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Sur les notions de local et de global

Article lié : Covid-19 et la postmodernité

jc

  14/03/2020

Au moment où l'ultra-libéralisme globalisé exhibe au grand jour sa nudité (et sa nullité) et où chacun tente de relocaliser dare-dare, ci-après quelques citations thomiennes sur les notions de local et de global:

- "la Topologie est précisément la discipline mathématique qui permet le passage du local au global… »
- «... quelle discipline autre que la mathématique pourrait fournir de pareils outils [pour passer du local au global et inversement]?«
(cf. la fin des deux citations suivantes)

-: « Ce n’est pas faire preuve de vitalisme que de déclarer qu’un être vivant est une structure globale, c’est constater une évidence. Ce qui est inadmissible, en effet, et entaché de métaphysique vitaliste, c’est d’expliquer les phénomènes locaux par la structure globale ; le biologiste doit donc, au départ, postuler l’existence d’un déterminisme local pour rendre compte de tout microphénomène partiel intérieur à l’être vivant, et tenter par la suite d’intégrer tous ces déterminismes locaux en une structure globale cohérente et stable. De ce point de vue, le problème fondamental de la Biologie est un problème de Topologie, car la Topologie est précisément la discipline mathématique qui permet le passage du local au global… »

- « Le mathématicien dispose, pour aller du local au global, d’une notion sûre : l’analyticité. Un germe de fonction analytique détermine (par prolongement analytique) la fonction dans tout son domaine d’existence. Pour passer du global au local, le mathématicien dispose d’une autre notion, celle de singularité ; en effet, une singularité en un point n’est autre chose qu’une figure globale qu’on a concentrée en ce point (par exemple, si on concentre en un point O un cercle méridien G d’un cylindre, on obtient le sommet d’un cône). C’est par l’emploi alterné de ces deux techniques, comme en théorie des catastrophes, qu’on peut espérer aboutir à une synthèse dynamique de situations globales complexes. Et quelle discipline autre que la mathématique pourrait fournir de pareils outils ? Dans cette optique, le concept n’aurait plus qu’un rôle heuristique et devrait faire place, comme dans la combinatoire de Leibniz, à un pur jeu de formes… «

- "Il n'y a pas, je crois, d'autre théorisation que mathématique ; seul le mathématicien sait caractériser et engendrer les formes stables à longue
portée ; car qui d'autre sait définir les modes canoniques de propagation et d'extension comme le prolongement analytique ? Seul il sait faire de
manière précise le passage du local au global et inversement : le passage du local au global par le prolongement analytique et le passage du global au local par la notion de singularité. En ce sens, seul le mathématicien a les outils mentaux nécessaires pour éliminer l'action à distance, toutes les explications de caractère magique liées à l'action à distance. C'est pourquoi je pense que l'avenir en toute théorie expérimentale va mener à l'élimination progressive des concepts et leur remplacement par des entités mathématiques convenables."

- "Pour ceux qui voient dans la mathématique une construction bien réglée, s'ordonnant logiquement selon une taxonomie bien établie, la théorie de Morse fait problème. Elle touche à l'Analyse (au calcul des variations, à l'Analyse fonctionnelle), à l'analyse différentielle locale (théorie des
singularités de fonctions), à la topologie globale (topologie différentielle et algébrique des variétés). Mais elle n'appartient en propre à aucune de ces disciplines ; elle est strictement inclassable ; sise à l'origine de presque tous les grands courants de la mathématique récente, elle domine, tel un énigmatique monolithe, une bonne part du paysage mathématique contemporain. Ce monolithe, nous n'avons pas fini de l'interroger."

- "Expliquons-le [le mécanisme formel qui, à mes yeux, commande toute morphogenèse] de manière assez élémentaire, par l'analogie suivante entre le développement d'un embryon d'une part et une série de Taylor à coefficients indéterminés d'autre part." (SSM, 2ème ed. p.32)

(Les scientifiques feront le rapport avec les citations précédentes.)

- "La théorie des catastrophes, anti-magie par excellence, pousse à l'extrême le principe de localité : c'est sans doute pourquoi elle n'offre guère de possibilités pratiques nouvelles."
- "A mon avis, c'est par l'axiome de localité, par un déterminisme local, que la science se sépare de la magie. Si on accepte les actions à distance, il n'y a plus aucun contrôle."

- "(...) il est nécessaire de disposer d'une théorie qui rétablisse le lien jusqu'ici manquant entre dynamique globale et morphologie locale. Or une
discipline qui cherche à préciser le rapport entre une situation dynamique globale (le « signifié »), et la morphologie locale en laquelle elle se manifeste (le « signifiant »), n'est-elle pas précisément une « sémiologie » ? (1968, Topologie et signification.)

Les lecteurs qui ont eu le courage et/ou la curiosité d'arriver jusqu'ici se demanderont quel rapport il peut y avoir entre la biologie et la politique. Thom y répond:

"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés." (SSM, conclusion)

Pour terminer je signale que Thom classifie comme suit les grandes modes d'explication scientifique du réel:

1. La Physique fondamentale étudie globalement l'univers-objet global, avec la démiurgie comme philosophie sous-jacente;
2. La théorie générale des systèmes et la théorie des catastrophe étudient globalement des objets locaux, avec l'herméneutique comme philosophie sous-jacente;
3. La physique macroscopique et les sciences descriptives étudient localement l'objet global Terre, sans philosophie sous-jacente;
4. La biologie moléculaire étudie localement l'objet local, avec le réductionnisme comme philosophie sous-jacente.
 

Sur la notion de frontière

Article lié : Covid-19 et la postmodernité

jc

  14/03/2020

L'épidémie de coronavirus est maintenant qualifiée par l'OMS de pandémie, Et, partout dans le monde, de fermer les frontières pour tenter de s'en protéger, alors que ce virus infecte fait, au fond et en fait, le même job que la vertueuse jet set : il y a les frontières-vilaines et il y a les frontières-gentilles, pour reprendre les expressions employées par PhG dans le chapeau de l'article. Cela conduit à s'interroger sur la notion de frontière, interrogation déjà présente dans mon commentaire du récent article "Quand la quantité devient qualité".

La question fondamentale à laquelle il nous faut répondre est: la frontière entre -disons- la France et l'Italie est-elle commune aux deux pays, ou appartient-elle à un seul des deux -disons la France-, ou encore n'appartient-elle à aucun des deux? Morphologiquement (point de vue du topocrate) il est naturel de considérer que la frontière est commune, mais logiquement (point de vue du logocrate?) le principe de non contradiction incite à privilégier la dernière réponse.

PhG: "Ce passage du discours macronien absolument digne du plus grand art de la rhétorique et de la logique…"

Notre président est un excellent rhéteur, un excellent enfumeur (c'est, selon moi, peut-être sa plus grande qualité). Mais celui qui disséquerait ses interventions s'apercevrait sans aucun doute rapidement que c'est un bien piètre logicien, car le rhéteur qu'il est choisit la logique qui l'arrange au moment où elle l'arrange.

Les deux logiques qui s'affrontent sont:

- d'une part celle -considérée comme classique- qui accepte le principe de non-contradiction (mais peut éventuellement refuser le principe du tiers exclu, logique qualifiée alors par les matheux d'intuitionniste);
- d'autre part celle -considérée par les logiciens classiques comme sulfureuse- qui n'accepte pas le principe de non-contradiction.

Thom, topocrate-en-chef, a "évidemment" pris partie pour la logique sulfureuse (qualifiée par les matheux de paracohérente ou de paraconsistante), ce qui l'a ipso facto pratiquement coupé de la communauté mathématique (car comment démontrer sans principe de non-contradiction?); il consacre une partie de son "Esquisse d'une sémiophysique" à ce problème:

"On ne cherchera pas à fonder la géométrie dans la Logique, mais bien au contraire on regardera la logique comme une activité dérivée (et somme toute bien secondaire dans l'histoire de l'esprit humain), une rhétorique." (Esquisse d'une sémiophysique, p.16)

La raison pour laquelle Thom a pris ce parti est que, pour lui, l'assertion classiquement incohérente "le prédateur affamé est sa propre proie" est à la base de l'embryologie animale (on remarque ici que la logique thomienne se rapproche de la logique quantique -le chat de Schrödinger à la fois mort et vivant-).

Le philosophe Régis Debray a écrit une "Éloge des frontières" sans s'intéresser à la question du point de vue esquissé ci-dessus. Peut-être ne savait-il pas que Thom avait relié les concepts philosophiques de matière et de forme, de puissance et d'acte aux concepts fondamentaux de la topologie mathématique: axiome ABP: l'acte est le bord de la puissance; axiome FBM: la forme est le bord de la matière (ES,p.176)?

J'en profite pour redire ici que Grothendieck a fait le choix intuitionniste pour définir la notion de topos (de Grothendieck). Les philosophes des sciences Lambert et Hespel ont proposé aux matheux de faire le choix paracohérent dans leur article "De la topologie de la conciliation à la logique de la contradicion"¹. À ma connaissance les matheux n'ont pas donné suite…s très prétentieux en écrivant ça, un

Peut-être le philosophes s'apercevront-ils un jour que Thom est l'un des leurs, et -je suis très prétentieux en écrivant ça- un très grand?


¹: virthost.vub.ac.be/lnaweb/ojs/index.php/LogiqueEtAnalyse/article/download/1829/1608  (on pourra également consulter le site tiersinclus.fr)

Vertige et CoronaGate

Article lié : Covid-19 et la postmodernité

Franck du Faubourg

  14/03/2020

Face à cet impressionnant Bourrage de Crane Global, il est normal d'essayer de savoir à quoi -réellement- on a affaire:
- par https://www.levif.be/actualite/sante/rhume-grippe-ou-coronavirus-un-tableau-comparatif-des-symptomes-et-un-coronacheck-pour-le-savoir/article-normal-1262065.html?cookie_check=1584159468
ca donne ça : " 81 % des 44 672 cas de coronavirus étaient bénins, dont certains présentaient des symptômes ressemblant à ceux d'une grippe mineure et d'autres à ceux d'un petit rhume."
-
par Mme Katlama, infectiologue à la Pitié Salpétrière, ca donne ça : "« Le message pour les Français qui sont quand même très affolés par l’épidémie médiatique psychotique c’est que c’est une infection réellement bénigne, on est parfaitement organisés dans les systèmes hospitaliers… »"
( https://www.egaliteetreconciliation.fr/Coronavirus-la-psychose-qui-sert-Macron-58423.html)
- par Monsieur Asselineau, de l'UPR, personne sérieuse, c'est à peu près du mème tonneau (https://www.upr.fr/actualite/francois-asselineau-fait-le-point-sur-le-coronavirus/)
- Sur un site grand public comme topsanté.com, ca donne ça : "Les cas les plus sévères semblent concerner à ce jour principalement des personnes vulnérables en raison de leur âge ou de maladies associées. Les données scientifiques disponibles suggèrent que le virus peut causer des symptômes similaires à ceux d’une grippe modérée, mais aussi des symptômes plus sévères."
- Conclusion avec le sieur Martin Armstrong: Coronagate!
https://www.armstrongeconomics.com/international-news/disease/a-fictional-exercise-to-control-pandemic-oct-18-2019-that-is-destroying-the-world-economy/
Il faut admettre qu'entre la Bill et Melinda Gates (eugénistes notoires) Foundation , l'OMS qui sent le souffre ( http://www.williamengdahl.com/englishNEO18Feb2020.php), et le ciblage très particulier des zones touchées (Chine, Iran - dont Pepe Escobar disait que les premiers touchés étaient du cabinet de Khamenei - et Italie, renforcant ses liens avec la Chine), on est en droit de s'interroger…
Pour les lusophones : https://www.youtube.com/watch?list=UURuy5PigeeBuecKnwqhM4yg&time_continue=14&v=lj6L5eBrNtI&feature=emb_title

Désolé de la longueur du post.

GUERRE BIOLOGIQUE : questions diverses

Article lié : Covid-19 et la postmodernité

EricRobertMarcel Basillais

  13/03/2020

Lorsqu'une guerre non déclarée se déplace sur le théâtre BIOLOGIQUE, on peut être certain d'ignorer qui a commencé et surtout quand les représailles cesseront.

Il s'agit d'un cas de destruction mutuallement assurée inhabituel : on attendait une bombe atomique tactique ....

Autres questions : Est-ce un ballon d'essai, ou le ''premier étage'' d'un super-virus croisé à venir ? Est-ce sous contrôle des méchants ou entre les mains du Seigneur ? Une composante du Jugement des Nations en attendant le Jugement Dernier ? Un aspect de la crise d'effondrement dite FILTRE à l'échelle cosmique ? Un aspect du Trans*$*$£*isme ?

D’un virus, l’autre

Article lié : Covid-19 et la postmodernité

Denis Monod-Broca

  13/03/2020

Nous avons eu le VIH. Il s’attaque, caractéristique redoutable, au système immunitaire de l’organisme. Atteints par lui, les leucocytes, victimes expiatoires désignées, ne remplissent plus leur office. Nous sommes parvenus à maîtriser, plus ou moins, le développement de l’épidémie mais nous n’avons pas compris l’essentiel.

La vérité est aux sociétés humaines ce que le VIH est à nos organismes. Comme lui, elle s’attaque au système immunitaire qu’elle atteint, c’est-à-dire à nos croyances religieuses, à commencer par la croyance dans les bienfaits du sacrifice. Ainsi atteint, le sacrifice ne remplit plus son office et les victimes expiatoires sont sacrifiées en vain. Nous en sommes là. Nous n’avons de cesse, quoi qu’il arrive de désagréable, de désigner des coupables et d’appeler à leur élimination, parfois par les armes. Et cela ne fait qu’aggraver les choses.
La vérité peut être, tant bien que mal, cachée, voilée, déformée. Une fois révélée cependant, elle ne peut pas complètement disparaître, elle ne peut pas être éliminée. Et au fond de nous, nous savons bien que cette recherche du coupable est vaine, destructrice, qu’elle ne fait que nourrir la violence qu’elle prétend combattre.
Si la métaphore assimilant vérité et virus est juste, alors le VIH non plus ne peut pas être éliminé. N’est-ce pas ce qui se passe, malgré tous nos efforts ? N’est-ce pas très exactement ce qui se passe ? Il y a toujours en France plusieurs milliers de nouvelles contaminations chaque année, plus d’une dizaine par jour. Nous cachons le VIH, comme nous cachons la vérité, mais nous ne saurions l’éliminer.
Et voici un nouveau virus, le sras-cov-2. Lui ne s’attaque pas à nos systèmes immunitaires. Il est un banal virus provoquant une banale maladie, le Covid-19, très contagieuse et parfois mortelle.
Il a pourtant, paradoxalement, aussi banal soit-il, par sa dangerosité, un effet révélateur que n’a pas eu, que n’a pas encore eu, le VIH.
Ce minuscule virus est en train de provoquer un bouleversement sans pareil de nos sociétés, plus encore, un bouleversement sans pareil de notre vision de nous-mêmes et du monde.
Les frontières se ferment, l’Etat-providence est vanté par ceux qui le stigmatisaient hier, les services publics sont soudain réhabilités, etc., et ce n’est qu’un début.
Comme les bâtisseurs de la tour de Babel, nous nous croyons capables de tout, « maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux », Gen. 11.6. Eux voulurent construire une tour montant jusqu’aux cieux, nous, nous nous croyons capable de tout comprendre de l’univers, d’organiser le monde à notre convenance, de braver la nature, de rendre les hommes immortels. Toujours le même orgueil insensé. Qu’un minuscule virus met en pleine lumière. Minuscule virus mais relais de la vérité et expression de notre conscience. Car nous le savons bien, au fond, que nous faisions fausse route, que ça ne pouvait pas durer toujours ainsi, que nous étions lancés dans un « toujours plus » insensé…
Puisse la vérité du VIH être enfin admise. C’est en remettant le sexe à sa place qu’il ne tuera plus.
Puisse l’effet révélateur du sras-cov-2 être durable. Nous ne sommes pas tout-puissants. Aussi savants que nous soyons, les limites de l’inconnu reculent au fur et à mesure des progrès de la connaissance. Sans acceptation d’une part de mystère, nous nous perdrons. Quand on se croit capable de tout comprendre, on ne comprend plus rien. Nous n’en sommes pas loin.
La crise sanitaire est en train de provoquer une crise économique, financière, sociale, politique, humaine… en un mot, une crise anthropologique. L’anthropologie est une science difficile car le sujet observant est aussi l’objet observé. A la faveur de l’épreuve en cours, dans le miroir que nous tend le sras-cov-2, sachons nous voir tels que nous sommes et en tirer les conséquences.
 

Mon ennemi c'est la finance.1

Article lié : S’approcher de la fin...

jc

  13/03/2020

J'ai oublié de relier mon .0 à l'article…

PhG: "...  le déchaînement d’un enchaînement crisique, chaque crise entraînant une autre crise mais gardant assez d’autonomie pour se porter elle-même jusqu’à son paroxysme ..."

Pour moi la crise centrale, la crise nucléaire, sera la crise de l'organisation financière du monde actuel, le trou symbolique dans l'espace-temps dont parle PhG à propos du 9/11 devenant réel -s'actualisant en trou de Bâle-, lorsque les accords réunissant actuellement quelque 60 banques centrales du monde seront déchirés. (Notre société globalisée qui veut se donner l'apparence d'une démocratie est en fait une ploutocratie: l'argent alpha et oméga de toute chose, gouvernement par l'argent et pour l'argent -et on le voit crûment à propos de la pandémie actuelle-.)

PhG commence son article en remarquant que "Les réflexions “globales” de et autour de la crise Covid-19 sont assez rares en France". J'ai tenté de prendre du recul en lisant plus attentivement le chapitre XVI "La dégénérescence de la monnaie" de "Le règne de la quantité..." -auparavant j'avais seulement parcouru en grande diagonale-.

Pour Guénon les signes annonciateurs de la fin des fins d'un Manvantara, la fin d'un âge de fer, d'un Kali-Yuga, sont "rigidifiants" (formalisation, légalisation, etc.), alors que les signes annonciateurs d'un nouvel âge d'or sont "évaporants". Le passage de la monnaie fiduciaire purement symbolique à la monnaie-qui-vaut-son-pesant-d'or- vu comme une rigidification, la déconnexion de l'or et du dollar vue comme un dérigidification, la chute des "actions" d'un tiers de leur valeur en quelques jours vue comme une évaporation?

Qu'est-ce qu'une véritable monnaie fiduciaire, une monnaie en laquelle ceux qui l'utilisent ont foi? C'est, je crois, le sujet de ce chapitre XVI.



 

Mon ennemi c'est la finance

Article lié : S’approcher de la fin...

jc

  12/03/2020

Disait jadis François Hollande en se précipitant à la City pour l'assurer du contraire.

C'est la fin d'un monde mais pas la fin du monde. Il est temps de penser à l'après. Et donc il est temps que le problème de l'argent, présenté comme le nerf de toutes les guerres, soit porté sur la place publique. Une première contre laquelle le "deep state financier" mondial (BRI, siège Bâle) va évidemment s'opposer de toutes ses forces.

Le savanturier¹ Jean-Pierre Petit a consacré au problème une BD² qui montre, selon moi, assez parfaitement ce dont il s'agit et pourquoi le "deep state" n'est pas pressé de porter le débat sur ladite place publique: cf. le bas de la page 67 de la BD.

Ce qu'en dit François Roddier³ est, je crois, à prendre en considération: différenciation de la monnaie actuelle totipotente en monnaie d'échange de biens et monnaie d'échange de services.

Personnellement j'ajouterai un principe de localité bottom-up d'organisation sociale, avec un retour à des monnaies locales stratifiées (euro, franc, bret -pour les bretons-, etc.), et pour principe des monnaies uniques vues de l'extérieur et multiples -et, bien entendu, ajustables- vues de l'intérieur. Le principe de localité -organiser la vie sociale au niveau le plus local possible- peut permettre en cas d'épidémie, un repli autarcique (la collectivité vivant sur ses ressources propres avec sa (ses) propre(s) monnaie(s)), il me semble plus efficace -sur le papier- que l'actuelle organisation top-down et globalisée qui a cours dans les pays dits évolués.


¹: C'est ainsi qu'il se présente.

²: http://www.savoir-sans-frontieres.com/JPP/telechargeables/Francais/ECONOMICON.pdf  (j'apprends que JPP nous promet un métaphysicon pour le mois de mai)

³: http://francois-roddier.fr/Mines-2018/assets/player/KeynoteDHTMLPlayer.html#0  (extrait du billet 120 de son blog)

 

La frontière entre la quantité et la qualité

Article lié : Quand la quantité devient qualité

jc

  11/03/2020

PhG: "A partir d’où et comment s’arrête la quantité et commence la qualité, d’où et comment la qualité supplante la quantité sur un même objet ?"

Guénon:
- "la quantité se présente à nous sous des modes divers, et, notamment, il y a la quantité discontinue, qui est proprement le
nombre, et la quantité continue, qui est représentée principalement par les grandeurs d’ordre spatial et temporel;"
- "les physiciens modernes, dans leur effort pour réduire la qualité à la quantité, en sont arrivés, par une sorte de « logique de l’erreur », à confondre l’une et l’autre, et par suite à attribuer la qualité elle-même à leur « matière » comme telle, en laquelle ils finissent
ainsi par placer toute la réalité, ou du moins tout ce qu’ils sont capables de reconnaître comme réalité, ce qui constitue le « matérialisme » proprement dit." (Le règne de la quantité... , chap. II)

Grâce à René Thom, j'ai maintenant une idée assez précise de la façon dont on peut qualifier la quantité continue: grâce à la notion de position non régulière -de singularité et de non généricité en jargon mathématique-. Le lecteur curieux pourra consulter l'article "Morphologie et esthétique structurale: de Goethe à Lévi-Strauss"¹ -que je viens de découvrir- de Jean Petitot (en particulier l'analyse "structurale" du "Ézéchiel et Rebecca" de Poussin) qui écrit: "Dans le domaine conceptuel c'est la catégorisation qui résout le problème du passage du continu au discret: on catégorise les continua sémantiques en introduisant des discontinuités qualitatives et l'on prend des  valeurs typiques centrales des domaines (catégories) ainsi délimités par ces frontières."

Je n'ai pas d'idée sur la façon de passer directement de la quantité discrète à la qualité (je ne suis pas logocrate…), je dois d'abord assimiler la quantité discrète à une quantité continue, ce qui suppose que la quantité doit être grande². Dans le cas de la société³ monténégrine, il y a ainsi les croyants et les laîques, avec pour "valeurs typiques centrales" leurs "chefs" respectifs.
 

¹: http://jeanpetitot.com/ArticlesPDF/Petitot_LeviStrauss_FR.pdf

²: L'interprétation des syllogismes par diagrammes "ensemblistes" de Venn n'est, selon-moi-mais-pas-que, possible qu'à ce prix.

³: Il est nécessaire qu'il y en ait une, ce que niait Margaret Thatcher: "There is no such thing as society…"

Signe des temps ?

Article lié : Quand la quantité devient qualité

jc

  10/03/2020

Je venais à peine de poster mon commentaire de l'article "Notes sur une patience enfuie" dans lequel je m'interrogeais sur l'autorité spirituelle de l'église orthodoxe sur l'actuel pouvoir temporel russe quand est paru cet article au titre guénonien "Quand la quantité devient qualité" (qui m'a aussitôt inspiré pavloviennement le titre ci-dessus), article qui montre le décalage, au Monténégro, entre le pouvoir temporel du gouvernement et l'autorité spirituelle de l'église orthodoxe, pouvoir et autorité s'exerçant sur le peuple monténégrin.

Serait-on en train de voir réapparaître -comme un signe des temps?- un affrontement entre la tradition et la modernité? Au Monténégro comme ailleurs?

Thom a consacré un article¹ pour tenter "d'établir qu'aucune société stable ne peut exister sans une certaine forme de pouvoir sémiologique", autrement dit qu'un pouvoir temporel ne peut durer s'il ne repose sur une autorité spirituelle. Quelle est l'autorité spirituelle sur laquelle reposent les pouvoirs temporels de nos sociétés modernes? Je n'en vois pas d'autre que la science. Mais la science moderne -le scientisme?- peut-elle être une autorité spirituelle? J'en doute fortement parce qu'elle s'impose le carcan du pragmatisme, du positivisme et de quelques "ismes" de ce calibre. Pour moi une autorité spirituelle digne de ce nom doit aller au delà de la Physique moderne, elle doit nécessairement être métaphysique.

Je terminai mon précédent commentaire par la citation attribuée par Frossart à Malraux: "Le XXIème siècle sera mystique ou ne sera pas". Peut-être Thom aurait-il accepté un "Le XXIème siècle sera métaphysique ou ne sera pas", lui qui a terminé "Esquisse d'une sémiophysique", son dernier ouvrage majeur, par la phrase suivante: "Seule une métaphysique réaliste² peut redonner du sens au monde."?


¹: "Révolutions, catastrophes sociales?" (AL, pp.434 à 451)

²: Thom précise dans l'introduction de ES qu'il considère la métaphysique réaliste qu'il propose comme étant minimale (p.13).

Autorité spirituelle et pouvoir temporel

Article lié : Notes sur une patience enfuie

jc

  10/03/2020

Je suppose qu'avant les révolutions russes de 1905 et de 1917 le tsar faisait le lien symbolique entre l'autorité spirituelle (représentée par l'église orthodoxe?) et le pouvoir temporel. Mais je ne sais pas ce qu'il reste d'autorité spirituelle dans l'actuelle Russie.

En France il y a eu l'instauration d'un pouvoir laïque/laïc (1793 puis 1905). Au Japon l'empereur a été contraint par les USA d'abdiquer de ce lien symbolique en 1945. En Chine la dynastie Qing s'éteint en 1912 (avec péripéties ultérieures), et le lien symbolique qui va avec. En Angleterre, en Allemagne, etc. (aux USA il n'y a, je crois, jamais eu d'autorité spirituelle digne de ce nom). Sans doute le signe -sinon la preuve- que ces diverses autorités spirituelles avaient perdu une partie de leur autorité (c'est, il me semble, assez manifeste pour le Vatican). Éloignement du principe conforme à la tradition selon Guénon (rotation de la roue cosmique…).

À l'heure où le vérité-de-situation-covid-19 (ou le narrative-cevid-19 ?¹) fait rage, on commence déjà à opposer les systèmes politiques dans leur capacité à gérer la pandémie.  Ainsi le professeur Dong Yuzhen dans Le quotidien du Peuple : "Le combat de la Chine contre l’épidémie a montré que le Parti communiste chinois est de loin le parti politique ayant la plus forte capacité de gouvernance de l’histoire humaine." (publié dans le FT du 8/03/20²).

Dans "La crise de la raison (humaine)", article Dedefensa de 2014, PhG écrit:

"Nous avons cité l’intervention de l’officiel chinois avec une intention à l’esprit, ne doutant pas un instant de la sincérité de son propos, et de la véracité de sa propre conviction, dans l’exposé qu’il fit des intentions de la Chine, de l’Asie, et de l’antique sagesse de cette partie du monde. Nous reconnaissons d’autant plus tout cela que nous pouvons dire notre conviction que l’intervenant se trompait, qu’il se trompe en croyant qu’un modèle de civilisation asiatique rénové s’imposera rapidement, à côté du modèle occidentaliste, éventuellement pour le concurrencer et le remplacer."

Peut-être y sommes-nous?

Dans le chapitre V de "Autorité spirituelle et pouvoir temporel" René Guénon écrit ceci à propos de la Chine:

"Nous ferons même remarquer, à ce propos, que, en Chine, la distinction du Taoïsme, doctrine purement métaphysique, et du Confucianisme, doctrine sociale, procédant d’ailleurs l’un et l’autre d’une même tradition intégrale qui représente leur principe commun, correspond très exactement à la distinction du spirituel et du temporel ; et il faut ajouter que l’importance du « non-agir » au point de vue du Taoïsme justifie tout spécialement, pour qui l’envisage de l’extérieur , le symbolisme employé dans l’apologue en question. Cependant, il faut bien prendre garde que, dans l’association des deux hommes, c’est le paralytique qui joue le rôle directeur, et que sa position même, monté sur es épaules de l’aveugle, symbolise la supériorité de la contemplation sur l’action, supériorité que Confucius lui-même était fort loin de contester en principe, comme en témoigne le récit de son entrevue avec Lao-tseu, tel qu’il nous a été conservé par l’historien Sse-ma-tsien ; et il avouait qu’il n’était point « né à la connaissance », c’est-à-dire qu’il n’avait pas atteint la connaissance par excellence, qui est celle de l’ordre métaphysique pur, et qui, comme nous l’avons dit plus haut, appartient exclusivement, par sa nature même, aux détenteurs de la véritable autorité spirituelle."

Malraux (d'après Frossard): « Le XXIe siècle sera mystique ou ne sera pas ». Départ pour un nouveau tour de roue cosmique?


¹: Cf. https://www.dedefensa.org/article/oil-war-consequences  

²: https://www.pauljorion.com/blog/2020/03/09/coronavirus-la-declaration-du-prof-dong-yuzhen/#comment-772505

La dissuation sans le nucleaire

Article lié : Notes sur une patience enfuie

Georges Oc

  10/03/2020

On ne peut qu'approuver votre analyse de la situation actuelle, et plus particulièrement le "Niet" russe. Mais j'aimerais aller un peu plus loin dans cette analyse et y apporter mon sentiment. Je précise d'abord que j'ai des origines russes, et donc je suis peut-être plus sensible quant au sentiment profond des russes. Pour moi toute la politique russe développée depuis l'arrivée de Poutine, est guidée par une seule chose : défendre activement les frontières russes sans relancer une guerre froide suicidaire qui permettrait au BAO de justifier une intervention directe et se poser en nouveau défenseur de la démocratie, tout en envahissant toute l'Europe jusqu'à l'Oural. Or quel est le seul moyen d'empêcher cela, c'est d'affirmer sa puissance, sa résolution et surtout sa capacité de nuisance (je pense surtout aux dégâts infligés aux rebelles et aux djihadistes afin de contrecarrer les plans US au MO), bref faire de la dissuasion version "light" c'est à dire sans chantage au nucléaire. C'est dans cette optique qu'il faut comprendre l'intervention en Syrie et surtout l'attitude parfois ambiguë de Poutine qui défend les syriens, mais discute avec les israéliens (et parfois même laisse faire) et avec les turcs. Son seul but : démontrer au reste du monde qu'il est une puissance militaire active, et en même temps qu'il est un ennemi résolu et puissant contre un islamisme agressif et envahissant. Poutine n'a-t-il pas dit qu'il irait chercher les terroristes jusque dans les ch..tes (il n'a pas dit où se trouveraient ces ch..). Bien sur l'affaire ukrainienne est aussi à positionner dans le cadre de cette même stratégie globale de défense des frontières, et l'annexion de la Crimée se devait d'être un acte plus que nécessaire, carrément vital. Quant à la décision d'arrêter la politique de patience, on peut en trouver l'origine avec l'agressivité US, amplifiée ces derniers temps, tournant même à la haine viscérale digne des pires heures du maccarthisme (voir le vote au Senat US de nouvelles sanctions) , envers Nord Stream II, d'où évidement le Niet russe aux saoudiens. Bref, Poutine a compris que les promesses non tenues (limitation de l’expansion de l’OTAN), les abrogations des traités, l’arrivée de troupes étrangères aux frontières de la Russie, et enfin l’agressivité arrogante envers le gazoduc, sont les prémisses d’une invasion future élaborée depuis des années par le bloc système. Et donc Poutine a décidé d’appliquer une politique de dissuasion. Par contre il semble que le président russe a compris que ce n’est pas suffisant, car visiblement, le complexe militaro-industriel n’est plus apte a comprendre le raisonnable, et continue sa stratégie suicidaire. On peut donc s’attendre à une aggravation et un durcissement des conflits « périphériques », et plus particulièrement au MO. J’irais même jusqu'à dire que dans cette affaire, Erdogan a compris qu’il n’est qu’un petit pion et que s’il ne veut pas se faire vitrifier le premier, il a intérêt à arrêter ses délires et rentrer à la maison.
 

Le Covid-19: un grain de sable divin?

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jc

  09/03/2020

Mon intention n'est pas ici de savoir si la pandémie actuelle est ou non un signe des temps au sens de Guénon, elle est seulement, par le "grain de sable divin" du titre, d'attirer l'attention du lecteur sur un déjà ancien article de Dedefensa intitulé de même¹, troisième article d'une trentaine de dialogues entre un tenant de la modernité, Jean-Paul Baquiast, et du farouche tenant de la tradition qu'est Philippe Grasset. En l'incitant à le lire ou le relire.

À ce propos je trouve intéressant de comparer la réaction de certains musulmans devant les caricatures de Mahomet (carnage à Charlie compris), du genre « Touche pas à mon Dieu » à la toute récente réaction d'un ministre italien devant l’attaque "Coronavirus" (par l'émission "Groland" de Canal+) de leur emblématique pizza, du genre « Touche pas à mon grisbi ».  "In God we trust" vs "In Gold we trust", Tradition vs Modernité?


¹: https://www.dedefensa.org/article/dialogues-3-le-grain-de-sable-divin

Transmission de l'information

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jc

  09/03/2020

Dans la glose qui accompagne l'actuelle pandémie, il y a une comparaison, que je trouve intéressante de faire, entre la vérité de situation qu'est la transmission du virus d'émetteur à récepteur -transmission que je qualifierais volontiers pour de néguentropique dans l'actuelle phase active- et la narrative qu'est la transmission de l'information par "nos" médias mainstream, transmission qu'il me semble impossible de ne pas qualifier d'entropique.

Le dernier exemple date d'hier soir avec la relation par un porte-parole gouvernemental (différent de "notre" Sibeth) qui rendait anémiquement compte du conseil de défense d'hier soir. À ce propos, pourquoi un conseil de défense à propos du Covid-19, martelé en boucle sur les chaînes d'infos contenues¹? Parce que ça permet au pouvoir de placer la gestion de la crise sanitaire sous le secret défense?


¹: Michel Onfray: "Ses prétendus experts qui ne décollent pas des plateaux de chaînes d’information continue (j’avais écrit: contenue…), font les malins…"   https://www.les-crises.fr/un-virus-mondialise-par-michel-onfray/

L'incapacité de nommer les choses et la perte de lucidité

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Geneviève Louis

  09/03/2020

Cher Philippe Grasset, 

Merci mille fois pour vos commentaires inspirés et libres quoique souvent désespérants pour les grands-parents que nous sommes devenus.

Vous avez souvent fustigé les principes fondateurs de l'Union Européenne dont on constate depuis longtemps déjà que le beau projet initial masquait aussi des intentions moins légitimes et des effets collatéraux délétères. 

Le silence de ce qu'il reste d'autorité visible à Bruxelles est assourdissant en ces temps de pandémie. Mais l'application stricte des principes de libre circulation poursuit son chemin, imperturbable alliée du virus et des autres perturbations fondamentales de nos sociétés.

C'est probablement tragique. Le pire n'est toutefois jamais certain.

Au-delà de ceci - ou par suite de ceci - nous observons avec effroi l'incapacité des populations européennes, et de ce qui leur tient lieu de représentants politiques en perte rapide d'autorité et de légitimité, à prendre, les uns et les autres, la vraie mesure des problèmes.

Cette forme d'incapacité de nommer les choses, source de problèmes plus grands encore, que soulignait Albert Camus. 

Nous notons aussi avec terreur une des conséquences de ce qui précède : un individualisme exacerbé de type "placentaire" (moi d'abord avec mon 4x4 urbain, mon traitement anti-rides et mes vacances) que renforce une forme de crétinisation avancée des élites qui percole jusque dans les écoles maternelles.

Individualisme et absence de civisme.  Prends l'oseille et tire-toi.

Au point que, s'agissant du combat contre le virus, on devra accorder un petit supplément d'âme civique et aussi de lucidité à Hong Kong et Singapour, et même, dans une forme plus contrainte, à la population chinoise. Confucius ? Ou simplement notre naufrage?

Nous nous souvenons de vos articles sur Gorbatchev et ensuite sur "l'American Gorbatchev". Espoir congédié.

Comment reconstituer les forces et la lucidité? 

Les partisans de l'effondrement - avant une renaissance ou un retour aux valeurs anciennes dont l'âge vénérable ne me semble pas être une garantie de sagesse ni d'efficacité - nous ramène sans cesse aux réflexions du Prince Salina dans le Guepard. Nous n'évoquons pas l'habituel "il faut tout changer pour que rien ne change" mais la suite   - moins citée - qui, en substance, indique qu'après les bouleversements attendus, la situation sera pire encore. 

Comment reconstituer les forces et la lucidité? 

Merci

In principium erat ... .5

Article lié : La candidate-qui-n’existait-pas 

jc

  09/03/2020

Je ne peux m'empêcher:

1. de reproduire ici les principes édictés pour l'église catholique par le pape François: le temps est supérieur à l'espace, l'unité est supérieure au conflit; la réalité est supérieure à l'idée, le tout est supérieur à la partie;

2. de constater sur la toile l'embarras des ecclésiastiques qui les commentent;

3. De les confronter aux principes de Thom et de Guénon.

Pour Thom ce qui domine la pensée c'est l'opposition discret/continu et c'est le continu qui est ontologiquement l'être premier. Pour lui la mathématique est une conquête du continu par le discret, et j'espère ne pas trahir sa pensée en disant que la métaphysique est une conquête du topos/chaos/matière/substance  par le logos/cosmos/forme/essence. Le pape François va-t-il au contact avec l'Être en soi (j'imagine que c'est son job…) ou s'arrête-il à un centre organisateur partiel où il produit seulement une idéologie progressiste (le temps est supérieur à l'espace) et matérialiste (la réalité est supérieure à l'idée) -cf. la note ¹-?

Le franciscain "le temps est supérieur à l'espace" paraît idéologique face à la tradition rapportée par Guénon dans le chapitre "Le temps changé en espace" de "Le règne de la quantité..." -cf. la note ²-


¹: Pour Thom "Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal alpha (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur. Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer." (ES, p.216)

²: Guénon: "Ainsi un « retournement » s’opère en dernier lieu contre le temps et au profit de l’espace : au moment même où le temps semblait achever de dévorer l’espace, c’est au contraire l’espace qui absorbe le temps ; et c’est là, pourrait-on dire en se référant au sens
cosmologique du symbolisme biblique, la revanche finale d’Abel sur Caïn." (Pour moi, d'une part il ne s'agit pas d'une revanche finale, la roue cosmique tournant inexorablement, d'autre part Abel est Abelle.)