Ilker
13/07/2008
Bonjour Miquet, je rejoins votre constat, les journalistes des médias de masse font à l’évidence mal leur travail qui est d’informer d’une manière objective.
Si toute information brute a besoin d’une interprétation, celle-ci est souvent tellement faussé, incomplète (ici pas de critique de la politique us), qu’on se pose des questions sur la manière dont les médias s’auto-considèrent, sur leur perception d’eux-mêmes : organes d’informations ou organes d’influences, de propagandes ?
Dans nos démocraties la liberté est la valeur suprême, celle qui soit disant fonde notre identité moderne, mais si même nous n’osons pas dire une évidence, que devient cette liberté, sinon simplement affichée ? Ou bien les journalistes considèrent que ce que l’Occident, et en particulier les Etats-Unis, fait est bien pour ne pas s’embêter avec la réalité et la vérité, ce qui serait d’un aveuglement sans bord.
Francis
12/07/2008
... ** C’est l’image du jour et nous allons tenter de vous la résumer. Laissez-nous d’abord vous brosser un rapide portait de Ron Paul, éphémère dernier rival du sénateur McCain à l’investiture du parti républicain en 2008. Original, un franc tireur, il est, à notre connaissance, le seul représentant du parti libertarien du Congrès.
Cet ancien médecin obstétricien est un adepte de thèses économiques très radicales qui renvoient aux conceptions américaines originelles de la libre entreprise—inspirées du discours fondateur de Thomas Jefferson. Il s’était rendu célèbre en février 2006 en prononçant un discours qui marqua les esprits devant la Chambre des représentants. Son titre ? Ah oui, bien sûr… c’était The end of the dollar hegemony [“La fin de l’hégémonie du dollar”, ndlr.].
Un des temps forts de son discours fut la démonstration que les derniers projets de guerre ou de coups d’état mis sur pied par les Etats-Unis visaient des pays, hier l’Irak et le Venezuela, à présent l’Iran, qui prônent ou militent aujourd’hui encore en faveur de l’abandon du dollar comme monnaie de règlement des exportations pétrolières !
Mais revenons-en à son intervention du jour, que nous avons pris un grand plaisir à suivre en direct et dans son intégralité car elle ne durait que cinq minutes, soit le temps alloué à chaque membre du Congrès pour poser ses questions au patron de la Fed. Nous vous livrons un petit résumé des meilleurs moments. Ron Paul a attaqué par l’interpellation suivante : “mais qui est en charge du dollar dans ce pays ?”.
“Cela fait 10 ans que le dollar perd de son pouvoir d’achat, 10 ans que la banque centrale imprime des billets verts alors que le pays ne produit pas de richesses et s’enferre dans les déficits commerciaux—et ne parlons pas du coût de la guerre en Irak” [Ron Paul est ouvertement pacifiste et opposé aux opérations en cours, NDLR]
“Mais comment en est-on arrivé à des taux à 2% (ou 1% trois ans auparavant) alors que l’inflation réelle avoisine 10% ou 12% pour les ménages [ce sont les chiffres qu’il a cités… ils sont donc bien pires que les nôtres] ? Pourquoi la Fed ne tente-t-elle rien pour endiguer les bulles successives qui éclatent les unes après les autres ?”
Et de répondre dans le même élan “tout cela parce que chaque fois que l’économie menace de ralentir, vous [la Fed] injectez plus d’argent, baissez des taux déjà trop bas, puis vous [la Maison-Blanche, représentée par Henry Paulson, NDLR] réduisez la fiscalité, alors que le budget fédéral est déjà en lourd déficit !”
“Que comptez-vous faire alors que le dollar est au bord du gouffre ? Et vous, Monsieur Paulson, quelle est votre position à ce sujet ?”
L’interpellé a senti qu’il était temps de répliquer de façon puissante, de se fendre d’une réponse de gabarit historique. Il a donc pris son air le plus inspiré, a plaçé la main sur son coeur et a déclaré : “je souhaite un dollar fort”. Et d’expliquer qu’il “avait foi dans la capacité des Etats-Unis à se tirer des plus mauvais pas grâce à son extraordinaire capacité d’adaptation aux crises”.
Et les crises de rire face à de telles assertions creuses, hors sujet et grandiloquentes, cela se soigne comment, Monsieur Paulson ?
Philippe Béchade, Paris
Francis
12/07/2008
Pourquoi courir ? C’est en voie de parachèvement !
L’énorme dette Française n’arrête pas de croître comme en anglo-saxonie.
Le déficit commercial aussi.
Dans ses déficits publics et commerciaux la France est plus anglo-saxonne que le continent (en Allemagne c’est l’inverse).
Quand aux faillites, scandales et autres subprimes le Crédit Lyonnais refait parler de lui, en attendant les autres ...
Euronext a fusionné avec Wall Street, ni la City, ni Francfort !
Les responsables Français disent aussi que ça ira, ça ira, ça ira. Surtout en ne faisant rien.
Baladez vous sur les Champs-elysées : l’anglais est partout à un point inconcevable dans d’autres capitales.
De même les grandes entreprises françaises communiquent “anglophones” et les Bac+5 émigrent à Londres ou en Irlande.
La France guerroie surtout là où ça doit foirer, comme un anglo-saxon.
La France a la bombe nucléaire après les anglo-saxons, mais enfin comme eux.
La France n’a jamais quitté l’OTAN, a réintégré le commandement (SHAPE), mais à Bruxelles grâce à elle, plus au “Palais de l’OTAN” (sic) qui est devenu Paris Dauphine (“univ” sous financée).
Sarkozy court après les Néocons, s’enorgueillit d’une Blairite aigue et court s’afficher avec un Bush d’outre-tombe et goguenard!
Sans les contraintes de l’Euro (dont elle s’affranchit au mépris de ses propres traités, avec un Raffarin qui “n’a que faire d’équations comptables”) le Franc serait au niveau du Dollar et probablement “peggé” à celui-ci.
La France est bien une Nation anglo-saxonne et plus que les autres car c’est son choix.
Francis
12/07/2008
Dans ce monde tel qu’il est on peut infléchir certaines orientations, sinon la pesanteur entraine au fond.
Ma thèse c’est que les Grandes Nations (leur définition arrogante ... je n’invente rien) sont relativement déterminantes dans cette pesanteur.
Au poid des cadavres la nature gagne bien entendu (maladies, catastrophes naturelles, tares génétiques etc.).
Mais c’est un argument en faveur de l’action humaine car nous arrivons à agir bénéfiquement (oui, aussi) sur la nature.
Au poids des cadavres aussi, le bilan historique des Grandes Nations délégitimise beaucoup leur action.
En l’occurence parlons d’inaction : le G8 (comme le D8 ou les BRIC d’ailleurs) laissent filer la crise !
Cela parce que les Grandes Nations sont avant tout de Grandes Faillites, de Grands Déficits !
Certaines Grandes Nations, déjà dépassées par des Nations Emergentes, restent toujours aveuglées par leur arrogance.
L’histoire est leur arthrose glorifiée, pas une expérience douloureuse entrainant la réflexion et l’adaptation.
L’histoire nous apprend cependant que les idées ont des conséquences.
La politique est donc possible : maintenant !
Malheureusement les Nations Emergentes (D8, BRIC) sont fascinées par les politiques des Grandes Nations.
Ces idées les ont entrainées et entraineront encore leur faillite à l’égal des Grandes Nations.
La démonstration est encore une fois en cours.
Qu’elle serait une autre politique ?
L’UE est la seule idée qui a réussi jusqu’à présent à limiter la casse (pour le moins) dans l’évolution des ensembles mondiaux.
Et cela malgré le bilan historique atroce de ses Grandes Nations et leurs politiques d’exclusions nationalistes séculaires.
Ainsi on peut infléchir le déterminisme suicidaire des Grandes Nations, même dans la balkanisation européenne, et celà devrait intéresser les Nations Emergentes aussi.
Dans la crise économique actuelle, les idées, l’infléchissement sont toujours possibles. Et vitaux.
Dans ce monde tel qu’il est, sans “révolution” ...
Les deux articles “La BCE fait ce que les autres auraient dû faire depuis longtemps ! D’Isabelle Mouilleseaux ” l’expliquent.
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20080710-1036.html
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20080711-1040.html
Périclès
12/07/2008
L’hostilité affiché et je dirai même médiatisée des anglais au choix de Boeing, alors qu’ils savent pertinemment que ce choix a valeur d’enjeu électoral (on a remaqué l’intérêt nouveau des anglais pour les “cause perdue” ) est peut-être plus destinée à être remarquée par les européens, les anglais passant alors pour plus européens que les européens aux yeux de l’opinion publique européenne.
Cette dernière n’ira pas s’encombrer d’analyses interprétant la position anglaise comme une position de défense du libéralisme mais n’y verra que la défense de l’Europe, ce qui n’est évidemment pas le cas, bien sûr.
A l’inverse le monde politique et économique appréciera la fidélité des anglais au libéralisme.
Les anglais ménagent donc la chèvre et le chou et tentent donc un retour sur la scène européenne après le non irlandais et les violentes attaques contre la logique de marché à l’anglaise, restées quasiment sans réplique crédibles, de Sarkozy au dernier sommet européen.
Francis
12/07/2008
Dimension psychologique de la crise que je rapprocherais aussi du facteur religieux aux USA.
Le pays des sectes, des évangélistes, de la faillite de la hiérarchie catholique (ruinée par les procès de pédophilie) ... le société américaine affiche une grand fragilité mentale : d’où le succès des béquilles transcendantales, des drogues, des prisons et des psychiatres.
Tatanka
11/07/2008
““Mais pour cela, il faudra mettre en place une autre répartition des richesses de notre monde.”“
——————
Hé hé hé hé toute la question est là!
Et avez vous jamais quelque part, le plus petit début de commencement de preuve que l’humanité en soit capable, vous..?
Moi pas.
Beep
10/07/2008
Tout le monde s’émeut quand la banquise fond,sauf les compagnies pétrolières!ce n’est donc pas une catastrophe pour tout le monde!
Dire que ce n’est pas la première fois que des changements climatiques ont lieu sur terre c’est vrai ,mais oublier qu’ en raison des progrès de la techonologie l’homme pourrait influencer le cours des choses, même par inadvertance, c’est imprudent,la preuve: la motion votée à l’ONU en 1975 je crois qui interdisait les armes climatiques.Quant à la pollution je pense que sa
diminution est peu compatible avec le système économique actuel.
Tous ces beaux discours cachent mal une guerre économique sans merci et sans éthique.
Francis
10/07/2008
Virtualisme quand tu nous tiens !
L’UE n’est pas membre du G8.
Même pas du “G8,01” ( l’UE a 0,01 % des budgets totaux des huits Grandes Nations)
L’UE n’a aucun mandat formel au G8.
L’UE ne tient ainsi pas de permanence annuelle et rotative du G8.
L’UE ne prépare pas les sommets du G8 : c’est la responsabilité des représentants “personnels” des huits Grandes Nations.
Mais horreur : l’UE peut quand même réaliser quelques travaux à l’aide de TROIS “sous-sherpas”.
Mais la réalité n’a pas d’importance !
Ce sont “les couloirs de l’institution européenne” qui sont “angoissé “.
Larry Elliott ne cite jamais l’UE (normal elle est insignifiante).
Ca “a vraiment constitué une animation singulière dans les couloirs des lieux de travail de la bureaucratie européenne” !
Satanée “bureaucratie européenne” (toujours moins nombreuse que pour la seule ville de Paris)
Les Présidents des Grandes Nations du G8 ne paniquent pas une seconde :
Bush rigolait sur sa chaise, Merkel tout sourire, Sarkozy “trampolinait” ...
On n’attend plus que Carla pour parfaire le brouillard médiatique !
Présentation aussi virtuelle qu’une UE toute puissante à des yeux impériaux français.
Le budget de l’UE ne représente que deux années d’intérêts sur la seule dette française ...
Dette Nationale donc Grande, effectivement toujours plus Grande et SOUVERAINE.
Le budget de l’UE ne concerne que 27 pays d’économies assez contrastées.
Il est en équilibre : comme c’est minable !
Ces budgets démontrent la réalité insignifiante de l’UE.
L’UE détournée comme seul bouc émissaires par les impérialismes séculaires des Grandes Nations !
Honni soit l’Euro qui contrarie la politique permanente de dévaluation et de déficit de la France.
A propos de réalité :
A quand un référendum démocratique oui-non sur la dette française ?
Sur le retour à la dévaluation permanente du Franc Lourd ?
Sur la “Grande Politique Nationale” de refiler ses dettes à ses enfants ?
L’UE sert à détourner les Français de ses politiques d’échecs Nationaux.
Echecs toujours organisés au bénéfice des prêteurs et bénéficiaires des intérêts, des contrats, des rentes de situations.
Et là les montants n’ont RIEN d’européen : c’est l’âme sacrée des Nations.
La même qu’en 1673, 1815, 1870, 1914, 1940 et ça continue !
golgot
10/07/2008
Dans votre article “Les paradoxes autour d’Obama, décidément énigmatique”
il est ecrit “Justin Raimundo…, lui le libertarien dextrême droite,...”
J’aimerais des explications, articles sur le qualification d’extreme droite pour Justin Raimundo?
Ayant lu plusieurs de ses articles, ne connaissant pas tous ces ecrits et tous ces positions je suis étonné...
merci d’avance pour vos réponses…
Frans Leens
10/07/2008
Je suis profondément choqué quand vous écrivez : «
la crise climatique est sans aucun doute la crise fondamentale et qu’il importe de le savoir
». En temps quobservateur averti du fonctionnement du monde des humains, je métonne que vous acceptiez la doxa que lhomme influence le climat. La pollution est une problématique bien plus grave et les responsables des diverses pollutions ont réussi à culpabiliser les monde entier avec cette fable pour détourner lattention du public sur leurs propres turpitudes. Sans parler de la destruction du système financier mondial en cours.
Soit le climat change, et alors. Ce nest pas la première ni la dernière fois. Est-ce que cela rend la vie plus difficile sur la terre, certainement. Avons-nous les moyens de nous y adapter, certaienemt. Mais pour cela, il faudra mettre en place une autre répartiction des richesses de notre monde.
Quelques saines lectures peuvent éclairer les uns et les autres sur une autre face de la réalité de la cause humaine du changement de climat.
Visiteur
10/07/2008
Est ce qu’Obama, s’il gagne les élections, sera le Gorbatschow des USA? Un représentant du système voulant le réformer mais se faisant entraînant sa chute?
Stéphane
09/07/2008
plutôt que de proposer aux américains de les défendre de la Colombie, dites leur plutôt du Vénézuela!
Il y a des chances que l’hypothétique communiqué de réponse de Washington soit désopilant…
miquet
09/07/2008
re
J’aurais aimé lire la dépêche de Reuters si la Russie avait déployé des radars et des missiles au Mexique sous prétexte de se prémunir s’une attaque de la Colombie par exemple!
miquet
09/07/2008
à Ilker.
Reuters, l’AFP et les autres agences de presse “officielles” n’ont jamais produit, je dis bien jamais, un comentaire ou un éclairage positif ou même “objectif” (si c’est possible) sur la Russie, quel que soit le sujet, et ne sont pas près d’en faire. C’est une tradition ancienne et un des socles idéologiques des corporate news.
Toutes ces agences sont ouvertement anti-russes (et anti-chinoises au passage, ou plus simplement: anti-tout-ce-qui-n’est-pas-atlantiste-et-au-garde-à-vous). Cet aveuglement explique l’intoxication notable des esprits occidentaux conformistes et calcifiés à propos de la Russie, qu’ils ne comprennent pas et ne veulent pas comprendre. Ce qu’ils comprennent c’est qu’ils ne la maîtrisent pas, qu’insulte suprême, elle ne se laisse pas tondre, et qu’elle est peut-être bien plus belle que ce qu’ils pensent. Et ça, ça les angoisse terriblement! Quelle pitié!
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