miquet
09/05/2008
commentaire intéressant sur la globalisation et ses élites par un analyste de l’intérieur du système (David Rothkopf).
Tourville
09/05/2008
En écho à votre note d’aujourd’hui, voici quelques extraits du magazine américain Stereophile (Volume 30 numéro 12, Décembre 2007). C’est un journal consacré à la hi-fi, mais qui aborde souvent les questions politiques par l’intermédaire de ses articles sur la musique ou de ses entretiens avec des chanteurs (ce qui lui vaut un amusant courrier des lecteurs tous les mois). Le journal est anti-Bush, anti-guerre en Irak, et, suprême horreur, francophile. On s’en désabonne sec au Texas, ces temps-ci.
L’un de leurs journalistes, John Swenson, qui habite la Nouvelle Orléans, a publié il y a quelques mois un article décrivant ainsi la situation de sa ville (extraits - il y en a 11 pages comme ça !) :
In the nearly two years since Hurricane Katrina caused a massive failure of the levees, flooding the city, not much has changed. The street signs are still twisted at crazy angles to each other. Most local stores remain closed. Piles of rubbles, each representing the ruins of another family’s life, linger on the sidewalks, and the acrid smell of house fires fills the air.
The fires are a constant reminder of everything that has gone wrong. The causes most often given by authorities for the fires are faulty electrical wires or gas leaks, but some of them are set by owners whose insurance companies wouldn’t pay flood damage, others by careless squatters, or people using the abandonned buildings as crack dens.
The fires seem random, and even when the soot lands on your windowsill and you breath a sigh of relief that at least it’s not your own house burning down this time, a collective terror still underlies all this seeping destruction. The city’s slow descent encompass everyone and everything. In the two years since Katrina, only the few blocks that constitute the main tourist area of the French Quarter have been revitalized. Habitat for Humanity raised $140 million for Katrina relief efforts, such as their highly publicized « Musicians’ village » in the Ninth Ward, but two years later, only $15 million has made it to the New Orleans chapter of Habitat, and only 72 houses have been built. Meanwhile, according to CNN’s Anderson Cooper, twice that amount-$30 million-has gone to Habitat’s fundraising and public relations arms.
(...)
...the rapidly advancing decay of New Orleans is a giant Dorian Gray moment for the entire populace. Across St. Claude avenue lies the widespread destruction of the Upper Ninth Ward-desolation that continues for miles to the east, through the Lower Ninth and Chalmette.
(...)
Since then, many more [musicians] have passed on, most probably before their time, given the strain of the losses they had to endure and the lack of proper medical care available in the city post-Katrina. (...) Some musicians, especially those with families, are reluctant to return to the city because of escalating violence. It’s easy to see why they feel this way-Dinerral Shavers, the drummer for the Hot 8 Brass Band, was shot to death while driving in his family car earlier this year. Keith Moore, a mainstay of the city’s experimental music scene and the son of blues legend Deacon John, was another murder victim, and filmmaker Helen Hill was killed in her home by an intruder who also shot her husband as he held their baby in his arms.
Heavily armed gangs rule the street. Robbery, murder, and cold-blooded executions have become commonplace in New Orleans, now the murder capital of the US. It’s all part of a pattern of government neglect that starts with the scandals devouring US Senator David Vitter (consorting with a prostitute), Congressman William Jefferson (alleged bribery), ex-city councilman Oliver Thomas (who resigned after being named in a kickback scandal involving city contracts), and extending to the understaffed and ill-equipped fire department, a severe shortage of healthcare and hospitals, a dysfunctionnal school system, a demoralized and corrupt police force, and an infrastructure riddled with broken underground water pipes that bleed the city’s drinking water and cause sinkholes to open up in the middle of busy streets. Every rainfall triggers scattered power outages throughout the city despite the facts that the utility bills have tripled. Nevertheless, home prices have skyrocketed and rents have more than doubled, making it next to impossible for renters to return. A homeowner myself, I know firsthand how property taxes were arbitrarily raised tenfold with no serious recourse for small owners to contest the additionnal burden. To top it off, the Army Corps of Engineers recently admitted that the levees won’t be strengthened enough to contain routinely projected storms until 2011. Until then, New Orleanians will have to keep their fingers crossed that another Katrina doesn’t strike.
(...)
They still know who to blame today for what is hard not to call a systemic political attempt by the current city, state and federal governments to keep these same people from returning to their homes-a massively uncoordinated attempt on the federal, state, and local levels. A deadly combination of incompetence, personal vanity, political expedience, and greed on the part of a host of politicians has betrayed all of New Orleans, but it was the poorest communities-the heart of what had been an 80% black city before the storm-that took what now appear to be mortal blows. (...) The consensus on the ground is that another Katrina-like event will break the backs, wills and hearts of those who stayed and have since returned. Many homeowners are waiting to repair their houses until they see how this plays out, and it looks as if the poor who’ve been dispossessed have no real shot at returning any time soon.
Daniel R
08/05/2008
Et si la décadence économique programmée des USA amenait non pas une dictature militaro-financière mais une rénovation politique mondiale. Une sorte de normalisation à l’échelle planétaire.
Vu de France, nous avons la vision d’une amérique jacobine. Un parti unique nationaliste et belliqueux composés d’ultras et de moins ultras.
Mais les USA sont multiples. Vu de près, chaque état est un pays différent de ceux qui le bordent.
Bush disparu, l’étendue des dégâts enfin dévoilés, une réaction politique des Etats est probable. Il restera à régler les coûts de sortie de guerre et l’accumulation insensée de dettes de toutes sortes. Tous les états ne sont pas touchés dans les mêmes proportions. Il y aura les gagnant et les perdants, des mouvements importants de populations. Une redistribution générale des pouvoirs sur la base du texte sacré, la Constitution. Une sorte de renaissance avec une nouvelle génération de politiques.
Et dans vingt ans, après l’abandon du libre-échangisme suicidaire de l’Ouest et la mise en place d’un salutaire protectionisme en Europe et en Amérique du Nord, le paysage économique mondial révèlera des zones économiques marquées, sans qu’aucune n’ait assez de puissance pour dominer les autres.
Le pire n’est pas toujours sûr.
miquet
08/05/2008
Il y a quelques jours, la Géorgie était proche d’une guerre contre la Russie (Saakachvili)
BATOUMI, 8 mai - RIA Novosti. Il y a quelques jours, la Géorgie était proche d’une guerre contre la Russie, et cette menace est toujours présente, a déclaré jeudi devant les journalistes russes à Batoumi le président géorgien Mikhaïl Saakachvili.
“A mon avis, il y a quelques jours nous en étions très proches (de la guerre contre la Russie), et cette menace est toujours présente”, a dit M. Saakachvili, interrogé sur l’éventualité d’une guerre de la Géorgie contre la Russie.
Ilker
08/05/2008
En parlant de marathon, la légende dit que Philippidès, le premier “marathonien”, est mort en rapportant à Athènes la bonne nouvelle de la victoire contre les Perses.
Les marathons intellectuels sont au moins aussi usant : “le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes”, d’autant que même sur internet il y a des obstacles à la liberté d’expression qui s’annoncent, comme le projet de loi Olivennes (http://www.zdnet.fr/blogs/2008/05/07/projet-de-loi-olivennes-les-chausse-trappes-du-texte/) les sites dissidents, non-alignés commencent certainement à être gênants.
geo
08/05/2008
UN récent télégramme adressé à
Koudmer et à Sarkozy par Pierre
Vimont, ambassadeur à Wa-
shington, a provoqué quelque émoi au
Quai d’Orsay. La date qu’il portait - le
1” avril - a fait penser, un instant, à ces
plaisantes dépêches que rédigent par-
fois les diplomates à cette occasion. Mais
ce n’est pas le genre de Pierre Vimont.
Du temps où Chirac trônait à l’Elysée,
il fut le « discret » patron du Quai, avec
le simple titre de directeur de cabinet
des ministres Barnier puis Douste-
Blazy, qui, eux, ne disposaient pas des
qualités requises pour un tel poste.
Aujourd’hui à Washington, l’am-
bassadeur Vimont décrit méchamment
la fin de règne des équipes Bush. « Une
administration à bout de souffle, écrit-
il dans son télégramme. Des “think
tanks” [centres de recherches] qui res-
sassent des idées creuses, un sentiment
croissant que 2008 n’apportera plus
rien. » Quant à ces hauts responsables
américains qu’il rencontre, Vimont les
dit « largement désabusés, englués dans
un traitement au jour le jour de leurs
dossiers ».
Et Vimont, dans sa conclusion, in-
vite l’Elysée à « repenser » l’actuelle
relation de la France avec Bush et les
siens. En « termes à peine mesurés »,
ont remarqué, non sans ironie, certains
lecteurs de ce télégramme.
«Peut-être le temps est-il venu, écrit
en effet l’ambassadeur, de commencer
à réfléchir à l’après-Bush, et à ce que
nous pourrions raisonnablement envi-
sager comme plan d’action pour 2009. »
On ne saurait mieux dire. Mais
François Fillon, lui, n’y a pas encore
songé. Invité d’honneur au congrès du
puissant American Jewish Committee
(l’une des composantes du lobby juif
aux USA), il a entonné la même chan-
son « bushiste » que Sarko.
Sur le “front” iranien
Le mois dernier, un autre ambassa-
deur, Bernard Poletti, en poste à Té-
héran, adressait lui aussi informations
et « conseils » à l’Elysée. C’était peu
avant que Paris et Londres ne s ap-
prêtent à fournir aux Européens une
liste de nouvelles sanctions à prendre
contre l’Iran, accusé de vouloir se doter
d’un armement nucléaire. Avec prière
à chacun de s’y conformer…
Dans un télégramme très détaillé,
l’ambassadeur Poletti affirmait, en sub-
stance, que « l’Iran ne lâcherait rien ».
Que ses dirigeants « n’avaient peur ni
des sanctions ni des frappes » (ces éven-
tuels bombardements dont il est sou-
vent question aux Etats-Unis et en Is-
raël). Qu’ils « s’estimaient plus forts
que jamais », et assurés d’« avoir dé-
sormais une influence déterminante
auprès des opinions arabes ». Enfin que
l’Iran était « plus riche que jamais »,
grâce au prix du pétrole et du gaz.
Une fois établi ce surprenant état
des lieux, et des esprits, Bernard Po-
letti suggérait aux éminents lecteurs
de son télégramme de réfléchir aux
méthodes à envisager. Sans ajouter,
cette fois, mais il l’a écrit auparavant,
que toutes les menaces dont l’Iran est
la cible renforcent, à Téhéran, le clan
le plus extrémiste du pouvoir religieux.
Voilà qui nous change un peu des
aimables commémorations de
Mai-68…
Claude Angeli
Ilker
08/05/2008
Je compare le travail de dedefensa.org, que j’ai découvert il y a environ 2 ans en cliquant sur un lien d’un forum (hardware.fr pour le nommer), à ces solides marathoniens africains qui courent, sous des regards ébahis, à des rythmes d’enfer et finissent par gagner la course.
Je suis de ceux alors qui tendent la main pour donner un verre d’eau ou prodiguer des encouragements, non que j’aime les vainqueurs, mais le courage.
FB
07/05/2008
...ètre un peu moins ringard, et vous soutenir comme il conviendrait -et je pense que vos lecteurs le souhaitent tous-, une campagne par an vous suffirait!
En ce qui me concerne, soyez sur que je ferais mon possible, dès que j’aurais quelques moyens.
Dedefensa le mérite très largement!
C’est quelquefois très frustrant d’ètre vraiment “fauché”...
Un grand bravo en attendant à dedefensa pour son esprit piquant et son entètement à analyser le monde avec un tel brio!
.
Stephane
07/05/2008
On voit que le peuple americain, qui reprouve la guerre a 80% si l’on en croit les sondages, a des soldats qui eux aussi reprouvent la guerre qu’on leur demande de faire.
Dire que l’on meurre plus de causes psychologiques que des causes habituelles de la guerre est une conclusion qui fait son effet certes, mais qui s’appui pour cela sur les donnees officielles du nombre de soldats tues au combat.
Pourquoi ne pas plutot vous interesser au nombre reel et evidement non officiel..? Pourquoi ne pas faire vous meme votre propre decompte..? Vous n’etes pas sans savoir qu’un medevac qui decede en Allemagne n’est pas comptabilise.
Stephane
07/05/2008
Piller le musee de Babylone pour le remplacer par un musee Disney. Une civilisation impose toujours sa culture.
Stephane
07/05/2008
Avez vous lu Globalia de Jean-Christophe Ruffin..?
Ilker
07/05/2008
Les raisons des émeutes de la faim expliquées par l’économiste Bernard Maris :
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Ce que j’aurais aimé dire
Vendredi 18 Avril 2008 09:40
Ce que jaurais aimé dire dans le débat Sylvestre-Maris d’aujourd’hui :
Pourquoi ces récentes émeutes de la faim ? Phénomènes conjoncturels dabord. 1) mauvaises conditions climatiques. 2) pression de la demande des pays émergents : la Chine a plus que doublé la quantité de viande par habitant en vingt ans. Or un kilo de viande nécessite 7 à 8 kilos de céréales ; la diffusion du modèle de consommation occidental (lobèse saturé de protéines et de graisses animales). 3) la pression des hedge funds ; ils se reconvertissent dans les matières premières et les céréales, après avoir créé la bulle immobilière des subprimes. 4) La politique de stockage des pays émergents, Inde, Chine, ThaÏlande, Vietnam. La Chine, premier producteur mondial de riz, stocke. Le Vietnam, quatrième producteur mondial, stocke aussi.
Au total, la demande de blé dépasse loffre. Le prix du blé augmente de 120% en 2007. Plus généralement, entre 2005 et 2007 les prix des biens alimentaires augmentent, selon la Banque mondiale, de 83%. Pour les 30 pays dAfrique qui consacrent 75% de leur revenu à la nourriture, cest une catastrophe.
Hélas, il y a des phénomènes plus lourds. 1) Les agricultures vivrières ont été détruites par les importations largement subventionnés : les pays de lOCDE ont versé en 2006, 350 milliards de dollars de subventions (production et exportation) à leurs agriculteurs. Comme les pêcheurs japonais pillent les ressources halieutiques locales, ils tuent les agricultures vivrières. 2) La pression des agrocarburants ou biocarburants se fait de plus en plus sentir : les américains en sont à 125 millions de tonnes de maïs destiné à léthanol (ce qui est une catastrophe en termes deau et de pesticides), et ils prévoient de porter à 15% déthanol leur consommation de carburant ! LEurope elle, veut aller à 10%. Or, si lon veut substituer seulement 5% de bicarburants à lessence ou au gazole, il faudra leur consacrer 15% des surfaces daprès le FMI.
Doù la catastrophe Lula. Le Brésil, premier producteur déthanol, production financée évidemment par des capitaux européens et américains, arrache des forêts pour agrandir ses surfaces agricoles. Les éleveurs de bétail sont repoussés vers le Nord et lAmazonie. Même des pays en déficit alimentaire, comme lIndonésie et le Sénégal sy mettent ! Lula répond : « On ne peut pas reprocher aux pays émergents de bouffer et davoir des voitures ». Rien a ajouter.
Si : la Banque mondiale et le FMI qui versent aujourdhui des larmes de crocodile, ont ruiné par leurs plans dajustement structurels ces pays, en favorisant des monocultures destinées à lexportation et dépeuplant les campagnes.
Les pays dAfrique peuvent-ils parvenir à lautosuffisance ? Quasiment impossible. Lautosuffisance alimentaire se construit : elle a été construite par la PAC en Europe. Des pays, et notamment la France, qui étaient déficitaires en termes de lait de viande, de céréales, sont devenus structurellement excédentaires. Lautosuffisance se construit en portant atteinte au libéralisme : par des subventions directes ou indirectes (les agriculteurs ne payent pas leau par exemple), par des barrières douanières.
LInde a réussi à construire son autosuffisance alimentaire. Comment ? Agriculture intensive, engrais, semences sélectionnées, pesticides, mécanisation. La chine, également, réussit à nourrir le quart ou presque de la planète avec seulement 7% des terres cultivables. Comment ? Pesticides, engrais etc. Ce modèle agricole montre ses limites. Lidéal serait de reconstruire une agriculture vivrière, respectueuse de lenvironnement, tout en assurant la nourriture de la population par des importations à prix subventionnés. Pour cela il faudrait contrôler au niveau mondial les prix des matières premières, comme des produits agricoles ; les pays riches pourraient créer un fonds assurantiel pour garantir les prix. Rêvons.
Bertrand Arnould
06/05/2008
Je ne sais pas ce qui se passe aujourd’hui, mais je trouve les differents posts, tous aussi éclairés, amenants leurs analyses, plus ou moins intuitives, je sais cela peut sembler antinomique, a éclairer, chacunes, une des multiples facettes, complémentaires, surtout pas exclusives, de ce rébus qui est notre quète, rébus dont nous ne disposont que de fragments qui peuvent nous sembler y apartenir, le tout, extrait de la toile où on peut tout trouver, sans jamais devoir, ni pouvoir réellement trancher.
Ces interventions sont tout a l’honneur de Dedefensa, qui a su les amener sur son sîte
Dedefensa, auquel je veux dire que quiconque, qui a un tant sois peu de sens de la physique élémentaire, et qui a vu tomber les deux tours, sait que ce ne peut être qu’une démolition controlée, et qui plus est; un chef d’oeuvre de démolition controlée!
ce qui compte, ce qui est a notre portée, ce sont les questions, si possible les bonnes questions, laissons les réponses venir, ne les cherchons pas
JP.Baquiast
06/05/2008
Je m’étonne que vous ne compariez pas le taux de rejet dont souffre Bush, après 9 ans de pouvoir et 2 guerres désastreuses, à celui qui affecte N. Sarkozy après 1 an de pouvoir. Serait-ce que le bilan de Sarkozy serait jugé par l’opinion aussi désastreux que celui de Bush? Mais pourquoi? Sarkozy, en apparence, n’a pratiquement rien fait de marquant, ni en bien ni en mal. Mais l’opinion française ne verrait-elle pas, avec une clairvoyance extraordinaire, tout ce que recèle de futurs dangers et échecs la politique Sarkozienne?
Thierry
06/05/2008
Bonjour Dedefensa,
bonne introduction à un sujet important, qui gagnerait à être approfondi.
On peut aussi lire à ce sujet le livre “l’empire du non-sens” , de Jacques Ellul, qui mériterait d’être réédité.
Cordialement
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