Dedef
08/12/2008
Curieusement, Paul Jorion traite du même sujet dans un post récent:
“lespèce est ainsi faite quelle présente cette capacité infinie à interpréter ce qui se passe autour delle comme business as usual. “
http://www.pauljorion.com/blog/?p=1120
A mon avis c’est une procédure innée de survie de l’espèce, adaptée aux situations dangereuses “normales”. Mais cette fois ci le mot “normale” ne s’applique pas. L’effet de levier technologique a rendu inadaptées nos procédures innées.
Quand au fait que personne ne fasse rien, je ne sais pas ; une opération comme celle de la réserve de semences au Groenland - qui appartiennent en dernière analyse à Monsanto pour l’essentiel - avec son curieux financement, son curieux emplacement, sa très curieuse organisation, et sa remarquable discrétion sur les détails est intrigante (dans les deux sens du mot).
Simple exemple au demeurant. Mais si vous partez de l’idée que “certains font quelque chose” alors quelques événements apparemment bizarres un par un deviennent cohérents. Quand aux conséquences à en tirer mieux vaut être prudent, comme vous l’êtes habituellement.
Francis Lambert
08/12/2008
Sarkozy, Ségolène, Clinton sont des démocrates expérimentés de longue date.
Medvedev est riche et a une longue carrière de “nouveau russe” au sein du pouvoir.
Barrack Obama a une courte carrière de sénateur ... moins au pouvoir que Sarah Palin Gouverneur d’Alaska.
Tous abordent un long “changement de civilisation” (1) ... Obama dès son premier mandat !
Au siècle précédent Churchill, De Gaulle, Staline, Gorbatchev, Bush-père, etc avaient une longue expérience derrière eux mais étaient inconscient des prémisses de l’anthropocène.
(Si je peux me permettre l’eschatologie concerne “La Fin Des Temps”. Paul Valéry nous a signalé que les civilisations meurent ... et naissent.)
Obama quant à lui est encore énigmatique. La stratégie requiert de ne divulguer que ce qui est utile de ses intentions, de ses atouts et de ses hésitations ?
(1) Anthropocène : ère géologique ou l’homme devient le principal facteur climatique de la planète (Revkin, Global Warming, 1992), elle succède à l’holocène : période interglaciaire chaude qui suit le dernier Glaciaire du Pléistocène. J’utilise ce mot au sens de convergence des crises : climatiques, économiques, geo-stratégiques ... convergence qui provoque un changement de civilisation.
Ces points concernant Obama m’ont frappés :
* Obama a annoncé qu’il est le changement ... lui même.
Il a été élu, clairement, en nous épargnant les longues contestations de Bush-le-petit (pour le distinguer de Bush père) contre Gore.
On ne peut lui dénier son changement “culturel et familial” ne fut ce qu’aux plans médiatiques et psychologiques.
Obama arrive aussi en plein crash économique. Son changement s’affirme ainsi par rapport à l’inexistence de Bush-le-petit avant autant qu’au début de son mandat. Il me semble que Bush-le-petit subit actuellement ce contraste ... il se justifie peu et s’efface visiblement (oxymore) : pas de “Mission accomplished” à la fin de son mandat. (Pas d’inquiétude “Bush la liberté victorieuse” sera préparé et stocké dans le système.)
* La dernière administration Clinton contraste avec le chaos de Bush-le-petit.
L’amérique regrette la “belle époque” de Bill. “Clinton le retour, 2” est un placebo en attendant l’accalmie de la crise économique actuelle. Cette ‘réc-dépr/ession’ est en plein déroulement. L’incompréhension et la panique handicapent ... trop d’inconnues !
Cette phase de placebo politique (ces sacrifiés ?) lui donne du temps, permet des analyses et des ajustements.
C’est rassurant au début d’un premier mandat aussi difficile pour un jeune président.
Le recours à des gestionnaires éprouvés est une garantie au prix de “compromis” qui sont aussi des ouvertures qui désarment l’opposition et préparent ses majorités dans les chambres. Cette génération assume enfin ses responsabilités dans sa crise.
Obama me semble prudent, ouvert et moins fanfaron que Bush-le-petit.
* Aussi le CMI et ses lobbies restent leur plus grand défi avec la “réc-dépr/ession”
Obama et ses conseillers ont jugés que Gates serait le plus rapidement efficace avec le plan qu’il a proposé voir “Gates’ Plan To Fix the Pentagon By Fred Kaplan” (http://www.slate.com/id/2206041/ ). Ce républicain ouvrira plus facilement la voie ?
Denys PLUVINAGE
07/12/2008
Je ne partage pas votre opinion quant à Mikhail Gorbatchev que vous semblez mettre au rang des “grands politiques”. Il a fait trop peu, trop tard, ce qui a provoqué la chute d’un régime qu’il voulait en réalité défendre. Monsieur Gorbatchev a jouit d’une excellente réputation en occident pendant sa présidence (premier et dernier président d’URSS), mais les Russes l’ont longtemps considéré comme le pire de leurs dirigeants… jusqu’à ce que Boris Eltsine lui prenne ce douteux honneur.
Francis Lambert
07/12/2008
... Rona Luke est originaire d’Agibu, un village de la circonscription de Gimi. Au bord des larmes, elle rapporte que, pendant dix ans, plusieurs femmes ont été forcées de tuer leurs petits garçons à la naissance.
C’est un crime intolérable, reconnaît-elle, mais elles n’avaient pas le choix. Elles y ont été contraintes car c’était pour elles, en tant que femmes, la seule solution possible pour mettre fin aux guerres tribales.
Kipiyona Belas vient, quant à elle, du village d’Amosa. Elle raconte qu’il devenait difficile de trouver de la nourriture, les maris passant leur temps à se battre tandis que les mères et les enfants étaient livrés à eux-mêmes.
... C’est en 1986 que les premiers combats ont éclaté entre tribus dans la région de Gimi, à l’issue de décès qui avaient à l’époque été attribués à de la sorcellerie.
Des infanticides pour arrêter la guerre, 2008/12/07, Maivo Lafanama, The National
http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=92357
Dedef
07/12/2008
A paraitre: A Balanced Strategy : Reprogramming the Pentagon for a New Age
By Robert M. Gates From Foreign Affairs , January/February 2009
http://www.foreignaffairs.org/20090101faessay88103/robert-m-gates/how-to-reprogram-the-pentagon.html
Summary: The Pentagon has to do more than modernize its conventional forces; it must also focus on today’s unconventional conflicts—and tomorrow’s.
The United States cannot expect to eliminate national security risks through higher defense budgets, to do everything and buy everything. The Department of Defense must set priorities and consider inescapable tradeoffs and opportunity costs.
etc…
before the United States begins rearming for another Cold War, it must remember that what is driving Russia is a desire to exorcise past humiliation and dominate its “near abroad”—not an ideologically driven campaign to dominate the globe
The United States is the strongest and greatest nation on earth, but there are still limits on what it can do. The power and global reach of its military have been an indispensable contributor to world peace and must remain so. But not every outrage, every act of aggression, or every crisis can or should elicit a U.S. military response.
etc…
Dedef
05/12/2008
Pour “to lecture” que diriez vous de “Chapitrer” ?
Vieux mot mais assez pertinent me semble t il
Stephane Eybert
05/12/2008
Je me souviens d’un voyage precedent du grand bankster us en Chine il y a quelques temps deja.
J’avais alors pense au chemin parcouru depuis l’epoque ou les petits chinois avaient construit le chemin de fer us a aujourd’hui ou le grand chef blanc vient leur demander l’aumone.
Ni ANDO
05/12/2008
Faire reculer l’OTAN n’est pas la bataille de Moscou. D’autant, qu’en l’occurence, l’adversaire est peu résolu.Il déteste prendre des risques (il préfère bombarder les civils de Belgrade). Il y a tant en jeu. Mais… qu’y-a-t-il à défendre au fait ?
L’Europe dont on parle aujourd’hui ressemble à une sorte d’ectoplasme, sans consistance ontologiquement identifiable, animée par une molle énergie, essoufflée sitôt qu’apparue, dont on suppose qu’elle puise son élan laborieux dans le mythe fondateur de l’agrégation des impuissances. D’ailleurs, l’Europe est devenue triste. Des siècles passés, il semble qu’il ne reste que le souci du confort et de la sécurité, et encore, pas pour tous. Vivant d’une prospérité illusoire car confondant croissance et endettement, massivement endettée donc, cachant sa pauvreté morale dans le discours conceptuel et sa pauvreté matérielle dans ses banlieues, elle est bourgeoise et “bobo”. Elle adore transformer en musée les innombrables beautés héritées de son passé. Accro aux tranquillisants, devenue banale, froide, “moderniste” évidemment et si fière de l’être, elle a un bel avenir encore davantage moderniste c’est-à-dire bidon et sans intérêt. A l’image de son art contemporain, conceptuel lui aussi (et très verbeux).
C’est une Europe sûre de ses constructions technocratiques mais qui a peur de son ombre et de ses utopies passées. Elle est sans âme mais prétentieuse, sans force et sans vitalité mais arrogante. Généreuse de manière très narcissique car alors la pose est plus importante que l’acte. Une Europe animée par des “élites” prêtes à sacrifier, à la moindre occasion si nécessaire, les idéaux conceptuels qu’elle vocifère haut et fort (exemples: complicité dans l’extermination, sans vergogne, de l’Irak en tant qu’Etat indépendant, en paix, laïc et relativement prospère, ce qui restera LE crime international de ce début de XXI siècle; ou le massacre programmé des Ossètes par le régime de Tbilissi, décision de massacrer parfaitement connue de quelques gouvernements de l’UE, etc). C’est aujourd’hui un club (il faut en être !) de “vieux-beaux” revenus de tout, en fin de compte assez ennuyeux, mais un club bien défendu à Lampedusa par nos videurs siciliens. Un club éperdument amoureux de son reflet dans le miroir du “modernisme technocratique” (encore un concept), épris de son propre conformisme, conformisme à un modèle encore plus échoué que le sien, celui de ses cousins d’Amérique.
La beauté de l’Europe a toujours été ailleurs que dans le projet étasunien: la conquête du “bonheur” par le seul idéal de l’accumulation des richesses. La beauté de l’Europe a résidé dans la culture de l’esprit (voire dans la culture de l’Esprit), l’humilité et la remise en question. La beauté de l’Europe a résidé dans sa ferveur puisée au creuset de son histoire spirituelle millénaire, transmise par Byzance, et jamais, au grand jamais, dans le matérialisme comme seule et unique perspective (l’euro comme idéal collectif ). Il n’y a rien dans le matérialisme.
Des trois branches de la civilisation chrétienne, deux sont en piteux état. Peut-être que la troisième branche, la branche slave, rachètera un jour ou l’autre ces deux désastres. Le fil de civilisation qui relie Roublev à Tarkovski est bien long, mais Andreï Arsenievitch Tarkovski n’a disparu qu’en 1986, en France précisément.
Dedef
04/12/2008
Georgia’s NATO aspirations discussed:
““There were some low-level contacts with Russia, but no NATO-Russia Council following the August war,” Jamie Shea said. He added: “These mechanisms are based on a set of values, principles and mutual obligations. NATO wouldn’t be NATO anymore if it simply disregarded instances where these obligations are not met.”“
http://www.gmfus.org/template/index.cfm
Sur le racisme et l’immigration vues en Europe et aux US: les français les plus positifs du lot, avec les italiens.
http://www.transatlantictrends.org/trends/
http://www.transatlantictrends.org/trends/doc/TTI_2008_Final.pdf
Jean-Paul Baquiast
04/12/2008
Vous êtes indulgent pour NS dont les changements de pied successifs dans l’affaire des BMDE et des relations avec la Russie décrédibilisent (au moins dans nos esprits naïfs qui ne saisissent pas peut-être le dessous des cartes) une position française que nous avions tous saluée comme enfin raisonnable.
Beaucoup pensent que le personnage n’est pas fiable. Espérons qu’il changera encore une fois d’avis, dans le bon sens cette fois-ci.
Vos commentaires sur la suite nous seront précieux.
Dedef
04/12/2008
Le dit general semble avoir été désigné par BHK comme “U.S. National Security Adviser”.
Cité par Dedefensa : Article : Les French fleurs du général des Marines James L. Jones Date : 01/10/2003
autre lien http://www.newsweek.com/id/61702/page/1
Francis Lambert
04/12/2008
Poland has no intention of trying to spend its way out of the looming economic slowdown, Donald Tusk, the prime minister has said. The comments align his country with Germany rather than the US and the UK as international divisions grow over how to handle the recession.
Financial Times, Poland rejects borrow and spend , 30/11/2008
Francis Lambert
02/12/2008
(NB L’éclatement concerne d’abord et toujours l"Union européenne”. A mon sens l’article résumé ci-dessous souligne aussi le pari Gaullien de l"Alliance Franco-Allemande” et à quel point l"Union Européenne” est une volonté politique abandonnée derrière sa facade marchande.
Depuis le catastrophique Traité de Paris de 1763 la France, avec son double langage aristocratique, est extatique devant le leadership Anglo-saxon au point de naturaliser le franglish et de recopier ingénument leur master business d’administration pyrotechnique.
Ce profond clivage de culture économique explique pourquoi l’UE reste à l’état de “croupion d’Alliance” avec un budget inférieur à 130 milliards d’euros à 27 Nations alors que les déficits français seuls explosent les 1300 milliards en 2008, leurs seuls intérêts annuels atteignant la moitié budgetaire du croupion européen ! L’incompréhension et l’ignorance définissent toujours cette “Alliance Franco-Allemande”. Aussi il y a trois fois plus de français dans la petite Belgique que dans la plus grande puissance économique européenne ainsi alliée ...)
The defining feature of Germanys relations with its western allies ... is that nobody understands anyone any more.
... US, French and British officials puzzle over Germanys refusal to tackle the recession head-on.
German leaders, meanwhile, cannot see why their taxpayers money should go into encouraging precisely the kind of behaviour - reckless lending, careless borrowing and overconsumption - that precipitated the financial crisis.
What is happening is a classic clash of cultures ...
This is not just a silly cliché about thrifty Germans. Consumer credits, for example, only started to become widely available five years ago. Banks have never offered 100 per cent financing on mortgages other than in exceptional circumstances. Since Germany never had a property bubble, remortgaging is unknown. Most restaurants, supermarkets and the two main consumer electronics chains do not take credit cards. Few people even own one and online purchases are typically done via bank transfers.
... German consumers and companies are far less leveraged than their British or US counterparts ...
With this in mind, it becomes easier to understand Chancellor Angela Merkels warning to the US this week that its efforts to keep money cheap and people borrowing could plant the seeds of a similar crisis in five years time.
... To French, British and American pyrotechnics, she opposed a policy of measure, moderation and practical common sense.
Like Ms Merkel, Wilhelm Röpke (an economist, wartime anti-Nazi activist and inventor of “economic humanism”) was a free-marketeer who nonetheless ascribed a central role to governments and central banks, guided by moral values, in protecting the weak, policing competition and preventing excessive accumulations of power. His thinking provided the intellectual cornerstone to the creation of Germanys social market economy after the war, with its combination of entrepreneurship and social responsibility. With morals, values, moderation and solid common sense looming so large in Ms Merkels economic thinking, it is no surprise she would see overindulgence and irresponsibility in the way the UK and, above all, the US are treating their own recessions. If you think of borrowing as akin to smoking - a minor sin that carries heavy risks - then the notion that one should tackle a slowing economy by encouraging over-indebted people who stand a good chance of losing their jobs to draw new credits and splash out comes across as sheer madness.
http://www.ft.com/cms/s/0/0c618e00-bd62-11dd-bba1-0000779fd18c.html?nclick_check=1
Francis Lambert
02/12/2008
“Here in Zimbabwe we had our near-bank failures a few years ago and we responded by providing the affected Banks with the Troubled Bank Fund (TBF) for which we were heavily criticized even by some multi-lateral institutions who today are silent when the Central Banks of UK and USA are going the same way and doing the same thing under very similar circumstances thereby continuing the unfortunate hypocrisy that whats good for goose is not good for the gander .
As Monetary Authorities, we commend those of our peers, the world over, who have now seen the light on the need for the adoption of flexible and practical interventions and support to key sectors of the economy when faced with unusual circumstances.”
Extrait de Financial Times http://ftalphaville.ft.com/blog/2008/12/01/18903/usa-uk-following-zimbabwes-lead/
Exocet
02/12/2008
En même temps Obama joue un coup de maitre ,une ironie (volontaire..?) par retournement envers la fin de l’histoire ,qui peut être retentissante historiquement parlant et une manoeuvre tactique de haute volée afin de foudroyer pour de bon de ce qui reste des effluves (Hawks) parasitaires de l’époque Clinton…...
Glasnost oui effectivement dans le sens ou Hillary va servir (le cours de l’histoire..) et Obama comme une onde hallucinante et rétroactivement refoulée de tous les signes positifs et négatifs confondus,c’est à dire du spectre des droits de l’homme poussées aux extrémes limites de son postulat sans mémoires dont les crimes et les catastrophes sans exclusive aucune pour ceux et celles qui adoptent les versions de seconde main…..
Un retour aux sources pour Obama ...
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