jc
31/03/2020
J'ai découvert l'hexagramme Yi Jing¹, un peu avant la nomination d'E. Macron. Peu après cette nomination où il nous a annoncé qu'il allait gouverner par ordonnance, j'ai regardé de plus près cet hexagramme sans comprendre grand chose -pour être franc sans rien y comprendre- à la signification des 64 symboles. Mais, m'étant déjà fait mon opinion sur sa façon de gouverner, j'ai été accroché par le symbolisme très "parlant" des symboles 9 "le pouvoir d'apprivoisement du petit") et 10 "en marche", qui m'ont aussitôt fait penser à son élection (9) et à la mise en marche de la France au pas cadencé (10), le symbolisme parlant de lui-même.
Maintenant que je crois commencer à comprendre l'usage qu'on peut faire des trigrammes, je me demande si l'hexagramme n'est pas une sorte de jeu de l'oie qui nous raconte la toujours même sempiternelle histoire. C'est, après tout, peut-être une longue marche qui nous attend avant la grande inversion des symboles 63 et 64. (Mais quand on y regarde de plus près ce saut 63->64 est le plus soft de tous entre deux symboles consécutifs, le saut le plus "hard" étant incontestablement celui du passage du symbole 1 au symbole 2, véritable armageddon symbolique.)
Une longue marche de "La République en Marche" à "La Démocratie en Marche" ?
¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Hexagramme_Yi_Jing
²: https://fr.wikipedia.org/wiki/Armageddon
patrice sanchez
31/03/2020
Dernière partie de mon manuscrit, " Nietzsche et son âme soeur éternelle "
Personne n’est responsable du fait que l’homme existe, qu’il est
conformé de telle ou telle façon, qu’il se trouve dans telles conditions, dans tel milieu. La fatalité de son être n’est pas à séparer de la fatalité de tout ce qui fut et de tout ce qui sera. L’homme n’est pas la conséquence d’une intention propre, d’une volonté, d’un but ; avec lui on ne fait pas d’essai pour atteindre un « idéal d’humanité », un « idéal de bonheur », ou bien un « idéal de moralité », — il est absurde de vouloir faire dévier son être vers un but quelconque. Nous avons inventé l’idée de « but » : dans la réalité le « but » manque… On est nécessaire, on est un morceau de destinée, on fait partie du tout, on est dans le tout, — il n’y a rien qui pourrait juger, mesurer, comparer, condamner notre existence, car ce serait là juger, mesurer, comparer et condamner le tout… Mais il n’y a rien en dehors du tout ! — Personne ne peut plus être rendu responsable, les catégories de l’être ne peuvent plus être ramenées à une cause première, le monde n’est plus une unité, ni comme monde sensible, ni comme « esprit » : cela seul est la grande délivrance, — par là l’innocence du devenir est rétablie… “
Friedrich Nietzsche, “ Le crépuscule des idoles. “
Rien de ce qui s’accomplit dans notre monde ne saurait être inutile nous enseigne la sagesse traditionnelle, et les temps d’entropie de la fin de notre ère de l’idéologie matérialiste avec cette apocalypse annoncée ne sont que le signe annonciateur du retour prochain des âmes soeurs qui réintégreront nos esprits à la pureté retrouvée, avec nos pensées du coeur et de l’intuition si supra-humainement bienveillantes qui remplaceront progressivement un intellectualisme terre à terre “ en état de mort cérébrale idéologique “ ... ces futures Pensées nouvelles qui permettront de nous débarrasser définitivement de nos chaînes mentales et de bien
d’autres légendes collectives pour ouvrir la voie Royale du cap de
l’espérance en la reliance et en la guidance quantiques…
“ ... Mon monde vient de s’accomplir, minuit c’est aussi
midi. La douleur est aussi une joie, la malédiction est
aussi une bénédiction, la nuit est aussi un soleil, –
éloignez-vous, ou bien l’on vous enseignera qu’un sage
est aussi un fou ” ... et un Messie est aussi un Principe
d’éternité de l’âme soeur qui transformera l’apocalypse
annoncée en renaissance pour notre Humanité à la
fraternité et à l’instinct retrouvés !?
“ Tout ce qui est bon sort de l’instinct—et c’est, par
conséquent, léger, nécessaire, libre. “
Friedrich Nietzsche
Oui Mesdames et Messieurs, les temps sont plus que
mûrs pour exhumer cette pensée d’éternité, pour
remettre à l’honneur “ les idées correctes “ de ce génial
Alchimiste des temps modernes, Nietzsche qui nous
indique la seule et unique voie Royale pour la délivrance
et pour la renaissance de notre Humanité.
Je me permettrais, en guise d’ultime “ preuve par Nietzsche “, de vous faire partager ces extraits de lumineux commentaires du philologue allemand, Karl Reinhardt : il ne fait aucun
doute qu’avec ma révélation de l’âme soeur éternelle de Nietzsche/Zarathoustra, ces commentaires auraient atteint le sublime ... comme ce principe d’éternité tapi au plus profond de chacun de nous et qui ne saurait tarder à réémerger à la conscience de l’humanité comme Nietzsche nous en a laissé la divine prophétie de l’éternel retour des âmes soeurs !
Dans le Zarathoustra, Nietzsche en était encore au stade de l’interrogation concernant son âme soeur éternelle ... Quelques années plus tard, lorsqu’il écrivit ,“ La plainte d’Ariane “ et “
Entre oiseaux de proie “, cette interrogation s’était transmutée en certitude et il avait parfaitement intégré et analysé ce fabuleux Principe inné de l’humanité, le féminin de l’âme
soeur, cette Ariane conseillère protectrice labyrinthique dont il se sert génialement pour entretenir le mystère, brouiller les pistes ... un Principe spirituel qui pourrait Vous offrir, Mesdames et Messieurs les Chercheurs,” les premiers de cordée “, tous les espoirs et toutes les espérances quant à une renaissance de l’Humanité à la fraternité retrouvée !
Si depuis trois ans, je ne vis que pour ce moment, si j’ai mis toute ma puissance de persuasion, si je me suis battu de toutes mes tripes et de toute mon âme, c’est qu’à ma mesure, je me suis engagé dans ce sillon de pensée tracé par le Marteau de Nietzsche, et qu’au terme de mon Odyssée extraordinaire, je puis vous certifier que cette expérimentation “ mystique de la liberté de pensée “ est la mienne aussi ... et j’aime autant vous affirmer que le Pari de faire table rase du passé pour se laisser guider par la psychologie de “ la reliance et la guidance quantiques “, accompagné d’un total lâcher prise tout en s’en remettant à une pensée du coeur et de l’esprit dans l’instant présent, ce pari en vaut ô combien la divine chandelle ... ce qui, à n’en point douter, vous permettra de faire de fantastiques découvertes inspirées par les profondeurs ultimes de l’univers en partenariat avec vos univers intimes, vos âmes soeurs éternelles retrouvées !
Où Nietzsche fait parler Ariane, son énigmatique âme soeur éternelle, ce principe labyrinthique par delà bien et mal permettant d’accéder à la transcendance divine ... le Philosophe au marteau y pousse même “ le vice énigmatique labyrinthique jubilatoire pour mieux faire perdre leurs latins et leurs grecs aux exégètes “ en changeant de genre, en passant du Masculin de
sa personne au Féminin de son âme soeur, un dialogue à trois avec Dionysos enfin décrypté !!!
Extrait de "Nietzsche et sa plainte d’Ariane " du philologue allemand Karl Reinhardt, (1886 - 1956) :
” Mais il y a une exception, et une exception qui, de toute évidence, suffit à imprimer à tout le recueil sa marque, il y a un poème,
un seul, mais décisif poème chargé de symbolisme dionysiaque : la « Plainte d’Ariane ». En fait, l’énigme ne fait ici que s’ajouter à l’énigme ! Car le symbolisme de Dionysos, dans ce poème, ne survient qu’après coup, on serait presque tenté de dire qu’il lui est imposé artificiellement ! En effet, cette « Plainte » se lit déjà sous une première forme dans la quatrième partie de Zarathoustra — mais ce n’est alors que l’un des chants de l’ « Enchanteur »
nietzschéen, et non point la plainte d’une femme; de plus, il n’y est question ni de Dionysos, ni d’Ariane… Si l’on compare les deux textes, ce qui frappe avant tout dans le deuxième est le remplacement du masculin par le féminin “ lien pdf joint ci-après, page.
PLAINTE D’ARIANE :
Qui me réchauffera, qui m’aimera encore? Donnez-moi vos chaudes mains! un brasero pour dégeler mon cœur! Frissonnante, étendue de tout mon long, telle un moribond dont on
réchaufferait les pieds, et secouée, hélas! de fièvres inconnues, frémissant sous les traits glacés et acérés du gel, traquée par toi, pensée! Innommable! Dissimulée! Atroce! Toi qui
chasses voilée de nuées! Clouée au sol par tes éclairs, œil narquois qui du fond des ténèbres m’épie! Ainsi, je gis, je me plie et me tords, torturée de tous les éternels tourments, frappée par toi, le plus cruel des chasseurs, toi inconnu — dieu… Frappe plus profond!
Frappe une fois encore! Transperce et broie ce cœur! Pourquoi me tourmenter ainsi avec tes flèches émoussées? Que regardes-tu de nouveau, sans te lasser du tourment des humains, avec des yeux divins pleins d’éclairs méchants? Ce n’est pas tuer que tu veux,
mais torturer — torturer seulement? A quoi bon me tourmenter, moi, dieu moqueur et mauvais que je ne connais pas? Ah, ah! voici qu’à la mi-nuit tu t’approches en tapinois?... Que cherches-tu? Dis! Tu me presses! Tu m’étouffes! Ah! Tu me serres de trop près! Tu
m’écoutes respirer, tu guettes les battements de mon cœur, Jalousement! — et de quoi donc jaloux? Va-t’en! Va-t’en! Cette échelle, pourquoi? veux-tu pénétrer dans mon cœur, te
glisser dans mes pensées les plus cachées? Effronté! Inconnu! Voleur! Que veux-tu gagner par ce vol? Que veux-tu apprendre en espionnant? que veux-tu extorquer par la torture, ô tortionnaire! toi — Dieu-bourreau! Ou bien, me faudrait-il, comme un chien, me rouler à tes pieds? Offerte, emportée, hors de moi, et d’amour pour toi — frétiller? Tu perds ton temps! Transperce-moi encore! Trop cruel aiguillon! Je ne suis pas un chien — mais ton gibier
seulement, ô trop cruel chasseur! Mais la plus fière de tes prises, ô voleur dissimulé dans les nuées!... Parle enfin! O toi, voilé d’éclairs! Inconnu! Dis! Que veux-tu donc, voleur de grands chemins — de moi? Comment? Une rançon? Quelle rançon veux-tu? Sois exigeant
— c’est le conseil de ma fierté! Et sois bref — conseil de mon autre fierté! Ah ah! c’est moi que tu veux? Moi? Moi — tout entière?.... Ah ah! Et tu me tourmentes, fou que tu es, tu brises ma fierté par tes tourments? Donne-moi de l’amour — qui me réchauffera encore? qui encor, m’aimera? donne-moi tes chaudes mains, un brasero pour dégeler mon cœur! Donne-moi à moi, la plus seule, à qui les glaces, hélas! sept épaisseurs de glaces ont appris à languir après des ennemis même, oui, de vrais ennemis, donne-moi, oui livre, ô plus cruel des ennemis… à moi — toi-même!... Parti! Il s’est enfui, mon seul compagnon, mon grand ennemi, mon inconnu, mon dieu-bourreau!... Non! Reviens! Avec tous tes tourments! Toutes
mes larmes en torrent s’élancent vers toi et l’ultime flamme de mon cœur brûle pour toi. Oh, reviens, mon dieu inconnu! Ma douleur\ Mon ultime bonheur!... (Un éclair. Dionysos
apparaît, dévoilant sa beauté.) smaragdine Dionysos : Sois raisonnable, Ariane!... Tu as de petites oreilles, tu as mes oreilles : accueilles-y parole sensée! — ne faut-il pas commencer
par se haïr, lorsque l’on doit s’aimer?... Je suis ton labyrinthe…
traduction Jean-Claude Hémery
Karl Reinhardt, Nietzsche et sa « Plainte d’Ariane »
https://po-et-sie.fr/wp-content/uploads/2018/08/21_1982_p93_117.pdf
Dithyrambes de Dionysos
ENTRE OISEAUX DE PROIE
Celui qui veut descendre, — que vite — l’engloutit le gouffre ! — Mais toi, Zarathustra, — aimes-tu encore l’abîme, — imites-tu encore le pin ? Le pin plonge ses racines, où — le rocher même avec épouvante — regarde dans le gouffre, — mais l’arbre s’accroche aux
abîmes, — tandis que tout, autour de lui, — veut s’élancer dans le gouffre. — Entre l’impatience — du sauvage roulement, du ruisseau qui bondit, — il attend patient, dur, muet, — solitaire… Solitaire !... — Qui donc oserait — habiter ces lieux, — surplomber l’abîme ? — Un oiseau de proie peut-être : — il se suspendrait aux cheveux — du tenace Patient, — joyeux de lui faire mal, — grinçant d’un rire fou, — d’un air d’oiseau de proie… Pourquoi si
tenace ? — dit le moqueur cruel : — On doit avoir des ailes — quand on aime l’abîme… — on ne doit pas rester suspendu — comme toi ! [4] Ô Zarathustra, — tout cruel Nemrod ! —
Récemment encore toi le chasseur de Dieu, — le filet de toute vertu, — le pilier du mauvais ! — Maintenant, — chassé par toi-même, — proie pour toi-même, — vrillé en toi-même…
Maintenant, — solitaire avec toi-même, — scindé en deux dans ta propre science, — entre cent miroirs, — faux à tes propres yeux, — entre cent souvenirs, — incertain, — fatigué à chacune de tes blessures, — glacé par chaque froid, — étranglé par ton propre lacet. — Connaisseur de toi-même ! — Bourreau de toi-même ! Pourquoi te lias-tu — avec le lacet de ta sagesse ? — Pourquoi t’attiras-tu — dans le paradis du vieux serpent ? — Pourquoi te
glissas-tu — en toi-même, en toi-même ?... Malade à présent, — malade du venin du serpent ; — prisonnier à présent, — sur toi s’est abattu le plus dur destin : — dans ta propre fosse — tu travailleras courbé, — voûté en toi-même, — t’enterrant toi-même, — sans aide
possible, — raide, — un cadavre, — avec, dessus, des tours de fardeaux, — accumulées par toi-même, — un savant ! — un connaisseur de toi-même ! — le sage Zarathustra !... Tu
cherchais le plus lourd des fardeaux : — tu t’es trouvé, toi, — et tu ne te jetteras pas toi-même par-dessus bord… — Épiant, — mâchant, — déjà tu ne tiens plus droit ! — Même ta tombe est contrefaite, — Esprit contrefait !... Et récemment encore, si fier, — hissé sur les
échasses de ta fierté, — récemment encore anachorète sans Dieu, — compagnon solitaire du diable, — prince à toge écarlate de tout Orgueil !... Maintenant — entre deux néants —
courbé, — point d’interrogation, — énigme harassée, — énigme pour les oiseaux de proie… Ils sauront bien te délivrer, — ils ont faim déjà de ta délivrance, — ils voltigent déjà autour de
toi, énigme, — autour de toi, pendu !... — Ô Zarathustra !... — Connaisseur de toi-même !... — Bourreau de toi-même !...
https://fr.wikisource.org/wiki/Dithyrambes_de_Dionysos
Par ces poèmes se termine l’oeuvre du philosophe allemand. Ce sont les dernières pages écrites par lui !
Ayant résolu le Mystère de la divinité en Lui, étant parvenu au bout du labyrinthe de sa pensée grâce à son âme soeur éternelle, à son “ fil d’Ariane “, et dans un monde où il n'avait décidément plus rien à faire, à Turin, un jour de pluie dans un ultime avatar de son existence provoqué une fois de trop par la cruauté humaine , “ un hapax démentiel “ le fit basculer dans la prostration et la catatonie, cet ultime clin d’oeil de son destin Zarathoustrien allait lui ouvrir la voie royale à la postérité. Et pour les dix années de son existence terrestre qui allaient lui rester à vivre, Friedrich Nietzsche s’en alla expérimenter et explorer la folie en compagnie de son fidèle acolyte Zarathoustra ... de leurs promontoire d’éternité, je les entends déclamer dans un grand éclat de rire : Ce qui
ne nous tue pas nous rend plus fous ! ...
Ultime extrait lumineux de “ Nietzsche et sa plainte d’Ariane “
“ Ne reste-t-il pas alors une pièce de théologie secrète, ancestrale et future à la fois - une sorte de « mystère »? N ’est-ce pas tout simplement l’apparition du dieu persécuteur qui fait défaut pour passer de là à la « Plainte », pour que le jeu parvienne à se refermer? Pour que, tout au moins, il atteigne sa clôture et sa plénitude pour celui qui « veut l’avoir de nouveau, tel qu’il était et tel qu’il est, et pour toute l’éternité » - « celui qui crie insatiablement da capo, en s’adressant non pas à lui, mais à la pièce et au spectacle tout entier, et non seulement à un spectacle, mais au fond à celui qui a besoin de ce spectacle et le rend nécessaire; parce qu’il ne cesse d’avoir besoin de soi et de se rendre nécessaire… Hé quoi? Ne serait-ce pas
là — un circulus vitiosus deus? » (Par-delà, § 56). La voix tentatrice du dieu tentateur, que signifie-t-elle? Ce dieu est-il un authentique dieu? Ou un symbole poétique? Ou ce que l’on appellerait une allégorie sublime? Ou même une spirituelle façon de parler “ Les notes posthumes de Nietzsche ne laissent planer aucun doute
sur les intentions du prédicateur de ce dieu : « La réfutation de Dieu : à proprement parler seul le dieu moral est réfuté » (t. XIII, p. 75 29; fragment de 1886). «Vous appelez çà l'auto décomposition de Dieu : mais c’est seulement son dépouillement : - il dépouille sa peau morale! Et vous devez bientôt le revoir, par-delà bien et mal »
(t. XII. p. 329; date incertaine). Et en vérité tout le « monde dionysien » ne se presse-t-il pas vers un tel dieu, comme le monde chrétien vers le Dieu chrétien? «
Ce mien monde dionysien du se-créer-éternellement, du se-détruire-éternellement, ce monde mystérieux des doubles voluptés, ce mien “ Par-delà bien et mal ”... voulez-vous un nom pour ce monde-là? Une solution pour toutes ses énigmes? Une
lumière pour vous aussi, vous les plus secrets, les plus forts, les plus intrépides, les plus nocturnes? — ce monde est la volonté de puissance — et rien en dehors! Et vous aussi soyez cette volonté de puissance — et rien en dehors! » (Der Wille zur Macht, in fine). Donc : la volonté de puissance. Mais cette volonté de puissance,
comme sujet unique de tous ces prédicats dispersés, n’est-elle pas un peu trop nue, trop réduite? Si « mystère du monde » et essence secrète de « ceux qui sont les plus secrets » doivent coïncider, cette unité, ou mieux sa caution (Bürgschaft), autrement dit ce qui hors de moi, en elle-même, me transit et me bouleverse — n’est-ce pas quelque chose qu’aucun Grec, aucun disciple d’Empédocle ou
d’Héraclite n’eût hésité à nommer du nom du dieu? Et le « dionysiaque » de l’art n’est-il pas au « dionysiaque » du monde comme la philosophie nietzschéenne du dionysien serait une « philosophie de l’orgiasme ». Mais Nietzsche lui-même ne parle que d’une « psychologie de l’orgiasme », comme « clé du concept de sentiment tragique » (Crépuscule des idoles, « Ce que je dois
aux Anciens », § 5). les présocratiques, le microcosmique au macrocosmique? « Le phénomène “ artiste ” est encore le plus aisé à percer — regarder à partir de là les instincts fondamentaux de la puissance, de la nature, etc.! Et même de la religion et
de la morale! » (Der Wille zur Macht, § 797). Dionysos Zagreus, déchiré par les Titans selon le mythe mystérique, anéantisseur et rénovateur de lui-même selon Nietzsche, ne devient pas seulement symbole de l’homme nouveau, mais, littéralement, le dieu de l’avenir - la « promesse », la « justification de la douleur »
(Der Wille zur Macht, § 1052). Les Titans, sans doute, les ancêtres des hommes, comme dévoreurs du dieu sacrifié, le sauvetage du cœur divin par Zeus et Athéna, bref le contre-jeu des puissances protectrices et dévastatrices, sont oubliés… Le dieu nietzschéen, considéré du point de vue de sa réflexivité, n’est pas celui du
vieux mythe, et c’est plutôt à sa réinterprétation néoplatonicienne — et déjà stoïcienne — qu’il ferait songer. L’Antiquité tardive, en effet, voulait reconnaître dans Zagreus l’Ame du monde se divisant et se reconstituant : « nihil aliud Bacchum quam animam mundi intelligendum asserentes; quae ut ferunt philosophi quamvis
quasi membratim per mundi corpora dividatur, semper tamen se redintegrare videtur, corporibus emergens et se formans » (O. Kern, Orphicorum fragmenta, n°213). Ou bien y aurait-il encore quelque chose en dehors du dieu? Et l’indication énigmatique d’Ecce Homo faisait-elle signe vers de telles énigmes : « Qui sait, en dehors de moi, ce qu’est Ariane? » Cette énigme de la transformation par Nietzsche de la plainte de son enchanteur en « Plainte d’Ariane » est sinon définitivement résolue, du moins singulièrement éclairée par le dernier virage de sa pensée. Ce changement de nom, en effet, appartient à ces mystérieuses interprétations rétrospectives dont nous ne manquons pas d’exemples dans la dernière période de
Nietzsche. A cette même époque ultime d’Ecce Homo, Zarathoustra le négateur de Dieu n’est-il pas lui-même complètement transfiguré par la lumière du « nouveau dieu »! « C’est ainsi que souffre un dieu, un Dionysos. La réponse à un tel
dithyrambe de l’esseulement solaire dans la lumière serait Ariane… Qui, en dehors de moi, sait ce qu’est Ariane!... De toutes les énigmes de cette sorte, nul, jusqu’ici, n’avait la solution, et je doute même que personne y ait seulement vu une énigme ?
»
Oui, Mesdames et Messieurs, cette énigme et ce Graal de tous les Graals que Friedrich Nietzsche, le dernier Alchimiste du monde moderne et l’incarnation de son Zarathoustra, avait résolus en prophétisant le futur retour des âmes soeurs éternelles à la conscience de l’humanité, j’ai emprunté les sillons de sa
lumineuse pensée si novatrice pour les exhumer du plus profond de notre mémoire collective ! ... et Il faudra qu’à l’avenir, les Hommes intègrent enfin le fait indubitable qu’ils sont tous interreliés par l’univers merveilleux des particules élémentaires et que grâce à cette pensée de nos Grands Anciens, à cet esprit Chevaleresque, nous puissions avoir accès à la si mystérieuse “ Docte inconnaissance psychologique quantique “ afin que ces pensées d’éternité et ces messages lumineux nous soient délivrés par l’intermédiaire des intuitions, des rêves et des synchronicités que délivreront à nos cerveaux nos coeurs et nos esprits.
patrice sanchez
31/03/2020
Au sein de notre système ô combien paradoxal, nous avons besoin du mal, selon le principe zarathoustrien qui veut qu’il n'y aurait pas de bien sans mal, et cette période de confinement poussera les hommes de bonnes volonté à sans cesse plus d’introspection, à en revenir à de vraies valeurs humaines et rien qu’humaines, pour progressivement se réapproprier leurs intériorité, cette spiritualité innée et cette pensée du coeur et de l’esprit si vivifiante et essentielle pour nos âmes retrouvées !
C’est un monde de la matière qui se meurt sous nos yeux médusés, plus rien ne sera comme avant, nous le pressentons bien collectivement au fond de nos coeurs , et cette apocalypse sera même nécessaire, les immondices tireurs de ficelles ne jouant le rôle en définitive que de tristes pitres, de zombis idiots utiles, ils nous pousseront toujours plus à l’introspection et à la spiritualisation avec leurs lois de plus en plus abjectes et orwelliennes, jusqu’au point de bascule collectif qui fera ressurgir dans nos esprits nos âmes soeurs éternelles par la grâce des cycles cosmologiques universels ... cet éternel retour des âmes soeurs à la conscience de l’humanité que Nietzsche avait prophétisé en même temps que le principe du mal qui n'a que trop régné sera remplacé par l'amour et l'entraide inconditionels ces seules valeurs qui aient droit de citer dans l'univers quantique qui nous relie tous ! Nietzsche/Zarathoustra, le dernier grand prophète mystique de la liberté de pensée, n'en déplaise à la pensée intellectuelle philosophante matérialiste agonisante, qui nous aura ouvert la voie psychologique de la renaissance de l’humanité grâce à ce merveilleux principe éternel des âmes soeurs inspiratrices et protectrices ; un principe éternel, il suffit de repenser aux médailles et aux pièces des chevaliers Templiers représentant deux chevaliers chevauchant sur le destrier, le deuxième chevalier n’étant autre que l’âme soeur inspiratrice et protectrice, ce que je me plais à imaginer comme étant le graal de tous les graals, ce principe éternel qui leur avait été transmis par la chevalerie mystique soufie, ce secret oublié au fil du temps et des persécutions de la chrétienté et de la royauté qui voyaient une menace à leurs autorité et leurs crédibilité ; et avec notre ère moderne et l’apparition de cet intellectualisme outrancier de l'homme qui voulut se prendre pour dieu ou satan, ce fut un principe qui n’aura survécu que dans notre mémoire collective et que Nietzsche avait exhumé grâce à son confinement pleinement assumé, à sa vie ascètique menée sur une période d’une dizaine d’années et qui lui avait permis de redécouvrir progressivement son âme soeur jusqu'à atteindre le Surhomme Zarathoustrien !
( J’en suis même venu à m’interroger si ce fameux messie des trois monothéisme de la fin des temps , ne serait pas en définitive ce principe de l’âme soeur éternelle qui nous relierait à notre part de divinité … )
Notre solitude au sein du monde n'est pas un destin sans issue mais une essentielle " dualitude ". Cette autre part de nous-même qu'est notre " Ange ", ( ou notre âme soeur éternelle ), peut nous soutenir dès ici-bas si nous savons entendre son appel transformant, au coeur de notre vie la plus singulière. Extrait de " L'homme et son ange : Initiation et chevalerie spirituelle, Henry Corbin grand orientaliste iranologue traducteur d’Ibn’Arabi.
“ Le traité de l’unité “ Ibn’Arabi, présentation de l’éditeur :
Il faudrait, et il est même impératif, que la majorité des êtres vivants sur cette terre sache que Dieu est en nous, que nous somme Dieu, que nous ne faisons qu’un. Cheikh al-Akbar Ibn’ Arabi évoque ainsi la notion ésotérique de l’unicité de l’être (wahda al-wujûd ) qui invite chacun d’entre nous à la quête spirituelle
comme à la réalisation de soi, au développement personnel et à
l’accomplissement du Bonheur. Ce grand maître est né sur les terres
arabo-andalouses, en 1165, et s’affirme par ses nombreux travaux comme le fondateur de l’ésotérisme islamique.
Friedrich Nietzsche écrivait en Mars 1885 dans le Tome 5 de sa correspondance : “ Il est difficile de savoir qui je suis : Attendons 100 ans : Peut-être y aura t’il d’ici là un connaisseur génial des âmes qui exhumera Monsieur F.N ? ... Des oeuvres de cette nature ont de grandes ambitions, elles ont besoin de temps, Il faut d’abord que l’autorité de plusieurs siècles intervienne pour qu’on lise quelque chose correctement… “
” POURQUOI J'ÉCRIS DE SI BONS LIVRES
Je raconterai maintenant l'histoire de Zarathoustra.
Quelqu'un a-t-il une idée nette, à la fin de ce XIX siècle, de ce que les écrivains des époques vigoureuses appelaient l'inspiration ? Si non je vais vous l'expliquer. Pour peu que nous soyons restés superstitieux, nous ne saurions nous défendre de l'impression que nous ne sommes que l'incarnation, le porte-voix, le médium de puissances supérieures. L'idée de révélation, si l'on entend par là l'apparition soudaine d'une chose qui se fait voir et entendre à quelqu'un avec une netteté et une précision inexprimables, bouleversant tout chez un homme, le renversant jusqu'au tréfonds, cette idée de révélation correspond à un fait exact. On entend, on ne cherche pas ; on prend, on ne demande pas qui donne ; la pensée fulgure comme l'éclair, elle s'impose nécessairement, sous une forme définitive : je n'ai jamais eu à choisir. C'est un ravissement dont notre âme trop tendue se soulage parfois dans un torrent de larmes ; machinalement on se met à marcher, on accélère, on ralentit sans le savoir ; c'est une extase qui nous ravit à nous-mêmes, en nous laissant la perception de mille frissons délicats qui nous parcourent jusqu'aux orteils ; c'est un abîme de félicité où l'horreur et l'extrême souffrance n'apparaissent pas comme le contraire, mais comme le résultat, l'étincelle du bonheur, comme la couleur nécessaire au fond d'un tel océan de lumière ; c'est un instinct du rythme qui embrasse des mondes de formes - car l'ampleur du rythme dont on a besoin donne la mesure de l'inspiration : plus elle écrase, plus il élargit… Tout cela se passe involontairement, comme dans une tempête de liberté, d'absolu, de force, de divinité...
C'est dans le cas de l'image, de la métaphore, que ce caractère involontaire de l'inspiration est le plus curieux : on ne sait plus du tout ce qui est symbole, parallèle ou comparaison : l'image se présente à vous comme l'expression la plus juste, la plus simple, la plus directe. Il semble vraiment, pour rappeler un mot de Zarathoustra, que les choses mêmes viennent s'offrir à vous comme termes de comparaison (« - Toutes les choses viennent alors pour flatter ton discours et pour te caresser : car elles veulent que tu les portes. Chaque symbole t'offre son aile pour t'enlever vers chaque vérité. Tous les trésors du verbe s'ouvrent d'eux-mêmes pour toi ; tout être veut devenir verbe et tout devenir veut apprendre de toi à parler. ») Telle est mon expérience de l'inspiration ; et je suis sûr qu'il faudrait remonter jusqu'à des milliers d'années dans le passé pour trouver quelqu'un qui eût le droit de dire : « Cette expérience est la mienne aussi. ”
Friedrich Nietzsche, “ Ecce Homo “
jc
30/03/2020
Jamais entendu ce nom auparavant. Il y avait une courte présentation à son sujet ce soir 30/03/2020 sur Arte.
"Tandis que l'hypothèse de l'hérédité des caractères acquis, naguère soutenue aussi bien par Lamarck que Darwin, était écartée par une majorité de chercheurs à la suite des travaux de Weismann et de Mendel, les recherches de Kammerer suscitent une polémique mondiale durant une quinzaine d'années."
"... il fut vraisemblablement assassiné ..." (Arte parle de suicide)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Kammerer#Biographie
jc
30/03/2020
Du tout au rien ou du rien au tout ? That is THE question ? La mort plus forte que la vie ou la vie plus forte qu la mort ?
Pour les darwiniens et peut-être aussi pour ceux qui acceptent le second principe de la thermodynamique, c'est la mort qui gagne le match, c'est fin de partie, le tout se finit effectivement par le rien. Mais pour ceux qui ont foi en la vie, c'est l'inverse. La foi n'a pas bonne presse par les sombres temps qui courent. Y a-t-il quelques arguments en faveur de cette deuxième façon de penser -ou de ressentir- l'évolution? Je crois que oui, bien que ce ne puissent pas être des arguments scientifiques au sens actuel du terme. Car François Roddier, entre autres, a fourni un nombre important de tels arguments sur les quelque 140 billets de son blog. Je vais en donner un seul ci-après, peut-être archétypique. C'est le cycle du moteur "thermique" à explosion "à quatre temps", non pas admission-compression-[explosion]-détente-échappement mais conjonction-compression-[explosion]-détente-disjonction, applicable dans ce cas: conjonction de gazole et d'air-compression du mélange jusqu'à [explosion (sans bougie…)]-détente-séparation de la puissance disponible sur l'arbre (bon grain) et des gaz brulés. Mais aussi, peut-être, dans d'autres. Car il me semble que c'est aussi le cas du "moteur" animal: conjonction du prédateur et de sa proie-capture-[ingestion]-digestion-séparation du bon grain (regain d'énergie disponible) et de l'ivraie (excréments)¹.
Chacun fait un schéma de la chose dans le sens qu'il veut puisque c'est une pure convention. Moi, formaté matheux, c'est évidemment le sens trigonométrique, counterclockwise: je remonte le temps…
NB pour les curieux: J'ai proposé, en commentaire du site lupascien tiersinclus.fr que j'ai découvert très récemment mais que je squatte déjà résolument, une alternative au second principe de la thermo. Pure spéculation, bien sûr.
¹: Voire séparation des gamètes (le bon grain) et des excréments (l'ivraie), pour perpétuer la vie.
jc
30/03/2020
En philosophie chinoise "le Yi Jing est le fameux livre des mutations qui est une grille de 64 états transitoires symbolisés par les hexagrammes et les nombreuses possibilités de transformations qu'ils proposent", nous apprend Wikipédia. En le simplifiant on a un digramme à quatre états qui a la même structure et la même fonction avec 8 fois moins d'états que l'hexagramme. C'est plus grossier mais ça permet de mieux comprendre comment ça se structure et comment ça fonctionne. En simplifiant encore on a un monogramme à seulement deux états, le yin , souvent noté - - (trait pointillé) et le yang, noté —- (trait plein).
Pour raccorder avec "notre" philosophie occidentale, il suffit d'associer yin avec "puissance" et yang avec "acte". Il faut voir le yin comme un individu "potent" (qui peut faire une chose) et le yang comme un individu impotent (qui ne peut rien faire). Une fois la chose faite, une fois passé à l'acte, eh bien c'est fait, ça n'est plus à faire, c'est mort comme on dit familièrement (parfois immortel comme une conjecture mathématique ouverte qui s'est refermée quand elle s'est trouvée démontrée et rangée dans la bibliothèque des matheux: "Ci gît le théorème untel"). À deux temps il y a un cycle immuable très monotone, yin yang yin yang ..., tension relâchement tension relâchement ..., systole diastole systole diastole ..., etc. À quatre temps (trigramme) il y a plusieurs cycles "logiques", mais l'un d'entre eux semble s'imposer en pratique: yin-yin, yin-yang, yang-yin, yang-yang, yin-yin ... avec une "catastrophe" en fin de cycle beaucoup plus marquée que les autres parce qu'il y a un plus grand saut (yang-yang à yin-yin) qui est le saut de la mort vers la vie. Nous y sommes. Nous sommes quasiment morts, nous sommes le roi impotent qui est "échec et mat". Fin de partie (dirait Beckett), nous en sommes aux eschata de "notre" contre-civilisation, nous, en tant que civilisation, sommes actuellement quasiment rien. Mais nous sommes sur le point d'en commencer un autre cycle où nous aurons alors un nouvel avenir qui s'ouvrira devant nous, le rideau se lèvera, ce sera une apocalypse, nous serons brutalement quasiment tout.
David Cayla
30/03/2020
" Je n’ai pas peur du confinement ni n’en souffre nullement. Pour vous dire le vrai, (...) je me suis confiné moi-même depuis des années et des années"
Est-ce que mener une vie de solitude est un confinement ou une libération de l'âme, pour laquelle le prix à payer est la distanciation sociale ? A contrario, les serviteurs du Système sont des personnes extrêmement sociables, mais ils sont enfermés dans le carcan mental incroyablement rigide que leur impose la "richesse" même de cette vie sociale. C'est ce qui fait d'eux ces "Zombies-Système" dont vous parlez régulièrement.
A force de conformisme-Système, les serviteurs les plus en vue du Système ont progressivement phagocyté tout l'espace social, et là, avec ces mesures de confinement social, ils ont parachevé leur Œuvre. Très bien. Mais qui ont-ils confiné chez eux sinon l'ensemble des serviteurs de moindre rang du Système, qui plus est avec des mesures de confinement "reconductibles" qui risquent d'être autrement plus ravageuses pour l'équilibre psychique que la distanciation volontaire des individus solitaires ?
J'en viens maintenant aux propos d’Andrew Korybko, notamment son "totalitarisme mondial". La vérité est qu'il est déjà en place. Cela ne change pas grand chose, si ce n'est pour ceux que vous qualifiez de "faux anti-Système" qui de même que les serviteurs stipendiés du Système recherchent le contact social , dans leur cas au travers de leurs postures "anti-Système". Pour eux, il est certain qu'un durcissement de la censure-Système sera mal vécue.
Plus largement, ce que nous pouvions percevoir, c'était précisément une tendance au confinement généralisé : confinement sur les « réseaux sociaux » au travers d’une systématisation de la censure-Système et désormais confinement physique au travers de l’interdiction des sorties, des voyages,… (qu'annonçaient les exhortations de Greta Thurnberg ?) qui étaient autant d’occasions de « tisser du lien social » (qui valait ce qu’il valait dans ces temps de conformisme-Système), cela dans un contexte où le président Macron notamment laissait échapper, de plus en plus, des réflexions sur « la mort cérébrale de l’OTAN » ou « le nécessaire redressement des liens avec la Russie ».
Métaphoriquement parlant, est-ce que ce ne serait pas le Système lui-même qui aurait pris cette décision de confiner des populations entières, et d’abord ses serviteurs à Lui, terrorisé à la pensée que ces idées hérétiques soient en train de faire tâche d’huile ? Mais ce faisant, n’a-t-il pas ainsi brisé ce qui assurait la cohésion de ses serviteurs, Sa cohésion, ces échanges sociaux permanents qui leur imposaient de maintenir leur âmes confinées au sein de ce carcan-Système, de peur d’être chassés en dehors du Système auquel ils avaient fait allégeance ?
A cette aune, pour conclure sur les propos de Jean-François Colosimo, il n’a pensé cette situation inédite qu’en termes de consommation purement matérialiste, mais le confinement qui est imposé aux populations ainsi qu’aux serviteurs du Système va bien au-delà de ça. Ce n’est pas une retraite dans une cellule monastique, c’est un confinement à domicile, où ils peuvent jouir comme ils l’entendent de l’ensemble de leurs biens de consommation. Nulle confiscation, réquisition, destruction,… comme cela arrive suite à des conflits armés ou des catastrophes naturelles. C’est même tout le contraire.
En revanche, ils pourraient manquer ou même seulement craindre de manquer de choses plus essentielles, d’espace dans des logements confinés, voire de biens essentiels en cas de ruptures d’approvisionnement. Cela pourrait contribuer à rééquilibrer la valeur des choses, et pas forcément en faveur des biens de consommation.
jc
29/03/2020
À propos de la citation de Fabrice Hadjadj concernant le temps.
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Guénon: « le temps dévorateur finit par se dévorer lui-même », de sorte que, à la « fin du monde », c’est-à-dire à la limite même de la manifestation cyclique, « il n’y a plus de temps » ; et c’est aussi pourquoi l’on dit que « la mort est le dernier être qui mourra », car, là où il n’y a plus de succession d’aucune sorte, il n’y a plus de mort possible. Dès lors que la succession est arrêtée, ou que, en termes symboliques, « la roue a cessé de tourner », tout ce qui existe ne peut être qu’en parfaite simultanéité ; la succession se trouve donc en quelque sorte transmuée en simultanéité, ce qu’on peut encore exprimer en disant que « le temps s’est changé en espace » . ("Le règne de la quantité...", chap XXIII)
Je n'ai pas vraiment compris ces deux citations, mon formatage scientiste étant sans aucun doute encore trop puissant (mais la découverte toute récente de l'oeuvre du philosophe Stéphane Lupasco m'ouvre de nouveaux horizons sur le temps: temps aïon, synchronique, temps chronos, diachronique -roulant sans glisser l'un sur l'autre, comme le vélo sur la route?-)¹.
Ici je fais une toute autre lecture de la citation guénonienne, en remplaçant "temps" par "pouvoir temporel" et "espace" par "pouvoir spatial". Ce qui suggère un basculement d'un pouvoir vertical, régalien et jacobin, à un pouvoir horizontal, girondin, où ici le pouvoir a sa signification que je considère comme seule naturelle: on fait ce qu'on peut faire. Ce que je développe justement dans d'autres commentaires. (Sauf que ça ne colle pas avec mon idée de pouvoir horizontal féminin pendant le krita-yuga. Kane ou Abelle? Il y a une inversion que je ne saisis pas.)
¹: Plouviet (site tiersinclus.fr, article "En même temps") :
- "L'espace apparaît donc comme une conjonction contradictionnelle tandis que le temps apparaît comme une disjonction contradictionnelle : l’espace et le temps sont liés par une relation de contradiction. Selon la formule de Lupasco : « Il y aura toujours de l’espace dans le temps et du temps dans l’espace »"
- "Ainsi, comme nous l’avons vu plus haut, un élément, un événement, un phénomène, précisément de par sa structure logique, ne se déroule pas dans le temps, mais déroule un temps. De même, les phénomènes, quels qu’ils soient, ne se déroulent pas dans l’espace, mais déroulent un espace."
Astrid Zirgel
29/03/2020
Bonjour M. Grasset,
Merci pour ce texte magnifique ; je vous rejoins entièrement dans votre vision du confinement. Vos mots pour le dire sont un baume pour l'âme.
Amicales salutations
jc
29/03/2020
Dans le PDF.9 je place le progrès du côté de la mort. Et je donne comme exemple de mort la démonstration d'une conjecture, problème ouvert qui se referme et qui va prendre sa place dans la bibliothèque-musée des théorèmes (ainsi appelle-t-on les conjectures prouvées). Le problème est mort, il ne vit plus, il est devenu immortel. Et quasiment tous les matheux considèrent que c'est ça le but des matheux et le progrès des maths. Quasiment tous mais pas tous. Au moins Thom et Grothendieck font exception car il se sont aperçus qu'il faut bien qu'il y en ait à proposer des conjectures pour donner du travail aux "problem solvers", aux tâcherons¹, voire pour ne pas leur en donner².
Comment différencier le progrès au sens moderne et le progrès au sens traditionnel? Le progrès au sens moderne est de l'ordre de l'analyse -une lyse en médecine est une déstructuration-, "divide and conquer" en politique, réductionnisme en science, etc., en bref déchaînement de la matière. Le progrès au sens "tradi" c'est tout le contraire, c'est une synthèse. La définition de ce progrès-là est joliment formulée dans la citation suivante, chère à PhG, faite à plusieurs reprises dans "La Grâce de l'Histoire", due à un certain Daniel Vouga, à propos de Maistre et Baudelaire:
"Progresser, pour eux, ce n'est pas avancer, ni conquérir, mais revenir et retrouver…[...] Le progrès, donc, le seul progrès qui vaille, consiste à retrouver l'Unité perdue." (Tome II, p.342, entre autres)
Le progrès vers la mort contre le progrès vers la vie. Dès notre naissance nous progressons vers notre mort. Pourquoi se presser?
¹: Grothendieck: "J'étais le seul à avoir le souffle, mes élèves n'étaient que des tâcherons." (cité de mémoire)
²: Thom: "Dans sa confiance en l'existence d'un univers idéal, le mathématicien ne s'inquiétera pas outre mesure des limites des procédés formels, il pourra oublier le problème de la non-contradiction." (AL, p.561)
jc
28/03/2020
Les virus se propagent, nous le constatons douloureusement actuellement pour le SRAS Co-2. Les virus de coup d'état très certainement, vont aussi se propager partout dans le monde. L'UE, en particulier, a une cohésion peut-être -sans doute?- encore plus faible que les USA. Elle ne peut être mûre pour un coup d'état, puisque l'UE n'en est pas un, mais pour la désintégration. Pour moi l'UE est déjà morte. Vive l'UE donc, une autre UE, peut-être de l'Atlantique à l'Oural, comme le souhaitait de Gaulle.
J'ai suggéré jadis¹ que la capitale de la nouvelle UE soit Genève, avec une nouvelle organisation politique, évidemment. Symboliquement le point culminant de la Suisse est (presque?) le sommet de l'Europe occidentale (non russe). Un drapeau blanc frappé en son centre d'un edelweiss, avec les fleurs (ou végétaux) symbolisant les pays membres harmonieusement répartis autour? Ça aurait une autre gueule que ces maudites étoiles qu'on ne voit qu'au téléscope, comme "notre" élite qu'on ne voit qu'au téléscoop.
NB: Pauvre pomme, qui a perdu sa queue le 9/11, qui se fait maintenant bouffer par les vers, et qui va peut-être passer sous dictature militaire.
¹: Vers une autre Europe? (11/06/2018) "Capitale Genève. Une nouvelle Europe neutre qui fait le pari du krita-yuga. Qui se fout par conséquent de Trump et de son Otan. (Et qui tend une main secourable au RU.)" https://www.dedefensa.org/article/conversation-avec-les-forces-suprahumaines
jc
28/03/2020
L'autorité spirituelle e t le pouvoir temporel actuels ont failli. La cinquième république a vécu. Vive la 6ème? Pour moi non. C'est vive la première démocratie, la première véritable démocratie bottom-up.
L'avantage considérable d'aborder le problème bottom-up est qu'il permet d'impliquer chaque citoyen, en demandant à chaque village de rédiger sa propre constitution. Que peut répondre l'élite à l'argument: il n'y a aucune chance d'arriver à rédiger une constitution pour la France si l'on est incapable d'en rédiger une pour les villages?
Le PFD est donc maintenant à taille humaine: gouvernement du village par le village pour le village; nous sommes alors en capacité de nous identifier à l'un des acteurs du gouvernement, nous sommes en capacité d'être intelligent "à la Thom" ("L'intelligence est la faculté de s'identifier à autre chose, à autrui"). Il faut, je crois, se fixer les idées avec un village archétype d'une centaine d'habitants, composé d'une quinzaine de familles, chacune composée de six personnes, deux grands-parents¹, deux parents et deux enfants. Il y a donc trois strates dans la société villageoises: les individus, les familles et le village. Il faut déjà penser, et ne pas perdre de vue, qu'il y aura d'autres strates (commune, canton, département, région, France, Europe, Monde). Plus précisément dit il faut penser à transposer, par exemple, la constitution des villages à celle de la France composée de trois strates, elle, les régions et les départements, avec les nombres d'éléments par strate sensiblement égal.
Cela ne m'étonnerait pas que le choc soit énorme entre les constitutions voulues par "la base" et la constitution actuelle rédigée et imposée par "le sommet" dont l'article 2 du titre I précise: le principe est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, avec la pratique que l'on connaît et dont on découvre actuellement l'horreur.
Rédiger une constitution, même pour un village, est un problème qui est déjà au delà de la politique, c'est un problème pour métapoliticiens, les analogues des métaphysiciens au sens de Thom², qu'il faut attaquer à la fois bottom-up et top-down. (Car c'est comme la tour Eiffel: elle s'est montée évidemment bottom-up, mais tout porte à croire qu'elle s'est sans doute conçue top-down: un point imaginé à 300 mètres d'altitude qui s'est différencié "embryologiquement" et déployé en quatre chaînettes³ finissant aux quatre coins d'un carré au sol. Je signale que Thom est un métaphysicien au sens de sa définition² ("Expliquons de manière assez élémentaire le mécanisme formel qui, à mes yeux, commande toute morphogenèse, par l'analogie suivante entre développement d'un embryon, d'une part, et une série de Taylor à coefficients indéterminés, d'autre part." (SSM, 2ème ed. p.32))
Thom ne pensait peu-être pas à la rédaction d'une constitution démocratique lorsqu'il écrivait:
"En ce qui me concerne, je préfère croire à un réel – non globalement accessible parce que de structure stratifiée – dont l'herméneutique de la TC
permettrait de dévoiler progressivement les « fibres » et les « strates ». Mais tout progrès dans la détermination d'une telle ontologie stratifiée en
« couches » d'être exigera : i) L'emploi de mathématiques pures spécifiques – parfois bien difficiles – dans les théories jusqu'ici purement conceptuelles des sciences de la signification ; ii) La reprise d'une réflexion philosophique sur la nature de l'être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis bien longtemps occultée."
mais tout y est: 1. la métaphysique métapolitique évoquée plus haut et 2. le casse-tête de raccorder les strates entre elles (passage des pouvoirs locaux au pouvoir global, des monnaies locales à la monnaie globale, etc.).
Comme dit Thom², c'est le travail de Dieu⁵ que l'on nous demande de faire…
¹: La présence des grands-parents est là pour rappeler qu'une constitution démocratique (ou autre) doit être non seulement spatiale (passage du local, l'individu, au global, la France, voire l'Europe et le Monde), mais également temporelle.
²: "Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal alpha (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur."
³: https://fr.wikipedia.org/wiki/Cha%C3%AEnette
⁴: Lloyd Blankfein: "Je fais le travail de Dieu"
jc
27/03/2020
Une raison métaphysique en net défaveur du système progressiste actuel (heureusement finissant).
Thom termine un article sur l'innovation en disant qu'il faut la décourager:
"Au lieu d'offrir aux innovateurs une "rente" que justifierait le progrès apporté par la découverte, notre économie devrait tendre à décourager l'innovation ou, en tout cas, ne la tolérer que si elle peut à long terme être sans impact sur la société (disons, par exemple, comme une création artistique qui n'apporterait qu'une satisfaction esthétique éphémère -à l'inverse des innovations technologiques, qui, elles, accroissent durablement l'emprise de l'homme sur l'environnement). Peut-être une nouvelle forme de sensibilité apparaîtra-t-elle qui favorisera cette nouvelle direction. Sinon, si nous continuons à priser par-dessus tout l'efficacité technologique, les inévitables corrections à l'équilibre entre l'homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques." (Cf. en annexe¹ la fin de l'article dans sa totalité, intitulée: "Décourager l'innovation")
Les arguments fournis à l'appui de cette position ne me semblant pas très convaincants, j'en ai déduit qu'il s'agissait seulement d'une position indiquant seulement la préférence personnelle de Thom. Mais il y a un argument métaphysique en faveur de cette position. Progresser au sens moderne implique nécessairement d'agir, de passer à l'acte, car la société moderne ne fait pas seulement des projets, elle les réalise, de plus tous azimuts. Mais passer de la puissance à l'acte c'est en quelque sorte mourir. L'un des exemples que donne Aristote de ce passage à l'acte est la preuve d'une conjecture mathématique: une fois actée, prouvée, la conjecture devient théorème est placé dans la bibliothèque-cimetière des mathématiciens, mort mais immortel. Il en va de même pour les civilisations, le progrès ne faisant qu'accélérer leur vieillissement. Nous(?) allons incessamment débuter un nouveau cycle du Manvantara par un âge d'or, un paradis terrestre. Pourquoi se presser de le quitter? Àprès tout le principe de moindre action de Maupertuis, valable en mécanique de l'inerte vaut peut-être aussi pour le vivant. La roue cosmique, tournant à son rythme immuable, s'en chargera.
¹: Décourager l'innovation
Les sociologues et les politologues modernes ont beaucoup insité sur l'importance de l'innovation dans nos sociétés. On y voit l'indispensable moteur du progrès et -actuellement [années 1980]- le remède quasi-magique à la crise économique présente; les "élites novatrices" seraient le coeur même des nations, leur plus sûr garant d'efficacité dans le monde compétitif où nous vivons. Nous nous permettrons de soulever ici une question. Il est maintenant pratiquement admis que la croissance (de la population et de la production) ne peut être continuée car les ressources du globe terrestre approchent de la saturation. Une humanité consciente d'elle-même s'efforcerait d'atteindre au plus vite le régime stationnaire (croissance zéro) où la population maintenue constante en nombre trouverait, dans la production des biens issus des énergies renouvelable, exactement de quoi satisfaire ses besoins: l'humanité reviendrait ainsi, à l'échelle globale, au principe de maintes sociétés primitives qui ont pu -grâce, par exemple, à un système matrimonial contraignant- vivre en équilibre avec les ressources écologiques de leur territoire (les sociétés froides de Lévi-Strauss). Or toute innovation, dans la mesure où elle a un impact social, est par essence déstabilisatrice. En pareil cas, progrès équivaut à déséquilibre. Dans une société en croissance, un tel déséquilibre peut facilement être compensé par une innovation meilleure qui supplante l'ancienne. On voit donc que notre société, si elle avait la lucidité qu'exige sa propre situation, devrait décourager l'innovation. Au lieu d'offrir aux innovateurs une "rente" que justifierait le progrès apporté par la découverte, notre économie devrait tendre à décourager l'innovation ou, en tout cas, ne la tolérer que si elle peut à long terme être sans impact sur la société (disons, par exemple, comme une création artistique qui n'apporterait qu'une satisfaction esthétique éphémère -à l'inverse des innovations technologiques, qui, elles, accroissent durablement l'emprise de l'homme sur l'environnement). Peut-être une nouvelle forme de sensibilité apparaîtra-t-elle qui favorisera cette nouvelle direction. Sinon, si nous continuons à priser par-dessus tout l'efficacité technologique, les inévitables corrections à l'équilibre entre l'homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques.
jc
27/03/2020
Certaines tribus "primitives" ont résolu le problème.
C'est l'immense mérite de l'anthropologue Claude Lévi-Strauss de l'avoir mathématisé . Problème qu'il s'agit de comprendre et de résoudre mathématiquement dans toute sa généralité, les sociétés primitives l'ayant (sans doute¹) seulement résolu empiriquement et constaté son efficacité sur la stabilité du corps social.
La difficulté du problème vient de ce que la logique aristotélicienne qui régit la rationalité occidentale depuis plus de deux millénaires est ici inopérante, la logique à l'oeuvre semblant plus proche de la toute récente et balbutiante logique quantique (le chat de Schrödinger, à la fois mort et vivant en correspondance avec le chat affamé de Thom, à la fois prédateur et proie, et avec le Peuple démocratique, à la fois dominant et dominé). Thom a écrit un jour que la rationalité était une déontologie dans l'usage de l'imaginaire. La rationalité aristotélicienne est morte, il nous faut en changer, il nous faut, selon la jolie expression de Thom, "changer de déontologie dans l'usage de notre imaginaire" occidental.
Thom résume à mon avis parfaitement ci-après ce que j'ai envie d'appeler la coupure aristotélicienne, passage d'une logique naturelle à une logique artificielle (à mettre en regard de la coupure galiléenne, passage de la phusis aristotélicienne du vivant à la physique moderne de l'inerte).
Je suis profondément convaincu que ces peuples dits primitifs ont accepté cette organisation sociale parce qu'elle était en totale harmonie avec leur façon de voir le monde². Il nous faut impérativement renouer avec cette harmonie.
"Pourquoi, au début de la pensée philosophique,les Présocratiques, d'Héraclite à Platon, nous ont-ils laissé tant de vues d'une si grandiose profondeur? Il est tentant de penser qu'à cette époque l'esprit était encore en contact quasi direct avec la réalité, les structures verbales et grammaticales ne s'étaient pas encore interposées entre la pensée et le monde. Avec l'arrivée des Sophistes, de la Géométrie euclidienne, de la Logique aristotélicienne, la pensée intuitive a fait place à la pensée instrumentale, la vision directe à la technique de la preuve. Or, le moteur de toute implication logique est la perte en contenu informationnel: "Socrate est mortel" nous renseigne mois que "Socrate est un homme". Il était donc fatal que le problème de la signification s'effaçât devant celui de la structure de la déduction." (MMM, 1972, p.227)
Le problème est donc de convaincre. Et, compte tenu de ce qui précède, ce sont sans doute les gens les moins "instruits" qui risquent d'être les plus aptes à être convaincus, car ils sont, j'espère, en prise encore directe avec la réalité du monde. Vox populi, Machiavel… Reste le problème de trouver les bons mots, les exemples archétypiques, etc.
Pour moi l'établissement d'une société véritablement³ démocratique est à ce prix.
¹: Je ne suis pas du tout anthropologue.
²: Toujours ma citation fétiche.
³; Nos démocraties occidentales n'ont jamais été de véritables démocraties.
Semper Phi
27/03/2020
Juste, et correction faite…
Le texte initial dit effectivement “We are fucked” et il y avait erronnément “We are fucking” dans le commentaire.
Sans doute l'habitude de la pratique de la chose par gros temps de pandémie majeure.
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