jc
21/03/2020
Il y a longtemps que je ne l'ai pas précisé: je considère ce forum comme un divan psychanalytique, je suis allongé et je m'adresse aux psychanalystes que sont les hypothétiques lecteurs de mes commentaires. (Dans le vrai monde je n'ai jamais "fait" la moindre psychanalyse mais j'ai eu un temps des discussions passionnées Thom/Lacan avec mon fils qui, dit-il et je le crois volontiers, parle lacanien couramment.)
Je crois que je suis à un moment que je qualifie de psychanalytique, à un dénouement au sens marin -ce spécialiste des noeuds- du terme. L'idée m'est venue devant ma bibliothèque où figurait un roman "Kane et Abel" d'un dénommé Jeffrey Archer. Et je me suis dit que c'était peut-être Kane qui sonnait comme un prénom féminin, et non Abel.
Les femmes sédentaires maîtresses du temps et les hommes nomades maîtres de l'espace? Relire et relire encore Guénon -parmi d'autres- avec cette nouvelle idée en tête.
jc
21/03/2020
Bill Gates est connu pour ses positions eugénistes (lancer son moteur de recherche préféré pour s'en convaincre -le mien n'est pas G….e-).
Ce connard n'est pas comique du tout: https://www.dedefensa.org/article/connards-cosmiques
Suggestion: Lire ce qui suit en pensant à Bill Gates quand il est question de métaphysicien, au Covid-19 quand il est question de cancer et à Lloyd Blankfein quand il est question de Dieu.
"L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi. Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal alpha (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur. Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer.
Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote [à suivre] suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée: "Premier selon l'être, dernier selon la génération"." (René Thom, Esquisse d'une sémiophysique, p.216)
Comment empêcher de nuire ces individus who trust in Gold? C'est très simple: il suffit de les ruiner. Le Système est peut-être en train de s'en charger.
Laurent Cordier
20/03/2020
J’avais écrit un message sans mettre de titre, et le système a brutalement tout effacé.
Dommage.
Lucien Butte
20/03/2020
aéropage => aréopage (Arès + pagus)
Christian DARLOT
20/03/2020
La phrase célèbre de Caton l'ancien était "Carthago delenda est", car le nom de la ville de Carthage est féminin. Comme Systemum (emprunté au grec) est neutre, il faudrait écrire "Systemum delendum est", sauf erreur de ma part.
Edouard VERDIER
19/03/2020
Joyeux anniversaire d'un fidèle lecteur.
Prenez soin de vous, vous nous êtes précieux…
David Cayla
19/03/2020
Je voudrais faire quelques remarques :
En premier lieu, si effectivement pendant longtemps les prises de position "short" - vendre par avance un titre qu'on ne possède pas dans l'espoir que cela conduise à des mouvements de vente qui pousseront les prix à la baisse et permettront aux "shorteurs" d'encaisser de copieux bénéfices - ont pu pousser à la baisse le cours des actions des entreprises visées, ce n'est plus le cas depuis quelques années.
En effet, le principe est tellement éculé qu'au contraire, les véritables détenteurs d'actions attendent tranquillement que l'échéance des options "short" se rapproche. En effet, pour chaque option "short" prise par un acteur financier, il y a nécessairement une option "longue" prise en face par un autre acteur financier. Généralement, lors de l'échéance, l'un et l'autre comparent le prix effectif des actions à ce moment-là, et en déduisent qui devra verser combien à l'autre. Par exemple, si l'option a été prise à une valeur de 100 € et qu'au moment de l'échéance l'action vaut 90 € le "long" devra verser au "short" 10 € pour solder la transaction. Mais inversement, si l'action vaut 110 €, ce sera au "short" de verser au "long" 10 €. Les mouvements sur les marchés financiers ne sont pas forcément à sens unique !
Or, et c'est là que les choses deviennent "intéressantes", dans le cas d'entreprises en difficultés, les "short" s'attendent assez logiquement à ce que le cours dévisse. Aussi, pour reprendre l'exemple précédent, ils vont prendre une option short à 50 €. Seulement voilà, au moment de solder la transaction, les "long" peuvent dans tous les cas exiger la livraison impérative des actions demandées. Les contrats "short" sont des engagements de vente impératifs… sauf si les "long" se contentent d'un arrangement financier. Mais si beaucoup de contrats "short" ont été souscrits et que pas grand monde n'est disposé à vendre d'actions, et que les "long" font savoir qu'ils exigeront la livraison, les "short" sont alors forcés d'acheter les actions promises à n'importe quel prix.
C'est ainsi que depuis la dernière grande crise financière de 2008, les "short" ont été le plus souvent pris à contre-pied. Au plus ils souscrivaient des contrats "short" sur des entreprises en situation financière catastrophique, au plus ils ont été contraints d'acheter leurs actions pour de bon, faisant flamber le cours des actions de ces entreprises. C'en était au point où la hausse du Dow Jones s'expliquait largement par la hausse des actions des entreprises le plus en difficulté.
Conclusion ? L'interdiction des prises de position "short" va au contraire contribuer à l'aggravation de la dynamique de chute des marchés financiers. Par ailleurs, dans des temps "normaux", et même si cela peut paraître étrange, tous les "shorteurs" n'étaient pas des voyous. A l'origine, il s'agissait pour des détenteurs d'actions de souscrire de telles options de manière à ce qu'ils puissent au besoin se défaire de leurs actions à une échéance déterminée à un prix convenu d'avance. Ce pouvait être alors une manière de se prémunir contre une éventuelle chute des cours. Dès lors qu'il est proscrit de souscrire de telles options, la seule manière de s'en prémunir est de vendre tout de suite.
En second lieu, l'idée d'une fermeture des marchés financiers flotte de plus en plus dans l'air. Mais cela risque d'avoir strictement les mêmes effets qu'un Bank Run.
Comment commencent les Bank Runs ? Lorsque des gens ayant entendu que leur banque serait en difficultés se précipitent au guichet pour retirer leurs fonds avant qu'elle ne soit mise en faillite et qu'ils soient rincés de tout ou partie de leurs avoirs (le "haircut" imposé aux Chypriotes étant un exemple de méthode de "résolution" d'une crise bancaire) . Malheureusement, plus les gens se ruent aux guichets, et plus cela accroît la détresse de la banque qui subit le "Bank Run".
C'est ce phénomène qui pousse les gens les mieux informés à se ruer au guichet en premier. Mais comme cela accroît la détresse de la banque, d'autres personnes en ont alors vent, qui se ruent à leur tour au guichet, et cela se termine en un effet boule de neige avec une ruée panique des gens qui auront été les derniers à avoir eu connaissance des difficultés que traverse leur banque. A cours de liquidités, la banque est alors fermée, et les comptes soldés.
Les marchés financiers ne sont pas exactement des banques, néanmoins ils sont tout de même des lieux où des gens ont placé des avoirs financiers sous la forme de titres financiers. A cet égard, la dégringolade des cours de bourse témoigne d'une situation de stress bien réelle et dissimulée depuis trop longtemps à grands coups de versements de dividences et de rachats d'actions financés par emprunt à taux bas qui ont artificiellement soutenu les cours des actions dont Boeing est l'exemple emblématique.
Mais donc, plus il sera question d'une fermeture des marchés financiers, et plus ces gens, ces investisseurs seront tentés d'en sortir ce qu'ils peuvent tant qu'il est encore temps, au prix qu'ils pourront en tirer. Ce qui pourrait très bien conduire, comme dans le cas des Bank Runs, à ce qu'une fermeture des marchés financiers soit décrétée "le temps que les esprits se resaisissent". Les marchés financiers n'étant pas des banques, il ne sera pas nécessaire de "solder les comptes", cependant les fonds qui n'auront pu en être retirés avant la fermeture seront susceptibles de demeurer indisponibles indéfiniment.
De quoi accroître le mouvement de ventes "paniques" jusqu'au point où la décision de fermer les marchés sera prise ? C'est très possible. (Les fameuses "anticipations auto-réalisatrices chères aux économistes).
Enfin, je souhaitais aborder le sujet de la fréquence des cotations. Effectivement, absolument rien ne justifie le principe de cotations en continu. Rassembler tout au long de la semaine les offres et les demandes d'actions pour fixer un prix hebdomadaire et régler les transactions serait tout à fait indiqué. D'ailleurs, il y a tout un pan du marché français des actions pour lequel (le second marché si je ne dis pas de bêtises) cela se fait à une échelle mensuelle.
Pourtant, ce n'est pas le cas, et il doit bien y avoir une raison. La raison, c'est que les investisseurs sont ainsi invités à prendre la décision d'acheter ou de vendre sur une impulsion. Ce faisant, ils n'ont plus à rendre compte des raisons qui les ont poussé à acheter ou vendre. Et si jamais ils se rendent compte qu'ils ont pris la "mauvaise" décision au vu de l'évolution des cours postérieurement à leur décision, ils peuvent réagir "par impulsion".
S'ils pensaient faire une bonne affaire en se délestant de titres qui ne leur inspiraient plus confiance et qu'ils se sont manifestement trompés en vendant, tant pis pour eux ! Pareillement s'ils pensaient faire une bonne affaire en achetant des titres à ce qu'ils croyaient être des prix bradés, et que les cours ont continué de dégringoler, tant pis pour eux ! Il convient de souligner ici que pour tout autre type de transaction, par exemple la vente d'une maison, la vente d'une voiture, s'empresser de revendre le bien qu'on vient d'acheter parce qu'on se serait rendu compte de l'existence de vices cachés est proscrit. On peut se retourner contre le vendeur, mais pas essayer de se défaire du problème en trouvant un autre acheteur.
Et, à bien y réfléchir, c'est également la logique des marchés à règlement hebdomadaire ou mieux encore, mensuel. Les "mauvaises surprises" sont susceptibles d'avoir une incidence telle sur la prochaine cotation qu'il n'est alors plus possible de se débarrasser de ses titres "sur impulsion". En revanche, vous pourrez demander quelques explications aussi bien au vendeur qu'à l'entreprise car si le vendeur était déjà au courant, il y aura eu escroquerie.
jc
19/03/2020
Bien entendu je n'ai pas indiqué le lien avec les sélections K¹ et r¹ pour inciter à se reproduire comme des lapins. Il ne s'agit pas ici de sélection darwinienne r des espèces, il s'agit de sélection lamarckienne r des idées d'organisation sociale pour pallier à la sélection darwinienne finissante K des idées qui a conduit à l'actuelle tristement célèbre pensée unique du TINA thatchérien.
Comment faire un premier tri dans la profusion des idées d'organisation sociale? Réponse: en lamarckien. Thom: "Dans les sociétés c'est la fonction qui crée l'organe, ça ne fait aucun doute. Et je crois qu'il en va de même en biologie."¹
¹: Cf. le court-métrage de Jean-Luc Godard sur Thom à 39'45 https://www.youtube.com/watch?v=B1t_o_CMA_E
jc
18/03/2020
Étymologiquement une lyse -terme médical- est une déstructuration, et ana et cata deux préfixes respectivement bottom-up et top-down. Attaque du coronavirus contre la finance. Attaque de Micron contre Macron.
Je trouve le terme de catalyse comme tout-à-fait adéquat pour décrire la crise du Covid-19: un catalyseur au sens que les chimistes donnent à ce mot. (J'apprends par Wikipédia qu'il existe des cycles catalytiques.)
Que va-t-il se passer maintenant? C'est pour moi de plus en plus clair: l'organisation top-down du monde (jacobine chez nous) est d'ores et déjà KO-debout et l'organisation bottom-up a un boulevard devant elle pour débuter un nouveau tour de manège:
https://en.wikipedia.org/wiki/R/K_selection_theory
jc
18/03/2020
Parmi ses nombreuses facettes (ethnologue, historien, etc.) Emmanuel Todd est -et se dit- prospectiviste ("moi ce que je dis, ce qui est en train de s'opérer, c'est un retournement où tout le monde va regarder vers le haut"). Je vais tenter ici de faire moi aussi de la prospective "à la Thom", c'est-à-dire en utilisant la méthode, le langage et les idées thomiennes.
Ce que dit Todd c'est que le peuple est en train de se retourner vers et contre l'élite, c'est-à-dire plus précisément -pour mieux coller au point de vue toddien-, le peuple -le populus romain- associé ici -pour fixer les idées, et seulement ça- à la petite bourgeoisie CPIS ("qui est porteuse des évolutions idéologiques") et la plèbe romaine associée ici -pour fixer les idées, et seulement ça- à la classe moyenne et aux prolétaires.
On a donc un conflit entre deux actants -langage typiquement thomien- bien identifiés: d'une part le peuple-plèbe et d'autre part l'élite représentée ici par Arnault, Pinault, Renault et Macrault.
Ma citation fétiche qui, selon moi, résume la méthode thomienne est: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés."
J'essaye alors de traiter ce conflit comme le conflit chat/souris, archétypique pour Thom des conflits à deux actants. Et Thom donne la possibilité de le faire parce que, pour lui, la société -ici le peuple-plèbe- possède un psychisme qui "présente un caractère fragmentaire très semblable au psychisme animal: la société ne trouve sa conscience qu'en face d'une tâche urgente où son existence, sa stabilité sont menacées (une guerre par exemple)" (SSM,2ème ed. p.323).
Nous y sommes très exactement: nous -le peuple-plèbe- sommes en guerre contre le Covid-19 (le vocable guerrier ayant été très aimablement fourni par notre président), ce catalyseur de la GCES. Nous -peuple-plèbe- commençons à entrouvrir un oeil à cause de ce virus qui nous met en position de proie.
À la fin du confinement l'énergie accumulée pendant la quarantaine par l'angoisse et la frustration va très certainement se libérer puissamment. Psychologie des foules oblige, nous, chat maintenant bien éveillé débarrassé de son microscopique prédateur, nous nous retournerons vers les souriaults pour leur demander des comptes.
jc
17/03/2020
Il me semble que je vais dans le sens d'Emmanuel Todd (cf. sa vidéo "Comment évolue la lutte des classes", 11'20, disponible sur la toile).
4'10: "C'est la petite bourgeoisie CPIS qui est porteuse des évolutions idéologiques." (Mon commentaire: Nuit debout plus que le mouvement des GJ)
6': "Je décris une société qui, dans la phase antérieure, regardait vers le bas [top down] c'est-à-dire où chaque classe¹ regardait en dessous d'elle pour trouver plus minable qu'elle. Mais moi ce que je dis, ce qui est en train de s'opérer, c'est un retournement où tout le monde va regarder vers le haut. On a eu les GJ qui ont commencé à regarder vers le haut [bottom up] et qui ont brisé le gouvernement; maintenant on a toutes les classes qui s'y mettent."
¹: ET en compte 4: les grands bourgeois 1%, les petits bourgeois CPIS, la classe moyenne 50% des professions intermédiaires -plutôt féminine-, les prolétaires.
jc
17/03/2020
PhG/Davies: "... l’histoire générale « montre que les pandémies arrêtent et retardent, voire inversent, le processus d'intégration économique » "
À propos d'inversion ("voire inversent"), je préparais le commentaire suivant, commentaire du récent article de Nassib Taleb du site "Les crises", article où il est question du rapport du local au global (que je viens de commenter "philosophiquement" sur Dedefensa). (Scusi pour le style "Les crises".)
Moi je suis localiste à donf, girondin si on veut, débarbouillé de la connotation bourgeois de province. Au bas de la pyramide est l'individu, puis la famille, le village (200 Max?) la commune (2000 max?), le canton, le département, la province, et en haut la France, l'Europe, le monde.
Je verrais bien un conflit politique permanent et héraclitéen entre les bottom-up localistes et top-down globalistes; mais ça ne m'étonnerait pas que le coronavirus arrive à mettre le globalisme KO-debout, ouvrant provisoirement une voie "royale" au localisme . À ce propos je ne comprend pas pourquoi "nos" écolo-politiciens n'affichent pas plus nettement leur localisme bottom-up. Pour moi c'est un créneau actuellement vide, à évidemment occuper, car la politique a horreur du vide. Je verrais bien cette opposition local/global se coupler avec l'opposition socialisme/individualisme, dans cet ordre (plus on grimpe dans les strates plus les liens sociaux se délitent). Les républicains new deal (top-down) contre les démocrates new deal (bottom-up), une nouvelle donne politique? LaRem contre LaDem?
Bon, c'est du brut de sciage. Et chacun voit midi à sa porte. Le confinement aura peut-être l'avantage de donner à certains le temps de penser par eux-mêmes et non par merdias interposés.
Pascal B.
17/03/2020
Madame
Ce billet est salutaire non seulement en ce qu'il arme qu'il arme intellectuellement ses lecteurs, non seulement parce que vous parlez du même endroit que ceux d'entre nous qui subissons ce que vous dénoncez, mais aussi parce qu'en agissant ainsi vous posez un acte à l'exacte opposé de la post-modernite hors-sol où une classe de favorisés s'est enfermée dans sa bulle dorée, se desolidarisant ainsi du reste de la société. Attitude oh combien malsaine au point d'en être mortifaire car suicidaire en cela qu'elle consiste à jouir sans entrave et donc sans se soucier ni des autres, ni du lendemain. Merci.
Ci-apres la dernière intervention du professeur Raoult dont les travaux offrent des perspectives de remettre à l'endroit ce qui dans la crise sanitaire actuelle fonctionne à l'envers !
Coronavirus : diagnostiquons et traitons ! Premiers résultats pour la chloroquine.
https://www.youtube.com/watch?v=n4J8kydOvbc
Une vidéo sur l'usage d'un test simple, rapide (15 mn) et peu honteux (le prix de café)
https://twitter.com/_Oliver_Yates/status/1239645545041297409?s=19
jc
17/03/2020
En Grèce, un symbole était au sens propre et originel un tesson de poterie cassé en deux morceaux et partagé entre deux contractants. Pour liquider le contrat, il fallait faire la preuve de sa qualité de contractant (ou d'ayant droit) en rapprochant les deux morceaux qui devaient s'emboîter parfaitement. Le symbolon était constitué des deux morceaux d'un objet brisé, de sorte que leur réunion, par un assemblage parfait, constituait une preuve de leur origine commune.
L'antonyme littéral du « symbolique » est le « diabolique », ce qui divise (du grec διαβάλλειν / diaballein, de dia- à travers, et -ballein, jeter, c'est-à-dire « diviser, disperser », par extension « rendre confus »). Le diabolique est, au sens propre, pour les Grecs, le bâton qui semble rompu lorsqu'il est plongé dans l'eau. (Wikipédia)
PhG: "... brusquement, vous passez d’un entretien dramatique, où la tension est totalement celle de la tragédie de ce qu’on nommait un “fléau de Dieu”, à l’univers féérique, au simulacre de carton-peint rutilant de bling-bling ..."
Rupture totale, catastrophique, entre le réel et l'imaginaire.
Thom représente la triade Réel-Symbolique-Imaginaire par une fronce (tissu en une épaisseur où la partie froncée, formée par deux lignes de plis terminées par un même point fronce, est en trois épaisseurs) le dessus représentant l'imaginaire et le dessous le réel, la partie froncée étant la phase de bimodalité Réel-Imaginaire, au mieux symbolique, mais en fait toujours un peu diabolique¹. Ici le tissu est carrément déchiré!
On remarque sur ce modèle de la fronce qu'il y a continuité parfaite entre le réel et l'imaginaire en contournant le point fronce par un chemin situé dans la partie non froncée (tissu à une seule épaisseur): adéquation parfaite entre la chose telle qu'elle se présente et telle qu'on se la représente. Chemin d'accès à l'Éternité? (J'essaye de comprendre "La Grâce de l'Histoire"...).
¹: Nous sommes tous un peu des diaplotins…
jc
14/03/2020
Toujours Thom:
"Il existe au départ un obstacle à l'existence d'une philosophie de la nature : c'est celui que pose le problème de la « démarcation », à savoir l'établissement de critères permettant de distinguer la connaissance scientifique de celle qui ne l'est pas : un « Naturphilosoph » ne saurait être « démarcationniste ». Ce problème qui a eu pour l'épistémologie positive et néopositive une importance cruciale a aujourd'hui perdu beaucoup de son acuité."
"Finalement, le problème de la démarcation entre scientifique et non scientifique n'est plus guère aujourd'hui qu'une relique du passé ; on ne le trouve plus guère cité que chez quelques épistémologues attardés – et quelques scientifiques particulièrement naïfs ou obtus." (1988, La science et l’intelligible)
"Ainsi la fonction originelle d'une philosophie de la nature sera-t-elle de rappeler constamment le caractère éphémère de tout progrès scientifique qui n'affecte pas de manière essentielle la théorie de l'analogie."
"Il est certain que le succès pragmatique est une source de sens ; mais c'est un mode inférieur d'intelligibilité, à peine supérieur à l'assentiment provoqué par la prégnance du conditionnement pavlovien dans le monde animal ; l'intelligibilité humaine requiert une comparaison plus globale des différents modes d'intelligibilité, ceux en vigueur dans le langage et dans les autres disciplines de la science : elle requiert de sortir de la situation locale considérée pour prendre en compte les modes les plus généraux de compréhension. On aborde donc là le domaine de l'analogie; ce faisant, on touche à l'autre côté, le versant philosophique de l'interface science-philosophie."
"Les Philosophes ont abandonné aux savants la Phusis et se sont repliés dans la forteresse de la subjectivité. Il leur faut réapprendre la leçon des Présocratiques, rouvrir les yeux grands sur le monde, et ne pas se laisser impressionner par l'expertise souvent dérisoire d'insignifiance de l'expérimentateur. Inversement la science doit réapprendre à penser."
"Finalement, la tâche de la philosophie naturelle est d'épaissir l'interface entre science et philosophie : il faut se montrer philosophe en science et scientifique en philosophie – même si cela conduit à être difficilement accepté. (...) C'est plutôt dans ce rôle du gardien de l’intelligible que je verrais essentiellement sa fonction [de notre philosophe]. Lutter continuellement contre les dérapages pragmatistes qui tendent à gauchir nos prégnances et à créer des significations abusives ou factices, telle est, je crois, la fonction centrale de notre philosophe. Fonction à coup sûr difficile, car elle l'oblige à se mettre constamment à contre-courant des flux locaux d'intérêts qui agitent la communauté des savants. Avoir raison trop tôt, c'est bien souvent avoir tort dans l'immédiat. Il lui faudra accepter une fois pour toutes les conséquences de ce ce choix."
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