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Point de vue russe sur les insuffisances démontrées par la campagne en Géorgie

Article lié : Leçon essentielle de la courte guerre: la centralisation en échec

Ni ANDO

  22/08/2008

L’armée russe a besoin d’être sérieusement réformée (Vedomosti)
22/ 08/ 2008

MOSCOU, 22 août - RIA Novosti. Le conflit qui a eu lieu en Ossétie du Sud a donné à l’armée russe, et partiellement à la flotte, la possibilité de tester leur puissance et de cibler leurs défauts dans la lutte contre un adversaire notoirement plus faible, lit-on vendredi dans le quotidien Vedomosti. Le développement ultérieur de la situation dépend, pour beaucoup, de l’évaluation que l’Etat et la société feront du bilan de la guerre et des leçons qu’ils tireront des actions militaires.

A première vue, la campagne rapide contre la Géorgie ne donne pas de raisons valables de s’inquiéter. Mais les résultats des combats ont de nouveau mis à jour les défauts de la préparation de l’armée russe et l’insuffisance de son équipement technique. De l’avis des experts du Centre d’analyse des stratégies et des technologies (CAST), ces opérations militaires ont montré que même les meilleures unités de l’armée russe sont dotées de moyens de reconnaissance, de commandement et de liaison dépassés. L’aviation russe, malgré sa supériorité indiscutable, n’a pas pu accomplir certaines missions.

Les spécialistes du CAST et du laboratoire d’économie militaire de l’Institut de l’économie de transition estiment que l’aviation russe n’a pas su paralyser les forces aériennes géorgiennes ni neutraliser les positions d’artillerie et les moyens de DCA de l’adversaire. Il s’est avéré qu’elle manquait d’avions modernisés emportant des bombes et des missiles modernes, capables d’atteindre des cibles tout en maintenant un risque minimum pour les civils.

Les troupes russes ont agi, pour l’essentiel, comme par le passé: des unités d’infanterie motorisée et de blindés ont combattu dans les montagnes. Bien que la formation d’unités de tireurs alpins ait commencé dans le Caucase du Nord depuis quatre ans, elles n’ont pas participé aux hostilités. Enfin, la DCA russe n’a abattu aucun hélicoptère ou avion géorgiens. Cela témoigne, de l’avis des experts, de la faiblesse des moyens dont sont dotés les troupes et de l’instruction insuffisante des équipages.

Certains militaires estiment que ce problème peut être réglé sans procéder à de sérieuses réformes dans l’armée, simplement en renforçant la capacité combative des troupes en les équipant de matériel nouveau. Les militaires espèrent que l’Etat tiendra la promesse faite par le premier ministre Vladimir Poutine de consacrer 70% du budget militaire au réarmement du pays.

Le programme russe de réarmement pour les années 2007-2015 s’élève à 4.900 milliards de roubles, soit 625 milliards de roubles par an (17 milliards d’euros). Mais la Russie dépense déjà des sommes considérables pour équiper son armée: 368 milliards de roubles, soit plus de 10 milliards d’euros, en 2008, c’est-à-dire à peu près autant que la France. Cependant, le niveau de préparation au combat de l’armée russe est sensiblement inférieur.

Le fait que de jeunes appelés sous les drapeaux aient été tués au cours de cette dernière campagne doit retenir l’attention de la société et l’obliger à penser aux sérieux problèmes qui existent dans la structure de l’armée, et à persuader les dirigeants du pays de la nécessité de passer à une armée de métier.

Note de lecture. "Le nouveau XXI siècle"

Ni ANDO

  21/08/2008

“Le nouveau XXI siècle” . Du siècle “américain” au retour des nations.

Jacques Sapir – Ed. du Seuil. mars 2008. ISBN 978-2-02-096774-7 250p

Ouvrage dans lequel Jacques Sapir, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, économiste et chercheur reconnu, spécialiste de l’URSS et de la Russie, met sa rigueur universitaire au service d’une démonstration convaincante, celle du déclin annoncé et confirmé de la puissance américaine et celle du retour des nations. On y trouvera une description du processus de décomposition politique et économique de cette puissance et la mise en perspective d’évènements qui accompagnent ce déclin comme, par exemple, le conflit naissant entre le corps des officiers américains, et plus généralement l’armée américaine, et un pouvoir politique qui voit dans la remilitarisation du régime un palliatif à la contestation grandissante de l’hégémonie américaine. Jacques Sapir note que “Les dépenses militaires qu’impose la tentative de sauver le projet hégémonique par sa remilitarisation induisent des désordres financiers qui mettent aujourd’hui en cause la stabilité tant du système de santé que du système de retraite des Etats-Unis”.

Cette faillite américaine se double d’une faillite morale puisque “les Etats-Unis montraient que leur attachement au droit était instrumental. La défense des libertés démocratiques n’a sa place que si elle peut affaiblir un adversaire. Elle cesse d’être un principe d’action si tel n’est pas le cas. Le Patriot Act et ses mesures qui vont de l’invasion de la sphère privée des individus aux pressions mesquines ne renforce pas la sécurité des Etats-Unis, mais contribue à détruire la légitimité du discours sur les droits de l’homme qu’ils prétendent tenir”.

Conséquence majeure: “quinze années d’instrumentalisation à but politicien et impérial des notions de “démocratie”, de “principe humanitaire” ou d’“Etat de droit” les ont durablement discrédités. Il n’est plus et ne sera plus possible de défendre ces principes et notions sans tenir compte du contexte que leur instrumentalisation a crée. Nous serons confrontés à l’alternative d’avoir soit à refonder ces notions et principes sur des bases différentes et excluant radicalement de nouvelles instrumentalisations, soit à y renoncer et ainsi prendre acte d’une terrifiante régression dans nos conceptions de l’action politique. L’héritage de l’administration Bush-Cheney-Rumsfeld, mais aussi de tous ceux qui leur ont apporté leur soutien, en particulier en Europe, est ici accablant. Nul n’aura plus fait que ces dirigeants et leurs alliés pour déconsidérer les valeurs que l’Europe occidentale avait produites en les voulant universelles”. 

Sapir relève d’ailleurs le paradoxe que “le rattachement des droits de l’homme à la théorie du droit naturel est en réalité la manière la plus sûre de détruire plusieurs siècles d’aspiration à la démocratie et d’interdire à ces droits toute prétention à l’universalité”. Il rappelle qu”‘il n’est de droit en apparence “naturel” que dans le cadre d’une culture déterminée” et que ” L’humanitarisme dont Kouchner et Bettati sont les représentants n’est pas une pensée universaliste mais, fondamentalement, un européocentrisme. C’est une idéologie spécifique qui vise à l’universalité à laquelle elle ne peut prétendre en raison de son mode de construction. Une telle démarche, on le sait historiquement, est celle des Croisades et des guerres de Religion. Elle est le moyen le plus sûr et le plus radical de détruire la démocratie et de construire des sociétés fondées sur le mythe délétère et ravageur de l’homogénéité, donc de l’intolérance”. Sapir propose en substitution une approche pragmatique reposant sur une conception fonctionnelle de la démocratie, hors de toute référence idéologique.

Il observe finement que l”‘ingérence humanitaire ne peut être que le fait du fort sur le faible, alors qu’un principe de droit doit par essence pouvoir être appliqué tout autant au fort qu’au faible”. L’ingérence humanitaire conduit alors à l’apparition d’un droit international inégalitaire entre les Etats qui peuvent échapper à l’application de l’ingérence et ceux qui ne le peuvent pas. Il est donc la négation d’un droit international. En conséquence,” il organise une zone de non-droit au sein même de la communauté internationale. Comme pour toute zone de non-droit, il devient alors un encouragement au recours à la force”. Facteur aggravant, “tant qu’un pays pourra se sentir visé par le colonialisme humanitaire et son corollaire, la guerre humanitaire, il cherchera à bon droit à s’en prémunir par tous les moyens (dont la possession de l’arme nucléaire). C’est au contraire en rétablissant le principe de la souveraineté dans toute sa force, comme il figurait dans la Charte des NU en 1945, que l’on pourra réellement s’opposer à la prolifération des armes nucléaires”.

Sur la notion de souveraineté Sapir observe que “la notion d’espace de souveraineté est en réalité une notion clé pour la transformation du conflit en un mécanisme de production et de légitimation des institutions. Sans souveraineté, les conflits perdurent ou s’éteignent par disparition ou élimination d’une des parties en présence, mais ne peuvent donner lieu à institution”.
L’instrumentalisation des valeurs européennes par le régime de Washington définit une politique étrangère de plus en plus fondée sur le “hard power” mais qui ne fait qu’accumuler échecs (Kosovo) et désastres, annoncés (Afghanistan) ou déjà accomplis (Irak). Cette militarisation de la politique américaine est la conséquence d’un affaiblissement croissant car cette puissance supposée n’a plus ni les outils militaires nécessaires ni la doctrine permettant son utilisation efficace, ce que démontre l’échec de la doctrine militaire des Etats-Unis, échec analysé par Sapir.  Sur le Kosovo, Sapir rappelle que “L’intervention de l’OTAN, loin de mettre un terme au nettoyage ethnique, s’est contenté de remplacer celui que les forces serbes étaient censées mener par celui des milices albanophones” et que “loin de conduire à une situation de “paix ethnique”, qui était l’objectif affiché, l’intervention de l’OTAN n’a fait que déplacer vers d’autres cibles le mouvement d’épuration ethnique et de massacres de populations civiles” provoqués par les bombardements systématiques de l’OTAN sur la Yougoslavie, notant d’ailleurs que “loin de se contenter de détruire les moyens militaires serbes au Kosovo, ce qui était leur objectif officiel, ils se sont attaqués à l’ensemble de l’infrastructure économique de la Serbie. L’ampleur des pertes infligées à la population civile par ses bombardements est très sensiblement supérieure à ce que les autorités de l’OTAN ont reconnu et les attaques délibérées et injustifiées sur des cibles civiles incluant des convois de réfugiés, sont clairement établies dans le rapport rédigé par l’ONG Human Right Watch”.

La perte de crédibilité des autorités américaines est ainsi spectaculaire puisque s’agissant de l’Irak “l’attaque américaine contre l’Irak alors que ce dernier pays avait bien rempli ses obligations de désarmement dévalorise dramatiquement le TNP (Traité de Non Prolifération) et laisse les relations internationales ouvertes à l’arbitraire, une situation qui ne peut que légitimement conduire d’autres pays à vouloir se doter des moyens de la dissuasion nucléaire” et que “le tournant induit par l’arrivée des néoconservateurs au pouvoir a produit une nouvelle forme d’immoralité politique qui caractérise désormais l’attitude américaine. Le reniement du traité ABM et de la promesse faite aux dirigeants russes dans les années 90 que jamais des systèmes antimissiles ne seraient installés dans les pays d’Europe de l’Est en fait partie, tout comme les mensonges sur l’Irak”. Même diminués et rétrogradés, les Etats-Unis resteront une grande puissance. Mais le déclin américain serait désormais irréversible car les années 90 et 2000 voient de nouveaux acteurs émerger (Chine, Inde) ou ressusciter (Russie) dont la puissance en constante progression fait désormais obstacle à un retour de l’hégémonie unilatérale des Etats-Unis. 

Qui est responsable de la politique russe des USA ?

Article lié : L'OTAN, combien de divisions?

M. Rpley s'amuse

  21/08/2008

Qui est responsable de la politique russe des USA ?

William Pfaff

Paris, 19 août 2008 - Une convaincante explication de l’origine et du développement de la guerre entre la Russie et la Géorgie est donnée par le New York Times, qui attribue la responsabilité de la guerre à ce qu’il décrit charitablement comme « mauvais calcul, signaux mésinterprétés, présomption ».

La seule chose qu’elle ne précise pas est le responsable en dernier ressort d’une politique américaine envers la Russie qui,  depuis l’effondrement de l’Union soviétique, fut agressive, militairement dominatrice et menaçante pour l’intégrité de la Russie, sans le moindre but discernable. Le classique commentaire occidental accuse les gouvernements de l’OTAN d’avoir sous-estimé « La détermination de la Russie à dominer sa sphère traditionnelle d’influence. »

C’est faux. La Russie fut étonnamment tolérante devant le succès de l’Ouest dans ses efforts d’annexion de sa « sphère traditionnelle d’influence », si ce terme désigne le Pacte de Varsovie qui jusqu’en 1991 était la contrepartie communiste de l’OTAN, maintenant des troupes pour appliquer ce que l’on appelle la doctrine Brejnev, qui soutenait que l’adhésion au Pacte de Varsovie et au le « bloc socialiste » serait irréversible.

Mikhail Gorbachev l’a inversée. Il a retiré ses troupes de l’Afghanistan.

L’OTAN fut redéfini par le premier président George Bush, ainsi qu’il le raconte dans ses mémoires, comme « instrument politique de la stabilité de l’Europe » plutôt que force d’affrontement militaire. Dans ces termes Gorbatchev accepta l’unification de l’Allemagne au sein de l’OTAN. Les États du Pacte de Varsovie ont été invités à suivre leur propre chemin, et ils l’ont fait — dans l’OTAN.

Le président Bill Clinton promit à Boris Ieltsine que l’élargissement de l’OTAN s’arrêterait aux États d’Europe de l’Est annexés au bloc soviétique par l’armée russe pendant et juste après le seconde guerre mondiale. Ainsi, la Hongrie, la République tchèque et la Pologne, particulièrement victimes de la guerre froide furent parmi les premiers admis à l’OTAN.

En 2004, la deuxième administration Bush, notamment Condoleezza Rice, pourtant expert soviétologue qui aurait dû être mieux instruite, a brutalement rompu ces accords en provoquant l’admission dans l’OTAN de la Bulgarie, la Roumanie, la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie (entre autres), ces trois derniers parties intégrantes, sinon volontaires, de l’Union soviétique pendant la deuxième guerre mondiale. Ni Clinton, ni le premier Président Bush, qui ont fait ces promesses, n’ont protesté.

Ensuite sont venues les « révolutions de couleur », parrainées par les Américains, en Géorgie et en Ukraine, l’installation de gouvernements pro-américains, suivie par les efforts de l’administration Bush pour obtenir de l’OTAN qu’elle leur attribue formellement un Military Action Plan for membership, une initiative fort heureusement bloquée par l’Allemagne et la France. Et en février de cette année, le Kosovo, serbe depuis le 12e siècle, fut — illégalement — déclaré nation indépendante par les États-Unis et l’Union européenne.

Ce fut le tournant décisif pour la Russie [souvenez-vous du discours de Munich du colonel Poutine]. Maintenant, les États-Unis et l’UE ont non seulement unilatéralement démembré la Serbie mais ont tenté de faire de deux États historiquement liés à la Russie des satellites de l’Ouest. La Géorgie et l’Ukraine n’avaient pas été seulement partie de l’Union soviétique, mais aussi de la Russie tsariste.

L’Ukraine est au cœur de l’histoire russe. Sa capitale, Kiev, fut au centre de la principauté Rus au Moyen-Age, de laquelle la Russie moderne descend, et a toujours été connue sous le nom de « la mère des villes russes »

La Géorgie a une histoire caucasienne complexe et tourmentée de conflit avec des pouvoirs voisins, mais au 18ème siècle, volontairement, son monarque devint un vassal du Tsar en échange d’une protection. Depuis, la Géorgie fit intégralement partie de l’histoire russe. Staline lui-même, et son puissant chef de la police secrète Lavrenti Beria (qui, croit-on, a assassiné Staline pour mettre fin à la dernière grande purge stalinienne) étaient tous deux Géorgiens, de même que d’autres grands leaders bolcheviks.

On peut comprendre qu’un hystérique et démagogique nationaliste géorgien comme Mikhail Saakashvili puisse penser qu’il pourrait effacer la longue dissidence ethnique dans son pays en attaquant les gardiens de la Paix russes légalement stationnés dans les enclaves afin de protéger les dissidents. Mais qui, à Washington, est le promoteur de cette stratégie d’hostilité politique et militaire d’encerclement de la Russie ? Quel intérêt concevable de l’Occident cela peut-il servir ?

Il s’agit d’une politique insensée, apparemment destinée à intimider la Russie, mais pourquoi ? Dans un souci de perpétuer les tensions internationales afin soutenir les forces qui, avec Bush et Cheney, promurent des règles exécutives constitutionnellement irresponsables aux États-Unis ?

C’est une question très grave, quoique traitée dans la presse américaine, comme si les États-Unis n’étaient pas en train de jouer avec de la dynamite. La Russie est une puissante nation nucléaire avec des intérêts nationaux légitimes [pourquoi cette nation n’aurait-elle pas d’intérêts légitimes ?]. La Russie n’est plus cet État messianique et idéologique avec des ambitions mondiales qu’était l’Union soviétique. Ces adjectifs décrivent les États-Unis aujourd’hui, ainsi que la politique menée envers la Russie par les administrations des deux Bush et de Clinton.

Le conseil le plus judicieux que j’aie entendu est venu de la part des Européens [merci, merci], adressé à d’autres Européens. Il est de rompre avec cette politique américaine d’agression insensée et de confrontation avec la Russie, et de suivre les succès de la médiation Sarkozy en Géorgie avec un effort pour établir des termes européens pour résoudre cette crise, en ignorant les États-Unis.

Saakachvili n’est pas de nature à constituer un obstacle. Son peuple pourra bientôt se débarrasser de l’auteur de ce fiasco, qui a humilié son propre pays, l’OTAN et les États-Unis ainsi bien. Peut-être un ami anticipera-t-il une citoyenneté indignée en offrant à Saakashvili une bouteille de scotch et un pistolet chargé, et en fermant à clef la porte du bureau. Bush et Rice seront bientôt sortis de scène — mais qui sait ce qui va suivre.

L’initiative européenne est sensée. Oublions Washington et approchons la Russie avec une proposition pour une nouvelle relation constructive avec l’Europe, l’arbitrage et la résolution de ses problèmes avec la Pologne, l’Ukraine et la Géorgie de la même manière que ces questions furent traitées au sein de l’Europe. Il faudrait une Europe très courageuse pour le faire, mais les États-Unis sur leur cours actuel peuvent la laisser sans beaucoup de choix.

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Cet article provient de William Pfaff. http://www.williampfaff.com

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La Russie est de retour

Article lié : L'OTAN, combien de divisions?

Ni ANDO

  21/08/2008

La dichotomie Occident/Russie est très artificielle, cette notion d’“Occident” ressemble davantage à un cache-sexe politique, permettant d’embrigader les pays d’Europe dans le sens voulu par les Etats-Unis, qu’il ne correspond à une réalité facile à définir. C’est une expression très manipulatoire. Il existe un monde européen, une culture européenne, une histoire européenne, toutes choses dont font partie les Russes et la Russie, ce qui est bien moins le cas de nos colonies d’Amérique (qui constituent quand même un rameau un peu raté du monde européen). Les Russes ne sont pas en opposition avec un monde européen dont il font partie. Ils sont simplement en butte depuis 1991 avec un establishment atlantiste qui a décidé de ne pas admettre la Russie dans le club des puissants, en tant qu’égal. Une autre interprétation serait que la Russie, qui n’a pas abdiqué sa vocation de grande puissance, entend désormais peser directement sur les affaires européennes, au détriment direct des intérêts des Etats-Unis. Rôle de grande puissance qui reste tout de même à asseoir: les défis qui restent à résoudre en Russie sont autrement plus compliqués à affronter que l’anéantissement en trois jours d’une armée géorgienne financée et entraînée par des instructeurs étasuniens et israéliens: désastre démographique non encore résolu (même si il y a un mieux du fait d’une politique familiale toute nouvelle en Russie), système de santé précaire, état général de santé de la population inquiétant, gigantesque écart des salaires lourd de conflits sociaux gravissimes, présence d’un quart-monde n’ayant pas profité de la croissance des dernières années, une armée qui reste à moderniser dans sa base matérielle (mais elle a un moral élevé, patriotisme russe oblige), hypertrophie du secteur énergétique dans la composition du PIB, etc.… S’agissant du conflit géorgien, il manque à certains commentateurs de la presse française un minimum de culture historique. C’est la Russie impériale qui a “fait” la Géorgie en soustrayant celle-ci à l’oppression ottomane. Russes et Géorgiens ont toujours vécu en bonne intelligence, l’Etat russe monarchique a souvent confié des fonctions d’Etat importantes à des personnalités géorgiennes. Il est probable que l’instrumentalisation de ce petit pays par Washington (le but affiché étant ni plus ni moins l’éviction de la Russie du Caucase du sud, du sud dans un premier temps) a joué un rôle important dans la dégradation des rapports étatiques. Par ailleurs, la Russie était déjà une grande puissance européenne au 18 ième siècle, en un temps où l’on n’exploitait ni le pétrole ni le gaz à une échelle significative. Il faut aussi rappeler que la Russie joue désormais le rôle de locomotive économique de toute l’Europe de l’Est , influence qui est maintenant sensible en Pologne, Tchéquie et bien sûr dans les Etats baltes. L’Europe de l’Ouest ne dispose pas de levier de pression économique. C’est au contraire la Russie qui voit ces leviers émerger progressivement et comme par magie (premier marché automobile européen dans 4/5 ans, PIB qui aura dépassé celui de l’Allemagne en 2025 selon un think tank étasunien, premier secteur énergétique mondial, des ressources de toute nature en quantités colossales, un peuple doué et dynamique, etc.…) . La Russie va reconstituer son “empire” (sa zone d’influence exclusive) non par ses chars mais par sa puissance économique et financière qui n’en est qu’aux prémices de son essor. La contre-offensive russe à l’attaque géorgienne marque un tournant majeur: une puissance s’affirme, tandis que celle des Etats-Unis décline. Si les Etats de l’Ouest européens continuent de lier leur sort à celui de leurs anciennes colonies d’Amérique ils risque sans doute d’être eux-mêmes entraînés dans ce déclin. Les cartes se redistribuent. Une nouvelle configuration émerge. C’est passionnant à observer!.

 

Pour une vision différente de la Nouvelle Russie ..

alexandre LATSA

  21/08/2008

L'OTAN ou le Pacte d'Evere

Article lié : L'OTAN, combien de divisions?

Stephane Eybert

  21/08/2008

Le virtualisme dans lequel s’est enfermé l’Ouest vertueux dans la forme d’une OTAN otanitruante, est la meilleure chose qui pouvait arriver aux Russes. Voila l’Ouest emprunté, géné aux entournures, et prétendant qu’il se porte à merveille. Un enemi faible et divisé qui crie sa supériorité et son unité doit être un spectable d’une rare saveur pour le public fin et connaisseur que sont les Russes.
Les Russes n’ont plus besoin d’un Pacte de Varsovie. Ils ont maintenant le Pacte d’Evere, qu’on leur a fort gracieusement offert.
Leur intérêt va être de faire perdurer cette construction otanesque paralysant l’Ouest dans une posture d’agression impuissante.
On voit ainsi les Russes provoquant puis apaisant, jouant d’une imprévisibilité, savourant cette attention énervée dont ils sont l’objet.
La sclérose psychologique de nos élites occidentales nous fait toujours référence à cette URSS balourde qui nous arrangeait tant. Mais plutôt que d’attendre le retour de l’Ours, c’est un chat qui revient nous voir. Et il est joueur en diable! Serait il qu’il y prend du plaisir..? Pauvre petite souris occidentale. En plus de la voir impuissante, la voila le spectacle du monde entier qui rit de la façon dont on la fait danser. Le chat, sage et sûr de sa force, ne saurait l’abimer. Il préfère de loin sa compagnie si profitable.

Entrer dans le miroir

Article lié : Lire et relire Pfaff, de toute urgence

Francis Lambrechts

  21/08/2008

l’histoire prouve que le CMI des USA (qui a les plus puissants relais dans les Complexes Militaros Industriels des Nations d’europe continuera évidemment à se jouer du mythe européen.

Les Nations génèrent la corruption nécéssaire à la domination des CMI (Thomson et les vedettes de Taiwan, l’Angola Gate ... oh c’est désespérant à énumérer).

Aussi les haines des Nations d’europe se réveilleront aussi facilement que dans des Balkans naguère “frères dans le socialisme”.

Il est vain d’imaginer tout à coup nos Nations de papys faire de la résistance : y a t’il seulement une tentative d’existence dans l’OTAN ?
En effet dans le long terme (entamé depuis longtemps) notre destin est gravé dans notre natalité : l’europe compte 21 des 25 pays au monde où la fécondité est la moins grande. En 2050, un Européen sur trois aura plus de 65 ans, alors qu’il n’y en avait qu’un sur six en l’an 2000.

Les Nations d’europe sont des extermi-Nations et leur politique est dans l’accélération. Voir de la stucturation dans ce genre de “Nation” c’est admirer son squelette ricanant dans le miroir du virtualisme.

les néo-néocons du troisième âge

Article lié : Les néo-neocons

BEEP BEEP

  20/08/2008

Brzezinski: 80 ans ,né en Pologne,a monté de toutes pièces la première guerre d’Afghanistan contre l’URSS.Il a armé et entraîné des rebelles que nous allons combattre aujourd’hui avec la succès que l’on sait.Ce qui signifie que nos soldats sont morts hier à cause de la stratégie de ce monsieur qui devrait prendre sa retraite très vite!
Soros 78 ans né à Budapest ,dépense parait-il sa fortune au service de sa politique. Compte tenu
des nombreux pays où il officie sans jamais se ruiner, on peut se demander où il trouve cet argent ou comment il le récupère.Pas jeune lui non plus!
Albright 71 ans née en république tchèque ,pas tendre .
Holbrook 67 ans a signé les accords de Dayton et peut-être dealé avec Karadzic.
OTPOR enfant de la CIA
exporte son savoir faire partout où une révolution colorée est espérée. En Ukraine c’est
PORA.
Effectivement si tous ces gens là deviennent les conseillers d’Obama les choses ne vont pas s’arranger et il y a du souci à se faire pour la paix en Europe.
Cette idéologie a infiltré
toute les tendances politiques aux USA comme chez nous, c’est ce qui rend l’opposition inopérante.

dans les sables d’Arabie

Article lié : Les néo-neocons

Arrou Mia

  20/08/2008

L’on s’aperçoit que certaines femmes ne prennent pas conscience du temps qui passe. Elles se voient comme si elles avaient à jamais 20 ans, portent des accoutrements et affectent des attitudes ridicules, mal adaptées à leur vieillerie.
C’est ce qui arrive aux autistes étasuniens.
le temps a passé, leurs actions ont suscité et généré un tas de situations qu’ils n’ont pas prévues et ils continuent à croire qu’ils n’ont pris aucune ride.
Comique, non, si n’était la destruction qu’ilscontinuent à produire hollywidiennement.

Pour le développeur éreinté, quand il sera remis...

Article lié : Journal de bord de dedefensa.org, — 080818, Remise à neuf, suite

Dedef

  20/08/2008

Il semble que la feuille CSS utilisée soit conçue pour des écrans en 1024x768.  Si vous pouviez offrir un choix entre plusieurs définitions, ce serait bien pour mes yeux…. mais ce n’est pas essentiel. Je crois que l’option existe assez facilement au moins sous Firefox.
Bon courage

script sur IE (Dedef)

Article lié : Journal de bord de dedefensa.org, — 080818, Remise à neuf, suite

  20/08/2008

Pas de probléme particulier sous firefox ; par contre sur IE le bloc texte apparait sous les blocs menus et articles récents sur mon ordinateur.
Problème de script probable.

un juste retour des choses?

Article lié : La Géorgie du Pentagone

Jérôme LOUAT

  19/08/2008

La conséquence la plus importante de l’intervention Russe sera donc peut être de bloquer toute tentative de réforme du CMI américaniste (par Obama ou Mc Cain), ce qui promet un allé simple vers l’effondrement du système.
On pourra alors mettre cette situation en parallèle avec la soit disant course aux armements imposées par Reagan à l’URSS et qui provoqua, selon certaines analyses, la chute de cette dernière.
C’est peut être un juste retour des choses, la démonstration aura ainsi été faite : qui vit par le CMI périra par le CMI.

petite faute de frappe

Article lié : Crise interceptée: le BMDE marche

Yvon Henel

  18/08/2008

Plutôt que Russie dans
« 18 août 2008 — La signature-express d’un “accord préliminaire” entre la Russie et la Pologne le 14 août,»
ne faudrait-il pas lire États-Unis ?

Préparé depuis longtemps + l'avenir? (Francis)

Article lié : Un désarroi grand comme une civilisation

Francis Lambrechts

  18/08/2008

Mars for ever (Francis)

Article lié : Crise interceptée: le BMDE marche

Francis Lambrechts

  18/08/2008

Merveilleuse analyse qui met très bien en évidence le rôle du CMI qui est à la fête en europe : le continent béni de Mars (dieu de la guerre).