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Campagne de Russie

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miquet

  31/07/2007

La thèse états-unienne très répandue du « retour » de la Russie à la Guerre froide est destinée aux naïfs

par Viatcheslav Dachitchev

27 juillet 2007

Nouvelle Guerre froide : la stratégie antirusse

Ces derniers temps, les médias des Etats-Unis et des pays européens membres de l’OTAN mènent une campagne de propagande comme on n’en avait plus vécu depuis le début de la confrontation ouverte entre l’Est et l’Ouest. La ministre américaine des Affaires étrangères Rice a déclaré, à la veille de sa visite à Moscou à la mi-mai, que la politique du Kremlin pourrait provoquer une nouvelle guerre froide bien que les Etats-Unis n’y aient aucun intérêt. Avant le sommet UE-Russie de Nijni-Novgorod, de nombreux politiciens de l’OTAN et de l’UE ont exprimé l’idée que pourrait naître une nouvelle image de « menace venant de l’Est » si la Russie poursuivait sa politique actuelle. Dans un discours devant le Congrès, le chef du Renseignement américain Michael McConnel a critiqué sévèrement la politique intérieure et extérieure du gouvernement russe, la taxant d’« antidémocratisme » et l’accusant de vouloir exercer un chantage sur l’Ouest en suspendant les livraisons de gaz et de pétrole. En Occident, on dresse un portrait négatif de la Russie. Aussi allons-nous examiner la nature de ces accusations et des oppositions entre la Russie d’une part et les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN d’autre part. Qui menace qui ? Qui fait chanter qui ?
Qui menace qui ?

Le facteur principal qui exerce un effet déterminant sur la situation géopolitique, géo­stratégique et géoéconomique de la Russie est sans aucun doute la politique des Etats-Unis. Il semblait qu’après la transformation du système soviétique et l’abandon par Gorbatchev de la politique hégémonique messianique du communisme, en particulier après l’effondrement de l’Union soviétique, que les oppositions systémiques et géopolitiques entre les USA et la Russie avaient disparu et que de toutes nouvelles conditions propices à l’établissement de relations pacifiques et constructives avaient été créées. En réalité, ce fut tout le contraire. La Russie s’est vue confrontée au défi et à la nécessité de réagir aux visées d’expansion des Etats-Unis, d’affirmer sa souveraineté, son intégrité et finalement son existence.
Délire de toute-puissance géopolitique des élites américaines

Ce fait constitue la cause principale de la crise des relations entre les USA et la Russie qui a mûri sans qu’on s’en aperçoive au cours des 16 dernières années et qui éclate finalement au grand jour. Le gouvernement américain attribue la dégradation des relations entre les deux pays à la Russie. Mais lequel des deux pays met en danger la sécurité et la souveraineté de l’autre ? Les faits sont là et personne ne saurait les contester.
« Projets » américains pour la Russie

Dans les documents programmatiques officiels de l’élite dirigeante de Washington, on se fixe ouvertement l’objectif d’instaurer la domination globale des Etats-Unis, d’imposer au monde les « valeurs » américaines et de subordonner les autres pays aux intérêts américains. Cela ressort par exemple du Projet pour un nouveau siècle américain. Les pays qui ne voudront pas se soumettre y seront contraints par la force ou par d’autres moyens. Bush a énoncé sans détours ce principe de la politique américaine : « Qui n’est pas avec nous est contre nous. » Supposer que la Russie accepte de renoncer à sa souveraineté et, comme beaucoup de pays d’Europe, à devenir un vassal et un satellite des Etats-Unis serait une dangereuse erreur. Mais c’est exactement ce que recherchent les Américains. Et si la Russie résiste, on la déclarera à nouveau « Empire du mal » pour faire croire à l’opinion qu’elle représente un danger. Derrière la façade de cette campagne de propagande antirusse se cachent de vastes projets. Les ressources du sol russe attirent l’« élite mondiale » des Etats-Unis comme un aimant irrésistible. L’ex-ministre des Affaires étrangères Albright a dit ouvertement ce que pensent les représentants de cette élite : « C’est injuste que la Sibérie n’appartienne qu’à la Russie. » C’est pourquoi, estime Zbigniew Brezinski, la Russie doit être morcelée en trois parties : une république de Russie, jusqu’à l’Oural, une république de Sibérie occidentale et une République extrême-orientale. L’objectif de la globalisation à l’américaine consiste justement à s’emparer des ressources mondiales et cela met en péril les intérêts de la Russie et d’autres pays.
Politique du nouvel endiguement : stratégie du pillage « discret »

Après l’effondrement de l’Union soviétique, les Etats-Unis n’ont pas mis un terme à la guerre froide. Seules les méthodes ont changé. La politique russe du gouvernement Clinton était, on le sait, fondée sur la « nouvelle politique d’endiguement » (New Containement Policy). Elle avait notamment pour but la destruction de l’Etat russe, son pillage et sa « conquête discrète » avec l’aide de forces intérieures proaméricaines, la plupart du temps achetées. A la fin du règne d’Eltsine, qui était conseillé par des membres des services secrets américains, les Etats-Unis étaient très près de cet objectif. Angela Stent, directrice du Center for Eurasian, Russian and East European Studies, a avoué que le programme politique des années Eltsine avait été établi par l’Occident [comprenez : par les Etats-Unis] [1]. C’est pourquoi la thèse très répandue du retour de la Russie à la guerre froide est absurde. Elle est destinée aux naïfs. Mais si Washington a l’intention d’entraîner la Russie dans cette guerre pour la saigner par la course aux armements comme à l’époque soviétique, il échouera. S’appuyant sur la doctrine de la « suffisance raisonnable » des forces stratégiques, la Russie est en mesure d’assurer sa sécurité et de protéger son intégrité. La nouvelle politique américaine d’« endiguement » de la Russie a provoqué le mécontentement de milieux politiques européens réalistes et responsables. Ainsi, les responsables de l’état-major de planification du ministère allemand des Affaires étrangères écrivaient ce qui suit au stade initial de cette politique : « Les stratégies de ‹neo-containement› et de ‹benign neglect› ou seulement de coopération sélective avec la Russie ne sont pas justifiées. La Russie n’est pas une menace mais un partenaire important qui continue à avoir une grande influence sur la sécurité en Europe et en Asie. »

Réarmement américain sans exemple

Après l’effondrement de l’Union soviétique, les Etats-Unis se sont lancés dans une politique sans exemple de réarmement et de militarisation. Le budget de la défense est deux fois plus élevé qu’au plus fort de la guerre froide. Selon l’Institut international de recherches sur la paix de Stockholm (SIPRI), les dépenses militaires des Etats-Unis se sont montées en 2006 à 528 milliards de dollars, c’est-à-dire à la moitié du total des dépenses militaires mondiales alors que la Russie ne dépensait que 34,7 milliards de dollars à cette fin, c’est-à-dire 4% des dépenses mondiales. Les troupes américaines sont stationnées dans 130 pays. En Allemagne, il y a actuellement 40 000 soldats américains et 22 000 soldats britanniques avec tout leur équipement et des armes nucléaires. En Bulgarie et en Roumanie, les Américains établissent des bases militaires sur les côtes de la mer Noire. On se demande pourquoi. Pour la lutte contre le « terrorisme international » ? On n’a pas besoin pour cela de forces armées aussi considérables. Les Etats-Unis sont donc les initiateurs de la course mondiale aux armements. D’autres pays sont contraints de réarmer – également avec des armes nucléaires – afin de se protéger du diktat américain. Et c’est également la politique américaine qui provoque des phénomènes actuels comme le « terrorisme international ». Ce n’est là rien d’autre que la réaction contre la politique hégémonique des USA et ces derniers ont besoin d’agiter le spectre du terrorisme pour se justifier.
Elargissement à l’Est de l’OTAN, un jeu des Etats-Unis avec le feu ?

L’infrastructure et le champ d’action de l’OTAN, principal instrument de domination en Europe, ont été étendus vers l’Est jusqu’à la frontière occidentale de la Russie. La question se pose donc à nouveau : Contre qui cela est-il dirigé ? Et même, quelle est la raison d’être de l’OTAN ? Car ni actuellement ni dans un avenir lointain, l’Europe n’est menacée par personne. Le but est de maintenir et de renforcer la domination américaine en Europe et d’exercer une pression militaire et un chantage politique sur la Russie. Ou de l’attaquer au besoin par surprise à l’heure H ? C’est pourquoi les Etats-Unis refusent obstinément de transformer l’OTAN en un système de sécurité de l’ensemble de l’Europe. Un autre objectif de l’expansion à l’Est de l’OTAN est manifeste : le gouvernement américain tient à engager les troupes de l’Alliance dans ses entreprises militaires (Irak, Afghanistan, éventuellement Iran et ailleurs). Les Etats-Unis ne peuvent pas mener seuls leurs aventures militaires. Ils ont un besoin urgent de chair à canon et de mercenaires étrangers. C’est pour cela qu’a été élaborée la doctrine de la « globalisation de l’OTAN », qui consiste dans le passage d’une stratégie de défense à une stratégie d’intervention. Cette doctrine peut également être appliquée contre la Russie. Il est tout à fait symptomatique que Saakachvili et Iouchtchenko, avant l’entrée de la Géorgie et de l’Ukraine dans l’OTAN, aient envoyé chacun 1000 soldats de leur pays en Irak. Ils sont ainsi devenus les complices de l’agression des USA contre le peuple irakien. La Lituanie a envoyé ses officiers et des soldats en Afghanistan. Défendraient-ils également leurs intérêts nationaux en Hindu Kuch ?
Sérieux dangers pour la Russie et la paix en Europe

Le gouvernement américain a commencé – sans consulter ses alliés et sans leur accord – à installer son bouclier antimissile en République tchèque et en Pologne. On peut s’attendre à ce que cette infrastructure militaire soit étendue à d’autres pays de l’OTAN et de l’UE et devienne une sérieuse menace pour la sécurité de la Russie et pour la paix et la stabilité en Europe. On apprend que des projets de stationnement de missiles américains sur le territoire de l’Ukraine et de la Géorgie sont en préparation. S’ils sont mis en œuvre, on risque une nouvelle « crise de Cuba », mais cette fois en Europe.
Lors de la crise de Cuba, une étincelle de raison nous a sauvés

L’exemple de la crise des fusées des années 1959 à 1962 entre les Etats-Unis et la Russie montre à quel point le stationnement de missiles américains en Europe menace la paix. Lorsqu’en 1959 les Américains ont installé leurs fusées en Turquie à proximité de la frontière soviétique, le président Eisenhower a déclaré : « C’est comme si les Soviétiques avaient stationné leurs fusées au Mexique ou à Cuba. » Lorsque l’Union soviétique a riposté en essayant d’installer ses fusées à Cuba, un conflit soviéto-américain a éclaté qui a failli dégénérer en guerre nucléaire. John F. Kennedy a ordonné le blocus maritime de Cuba et menacé l’Union soviétique d’une frappe nucléaire. Dieu merci, la raison l’a emporté à Moscou et à Washington et on a réussi à éviter la guerre. Après cette confrontation dramatique, Kennedy déclara : « L’humanité doit mettre un terme à la guerre, sinon la guerre mettra un terme à l’humanité. » Malheureusement Bush et ceux qui le soutiennent n’ont pas fait leur cette amère vérité.
Scénarios de frappe contre la Russie …

Dans les années 1970–80, j’ai fait tout mon possible, en tant que conseiller universitaire des plus hautes instances dirigeantes d’Union soviétique, pour les persuader de trouver des moyens de mettre fin à la guerre froide et à la course aux armements. Ce fut un des objectifs les plus importants de la politique étrangère de Gorbatchev. Cette politique fut heureusement couronnée de succès : en novembre 1990, tous les pays européens, les Etats-Unis et le Canada signèrent la Charte de Paris qui marquait la fin de la guerre froide. Les Européens étaient soulagés.

Il est d’autant plus amer et tragique de lire dans les journaux russes, 17 ans après, des articles sur des scénarios de guerre de l’OTAN contre la Russie. Ainsi, les généraux Alexandr Vladimirov et Mikhaïl Chodorenok, membres du « Collège des experts militaires », ont exprimé l’idée que la première mission stratégique de l’OTAN dans une guerre contre la Russie consisterait à la paralyser en une semaine par des frappes nucléaires pour l’occuper ensuite. La première heure de la guerre serait décisive. Il faudrait créer au préalable les conditions favorables à une guerre-éclair victorieuse : cela consisterait à neutraliser la capacité nucléaire russe d’endiguement et de seconde frappe, à intégrer l’Ukraine et la Géorgie dans l’OTAN, à remplacer les élites gouvernementales en Biélorussie et au Kazakhstan, à provoquer des conflits et des troubles dans le Caucase, dans le bassin de la Volga (avant tout en Tatarstan) et dans la région caspienne, à stationner des troupes d’intervention dans les pays baltes, en Ukraine, en Géorgie et si possible également au Kazakhstan, à assurer la suprématie absolue de l’OTAN dans les airs, sur les mers, dans l’espace et dans la sphère informatique, et à activer la « cinquième colonne » en Russie. Ce scénario pourrait devenir réalité si la Russie restait un « pays pétrolier » aux technologies sous-développées, si le fossé profond entre le peuple et l’élite dirigeante persistait, si celle-ci était constamment la proie de conflits, si l’industrie et les forces armées restaient au niveau d’avant-hier [3]. Cela relève évidemment du virtuel.
…, les véritables « dividendes de la paix »

L’armée doit être prête à toutes les éventualités et percevoir la situation de manière adéquate. Cette perception de la réalité est une conséquence directe de la politique américaine à l’égard de la Russie. Cette manière de penser reflète le fait que, depuis le tournant historique de 1990 en Europe, on nous induit en erreur avec les discours sur les « dividendes de la paix ». Les Etats-Unis ont poussé les Russes hors de l’Europe de l’Est et ont créé dans cette région une ceinture de pays dirigés par des gouvernements proaméricains qui mènent une politique extrêmement antirusse. Les nouveaux dirigeants de ces pays sont appelés à répandre dans l’opinion européenne une image négative de la Russie. Les Etats-Unis ont besoin d’un épouvantail, le « danger venant de l’Est », pour justifier la nécessité du maintien et du renforcement de l’OTAN, sans parler de la création de tensions en Europe.
Les hommes de main oranges

Ces dernières années, les Etats-Unis ont commencé à refouler la Russie hors de l’espace postsoviétique. Il est dans leur intérêt de susciter dans les pays de cette région des troubles et des conflits, de détruire leur stabilité sociale et politique afin de créer des conditions favorables à des « révolutions oranges », de renverser leurs gouvernements par le « pouvoir de la rue », et de placer aux commandes leurs hommes de main comme cela a été le cas en Ukraine et en Géorgie. Les services secrets américains sont particulièrement actifs en Ukraine. Un professeur de l’université de New York, Stephen F. Cohen, a écrit très justement que « le nouveau front de la guerre froide passe par l’Ukraine » [4]. En 1999, lors du sommet de l’OTAN de Washington, fut créé le groupement antirusse GUAM, composé de la Géorgie, de l’Ukraine, de l’Azerbaïdjan et de la Moldavie. A l’époque, les Etats-Unis avaient l’intention de créer un contrepoids à la CEI qui était née après l’effondrement de l’Union soviétique. La Pologne, la Lituanie et la Roumanie ont participé au sommet du GUAM en juin de cette année, naturellement à la demande pressante des Etats-Unis. A l’initiative de ces pays, la question de l’intégration des pays du GUAM dans l’OTAN a été inscrite à l’ordre du jour de la séance et discutée. Des représentants de nombreux pays de l’OTAN et de l’UE et même du Japon étaient présents.
Les hommes en ont assez des « valeurs » américaines

Maintenant, les Etats-Unis concentrent leurs activités directement sur la Russie. Ils espèrent réussir à lui donner la couleur orange. C’est ce qui explique pourquoi ils ont, ces derniers temps, lancé une intense campagne antirusse. L’incapacité de l’élite dirigeante américaine à ranimer la « cinquième colonne » née sous Eltsine a suscité un vif mécontentement. Après 2000, les lobbyistes américains ont perdu beaucoup de leur influence. La société russe s’est rendu compte des dangers que la politique et les « valeurs » américaines entraînaient pour la sécurité intérieure de la Russie. L’« élite mondiale » américaine ne peut plus compter sur une attitude pro­américaine de la base de la société russe. Les « oranges » de Russie, comme les défenseurs de la politique américaine Kasianov et Kasparov (ce dernier possède la double nationalité russe et américaine), jouent un rôle marginal sur la scène politique russe. Avant les élections législatives (Douma) et présidentielles, les Américains font n’importe quoi pour augmenter le poids de ces milieux et maintenir au pouvoir la nomenklatura eltsinienne.
Les guerres sont le fruit de ces « valeurs »

La politique globale des Etats-Unis est placée sous le signe de la « protection et de la promotion de la liberté et de la démocratie » dans le monde entier. Les nouveaux croisés proclament qu’ils sont résolus à convertir les peuples à leur croyance pour les amener à adopter les « valeurs » américaines. C’est hypocrite car l’élite dirigeante américaine se rend très bien compte que la démocratie, en Amérique, a beaucoup de défauts. Elle savait d’autant plus, lors de la planification des guerres contre l’Afghanistan et l’Irak, que les « valeurs » américaines n’avaient pas de succès là-bas. En réalité, l’« élite mondiale » s’intéressait avant tout au pétrole et au gaz de cette région. Les tragédies de la guerre en Afghanistan et en Irak ont révélé la faillite du nouveau messianisme américain. Le monde ne peut pas se développer dans l’esprit de l’« interventionnisme humanitaire ( !) » américain mais selon le principe de l’« unité dans la diversité » et la règle raisonnable du « vivre et laisser vivre ». Derrière leur offensive contre la Russie également, il y a avant tout le « souci » hypocrite de sa liberté et de sa démocratie, à défaut d’autres justifications.

Derrière la façade de la « démocratisation » de la Russie se cache la volonté de la transformer en un instrument docile pour lui imposer les intérêts américains. Seul un Etat fort peut s’opposer à l’expansion américaine. Ce n’est pas un hasard si Poutine a dû, sous la pression de la base, rétablir l’autorité de l’Etat russe détruite sous Eltsine. Naturellement, cela a énormément mécontenté Washington. Pour perturber et entraver le plus possible le processus du renforcement du pouvoir de l’Etat en Russie, il a exercé de fortes pressions politiques et propagandistes en le présentant comme un dirigeant autoritaire.
Détourner l’attention de la véritable catastrophe ?

Les Etats-Unis ont entraîné les pays de l’Union européenne dans leur croisade contre la Russie. La Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Europe ne manquent pas une occasion d’accuser la Russie de violer les droits de l’homme et les libertés mais ils exagèrent et falsifient la réalité. Et ils gardent un silence total sur des choses et des dangers beaucoup plus graves, notamment sur le fait que les Etats-Unis mettent en danger la paix dans le monde et qu’ils réarment. Comment expliquer que les problèmes de désarmement, de régulation des armements et de maintien de la paix aient disparu des ordres du jour des gouvernements des pays de l’UE et que la question des dangers de la militarisation du monde n’a pas été soulevée au cours des 17 dernières années ?

Lors du Sommet du G-8 de Heiligendamm, on a placé au premier plan la lutte contre le changement climatique. N’est-ce pas parce que le Pentagone avait, dans un rapport publié peu avant la rencontre, affirmé que c’est le réchauffement climatique qui représentait « le plus grand danger pour la sécurité mondiale » ? Alors qu’en 2006, des dizaines de guerres étaient menées dans le monde, que l’on était près d’utiliser l’arme nucléaire (en Iran), que la doctrine militaire américaine prévoit et justifie le recours à ces armes et à des guerres préventives. Nous nous trouvons aujourd’hui dans une crise politique d’avant-guerre et nous devons cette dangereuse situation à la politique américaine. Si elle aboutit à une apocalypse, nous n’aurons plus besoin ni de démocratie, ni de libertés ni de protection de l’environnement. C’est à ce propos que les politiciens doivent tirer la sonnette d’alarme. On pourrait allonger la liste des provocations et des défis lancés à la Russie par les Américains et les risques qu’ils font courir à la paix mais ceux que nous venons de mentionner suffisent à faire comprendre lequel des deux pays sape les relations russo-américaines et essaie de mobiliser contre la Russie les pays d’Europe, du Caucase et d’Asie centrale. Même en occident, de nombreux analystes raisonnables parlent dans leurs articles et leurs livres du caractère dangereux et destructeur de la politique antirusse des USA. Mentionnons notamment l’ouvrage fondamental du journaliste Peter Scholl-Latour, spécialiste réputé des relations internationales, intitulé « Russland im Zangengriff ». L’hebdomadaire Zeit-Fragen a très bien défini les objectifs géopolitiques des Etats-Unis : « Quand on voit aujourd’hui comment les USA encerclent la Russie et la Chine, comment ils resserrent de plus en plus l’anneau de leurs bases militaires autour de ces deux pays, comment ils transforment l’OTAN en instrument de politique étrangère, comment ils essaient de diviser l’Europe, comment ils méprisent le monopole légal de la force détenu par les Nations Unies, comment ils justifient les guerres préventives et n’écartent même plus l’éventualité d’une première frappe nucléaire, on ne peut que parler de politique impérialiste … » [5]
La Russie ne veut pas de confrontation avec les Etats-Unis …

Qu’en est-il de la politique russe ? Peut-on lui reprocher une attitude hostile, voire une politique de confrontation à l’égard des USA ? Absolument pas. Elle n’a rien fait qui ait l’apparence d’une action antiaméricaine. Récemment, l’ancien Premier ministre russe Evgueni Primakov a confirmé, dans une interview accordée au journal Rossia, que la Russie ne menait « pas une politique antiaméricaine » [6]. Il a dit la vérité, mais cette politique est préjudiciable aux intérêts et à la sécurité de la Russie. Elle encourage Washington à d’autres actions antirusses. N’est-il pas étonnant qu’on puisse lire aujourd’hui dans les journaux russes que « le partenariat stratégique entre les USA et la Russie est encore possible » ou qu’« il faut collaborer avec les USA à la création du système antimissile » (Nezavisimaya Gazeta, journal qui appartenait à Berezovski, et autres journaux) ?

Ces voix sont celles des lobbyistes américains. Comment un partenariat stratégique entre la Russie et les Etats-Unis serait-il possible si ces derniers poursuivent et renforcent de manière déterminée et systématique leur politique hostile à l’égard de la Russie. Cette politique se heurte naturellement à l’opposition de l’opinion publique russe qui se sent menacée et manifeste de l’antiaméricanisme. Parallèlement, une partie de l’élite politique russe s’étonne que les dirigeants russes n’aient pas de concept clair en matière de politique étrangère pour empêcher l’expansion américaine. A ce sujet, la Literaturnaia Gazeta a écrit ceci : « Nous remettons nous-même l’initiative stratégique entre les mains de notre adversaire géopolitique pratiquement sur notre propre terrain. A cause de notre « passivité militaire », nous perdons même la bataille en faveur de nos peuples frères et nous nous retirons des régions voisines. Nous nous condamnons ainsi à la défaite, ce que l’on peut qualifier de crime. Il est incroyable (et scandaleux) que les dirigeants russes restent totalement passifs et n’aient pas de politique mûrement réfléchie destinée à défendre nos intérêts. Nous ne nous battons pas contre notre adversaire ni pour nos amis. » [7]

Il est à cet égard significatif qu’un journal national russe ait, en inversant un proverbe russe, qualifié le discours tenu à Munich par Poutine de « cuillerée de miel dans un tonneau de goudron ». [Une cuillerée de goudron ruine un tonneau de miel.] [8]
… mais elle ne sera pas un Etat vassal des Etats-Unis

Le célèbre homme politique américain George Kennan a, peu après la Seconde Guerre mondiale, lorsque Staline a lancé son offensive contre les positions de l’occident, formulé la « doctrine du confinement » de l’expansion soviétique. C’était objectivement nécessaire et raisonnable. Mais après l’effondrement de l’Union soviétique, il a condamné la politique d’endiguement dirigée contre la Russie. Il a lancé une mise en garde justifiée : cette politique mènera à une nouvelle confrontation et mettra en danger la stabilité et la paix dans le monde. Son avertissement n’a pas été entendu. Après la doctrine clintonienne de « nouvel endiguement », sa stratégie d’« approche indirecte » et de « conquête discrète » à l’ère Eltsine, l’administration Bush est passée à des actions franchement hostiles. Selon toute vraisemblance, elle n’a pas l’intention de changer de politique. A preuve les déclarations des membres du gouvernement à propos du problème le plus sensible des relations russo-américaines. Les Etats-Unis sont fermement décidés à installer leur système de défense antimissile en Europe. Dans ces circonstances, la Russie n’a pas d’autre choix que d’élaborer sa propre « doctrine d’endiguement » de l’expansion de l’« élite mondiale » américaine, c’est-à-dire un système de mesures politiques, militaires, économiques notamment pour protéger sa sécurité et sa souveraineté. Elle ne sera sans aucun doute pas seule dans son opposition à la domination américaine sur la scène géopolitique mondiale. Mais une nouvelle confrontation avec les USA n’est absolument pas dans son intérêt. Au contraire, elle a besoin d’une coopération générale avec les Etats-Unis, mais cette coopération n’est possible que si Washington renonce à sa politique de confrontation et de domination globale par la force des armes pendant qu’il est encore temps.
La coexistence pacifique est possible si l’Europe y tient

On peut voir dans le destin de la Russie une certaine similitude avec celui de l’Allemagne en ce qui concerne les effets de la puissance extérieure américaine. Après la Seconde Guerre mondiale, on a assisté à la naissance de deux Allemagnes : une américaine et une soviétique. En 1990, ce fut enfin la bienvenue réunification, mais elle n’apporta pas de véritable souveraineté à l’Allemagne. Après l’effondrement de l’Union soviétique, il se créa de nouveau deux Allemagnes : une américaine et une allemande. L’avenir appartient sans aucun doute à la seconde. Elle ne cesse de gagner en force et Washington fait tout son possible pour maintenir sa domination sur l’Allemagne. La Russie a vécu la même chose. Sous Eltsine sont apparues deux Russies : une américaine et une russe. Poutine a considérablement réduit le pouvoir de la « Russie américaine ». Dans le contexte des élections législatives et présidentielles de 2008, la lutte politique entre les deux s’est durcie. L’issue de cette lutte déterminera l’évolution à long terme de la Russie. Les Etats-Unis n’ont aucune chance de voir émerger des élections russes un gouvernement proaméricain. S’ils parvenaient à ce résultat, l’Europe tout entière sombrerait pour des décennies dans l’abîme de la sujétion aux USA. Aussi est-il extrêmement important que la « Russie russe » et l’« Allemagne allemande » collaborent étroitement au nom de la création d’un nouvel ordre européen pacifique sans lignes de partage, sans hostilités, sans réarmement, sans missiles, sans la domination et les diktats transatlantiques, dans l’intérêt de la prospérité et de la liberté de tous les Européens. L’idéal serait que la France se joigne à cette collaboration.
Viatcheslav Dachitchev

Iranian Foreign Minister dismissed as "fruitless" multi-billion dollar US arms packages

Article lié :

Stéphane

  31/07/2007

Iranian Foreign Minister Manouchehr Mottaki on Tuesday dismissed as “fruitless” multi-billion dollar US arms packages for Arab allies aimed at countering Iran’s regional influence.
“The American effort to sell billions of dollars of weapons and spreading fabricated scenarios in the region is a fruitless and opportunistic action,” Mottaki said in a statement released by the foreign ministry.
“Its aim is to prevent US weapons manufactures from going bankrupt,” Mottaki added.
His comments came as US Secretary of State Condoleezza Rice and Defense Secretary Robert Gates kicked off a regional tour in Egypt seeking to unite Arab allies against Iran’s influence. The new military pacts are worth 20 billion dollars for Saudi Arabia, 13 billion dollars for Egypt and 30 billion for Israel.
“The statesmen in the White House, some of who are shareholders of big weapons companies, are trying to abuse their positions at the end of their term to create psychological and baseless atmosphere so they can reap huge profits,” said Mottaki

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=22012

mitigé...

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Bernard

  31/07/2007

Je lis occassionnellement vos commentaires et je les trouve fort souvent très pertinents. Cependant (et je le déplore), j’y remarque une anglophobie qui cache mal son nom. Ne serait-il pas temps de réaliser que la guerre de Cent Ans est bel et bien finie, cher Monsieur Grasset ?
Bien à vous.

La puissance de qui∫

Article lié : Vendre, vendre, vendre (des armes)

Philippe Le Baleur

  31/07/2007

Il y a peut-être un défaut dans votre impeccable démonstration- et du reste dans beaucoup de vos démonstrations-
Soit dans le but plus ou moins avoué de rester crédible, soit par refus de l’évidence, vous tendez à prendre les dirigeants états-uniens pour des idiots. J’ai bien observé: vous pensez vraiment qu’ils agissent de façon naïve, désordonnée et stupide. Et en même temps, vous citez le complexe militaro-industriel comme une bureaucratie aveugle et également stupide.
Pourtant, l’évidence est maintenant patente qu’en réalité le gouvernement des Etats-Unis n’agit plus pour les intérêts des Etats-unis, mais pour les intérêts de ce que vous appelez, par un doux euphémisme, le “système”.
Le système, donc, se moque comme d’une guigne des intérêts américains. Il agit dans ses propres intérêts, qui en gros consistent à créer toujours plus de dissensions, de conflits et de guerre, dans le but de gagner de l’influence sur le monde dans son ensemble, et non dans un seul pays. On a là affaire à un véritable monstre plein d’habileté et d’expérience, mais totalement dépourvu de clairvoyance. Son but est à présent devenu étroit, obsessif, et oui, stupide. Il s’agit de gagner plus d’influence sur la planète, avant l’Apocalypse au sens étymologique.

J’ai du mal à vous suivre.

Article lié : Vendre, vendre, vendre (des armes)

Stéphane

  30/07/2007

Ne feriez vous pas une lecture un peu trop française des attributions du gouvernement américain ?

Vous dites : « Les livraisons d’armes US ont toujours existé dans la politique US. Elles constituaient un complément d’autres initiatives. Cette fois, elles semblent former l’essentiel de la politique de sécurité nationale. »

Vous y voyez la décrépitude de la politique, ne faut-il pas plutôt y voir l’état actuel de l’économie ? Jadis, on livrait des armes pour sécuriser les profits d’une « corporation » quelconque, aujourd’hui la corporation dont les profits sont en jeu est celle qui fabrique les armes. Le gouvernement US reste le syndicat des entreprises qui peuvent se payer le congrès.
Aujourd’hui c’est les armes. Le gouvernement vend des armes, c’est un bon gouvernement.

La sécurité nationale, c’est d’abord la santé de l’industrie de pointe, tirée par l’industrie d’armement (voir le cas Boeing, comparer les recettes de ses branches civiles et militaires, pour voir qui profite de l’autre). Le gouvernement vend des armes, c’est un bon gouvernement.

Regardez nos braves dirigeants occidentaux, prêts à vendre père et mère pour un JSF encore en carton-pâte ! Quel besoin d’une politique plus subtile ? Oui, décidément, c’est un bon gouvernement.

De peur en panique

Article lié : De peur en panique

aa

  29/07/2007

Les ***** qui tiennent les EU par les poils du cul ont voulu et réussi la destruction (provisoire)d’un Irak nationaliste et multiconfessionnel. Ils espéraient l’installation d’un merdier durable que leur nigaud de Goliath, après l’avoir fabriqué, était chargé d’entretenir (la brute pleure, ce qui est la preuve de l’exceptionnelle longueur du nerf optique…) Mais ils peinent, comme d’habitude, à gérer les suites. C’est normal : leur métier de parasite (qui pour leur confort font se noyer les grillons, se faire brouter les fourmis, manger les moutons, s’étriper les humains) n’a au mieux que quelque centaines d’années, ce qui est peu au regard de l’expérience du Toxoplasma gondii, bien plus malin de surcroît.

Cécilia Greta et Jacky

Article lié : Quelques mots sur “Super-Cécilia”

Nike-John

  28/07/2007

Super-Cécilia n’est peut-être pas votre « tasse de thé » mais visiblement vous êtes tombé sous le charme de “Greta S”, ce que, du reste, vous reconnaissez. Ce n’est pas en dénonçant le “grand cirque médiatique” à son encontre que pour autant vous vous en excluez dans la mesure où, négligeant le “fond” quant aux motifs et enjeux politiques des apparitions et disparitions théâtralisées (puisque filmées sur commande) de la “Divine”, vous vous en tenez à leurs formes, c’est-à-dire précisément aux effets de leur mise en scène. Ainsi, et comme toujours s’agissant des femmes fatales starisées, deux camps s’affrontent : les détracteurs obscurantistes et les idolâtres envoûtés.  De là à penser que vous faites partie de ces “irresponsables” que vous fustigez, il y a un pas que je ne franchirai pas. Le débat reste donc ouvert en ce qui concerne le statut et missions institutionnels de la 1st Lady (on ne sait plus s’il faut dire 1ère Dame de France en ces temps d’américanophilie sarkozienne qui, paraît-il, rêve de Jacky K.)

get your war on

Article lié : Effectivement, “Hollywood goes to war

bituur esztreym

  27/07/2007

rien à voir avec Hollywood, ça n’est pas la même “catégorie”, pour utiliser un terme sportif, mais il y a dans le domaine artistique, culturel, nombre de choses à relever aussi, engagées depuis plus longtemps. vous avez relevé dernièrement une des émissions de jon stewart.

il y a aussi un cartoonist extraordinaire de drôlerie grinçante, ironie, conscience à la fois acérée et usant de l’absurde : David Rees. sa série “Get your war on” (publiée aussi en volume, traduction française : “Putain, c’est la guerre !”) commencée en octobre 2001, est un monument du genre : http://www.mnftiu.cc/mnftiu.cc/war66.html

Collecte de Fond ... III

Article lié :

Alexandre

  27/07/2007

Juste une remarque supplémentaire à l’aimable équipe de Dedefansa : vous lancez la campagne de donation en plein mois de juillet ... donc en pleines vacances ... il dois surement y avoir un certain nombre de lecteurs en vadrouille de ci de là et sans doute faut-il s’armer d’un peu de patience ! :)

De plus, pour une campagne de donation de ce type j’aurais tendance à donner un délai, à bien définir sur quelle période ces dons s’appliquent (pour 6 mois, pour un an). La visibilité du don s’en trouve améliorée et permet de cadrer les choses pour le donateur.
De plus, cela permet aussi aux donateurs de faire plusieurs petits dons dans l’année, plutôt qu’un gros d’un seul coup (ce serais un peu mon cas).

De plus, cette notion de délai évite “l’impatience”
de vos messages qui est je trouve un peu déplacée. Il me paraît utopique d’imaginer qu’une telle campagne puisse porter entièrement ses fruits en moins d’un mois.

Bien à vous,

A.G.

Un rapport britannique critique les services secrets américains

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ursulon

  27/07/2007

Un rapport britannique critique les services secrets américains
LEMONDE.FR avec Reuters, 26.07.07

Lien : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3210,36-939228@51-919940,0.html
Le Parlement britannique a publié, mercredi 25 juillet, un rapport mettant en cause l’attitude des services secrets américains envers leurs homologues britanniques depuis le 11-Septembre. Le rapport évoque l’arrestation, en novembre 2002, de deux activistes en Gambie par les services américains et leur transfert à Guantanamo. Le MI5, service de renseignement intérieur britannique, leur avait signalé la présence de ces activistes en leur demandant expressément de ne pas les arrêter. Les protestations de Londres auprès de l’ambassade américaine en Gambie, du département d’Etat et du Conseil national de sécurité, n’auraient pas été prises en compte.

Le comité de renseignement et de sécurité, à l’origine de ce rapport, explique que “cette affaire montre un manque de considération de la part des Etats-Unis pour les préoccupations britanniques”. Il précise que cette attitude pourrait avoir"de sérieuses implications pour les relations de travail entre les services de renseignement et les agences de sécurité américaines et britanniques puisque le Royaume-Uni a désormais des dilemmes éthiques à travailler avec son plus proche allié” .

Le rapport critique, par ailleurs, les services britanniques, accusés d’avoir mis du temps à prendre conscience des implications des agissements américains et à apprécier le risque de tortures engendré par l’existence de prisons secrètes.

Ce rapport constitue une rare et sévère critique des Etats-Unis de la part de leur plus proche allié dans la “guerre contre le terrorisme”. Toutefois, le comité de renseignement et de sécurité affirme que le partage de renseignements entre Washington et Londres doit se poursuivre, les agences britanniques étant désormais pourvues de chartes réduisant le risque d’actions “menant par inadvertance à des transferts secrets, des tortures, ou des traitements cruels, inhumains ou dégradants”.

Article lié : L’irrémédiable fragilité du système

chris

  27/07/2007

Bon, globalement je vous capte ! Mais notre résistance est si grande en France que l’on a du mal à lire l’anglais !
Je ne vous apprend rien - oui ! on résiste comme on peut - disons que la France et les Français ont plusieurs cordes à leur arc - oui c’est parfois un peu idiot ! Tout ça pour vous dire Please ! :

TRADUISEZ LES PASSAGES DE VOS ARTICLES ECRITS EN ANGLAIS SI VOUS VOULEZ QUE L’ON SE COMPRENNE PARFAITEMENT AU DELA DE NOS SYMPATHIES IDEOLOGIQUES !

Bien sur, vous pourrez toujours supposer le Français indécrottable de ne pas savoir encore parler la langue de l’adversaire (et vous aurez raison !) mais vu l’urgence de la lutte considérez notre génie ailleurs et aidez nous !

TRADUISEZ les articles ! nous gagnerons en efficacité ! Thanks a lot !

Version officielle

Article lié : La tragédie de la CIA, c’est la tragédie de l’américanisme

Erem (rené M )

  27/07/2007

La version officielle
Y croire ?
Un peu ,beaucoup ,passionément, ou… pas du tout ?

Ou peut-être encore faire comme si on y croyait, ou encore,presque entre les lignes, laisser entendre que l’on se pose des questions mais qu’on réserve son jugement ou qu’on a pas encore fait sa religion sur la question ?

Et tout cela peut-être en fin de compte pour mieux démontrer le délire virtualiste du système américaniste.

Et statistiqueemnt sur ce site au fil des jours mention répétée du 9/11
Personne ne peut nier evidemment que cet événement inaugural d’une époque est absolument “capital”

Quelque soit l’interprétation qu’on en fait !

Washington pourrait forcer la main à Londres dans l'affaire des commissions de BAE Systems

Article lié :

Balajo

  26/07/2007

Jacqui Smith, la nouvelle ministre britannique de l’intérieur a reçu mi-juillet une missive du ministère américain de la justice qui a de quoi faire trembler la classe politique et financière. Il s’agit d’une demande d’entraide judiciaire internationale portant sur les prétendues commissions secrètes versées par le groupe britannique de défense BAE Systems à la famille royale saoudienne.

Les enquêteurs américains s’intéressent à deux paiements, chacun d’un million de livres (près d’1,5 million d’euros), ayant transité par des banques américaines. Le premier a été adressé au prince Bandar Ben Sultan, ancien ambassadeur à Washington, aujourd’hui conseiller à la sécurité nationale du royaume wahabite ; le second à des intermédiaires saoudiens liés à la famille régnante.

Mme Smith est confrontée à un dilemme. Collaborer avec les Etats-Unis, c’est rouvrir l’enquête sur les pots-de-vin de BAE dans le cadre du contrat de ventes d’armes Al-Yamamah, signé en 1985 et renouvelé par la suite. Or, en décembre 2006, à la suite de menaces de Riyad d’interrompre la coopération antiterroriste, le premier ministre d’alors, Tony Blair, avait invoqué “l’intérêt national” pour arrêter l’investigation de trois ans menée par le Bureau des fraudes graves, le Serious Fraud Office.

Une approbation de la part de Mme Smith pourrait entraîner des représailles saoudiennes sur les contrats conclus mais non signés d’achat d’équipements à BAE sur lesquels lorgnent les rivaux, notamment Français. En fonctions depuis le 29 juin, elle est d’autant plus ennuyée que les syndicats de l’ingénierie, influents au sein du Labour, soutiennent BAE au nom de la préservation de l’emploi.

INQUIÉTUDE À LA CITY

Responsable de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme, elle doit tenir compte de l’hostilité de Sir Richard Mottram, président du comité interministériel du renseignement, l’un des principaux architectes du contrat Al-Yamamah. En 1992, cet ex-directeur général du ministère de la défense s’était opposé avec succès à la publication d’une enquête critique du National Audit Office, équivalent britannique de la Cour des comptes, sur le “contrat du siècle”.

Mais Mme Smith n’est guère en mesure de refuser la requête américaine. Elle mettrait alors en péril l’échange de renseignements avec l’administration Bush. Par ailleurs, les intérêts commerciaux de BAE sur le marché américain, où l’entreprise réalise plus de la moitié de ses profits, pourraient en souffrir.

Le nouveau premier ministre, Gordon Brown veut jouer la transparence. Ex-ministre des finances, il est conscient du préjudice causé à l’image du Royaume-Uni par les critiques adressées à Londres par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et par l’organisation non gouvernementale anticorruption Transparency International.

BAE conteste les versements présumés dépassant 1,2 milliard de livres (1,8 milliard d’euros). “En niant l’évidence, l’entreprise creuse sa tombe. Les faits remontent à plus de vingt ans. Les dirigeants devraient faire leurmea culpa” : un analyste de la City voit derrière cette rigidité l’effet de la culture militaire qui domine la hiérarchie du groupe.

L’attitude des fonds de pension inquiète la City. La Local Authority Pension Fund, représentant les caisses de retraites des fonctionnaires municipaux (70 milliards de livres), a écrit aux compagnies d’armement dans lesquelles elle est actionnaire, pour s’enquérir de leur attitude envers la corruption. Les 75 institutionnels municipaux ont investi 311 millions de livres dans BAE, titre considéré comme un placement de père de famille alliant rendement et patriotisme.

Face à ce scandale qui n’en finit pas, le syndicat Unison, numéro un de la fonction publique, vient de réclamer la fin des investissements des fonds de pension de ses adhérents dans le secteur militaire.

Marc Roche
LE MONDE Article paru dans l’édition du 27.07.07.

Version officielle

Article lié : La tragédie de la CIA, c’est la tragédie de l’américanisme

Noums

  26/07/2007

Je suis vraiment surpris de vous voir adopter dans cet article la théorie de ceux - de moins en moins nombreux - qui soutiennent la version officielle de l’administration Bush, selon laquelle elle n’avait pas connaissance de l’attaque. De mon point de vue, vous alimentez la propagande.
Cordialement,
Noums.

Les Britanniques jusqu’au bout…

Article lié : L’irrémédiable fragilité du système

Armand

  26/07/2007

Pour rejoindre un autre fil sur le pic (de la production) du pétrole et le cas anglais, cet article “du jour” sur ToD :

  http://europe.theoildrum.com/node/2790

avec ce graphique pour résumer la situation énergétique des Grands-Bretons :

http://www.theoildrum.com/files/UK_energy_balance.png

Si l’on y rajoute leur bulle immobilière, la Livre ne va pas rester très longtemps aussi haute.

Le Titanic US sombre et le porte-avion GB qui s’y était attaché tente de détacher ses haussières.

La suite du spectacle va être passionnante à suivre ...