jc
05/03/2020
(J'étais certain que Tulsi Gabbard allait revenir sous le clavier de PhG et j'attendais ce moment avec impatience.)
En consultant Wikipédia Gabbard figure dans le dernier carré (avec Warren, Biden et Sanders) alors qu'ils étaient 29 candidats au départs (18 retirés avant les primaires et 7 pendant).
Ce qui m'intéresse c'est la dynamique d'évolution du parti démocrate. Pour cela j'associe (en thomien que j'essaie d'être) à chacun une cuvette de potentiel avec une contenance proportionnelle aux votes, et une profondeur absolue proportionnelle à la qualité des principes sur lesquels s'appuie le candidat: de large mais très peu profonde pour Biden à étroite mais profonde pour Gabbard, Les désistements successifs sont le fait de candidats dont la profondeur de cuvette est insuffisante¹ et qui se déversent dans la cuvette plus profonde que la leur la plus proche, ce qui a pour effet d'élargir cette dernière mais pas nécessairement de l'approfondir (effet éventuel de dilution des principes -cas d'un candidat de consensus, d'un candidat attrape-tout-). Dans la théorie thomienne un conflit -ici actuellement à quatre actants- est dominé par la cuvette la plus profonde et l'évolution du conflit est régie par la forme de son fond². (Très grossièrement et métaphoriquement Il y a les cuvettes standard, de forme parabolique (d'équation z=x²+y²) structurellement stables (sans puissance car ne donnant lieu à aucun déploiement) et il y a les cuvettes au fond plus plat (d'équation z=x⁴+y⁴), germes instables, en puissance, en stand-by, donnant lieu à un déploiement structurellement stable -grandiose pour cette cuvette-ci-.) Tulsi Gabbard en puissance dans l'ombre yin, en stand-by (je n'ai qu'une idée extrêmement vague de ses principes et de son programme) attendant son heure face à trois acteurs en acte, sous la lumière yang des projecteurs?
¹: Patrick Martin (WSWS.org): "L’ancien président Barack Obama aurait pris l’initiative de faire pression sur Buttigieg. Lors d’un appel téléphonique de l’ancien commandant en chef à l’ancien officier de renseignement de la marine, lui disant que c’était son «levier maximum» pour une future influence au sein du parti démocrate." (Je suppose que "levier" est la traduction de "level". J'aurais plutôt traduit par "niveau"...) https://www.dedefensa.org/article/la-chasse-au-sanders-est-ouverte-chaos-compris
²: (pour scientifiques) Le fond de cuvette est une singularité en ce sens que le gradient de la fonction qui décrit la cuvette est nul au fond.
laodan dandan
03/03/2020
Je suis un lecteur quotidien de votre publication depuis de multiples années. L’importante conclusion de votre dernier billet me semble erronée d’un point de vue épistémologique et ceci m’incite à un premier commentaire sur votre site.
" ... on sent bien qu’on se trouve emporté dans une mécanique, un enchaînement qui porte en lui la mort du Système.
C’est comme si nous étions arrivés au terme de nos tempêtes ... et que nous nous retrouvions plongés dans la tempête ultime mais aussi suprême, celle qui nous place devant nous-mêmes. "
Je partage avec vous ce sentiment, d'être emporté par une mécanique qui porte en elle la mort du Système, mais je doute que la tempête ultime nous place réellement devant nous-mêmes.
Il me semble plutôt que la faculté, de raisonner et d'abstraire, de l'esprit humain fut capturé par l'idéologie profonde de la Modernité dès son irruption au contact de l'Orient à la suite des croisades. Au fil des siècles il s'ensuivit alors une expansion de la "vision Moderne du monde" à l'ensemble de notre espèce. Cette "vision du monde" (worldview en anglais - Weltanshauung en allemand) nous a enfermé dans une mécanique ‘développementaliste’ qui est portée par "la raison qui est à l’œuvre au sein du capital". Je parle ici de la raison qui transforme la monnaie en capital et impose des lors a son détenteur un comportement incontournable. Le succès des détenteurs de capitaux amorçât un sentiment généralisé d’envie sociale qui au fil des siècles étendit la logique de "la raison qui est à l’œuvre au sein du capital" a toutes les activités humaines et celle-ci fut finalement canonisée par les penseurs des lumières dans le rationalisme philosophique.
Sans le savoir nous sommes ainsi emportés par une mécanique de la pensée qui est extérieure à l’humain. Cette mécanique réside dans "la raison qui est à l’œuvre au sein du capital" et son extension philosophique le rationalisme. Au fil des siècles cela façonna un comportement de l'homme qui est fondamentalement antagonique de la nature profonde du principe de la vie qui se manifeste par l’émergence de multiples espèces et leur développement en complexité biologique et sociétale.
Le mode d’opération des espèces vivantes est de balancer, – la nécessite de leur reproduction physique que nous qualifions généralement comme un besoin de conservation et, – leur but ultime qui est d’assurer à leur espèce le stage le plus avancé de complexité biologique et sociétale que nous qualifions généralement comme un besoin de développement et de progrès. Les individus, du moins certains d’entre eux, sont porteurs d’une urgence a changer les choses et cette urgence individuelle est la force qui met en mouvement la complexification sociétale. La reproduction physique des individus est assurée par les groupements sociétaux. La nature opposée de ces objectifs a naturellement constamment opposé les individus et leurs sociétés et tout au long de l’évolution sociétale de l’humanité les différents modes de sociétés ont dû élaboré des stratégies propres et appropriées pour adresser cette réalité conflictuelle et satisfaire leurs objectifs de conservation.
Les sociétés tribales partagèrent une vision animiste du monde qui unifia leurs membres autour de l’idée que le bonheur réside dans le don aux autres. Ces sociétés tribales ignoraient toute notion d’individualisme, les individus s’identifiaient au groupe, et ceci maximisa leur cohésion sociétale ce qui en retour leur procura une longévité sociétale exceptionnelle se mesurant en dizaine de milliers d’années. Les sociétés de pouvoir qui leur succédèrent usèrent 2 stratagèmes pour se reproduire sur le temps long :
la force brute et le contrôle des réserves alimentaires
la colle religieuse des esprits autour d’une "vision commune du monde"
L’animisme restait profondément ancré dans les esprits des citoyens de l’empire Romain ce qui limitait les conversions au Catholicisme et le força donc à apporter une réponse appropriée à ce problème dans la forme d’une confrontation directe entre les convertis et leur Dieu. Ceci initia une conversation entre l’individu et son Dieu Chrétien et en retour cela développa la notion de soi-même dans les esprits qui, au fil des siècles, muta en une pensée consciente de la différence entre soi et les autres. Le temps passant cette notion de différence aboutit à la séparation des individus.
Durant les premiers siècles de ‘commerce au long cours’ qui origina durant les croisades cette pensée consciente de la différence entre le moi et les autres fut le catalyste qui provoqua l’émergence de l’individualisme des marchants et autres détenteurs de capitaux.
Cet individualisme émergent distinguait l’Europe Occidentale du reste du monde et il fut la cause première de la conversion par les marchants au long cours Européens à "la raison qui est à l’œuvre au sein du capital". C’était l’aube du soleil montant de la Modernité.
Entre l’aube et le soir de la Modernité 7 à 8 siècles se sont écoulés. La séparation des individus et de leurs sociétés est aujourd’hui complète. Les sociétés Occidentales se sont atomisées et la seule énergie qui dorénavant maintient ces sociétés en place est leur force d’inertie et leur mémoire. Au soir de la Modernité le cacophonie des narratives sociétaux enveloppe les individus mais leur contenu ne clicke plus. Comme dans un brouillard épais tous les points de repères ont disparu. La réalité s’est fissurée et à l’instar d’un miroir cassé elle s’est désagrégée.
Les sociétés occidentales sont en attente de leur collapse. Les individus se sont séparés et leur confiance s’est éteinte. Ceci n’est pas la tempête ultime qui nous place devant nous-mêmes. Les citoyens Occidentaux n’ont en effet plus aucun repère ni attache et sont devenus incapables de s’observer dans un miroir.
De mon point de vue, ancré en Chine depuis une trentaine d’années, ce que je vois c’est le néant de l’hégémonie Occidentale.
jc
03/03/2020
Il y a pour moi lieu de distinguer entre temps crisiques masculins et temps crisiques féminins: ça aide -très efficacement il me semble- à ranger ma pensée -et ici, à écrire l'histoire-.
Pour Thom (et, selon lui, pour Aristote) l'acte fondateur sépare et -pour Thom seul- il est masculin si l'on en juge par l'exemple archétypique de la catastrophe d'excision¹ qu'il lie à la reproduction sexuée. Pour moi l'acte fondateur féminin réunit et est lié à la catastrophe de synthèse².
Sont typiquement à mes yeux des temps crisiques masculins: le début de l'ère industrielle, l'érection du rideau de fer, le début des calculateurs électroniques; et typiquement des temps crisiques féminins: la fin du mur de Berlin, la pax americana globalisante qui a suivi, l'arrivée d'Internet, le covid-19.
Plus symboliquement, en qualifiant de masculine une rigidification et de féminine une volatilisation (deux termes que Guénon utilise et oppose), le 9/11 et l'incendie de la flèche de Notre Dame (avec préservation de ses tours jumelles sans clocher, de ses deux mamelles) deviennent des temps crisiques féminins.
¹: Sous-produit de la catastrophe "ombilic parabolique" (Thom utilise cette même catastrophe d'excision pour modéliser les automatismes du langage). Cf. MMM "Topologie et linguistique" et "Topologie et signification", ainsi que SSM 2ème ed. p.314. Pour Thom il y a quatre actants: deux principaux, le sujet mâle et l'objet femelle, un instrument -le spermatozoîde- qui sépare l'objet en deux parties (la mère et l'enfant -le quatrième actant).
²: Autre sous-produit de la catastrophe "ombilic parabolique" (qui apparaît ainsi comme une sorte de synthèse de masculin et de féminin). Pour Thom la synthèse est plus finalisée que l'analyse. La femelle plus consciente (éventuellement inconsciemment!) que le mâle de la finalité de l'acte sexuel?
jc
03/03/2020
Globalisation conçue par des psychismes masculins contre mondialisation à concevoir conjointement avec des psychismes féminins.
(Pour moi l'acte fondateur masculin est une séparation alors que l'acte fondateur féminin est une réunion. Symboliquement: le gladiateur contre la rétiaire. Il suit que la globalisation -qui est une réunion, une synthèse- aurait peut-être gagné à être pensée conjointement avec des psychismes féminins…)
Élie-Bernard Weil: “Il faut apprendre ou réapprendre à penser toujours d’une manière bipolaire et de ne pas céder à l’attrait d’une pensée unipolaire, branchée sur un pôle dominant -ce qu’on appelle aussi « pensée unique » de nos jours -une tentation qui fait immanquablement plonger dans l’erreur et l’impuissance.”
Il est clair pour moi que les crétins masculins surdipômés¹ qui ont pensé la globalisation ont cédé à l'attrait d'une pensée unipolaire.
¹: Ainsi s'exprime Emmanuel Todd. (Je ne peux m'empêcher de penser au globaliste Jacques Attali qui se vantait il y a peu d'être le major des majors de l'école polytechnique.)
jean-luce Morlie
02/03/2020
Bonjour,
« la plus grave faute commise par les Russes dans cette phase délicate, plus que le cessez-le-feu unilatéral, a été de ne pas avertir leurs alliés au sol (Syriens, Iraniens, etc.) qu’ils n’assuraient plus leur couverture, de ne pas leur avoir laissé le temps de s’organiser en défensive, notamment en déployant des moyens antiaériens. »
Croyons-nous que l’état-major politique et militaire russe fasse ce genre d’erreur ? Il me semble (j’ai 72 ans ) que la tradition « soviétique » continue de jouer à deux ou trois coups d’avance.
Selon cette hypothèse, Moscou, attire l’attention sur le fait qu’ils sont les maîtres militaires, ce qui dans tous les cas de figure, en Syrie, est vrai ! En conséquence, il y a donc des dissensions (je crois avec l’Iran, mais avec un ou deux coups de distance) .
(Hypothèse de base : Erdogan est « un chien fou » manipulé par les Russes.
Bien à vous tous,
JLM
jc
02/03/2020
PhG: "... le fait majeur est bien là : grâce aux circonstances nées de la globalisation, et grâce au caractère extrême de Trump, la crise sanitaire du coronavirus est devenue une crise majeure antiSystème (la crise du Covid-19) qui se place avantageusement dans le tourbillon crisique de la Crise Générale d’Effondrement du Système."
D'un point de vue métahistorique nous vivons, j'en suis de plus en plus convaincu, la fin d'un monde masculin; nous sommes à la fin d'une période yang-yang (kali-yuga) qui sera suivie, conformément à la doctrine cyclique hindoue, du début d'un nouveau monde initialement féminin yin-yin (krita-yuga).
Selon moi (à la suite de Guénon?) la rigidification -la cristallisation- est un signe masculin et la volatilisation un signe féminin. L'ère industrielle initiée au XVIIIème siècle est clairement un signe masculin de rigidification¹ et l'ère de l'ordinateur également en ce sens qu'il permet la traçabilité et donc la rigidification (très rapide…) de la société globalisée mise verticalement au pas cadencé par Big Brother².
Mais l'ordinateur permet également³ le développement d'un réseau international, de l'Internet horizontal qui est pour moi typiquement un signe féminin⁴.
Le volatile Covid-19 comme un signe annonciateur de temps féminins⁵ ?
¹: La tour Eiffel! (Cf. le chapitre XXII de "Le règne de la quantité...")
²: Cf. le crédit social chinois géré automatiquement.
³: PhG: "paradoxe de la globalisation" ?
⁴: J'aime symboliser le conflit masculin/féminin par le conflit gladiateur/rétiaire, l'acte fondateur masculin étant pour moi une séparation et l'acte fondateur féminin une réunion.
⁵: Et annonciateur d'un retour de la grande nation aux premières loges? (C'est trop beau, je ne peux pas résister!)
https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/document/document/2017/02/23.02.2017_discours_de_m._bernard_cazeneuve_premier_ministre_-_ceremonie_daccreditation_du_laboratoire_de_haute_securite_biologique_p4.pdf
(On remarquera que le dernier destinataire de la lettre, Yves Lévy, est le mari d'Agnès Buzin.)
patrice sanchez
01/03/2020
La mort du règne du mensonge et de l’homme se voulant dieu ou satan avec le retour prochain du principe de l’âme soeur éternelle dans les esprits qui apportera à l’humanité intuition et intelligence du coeur et de la spiritualité innée de la liberté, “ la docte inconnaissance psychologique quantique du rêve, des synchronicités et de l’intuition “, ce retour éternel prophétisé par Nietzsche/Zarathoustra ... Nietzsche qui écrivait en Mars 1885 dans le Tome 5 de sa correspondance : “ Il est difficile de savoir qui je suis : Attendons 100 ans : Peut-être y aura t’il d’ici là un connaisseur génial des âmes qui exhumera Monsieur F.N ? ... Des oeuvres de cette nature ont de grandes ambitions, elles ont besoin de temps, Il faut d’abord que l’autorité de plusieurs siècles intervienne pour qu’on lise quelque chose correctement… “
Extrait du Zarathoustra
“ N'es-tu cette lumière que réclame mon feu ?
N'es-tu pour mon discernement cette âme qui est une soeur ?
Ensemble nous avons tout appris ; ensemble nous apprîmes, plus haut que nous mêmes, à nous élever jusqu'à nous-mêmes, et à sourire sereinement.– à sourire sereinement là-haut, sourire des yeux clairs et des immenses lointains lorsqu'au dessous de nous exhalent leur pluvieuse vapeur contrainte et but et faute.
Et je cheminais seul ; de qui avait elle faim, mon âme, sur des sentiers de nuits et d'égarement ?
Et lorsque je gravis des montagnes, qui cherchais-je jamais si ce n'est toi, sur les montagnes ?
Et tout mon cheminement et toutes mes escalades, rien que nécessité et expédient d'inexpert ; – voler, c'est cela seul que veut mon entier vouloir, jusqu'au dedans de toi, voler !
Et qu'ai-je plus haï qu'errantes nuées et tout ce qui le souille ?
Et j'ai même haï ma propre haine parce qu'elle te souillait !
A ces errantes nuées j'en veux, à ces chattes ravisseuses qui se glissent ; elles nous privent tous deux de ce qui nous est commun : l'immense et sans limites dire Oui et dire Amen ! “
Pat F.
01/03/2020
Le président Reagan avait une carte maîtresse dans sa manche, et la CIA l'a ignorée trés longtemps: cette carte était la source Farewell:
cf: "Farewell, conséquences géopolitiques d'une grande opération d'espionnage" - CNRS Editions- 2015 et "le documentaire "Farewell, l'espion qui aimait la France" de Michelle Fines
Jack V.
01/03/2020
Les fameuses armes miraculeuses de Poutine semblent être complètement sorties de l'équation. Juste comme si elles n'avaient jamais existé.
jc
01/03/2020
C'est trop beau, je ne peux pas résister!
https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/document/document/2017/02/23.02.2017_discours_de_m._bernard_cazeneuve_premier_ministre_-_ceremonie_daccreditation_du_laboratoire_de_haute_securite_biologique_p4.pdf
(On remarquera que le dernier destinataire de la lettre, Henri Lévy, est le mari d'Agnès Buzin, ministre de la santé qui vient de démissionner.)
jc
01/03/2020
PhG: "... lesquels sont assurément déconstructeurs comme on développe avec professionnalisme (voir les tours de 9/11) les “démolitions contrôlées” d’immeubles, ils sont assurément entropiques, ils sont assurément infernaux."
Je distingue dorénavant¹-pour combien de temps?- l'entropie masculine, fermionique, et l'entropie féminine, bosonique. Selon mes(?) nouveaux principes de la thermodynamique¹ une déconstruction est une augmentation de l'entropie masculine, augmentation qui est exactement compensée par une diminution de l'entropie féminine (par un retour à l'unité -sociale²- primordiale, aurait peut-être dit Guénon).
¹: Cf. mon commentaire "Audacieuses ou délirantes analogies?" de l'article https://www.dedefensa.org/article/la-fievre-de-la-secession
²: Les fermions sont individualistes (principe d'exclusion de Pauli) alors que les bosons sont capables de cohabitation (condensation de Bose-Einstein). J'ai lu que dans les pensionnats de jeunes filles il y avait synchronisation, mise à l'unisson, des périodes de menstruation (qui, ai-je également lu, s'étalent individuellement entre une vingtaine et une trentaine de jours).
jc
01/03/2020
Je trouve que la métaphore du volcan rend heureusement compte de cette évolution vers une synthèse des diverses crises régionales en la GCES, la Grande Crise d'Effondrement du Système. C'est pour moi une féminisation de la crise (je rappelle que pour moi l'acte fondateur masculin est une séparation, une analyse, et que l'acte fondateur féminin est une synthèse): après une phase céleste et masculine finissante si bien symbolisée par l'attaque venue du ciel des twin towers "phalliques" débute maintenant la phase terrestre et féminine symbolisée par l'éruption de volcans¹ qui sont la manifestation de la surtension terrestre qu'il s'agit d'évacuer. La phase masculine de tension, extrême en fin de kali-yuga, commence à faire place à une phase féminine de relâchement qui préfigure l'âge d'or d'un nouveau Manvantara.
PhG: "... ma conviction est qu’une même logique supérieure les anime, dans une direction similaire, sur un rythme partagé, je veux dire selon un arrangement structurel crisique commun. La totalité du monde est entrée dans une situation crisique dynamique unifiée et unificatrice à la fois, achevant de faire des relations entre les différentes forces et pays un champ fécond et unificateur pour l’activité volcanique de la Grande Crise Générale."
Signes des temps? C'est pour moi le moment de relire "Le règne de la quantité et les signes des temps", en pensant aux signes des temps plus qu'au règne de la quantité (qui a eu initialement tendance à focaliser mon attention -ère du numérique et formation de matheux obligent-).
¹: L'incendie de la flèche "phallique" de Notre Dame avec préservation de ses tours symbolise (miraculeusement bien?) à la fois la fin d'une phase masculine et le début d'une phase féminine.
Laurent Cordier
29/02/2020
Dedefensa s’interesse principalement à la politique et la géopolitique.
Il y a 3 autres crises qui menacent , elles, l’approvisionnement alimentaire de notre humanité:
1- la peste porcine en Chine. 50% des porcs y sont morts. C’est la principale source de protéine des Chinois. Cette perte représente 25% de la population mondiale de porcs.
2- l’invasion des criquets en Afrique. Inutile de faire un dessin.
3- la conséquence des feux en Australie. Ce pays, acteur majeur de la production mondiale de blé est devenu un importateur net de cette céréale.
Ces trois crises sont la conséquence d’une gestion calamiteuse de l’environnement…
mumen
29/02/2020
Comment persister à peindre Trump avec une certaine distance un brin manichéiste et publier ce genre d’écrits-là ? Comment persister à le dépeindre forcément stupide ou arriéré – quand ne le comprend pas –, alors même que l’on ne peut que constater l’hurlante et immuable, la dangereuse et pourtant exaltante vérité de situation dans laquelle il baigne chaque jour depuis qu'il est POTUS ?
« l’affrontement en cours entre Trump et le DeepState » n'est pas un constat que l'on peut écrire une fois et ignorer au prochain article : c’est LA composante initiale et centrale du règne de Trump et rien ne montre que ce soit du pur marketing.
Nous regardons un immense joueur de poker, un sacré manipulateur qui a intégré le potentiel messianique de sa situation, sur un sacré champ de bataille à la Mordor ; un joueur qui n’abat pas ses cartes, enfin on n’en est pas vraiment certain, mais qui lance tous azimuts des signaux cinglants et contradictoires ; il ne triche pas, il n’y a pas de règle sinon survivre. Il joue asymétrique en diable, ce devrait pourtant être clair, c’est la seule voie imaginable pour lui, elle lui ressemble : la provocation et l’outrance, la ruse et l’instinct, etc., semblent chercher à déstructurer l’adversaire, adoptant ses manies et travers pour les amplifier et les exposer sans la moindre équivoque au monde, pervertissant la perversion médiatique pour parvenir à ses fins. Son poker de l’homme ivre est incontrôlable parce qu’il est incompréhensible et imprévisible. Plus il s’affirme et plus il peut créer de la réalité, à l’instar de ses ennemis, mais parfaitement dissolvante celle-là. Ce n’est pas un simple d’esprit, loin s’en faut, c’est même sans doute pour le moins un très grand psychologue et un très grand résilient : qui pourrait survivre au milieu de cet océan déchaîné de tension mortelle ? Peut-on seulement se l’imaginer ? Sanders aurait-t-il seulement le dixième de cette force insouciante inouïe, qui lui permettrait en cas d’élection de ne pas se faire mâchouiller et reformatter vite-fait ? Les américains ne s’y tromperont pas, j’imagine.
Je ne dis pas, je ne pense pas : « Ce type est un héros », car je ne peux pas présumer de ses intentions. Je dis : « Il se pourrait que ce type soit un héros, ça expliquerait assez bien les choses et rendrait Trump presque compréhensible à défaut d’être prévisible, car à chaque fois qu’il dit ou fait quelque chose dans un but explicite, c’est finalement le contraire qui se passe ». L'exigence de la raison ne permet toujours pas d'évacuer une telle hypothèse, et ça c’est une certitude, au même titre que le sont le très haut QI de Trump et sa prodigieuse force de caractère. Ce qui n’est pas plausible du tout c’est qu’il soit stupide.
A ce jour ce type est injugeable : il est possible, selon un axe de réflexion fort parmi d’autres qui me semblent moins faciles à rendre crédibles, qu’il ne fasse encore qu’essayer de placer ses pions et savonnettes, ses feux et contre-feux dans une partie homérique dont plus personne ne peut raisonnablement réfuter ni l’existence ni la dimension mondiale. Assange, Saraqib et coronavirus sont des épicentres révélateurs parmi d’innombrables autres, de cette guerre en cours, la plus grande de toutes. Nombreux sont ceux, de tous bords, qui relèvent le style trumpien de la révélation cynique, évidemment maladroite, mais finalement éclairante. Seule l’explication change : il le fait exprès, c’est le sauveur/il le fait sans savoir, parce qu’il est bête. Il y a au moins une conduite médiane pour la pensée : il n’est pas bête, sa conduite peut sembler systématique, il faut réfléchir à tout.
jc
29/02/2020
PhG: "la sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée".
Thom: "La voie de crête entre les deux gouffres de l'imbécillité d'une part et le délire d'autre part n'est certes ni facile ni sans danger, mais c'est par elle que passe tout progrès futur de l'humanité".
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Guénon ("Le règne de la quantité...", chap.XXI, "Caïn et Abel"):
- "... par la force des choses, les sédentaires en arrivent à se constituer des symboles visuels, images faites de diverses substances, mais qui, au point de vue de leur signification essentielle, se ramènent toujours plus ou moins directement au schématisme géométrique, origine et base de toute formation spatiale. Les nomades, par contre, à qui les images sont interdites comme tout ce qui tendrait à les attacher en un lieu déterminé, se constituent des symboles sonores, seuls compatibles avec leur état de continuelle migration. Mais il y a ceci de remarquable, que, parmi les facultés sensibles, la vue a un rapport direct avec l’espace, et l’ouïe avec le temps : les éléments du symbole visuel s’expriment en simultanéité, ceux du symbole sonore en succession."
Pour moi les enchaînement associatifs de type pavlovien suivants (déjà esquissés dans de précédents commentaires) se précisent:
- masculin, Caïn, sédentarité, ferme, fermion, réel temporel, imaginaire spatial (topocratie, géométrie, architecture…), Thom;
- féminin, Abelle, nomadisme, tente, boson, réel spatial, imaginaire temporel (logocratie, arithmétique, musique…), Grothendieck(?).
Les mystères de l'harmonie masculin/féminin en rapport avec ceux de l'harmonie temps/espace, de l'harmonie vue/ouïe et de l'harmonie fermion/boson? L'affinité "chimique" fermion/boson en rapport avec l'harmonie homme/femme?
(Wikipédia: "Alors que les particules élémentaires qui constituent la matière (leptons et quarks) sont des fermions, les bosons élémentaires sont vecteurs de force et servent de « colle » pour lier la matière. ")
La matière yin constituée de fermions yin-yang et de bosons yin-yin?
Thom propose sa propre cosmogonie¹ -pour moi le signe d'un grand philosophe- dans un article "La mathématique essentielle" qui figure dans AL. Il termine ainsi, p.325, ses considérations spatio-temporelles sur l'ontogenèse des mathématiques, considérations qui vont, à mon avis, dans le sens de celles du Guénon de "Caïn et Abel" et de "Le temps changé en espace":
"Nous avons invoqué deux phénomènes pour justifier la construction de l'espace réel: la résonance qui synchronise les oscillateurs couplés d'une part, de nature temporelle; et la collision des individus, qui, elle, permet la définition des chemins de létalité, et par suite la construction des espaces. Fort spéculativement, on associera ces deux processus aux deux deux grands types de particules connus en physique: bosons et fermions."
Principes de la thermodynamique:
1. Principe énergétique (premier principe): l'énergie de la matière est constituée d'énergie en puissance, libre, potentielle et d'énergie en acte, liée (typiquement l'énergie nucléaire) et toute variation d'énergie en puissance est exactement compensée par une variation d'énergie en acte, de sorte que l'énergie totale est constante.
2. Principe entropique (deuxième principe): l'entropie de la matière est constituée d'entropie fermionique² et d'entropie bosonique² et toute variation d'entropie fermionique est exactement compensée par une variation opposée d'entropie bosonique, de sorte que l'entropie totale est constante.
¹: "Nous allons nous efforcer de construire la mathématique essentielle à la manière d'une cosmogonie. Au commencement était le temps.
²: L'entropie actuelle est une entropie indifférenciée basée sur la statistique indifférenciée de Maxwell-Boltzmann. Les entropies bosonique et fermionique ont basées sur les statistiques différenciées de Bose-Einstein et Fermi-Dirac.
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