicté des principes d'identité et de non contradiction qui font qu'il est impossible de penser le continu avec cette logique, et donc de penser l'oxymore, en particulier l'oxymore absolu, la coïncidence des opposés, et donc de penser le chaos autrement que comme un déchaînement désordonné (alors qu'il faut le voir comme un enchaînement parfaitement ordonné). Cette idée de coïncidence des opposés qui heurte la rationalité moderne est pourtant ancienne¹ et tenace.
Ce problème de coïncidence des opposés, véritablement impensable par un moderne, a brutalement été remis au goût du jour avec l'arrivée de la mécanique quantique, qui pose d'incontournables problèmes d'intelligibilité à ces mêmes modernes. Pour Thom, qui n'a cessé de dénoncer cette inintelligibilité de la MQ, il n'y a qu'une seule solution: changer de logique, changer de rationalité, c'est-à-dire au fond, selon sa jolie formule, changer de déontologie dans l'usage de l'imaginaire. Donner un sens aux oxymores tels que "le chat de Schrödinger est à la fois mort et vivant" ou "le chat affamé de Thom est à la fois prédateur et proie" ou "en véritable démocratie le peuple est à la fois dominant et dominé" n'est possible qu'à ce prix (et pour moi montre que l'effondrement de la civilisation occidentale vient de plus loin que ce que l'on en pense généralement).
L'Unité vu comme la globalisation harmonieuse de tous les oxymores locaux (le mou avec le dur, le chaud avec le froid, etc.)? Comment imaginer la chose? En se donnant une représentation typique (voire archétypique) de la chose et de la façon de résoudre le paradoxe.
Deux esclaves sont enchaînés dans une caverne "à la Platon" , chacun face à son mur, supposés perpendiculaires. L'un voit un carré 2D, l'autre voit un disque 2D dont le diamètre est égal au côté du carré. Est-il possible ou non qu'ils voient le même objet? La réponse est ici positive. À condition de penser à "monter en dimension", ici en 3D, la solution étant un cylindre dont le diamètre est égal à la longueur, orienté et éclairé convenablement. (Depuis que je connais cet exemple -qui traîne dans les bouquins de MQ- je comprends ainsi mieux pourquoi le modèle mathématique de von Neumann de la MQ utilise des espaces de Hilbert.)
Je redis ici que le grand mérite de Lupasco est, à mes yeux, que c'est l'un des tout premiers (dès 1935) à avoir perçu que la logique "quantique" ne concernait pas que l'infiniment petit. ( Cf. le site tiersinclus.fr, qui lui est dédié.)
Qui connaît Stéphane Lupasco? Qui connaît Paul Kammerer? Qui connaît Jean-Pierre Petit? Et, parmi ceux qui les connaissent ou les ont connus, qui fait ou a fait l'effort de les écouter ou de les lire?
¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Coincidentia_oppositorum
jc
31/03/2020
Je propose Unité-Harmonie-Diversité comme devise de la Première Démocratie Française (PDF). Dans une telle circonstance où la République et en train de disparaître et sera peut-être remplacée par la Démocratie, la devise Liberté-Égalité-Fraternité (qui, avec du recul, ne veut pas dire grand'chose) disparaît nécessairement également. Et certains préféreraient peut-être une autre devise, Ordre-Harmonie-Équilibre, par exemple.
Peu importe pour l'instant, ce qui m'intéresse ici c'est le "Harmonie" central, commun aux deux devises, et que je considère comme essentiel (un Liberté-Harmonie-Fraternité aurait peut-être changé le destin de notre agonisante République…).
Le point où je veux en venir est strictement mathématique. Les matheux sont connus pour choisir avec soin leur vocabulaire et, à ma connaissance, le terme "harmonique" n'apparaît qu'en deux occasions:
1. En arithmétique musicale avec la notion de rapport harmonique (qui, mystérieusement pour moi, s'est trouvée s'appliquer puissamment à la géométrie);
2. En analyse¹ avec la notion de fonctions harmoniques (fonctions élémentaires en 1D, car affines puisqu'à dérivée seconde nulle, fonctions qui peuvent être beaucoup plus complexes en plus grande dimension, fonctions à laplacien nul).
Je pense que de nombreux scientifiques modernes diront -comme moi il y a encore peu- que l'équation δu/δt = Δu est l'équation-de-la-chaleur-qui-augmente-l'entropie.
Mais toutes les considérations métaphυsiques² que j'ai développées me conduisent maintenant à mettre en doute cet acquis "fondamental" du XIXème siècle (équation de Fourier).
Cette équation apparaît dans la formulation même du problème de Kac ("Peut-on entendre la forme d'un tambour") dont la solution livrera peut-être les secrets des rapports de Caïn le sédentaire et Abel le nomade (pour moi, l'un des deux est femme -je penche plutôt pour le sédentaire, une femme n'accouchant pas en courant-, il s'agit donc pour moi des secrets des rapports homme-femme). Guénon présente magnifiquement le problème dans le chapitre "Caïn et Abel" de "Le règne de la quantité...":
"... il y a ceci de remarquable, que, parmi les facultés sensibles, la vue a un rapport direct avec l’espace, et l’ouïe avec le temps : les éléments du symbole visuel s’expriment en simultanéité, ceux du symbole sonore en succession ; il s’opère donc dans cet ordre une sorte de renversement des relations que nous avons envisagées précédemment, renversement qui est d’ailleurs nécessaire pour établir un certain équilibre entre les deux principes contraires dont nous avons parlé, et pour maintenir leurs actions respectives dans les limites compatibles avec l’existence humaine normale. Ainsi, les sédentaires créent les arts plastiques (architecture, sculpture, peinture), c’est-à-dire les arts des formes qui se déploient dans l’espace ; les nomades créent les arts phonétiques (musique, poésie), c’est-à-dire les arts des formes qui se déroulent dans le temps ; car, redisons-le encore une fois de plus à cette occasion, tout art, à ses origines, est essentiellement symbolique et rituel, et ce n’est que par une dégénérescence ultérieure, voire même très récente en réalité, qu’il perd ce caractère sacré pour devenir finalement le « jeu » purement profane auquel il se réduit chez nos contemporains."
¹: Terme selon moi très mal choisi, l'analyse au sens des matheux n'étant autre que l'algèbre infinitésimale, la partie analyse se réduisant souvent à couper les cheveux -de section ε comme il se doit- en quatre.
²: Paléologisme qui signale qu'il s'agit de ce qui est au delà de la phusis aristotélicienne et non au delà de la physique moderne.
jc
31/03/2020
C'est un expression que j'ai trouvée bizarre dans le contexte où je l'ai lue (Es pp. 80 et 86). En fouillant sur la toile je me suis aperçu que Thom avait écrit un article mathématique à ce sujet¹: je n'en ai strictement rien compris.
Tout le monde sent que notre société actuelle, voire notre civilisation occidentale, est en cours d'effondrement, qu'elle marche au chaos, voire qu'elle y court, vu l'accélération des évènements crisiques. Et nous voyons ça très négativement, comme un désordre galopant, comme une "augmentation de l'entropie", une entropisation, pour ceux qui ont reçu -mon cas- un formatage scientiste.
Mais la lecture de Thom m'a convaincu qu'il n'en était rien, et que, au contraire, cette marche au chaos est bénéfique, c'est la marche vers la richesse de la vie -par gain de compétence- vers le Tout totipotent qui, une fois atteint, nous permettra de démarrer une nouvelle vie, une nouvelle civilisation qui, à son tour, se terminera comme l'actuelle, par la mort (à moins que nous ne soyons bien sages -et bien amoureux de cette sagesse- et que nous atteignions la sempiternelle immortalité du cosmos).
Précisément c'est la vision de la thomienne carte du sens² et la rumination de sa "tirade de Porphyre" (ES p.216) qui ont abouti à ma position actuelle (que je n'imagine pas évoluer).
Il faut voir cette marche au chaos comme une marche vers l'Unité dont la richesse est d'une ampleur telle qu'elle paraît chaotique à nos maigres sens de "gens d'en bas 3D". Ainsi Unité=Chaos(=Déesse³ toute puissante).
J'ai découvert tout récemment la pensée du philosophe Stéphane Lupasco par le site tiersinclus.fr qui lui est consacré. Pensée que j'ai aussitôt trouvée passionnante parce qu'il a été l'un des premiers à voir que la logique quantique ne devait pas se confiner à l'infiniment petit, mais était la logique qu'on devait utiliser dans la vie de tous les jours, son intuition de base étant que c'était la logique de la vie. Sa logique est dynamique, allant de l'homogénéisation vers l'hétérogénéisation (ce sont les termes qu'il utilise), ou l'inverse. Et il prend comme principe que le sens de la vie est une hétérogénisation parce que, dans son esprit, une homogénéisation est une entropisation (deuxième principe de la thermodynamique) qui conduit alors évidemment à la mort par néantisation.
Non, l'homogénéisation n'est pas une entropisation, c'est ce qu'elle dit être étymologiquement, c'est un retour vers l'Unité génétique,vers les bras de "Mère Nature", vers l'Unité perdue. Dans "La Grâce…"⁴ PhG cite un dénommé Daniel Vouga à propos de Maistre et de Baudelaire:
"Progresser ce n'est pas avancer, ni conquérir, mais revenir et retrouver ... [...] Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l'Unité perdue."
¹: https://www.sciencedirect.com/sdfe/pdf/download/eid/1-s2.0-S0304020808721108/first-page-pdf
²: http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41
³: Déesse et non Dieu parce que le chaos est yin, féminin -et le cosmos yang, masculin
⁴: Je suis convaincu que PhG est, face à la GCES, dans le même état psychologique que le corps médical actuel face au Covid-19: il a certes besoin d'argent pour survivre (et nous sommes le 31 du mois), mais il a surtout -comme le corps médical- besoin de soutien moral. Et j'ai l'intuition (bien entendu haute) que le meilleur soutien moral pour Semper Phi c'est que l'on achète "La Grâce…" et, bien sûr, qu'on le lise.
jc
31/03/2020
1. Villages Astérix.
Je suis de plus en plus profondément convaincu que si l'on veut instaurer une véritable démocratie -mon cas- il faut impliquer les citoyens au niveau le plus bas possible. Ce niveau, après la famille, est le village. Village archétype d'une centaine d'habitants répartis en une quinzaine de familles, chacune de six personnes, deux enfants -une fille, un garçon-, deux parents, deux grands-parents. Village qui peut être quartier en banlieue (ou lotissement) ou immeuble en ville. Avec maison commune où se passe la vie commune du village. Schéma d'organisation uniforme pour tous les villages: chef bleu, que je vois féminin, "dans le réel", qui indique ce qu'il y a à faire "de bon sens" -et donnant l'exemple en mettant la main à la pâte-, dominant le chef blanc, le panoramix de service, l'instituteur-trice, représentant l'autorité spirituelle, dominant à son tour le chef rouge, que je vois masculin, le chef de l' "exécutif', qui lui, domine à son tour le peuple villageois bleu.
Concours national. Écrire une constitution pour son village Astérix supposé totalement autarcique et tester la "vraie" vie de village -évidemment pas autarcique- selon cette constitution. Sur TFI toutes les semaines, à la place de Koh-Lanta, un ou deux villages présentés (reportages et compagnie).
2. Abbaye de Thélème.
Constitution d'une autorité spirituelle (druides des temps modernes), recrutement, END (École nationale des Druides)?, etc. Le premier travail de cette autorité spirituelle sera évidemment de rédiger la constitution de la première démocratie française (PDF), en tenant évidemment compte des démocraties villageoises.
Une soirée par mois (par semaine?) sur une chaîne TV de grande audience.
jc
31/03/2020
J'ai découvert l'hexagramme Yi Jing¹, un peu avant la nomination d'E. Macron. Peu après cette nomination où il nous a annoncé qu'il allait gouverner par ordonnance, j'ai regardé de plus près cet hexagramme sans comprendre grand chose -pour être franc sans rien y comprendre- à la signification des 64 symboles. Mais, m'étant déjà fait mon opinion sur sa façon de gouverner, j'ai été accroché par le symbolisme très "parlant" des symboles 9 "le pouvoir d'apprivoisement du petit") et 10 "en marche", qui m'ont aussitôt fait penser à son élection (9) et à la mise en marche de la France au pas cadencé (10), le symbolisme parlant de lui-même.
Maintenant que je crois commencer à comprendre l'usage qu'on peut faire des trigrammes, je me demande si l'hexagramme n'est pas une sorte de jeu de l'oie qui nous raconte la toujours même sempiternelle histoire. C'est, après tout, peut-être une longue marche qui nous attend avant la grande inversion des symboles 63 et 64. (Mais quand on y regarde de plus près ce saut 63->64 est le plus soft de tous entre deux symboles consécutifs, le saut le plus "hard" étant incontestablement celui du passage du symbole 1 au symbole 2, véritable armageddon symbolique.)
Une longue marche de "La République en Marche" à "La Démocratie en Marche" ?
¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Hexagramme_Yi_Jing
²: https://fr.wikipedia.org/wiki/Armageddon
patrice sanchez
31/03/2020
Dernière partie de mon manuscrit, " Nietzsche et son âme soeur éternelle "
Personne n’est responsable du fait que l’homme existe, qu’il est
conformé de telle ou telle façon, qu’il se trouve dans telles conditions, dans tel milieu. La fatalité de son être n’est pas à séparer de la fatalité de tout ce qui fut et de tout ce qui sera. L’homme n’est pas la conséquence d’une intention propre, d’une volonté, d’un but ; avec lui on ne fait pas d’essai pour atteindre un « idéal d’humanité », un « idéal de bonheur », ou bien un « idéal de moralité », — il est absurde de vouloir faire dévier son être vers un but quelconque. Nous avons inventé l’idée de « but » : dans la réalité le « but » manque… On est nécessaire, on est un morceau de destinée, on fait partie du tout, on est dans le tout, — il n’y a rien qui pourrait juger, mesurer, comparer, condamner notre existence, car ce serait là juger, mesurer, comparer et condamner le tout… Mais il n’y a rien en dehors du tout ! — Personne ne peut plus être rendu responsable, les catégories de l’être ne peuvent plus être ramenées à une cause première, le monde n’est plus une unité, ni comme monde sensible, ni comme « esprit » : cela seul est la grande délivrance, — par là l’innocence du devenir est rétablie… “
Friedrich Nietzsche, “ Le crépuscule des idoles. “
Rien de ce qui s’accomplit dans notre monde ne saurait être inutile nous enseigne la sagesse traditionnelle, et les temps d’entropie de la fin de notre ère de l’idéologie matérialiste avec cette apocalypse annoncée ne sont que le signe annonciateur du retour prochain des âmes soeurs qui réintégreront nos esprits à la pureté retrouvée, avec nos pensées du coeur et de l’intuition si supra-humainement bienveillantes qui remplaceront progressivement un intellectualisme terre à terre “ en état de mort cérébrale idéologique “ ... ces futures Pensées nouvelles qui permettront de nous débarrasser définitivement de nos chaînes mentales et de bien
d’autres légendes collectives pour ouvrir la voie Royale du cap de
l’espérance en la reliance et en la guidance quantiques…
“ ... Mon monde vient de s’accomplir, minuit c’est aussi
midi. La douleur est aussi une joie, la malédiction est
aussi une bénédiction, la nuit est aussi un soleil, –
éloignez-vous, ou bien l’on vous enseignera qu’un sage
est aussi un fou ” ... et un Messie est aussi un Principe
d’éternité de l’âme soeur qui transformera l’apocalypse
annoncée en renaissance pour notre Humanité à la
fraternité et à l’instinct retrouvés !?
“ Tout ce qui est bon sort de l’instinct—et c’est, par
conséquent, léger, nécessaire, libre. “
Friedrich Nietzsche
Oui Mesdames et Messieurs, les temps sont plus que
mûrs pour exhumer cette pensée d’éternité, pour
remettre à l’honneur “ les idées correctes “ de ce génial
Alchimiste des temps modernes, Nietzsche qui nous
indique la seule et unique voie Royale pour la délivrance
et pour la renaissance de notre Humanité.
Je me permettrais, en guise d’ultime “ preuve par Nietzsche “, de vous faire partager ces extraits de lumineux commentaires du philologue allemand, Karl Reinhardt : il ne fait aucun
doute qu’avec ma révélation de l’âme soeur éternelle de Nietzsche/Zarathoustra, ces commentaires auraient atteint le sublime ... comme ce principe d’éternité tapi au plus profond de chacun de nous et qui ne saurait tarder à réémerger à la conscience de l’humanité comme Nietzsche nous en a laissé la divine prophétie de l’éternel retour des âmes soeurs !
Dans le Zarathoustra, Nietzsche en était encore au stade de l’interrogation concernant son âme soeur éternelle ... Quelques années plus tard, lorsqu’il écrivit ,“ La plainte d’Ariane “ et “
Entre oiseaux de proie “, cette interrogation s’était transmutée en certitude et il avait parfaitement intégré et analysé ce fabuleux Principe inné de l’humanité, le féminin de l’âme
soeur, cette Ariane conseillère protectrice labyrinthique dont il se sert génialement pour entretenir le mystère, brouiller les pistes ... un Principe spirituel qui pourrait Vous offrir, Mesdames et Messieurs les Chercheurs,” les premiers de cordée “, tous les espoirs et toutes les espérances quant à une renaissance de l’Humanité à la fraternité retrouvée !
Si depuis trois ans, je ne vis que pour ce moment, si j’ai mis toute ma puissance de persuasion, si je me suis battu de toutes mes tripes et de toute mon âme, c’est qu’à ma mesure, je me suis engagé dans ce sillon de pensée tracé par le Marteau de Nietzsche, et qu’au terme de mon Odyssée extraordinaire, je puis vous certifier que cette expérimentation “ mystique de la liberté de pensée “ est la mienne aussi ... et j’aime autant vous affirmer que le Pari de faire table rase du passé pour se laisser guider par la psychologie de “ la reliance et la guidance quantiques “, accompagné d’un total lâcher prise tout en s’en remettant à une pensée du coeur et de l’esprit dans l’instant présent, ce pari en vaut ô combien la divine chandelle ... ce qui, à n’en point douter, vous permettra de faire de fantastiques découvertes inspirées par les profondeurs ultimes de l’univers en partenariat avec vos univers intimes, vos âmes soeurs éternelles retrouvées !
Où Nietzsche fait parler Ariane, son énigmatique âme soeur éternelle, ce principe labyrinthique par delà bien et mal permettant d’accéder à la transcendance divine ... le Philosophe au marteau y pousse même “ le vice énigmatique labyrinthique jubilatoire pour mieux faire perdre leurs latins et leurs grecs aux exégètes “ en changeant de genre, en passant du Masculin de
sa personne au Féminin de son âme soeur, un dialogue à trois avec Dionysos enfin décrypté !!!
Extrait de "Nietzsche et sa plainte d’Ariane " du philologue allemand Karl Reinhardt, (1886 - 1956) :
” Mais il y a une exception, et une exception qui, de toute évidence, suffit à imprimer à tout le recueil sa marque, il y a un poème,
un seul, mais décisif poème chargé de symbolisme dionysiaque : la « Plainte d’Ariane ». En fait, l’énigme ne fait ici que s’ajouter à l’énigme ! Car le symbolisme de Dionysos, dans ce poème, ne survient qu’après coup, on serait presque tenté de dire qu’il lui est imposé artificiellement ! En effet, cette « Plainte » se lit déjà sous une première forme dans la quatrième partie de Zarathoustra — mais ce n’est alors que l’un des chants de l’ « Enchanteur »
nietzschéen, et non point la plainte d’une femme; de plus, il n’y est question ni de Dionysos, ni d’Ariane… Si l’on compare les deux textes, ce qui frappe avant tout dans le deuxième est le remplacement du masculin par le féminin “ lien pdf joint ci-après, page.
PLAINTE D’ARIANE :
Qui me réchauffera, qui m’aimera encore? Donnez-moi vos chaudes mains! un brasero pour dégeler mon cœur! Frissonnante, étendue de tout mon long, telle un moribond dont on
réchaufferait les pieds, et secouée, hélas! de fièvres inconnues, frémissant sous les traits glacés et acérés du gel, traquée par toi, pensée! Innommable! Dissimulée! Atroce! Toi qui
chasses voilée de nuées! Clouée au sol par tes éclairs, œil narquois qui du fond des ténèbres m’épie! Ainsi, je gis, je me plie et me tords, torturée de tous les éternels tourments, frappée par toi, le plus cruel des chasseurs, toi inconnu — dieu… Frappe plus profond!
Frappe une fois encore! Transperce et broie ce cœur! Pourquoi me tourmenter ainsi avec tes flèches émoussées? Que regardes-tu de nouveau, sans te lasser du tourment des humains, avec des yeux divins pleins d’éclairs méchants? Ce n’est pas tuer que tu veux,
mais torturer — torturer seulement? A quoi bon me tourmenter, moi, dieu moqueur et mauvais que je ne connais pas? Ah, ah! voici qu’à la mi-nuit tu t’approches en tapinois?... Que cherches-tu? Dis! Tu me presses! Tu m’étouffes! Ah! Tu me serres de trop près! Tu
m’écoutes respirer, tu guettes les battements de mon cœur, Jalousement! — et de quoi donc jaloux? Va-t’en! Va-t’en! Cette échelle, pourquoi? veux-tu pénétrer dans mon cœur, te
glisser dans mes pensées les plus cachées? Effronté! Inconnu! Voleur! Que veux-tu gagner par ce vol? Que veux-tu apprendre en espionnant? que veux-tu extorquer par la torture, ô tortionnaire! toi — Dieu-bourreau! Ou bien, me faudrait-il, comme un chien, me rouler à tes pieds? Offerte, emportée, hors de moi, et d’amour pour toi — frétiller? Tu perds ton temps! Transperce-moi encore! Trop cruel aiguillon! Je ne suis pas un chien — mais ton gibier
seulement, ô trop cruel chasseur! Mais la plus fière de tes prises, ô voleur dissimulé dans les nuées!... Parle enfin! O toi, voilé d’éclairs! Inconnu! Dis! Que veux-tu donc, voleur de grands chemins — de moi? Comment? Une rançon? Quelle rançon veux-tu? Sois exigeant
— c’est le conseil de ma fierté! Et sois bref — conseil de mon autre fierté! Ah ah! c’est moi que tu veux? Moi? Moi — tout entière?.... Ah ah! Et tu me tourmentes, fou que tu es, tu brises ma fierté par tes tourments? Donne-moi de l’amour — qui me réchauffera encore? qui encor, m’aimera? donne-moi tes chaudes mains, un brasero pour dégeler mon cœur! Donne-moi à moi, la plus seule, à qui les glaces, hélas! sept épaisseurs de glaces ont appris à languir après des ennemis même, oui, de vrais ennemis, donne-moi, oui livre, ô plus cruel des ennemis… à moi — toi-même!... Parti! Il s’est enfui, mon seul compagnon, mon grand ennemi, mon inconnu, mon dieu-bourreau!... Non! Reviens! Avec tous tes tourments! Toutes
mes larmes en torrent s’élancent vers toi et l’ultime flamme de mon cœur brûle pour toi. Oh, reviens, mon dieu inconnu! Ma douleur\ Mon ultime bonheur!... (Un éclair. Dionysos
apparaît, dévoilant sa beauté.) smaragdine Dionysos : Sois raisonnable, Ariane!... Tu as de petites oreilles, tu as mes oreilles : accueilles-y parole sensée! — ne faut-il pas commencer
par se haïr, lorsque l’on doit s’aimer?... Je suis ton labyrinthe…
traduction Jean-Claude Hémery
Karl Reinhardt, Nietzsche et sa « Plainte d’Ariane »
https://po-et-sie.fr/wp-content/uploads/2018/08/21_1982_p93_117.pdf
Dithyrambes de Dionysos
ENTRE OISEAUX DE PROIE
Celui qui veut descendre, — que vite — l’engloutit le gouffre ! — Mais toi, Zarathustra, — aimes-tu encore l’abîme, — imites-tu encore le pin ? Le pin plonge ses racines, où — le rocher même avec épouvante — regarde dans le gouffre, — mais l’arbre s’accroche aux
abîmes, — tandis que tout, autour de lui, — veut s’élancer dans le gouffre. — Entre l’impatience — du sauvage roulement, du ruisseau qui bondit, — il attend patient, dur, muet, — solitaire… Solitaire !... — Qui donc oserait — habiter ces lieux, — surplomber l’abîme ? — Un oiseau de proie peut-être : — il se suspendrait aux cheveux — du tenace Patient, — joyeux de lui faire mal, — grinçant d’un rire fou, — d’un air d’oiseau de proie… Pourquoi si
tenace ? — dit le moqueur cruel : — On doit avoir des ailes — quand on aime l’abîme… — on ne doit pas rester suspendu — comme toi ! [4] Ô Zarathustra, — tout cruel Nemrod ! —
Récemment encore toi le chasseur de Dieu, — le filet de toute vertu, — le pilier du mauvais ! — Maintenant, — chassé par toi-même, — proie pour toi-même, — vrillé en toi-même…
Maintenant, — solitaire avec toi-même, — scindé en deux dans ta propre science, — entre cent miroirs, — faux à tes propres yeux, — entre cent souvenirs, — incertain, — fatigué à chacune de tes blessures, — glacé par chaque froid, — étranglé par ton propre lacet. — Connaisseur de toi-même ! — Bourreau de toi-même ! Pourquoi te lias-tu — avec le lacet de ta sagesse ? — Pourquoi t’attiras-tu — dans le paradis du vieux serpent ? — Pourquoi te
glissas-tu — en toi-même, en toi-même ?... Malade à présent, — malade du venin du serpent ; — prisonnier à présent, — sur toi s’est abattu le plus dur destin : — dans ta propre fosse — tu travailleras courbé, — voûté en toi-même, — t’enterrant toi-même, — sans aide
possible, — raide, — un cadavre, — avec, dessus, des tours de fardeaux, — accumulées par toi-même, — un savant ! — un connaisseur de toi-même ! — le sage Zarathustra !... Tu
cherchais le plus lourd des fardeaux : — tu t’es trouvé, toi, — et tu ne te jetteras pas toi-même par-dessus bord… — Épiant, — mâchant, — déjà tu ne tiens plus droit ! — Même ta tombe est contrefaite, — Esprit contrefait !... Et récemment encore, si fier, — hissé sur les
échasses de ta fierté, — récemment encore anachorète sans Dieu, — compagnon solitaire du diable, — prince à toge écarlate de tout Orgueil !... Maintenant — entre deux néants —
courbé, — point d’interrogation, — énigme harassée, — énigme pour les oiseaux de proie… Ils sauront bien te délivrer, — ils ont faim déjà de ta délivrance, — ils voltigent déjà autour de
toi, énigme, — autour de toi, pendu !... — Ô Zarathustra !... — Connaisseur de toi-même !... — Bourreau de toi-même !...
https://fr.wikisource.org/wiki/Dithyrambes_de_Dionysos
Par ces poèmes se termine l’oeuvre du philosophe allemand. Ce sont les dernières pages écrites par lui !
Ayant résolu le Mystère de la divinité en Lui, étant parvenu au bout du labyrinthe de sa pensée grâce à son âme soeur éternelle, à son “ fil d’Ariane “, et dans un monde où il n'avait décidément plus rien à faire, à Turin, un jour de pluie dans un ultime avatar de son existence provoqué une fois de trop par la cruauté humaine , “ un hapax démentiel “ le fit basculer dans la prostration et la catatonie, cet ultime clin d’oeil de son destin Zarathoustrien allait lui ouvrir la voie royale à la postérité. Et pour les dix années de son existence terrestre qui allaient lui rester à vivre, Friedrich Nietzsche s’en alla expérimenter et explorer la folie en compagnie de son fidèle acolyte Zarathoustra ... de leurs promontoire d’éternité, je les entends déclamer dans un grand éclat de rire : Ce qui
ne nous tue pas nous rend plus fous ! ...
Ultime extrait lumineux de “ Nietzsche et sa plainte d’Ariane “
“ Ne reste-t-il pas alors une pièce de théologie secrète, ancestrale et future à la fois - une sorte de « mystère »? N ’est-ce pas tout simplement l’apparition du dieu persécuteur qui fait défaut pour passer de là à la « Plainte », pour que le jeu parvienne à se refermer? Pour que, tout au moins, il atteigne sa clôture et sa plénitude pour celui qui « veut l’avoir de nouveau, tel qu’il était et tel qu’il est, et pour toute l’éternité » - « celui qui crie insatiablement da capo, en s’adressant non pas à lui, mais à la pièce et au spectacle tout entier, et non seulement à un spectacle, mais au fond à celui qui a besoin de ce spectacle et le rend nécessaire; parce qu’il ne cesse d’avoir besoin de soi et de se rendre nécessaire… Hé quoi? Ne serait-ce pas
là — un circulus vitiosus deus? » (Par-delà, § 56). La voix tentatrice du dieu tentateur, que signifie-t-elle? Ce dieu est-il un authentique dieu? Ou un symbole poétique? Ou ce que l’on appellerait une allégorie sublime? Ou même une spirituelle façon de parler “ Les notes posthumes de Nietzsche ne laissent planer aucun doute
sur les intentions du prédicateur de ce dieu : « La réfutation de Dieu : à proprement parler seul le dieu moral est réfuté » (t. XIII, p. 75 29; fragment de 1886). «Vous appelez çà l'auto décomposition de Dieu : mais c’est seulement son dépouillement : - il dépouille sa peau morale! Et vous devez bientôt le revoir, par-delà bien et mal »
(t. XII. p. 329; date incertaine). Et en vérité tout le « monde dionysien » ne se presse-t-il pas vers un tel dieu, comme le monde chrétien vers le Dieu chrétien? «
Ce mien monde dionysien du se-créer-éternellement, du se-détruire-éternellement, ce monde mystérieux des doubles voluptés, ce mien “ Par-delà bien et mal ”... voulez-vous un nom pour ce monde-là? Une solution pour toutes ses énigmes? Une
lumière pour vous aussi, vous les plus secrets, les plus forts, les plus intrépides, les plus nocturnes? — ce monde est la volonté de puissance — et rien en dehors! Et vous aussi soyez cette volonté de puissance — et rien en dehors! » (Der Wille zur Macht, in fine). Donc : la volonté de puissance. Mais cette volonté de puissance,
comme sujet unique de tous ces prédicats dispersés, n’est-elle pas un peu trop nue, trop réduite? Si « mystère du monde » et essence secrète de « ceux qui sont les plus secrets » doivent coïncider, cette unité, ou mieux sa caution (Bürgschaft), autrement dit ce qui hors de moi, en elle-même, me transit et me bouleverse — n’est-ce pas quelque chose qu’aucun Grec, aucun disciple d’Empédocle ou
d’Héraclite n’eût hésité à nommer du nom du dieu? Et le « dionysiaque » de l’art n’est-il pas au « dionysiaque » du monde comme la philosophie nietzschéenne du dionysien serait une « philosophie de l’orgiasme ». Mais Nietzsche lui-même ne parle que d’une « psychologie de l’orgiasme », comme « clé du concept de sentiment tragique » (Crépuscule des idoles, « Ce que je dois
aux Anciens », § 5). les présocratiques, le microcosmique au macrocosmique? « Le phénomène “ artiste ” est encore le plus aisé à percer — regarder à partir de là les instincts fondamentaux de la puissance, de la nature, etc.! Et même de la religion et
de la morale! » (Der Wille zur Macht, § 797). Dionysos Zagreus, déchiré par les Titans selon le mythe mystérique, anéantisseur et rénovateur de lui-même selon Nietzsche, ne devient pas seulement symbole de l’homme nouveau, mais, littéralement, le dieu de l’avenir - la « promesse », la « justification de la douleur »
(Der Wille zur Macht, § 1052). Les Titans, sans doute, les ancêtres des hommes, comme dévoreurs du dieu sacrifié, le sauvetage du cœur divin par Zeus et Athéna, bref le contre-jeu des puissances protectrices et dévastatrices, sont oubliés… Le dieu nietzschéen, considéré du point de vue de sa réflexivité, n’est pas celui du
vieux mythe, et c’est plutôt à sa réinterprétation néoplatonicienne — et déjà stoïcienne — qu’il ferait songer. L’Antiquité tardive, en effet, voulait reconnaître dans Zagreus l’Ame du monde se divisant et se reconstituant : « nihil aliud Bacchum quam animam mundi intelligendum asserentes; quae ut ferunt philosophi quamvis
quasi membratim per mundi corpora dividatur, semper tamen se redintegrare videtur, corporibus emergens et se formans » (O. Kern, Orphicorum fragmenta, n°213). Ou bien y aurait-il encore quelque chose en dehors du dieu? Et l’indication énigmatique d’Ecce Homo faisait-elle signe vers de telles énigmes : « Qui sait, en dehors de moi, ce qu’est Ariane? » Cette énigme de la transformation par Nietzsche de la plainte de son enchanteur en « Plainte d’Ariane » est sinon définitivement résolue, du moins singulièrement éclairée par le dernier virage de sa pensée. Ce changement de nom, en effet, appartient à ces mystérieuses interprétations rétrospectives dont nous ne manquons pas d’exemples dans la dernière période de
Nietzsche. A cette même époque ultime d’Ecce Homo, Zarathoustra le négateur de Dieu n’est-il pas lui-même complètement transfiguré par la lumière du « nouveau dieu »! « C’est ainsi que souffre un dieu, un Dionysos. La réponse à un tel
dithyrambe de l’esseulement solaire dans la lumière serait Ariane… Qui, en dehors de moi, sait ce qu’est Ariane!... De toutes les énigmes de cette sorte, nul, jusqu’ici, n’avait la solution, et je doute même que personne y ait seulement vu une énigme ?
»
Oui, Mesdames et Messieurs, cette énigme et ce Graal de tous les Graals que Friedrich Nietzsche, le dernier Alchimiste du monde moderne et l’incarnation de son Zarathoustra, avait résolus en prophétisant le futur retour des âmes soeurs éternelles à la conscience de l’humanité, j’ai emprunté les sillons de sa
lumineuse pensée si novatrice pour les exhumer du plus profond de notre mémoire collective ! ... et Il faudra qu’à l’avenir, les Hommes intègrent enfin le fait indubitable qu’ils sont tous interreliés par l’univers merveilleux des particules élémentaires et que grâce à cette pensée de nos Grands Anciens, à cet esprit Chevaleresque, nous puissions avoir accès à la si mystérieuse “ Docte inconnaissance psychologique quantique “ afin que ces pensées d’éternité et ces messages lumineux nous soient délivrés par l’intermédiaire des intuitions, des rêves et des synchronicités que délivreront à nos cerveaux nos coeurs et nos esprits.
patrice sanchez
31/03/2020
Au sein de notre système ô combien paradoxal, nous avons besoin du mal, selon le principe zarathoustrien qui veut qu’il n'y aurait pas de bien sans mal, et cette période de confinement poussera les hommes de bonnes volonté à sans cesse plus d’introspection, à en revenir à de vraies valeurs humaines et rien qu’humaines, pour progressivement se réapproprier leurs intériorité, cette spiritualité innée et cette pensée du coeur et de l’esprit si vivifiante et essentielle pour nos âmes retrouvées !
C’est un monde de la matière qui se meurt sous nos yeux médusés, plus rien ne sera comme avant, nous le pressentons bien collectivement au fond de nos coeurs , et cette apocalypse sera même nécessaire, les immondices tireurs de ficelles ne jouant le rôle en définitive que de tristes pitres, de zombis idiots utiles, ils nous pousseront toujours plus à l’introspection et à la spiritualisation avec leurs lois de plus en plus abjectes et orwelliennes, jusqu’au point de bascule collectif qui fera ressurgir dans nos esprits nos âmes soeurs éternelles par la grâce des cycles cosmologiques universels ... cet éternel retour des âmes soeurs à la conscience de l’humanité que Nietzsche avait prophétisé en même temps que le principe du mal qui n'a que trop régné sera remplacé par l'amour et l'entraide inconditionels ces seules valeurs qui aient droit de citer dans l'univers quantique qui nous relie tous ! Nietzsche/Zarathoustra, le dernier grand prophète mystique de la liberté de pensée, n'en déplaise à la pensée intellectuelle philosophante matérialiste agonisante, qui nous aura ouvert la voie psychologique de la renaissance de l’humanité grâce à ce merveilleux principe éternel des âmes soeurs inspiratrices et protectrices ; un principe éternel, il suffit de repenser aux médailles et aux pièces des chevaliers Templiers représentant deux chevaliers chevauchant sur le destrier, le deuxième chevalier n’étant autre que l’âme soeur inspiratrice et protectrice, ce que je me plais à imaginer comme étant le graal de tous les graals, ce principe éternel qui leur avait été transmis par la chevalerie mystique soufie, ce secret oublié au fil du temps et des persécutions de la chrétienté et de la royauté qui voyaient une menace à leurs autorité et leurs crédibilité ; et avec notre ère moderne et l’apparition de cet intellectualisme outrancier de l'homme qui voulut se prendre pour dieu ou satan, ce fut un principe qui n’aura survécu que dans notre mémoire collective et que Nietzsche avait exhumé grâce à son confinement pleinement assumé, à sa vie ascètique menée sur une période d’une dizaine d’années et qui lui avait permis de redécouvrir progressivement son âme soeur jusqu'à atteindre le Surhomme Zarathoustrien !
( J’en suis même venu à m’interroger si ce fameux messie des trois monothéisme de la fin des temps , ne serait pas en définitive ce principe de l’âme soeur éternelle qui nous relierait à notre part de divinité … )
Notre solitude au sein du monde n'est pas un destin sans issue mais une essentielle " dualitude ". Cette autre part de nous-même qu'est notre " Ange ", ( ou notre âme soeur éternelle ), peut nous soutenir dès ici-bas si nous savons entendre son appel transformant, au coeur de notre vie la plus singulière. Extrait de " L'homme et son ange : Initiation et chevalerie spirituelle, Henry Corbin grand orientaliste iranologue traducteur d’Ibn’Arabi.
“ Le traité de l’unité “ Ibn’Arabi, présentation de l’éditeur :
Il faudrait, et il est même impératif, que la majorité des êtres vivants sur cette terre sache que Dieu est en nous, que nous somme Dieu, que nous ne faisons qu’un. Cheikh al-Akbar Ibn’ Arabi évoque ainsi la notion ésotérique de l’unicité de l’être (wahda al-wujûd ) qui invite chacun d’entre nous à la quête spirituelle
comme à la réalisation de soi, au développement personnel et à
l’accomplissement du Bonheur. Ce grand maître est né sur les terres
arabo-andalouses, en 1165, et s’affirme par ses nombreux travaux comme le fondateur de l’ésotérisme islamique.
Friedrich Nietzsche écrivait en Mars 1885 dans le Tome 5 de sa correspondance : “ Il est difficile de savoir qui je suis : Attendons 100 ans : Peut-être y aura t’il d’ici là un connaisseur génial des âmes qui exhumera Monsieur F.N ? ... Des oeuvres de cette nature ont de grandes ambitions, elles ont besoin de temps, Il faut d’abord que l’autorité de plusieurs siècles intervienne pour qu’on lise quelque chose correctement… “
” POURQUOI J'ÉCRIS DE SI BONS LIVRES
Je raconterai maintenant l'histoire de Zarathoustra.
Quelqu'un a-t-il une idée nette, à la fin de ce XIX siècle, de ce que les écrivains des époques vigoureuses appelaient l'inspiration ? Si non je vais vous l'expliquer. Pour peu que nous soyons restés superstitieux, nous ne saurions nous défendre de l'impression que nous ne sommes que l'incarnation, le porte-voix, le médium de puissances supérieures. L'idée de révélation, si l'on entend par là l'apparition soudaine d'une chose qui se fait voir et entendre à quelqu'un avec une netteté et une précision inexprimables, bouleversant tout chez un homme, le renversant jusqu'au tréfonds, cette idée de révélation correspond à un fait exact. On entend, on ne cherche pas ; on prend, on ne demande pas qui donne ; la pensée fulgure comme l'éclair, elle s'impose nécessairement, sous une forme définitive : je n'ai jamais eu à choisir. C'est un ravissement dont notre âme trop tendue se soulage parfois dans un torrent de larmes ; machinalement on se met à marcher, on accélère, on ralentit sans le savoir ; c'est une extase qui nous ravit à nous-mêmes, en nous laissant la perception de mille frissons délicats qui nous parcourent jusqu'aux orteils ; c'est un abîme de félicité où l'horreur et l'extrême souffrance n'apparaissent pas comme le contraire, mais comme le résultat, l'étincelle du bonheur, comme la couleur nécessaire au fond d'un tel océan de lumière ; c'est un instinct du rythme qui embrasse des mondes de formes - car l'ampleur du rythme dont on a besoin donne la mesure de l'inspiration : plus elle écrase, plus il élargit… Tout cela se passe involontairement, comme dans une tempête de liberté, d'absolu, de force, de divinité...
C'est dans le cas de l'image, de la métaphore, que ce caractère involontaire de l'inspiration est le plus curieux : on ne sait plus du tout ce qui est symbole, parallèle ou comparaison : l'image se présente à vous comme l'expression la plus juste, la plus simple, la plus directe. Il semble vraiment, pour rappeler un mot de Zarathoustra, que les choses mêmes viennent s'offrir à vous comme termes de comparaison (« - Toutes les choses viennent alors pour flatter ton discours et pour te caresser : car elles veulent que tu les portes. Chaque symbole t'offre son aile pour t'enlever vers chaque vérité. Tous les trésors du verbe s'ouvrent d'eux-mêmes pour toi ; tout être veut devenir verbe et tout devenir veut apprendre de toi à parler. ») Telle est mon expérience de l'inspiration ; et je suis sûr qu'il faudrait remonter jusqu'à des milliers d'années dans le passé pour trouver quelqu'un qui eût le droit de dire : « Cette expérience est la mienne aussi. ”
Friedrich Nietzsche, “ Ecce Homo “
jc
30/03/2020
Jamais entendu ce nom auparavant. Il y avait une courte présentation à son sujet ce soir 30/03/2020 sur Arte.
"Tandis que l'hypothèse de l'hérédité des caractères acquis, naguère soutenue aussi bien par Lamarck que Darwin, était écartée par une majorité de chercheurs à la suite des travaux de Weismann et de Mendel, les recherches de Kammerer suscitent une polémique mondiale durant une quinzaine d'années."
"... il fut vraisemblablement assassiné ..." (Arte parle de suicide)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Kammerer#Biographie
jc
30/03/2020
Du tout au rien ou du rien au tout ? That is THE question ? La mort plus forte que la vie ou la vie plus forte qu la mort ?
Pour les darwiniens et peut-être aussi pour ceux qui acceptent le second principe de la thermodynamique, c'est la mort qui gagne le match, c'est fin de partie, le tout se finit effectivement par le rien. Mais pour ceux qui ont foi en la vie, c'est l'inverse. La foi n'a pas bonne presse par les sombres temps qui courent. Y a-t-il quelques arguments en faveur de cette deuxième façon de penser -ou de ressentir- l'évolution? Je crois que oui, bien que ce ne puissent pas être des arguments scientifiques au sens actuel du terme. Car François Roddier, entre autres, a fourni un nombre important de tels arguments sur les quelque 140 billets de son blog. Je vais en donner un seul ci-après, peut-être archétypique. C'est le cycle du moteur "thermique" à explosion "à quatre temps", non pas admission-compression-[explosion]-détente-échappement mais conjonction-compression-[explosion]-détente-disjonction, applicable dans ce cas: conjonction de gazole et d'air-compression du mélange jusqu'à [explosion (sans bougie…)]-détente-séparation de la puissance disponible sur l'arbre (bon grain) et des gaz brulés. Mais aussi, peut-être, dans d'autres. Car il me semble que c'est aussi le cas du "moteur" animal: conjonction du prédateur et de sa proie-capture-[ingestion]-digestion-séparation du bon grain (regain d'énergie disponible) et de l'ivraie (excréments)¹.
Chacun fait un schéma de la chose dans le sens qu'il veut puisque c'est une pure convention. Moi, formaté matheux, c'est évidemment le sens trigonométrique, counterclockwise: je remonte le temps…
NB pour les curieux: J'ai proposé, en commentaire du site lupascien tiersinclus.fr que j'ai découvert très récemment mais que je squatte déjà résolument, une alternative au second principe de la thermo. Pure spéculation, bien sûr.
¹: Voire séparation des gamètes (le bon grain) et des excréments (l'ivraie), pour perpétuer la vie.
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