Forum

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

Tome III : mode d'emploi.11

Article lié : Angoisse & indicible : parution du Tome-III/1

jc

  31/01/2020

Je redis encore et encore combien je suis fasciné par la façon dont fonctionne PhG, façon qui m'échappe complètement:

"Il suffit d'un mot…et là-dessus se déroule le texte… toujours, à l'arrivée, il y avait un sens… C'était un instant de bonheur fou." (Tome III-1 p.53)

De façon tout-à-fait irrévérencieuse (qu'il me pardonnera peut-être), je vois PhG comme une machine à écrire qui n'attend qu'une chose: que l'on mette une thune dans le bastringue. Et je colle aussitôt une citation thomienne:

"Rien de plus facile que de concevoir une machine qui calcule, voire même qui pense, qui médite. Mais une machine qui souffre et qui jouit, ça c'est tout à fait impossible à imaginer."

Et il suffit de lire, même très superficiellement, du Grasset pour s'apercevoir que c'est une machine qui souffre et qui jouit (qui souffre surtout?).

Thom est et s'affiche géomètre. Esprit de géométrie donc. Dans son "Apologie du Logos" il a pour objectif "de montrer ce qui fait la supériorité d'un modèle géométrique sur une construction conceptuelle" (p.33).

"Le coeur a ses raisons que la raison ignore" disait Pascal. Philippe Grasset en esprit de finesse, nous montrant ce qui fait la supériorité de cette façon de voir le monde? PhG passant là où Thom rend son tablier¹?

Mettre le mot amalgame² dans le bastringue?


Remarque terminale:

Pour moi, en politique, il y a une dichotomie entre les républicains et les démocrates: les républicains top-down, culte du chef, fédéralistes, jacobins, etc., les démocrates bottom-up, confédéralistes, girondins. Je vois une France confédérale et démocratique se construisant par amalgames successifs: famille -> village -> commune -> canton -> département -> province -> France  (puis -> Europe (confédérale, capitale Genève) -> monde).
 

¹: Thom: "Il y a dans l'affectivité pure une espèce de caractère sui generis qui échappe à toute intellectualité, toute modélisation. Donc on se trouve là devant une sorte de mur, et je n'ai pas d'explication à fournir sur ce mur. Il est là."

²: Wikipédia: "Le mot amalgame (du latin alchimiste du moyen âge amalgama de l'arabe amal al-djamā : fusion, union charnelle)"

Autorité spirituelle et pouvoir temporel.1.1.1

Article lié : L’Iran, enjeu de la “guerre civile” US

jc

  31/01/2020

 


Je me suis un peu précipité en écrivant que tiersinclus accepte le viol du principe du tiers exclu, mais pas le viol du principe de non-contradiction -viol accepté par Thom-. Et corrélativement je me suis également un peu précipité en écrivant que le produit fibré était le concept ad hoc pour "monter en dimension".

En fait, ayant depuis parcouru d'autres articles, je m'aperçois que tiers inclus ne refuse pas de violer et le principe du tiers exclu et le principe de non-contradiction. Tout est, je crois, dans la négation dont Aristote dit que le pouvoir de nier est ce qui distingue l'homme de l'animal.

Outre la négation classique, basique, de la logique booléenne (celle des ordinateurs classiques), il y a la logique intuitionniste (constructiviste), avec une négation forte, yang, masculine, qui viole le principe du tiers exclu mais préserve le principe de non-contradiction (et donc préserve la notion de vérité, et choisie pour cette raison par les mathématiciens "mainstream" -dont Grothendieck?-); et il y a une négation douce, yin, féminine, qui viole le principe de non-contradiction (et donc qui rend caduque la notion de vérité) mais préserve le principe du tiers exclu,  logique paraconsistante choisie par Thom (matheux quand même!) et qui semble mieux adaptée au monde quantique (le chat de Schrödinger, à la fois mort et vivant…).

Dans cette optique je pense que c'est le concept dual du concept de produit fibré qui permet de "monter en dimension" (vers le noyau transcendant…ou immanent), à savoir le concept de somme amalgamée¹.


¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Somme_amalgam%C3%A9e

 

 

Autorité spirituelle et pouvoir temporel.2.2

Article lié : L’Iran, enjeu de la “guerre civile” US

jc

  30/01/2020

Prolongement de la remarque terminale du .2

En reparcourant http://tiersinclus.fr/alain-connes-un-topo-sur-les-topos/ (j'avais lu ailleurs l'article complet) j'ai relu avec attention la citation originelle et grothendieckienne de l'article:

"… A propos de votre image de l’homme ange et démon, je ne crois pas à cette dichotomie du bien et du mal. Je ne partage pas cette façon de voir ; il y a plutôt un mélange complexe de deux principes opposés. Si vous le permettez, je vais faire une petite digression philosophique concernant le mode de pensée mathématique et son influence sur la pensée générale. Une chose m’avait déjà frappé avant d’en arriver à une critique d’ensemble de la science depuis près de deux ans : c’est la grossièreté, disons, du mode de raisonnement mathématique quand on le confronte avec les phénomènes de la vie, avec les phénomènes naturels. Les modèles que nous fournit la mathématique, y compris les modèles logiques, sont une sorte de lit de Procuse pour la réalité. Une chose toute particulière aux mathématiques, c’est que chaque proposition, si l’on met à part les subtilités logiques, est ou bien vraie ou bien fausse ; il n’y a pas de milieu entre les deux, la dichotomie est totale. En fait, cela ne correspond absolument pas à la nature des choses. Dans la nature, dans la vie, il n’y a pas de propositions qui soient absolument vraies ou absolument fausses. Il y a même lieu souvent, pour bien appréhender la réalité, de prendre en ligne de compte des aspects en apparence contradictoires, en tout cas, des aspects complémentaires, et tous les deux sont importants.

D’un point de vue plus élémentaire, aucune porte n’est jamais entièrement fermée ou entièrement ouverte, ça n’a pas de sens. Cette dichotomie qui provient peut-être de la mathématique, de la logique aristotélicienne, a vraiment imprégné le mode de pensée, y compris dans la vie de tous les jours et dans n’importe quel débat d’idées ou même de vie personnelle. C’est une chose que j’ai souvent remarquée en discutant avec des personnes, que ce soit en privé ou en public. En général, les personnes voient deux alternatives extrêmes et ne voient pas de milieu entre les deux. Si mon interlocuteur a choisi une certaine alternative et que j’aie une vision qui se situe au-delà de celle qu’il considère comme bonne, tout aussitoôt, il m’accusera d’avoir choisi l’alternative extrême opposée, parce qu’il ne voit pas le milieu."

(À la fin de cette relecture je me suis dit que Régis Debray avait bien eu raison de faire une "Éloge des frontières" à l'époque ultralibérale de l'actuelle société ouverte, où toutes les frontières doivent être ouvertes en permanence, c'est-à-dire détruites.)

Or Grothendieck écrit ailleurs¹, célèbre citation:

"Pour les « épousailles » attendues, « du nombre et de la grandeur », c’était comme un lit décidément étriqué, où l’un seulement des futurs conjoints (à savoir, l’épousée) pouvait à la rigueur trouver à se nicher tant bien que mal, mais jamais des deux à la fois ! Le « principe nouveau » qui restait à trouver, pour consommer les épousailles promises par des fées propices, ce n’était autre aussi que ce « lit » spacieux qui manquait aux futurs époux, sans que personne jusque là s’en soit seulement aperçu. . .

Ce « lit à deux places » est apparu (comme par un coup de baguette magique. . . ) avec l’idée du topos. Cette idée englobe, dans une intuition topologique commune, aussi bien les traditionnels espaces (topologiques), incarnant le monde de la grandeur continue, que les (soi-disant) « espaces » (ou « variétés ») des géomètres algébristes abstraits impénitents, ainsi que d’innombrables autres types de structures, qui jusque là avaient semblé rivées irrémédiablement au « monde arithmétique » des agrégats « discontinus » ou « discrets »."

(Un guénonien aura noté que les épousailles du nombre et de la grandeur, alias du discret et du continu, renvoient au "Règne de la quantité²...".

 Là où je ne comprends pas du tout Grothendieck, c'est pourquoi sa notion de topos est obtenue en généralisant le treillis des ouverts d'un espace topologique, alors que c'est pour moi "évidemment" le treillis des fermés qu'il faut considérer. Autrement dit c'est bien, selon moi, la position "duale³" des philosophes belges Lambert et Hespel qu'il faut adopter.

Les lecteurs non scientifiques de ce site qui s'intéressent à la pensée métaphysique de Philippe Grasset retiendront de ce qui précède que l'option "ouverte" choisie par Grothendieck correspond à un déchaînement (un ouvert et son complémentaire ouvert ont une intersection vide), alors que l'option "fermée" correspond à un enchaînement (un fermé et son complémentaire fermé ont leur frontière commune en commun).


¹: Récoltes et semailles "Le lit à deux places"

²: Chapitre II

³: Position qui n'est exactement duale que dans le cas des espaces topologiques sobres (je crois…).
 

Tome III : mode d'emploi.10

Article lié : Angoisse & indicible : parution du Tome-III/1

jc

  30/01/2020

De ce que j'ai compris, la disparition du Mal, pour PhG, est liée à la disparition du temps-courant (pour moi le chronos grec)¹. Il me semble que le court article http://tiersinclus.fr/hermann-hesse-siddhartha/ permet d'éclairer ce que PhG veut dire.

¹: Cf. pp.200 et suivantes.

Tome III : mode d'emploi.9

Article lié : Angoisse & indicible : parution du Tome-III/1

jc

  30/01/2020

Pour lire "du Grasset métaphysicien", donc le tome III de "La Grâce…", il faut impérativement faire la distinction entre histoire et métahistoire.

Je viens de commencer à fouiner dans le site tiersinclus (que je connaissais depuis quelque temps). Pour moi l'article http://tiersinclus.fr/tolstoi-guerre-et-paix/ montre d'une façon que je vois difficilement réfutable qu'un métahistorien est impérativement un penseur du continu (et donc que, pour lui et selon moi, le topos doit précéder ontologiquement le logos…).

Je rappelle que Guénon est pour moi un penseur du continu (cf. les derniers chapitres de ses "Principes du calcul infinitésimal"). Et je trouve dommage qu'il n'ait pas exploité la chose (parce qu'il a classé le continu dans la catégorie de la quantité¹).


¹: Cf. le chapitre II de "Le règne de la quantité..."

Autorité spirituelle et pouvoir temporel.1.1

Article lié : L’Iran, enjeu de la “guerre civile” US

jc

  30/01/2020

En parcourant le site tiersinclus -ce que je n'avais encore jamais fait- je tombe sur un long article d'Edgar Morin intitulé "Logique et contradiction" ( http://tiersinclus.fr/edgar-morin-logique-et-contradiction/ )

La première figure de l'article résume à elle seule le problème: la moitié du monde voit un carré, l'autre moitié voit un cercle et les deux moitiés se déchirent, chaque moitié dans sa propre caverne de Platon¹ 2D étant persuadée de détenir La Vérité.

Pour résoudre ce conflit binaire je vois immédiatement deux possibilités:

1. L'ago-antagonisme de Élie-Bernard Weil²: à chacun son tour (qui ne me semble pas adapté pour le cas présent);

2. La montée en dimension³ comme indiquée sur la figure: le conflit s'évanouit dans une caverne de Platon commune et 3D (qui me paraît parfaitement adaptée ici).

J'ai parcouru rapidement deux fois l'article sans noter de référence à Thom (ni aux philosophes belges Lambert et Hespel). Ça ne m'étonne pas:
- d'une part parce que Morin a pris le parti de Prigogine dans la querelle du déterminisme;
-d'autre part parce que cet article paraît dans tiersinclus (qui accepte le viol du principe du tiers exclu, mais pas le viol du principe de non-contradiction -viol accepté par Thom-).


¹: Je crois qu'on peut dater au 9 mars 1985 l'instant où PhG a effectivement quitté sa confortable(?) petite grotte de Platon pour une autre, infiniment plus grande (et donc plus inconfortable…). Cf. le tout début du tome III-1.

²: http://www.afscet.asso.fr/Ande14/agoantagonismeComplexiteJdeG.pdf   (p.5)

³: https://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_fibr%C3%A9

Autorité spirituelle et pouvoir temporel.3

Article lié : L’Iran, enjeu de la “guerre civile” US

jc

  30/01/2020

Bien entendu un véritable pontife, qu'il soit brahmane ou kshatriya de coeur, sait adopter le point de vue inverse. et pour moi Thom, topocrate de coeur, sait, quand il le faut, être un logocrate de raison, son recueil "Apologie du logos" en témoigne.

Il rejoint ainsi le Guénon du "Symbolisme de la croix" (et PhG?):

"(...) on peut se demander si la réticulation ne serait pas la donnée première, la construction globale de l'espace-temps ne s'effectuant que par un processus de concaténation à partir des espaces engendrés par les processus d'éclatement associés aux points centraux. Je verrais volontiers l'archétype fondamental de la notion d'espace, l’Urbild de la spatialité, dans l'image d'un point centre organisateur, qui s'étoile en une configuration sous-tendant tout un espace associé." (1977, Espace, science et magie)

Pour moi un topocrate pense d'abord, puis exprime sa pensée (oralement ou par écrit), il parle parce qu'il pense. Alors qu'un logocrate parle (ou écrit) d'abord, puis tente de donner un sens à ce qu'il a dit ou écrit. PhG ne cesse de nous répéter que c'est en ce sens qu'il est un logocrate¹.

Comment Thom pense-il la parole? Il la pense sexuellement, c'est-à-dire par le biais des catastrophes sexuelles que sont les trois ombilics (elliptique, hyperbolique et parabolique): "... le concept émet un gamète ... le gamète émis par le concept n'est autre que le mot (le nom correspondant) ... l'émission verbale apparaît ainsi comme un véritable orgasme." (SSM, 2ème ed. p.314)

PhG: "Il suffit d'un mot, d'une phrase ... C'était un instant de bonheur fou²." (p.53)

Et comment Thom pense-t-il la pensée:

"(...) notre modèle offre d'intéressantes perspectives sur le psychisme, et sur le mécanisme lui-même de la connaissance. En effet, de notre point de vue, notre vie psychique n'est rien d'autre qu'une suite de catastrophes entre attracteurs de la dynamique constituée des activités stationnaires de nos neurones. La dynamique intrinsèque de notre pensée n'est donc pas fondamentalement différente de la dynamique agissant sur le monde extérieur. On s'expliquera ainsi que des structures simulatrices des forces extérieures puissent par couplage se constituer à l'intérieur même de notre esprit, ce qui est précisément le fait de la connaissance." (1966)

Si les vues de Thom sont correctes -ce en quoi j'ai de plus en plus foi-, alors PhG a bien fait de dissocier affectivité et affectivisme³.

Thom:

- "Rien de plus facile que de concevoir une machine qui calcule, voire même qui pense, qui médite. Mais une machine qui souffre et qui jouit, ça c'est tout à fait impossible à imaginer."

- "Il y a dans l'affectivité pure une espèce de caractère sui generis qui échappe à toute intellectualité, toute modélisation. Donc on se trouve là devant une sorte de mur, et je n'ai pas d'explication à fournir sur ce mur. Il est là."

- "L'affectivité peut être vue comme une rétroaction du flux final ramifié sur la dynamique de commande des préprogrammes. Et je n'ai jamais compris pourquoi ces effets de rétro-action ne pourraient être transmis héréditairement (...) ce que nie la biologie moléculaire classique." (AL, p.159)

- "Or l'affectivité "déforme" la structure de régulation de l'organisme, en la compliquant." (ES, p.73)


¹: Cf. "La crise de la raison (humaine)", précisément le début de "La capitulation de la raison humaine par le “persiflage” " et, bien sûr, le début du tome III-1, p.53.

²: À la toute fin du tome III-1 (pp. 198 et 214) PhG fait des allusions "amoureuses", presque "érotiques"; c'est la première fois que je le vois ça dans ses écrits.

³: Cf. Tome III-1, haut de p.34

Autorité spirituelle et pouvoir temporel.2.1

Article lié : L’Iran, enjeu de la “guerre civile” US

jc

  30/01/2020

Complément (pour scientifiques…) au .2, au "Ainsi une résolution serait nécessaire" ( https://www.dedefensa.org/forum/tc-85-dissonance-globale ), et au "Tome III : mode d'emploi.8.1"  ( https://www.dedefensa.org/forum/angoisse-indicible-parution-du-tome-iii1 )

Les mathématiciens et les physiciens "adorent" les espaces de Hilbert (séparable) réel ou complexe, et en particulier les physiciens puisque l'espace de Hilbert complexe est à la base du formalisme de la mécanique quantique.

L'espace universel d'Urysohn (mathématicien russe décédé en 1924) est moins connu, mais à mon avis plus intéressant pour les métaphysiciens du fait de son universalité parmi tous les espaces métriques séparables, espaces de Hilbert (séparables) inclus. Et on a montré récemment qu'espaces de Hilbert et d'Urysohn, bien que métriquement différents, étaient topologiquement identiques. Je ne connais pas le rapport qu'il y a entre ces deux métriques…

Libre arbitre

Article lié : À chaque inquisiteur son hérétique

jc

  30/01/2020

Thom: "Qui pourrait parler des variations intrinsèques du temps au cours du passé ? " (1988, ES)

Thom: "Aucun homme sensé ne peut nier qu'il fait la différence entre le passé qui est fixé, défini, alors que le futur est plastique. On peut agir sur lui. Cette différence est fondamentale or elle n'est pas exprimable mathématiquement. Cela est tout à fait étrange. C'est cela qui m'amena à reconnaître le libre arbitre humain (...) (1993)

PHP: "Et, c’est ici qu’intervient l’exercice du libre arbitre."

Pour René Guénon et Philippe Grasset (et Jean-Pierre Petit…) il est clair qu'il peut y avoir des variations intrinsèques du temps au cours du passé, et pour Philippe Grasset (encore lui!) et Alain Connes le passé n'est même pas fixé. Dans la communauté scientifique Alain Connes est connu comme un ultra-platonicien ultra-déterministe. Thom, platonicien, s'est opposé à Prigogine (et son école) à propos du déterminisme. J'interprète son "Le déterminisme n'est pas une donnée c'est une conquête" d'alors comme une position de principe ultra-déterministe (dans l'univers des dieux, de dimension infinie) mais qui nous laisse en fait une illusion de libre arbitre (dans notre minable 4D).

Thom: "Car le monde des Idées [platoniciennes] excède infiniment nos possibilités opératoires." (AL, p.561)


Remarque inquisitoriale: https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_G%C3%A9nocide_franco-fran%C3%A7ais

Autorité spirituelle et pouvoir temporel.2

Article lié : L’Iran, enjeu de la “guerre civile” US

jc

  30/01/2020

Mes .0 et .1 laissent penser que je mets PhG dans le même sac (celui des Kshatriyas) que Trump, Pelosi, Macron,Merkel, etc. ("les topocrates sont les analogues des Brâhmanes et les logocrates les analogues des Kshatriyas").

Il n'en est rien. Je m'intéresse ici seulement aux pontifex, aux souverains pontifes, seuls capables d'établir des liens, des ponts, entre ce qui est caché, ésotérique, yin, féminin -les brâhmanes-, et en pleine lumière, exotérique, yang, masculin, -les Kshatriyas- (et je ne m'intéresse pas du tout aux actuels détenteurs du pouvoir temporel).

PhG: "Je marche dans la nuit, avec une bougie tremblotante à la main, dans un temps de fureurs et de bourrasques qui ridiculisent cette flamme insaisissable; et je ne peux douter un seul instant que ma mission est d'éclairer la nuit d'une éblouissante lumière." (tome III-1, p.10) .

Cette citation, qui me renvoie au "Et lux in tenebris lucet et tenebrae eam non comprehenderunt" du premier évangile de saint Jean, me fait classer PhG dans la catégorie des apprentis pontifex, pour l'instant brâhmane (je marche dans la nuit), mais aspirant à devenir Kshatriya (ma mission est d'éclairer la nuit d'une éblouissante lumière).

Thom: "(...) il y a une certaine opposition entre géométrie et algèbre. Le matériau fondamental de la géométrie, de la topologie, c'est le continu géométrique ; étendue pure, instructurée, c'est une notion « mystique » par excellence. L'algèbre, au contraire, témoigne d'une attitude opératoire fondamentalement « diaïrétique ». Les topologues sont les enfants de la nuit ; les algébristes, eux, manient le couteau de la rigueur dans une parfaite clarté. (1978, Les racines…)

Pour Thom la mathématique est la conquête du continu par le discret, c'est-à-dire, en un certain sens, la conquête de l'obscurité par la lumière. Thom est pour moi fondamentalement un topocrate, et il conçoit la topologie comme un déchiffrement du topos -notion "mystique"- par le logos.

Pour moi, au flair, Grothendieck est un logocrate pour qui la mathématique est une conquête du discret par le continu, c'est un pur algébriste (précisément un arithméticien), dans la lignée d'Évariste Galois et de Pythagore ("Tout est Nombre"). Pour lui l'unité primordiale est dans le "un", le premier nombre entier (que les Anciens Grecs ne considéraient pas comme un nombre), alors que pour Thom elle est dans le continu géométrique -étendue pure, instructurée, notion "mystique"-.

Ce qui précède m'incite à penser que Philippe Grasset est certes un logocrate¹, mais peut-être aussi -et surtout?- un topocrate qui s'ignore.

Remarque terminale: De ce que je crois en comprendre Grothendieck pense et voit un monde ouvert car sa conception d'un topos repose sur la notion topologique (donc mathématique) d'ouvert et, pour cette raison(?), voit sans doute un Dieu transcendant²; sa logique, intuitionniste (constructiviste serait pour moi un terme plus adéquat), est en rapport avec cette conception ouverte du monde. À l'inverse la logique thomienne (et la logique que proposent les philosophes belges Lambert et Hespel) est une logique paracohérente, fermée, qui permettrait, peut-être ..., de considérer un Dieu véritable, c'est-à-dire immanent (qui contient en lui-même son propre principe).


¹: Je verrais bien l'Unité Primordiale telle que -j'imagine!- la conçoit Philippe Grasset symbolisée par le centre de la croix à six branches dont parle René Guénon au chapitre IV de "Le symbolisme de la croix".

²: Je n'ai toujours pas dépassé les 100 premières pages de "La clef des songes: dialogue avec le bon Dieu") ...


 

Autorité spirituelle et pouvoir temporel

Article lié : L’Iran, enjeu de la “guerre civile” US

jc

  29/01/2020

PhG: "Évidemment, les Euro3 ont manqué un élément fondamental, ne comprenant strictement rien puisque figés dans leur soumission inconditionnelle, à la situation interne de Washington D.C. ; et n’appréhendant rien par conséquent du terrible affrontement qui oppose deux factions rivales et constitue la matrice de tout le reste, y compris bien entendu de la crise USA-Iran."

"Autorité spirituelle et pouvoir temporel" est le titre d'un livre de René Guénon, livre que je suis en train de parcourir (et dans lequel il me semble que je "rentre" assez facilement).

Pour moi il y a une nette différence entre l'affrontement interne Trump/Pelosi (pour faire court), qui est un affrontement entre Kshatriyas et l'affrontement Trump-Khamenei qui est un affrontement externe entre un Kshatriya et un Brâhmane pontifex¹ (pour faire court un affrontement entre Gold et God). Autrement dit je ne suis pas convaincu que l'affrontement interne Trump/Pelosi "constitue la matrice de tout le reste".


¹: Souverain pontife qui établit un pont entre l'autorité spirituelle et le pouvoir temporel.

Tome III : mode d'emploi.8.1

Article lié : Angoisse & indicible : parution du Tome-III/1

jc

  29/01/2020

En réfléchissant au .8 mon épouse (que j'ai réussi -une fois n'est pas coutume- à intéresser à la chose en lui faisant lire la dernière page du tome III-1 et en lui faisant audio-visionner les 4' d'Alain Connes) a cherché à se renseigner sur la signification des expériences d'A. Aspect. Et elle est tombée sur l'article "Chat de Schrödinger" de Wikipédia, sous-section "La théorie de De Broglie-Bohm":

"La théorie de De Broglie-Bohm résout le paradoxe du chat de la même façon que l'indéterminisme du jeu de pile ou face est levé, en complétant la description du système."

Au moment du Big-Bang la matière est géométriquement (mais pas topologiquement) "atomisée": tous les "atomes" sont comme des pièces de monnaie en suspension dans l'espace, donc en position indéterminée, à la fois pile et face. Au fil du temps fléché (chronos) la géométrie reprend peu à peu la place que lui assigne la topologie, et "à la fin des temps", quand toutes les pièces sont retombées -c'est-à-dire quand il n'y a plus aucune indétermination possible, aucune liberté, un univers est géométriquement reconstruit. Si "Dieu voit que cela est bon" alors cet univers est immortel. Sinon il s'effondre en un nouveau Big-Bang et ça recommence.

Un rapport avec les intuitions hautes de PhG ("... notre passé est quelque chose qui se crée lui-même à mesure du Temps qui passe…"  (dernière page du tome III-1) ?

 
Remarque finale:

La sous-section se termine par: "Bien que la théorie de De Broglie-Bohm reproduise tous les phénomènes quantiques connus et qu'aucun défaut objectif de cette théorie n'ait été mis en évidence, elle est assez peu connue de la communauté des physiciens et peu en vogue parmi celle-ci. Elle est pourtant considérée comme un exemple intéressant, et même un paradigme d'une théorie à variables cachées non locales."

La théorie thomienne des catastrophes est issue de la théorie -également thomienne- du déploiement universel de certaines singularités, déploiement qui consiste précisément à faire apparaître des variables qui étaient au préalable cachées. Mais la théorie thomienne est locale, non magique:
 
Thom: "A mon avis, c'est par l'axiome de localité, par un déterminisme local, que la science se sépare de la magie. Si on accepte les actions à distance, il n'y a plus aucun contrôle."
 

Autorité spirituelle et pouvoir temporel.1

Article lié : L’Iran, enjeu de la “guerre civile” US

jc

  29/01/2020

À propos du souverain pontife.

Je ne peux résister à l'analogie suivante: pour moi la topo-logique est à l'autorité spirituelle ce que la logique est au pouvoir temporel, et, par suite dans cette analogie, les topocrates sont les analogues des Brâhmanes et les logocrates les analogues des Kshatriyas.

La mathématicienne contemporaine Olivia Caramello, grothendieckienne, propose une théorie des ponts du logique vers le topologique¹, alors que les philosophes (des sciences) Lambert et Hespel proposent dans leur article "De la topologie de la conciliation à la logique de la contradiction" une théorie duale, que je qualifierais plutôt de thomienne, qui, elle, jette des ponts du topologique vers le logique. Grothendieck et Caramello analogues des Kshatriyas, Thom, Lambert & Hespel analogues des Brâhmanes?

On remarque la position apaisante de T et L&H qui privilégient la topologie de la conciliation à la logique conflictuelle de la contradiction, à opposer à celle de G et C qui privilégient la logique conflictuelle de la contradiction (que deviennent, en effet, les mathématiques si on nie le principe de non-contradiction²?), quitte à nier le principe du tiers exclu³.

"Au principe était le Verbe (...) Et le Verbe s'est fait Chair" ou "Au principe était la Chair (...) Et la Chair s'est faite Verbe" ?

À chacun son tour "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice" ?

Élie-Bernard Weil: "Il faut apprendre ou réapprendre à penser toujours d'une manière bipolaire et de ne pas céder à l'attrait d'une pensée unipolaire, branchée sur un pôle dominant -ce qu'on appelle aussi « pensée unique » de nos jours -une tentation qui fait immanquablement plonger dans l'erreur et l'impuissance. La seule excuse, c'est que presque tout le monde considère que c'est là l'enjeu de la rationalité : trouver le bon pôle. Faux! "


¹: https://sites.google.com/site/logiquecategorique/cours/topos_caramello

²: Thom: "Dans cette confiance en l'existence d'un univers idéal, le mathématicien ne s'inquiétera pas outre mesure des limites des procédés formels, il pourra oublier le problème de la non-contradiction." (AL, p.561)

³: Une communauté de grothendieckiens (?) s'est constituée sous la dénomination de "Tiers inclus": http://tiersinclus.fr/

Eadem mutata resurgo ?

Article lié : Boeing est devenue un “walking zombie

jc

  29/01/2020

PhG: "[Boeing] Un exemple parfait du caractère autodestructeur de l'hypercapitalisme de la modernité tardive."

Thom, à propos du programme "énorme" qui consiste à "abolir la distinction langage mathématique-langage naturel qui sévit en science depuis la coupure galiléenne", note qu'il a "déjà rencontré des propositions à caractère "translogique" fournies par le modèle géométrique et que rejetait le bon sens ordinaire. Ainsi de l'assertion: "le prédateur affamé est sa propre proie" qui, selon moi, est à la base de l'embryologie animale." (AL, p.409)

L'hypercapitalisme de la modernité tardive n'est-il pas l'analogue social du prédateur biologique dont parle Thom? Car, pour lui:

"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés".

L'hypercapitalisme en train de mourir pour, tel le phénix, renaître de ses cendres sous une autre forme (l'hypocapitalisme?)?

Promenade [du capitalisme] entre le Mal et la Mort¹?


¹: Titre de la première partie de la conclusion du tome II de "La Grâce de l'Histoire"



 

Tome III : mode d'emploi.8

Article lié : Angoisse & indicible : parution du Tome-III/1

jc

  28/01/2020

Passé, présent, futur, avenir, à venir, histoire, métahistoire (Histoire).

Je me permets de recopier ici le dernier paragraphe de ce tome III-1:

"La mort est ce moment où nous devenons passé, et je fais l'hypothèse que c'est le moment où nous sommes donc paradoxalement, en vérité et hors de tout simulacre, en état de création de nous-mêmes. Je pense que l'aboutissement de ce récit à ce point de la fin de la Deuxième Partie du Tome III de "La Grâce", comme l'on pose une hypothèse essentielle autour de laquelle nous allons continuer à débattre pour mieux l'entreprendre, comprendre ses formes, percer son secret, c'est cette idée que notre passé est quelque chose qui se crée lui-même à mesure du Temps qui passe, mais comme s'il narguait le Temps justement, et que la chose qui se crée ainsi, à mesure entre dans l'Éternité. Si vous voulez, le passé ne se réalise en vérité que pour ménager à votre destin un accès à l'Éternité. Ainsi la question de la mort s'efface-t-elle en tant que telle, devenue absence nécessaire de réponse, et dans cet effacement se trouve toute la dramaturgie qui l'accompagne, pour se fondre dans la seule question qui m'intéresse et qui nous intéresse, et qui n'est de quelque intérêt, qui est celle du passé. Par notre destinée accomplie et reconsidérée avec les yeux de la mort nous saisissant, nous créons le passé et à mesure que le passé se crée de la sorte, il entre dans l'Éternité." ,

et propose au lecteur de cet extrait d'audio-visionner 4 minutes d'Alain Connes (mathématicien français médaillé Fields) s'exprimant sur le temps:

https://www.qwant.com/?q=alain%20connes%20temps&t=videos&o=0:264c922724791fe79265b7fd3b503b0c

J'ai reçu un formatage initial scientifique et je dois parfois, souvent même, me faire violence pour lire du Grasset métaphysicien. Mais quel bonheur quand une récompense comme celle-ci est au bout!