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Déclin de l'USAF

Article lié : Le déclin catastrophique de la puissance de l’USAF

CP Serain

  31/07/2008

Bonjour,

J’ai lu avec intérêt votre article d’hier sur l’USAF. Je partage modérement vos conclusions pour les raisons que vous citez, d’ailleurs, vous même.

Evaluer la puissance aérienne d’une nation par le nombre de ses appareils est assez difficile. D’abord parce que les avions ne sont pas comparables (un seul F117A était jugé plus performant qu’une escadrille complète de B29 pour détruire un objectif)et d’autre part parce que les menaces ont changé. Les nations potentiellement dangereuses possèdent soit des avions obsolètes en grand nombre, faciles à détruire, soit peu d’avions réellement sophistiqués ce qui relativise le nombre d’avions de l’USAF.

Par contre un point intéressant peut être le gap technologique entre les avions US et les avions russes qui semblent se réduire. Le Mig russe tout manuel tend à laisser la place à des Sukhoi (30,34,35) qui associent agilité, capacité de détection élevée et missiles de bon biveau (A11). Et là, si les russes ne peuvent encore possèder que très peu de ces intercepteurs, leur diffusion dans le monde (Vénézuela, Chine, Algérie…) et la meilleure santé économique de la Russie risque de poser des problèmes dans les anénes à venir.

Qu’en pensez vous

Cordialement

Et le COG dans tout ça ∫

Article lié : Le Complexe les panique

René M.

  30/07/2008

Je crois qu’en complément de cette analyse il est bon de relire Peter Dale Scott (The road to 9/11)
pour ceux qui sur les conseils de DeDefensa en ont fait l’acquisition

Page 11 et Page 23 sont intéressante  

Car en effet la question peut alors se poser :Gates fait il partie du plan COG (continuity of Government),  ou au contraire devrait-il être vu comme un réformateur ?

Même type de question que pour Obama en somme. Est-il un produit du système qu’il ne remettra pas en cause fondamentalement, ou bien est-il un Gorby de l’ouest ?

Dans le cas de Gate permettez moi de le voir (à la lumière des pages citées de peter Dale Scott) comme un élément du COG.

Dans ce cas si on commence justement à parler de le maintenir en poste et quelque soit en fin de compte le vainqueur de novembre c’est à dire à parler clair sans tenir compte du vote, c’et un peu un indice de cela. Alors bonjour la démocratie captieuse c’est à dire : truquée, falsifiée, simulée, vous avez le choix des synonymes.

O-DINKINS ∫

Article lié : Farce ou force de l’incantation

Francis

  30/07/2008

La situation actuelle aux Etats unis ressemble beaucoup à celle de New-York à la fin de la décennie quatre vingt : En 1975,  la ville était en faillite ; en 1977, eut lieu une panne géante d’électricité accompagnée d’émeutes raciales et de pillages.  En 1980, la criminalité était montée à 1.800 meurtres par an pour 7 millions de personnes. Un boom immobilier et boursier, dans les années 1980 s’acheva dans le krach de 1987 et une nouvelle faillite de la ville ;  En 1990, faute de policiers,  il y eut plus de 2,000 meurtres   pour une population inchangée. C’est à ce moment,  qu’un maire noir, David Dnikins, fut élu avec les voix des blancs. Il lança une politique de rigueur, mais ne put engager de grandes réformes : il ne pouvait ni aller dans le sens des noirs ni favoriser les blancs. Il renvoya de nombreux employés, mais sans succès : la ville resta en faillite. 

Devant cet échec, en 1994, Dinkins fut battu par Rudolph Giuliani, qui informatisa les commissariats et en tripla les effectifs. La ville réussit à sortir de sa torpeur. Un quasi absence de contrôle de l’immigration augmenta la population d’un million d’habitants et le progrès informatique provoqua un boom économique qui s’arrêta en 2000 avec l’éclatement de la bulle internet. Après les attentats de 2001 et son corollaire, le crédit quasi gratuit, l’expansion reprit de plus belle jusqu’à la crise actuelle. Aujourd’hui, New York est une ville touchée de plein fouet par la crise financière. dominée par les hispaniques, remarquablement intégrés et   généralement très conservateurs. 

L’Amérique pourrait etre à l’image de New York : l’Etat fédéral est en faillite, comme l’était New-York ;  Les hispaniques sont désormais   plus nombreux que les noirs ;  le conflit racial n’est plus le principal enjeu ; la crise oppose les gens solvables et les insolvables. 

Si ce qui s’est passé à New York il y a 18 ans avec David Dinkins   se renouvelait à Washington avec Barack Obama un président noir pourrait etre élu avec voix des blancs, pour régler les problèmes nés de la crise. Il aurait le plus grand mal à agir, totalement paralysé  entre des exigences contradictoires, à un moment où sa communauté est encore plus faible que par le passé. Il prendrait les mesures les plus impopulaires, puis laisserait le pouvoir à un blanc ou à un hispanique.  Une fois de plus, les plus faibles auraient servi d’alibi aux réformes voulus par les plus forts. 

le 23 juillet 2008 par Jacques Attali
http://blogs.lexpress.fr/attali/

Peur ∫

Article lié : La globalisation en déroute devant les nécessités politiques

FB

  30/07/2008

En réponse à Ours -entre autre-
Les gouvernements d’Asie, Chine en tète, ont probablement peur des réactions violentes de leur population..“agricole” disons.Et ils ne sont pas les seuls!
La Chine a aussi un problème avec l’argent; c’est sans doute une faiblesse toute chinoise d’ètre fanatique des jeux d’argent, de gains..
S’est-elle préparée?

Les mois à venir nous permettrons d’y voir plus clair

Le petit rebond technique dollar et boursier actuel font sortir de l’actualité la montée en puissance du véritable Tsunami financier à venir. C’est dommage, car le FMI a sorti tout récemment un rapport dans lequel ils mentionnent l’évolution des dérivées..qui aurait doublé en 6 mois, et se monterait à 1,2 quadrillon de dollars..

Il y a une analyse acerbe à ce propos sur:
http://www.mcalvany.com/podcast/?p=34
(malheureusement en anglais)

L’occident arrogant et stupide va plonger, mais elle a toutes les chances d’entrainer le monde entier, inclus le capitalisme asiatique, hélas

American gulag ∫

Article lié :

Ando

  30/07/2008

Sur la guerre extérieure menée par Washington et ses conséquences sur le niveau de civilisation des Etats-Unis: “Collateral Damage - According to Jane Mayer, the United States has succeeded in creating an American gulag”. 13 juillet 2008. Whashington Post

http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/story/2008/07/11/ST2008071101354.html?sid=ST2008071101354&pos=top

Sondage pro-McCain

Article lié : Le casse-tête d’Obama

Thomas J Tracy

  30/07/2008

Je crois que l’article et le sondage vous avez cite’ doivent etre pris avec une graine de sel.  Il s’agit d’un journal de Rupert Murdoch tendance pro-McCain et un sondage se servant d’une methodologie tres suspect.  Je reccommand une analyse du blogue “left coaster” d’avant hier pour mettre en evidence des biais de l’etude en question.  Merci pour le commentaire qui est toujour interessant.  L’analyse du sondage se trouve a’:

(dans l’article suivant “USAT” veut dire USA Today)

Gallup Is At It Again

by Steve Soto

If you watched “Countdown” and other cable shows last night, perhaps you noticed the media make a big deal about a new Gallup poll done for USAT over the weekend. Unlike their tracking poll of registered voters, which showed Obama with a 8-point lead, the poll Gallup did for USAT of likely voters over the same period of time, blasted across a large international media platform like the USAT showed McCain with a 5-point lead, based on a ready-made narrative (which sounds like it could have been written by the McCain camp) that Obama’s overseas trip “has not broadened confidence in his ability to be commander of the U.S. military.”

Since the same company took these polls at the same time, how can this be? Moreover, haven’t we been here before with Gallup, when a GOP candidate for president is facing a tough patch?

The answer to both questions is yes; Gallup is making some large assumptions in building its likely voter sample, assumptions that reduce the number of independents and inflate Republican numbers in that sample, in a year where we’ve been told by other pollsters that the GOP is less than enthused with McCain as their nominee and in a year where many independents will turn out. And who is around to question Gallup’s assumptions? Not the media, as evidenced by the sorry Jill Lawrence story in the USAT.

Gallup Likely Voter Sample
July 25-27 USAT Poll
McCain Leads 49%-44%

Republican: 34%
Independent: 29%
Democrat: 36%

Keep in mind that no other pollster has shown McCain getting this much support, and in fact other likely voter samples by other pollsters show Obama with a lead, in some cases a large lead. The registered voter numbers from this same poll that Gallup uses shows Obama leading by 3 points. And for comparison, take a look at the sample composition from their three-day tracking poll done at the same time:

Gallup Registered Voter Sample
July 25-27, 2008 Three-Day Tracking Poll
Republican: 29%
Independent: 33%
Democrat: 36%

In other words, Gallup is making large assumptions about who will be a likely voter, and driving those assumptions through their polls and into the media once again through many outlets. Gallup wants you to believe that if the election were held today, in the midst of McCain’s recent gaffes, that there would be a surge of GOP voters to his cause and a drop-off of independent voters. To their credit, Gallup notes that their assumptions about a “short-term energizing of the GOP base”, caused in their minds by the right-wing narrative that the media is unfair to McCain, could be only a snapshot in time, and not indicative of what will happen in November. But who besides Gallup is actually crediting this right-wing storyline of unfair media coverage with having any effect at all on a likely voter sample? Have other pollsters reached the same conclusions on this?

Perhaps Gallup has some data that validates their assumption that the storyline has led to an upswing in GOP support for McCain, like specific questioning of GOP respondents on this topic at this time. Has anyone seen any of this?

As I noted back in 2004, Gallup did the exact same thing with their samples to inflate the support for Bush at a time when other pollsters were not showing the same level of GOP support. However, since this was Gallup, and was being blasted around the world on CNN or USAT, it became the narrative used by the media.

Oh, and just for comparison, this is the sample composition of a Gallup poll just three weeks ago:

June 5-July 6, 2008 Poll
Republican: 21%
Independent: 38%
Democrat: 35%

Sure, one is a rolling tracking poll of registered voters and the most recent one is a Gallup-assembled sample of likely voters, based on their assumptions of newfound motivated GOP voters and disappearing independent voters. But tell me, what changed in the last three weeks in this race for Gallup to depress the independent numbers in their likely voter sample and inflate GOP numbers? Well, what happened was an international trip by Obama with great visuals, and a virulent right-wing pushback built upon a “the media is unfair to McCain” storyline. In short, Gallup built its likely voter sample this weekend assuming the right wing narrative as fact, affecting the whole electorate.

Yet because they’re Gallup, the media will believe that McCain actually has a five-point lead nationally among likely voters when other pollsters don’t show this, simply on the basis of a supposed surge in GOP voters and a falloff in independent voters built upon a right-wing narrative that the media is unfair to McCain.

It’s going to be a long campaign if they are starting this stuff weeks earlier than they did in 2004.

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Un precedant

Article lié : Comment ben Laden ne fut pas capturé

Stephane

  30/07/2008

Il y a un precedant avec Zbig qui avait fait une allusion sur le role de l’administration actuelle dans les attaques du 11 septembre, allusion que les gens informes comme Webster Tarpley avait parfaitement interprete. C’est la ou l’on voit que toute collaboration se paye. Peut etre que Zbig voulait affirmer sa liberte par rapport aux Republicains afin de pouvoir devenir le conseiller d’Obama..
Il serait delicieux de voir tous ces gens s’entre dechirer et voir la realite du 11 septembre apparaitre au grand affolement du poulailler mediatique.

Peur ou sagesse∫

Article lié : La globalisation en déroute devant les nécessités politiques

Ours

  30/07/2008

Ce que l’auteur appelle “La peur politique du pouvoir politique affaibli” pourrait aussi s’appeler sagesse asiatique. En effet, nous les occidentaux avons perdu la capacité d’anticiper, et sommes toujours en train de réagir, au point de ne plus pouvoir agir.

L’Asie, elle, a la faculté de voir venir les excès de la globalisation avant qu’il ne soit trop tard, avant d’être dans l’incapacité d’agir.

Ce sont sagesse et intelligence qui commencent à se manifester, ce qui montre que le capitalisme asiatique risque bien de dépasser le modèle occidental.

L’occident, grosse bête stupide et arrogante, a trouvé son maître.

Un "modèle" par défaut.

Article lié : Le modèle anglo-saxon: “Mission accomplished

Ando

  30/07/2008

Il me semble que tant que le club Union Européenne évitera de se poser les questions de son identité, de son projet et de ses intérêts bien compris les médias de masse (dont fait partie Le Monde soi-disant journal de qualité supérieure) ne proposeront pas de modèle de substitution au “modèle” étasunien ou britannique. Quand on a dit cela on n’a certes pas dit grand chose. Le rôle croissant du jeu russe dans les affaires européennes pourrait cependant dynamiser trés positivement la maturation des esprits.

Gladio/Ergenekon

Article lié :

DedefGM

  30/07/2008

“Ergenekon se serait bâti sur les vestiges d’une organisation paramilitaire clandestine mise en place par l’Otan dans les années 1950 pour lutter contre la menace communiste. A en croire les éléments recueillis par le procureur, Ergenekon serait à l’orgine d’une grande partie des actes de provocation violente et des assassinats non élucidés, ces vingt dernières années.”

On ne retrouverait pas du Gladio dans cette histoire?

USA sans U ... est ce envisageable ∫

Article lié : Le modèle anglo-saxon: “Mission accomplished

Francis

  29/07/2008

Une tendance d’avenir ?

L’économie US était une économie de lobbies plus que de marchés (c’est à dire de marchés détournés comme l’invraisemblable suite d’affaires “type ENRON” le démontre), elle devient sous nos yeux une économie dirigée (avec un niveau de nationalisations croissant) et dans quelques années une économie dirigiste : gageons que Strauss-Kahn au FMI saura le dénoncer ...

Dans sa réalité sociale, dans son type d’économie et son mode de gouvernement les USA s’orientent ainsi vers le modèle Russe puis Chinois. Je ne les vois pas s’étiolant à l’anglaise : trop grand, trop riche, trop violent.

Le mur est tombé, une génération après (encore quelques années) le deuxième empire se divisera ainsi en “CEIA”, le désordre et la guerre puis le dirigisme s’y installeront aussi ? La tendance au morcellement des “Grandes Nations” semble en tout cas s’affirmer.

Bush aura remplis son rôle “maistrien” de fossoyeur des USA, on verra un beau film “Le dernier Président Impérial” avec Bush nettoyant les latrines dans une prison populaire ... qui sait ? Vu le contexte US je le vois plutôt poursuivi par des chasseurs de primes.

Mais sera-ce un avantage pour réagir à la convergence des crises systémiques ?

Ah oui ... les Grandes Nations d’europe feront tout pour imiter cette “CEIA”, c’est dans leur ligne historique.

Fuite en avant ∫

Article lié : La guerre d'Afghanistan emprisonne le futur président

Ando

  29/07/2008

Incapable de résoudre des problèmes structurels qui ne cessent de s’empiler aux Etats-Unis mêmes, il est possible que l’establishment cherche une issue extérieure dans la guerre. Guerre qui conduira aux mêmes impasses.

Mais si tout est perdu, pourquoi l'OTAN reste-t-elle engagée en Afghanistan ∫

Article lié : La guerre d'Afghanistan emprisonne le futur président

Dominique Larchey-Wendling

  29/07/2008

La réponse crue/directe/candide de “l’expert” Gérard Chalian :

————————

L’OTAN est en Afghanistan parce que cela permet d’être présents à l’est et à l’ouest de l’Iran, et aux portes de l’Asie centrale.

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3216,50-1075405,0.html

————————-

Ah bon ? Nous (l’Occident/OTAN) ne sommes pas là-bas pour sauver les femmes afghanes et pourchasser OBL ? Il n’a pas bien appris sa leçon ce monsieur ...

L’Iran est la cible depuis le début, au même titre que l’Irak.

Steinbeck revisité

Article lié :

miquet

  29/07/2008

La chronique Agora. 29 juillet 2008

(...)

Le déficit budgétaire américain prévu pour l’an prochain (d’octobre 2008 à septembre 2009) pourrait atteindre le niveau record de -490 milliards de dollars contre une estimation initiale de -410 milliards de dollars (une projection remontant à février).

Entre temps, la Maison-Blanche a eu le temps de faire mouliner ses ordinateurs. Il n’était pas nécessaire d’avoir à sa disposition des capacités de calcul très considérables pour estimer que les recettes fiscales en provenance des entreprises de type établissements de crédit, compagnies d’assurance ou monoliners risquaient de s’effondrer au cours des 12 ou 18 prochains mois.

Les piliers de l’industrie financière ont vu, au mieux, leurs profits divisés par deux depuis août 2007, voire complètement disparaître avec la crise des subprimes. Selon le Fonds monétaire international, elle pourrait même contaminer le reste de l’économie—comme si ce n’était déjà pas le cas.

Le FMI souligne ses craintes au sujet des “pertes futures de certaines grandes banques commerciales”. La récente faillite d’IndyMac risque d’alourdir la note, ainsi que celles datant de ce dernier week-end et qui affectent deux banques régionales, la First Heritage Bank de Newport Beach, basée en Californie, et la First National Bank of Nevada, basée dans l’état éponyme.

Permettez-nous de vous délivrer la liste—mettons le tiercé de tête—des prochains candidats au placement sous protection de la loi “chapitre 11” sur les faillites, ou la liquidation pure et simple. Nous plaçons sur la plus haute marche de notre podium la Colorado Federal Savings Bank puis l’Eastern Savings Bank (établie dans le Maryland) et ensuite la First Priority Bank (basée en Floride).

Pour ceux qui ne s’intéressent qu’au Quinté+, nous ajoutons, ex-aequo, la Security Pacific Bank (de Los Angeles, Californie) puis la Magnet Bank—qui s’attire surtout… des ennuis—de Salt Lake City (Utah). Vous observerez que l’écrasante majorité de ces établissements opère dans des zones où le secteur immobilier traverse sa pire crise depuis 1929, avec des chutes de prix qui peuvent localement dépasser les 50%.

Comme nous l’avons déjà expliqué, passé un certain seuil de taux de vacance des logements, une rue se vide de ses habitants en quelques mois tandis que les squatters et les marginaux investissent certaines maisons et vandalisent les autres. Les biens immobiliers frappés par ce processus ne tardent plus à ne valoir que ce que vaut le terrain.

Vous n’aurez pas tout perdu si vous êtes banquier en Californie ou en Floride… mais que vaut une dizaine d’acres de désert desservis par une route poussiéreuse dans l’Utah, le Colorado ou le Nevada ? Qu’est-ce que valent des terrains battus par les vents du Nord dans une triste banlieue industrielle de l’Illinois ou de l’Ohio où les constructeurs automobiles et leurs sous-traitants ont fermé la moitié des usines en 18 mois ?

Avec un taux de chômage de 30% à proximité de ce qu’il convient d’appeler de nouvelles friches industrielles et des taux de délinquance records, les mises aux enchères ne débouchent sur rien. Les rares acheteurs—qui doivent parier sur un rebond de l’immobilier d’ici l’an 2030—seront bien inspirés de ne pas aller vérifier sur place l’état de leur propriété, de peur d’être agressés ou de se voir “confisquer” leur véhicule par une des bandes ultraviolentes qui règnent sur ces quartiers nouvellement déshérités.

Cela doit vous apparaître très éloigné de la vision traditionnelle du rêve américain ; peut-être même pensez vous que nous avons de mauvaises lectures—d’inspiration démocrate, lorsqu’il s’agit de dénoncer la misère engendrée par l’inégalitarisme du système américain à la mode ultraconservatrice—et que nous nous ingénions à noircir le tableau.

Mais nous disposons de récits extrêmement précis et d’une actualité brûlante, provenant d’ingénieurs ou de dirigeants français mutés outre-Atlantique pour y gérer des filiales de grands groupes industriels hexagonaux sur la côte Est. Ils sont stupéfaits par la pauvreté et l’insécurité régnant dans la plupart des villes frappées par le chômage de masse. Les gens y vivent de petits boulots qui les excluent des statistiques officielles et ils disposent souvent de moins de 400 $ par mois pour s’en sortir.

Un quartier en déshérence, même dans les environs de Chicago ou de Philadelphie, cela ressemble parfois à la Nouvelle-Orléans après le pompage des eaux du lac Champlain : maisons incendiées et infrastructures urbaines saccagées, plus aucun commerce à des dizaines de kilomètres à la ronde, aucune compagnie de transport public ne s’y aventure, pas plus que les éboueurs ou la compagnie qui gère le réseau électrique… et l’ambiance n’est plus très loin de ressembler à celle qui précède une guerre civile.

Une relecture des Raisins de la Colère nous projette 65 ans en avant, c’est-à-dire dans l’Amérique de 2008 : étonnez-vous après cela que les banques locales, puis à son tour Wall Street, prennent peur ! Et si, comme notre compère le lièvre, l’Amérique revenait à son point départ, celui qui inspira John Steinbeck ?

Philippe Béchade,
Paris

Turkish Judges Debating About The Fate Of Democracy

Article lié :

stassen

  29/07/2008

L’heure des juges en Turquie

Par Jean-Michel Demetz et Nükte V. Ortaq, mis à jour le 29/07/2008 à 12:14 - publié le 29/07/2008

Un parti au pouvoir peut-il être interdit? Le pays est-il menacé par des réseaux paramilitaires? L’affrontement politique entre laïcistes et musulmans a envahi les prétoires.
Qui veut déstabiliser l’Etat turc ? C’est la question que doivent trancher les magistrats dans la double bataille judiciaire qui se livre ces temps-ci dans la république fondée par Kemal Atatürk.

Le premier procès met en cause l’actuel gouvernement musulman-conservateur (AKP), accusé par le président de la Cour de cassation, de faire glisser la république laïque vers un Etat islamique. Le second, déclenché par un procureur, vise une organisation clandestine avec des ramifications dans les milieux militaires qui aurait eu pour but de répandre la terreur dans le pays afin de renverser le gouvernement et l’ordre démocratique. Pas moins de 86 accusés, dont 47 en détention provisoire, comparaîtront à partir du 20 octobre sous l’inculpation d’avoir dirigé ou participé à une organisation terroriste.

Les kémalistes accusent les autorités d’avoir fait de cette dernière affaire - appelée le cas Ergenekon - une riposte au procès intenté par le procureur général de la Cour de cassation demandant la fermeture de l’AKP et l’interdiction d’activités politiques, cinq ans durant, pour 71 de ses membres dont le président de la République Abdullah Gül et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. La Cour suprême a ouvert, le lundi 28 juillet, ce procès basé sur un dossier d’accusation de 162 pages et devait rendre rapidement son verdict.
Un double attentat a fait seize morts, dimanche 27 juillet, au coeur d’Istanbul.

Jamais, depuis vingt ans, la tension n’a été aussi forte dans le pays. Et ce, alors que plane la menace terroriste comme l’a rappelé le sanglant double attentat d?Istanbul (seize morts), le dimanche 27 juillet. Les partis politiques attisent l’actuelle polarisation. Chef de l’opposition parlementaire, le secrétaire général du CHP (la formation historique des kémalistes) Deniz Baykal s’est ainsi déclaré en faveur de la fermeture de l’AKP et autoproclamé l’avocat des accusés du procès Ergenekon. Aussitôt, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a riposté en se déclarant quant à lui « procureur », au nom du peuple, dans le dossier Ergenekon…

Le véritable procureur de cette affaire, Zekeriya Öz, se montre toutefois bien plus discret. Escorté par 15 gardes du corps, il a vu sa vie et sa carrière basculer, il y a un peu plus d’un an, lors de la découverte d’une caisse de grenades, dans la petite maison d’un officier à la retraite, dans la banlieue d’Istanbul. En remontant la piste de ces explosifs, il a fait saisir un autre arsenal clandestin aux mains d’un autre officier retraité. Outre les armes, le magistrat a découvert une série de documents révélant l’existence d’une organisation clandestine « Ergenekon », regroupant universitaires, ex-militaires, journalistes et dirigeants de petits partis politiques et d’associations. Selon le procureur, Ergenekon se serait bâti sur les vestiges d’une organisation paramilitaire clandestine mise en place par l’Otan dans les années 1950 pour lutter contre la menace communiste. A en croire les éléments recueillis par le procureur, Ergenekon serait à l’orgine d’une grande partie des actes de provocation violente et des assassinats non élucidés, ces vingt dernières années.

Parmi les inculpés, figure l’ex-commandant de la Gendarmerie, le général Veli Küçük, mis en détention provisoire en juin dernier. Dans les années 1990, l’état-major avait refusé une demande d’enquête le concernant sur son éventuelle participation aux meurtres d’intellectuels et de nationalistes kurdes. Après avoir pris sa retraite, Küçük défilait souvent en première ligne des manifestations nationalistes et participait aux provocations lors de procès de libéraux inculpés pour atteinte à l’« identité turque. » Il était l’individu le plus redouté par le journaliste Hrant Dink, assassiné en janvier 2007.

Les méthodes spectaculaires du procureur Oz, tout comme les personnes visées - les dirigeants du quotidien kémaliste Cumhuriyet Ilhan Selçuk et Mustafa Balbay - ont parfois fait grincer les dents et renforcé les soupçons des sceptiques, qui voient, dans cette affaire, une tentative d’intimidation des opposants les plus virulents à l’AKP. Spécialiste de l’islam politique, le journaliste Rusen Cakir, tout en insistant sur l’importance de ce procès, répète ainsi que, pour être valide, l’instruction doit se faire dans le respect des principes universels du droit. Or, souligne-t-il, l’acte d’accusation compile des pièces importantes et de simples racontars. Le cas de Kuddusi Okkir, un prévenu atteint d’un cancer, privé des soins nécessaires en prison et rendu aux siens quelques jours avant sa mort, a aussi marqué les esprits.

Fondé il y a moins d’un an, le quotidien Taraf, dont le nom signifie « Parti pris/Partisan », a été l’un des principaux acteurs de cette période mouvementée. Le journal a publié systématiquement les fuites obtenues sur le déroulement de l’enquête. « Nous sommes partisans des libertés et de la démocratie, revendique l’une des dirigeantes du journal, Yasemin Congar. Dans ce moment de tension, de nouvelles alliances voient le jour. Notamment entre les musulmans et les libéraux qui ne sont pas laïcistes. »
Dans un tel contexte, les magistrats peuvent-ils travailler sereinement ? Pour Fuat Keyman, professeur de relations internationales à l’Université Kos d’Istanbul, « la politisation extrême de la justice turque est un fait avéré. » Selon lui, l’acte d’accusation réuni par le procureur général de la Cour de Cassation le prouve : l’AKP, au pouvoir depuis six ans, y est accusé d’être le foyer d’activités réactionnaires visant à l’instauration de la charia en Turquie, mais les documents censés prouver cette thèse sont inconsistants.

Quelle serait la réponse des autorités si l’AKP venait à être fermé et Erdogan interdit de politique pour une période donnée? La plupart des analystes pronostiquent la tenue d’élections anticipées, qui devraient être largement remportées par la formation appelée à prendre la relève du parti banni. L’opinion continue, en effet, à soutenir le courant musulman-conservateur, crédité pour son réformisme et son pragmatisme. S’ils étaient remis en selle, les hommes de l’AKP rebaptisée et renouvelée devraient résister aux tentations revanchardes et se concentrer sur les efforts de démocratisation et de renforcement du pouvoir civil. Car la croissance exige la stabilité. Et, sans ces progrès, la route vers l’Union Européenne - le rêve d’une génération - sera barrée.

La Cour et les partis

Quarante-sept ans après sa création, la Cour constitutionnelle turque s’apprêterait, en début de semaine, à prendre la décision la plus critique de son histoire en répondant à la demande d’interdiction de l’AKP. Ses 11 membres prennent leurs décisions à la majorité qualifiée. En droit, la cour peut interdire un parti ou se contenter de supprimer les aides publiques. Le rapporteur de la Cour a noté dans son rapport que les éléments présentés par le procureur rentraient dans le cadre de la liberté d’expression et n’étaient pas des appels à la violence. Il a donc indiqué que la fermeture était injustifiée. Mais les membres de la Cour ne suivent pas toujours ses recommandations.

Depuis 1983, 34 partis, pour la plupart kurdes, socialistes ou islamistes ont été fermés par la cour. Huit d’entre eux ont porté l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme. Cette juridiction a condamné la Turquie pour toutes ces décisions, sauf celle concernant le parti islamiste Refah, dont le secrétaire général Erbakan avait émis des menaces publiques. Récemment, la Cour a refusé la fermeture du parti kurde Hakpar. La Cour doit également se prononcer sur l’interdiction du parti kurde DTP, dont 20 députés siègent à l’Assemblée. Quatre formations sont aujourd’hui représentées dans l’hémicycle.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/l-heure-des-juges-en-turquie_540903.html?p=3