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Chronique hebdomadaire au Quotidien d'Oran

Article lié : Dilemme, paradoxe, quiproquo, ambiguïté…

Morville

  29/08/2007

Iran / Sarkozy : « et je pèse mes mots… »
Nicolas Sarkozy, - une déclaration publique toutes les 30 mn- , a donné la substantifique moelle de sa nouvelle politique étrangère devant les ambassadeurs de France réunis à l’Élysée le 27 août dernier. En menaçant l’Iran d’un éventuel bombardement !
Perplexité. Il n’y a pas d’autres termes pour qualifier le sentiment du lecteur qui prend connaissance du long discours tenu par le nouveau Président en matière de politique extérieure de la France*.
Une certitude : Nicolas Sarkozy sera le seul inspirateur de sa propre pensée : « Je suis de ceux que la marque d’un homme d’État, c’est la volonté de changer le cours des choses. Pour cela, il faut une volonté inébranlable », explique le chef d’État français en introduction de son programme qu’il clôt en précisant « Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, vous l’aurez compris : je me fais une très haute idée de la France et de son rôle dans le monde d’aujourd’hui ; j’ai de très grandes ambitions pour l’Union européenne, sa place naturelle au cœur d’un système multilatéral efficace et juste ».
Un grand catalogue
Entre ces deux fortes phrases, Nicolas Sarkozy détaille un projet de politique extérieur qui laisse circonspect. Certes, le catalogue embrasse la quasi-totalité de la planète : l’Europe, le Moyen-orient, la Turquie, le Kosovo, le G8, l’union Méditerranéenne, la Palestine, l’Otan, l’Afghanistan.., peu de dossiers sont oubliés.
Tout n’est pas mauvais et loin de là. On peut par exemple partager le constat du Président de la République sur les attentes soulevées par la chute du Mur de Berlin, la fin de la bipolarité américano-russe, les enjeux formidables de la globalisation et les déceptions largement ressenties depuis une décennie sur ces dossiers par les Français et plus largement les Européens. On peut même être d’accord sur les trois défis dessinés par Nicolas Sarkozy pour la diplomatie de son pays dans les années à venir :
- Ouvrir un dialogue entre l’Islam et l’Occident
- Intégrer dans le « Nouvel Ordre mondial » des géants économiques en devenir comme l’Inde, la Chine ou le Brésil
- Gérer internationalement de façon commune de nouvelles menaces : réchauffement climatique, nouvelles possibles pandémies comme la grippe aviaire, crise énergétique…
On peut enfin, après le curieux voyage de Bernard Kouchner à Bagdad, approuver le correctif de la République qui réaffirme sur l’Irak la très grande continuité des positions du Quai d’Orsay : «La tragédie irakienne ne peut pas nous laisser indifférents. La France était et demeure hostile à cette guerre. Que l’histoire nous ait donné raison ne nous dispense pas d’en mesurer les conséquences : une nation qui se défait dans une guerre civile sans merci ; un affrontement entre chiites et sunnites qui peut embraser tout le Moyen-Orient ; des groupes terroristes qui s’installent durablement, s’aguerrissent avant d’attaquer de nouvelles cibles à travers le monde entier ; une économie mondiale à la merci de la moindre étincelle sur les champs pétroliers. »
On peut cependant sur ce premier dossier s’interroger sur la continuité des positions gouvernementales. La France n’arrête pas de souligner ses critiques à la politique américaine pour mieux souligner sa compréhension voire son soutien –critique- au discours de Georges Bush. Cette ambiguïté permanente amène à des travers, voire à des ridicules.
Ainsi Georges Bush appelle le matin à la démission du 1er ministre irakien, Bernard Kouchner réclame à son tour l’après-midi le départ de Nouri El-Maliki.
Georges prend conscience de sa gaffe et corrige bien vite sa pensée washingtonienne, le ministre des Affaires étrangères français fait de même. Problème, Nouri El-Maliki entre temps réclame des excuses de l’État français. Et Bernard Kouchner s’exécute…
Toutes ces agitations ne sont pas très sérieuses.
Mais l’inquiétude s’empare des esprits à la suite des déclarations proprement incroyables du nouveau Président sur l’Iran.
« Quatrième crise, au confluent des trois autres : l’Iran. La France maintient avec ses dirigeants un dialogue sans complaisance, qui s’est avéré utile en plusieurs occasions. Elle a pris l’initiative, avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, d’une négociation où l’Europe joue un rôle central, rejointe par les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Les paramètres en sont connus ; je n’y reviens pas, sinon pour réaffirmer qu’un Iran doté de l’arme nucléaire est pour moi inacceptable, et je pèse mes mots, et souligner l’entière détermination de la France dans la démarche actuelle alliant sanctions croissantes mais aussi ouverture si l’Iran fait le choix de respecter ses obligations. Cette démarche est la seule qui puisse nous permettre d’échapper à une alternative catastrophique : la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran. Cette quatrième crise est sans doute la plus grave qui pèse aujourd’hui sur l’ordre international. »

D’étranges menaces sur l’Iran
« La bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran », « et je pèse mes mots » ?!?
Cette curieuse alternative interpelle. Faut-il rappeler que plusieurs pays plus ou moins stables ont acquis l’arme nucléaire, en refusant de signer les accords internationaux sur les risques de dissémination dont Israël, le Pakistan, l’Inde ou la Corée du Nord. Sans pour autant que Paris menace de bombarder Tel-Aviv ou Pyongyang.
Il faut également rappeler qu’il n’y a aucune loi universelle qui autoriserait certains pays dont la France, à disposer de la dissuasion nucléaire et qui l’interdirait à d’autres.
Il n’est guère astucieux enfin d’être quasiment le seul pays à appuyer les menaces obsessionnelles de Georges Bush qui promet régulièrement de bombarder l’Iran.
Et si la Maison Blanche , prise dans une nouvelle crise d’hubris, la crise de folie déraisonnable des anciens Grecs, décidait d’une intervention militaire contre ce pays, contre l’avis de l’Onu, de l’Union européenne, des pays non-alignés, de la Chine, de la Russie…, la France participerait-elle à cette dangereuse escalade militaire ?
Si la réponse est négative, il ne sert alors à rien de jouer les « gros bras ». L’Iran n’a d’ailleurs pas semblé bien comprendre l’affaire et le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad a estimé mardi que les propos de son homologue français Nicolas Sarkozy évoquant un risque de bombardement de l’Iran traduisaient son “manque d’expérience”. “Il manque encore d’expérience, ce qui veut dire que peut-être il ne comprend pas vraiment le sens de ce qu’il dit”, a déclaré le président iranien dans une conférence de presse.
L’impression de déclarations hâtives ou trop idéologique est confortée par l’actualité internationale. L’affaire du nucléaire iranien a été en effet soulevée par une agence internationale, l’AIEA qui vient justement sinon de clore, de toutefois relativiser le dossier !
L’Iran, apprend-t-on dans les dernières dépêches internationales, a levé avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) un grand nombre de questions concernant ses expériences avec du plutonium, et l’AIEA considère ce sujet comme clos, lit-on dans un document publié à la demande de Téhéran sur le site de l’agence.
Au cours d’une rencontre avec les représentants de l’AIEA, Téhéran a fourni “les éclaircissements (concernant les expériences avec du plutonium) qui ont permis de lever les questions en suspens”, est-il indiqué. “Ce problème est réglé”, souligne le document.
A moins de penser que Téhéran a réussi à suborner les principaux responsables de cette agence internationale, on peut estimer que l’on est plutôt dans une phase d’apaisement. Opinion qui ne semble pas partagé ni par Georges Bush, ni par Nicolas Sarkozy.
De l’Union européenne à l’Union méditerranéenne
Le président de la République française sait néanmoins faire preuve de réalisme, quitte à revenir sur ses engagements de campagne électorale. Ainsi, il n’est plus question d’exclure la Turquie du processus d’intégration à l’Union européenne. De même, les vrais problèmes d’élargissement de l’UE à 27 pays sont prudemment renvoyés aux travaux d’une « commission des Sages » : « Je souhaite que, d’ici la fin de l’année, soit créé par les 27 un comité de dix à douze sages de très haut niveau, à l’image de ceux présidés par Werner, Davignon et Westendorp ou du comité Delors, pour réfléchir à cette question simple mais essentielle : ” quelle Europe en 2020-2030 et pour quelles missions ? ».
Pour le reste, Nicolas Sarkozy confirme qu’il aime beaucoup les Etats-Unis (il n’est pas le seul) et beaucoup Georges Bush (ce qui devient moins commun) et qu’il entend que la France s’intègre beaucoup plus dans l’Alliance Atlantique et son pendant militaire qu’est l’Otan.
En revanche, son discours n’a pas permis de mieux appréhender son idée qui pourrait être prometteuse « d’Union méditerranéenne » : « Il ne s’agit pas d’ignorer ce qui a déjà été accompli”, a expliqué Nicolas Sarkozy, évoquant le processus de Barcelone, le 5+5 ou le Forum méditerranéen. Il s’agit au contraire d’aller au-delà, entre pays riverains de notre mer commune, en partant de la démarche qui fut celle de Jean Monnet à propos de l’Europe: celle des solidarités concrètes”, a expliqué le président français. Certes ! Mais enfin, on aimerait des précisions, des explications voire des projets plus illustratifs.
Pierre Morville

*XVème conférence des ambassadeurs (27-29 août 2007)

Encore un texte sur la possibilité d'une attaque US contre l'Iran

Article lié :

foxbat

  29/08/2007

http://rawstory.com/news/2007/Study_US_preparing_massive_military_attack_0828.html

Selon Larisa Alexandrovna and Muriel Kane dans The Raw Story, les Etats Unis pourraient frapper l’Iran sans préavis, à travers Global Strike , c’est à dire une capacité de frapper instantanément n’importe quel point du globe. L’attaque ne se limiterait pas aux seules installations nucléaires, mais viserait à réduire l’Iran au statut d’ “Etat failli” en détruisant ses forces armées et en visant son gouvernement, pour éviter de laisser à l’Iran des capacités de riposte conventionnelle (en particulier sur les interminables lignes de soutien logistique des forcesUS en Irak… ). Parallèlement, pour accélérer le processus, des opérations de déstabilisation seraient conduites à travers les tensions ethniques et religieuses iraniennes. Enfin, et c’est assez effrayant, si a priori une attaque nucléaire n’est pas prévue, elle est en tout cas prête, et pourrait s’avérer nécessaire, en bonne logique militaire, si les moyens conventionnels ne peuvent venir à bout des sites “durcis” à Natanz…

A noter, et ce n’est pas rassurant, qu’après des considérations sur le fait qu’entre les divers candidats à l’élection de 2008, il existe un consensus (sinon une compétition ) patriotique concernant la façon de faire face à la menace iranienne, on trouve ce cours passage :

” The debate on how to deal with Iran is thus occurring in a political context in the US that is hard for those in Europe or the Middle East to understand. A context that may seem to some to be divorced from reality, but with the US ability to project military power across the globe, the reality of Washington DC is one that matters perhaps above all else. ...  “

Même si je n’aime pas ce néologisme, (je préfère “refus de la réalité)  le terme de virtualisme vient immanquablement à l’esprit, comme le dicton antique, “Les Dieux rendent fous ceux qu’ils veulent perdre “

Vichy et la France

Article lié : Dilemme, paradoxe, quiproquo, ambiguïté…

Misanthrope modéré

  29/08/2007

>>> Pétain, De Gaulle, etc. arrêtons d’opposer : il y eu des hommes, avec leurs consciences, leurs réussites, leurs échecs. Leurs indignités parfois.

Mais c’est justement ce que les tenants de la repentance reprochaient à De Gaulle ; n’avoir pas assez condamné le régime de Vichy : avoir déclaré qu’il était nul et non avenu et repris toutefois une partie du droit vichyste relativement à la gestion courante du territoire. Ce faisant, disaient-ils, De Gaulle amnistiait la France pour sa “responsabilité” dans Vichy. Si De Gaulle avait été moins sévère encore avec les vichystes, les partisans de la culpabilité française auraient eu beau jeu de montrer que la France ne se dissociait pas de Vichy. En passant, je ne crois d’ailleurs pas que De Gaulle souhaitait la condamnation à mort de Pétain mais seulement à 10 ans de réclusion ou quelque chose comme ça.

>>> Le temps du pardon devra venir.

Mais pourquoi parle-t-on de pardon ? C’est parce qu’on a parlé de faute. Or, depuis quand a-t-on parlé de faute ? Pour la France en tant que telle, depuis le discours chiraquien de 1995. Avant, la France ne se reconnaissait à juste titre aucune faute vis-à-vis des Juifs (“Ce que Willy Brandt a fait, je n’ai pas à le faire” François Mitterrand).

Donc, je conteste cette idée de “pardon” parce que je conteste, pour la France du moins, la notion de “faute”. S’agissant des Français (et non de “la France”) qui ont, ou auraient, été fautifs, que tels ou tels Français les pardonnent n’a d’importance “que” pour la France. La question est de savoir si les Juifs, français ou non, les pardonnent, et ces derniers vous diront que ça les regarde, que vous n’avez pas à vous substituer à eux pour dire qui doit ou non être pardonné.

Mais encore une fois, cette question du pardon, et donc de la faute, n’aurait jamais du être posée pour la France elle-même, qui était partie au conflit contre Hitler, avant les gentils Américains et les gentils communistes, Vichy n’étant que la conséquence de la violation de sa souveraineté par l’Allemagne. Le vote des pleins pouvoirs à Pétain était inconstitutionnel, et au plan externe, Churchill a reconnu la France Libre comme la vraie France, position sur laquelle se sont alignés les autres alliés. Donc dire que “Vichy était la France”, n’était même pas conforme au légalisme étroit, sans même être pour autant “moral”.

Sur ces bases-là, qu’on se réconcilie autant qu’on voudra, en ce qui me concerne, je n’y vois pas d’inconvénient.

Cordialement.

timing

Article lié :

miquet

  29/08/2007

Le discour de Sarkozy pose quand même de sérieux problèmes. Ce discour arrive pour le moins avec un certain sens du timing, en synchro avec celui de Bush, dont le timing lui-même n’est pas dû au hasard. Nous nous trouvons à une heure où le public américain est conditionné à accepter une guerre contre l’Iran par une campagne de propagande massive décrite dans l’article de Justin Raimundo reproduit ci-dessous.

D’autre part la nomination de Kouchner qui a pu étonner ceux qui croient à son étiquette de gentil humanitaire de gauche, n’est pas un hasard à cet égard. DeDefensa s’en tient à son masque “moralo-humanitaire” qui en fait le type le plus sympa de la classe politique française, alors qu’il serait plus juste de le décrire comme un neoconservateur bon teint. Qui en France a, plus que Kouchner, justifié et réclamé le bombardement de la Yougoslavie ou regretté que la France ne participe pas à la guerre d’Irak? S’il est humanitaire c’est au sens des bombardement de Havel! Par ailleurs certains commentateurs voient déjà en Sarkozy “Bush’s brand-new poodle” (voir l’article de Pepe Escobar à la suite).

August 24, 2007

War Party’s ad campaign will boomerang

by Justin Raimondo

In a disgusting display of mendacity not seen since the run-up to the invasion of Iraq, a pro-war advertising campaign spearheaded by former White House spokesman Ari Fleischer is buying $15 million worth of 30-second television spots that repeat the lies linking 9/11 to Iraq – and explicitly threatening another terrorist attack in the US if we “surrender.” It’s the first storm in a season of fear.

The content of the ads – four of them, so far – is so completely dishonest that one wonders what the producers were thinking: do they really imagine the American people are going to swallow another round of complete fabrications? It’s hard to believe, but there you have it. Even more surreal than the assertions tying the 9/11 terrorist attacks to the Iraqis is the blatant exploitation of US troops in Iraq: this one, for example, shows a soldier who has lost a leg declaiming that he will have lost it for nothing if we allow “politics” – i.e. the overwhelming majority of Americans – to influence our policy. Then “everything I’ve given and sacrificed will mean nothing.” Here is the complete text:

“Congress was right to vote to fight terrorism in Iraq and I re-enlisted after September 11 because I don’t want my sons to see what I saw. I want them to be free and safe. I know what I lost. I also know that if we pull out now everything I’ve given and the sacrifices will mean nothing. They attacked us and they will again. They won’t stop in Iraq. We are winning on the ground and making real progress. It’s no time to quit. It’s no time for politics.”

So the liars who lied us into war, who fabricated “evidence” of Iraq’s “weapons of mass destruction,” aren’t to blame – oh no, of course not! It’s those of us who oppose this monstrous and mistaken invasion who are to be targeted as advocating “surrender” in a conflict that cannot be won without murdering half the population of Iraq and enslaving the other half. Because we allowed the Scooter Libbys and the Ari Fleischers to lure us into a quagmire, we must remain submerged there forever – or the loss of this soldier’s leg was all for naught.

What kind of morality is it that lets the perpetrator of a fraud off scot-free while blaming the victim who has been defrauded? It’s called neocon morality – where the neocons are always in the clear, and the rest of us are dunned to pay the price of their immeasurable hubris.

This ad features a grieving mom who opines “we’ve already had one 9/11 – we don’t need another,” while giving out the administration-neocon line that we’re “making progress” in Iraq, and can’t “surrender” now. Yet how will withdrawing from the midst of the Iraqi civil war, where Sunnis fight Shi’ites and we are caught in the middle, result in an attack on the U.S.? Logic has nothing to do with the message behind this ad, which is all about pure fear, plain and simple. Again, the implication is that the fallen soldiers will have died in vain if we leave – not, you understand, because the war we started had no clear rationale, and was based on a series of carefully-forged lies.

Here is a vet in a wheelchair who glowers at the camera as he contemplates Congress “considering surrender.” There is a vaguely threatening tone to his words, as if all the wounded veterans of this misguided war will descend on the Capitol and exact vengeance if we don’t “emerge victorious.”

Here the neocons – let’s name the real enemy, after all – are quite explicitly pushing their “stab-in-the-back” theory, which blames our looming defeat in Iraq not on the inherent impossibility of winning over the Iraqis while we occupy their country and brutalize their people, but on the evils of “politics” (i.e. democracy, where the majority supposedly rules) and scheming politicians, who are somehow manipulating the popular will in order to betray our fighting men and women.

“They attacked us” avers the wounded vet, but that’s not true: Iraq never attacked us, never had the capacity to attack us, and was never even a credible threat. We attacked them – i.e. the Iraqis, not al-Qaeda – and we’re still attacking them, four years after the “liberation” of Iraq.

In this one, a woman talks about the tragic loss of her uncle and her husband – the former was a New York City fireman on 9/11, the latter a soldier fallen in Iraq – and warns that if we leave Iraq, “it will mean more attacks in America.” Her husband died so that her children won’t have to fight. Blah blah blah blah – it’s just one lie after another, with sinister speed-freaky music playing in the background and all of it overhung with an all-pervasive fear. Logic, reason, and facts – all are absent from this emotive narrative, which simply reiterates the conflation of Iraq and al-Qaeda, and reinforces the urban legend that has Iraqi rather than Saudi hijackers ramming into the World Trade Center towers.

Here is the real face of the War Party: openly and brazenly peddling long-debunked myths designed to appeal to the emotions, rather than the intellect. This is classic war propaganda produced without respect for the facts of reality or the most basic human decency.

So what else is new?

What’s interesting, aside from the crude content of these ads, is their funding: who’s paying for this pack of lies? The Washington Post lists the major donors:

Mel Sembler – A multi-billionaire shopping center magnate and real estate developer, CEO of the Sembler Company, and former ambassador to Australia, Nauru, and Italy, Sembler was also chairman of the Scooter Libby Defense Trust. His tenure in Rome was coincident with a series of rather dubious goings-on connected to the Niger uranium forgeries, including secret back channel meetings between leading neocons in the Pentagon, Iranian arms dealer and Iran-Contra figure Manucher Ghorbanifar, and convicted spy Larry Franklin, who was caught red-handed funneling classified top secret information to Israeli embassy personnel via two officials of AIPAC, the powerful pro-Israel lobbying group. As Joshua Micah Marshall put it:

“There’s a lot that’s still really murky about what was happening at the U.S. embassy in Rome after 9/11 with the forgeries and other matters. That was on Sembler’s watch. And Libby’s bad acts stem from the whole forgeries bamboozlement. (Whacking Wilson was part of the larger White House effort to keep the forgeries scam covered up – a cover-up that’s still underway.)

“So Sembler just seems like a pretty big part of this story to be collecting money for the one person under indictment for their role in it.”

Sembler’s bio veers from the neoconnish to the nightmarish when we consider his founding of “Straight, Inc.,” a teen drug rehabilitation program that was forced to close on account of numerous successful lawsuits by former clients who were tortured, raped, and systematically humiliated. Their hair-raising testimony of sadistic abuse while in custody at Sembler’s teen-Guantánamo can be read here. Apparently, an entire movement of Sembler’s victims has risen up spontaneously – that’s how many lives “Straight, Inc.” destroyed. All this bad publicity required a name change, and “Straight, Inc.,” was reconstituted, in 1996, as the Drug Free America Foundation. As a result of Sembler’s political clout, the Foundation is prospering, thanks to federal subsidies, $720,000 in the year 2000 alone.

The drug war, the Iraq war, Scooter Libby’s private war against Valerie Plame and her husband – with Sembler, it’s always wartime, and that’s the way he likes it.

John Templeton, Jr. – The son of renowned investor John Templeton, is in charge of the Templeton Foundation, which, last year, poured some $60 million into numerous projects broadly dedicated to “bringing science under the guiding hand of religion.” Templeton is an evangelical Christian, and his generosity has funded a wide variety of projects dear to conservative hearts, such as the theory of “intelligent design” and the re-election of George W. Bush. Some libertarians have also been in on the gravy train: the Cato Institute received funding for its Russian-language web site, cato.ru – and presumably to pay for the dubious services of such pro-war blowhards as Cato senior fellow Andrei Illarionov, who has openly called for the West to prepare for a military conflict with Russia.

Sheldon G Adelson – He’s the third richest person in the U.S., worth $20.5 billion, with a rags-to-riches story: the son of a Boston cabdriver, Adelson inaugurated the Comdex computer trade show, and then went into tourism, real estate, and casinos. He is CEO of the Las Vegas Sands Corp., which operates the Venetian Casino Resort and the Sands Expo and Convention Center. Adelson is a major contributor to Jewish and Israeli causes, and to the GOP. This series of ads isn’t his only propagandistic foray: the Vegas casino king has also gone into the newspaper business – in Israel. Yisrael Hayom is a new daily paper closely tied to the ultra-nationalist wing of the Likud party, and Benjamin Netanyahu’s political aspirations. It was recently launched with a massive free mailing to hundreds of thousands, and has attracted considerable attention.

Richard Fox – He made his fortune in real estate, with properties centered in eastern Pennsylvania and southern New Jersey, and is a co-founder of the Republican Jewish Coalition.

Gary Erlbaum, owner of Greentree Properties in Ardmore, Pa., an ardent Republican organizer in the Orthodox community and a Giuliani supporter, as well as a staunch advocate for Israel.

Anthony Gioia, former ambassador to Malta, and the head of Gioia Management. He’s on Giuliani’s “finance team.”

Howard Leach, former ambassador to France, CEO of Leach Capital Corp. and president of Foley Timber and Land Co.

Ed Snider, chairman of Comcast Spectacor, which includes TicketMaster and the Philadelphia Spectrum sports center. He also is the proprietor of Prism, the biggest pay-per-view TV network in America. Snider sits on the board of the Simon Wiesenthal Holocaust museum in Los Angeles, and is owner of the Philadelphia Flyers pro hockey team.

Kevin E. Moley, once a senior advisor to Dick Cheney and formerly US representative to international organizations in Geneva.

President of this astroturf outfit is Bradley A. Blakeman, formerly a deputy assistant to the president and now with the public relations firm of Gordon and Gregg.

Most of the above are closely tied into the Lobby, and their agenda is pretty clear: to manipulate the American people into once again supporting a foreign policy that serves the interests of a very narrow sector of foreign opinion, rather than distinctly American interests. This is, in short, a revolting attempt to pimp out the misery of those who have lost loved ones in the neocons’ war to make the Middle East safe for Israel – while sacrificing American lives to do so.

The “Freedom’s Watch” ad campaign is going to boomerang, and badly, hitting the War Party in the face with a loud wallop – and a richly deserved one. To argue, as these ads do, that we have to keep fighting a war in spite of a complete lack of public support – “politics” – or else we’re going to be attacked again, just like on September 11, 2001, is a thinly disguised threat – almost as if the War Party is wishing, hoping, and praying for another 9/11-style attack.

You’ll note that this propaganda campaign is being launched as we approach the sixth anniversary of that signal event, and we can expect the atmosphere of impending doom to thicken considerably as the day approaches. These ads are part of it, as is the crazed rhetoric coming from the administration, including the President’s evocation of the “stabbed-in-the-back” thesis as applied to the Vietnam war.

The American people are not going to be won over by a cabal of money-laden ideologues who use the suffering of others to promote and ensure yet more suffering. The judgement of the majority is clear, and the margin of the antiwar movement’s victory in the battle for public opinion is growing by the day: Americans oppose this war, and want it to end as soon as possible. No amount of scare-mongering and slick appeals to primitive emotions are going to revive the war hysteria of the immediate post-9/11 period. Nothing short of another 9/11 will accomplish that – which is why we have the more honest neocons, like Stu Bykofsky, openly pining for just that.

What’s pathetic, really, and quite telling, is that Señor Fleischer, asked by guest “Hardball” host Mike Barnicle the name of the soldier in the first ad, didn’t know it. “I don’t have it here in front of me.” So for all the emotionalism of these ads, they are offered in the most cold-blooded, manipulative manner – typical of the tactics of the War Lobby, and utterly repulsive to most normal people.

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Bush’s brand-new poodle
By Pepe Escobar

PARIS - With former British prime minister Tony Blair out of the picture, there’s now a newer, leaner, meaner, adrenaline-packed “Made in France” version. Thanks to his unrelenting support for President George W Bush’s war on Iraq, Blair used to be derided in all corners of the globe as Bush’s poodle. Now the new self-appointed lap dog is French President Nicolas Sarkozy.

The hyperactive “Sarkozy the First” - as he is widely referred to in France - has just pronounced his first major foreign-policy speech, to an annual conference of 200-odd French ambassadors from posts around the world. He took no time to engage himself in the current White House and neo-conservative-promoted Iran-demonization campaign.

Neo-cons and their ilk in France, plus mostly sycophant media, obviously loved it, with instant geopoliticians raving about the “prudent” and “firm” stand behind Sarkozy’s rhetoric.

He said an Iranian nuclear bomb would be “unacceptable” - as if the United Nations’ International Atomic Energy Agency (IAEA) was on the verge of discovering one or two hidden under a pile of exquisite Hamadan carpets.

Sarkozy is in favor of even more sanctions against Iran, but is willing to talk in the event the Islamic Republic suspends its nuclear-enrichment program, which Iran has a right under the nuclear Non-Proliferation Treaty to pursue. So Iran must renounce an inalienable right for the West to be willing to discuss substance. Sarkozy has already coined the sound bite framing the “catastrophic” alternative: “The Iranian bomb, or the bombing of Iran.”

Sarkozy now officially joins the US thunder and lightning unleashed by the White House, the Pentagon, Republicans, Democrats and corporate media, which all take for granted the “all options are on the table” scenario as far as Iran is concerned.

With the IAEA making steady progress on ironing out misunderstandings on Iran’s nuclear program, and signing an understanding to that effect, the new casus belli du jour for attacking Iran is that it is helping Shi’ite guerrillas kill American soldiers in Iraq. Thus the White House’s proposed designation of the Iranian Revolutionary Guards Corps as a terrorist outfit - tantamount to declaring war on the elite group.

Sarkozy for his part re-attacks on the nuclear front. Now that’s some real trans-Atlantic entente. Sarkozy said everything must be done to “prevent a confrontation between Islam and the West”. His idea of preventing confrontation is to antagonize Iran and - why not? - Turkey.

Sarko stressed that the “only” option for Turkey’s accession talks with the European Union is a fuzzy partnership framed by a Mediterranean Union (which, he also stressed, should start by 2009). He remains absolutely against EU membership for Turkey. His vague proposal is to set up a “committee of wise men” to study where Europe is heading. The Istanbul daily Zaman tried to put on a brave face, stressing that even though Sarkozy prefers an association, he “will not be opposed” to new negotiations between the EU and Turkey.

Sarkozy vaguely suggested that a possible solution to breach the West/Islam abyss would be for France to “help Muslim countries to have access to nuclear energy” (would Iran be included?). He did not say a word about the North Atlantic Treaty Organization fighting in Afghanistan; just that European meddling in Afghan affairs would be in vain if Pakistan “remained the refuge of Taliban and al-Qaeda”.

Not only pontificating over the troubles of the Muslim world, Sarkozy also criticized a “certain brutality” by Russia and China in their thirst for energy in Africa - much to the delight of Washington. But Iraq, for Sarkozy, remains a “tragedy”. He had to take pains to stress that France “is and continues to be hostile to his war” - something that may distress Washington, but not as much as former president Jacques Chirac’s stubborn opposition to the war.

The only solution in Iraq will be “political”, implying “a clear timetable for the retreat of foreign troops”. Here we have Sarkozy involuntarily joining Shi’ite leader Muqtada al-Sadr - and the Iranians.

The Middle East is awash in so much grief that few in the region will bother to listen to what the new French mission civilisatrice amounts to - apart from the hard sell of Louis Vuitton bags to local elites.

Meanwhile in Paris, relatively few voices are concerned over the Bush-Sarkozy lovefest - a measure of how Sarkozy, as former prime minister Silvio Berlusconi once did in Italy, exercises almost universal power over the French media (one of his former top advisers now is at the top at TF1, the private channel that subscribes to the Rupert Murdoch/Berlusconi school of mass television).

The flashy Sarkozy has already been portrayed as the epitome of the new bling-bling right, which has replaced the defunct caviar left; his role models are Rupert “Fox” Murdoch and Bernard Arnault, the first fortune of France and owner, among others, of deluxe conglomerate LVMH.

First a beaming Sarkozy met with Bush in Maine on August 11 during his tabloid-style holidays - complete with pirate Sarkozy invading a paparazzi boat. Then on August 19 he sent dashing Foreign Minister Bernard Kouchner on a Baghdad tour. Kouchner - who was in favor of the war on Iraq in 2003 - has lost all the credibility he had as “the French doctor” who founded Medecins Sans Frontieres (Doctors Without Borders). He’s now no more than a Sarkozy messenger boy.

Not happy to be constantly yapping on the phone with his new pal, US Secretary of State Condoleezza Rice, Kouchner made notoriously skillful French diplomats blush in disgust when he told Newsweek that Iraqi Prime Minister Nuri al-Maliki had to go. Maliki demanded an apology; at least Kouchner was gentleman enough to acquiesce.

Next month, Sarkozy goes back to the US, to attend the United Nations General Assembly. Not only is he eager to do anything to help Bush and “Condoleezza” in Iraq, he now goes all-out neo-con on Iran. After more than 100 days in power, he’s still immensely popular in France, frantically monopolizing the political spectrum on an around-the-clock basis. But he would be wise to spare a thought for what happens to hyperactive poodles that go against their voters’ wishes.

Pepe Escobar is the author of Globalistan: How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007). He may be reached at

.

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Organe le plus sûr du monde financier : MSM oui, mais il y a d'autres analystes !

Article lié : La “sortie de crise” cahote de plus en plus et inquiète le FT

Francis

  29/08/2007

La prospérité disparaît pour toutes les raisons décrites à longueur de Chroniques ces dernières années.

Nous les résumons, pour rappel : le “boom” des dix dernières années était bidon. En Occident, il était basé sur la dette, non pas sur des augmentations de la productivité, de la production ou des bénéfices.

Voilà pourquoi l’individu moyen n’a pas vu de hausse réelle de ses revenus. Les tentatives de manipulation destinées à faire durer ce boom bidon ne font qu’aggraver la situation… en augmentant la quantité de dette et de mauvais investissements.

Bill Bonner,au http://www.la-chronique-agora.com/lca/20070829.html

Article lié : Dilemme, paradoxe, quiproquo, ambiguïté…

Lecteur

  29/08/2007

Pétain, De Gaulle, etc. arrêtons d’opposer : il y eu des hommes, avec leurs consciences, leurs réussites, leurs échecs. Leurs indignités parfois. Le temps du pardon devra venir. Aussi dure que soit la blessure. C’est une nécessité publique. Sinon, les Burgondes vont encore reporcher aux Francs la bataille de l’Ouche !

Parité Yuan/dollar

Article lié :

Périclès

  29/08/2007

xinhua publie aujourd’hui un article qui est peut-être à mettre en parallèle avec les commentaires résolument optimistes de certains commentateurs économiques US (Baker qui est cité ici).

N’oublions pas que les US pressent la Chine de réévaluer le yuan depuis un moment. Qui sait si la crise en cours ne profitera pas à certains malgré tout ?

Article lié : Les apprentis sorciers de nos grandes crises

Armand

  29/08/2007

Votre conclusion est parfaite !

En effet le libéralisme a été corrompu par ceux qu’on nomme les “neo-cons”.

Ils ont développé un Etat lourd et inefficient pour leur seul profit.

C’est toute la différence entre un Ron PAUL, tenant de ces théories, notamment de l’école autrichienne en terme économique, et les autres “libéraux”.

Il se passe me semble-t-il la même chose qu’avec le communisme : théorie et modèle fort respectable, basé sur la partage et l’égalité (ce qui conduit à son inefficacité vu la nature humaine) complètement corrompue par un Staline et tous les autres.

Le capitalisme, autre théorie fort respectable (qui a davantage de chances de fonctionner vu la nature humaine) et lui aussi corrompu par les “financiers”, “affairistes” et autres faux-monnayeurs.

atlantiste ou pas atlantiste

Article lié :

python

  28/08/2007

houla, dedefensa, c’est bien d’être très optimiste mais c’est peut-être que la marotte du virtualisme vous égare…
entendre les positions de sarko se calquer de plus en plus sur celles de bush et d’ohmert et prétendre que c’est du second degré pour mettre en lumière la faiblesse de ces positions ... moi je veux bien espérer mais peut-être aussi avez vous eu tort de ne pas prendre au moins un peu de vacances.

en toute amitié,
python.

Rusticité vs technologie

Article lié : Le cas du Tu-95

Radisson

  28/08/2007

Dans la veine de la rusticité versus la technologie, il faut lire cet article.

http://www.defenseindustrydaily.com/a-highertech-hog-the-a10c-pe-program-03187/#more

Deux extraits de l’article en question, qui font tout son charme.

1 - “A/OA-10 aircraft continue to outperform technology-packed rivals on the battlefield”.

2 - “The aircraft that we have are awesome, but they are too awesome, they are too fast, too high speed. The older technology, the A-10, is far better than the new technology, [US Army Sgt. First Class Frank] Antenori said. “The A-10s never missed, and with the F/A-18s we had to do two or three bomb runs to get them on the target,” he said, recalling his recent experiences in combat.”

Les “battlefields” en question étant, bien entendu, l’Irak et l’Afghanistan.

Donc les Américains, de même que les Britanniques qui, les premiers, ont allumé la mèche de cette affaire, commencent à réaliser que cette bonne vieille plateforme de tir mobile que constitue le A-10 Warthog, développé dans les années 70 et dont personne ne voulait pour cause de rusticité et de laideur, fonctionne.  Et bien.

De fait, sur le “battlefield” irakien, il fonctionne mieux que le F-22.

Et qu’est-ce que cela annonce pour le F-35 ?

Serait-ce le début d’une révolution ?

Au fait ....

Article lié :

JF

  28/08/2007

j’ai la double excuse du soir et d’être l’un des ‘early happy few’ ... alors ... y aurait pas un chouilla et d’hubris et de virtualisme local à vouloir que les donations soient aussi fortes en plein août qu’à un autre moment.

Une sorte d’espoir de découvrir ses lecteurs insensibles aux variations saisonnières, aussi travailleurs que vous (tiens au fait, zêtes combien chez vous ?) ?

Mais bon on vous en veux pas ...

Bonsoir chez vous !

La crise est-elle finie ∫

Article lié :

Armand

  28/08/2007

Oui, pour l’essentiel, c’est Daniel Cohen qui l’affirme ici :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-947881,0.html

ceux qui ne supportent plus ce genre de propagande peuvent lire cet essai d’humeur :

http://000999.forumactif.com/Forums-publics-en-lecture-libre-c2/Les-Hard-Investors-f7/Tentative-de-demontage-de-la-propagande-quotidienne-1-2-t7036.htm

Newly Elected AKP Gul As Turkey's President : Next Step In Democracy ∫

Article lié :

Stassen

  28/08/2007

Abdullah Gül, une chance pour l’Europe
KUCZKIEWICZ,JUREK
lundi 27 août 2007, 07:08

Abdullah Gül sera sans aucun doute élu ce mardi à la présidence de la Turquie. Cette désignation est souvent présentée comme un risque d’une islamisation de la république laïque d’Atatürk. Elle constitue, en fait, une chance énorme. Pour la Turquie et pour l’Europe.

Au préalable, coupons court à l’ânonnement de stéréotypes. Comme celui d’« islamisme (modéré) », un terme toujours connoté de suspicion, qu’on appose à la dénomination de l’AKP, le parti de Recep Tayip Erdogan et d’Abdullah Gül. L’islam étant la religion prédominante des Turcs, sur quelle base peut-on continuer à mettre en question la légitimité de pareil parti, surtout dans une Europe où le courant (démocrate-)chrétien a toujours constitué un pan considérable de l’éventail politique ?

Plus qu’aux étiquettes, c’est aux actes qu’il faut juger les intéressés : au pouvoir, l’AKP s’est avéré un parti conservateur et libéral, mais qui a fait parcourir à la Turquie un train inédit de réformes, en particulier sur la voie du rapprochement vers l’Union européenne. On ne peut en dire autant des « laïcistes » turcs, paradoxaux héritiers d’un système autoritaire défendu par l’armée, et qui se sont retrouvés parmi les plus critiques pourfendeurs de cette marche européenne.

M. Gül promet, et c’est dans l’intérêt de la Turquie, qu’il présidera son pays dans le respect de la volonté majoritaire de la population ET des principes d’équité à l’égard des autres composantes de cette société. S’il tient promesse – et rien ne permet de croire qu’il ambitionne autre chose – il fera passer la Turquie d’un modèle de laïcité autoritaire et pas vraiment moderne, à un modèle où les croyances ne sont pas niées, mais reconnues dans un espace public policé. Le modèle européen Ce chemin ne sera certainement pas facile à parcourir. Mais si la Turquie y arrive, elle validera de façon ultime la force du modèle européen contemporain : preuve sera faite que celui-ci fonctionne, quelles que soient la religion ou les racines culturelles dominantes.

En fait, ceux qui pointent le danger de « l’islamisme modéré » sont peut-être ceux qui craignent que pareille preuve nous soit administrée. L’Europe, en somme, a grand besoin de la réussite de M. Gül.

http://www.lesoir.be/forum/editos/abdullah-gul-une-chance-pour-2007-08-27-546093.shtml

Chirac, Sarko et la transcendance nationale

Article lié : Dilemme, paradoxe, quiproquo, ambiguïté…

Misanthrope modéré

  28/08/2007

>>> Il ne faut jamais oublier que la France ne s’est pas opposée à l’attaque de l’Irak en tant que telle mais à l’attaque de l’Irak sans autorisation de l’ONU. Tout le monde sait que les Français avaient donné des garanties aux Anglo-Saxons : si la guerre était autorisée par l’ONU, la France y aurait participé. Avoir fait de Chirac à cette occasion un anti-américain est l’une des grandes blagues du début de notre siècle. C’était dans ce cas un légaliste du droit international

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Mais Chirac a bien accepté les frappes sur la Serbie , bien que la Russie ait empêché l’ONU de donner son aval.

Je pense plutôt qu’il refusait de trahir la promesse donnée à l’Irak en vertu de laquelle ce pays serait laissé en paix s’il coopérait avec les inspecteurs de l’AIEA et démantelait ses missiles Al Samoud. Chirac a semblé croire que le casus belli invoqué par les Américains était véritable (les services secrets français auraient pu mieux le renseigner, si c’était le cas). C’est un peu Blair le responsable du différend : les USA avaient choisi d’attaquer dans tous les cas mais Blair les a convaincu de demander l’aval de l’ONU.

S’agissant de l’affaire irakienne, on pourrait certes analyser le différend franco-Américain comme le conflit entre deux mondialismes : l’un basé sur la légalité onusienne (le français), l’ONU étant compris comme l’embryon d’une société mondiale, l’autre (l’américain) prétendant construire un Nouvel Ordre Mondial à partir du “camp des démocraties”.

Pour autant, je ne crois même pas que Chirac ait été un intégriste de la légalité onusienne (voir le cas de la Serbie), mais plutôt une sorte de tiers-mondiste, si tant est qu’on puisse le caractériser (c’est la thèse d’Eric Zemmour). J’ai bien du mal à reprendre à mon compte votre théorie de la transcendance nationale qui “investirait” le chef de l’Etat. Chirac n’aurait pas reconnu la responsabilité de la France dans Vichy, si c’était le cas. Il n’est même pas besoin d’être gaulliste ou même seulement souverainiste pour comprendre l’injustice d’une telle position (voir Mitterrand). Feu Raymond Barre le rappelait encore récemment (http://judeomanie.blogspot.com/2007/08/raymond-barre-avait-aim-mon-livre-la.html).

J’ai donc bien peur que ce ne soit pas “la transcendance nationale” qui ait inspiré à Chirac sa position sur l’Irak, mais une conjonction de plusieurs courants distincts : la partie souverainiste de l’opinion (les 40% qui ne manifestaient pas d’approbation particulière pour les frappes sur la Serbie) et la partie “gauchiste”/“tiers-mondiste” poussaient dans la même direction, laissant pour une fois les atlantistes isolés. Chirac, pour des raisons qui lui appartiennent, a choisi de surfer sur une telle vague. Mais un tel amalgame “gauchisto-souverainiste” n’était nullement monolithique, les souverainistes s’y trouvant d’ailleurs plutôt minoritaires. Vous le savez mieux que moi : en classant certaines mouvances sous la même étiquette d’“antiaméricanisme”, on additionne souvent des poires et des patates.

Le talent de Sarkozy a été de casser cet amalgame “gauchisto-souverainiste” que Chirac a su fédérer (j’ai failli dire “incarner”, mais je préfère réserver ce verbe à votre idée de transcendance nationale). S’inspirant, dans ses discours, des souverainistes modérés Max Gallo et Henri Guaino, (ainsi que du “néo-réac” Finkielkraut), Sarko a pu fustiger “la repentance” comme ça, d’une manière générale, en mettant l’accent sur ceux qui veulent des excuses pour la colonisation et l’esclavage, mais en restant pour le moins flou quant à l’origine de cette mode de la repentance.

Ceux qui ont un peu approfondi la question savent bien que La repentance sur Vichy est le précédent qui a rendu possible les autres “demandes”. Critiquer “la repentance” conduit donc implicitement à critiquer la repentance sur Vichy, bien moins logique que celle sur l’esclavage et la colonisation, qui ont été le fait d’une France vraiment souveraine (on n’aurait jamais soulevé ces questions si Vichy n’avait servi de “modèle”, cela dit).

Benjamin Stora (version papier du journal Libération) notait d’ailleurs récemment que l’antirepentiste Max Gallo remettait implicitement en cause la repentance sur Vichy. C’est pourquoi, nous expliquait-il, Sarkozy a envoyé “seulement” son premier ministre à la cérémonie du Vel d’Hiv. Formidable ! Selon Benjamin Stora, cela suggèrait une tentative sarkozyste de réconcilier toutes les droites, y compris la droite vichyste. Voilà où nous en sommes : “suggérer” que la France n’est que modérémment coupable de Vichy, ce qui n’est même pas un retour à une position gaulliste, ce serait maintenant une réhabilitation subreptice du “pétainisme”, avec tout ce que ça comporte de “sulfureux”.

Voilà comment Sarko a gagné : un peu grâce à Chirac. Après que ce dernier ait reconnu la complicité de “la France” dans la Shoah, Sarko a pu apparaître comme un gros méchant politiquement incorrect en critiquant une vague “repentance”, poussant ainsi la gauche à s’insurger contre “la levée des tabous”. On a pu voir à cette occasion que l’alliance “gauchisto-souverainiste” était bien précaire puisque “gauchistes” et “souverainistes” s’opposent aux occidentalistes pour des raisons opposées : les premiers reprochent aux occidentalistes de limiter la repentance française à Israël et à la communauté juive. Ils veulent donc “plus de repentance”, une repentance plus générale. Les souverainistes et autres nationalistes (pas forcément d’extrême droite) voudraient au contraire “moins de repentance”.

Je vous rejoins donc bien volontiers pour refuser toute “nostalgie chiraquienne”, ce à quoi cèdent étrangement certains souverainistes. Au contraire, on ne peut qu’être admiratif de la façon dont Sarko, pour le compte de la mouvance occidentaliste, a exploité les contradictions de la précaire coalition gauchisto-souverainiste. Finalement, Sarko a fait honnêtement son boulot d’atlantiste, et même d’une manière assez correcte : en “relativisant” un peu la repentance. Ses adversaires lui ont offert la victoire sur un plateau : Chirac avec la repentance, bien sûr, mais aussi en lâchant Villepin lors du CPE ; la gauche refusant à cette occasion de se placer dans une perspective géopolitique, préférant rester bloquée sur le vieux clivage droite-gauche. Les anti-atlantistes n’ont donc à s’en prendre qu’à eux mêmes et à Chirac pour l’élection de Sarko.

En revanche, toutes ces considérations ne me permettent pas de me raccrocher comme vous à l’espoir d’une “transcendance nationale” qui “investirait” les chefs d’Etat français, héritiers des Rois, même si j’ai la plus grande sympathie pour votre idée, croyez-le bien.

Sans avoir votre expertise en matière stratégique et politique, je pense qu’il faudra être déjà bien content si Sarko s’en tient à une stricte neutralité en cas d’attaque etats-unienne contre l’Iran. Et d’ailleurs, ça ne serait pas hérétique, d’un point de vue “souverainiste”.

Cordialement.

anecdote

Article lié :

miquet

  28/08/2007

Si d’un côté on discrédite la valeur de la technologie militaire russe ( par vanité sans doute mais aussi parce que les Russes sont de vrais concurrents sur ce marché), de l’autre on distille l’image du bad boy-Potemkine incarné par Vladimir Poutine, qu’il faudra absolument soumettre (ou renverser pour le coup). Voici donc que, pour alimenter la “narrative” auprès de nos experts et autres lecteurs du Sunday Times, une nouvelle salve de cette source inépuisable qu’est Berezovsky vient d’être tirée…

En lisant l’article qui suit, gardons à l’esprit que Boris Berezovsky finance notament Ignite, la compagnie de logiciels de Neil Bush, le frère du président américain himself.

Berezovski veut faire de l’Occident sa nouvelle arme contre Poutine

(Moskovski komsomolets)

Boris Berezovski appelle de nouveau à renverser le “régime autoritaire de Poutine” et à rétablir la démocratie en Russie. Dans un article publié dans le Sunday Times de Londres, l’entrepreneur exige que l’Occident fasse pression sur le Kremlin en vue de rétablir en Russie un mode de gouvernement conforme “à l’esprit et à la lettre de la Constitution” russe.

Selon le plan de Berezovski, “l’Occident doit reconnaître le gouvernement de Poutine comme inconstitutionnel”. Ensuite, estime l’oligarque en exil, il faut “faire pression sur les institutions du pouvoir”. Selon lui, cette pression pourrait prendre différentes formes, “y compris l’insurrection à la dernière étape”.

A lire ce nouvel “Evangile selon Berezovski”, on y trouve une accumulation d’inepties politiques présentées d’une manière raffinée. M. Berezovski croit-il vraiment, par exemple, que Juifs et Arabes ne parviennent pas à se réconcilier uniquement à cause des intrigues du Kremlin? Peut-on lire sans sourire sa thèse selon laquelle le “régime de Poutine” est également responsable du déroulement catastrophique de la guerre en Irak?

Mais il ne faut pas présenter Boris Berezovski comme un idiot. Son nouvel article recèle, comme d’ordinaire, une stratégie astucieuse. En l’occurrence, le fait que les habitants de la Russie rient en lisant son article n’a pas d’importance. L’article publié par le Sunday Times n’est pas destiné aux Russes.

Depuis le début de son exil prolongé à Londres, Boris Berezovski a toujours été persuadé qu’il devait jouer le rôle de “fossoyeur du régime de Poutine”. Le temps a passé, ses intrigues se sont succédées, mais le “régime maudit” est resté en place. A présent, Berezovski reconnaît probablement, dans son for intérieur, que son ancienne stratégie a été un échec.

Mais capituler n’est pas du genre de Boris Berezovski. Une nouvelle stratégie vient d’apparaître. Son essence se résume en une phrase: si je n’ai pas réussi à renverser Poutine, l’Occident doit s’en charger. Cependant, l’occidental moyen, tout comme les hommes politiques occidentaux dans leur grande majorité, n’ont qu’une vague notion de la Russie réelle.

Cet article est tiré de la presse et n’a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.