Francis Lambert
03/09/2008
“... A la fin des années 1970, les compagnies pétrolières occidentales contrôlaient plus de la moitié de la production mondiale de pétrole.
Mais aujourd’hui les compagnies pétrolières appartenant à l’état—comme Saudi Aramco, National Iranian Oil Co., Kuwait Oil Co., Petroleos de Venezuela, Petroleos Mexicanos (Pemex), etc.—contrôlent plus de 85% de la production mondiale de pétrole.
Les majors occidentales contrôlent 7% de la base pétrolière mondiale.
... Selon Amy Myers Jaffe, qui étudie le domaine pétrolier depuis sa chaire à l’Université de Rice, “c’est un secteur en crise”.
... Et à moyen ou long terme, cela signifie que l’importance économique des entreprise occidentales va elle aussi décliner. Malgré tous les projets, les efforts pour conserver et économiser l’énergie, ainsi qu’un virage important vers les sources d’énergie alternatives, le monde occidental va devenir terriblement dépendant du pétrole venant des compagnies pétrolières appartenant aux états orientaux.
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20080903-1150.html
Stephane Eybert
03/09/2008
Tout a fait d’accord avec le Pere Icles. Les USA sont aux abois depuis les annees 1970, periode a laquelle ils ont abandonne l’industrialisation de leur pays pour la predation financiere domestique et internationale. Leurs guerres d’agressions depuis lors ont eu un seul but, celui de maintenir le regne de l’euro dollar puis du petro dollar. Pour cela ils ont toujours chercher a empecher le developpement d’une zone economique comme l’eurasie. Le projet europeen et l’euro leur est un cauchemar. Les guerres contre la Serbie, l’Irak et l’Afghanistan sont le moyen de s’assurer la mainmise sur le petrole non pas pour une consomation personnelle mais pour en interdire l’achat hors systeme petro dollar.
Les Balkans, cible des Britanniques a l’epoque d’avant la 1ere guerre mondiale pour couper la voie en construction par l’Allemagne vers la Mesopotamie, sont aujourd’hui la cible des USA pour les memes raisons. Les USA, puissance thallasocratique, comme l’on ete les Britanniques, ne peuvent tolerer la formation d’un bloc economique continental de l’Europe de l’Ouest au Moyent Orient.
Dans le meme esprit, un autre but des USA est d’empecher a tout prix le raprochement de l’Europe de l’Ouest et de la Russie. L’OTAN sert a ca.
Les guerres qui ont ete provoquees par les Britanniques, WW1, WW2, l’on ete parce que ceux ci etaient aux abois avec un empire endette allant vers une banqueroute. Les conflits, Irak, Serbie, Afghanistan, ont eux ete provoque pour construire ou maintenir un ordre imperial base sur le petro dollar.
L’histoire a montre que des puissances ont accepte leur declin, comme l’URSS, et d’autres ont provoque des conflits majeurs pour tenter sans succes d’eviter leur declin, comme l’empire Britannique.
Et a Thibault: Il faut lire “A century of war” de William Engdalh, et votre jeune age ne sera plus une marque de meconnaissance.
Stephane Eybert
03/09/2008
Pour votre info personnelle :-)
A lire William Engdahl l’interet que j’ai eu de vous lire s’est un peu relativise, pendant ces quelques jours.
Mais je suis toujours un lecteur assidu!
Stephane Eybert
03/09/2008
La Georgie etait consideree par James Baker (toujours d’apres Engdahl dans son “A century of war” :-) comme l’unique porte d’acces au petrole du l’Asie Centrale.
Une presence militaire Israeliene etait peut etre plus facile a faire accepter par les Russes que des escadres de l’USAF.
Stephane Eybert
03/09/2008
“Le rôle du Royaume-Uni est un classique du genre: soutien aux extrémistes mais sans s’impliquer directement.”
Cette position des anglais est bien documentee dans le livre “A century of war” de William Engdahl.
Jérôme L
03/09/2008
l’article passe sous silence la réconciliation facilitée entre le Pologne et l’Allemagne grace à l’intégration européenne, ce qui parait loin d’être négligeable, de même avec la Tchéquie.
la vraie question est celle de la finalité de l’UE, si celle ci a pour vocation de réconcilier les ennemis du passé, l’intégration de la russie et de la Turquie doit etre un objectif de base du bloc. Si l’objectif est de renforcer un bloc de pays relativement homogène, le fait que l’un d’eux soit en conflit avec un voisin ne doit pas être un obstacle, au contraire.
L’UE n’en est d’ailleurs pas a son coup d’essai en la matière, puisqu’elle avait intégré la Grece, alors en conflit larvé avec la Turquie, et Chypre, encore coupé en deux.
Thibault Roch
03/09/2008
Mon jeune âge ne me permet pas de comprendre véritablement la complexité de cette crise mais une question qui me titillait me pousse à m’inscrire : une Europe plus seule qu’on ne le croit; n’est-ce pas finalement une chance au milieu de l’affaiblissement qui semble se profiler? Une chance pour les états qui la composent de se regarder eux-mêmes (et avec la Russie)un instant et d’entrevoir un futur moins américaniste ?
Père Iclès
02/09/2008
L’armée russe indisciplinée ? Peu probable. Pas plus que l’armée US…
En revanche, les russes apprennent vite, c’est un fait.
Ils ont sans doute perçu la façon dont aux US on fait faire le sale boulot par des factions qui échappent faussement au contrôle du gouvernement…
Le cas des missiles nucléaires de Barksdale illustre la façon dont un pouvoir d’aujourd’hui peut mener des opération illicites en les faisant exécuter par des groupes présentés comme mal contrôlés.
Père Iclès
02/09/2008
“Les USA ne peuvent plus, aujourdhui, se sortir de leur vision autiste et arrogante du monde, vivant sur leurs illusions dhégémonie absolue et refusant absolument dintégrer la leçon de tous les revers subis ces dernières années, ignorant d’ailleurs ce qu’est une leçon pour un corpus d’action et de pensée si parfait qu’est le comportement américaniste.”
L’autisme US ne peut être que feint, du moins si on s’intéresse à ce que peut penser la crème des stratèges US de la situation actuelle ( voir à ce sujet ce qu’en dit Madeleine Albright). C’est l’autisme de celui qui feint de ne rien comprendre pour demeurer ignoré, pour n’être pas forcé d’agir.
On a affaire à une autre sorte de refus de la réalité, motivé non pas par le désir de jouir du rêve d’une hégémonie globale mais plutôt par une terreur noire de tomber dans l’état de nation de second rang. Je parle de terreur parce que depuis 15 ans, derrière les fanfaronnades US il y a nombre d’analyses lucides et très inquiètes, et derrière l’affirmation de la toute puissance US, il y a le désir de “reconstruire les défenses de l’Amérique”... Parle-t-on de reconstruire ses défenses lorsqu’on se sent en sécurité ?
Dans cette optique, les actions US et Irak et en Afghanistan pourraient s’interpréter (du moins en partie) comme une fuite vers l’action à l’opposé de la direction dans laquelle il aurait fallu agir.
Aujourd’hui les russes semblent s’adresser à cette Amérique qui fait semblant d’être forte en Irak et en Afghanistan en ayant l’air de lui dire : “Allez, montre nous ce que tu vas faire en Géorgie”.
Pour l’instant, les US font mine d’être occupé ailleurs et à la limite, on peut se demander si ce défi adressé aussi aux européens ne signifie pas : “vous voyez bien que l’Amérique est hors-jeu. Laissez-la tomber et venez discuter avec nous.”
Ceci nous ramènerait au projet russe de la maison commune européenne.
Stephane Eybert
02/09/2008
Une telle hypothese suppose que le president ai un tel pouvoir. Est ce le cas..? Cela serait contradictoire avec la proposition du systeme triomphant.
Une question plus generale maintenant: Est ce que un president americain a autant de pouvoir qu’en a eu Gorbatchev ou un president de la Russie d’aujourd’hui.
Autre observation: A lire Webster Tarpley et William Engdahl, on voit que le vrai pouvoir americaniste, Big Oil et Big Arms, se choisit toujours un president qui lui convient.
A chaque fois ce sont des inconnus catapultes vers le poste de representation supreme. Ford, Carter, Clinton, Reagan, Bush et Bush… tous ont ete choisit par le systeme.
On est loin d’une destinee comme chez un Mitterand ou un Chirac.
Gael Fraiteur
01/09/2008
Pas mal non plus dans le genre…
Bilbo
01/09/2008
Medvedev annonce les “cinq principes” de sa politique étrangère
SOTCHI, 1er septembre - RIA Novosti. Le président russe Dmitri Medvedev a exposé dimanche à Sotchi les “cinq principes” de sa politique étrangère, au lendemain de la reconnaissance par Moscou de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud.
“Pour la politique étrangère, je m’inspirerai de cinq principes”, a-t-il affirmé dans un entretien accordé à trois chaînes de télévision russes.
Premièrement, la Russie reconnaît la primauté des normes fondamentales du droit international qui régissent les rapports entre les nations civilisées.
Deuxièmement, la Russie prône un monde multipolaire. “L’unipolarité est inacceptable”, a souligné le chef du Kremlin. La Russie “ne peut pas accepter un ordre mondial où toutes les décisions sont prises par un seul pays, même aussi important que les Etats-Unis”, car ce monde est “instable et conflictuel”, a relevé le président russe.
Troisièmement, la Russie ne veut de confrontation avec aucun pays. “La Russie n’a pas l’intention de s’isoler. Nous développerons dans la mesure du possible un partenariat amical avec l’Europe, les Etats-Unis et d’autres pays du monde”, a affirmé le chef du Kremlin.
Quatrièmement, la protection de la vie et de la dignité des citoyens russes, “où qu’ils se trouvent”, est une priorité incontestée. “Nous défendrons les intérêts de nos entreprises à l’étranger. Et le monde doit savoir qu’il y aura une riposte à toute agression”, a-t-il souligné.
Cinquièmement, la Russie défendra ses intérêts dans les régions “amicales”. “Comme beaucoup d’autres pays, la Russie a des intérêts privilégiés dans un certain nombre de régions. Ces régions abritent des pays qui entretiennent avec la Russie des liens amicaux”, a constaté M. Medvedev, précisant qu’il ne s’agissait pas forcément de pays frontaliers.
Romain Poustis
01/09/2008
The Associated PressPublished: September 1, 2008
MOSCOW: Russia warned the West on Monday against supporting Georgia’s leadership and called for an arms embargo against the nation until a different government is in place in the ex-Soviet republic.
Foreign Minister Sergey Lavrov’s remarks are likely to anger the United States and Europe and enrage Georgian President Mikhail Saakashvili. He made it clear Moscow wants Saakashvili out of power in Georgia.
Les enchères montent, du grain à moudre pour la visite de Dick Cheney à Tbilissi ?
Bilbo
01/09/2008
Plus je lis d’appréciations sur cette crise, plus mon sentiment est celui d’une partie d’échecs semblable à celles que pratiquait Kasparov. Ce grand champion avait pour habitude d’amener l’adversaire à faire un choix/pari. Ce choix/pari était matérialisé par une pièce qu’il proposait de prendre à l’adversaire, le reste de l’échiquier étant presque neutralisé. Parfois il fallait prendre, parfois il ne le fallait pas.
Kasparov ne pouvait déterminer le déroulement du reste de la partie sur ce seul coup, mais il en ressortait un avantage souvent déterminant.
Sa force résidait dans cette capacité à faire des paris tout en restant insondable par ses adversaires.
Je crois qu’il en va de même pour Poutine.
Dans le cas présent, les pièces dont il dispose sont individuellement moins puissantes que celles dont disposent les USA. Mais leur disposition semble beaucoup plus solide que celle des USA et elle offre un bien meilleur potentiel d’utilisation.
Poutine a fait un pari sur la Géorgie. Il a pu anticiper assez facilement les premiers coups suivant ce pari, comme l’illustrent les actions russes jusqu’à présent (forte impression de maîtrise totale du timing). Dans une seconde phase, il réagit et réagira au coup par coup aux actions occidentales, la contre-offensive médiatique semblant faire partie de cette seconde phase.
Quant aux Américains, il leur faudra 2-3 ans pour comprendre pleinement ce qui s’est passé en Géorgie, tout comme il leur a fallu du temps pour comprendre Staline au sortir de la seconde guerre mondiale. Entretemps Poutine sera avantagé par le jeu stéréotypé américain.
Le reste du monde n’est que spectateur de cette formidable partie. Chacun peut réfléchir à la partie en cours mais personne ne peut déterminer vraiment quelle sera la suite de la partie.
Romain Poustis
01/09/2008
Communication professionnelle à tous les niveaux : Poutine, Medvedev, Lavrov, le ministre de la défense russe.
C’est assez malicieux de la part de Poutine de parler d’un enjeu électoral US dans l’affaire Ossète. C’est une façon de réduire Saakachvili à portion congrue, et de minimiser cet “incident”.
Si on prend en compte que les velléités de l’Arménie et de l’Azerbaijan d’adhérer à l’Otan ont du être passablement refroidies, la photo est plus large.
Egalement, Gazprom est entrain de négocier un accord d’achat de toute la production de gaz Azéri, comme celui déjà conclu avec le Turkménistan, afin de renvoyer tout le gaz dans les tuyaux russes. Dans le cas du gaz turkmène, Gazprom n’a pas hésité à payer le double du prix marché.
Oui l’incident Ossète, c’était un tout petit truc électoral…
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier