jc
30/01/2020
De ce que j'ai compris, la disparition du Mal, pour PhG, est liée à la disparition du temps-courant (pour moi le chronos grec)¹. Il me semble que le court article http://tiersinclus.fr/hermann-hesse-siddhartha/ permet d'éclairer ce que PhG veut dire.
¹: Cf. pp.200 et suivantes.
jc
30/01/2020
Pour lire "du Grasset métaphysicien", donc le tome III de "La Grâce…", il faut impérativement faire la distinction entre histoire et métahistoire.
Je viens de commencer à fouiner dans le site tiersinclus (que je connaissais depuis quelque temps). Pour moi l'article http://tiersinclus.fr/tolstoi-guerre-et-paix/ montre d'une façon que je vois difficilement réfutable qu'un métahistorien est impérativement un penseur du continu (et donc que, pour lui et selon moi, le topos doit précéder ontologiquement le logos…).
Je rappelle que Guénon est pour moi un penseur du continu (cf. les derniers chapitres de ses "Principes du calcul infinitésimal"). Et je trouve dommage qu'il n'ait pas exploité la chose (parce qu'il a classé le continu dans la catégorie de la quantité¹).
¹: Cf. le chapitre II de "Le règne de la quantité..."
jc
30/01/2020
En parcourant le site tiersinclus -ce que je n'avais encore jamais fait- je tombe sur un long article d'Edgar Morin intitulé "Logique et contradiction" ( http://tiersinclus.fr/edgar-morin-logique-et-contradiction/ )
La première figure de l'article résume à elle seule le problème: la moitié du monde voit un carré, l'autre moitié voit un cercle et les deux moitiés se déchirent, chaque moitié dans sa propre caverne de Platon¹ 2D étant persuadée de détenir La Vérité.
Pour résoudre ce conflit binaire je vois immédiatement deux possibilités:
1. L'ago-antagonisme de Élie-Bernard Weil²: à chacun son tour (qui ne me semble pas adapté pour le cas présent);
2. La montée en dimension³ comme indiquée sur la figure: le conflit s'évanouit dans une caverne de Platon commune et 3D (qui me paraît parfaitement adaptée ici).
J'ai parcouru rapidement deux fois l'article sans noter de référence à Thom (ni aux philosophes belges Lambert et Hespel). Ça ne m'étonne pas:
- d'une part parce que Morin a pris le parti de Prigogine dans la querelle du déterminisme;
-d'autre part parce que cet article paraît dans tiersinclus (qui accepte le viol du principe du tiers exclu, mais pas le viol du principe de non-contradiction -viol accepté par Thom-).
¹: Je crois qu'on peut dater au 9 mars 1985 l'instant où PhG a effectivement quitté sa confortable(?) petite grotte de Platon pour une autre, infiniment plus grande (et donc plus inconfortable…). Cf. le tout début du tome III-1.
²: http://www.afscet.asso.fr/Ande14/agoantagonismeComplexiteJdeG.pdf (p.5)
³: https://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_fibr%C3%A9
jc
30/01/2020
Bien entendu un véritable pontife, qu'il soit brahmane ou kshatriya de coeur, sait adopter le point de vue inverse. et pour moi Thom, topocrate de coeur, sait, quand il le faut, être un logocrate de raison, son recueil "Apologie du logos" en témoigne.
Il rejoint ainsi le Guénon du "Symbolisme de la croix" (et PhG?):
"(...) on peut se demander si la réticulation ne serait pas la donnée première, la construction globale de l'espace-temps ne s'effectuant que par un processus de concaténation à partir des espaces engendrés par les processus d'éclatement associés aux points centraux. Je verrais volontiers l'archétype fondamental de la notion d'espace, l’Urbild de la spatialité, dans l'image d'un point centre organisateur, qui s'étoile en une configuration sous-tendant tout un espace associé." (1977, Espace, science et magie)
Pour moi un topocrate pense d'abord, puis exprime sa pensée (oralement ou par écrit), il parle parce qu'il pense. Alors qu'un logocrate parle (ou écrit) d'abord, puis tente de donner un sens à ce qu'il a dit ou écrit. PhG ne cesse de nous répéter que c'est en ce sens qu'il est un logocrate¹.
Comment Thom pense-il la parole? Il la pense sexuellement, c'est-à-dire par le biais des catastrophes sexuelles que sont les trois ombilics (elliptique, hyperbolique et parabolique): "... le concept émet un gamète ... le gamète émis par le concept n'est autre que le mot (le nom correspondant) ... l'émission verbale apparaît ainsi comme un véritable orgasme." (SSM, 2ème ed. p.314)
PhG: "Il suffit d'un mot, d'une phrase ... C'était un instant de bonheur fou²." (p.53)
Et comment Thom pense-t-il la pensée:
"(...) notre modèle offre d'intéressantes perspectives sur le psychisme, et sur le mécanisme lui-même de la connaissance. En effet, de notre point de vue, notre vie psychique n'est rien d'autre qu'une suite de catastrophes entre attracteurs de la dynamique constituée des activités stationnaires de nos neurones. La dynamique intrinsèque de notre pensée n'est donc pas fondamentalement différente de la dynamique agissant sur le monde extérieur. On s'expliquera ainsi que des structures simulatrices des forces extérieures puissent par couplage se constituer à l'intérieur même de notre esprit, ce qui est précisément le fait de la connaissance." (1966)
Si les vues de Thom sont correctes -ce en quoi j'ai de plus en plus foi-, alors PhG a bien fait de dissocier affectivité et affectivisme³.
Thom:
- "Rien de plus facile que de concevoir une machine qui calcule, voire même qui pense, qui médite. Mais une machine qui souffre et qui jouit, ça c'est tout à fait impossible à imaginer."
- "Il y a dans l'affectivité pure une espèce de caractère sui generis qui échappe à toute intellectualité, toute modélisation. Donc on se trouve là devant une sorte de mur, et je n'ai pas d'explication à fournir sur ce mur. Il est là."
- "L'affectivité peut être vue comme une rétroaction du flux final ramifié sur la dynamique de commande des préprogrammes. Et je n'ai jamais compris pourquoi ces effets de rétro-action ne pourraient être transmis héréditairement (...) ce que nie la biologie moléculaire classique." (AL, p.159)
- "Or l'affectivité "déforme" la structure de régulation de l'organisme, en la compliquant." (ES, p.73)
¹: Cf. "La crise de la raison (humaine)", précisément le début de "La capitulation de la raison humaine par le “persiflage” " et, bien sûr, le début du tome III-1, p.53.
²: À la toute fin du tome III-1 (pp. 198 et 214) PhG fait des allusions "amoureuses", presque "érotiques"; c'est la première fois que je le vois ça dans ses écrits.
³: Cf. Tome III-1, haut de p.34
jc
30/01/2020
Complément (pour scientifiques…) au .2, au "Ainsi une résolution serait nécessaire" ( https://www.dedefensa.org/forum/tc-85-dissonance-globale ), et au "Tome III : mode d'emploi.8.1" ( https://www.dedefensa.org/forum/angoisse-indicible-parution-du-tome-iii1 )
Les mathématiciens et les physiciens "adorent" les espaces de Hilbert (séparable) réel ou complexe, et en particulier les physiciens puisque l'espace de Hilbert complexe est à la base du formalisme de la mécanique quantique.
L'espace universel d'Urysohn (mathématicien russe décédé en 1924) est moins connu, mais à mon avis plus intéressant pour les métaphysiciens du fait de son universalité parmi tous les espaces métriques séparables, espaces de Hilbert (séparables) inclus. Et on a montré récemment qu'espaces de Hilbert et d'Urysohn, bien que métriquement différents, étaient topologiquement identiques. Je ne connais pas le rapport qu'il y a entre ces deux métriques…
jc
30/01/2020
Thom: "Qui pourrait parler des variations intrinsèques du temps au cours du passé ? " (1988, ES)
Thom: "Aucun homme sensé ne peut nier qu'il fait la différence entre le passé qui est fixé, défini, alors que le futur est plastique. On peut agir sur lui. Cette différence est fondamentale or elle n'est pas exprimable mathématiquement. Cela est tout à fait étrange. C'est cela qui m'amena à reconnaître le libre arbitre humain (...) (1993)
PHP: "Et, c’est ici qu’intervient l’exercice du libre arbitre."
Pour René Guénon et Philippe Grasset (et Jean-Pierre Petit…) il est clair qu'il peut y avoir des variations intrinsèques du temps au cours du passé, et pour Philippe Grasset (encore lui!) et Alain Connes le passé n'est même pas fixé. Dans la communauté scientifique Alain Connes est connu comme un ultra-platonicien ultra-déterministe. Thom, platonicien, s'est opposé à Prigogine (et son école) à propos du déterminisme. J'interprète son "Le déterminisme n'est pas une donnée c'est une conquête" d'alors comme une position de principe ultra-déterministe (dans l'univers des dieux, de dimension infinie) mais qui nous laisse en fait une illusion de libre arbitre (dans notre minable 4D).
Thom: "Car le monde des Idées [platoniciennes] excède infiniment nos possibilités opératoires." (AL, p.561)
Remarque inquisitoriale: https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_G%C3%A9nocide_franco-fran%C3%A7ais
jc
30/01/2020
Mes .0 et .1 laissent penser que je mets PhG dans le même sac (celui des Kshatriyas) que Trump, Pelosi, Macron,Merkel, etc. ("les topocrates sont les analogues des Brâhmanes et les logocrates les analogues des Kshatriyas").
Il n'en est rien. Je m'intéresse ici seulement aux pontifex, aux souverains pontifes, seuls capables d'établir des liens, des ponts, entre ce qui est caché, ésotérique, yin, féminin -les brâhmanes-, et en pleine lumière, exotérique, yang, masculin, -les Kshatriyas- (et je ne m'intéresse pas du tout aux actuels détenteurs du pouvoir temporel).
PhG: "Je marche dans la nuit, avec une bougie tremblotante à la main, dans un temps de fureurs et de bourrasques qui ridiculisent cette flamme insaisissable; et je ne peux douter un seul instant que ma mission est d'éclairer la nuit d'une éblouissante lumière." (tome III-1, p.10) .
Cette citation, qui me renvoie au "Et lux in tenebris lucet et tenebrae eam non comprehenderunt" du premier évangile de saint Jean, me fait classer PhG dans la catégorie des apprentis pontifex, pour l'instant brâhmane (je marche dans la nuit), mais aspirant à devenir Kshatriya (ma mission est d'éclairer la nuit d'une éblouissante lumière).
Thom: "(...) il y a une certaine opposition entre géométrie et algèbre. Le matériau fondamental de la géométrie, de la topologie, c'est le continu géométrique ; étendue pure, instructurée, c'est une notion « mystique » par excellence. L'algèbre, au contraire, témoigne d'une attitude opératoire fondamentalement « diaïrétique ». Les topologues sont les enfants de la nuit ; les algébristes, eux, manient le couteau de la rigueur dans une parfaite clarté. (1978, Les racines…)
Pour Thom la mathématique est la conquête du continu par le discret, c'est-à-dire, en un certain sens, la conquête de l'obscurité par la lumière. Thom est pour moi fondamentalement un topocrate, et il conçoit la topologie comme un déchiffrement du topos -notion "mystique"- par le logos.
Pour moi, au flair, Grothendieck est un logocrate pour qui la mathématique est une conquête du discret par le continu, c'est un pur algébriste (précisément un arithméticien), dans la lignée d'Évariste Galois et de Pythagore ("Tout est Nombre"). Pour lui l'unité primordiale est dans le "un", le premier nombre entier (que les Anciens Grecs ne considéraient pas comme un nombre), alors que pour Thom elle est dans le continu géométrique -étendue pure, instructurée, notion "mystique"-.
Ce qui précède m'incite à penser que Philippe Grasset est certes un logocrate¹, mais peut-être aussi -et surtout?- un topocrate qui s'ignore.
Remarque terminale: De ce que je crois en comprendre Grothendieck pense et voit un monde ouvert car sa conception d'un topos repose sur la notion topologique (donc mathématique) d'ouvert et, pour cette raison(?), voit sans doute un Dieu transcendant²; sa logique, intuitionniste (constructiviste serait pour moi un terme plus adéquat), est en rapport avec cette conception ouverte du monde. À l'inverse la logique thomienne (et la logique que proposent les philosophes belges Lambert et Hespel) est une logique paracohérente, fermée, qui permettrait, peut-être ..., de considérer un Dieu véritable, c'est-à-dire immanent (qui contient en lui-même son propre principe).
¹: Je verrais bien l'Unité Primordiale telle que -j'imagine!- la conçoit Philippe Grasset symbolisée par le centre de la croix à six branches dont parle René Guénon au chapitre IV de "Le symbolisme de la croix".
²: Je n'ai toujours pas dépassé les 100 premières pages de "La clef des songes: dialogue avec le bon Dieu") ...
jc
29/01/2020
PhG: "Évidemment, les Euro3 ont manqué un élément fondamental, ne comprenant strictement rien puisque figés dans leur soumission inconditionnelle, à la situation interne de Washington D.C. ; et n’appréhendant rien par conséquent du terrible affrontement qui oppose deux factions rivales et constitue la matrice de tout le reste, y compris bien entendu de la crise USA-Iran."
"Autorité spirituelle et pouvoir temporel" est le titre d'un livre de René Guénon, livre que je suis en train de parcourir (et dans lequel il me semble que je "rentre" assez facilement).
Pour moi il y a une nette différence entre l'affrontement interne Trump/Pelosi (pour faire court), qui est un affrontement entre Kshatriyas et l'affrontement Trump-Khamenei qui est un affrontement externe entre un Kshatriya et un Brâhmane pontifex¹ (pour faire court un affrontement entre Gold et God). Autrement dit je ne suis pas convaincu que l'affrontement interne Trump/Pelosi "constitue la matrice de tout le reste".
¹: Souverain pontife qui établit un pont entre l'autorité spirituelle et le pouvoir temporel.
jc
29/01/2020
En réfléchissant au .8 mon épouse (que j'ai réussi -une fois n'est pas coutume- à intéresser à la chose en lui faisant lire la dernière page du tome III-1 et en lui faisant audio-visionner les 4' d'Alain Connes) a cherché à se renseigner sur la signification des expériences d'A. Aspect. Et elle est tombée sur l'article "Chat de Schrödinger" de Wikipédia, sous-section "La théorie de De Broglie-Bohm":
"La théorie de De Broglie-Bohm résout le paradoxe du chat de la même façon que l'indéterminisme du jeu de pile ou face est levé, en complétant la description du système."
Au moment du Big-Bang la matière est géométriquement (mais pas topologiquement) "atomisée": tous les "atomes" sont comme des pièces de monnaie en suspension dans l'espace, donc en position indéterminée, à la fois pile et face. Au fil du temps fléché (chronos) la géométrie reprend peu à peu la place que lui assigne la topologie, et "à la fin des temps", quand toutes les pièces sont retombées -c'est-à-dire quand il n'y a plus aucune indétermination possible, aucune liberté, un univers est géométriquement reconstruit. Si "Dieu voit que cela est bon" alors cet univers est immortel. Sinon il s'effondre en un nouveau Big-Bang et ça recommence.
Un rapport avec les intuitions hautes de PhG ("... notre passé est quelque chose qui se crée lui-même à mesure du Temps qui passe…" (dernière page du tome III-1) ?
Remarque finale:
La sous-section se termine par: "Bien que la théorie de De Broglie-Bohm reproduise tous les phénomènes quantiques connus et qu'aucun défaut objectif de cette théorie n'ait été mis en évidence, elle est assez peu connue de la communauté des physiciens et peu en vogue parmi celle-ci. Elle est pourtant considérée comme un exemple intéressant, et même un paradigme d'une théorie à variables cachées non locales."
La théorie thomienne des catastrophes est issue de la théorie -également thomienne- du déploiement universel de certaines singularités, déploiement qui consiste précisément à faire apparaître des variables qui étaient au préalable cachées. Mais la théorie thomienne est locale, non magique:
Thom: "A mon avis, c'est par l'axiome de localité, par un déterminisme local, que la science se sépare de la magie. Si on accepte les actions à distance, il n'y a plus aucun contrôle."
jc
29/01/2020
À propos du souverain pontife.
Je ne peux résister à l'analogie suivante: pour moi la topo-logique est à l'autorité spirituelle ce que la logique est au pouvoir temporel, et, par suite dans cette analogie, les topocrates sont les analogues des Brâhmanes et les logocrates les analogues des Kshatriyas.
La mathématicienne contemporaine Olivia Caramello, grothendieckienne, propose une théorie des ponts du logique vers le topologique¹, alors que les philosophes (des sciences) Lambert et Hespel proposent dans leur article "De la topologie de la conciliation à la logique de la contradiction" une théorie duale, que je qualifierais plutôt de thomienne, qui, elle, jette des ponts du topologique vers le logique. Grothendieck et Caramello analogues des Kshatriyas, Thom, Lambert & Hespel analogues des Brâhmanes?
On remarque la position apaisante de T et L&H qui privilégient la topologie de la conciliation à la logique conflictuelle de la contradiction, à opposer à celle de G et C qui privilégient la logique conflictuelle de la contradiction (que deviennent, en effet, les mathématiques si on nie le principe de non-contradiction²?), quitte à nier le principe du tiers exclu³.
"Au principe était le Verbe (...) Et le Verbe s'est fait Chair" ou "Au principe était la Chair (...) Et la Chair s'est faite Verbe" ?
À chacun son tour "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice" ?
Élie-Bernard Weil: "Il faut apprendre ou réapprendre à penser toujours d'une manière bipolaire et de ne pas céder à l'attrait d'une pensée unipolaire, branchée sur un pôle dominant -ce qu'on appelle aussi « pensée unique » de nos jours -une tentation qui fait immanquablement plonger dans l'erreur et l'impuissance. La seule excuse, c'est que presque tout le monde considère que c'est là l'enjeu de la rationalité : trouver le bon pôle. Faux! "
¹: https://sites.google.com/site/logiquecategorique/cours/topos_caramello
²: Thom: "Dans cette confiance en l'existence d'un univers idéal, le mathématicien ne s'inquiétera pas outre mesure des limites des procédés formels, il pourra oublier le problème de la non-contradiction." (AL, p.561)
³: Une communauté de grothendieckiens (?) s'est constituée sous la dénomination de "Tiers inclus": http://tiersinclus.fr/
jc
29/01/2020
PhG: "[Boeing] Un exemple parfait du caractère autodestructeur de l'hypercapitalisme de la modernité tardive."
Thom, à propos du programme "énorme" qui consiste à "abolir la distinction langage mathématique-langage naturel qui sévit en science depuis la coupure galiléenne", note qu'il a "déjà rencontré des propositions à caractère "translogique" fournies par le modèle géométrique et que rejetait le bon sens ordinaire. Ainsi de l'assertion: "le prédateur affamé est sa propre proie" qui, selon moi, est à la base de l'embryologie animale." (AL, p.409)
L'hypercapitalisme de la modernité tardive n'est-il pas l'analogue social du prédateur biologique dont parle Thom? Car, pour lui:
"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés".
L'hypercapitalisme en train de mourir pour, tel le phénix, renaître de ses cendres sous une autre forme (l'hypocapitalisme?)?
Promenade [du capitalisme] entre le Mal et la Mort¹?
¹: Titre de la première partie de la conclusion du tome II de "La Grâce de l'Histoire"
jc
28/01/2020
Passé, présent, futur, avenir, à venir, histoire, métahistoire (Histoire).
Je me permets de recopier ici le dernier paragraphe de ce tome III-1:
"La mort est ce moment où nous devenons passé, et je fais l'hypothèse que c'est le moment où nous sommes donc paradoxalement, en vérité et hors de tout simulacre, en état de création de nous-mêmes. Je pense que l'aboutissement de ce récit à ce point de la fin de la Deuxième Partie du Tome III de "La Grâce", comme l'on pose une hypothèse essentielle autour de laquelle nous allons continuer à débattre pour mieux l'entreprendre, comprendre ses formes, percer son secret, c'est cette idée que notre passé est quelque chose qui se crée lui-même à mesure du Temps qui passe, mais comme s'il narguait le Temps justement, et que la chose qui se crée ainsi, à mesure entre dans l'Éternité. Si vous voulez, le passé ne se réalise en vérité que pour ménager à votre destin un accès à l'Éternité. Ainsi la question de la mort s'efface-t-elle en tant que telle, devenue absence nécessaire de réponse, et dans cet effacement se trouve toute la dramaturgie qui l'accompagne, pour se fondre dans la seule question qui m'intéresse et qui nous intéresse, et qui n'est de quelque intérêt, qui est celle du passé. Par notre destinée accomplie et reconsidérée avec les yeux de la mort nous saisissant, nous créons le passé et à mesure que le passé se crée de la sorte, il entre dans l'Éternité." ,
et propose au lecteur de cet extrait d'audio-visionner 4 minutes d'Alain Connes (mathématicien français médaillé Fields) s'exprimant sur le temps:
https://www.qwant.com/?q=alain%20connes%20temps&t=videos&o=0:264c922724791fe79265b7fd3b503b0c
J'ai reçu un formatage initial scientifique et je dois parfois, souvent même, me faire violence pour lire du Grasset métaphysicien. Mais quel bonheur quand une récompense comme celle-ci est au bout!
jc
28/01/2020
J'ai enfin en main un exemplaire papier du tome III-1, et je commence à le potasser¹, toujours avec mes lunettes thomiennes bien sûr. Une bonne partie est consacrée à développer (tourbillonner autour du pot ...) la conclusion du tome II: âme poétique, nostalgie, parabole de Rodin. Il y est toujours question de matière et de Matière, de temps et de Temps, et on y voit plus nettement (moins obscurément…) apparaître les différences entre ces notions. Pour la Matière j'en tire la conclusion provisoire que c'est celle des matérialistes modernes: Matière morte, inerte, que PhG associe au Mal. Quant à la matière il semble qu'elle désigne pour lui la substance, au sens de Guénon et d'Aristote. Pour moi cette matière-là est vivante², c'est la vie "en puissance", l'oeuf cosmique totipotent.
Le mélange constant fait par PhG entre temps et Temps et entre matière et Matière me donne parfois le tournis. Pour le temps j'essaye de me raccrocher à l'aïon, le chronos, et le kairos, les trois temps des Anciens Grecs. Sans guère hésiter j'associe le temps de l'éternité à l'aïon, et le temps-courant (avec flèche du temps) au chronos. Je suis tenté d'associer le Big Now des modernes et des atomistes au kairos (Wikipédia: "Le kairos est le temps du moment opportun. Il qualifie un moment.") car les renvois Trump -> opportunisme et Trump -> Big Now sont pour moi pavloviens.
Thom: "... dès qu'un mot est utilisé fréquemment avec une signification différente de sa signification initiale, il en résulte une tension sur certaines parois de la figure de régulation du concept, tension qui pourrait fort bien la briser; le concept alors se défend en suscitant la naissance d'un mot nouveau. la formation de néologismes est ainsi une illustration -difficilement réfutable- du principe lamarckien: la fonction crée l'organe." (MMM, "Topologie et signification", conclusion)
Faute de mots nouveaux, j'essaye de différencier la typographie, les "bons" concepts étant majusculés en écriture ronde, les "mauvais" en écriture script, les mots-racine (matière, temps) étant minusculés.
Thom: "On observera que le pseudo-groupe d'équivalence de la forme d'un animal a des propriétés formelles très semblables au pseudo-groupe d'équivalence associé à la forme d'une lettre, en écriture manuscrite par exemple. La coïncidence n'est sans doute pas fortuite."
PhG cite Daniel Vouga: "Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l'Unité perdue." ("La Grâce…", tome III-1, p. 105). L'Unité étant indissociable de la continuité, le seul progrès possible consiste d'abord à retrouver la continuité perdue, à réenchaîner la matière déchaînée, la Matière. Et d'abord, un logocrate y sera certainement sensible, à utiliser l'écriture cursive³, "en attaché", dans les parties où il retrouve l'éternité. D'autant plus que, pour Thom, la matière vivante y pointe son nez:
Thom: "On observera que le pseudo-groupe d'équivalence de la forme d'un animal a des propriétés formelles très semblables au pseudo-groupe d'équivalence associé à la forme d'une lettre, en écriture manuscrite par exemple. La coïncidence n'est sans doute pas fortuite."
¹: Wikitionnaire: " comparaison avec le bouillonnement de la potasse dans certaines réactions chimiques."
²: Thom: "La synthèse ici entrevue des pensées "vitaliste" et "mécaniste" en Biologie n'ira pas sans un profond remaniement de nos conceptions du monde inanimé." (MMM, "Une théorie dynamique de la morphogenèse", conclusion)
³: https://fr.wikipedia.org/wiki/Cursive
EricRobertMarcel Basillais
27/01/2020
L'Evangélisme est un nom pernicieux en ce qu'il s'agit d'un clone du Judaïsme… Ce n'est pas le Christianisme, pas même le Protestantisme.
Imagine -t-on appeler Judaïsme une religion du Père du Fils et du Saint Esprit ? Point de Confusionisme donc ! C'est participer à la Fin des Temps…
Ensuite, la Raison n'est jamais aussi forte que lorsque la Follie se met en tête de l'usurper ! Seulement, Loi AVIA oblige, il va falloir scruter l'insondable pour la débusquer… ce qui confirme du coup : et la disparition de la fonction judiciaire ( privatisée par le CRIF, co-auteur et inspirateur de ladite Loi), et celle de la Liberté de la Presse, d'expression etc… bref, des pans entiers de la Constitution de la République Française….
Sur l'AntéChrist, les amerloques sont réellement cinglés : leur Dieu est le Dollar et leur Evangile le Bill of Rights et les Amendments de la Constitution. Ils sont intrinsèquement Anti-Chrétien. Testez leur capacité à endurer un discours Chrétien… et vous verrez le Land of the Free vous censurer ipso facto : aux USA, la Loi AVIA fait partie de l'air qu'on respire….
Que la Géopolitique aboutisse très prochainement à la Fin des Temps c'est un acquis de la Science : 2020/2080…
https://ericbasillais.files.wordpress.com/2018/06/climax1.pdf
Mais chercher UN candidat pour être l'AntiChrist ne colle pas avec la nécessité que d'autres acteurs antagonistes participent tout autant à ladite Fin des Temps… les Evangélistes sont tellement simplistes qu'on dirait des neu-neus de 5 ans….
jc
27/01/2020
Daniel Vouga: "Progresser, pour eux (Charles Baudelaire et Joseph de Maistre], ce n'est pas avancer, ni conquérir, mais revenir et retrouver… [...] Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l'Unité perdue." ("La Grâce…", tome III-1, p. 105).
L'Unité dont parlent Baudelaire et Maistre ne peut se concevoir sans la continuité, et cette Unité est aux antipodes de l'unité des atomistes (Leucippe, Démocrite, etc.). Deux façons diamétralement opposées de voir le monde. Thom est un penseur du continu, à la suite d'Aristote qui, dit-il, a été pendant des millénaires le seul¹ tel penseur.
De la matière à la matière grise il n'y a qu'un pas que franchit PhG:
"... de l'état matériel du plus bas à l'état de la matière devenant Esprit et soudain exsudant sa métaphysique…" (Tome III-1, p.111)
Esprit (E majuscule) qui fait Un (U majuscule) avec la matière enchaînée (m minuscule), opposé à l'esprit (e minuscule) des atomistes qui, lui, fait un (u minuscule) avec la Matière déchaînée (M majuscule) que PhG associe au Mal.
Il nous faut retrouver l'Unité perdue, mise à mal par ceux qui ont atomisé notre société: d'abord la famille, puis le village, la commune, le canton, le département, la province, la France, l'Europe, le monde. Pour moi c'est bottom-up (avec la foi en l'existence de cette unité). Devise pour la France aux 258 fromages²: Unité-Harmonie-Diversité.
¹: Pour moi seul un penseur du continu peut résoudre les paradoxes de Zénon. Ce que fait, à mon avis, René Guénon dans "Principes du calcul infinitésimal".
²: Charles de Gaulle: "Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage ?"
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