Lambrechts Francis
13/06/2007
C’est le Richistan.
Le pays des riches.
C’était un village. Maintenant c’est une nation.
Selon le journaliste Robert Frank, qui y a consacré un livre, les Etats-Unis comptent maintenant 1000 milliardaires (contre 13 en 1985).
Il y a autant de millionnaires en Caroline du Nord que dans l’Inde entière…
Chacun des 5 enfants de Sam Walton, le PDG de Walmart, possède autant que John D. Rockefeller, le premier milliardaire américain.
Les richistanis ont leur propre système de santé, leurs clubs privés, leurs jets en time-sharing..
Pour ranger leurs placards, ils font appel à des professional organizers.
( Corinne Lesne, http://clesnes.blog.lemonde.fr/
)
... The wealthy weren’t just getting wealthier - they were forming their own virtual country.
They were wealthier than most nations, with the top 1% controlling $17 trillion in wealth. And they were increasingly building a self-contained world, with its own health-care system (concierge doctors), travel system (private jets, destination clubs) and language. (”Who’s your household manager?”)
They had created their own breakaway republic - one I called Richistan.
As a former foreign correspondent, I decided to cover Richistan just as I would cover another country. I wouldn’t judge the rich as heroes or villains, any more than I would judge Indonesians when covering Indonesia. My job would simply be to tell the reader what their world is like and what’s happening there.
... The real story behind all this wealth, however, isn’t in the numbers. It’s in the people, and how they’re changing the culture and character of wealth in America.
( The Wall Street Journal, Robert Frank, http://blogs.wsj.com/wealth/wp-print.php?year=2007&monthnum=06&day=05&name=why-richistan-why-now )
nn
13/06/2007
Souvent, dans vos articles, la profondeur de l’analyse l’emporte sur l’abondance et le peu de pertinence d’un matériel documentaire étouffant.
Mais peu importe le prétexte, c’est le texte qui compte.
Ce n’est pas le cas lorsque vous tentez de nous rendre intéressant le triste bouffon apatride que les Français se sont vus octroyer comme président, avec comme seul alibi et seule justification les déclarations de ce dernier.
Il ne nous reste plus grand chose à lire, ne vous joignez pas, par pitié, à la claque subtile des grands clairvoyants prudents (même si votre voisin s’appelle Ignacio Ramonet)
En fait de prétexte, pourquoi ne pas gloser sur le fait que la politique étrangère de la France repose officiellement sur un bien étrange trio dont vous n’aurez aucun mal à trouver le point commun : Sarkozy - Lévitte - Kouchner ?
Lambrechts Francis
12/06/2007
... Le réseau de surveillance de l’espace américain est la référence mondiale en matière de catalogage des satellites ... Ces informations excluent les satellites américains sensibles, mais ne se privent pas de fournir des données sur les orbites des matériels militaires des autres nations.
... Mais selon les responsables français, le radar Graves, ainsi qu’un système complémentaire supervisé par le gouvernement allemand, constitue déjà un système capable de détecter précisément l’emplacement, la taille, l’orbite et les fréquences de transmissions de certains satellites américains, informations dont les Etats-Unis préféreraient éviter une divulgation mondiale.
... A l’heure actuelle nous disons à nos amis américains: ‘nous avons vu des choses que vous pourriez souhaiter garder en dehors du domaine public. Nous accepterons de le faire si vous acceptez en retour de cesser de publier l’emplacement de nos satellites sensibles.”
Frédéric
11/06/2007
Comment vous que l’Europe de l’Est façe confiance à celle de l’Ouest avec ce qui s’est passé en 1938 à Munich et la mise sous tutelle de la Pologne en 1945 ?
Les Etats-Unis sont plus fiables que la France en ce domaine.
Au fait, combien de temps le royaume de Belgique survivrat encore au grand écart entre ses régions ?
Un futur premier ministre d’une nation qui n’a pas de drapeau de son pays dans son quartier général de campagne, c’est une nouveauté.
FrenchFrogger
11/06/2007
http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=74792
Voici la nouvelle méthode US pour régler son compte à l’insurrection irakienne…
...l’armer encore plus.
Fallait y penser, non?
Gilbert Sorbier
11/06/2007
Intéressant ces réactions Anglaises.
CMLFdA
11/06/2007
Je voudrais ajouter une sorte de “guillemet” à ce que vous avez écrit sur la politique étrangère du gouvernment Prodi…
Comme vous devez le savoir, nous avons eu droit à Rome à la visite de M. Bush. Depuis que je vis à Rome (et j’ai assisté à maintes visites de chefs d’Etat, président Américain compris - notamment lors des funérailles du Pape où étaient présents les chefs d’Etat du monde entier, plus Bush….), je n’avais JAMAIS vu un tel déploiement de forces de l’ordre.
Hier samedi 9 juin, nous pauvres habitants du centre ville nous sommes retrouvés prisonniers de nos demeures, encerclés par des divisions blindés, des hordes de CRS, de policiers, de Carabinieri, de Guardia di Finanza….. rues bloqués, aucune circulation autorisée, murs de CRS qui bloquaient même les piétons comme nous, qui allions faire notre marché (nous avons du sortir du centre historique et traverser le fleuve pour revenir ensuite vers notre rue et rentrer chez nous, détour de 45 minutes!).
Tous les hélicoptères étaient mobilisés, le bruit était infernal. Les avions de chasse patrouillaient le ciel autour de Rome, etc. Rome occupée, symbole de la vassalité de l’Italie aux Etats Unis. Rome qui recevait son chef suprème, ou Dieu en personne.
Pendant ce temps, en direct sur RAI News 24, on pouvait voir Bush chez le Pape, Bush chez le président de la République, Bush avec Prodi et D’Alema, Bush auprès des militaires dont les yeux étaient remplis d’étoiles ... tout sourire. Les déclarations d’entente idylliques fusaient: “alliance avec les Etats Unis plus solide que jamais” et “encore plus profonde qu’avant”, remerciements de Bush pour l’aide Italienne en Afghanistan, Kosovo, Iraq, Liban, etc. Aucune dissonance, aucune critique de la part de Prodi, aucun MAIS “à la Sarkozy”, aucun mot sur les prisons secrètes, la torture, l’assassinat par les GI de l’un de nos plus grands agents de renseignement qui tentaient de protéger la pauvre journaliste otage à peine libérée par les méchants intégristes, aucun mot sur les agissements illicites des agents de la CIA en Italie… Même pas un mot sur le climat! Seulement des déclarations d’amour inconditionnel, de fidélité eternelle, envers et contre tout. En comparaison, Tony Blair a eu plus de dignité envers les USA, il a osé exprimer quelques “MAIS”....
C’était donc un affichage de zèle que même Berlusconi n’aurait pas fait. De zèle sécuritaire surtout, absolument EFFRAYANT, de peur sans doute d’être accusés par la droite d’anti-americanisme et de complaisance envers les manifestants anti Bush…. Eh oui, il y avait une manifestation anti-Bush prévue pour l’après midi. Mais soudain, les grands partis de gauche et du centre chrétien démocrate, le grand syndicat CGIL, les millions de militants de ces partis qui avaient défilé contre la guerre en Iraq et la politique des USA, et tous les braves gens révoltés par la guerre illégale avaient soudain disparu de la rue. La manifestation a été abandonnée par les services d’ordre des partis aussi bien que par les militants, laissée en main à de petits voyous violents portant passe-montagne, foulard sur le visage ou casque de moto… volontairement. Le Gouvernement de gauche tenait à se démarquer très nettement des protestations contre l’Amerique!!!
La police a commencé à encercler Piazza Navona où tous les manifestants devaient se retrouver. Nous passions par là et avions décidé de nous joindre aux groupes qui s’étaient installés sur la place, avec la fameuse Titubanda (orchestre populaire de Rome, ouvert à tous ceux qui savent souffler dans un instrument) qui jouait des airs cubains. Nous avons soudain compris que la place venait d’être hermétiquement bloquée par les CRS et que nous étions prisonniers. Soudain, inévitablement, les premiers “provocateurs” ont commencé à se plaindre de l’encerclement et à protester contre les CRS. Des groupes de voyous (sans doute infiltrés par les services comme au bon vieux temps des “années de plomb”) ont lancé quelques objets sur les boucliers des CRS et ont commencé à crier ROMA LIBERA! et là, en deux minutes, ça a été la charge, brutale et hors de proportion. Lacrymogènes, coups de matraque, etc. Nous avons essayé de sortir de la place pour rentrer chez nous, nous avons longuement discuté avec les CRS en leur montrant notre carte d’identité avec adresse, en vain. Personne ne voulait nous laisser sortir de là, en sachant que nous n’étions même pas des manifestants…ils savaient que nous allions être attaqués par des hordes de CRS et ils nous empêchaient de rentrer chez nous!!!
Un ami était là avec sa fillette de 7 ans, et il lui a fallu 35 minutes de course entre casseurs et police, et de discussion avec les forces de l’ordre pour qu’ils acceptent enfin de les faire sortir du piège à souris où il les avaient laissé rentrer sans le moindre mot d’avertissement….
Quand la charge a eu lieu, nous nous sommes réfugiés contre un mur, c’est un miracle si nous n’avons pas été blessés. Nous avons fui avec les autres, sous les lacrymogènes, et avons enfin eu la chance de trouver une ruelle bloquée par la Guardia di Finanza, qui après une demi heure de supplications et de cris, ne nous a pas forcés à retourner au cur de la bataille et a accepté de nous laisser passer. Je n’ai jamais vu ça ici.
Cela est scandaleux. Jai participé à de nombreuses manifestations contre la guerre en Iraq, même celle qui sest tenue devant lambassade américaine le soir même de lattaque. Tout cela sous le gouvernement Berlusconi. Mais je nai jamais vu une telle stratégie de guerre urbaine déployée contre nos manifestations dantan, et pourtant, certaines d’entre elles étaient chaudes. Nous navons jamais vu une charge des CRS en 4 ans de protestations anti-guerre et anti-USA. Ils se contentaient de nous surveiller de loin, en évitant soigneusement de nous provoquer, pendant que le service d’ordre était impeccablement assuré par les syndicats et les partis. Et les petits « voyous » no-global et « disobbedienti » qui ont toujours été présents au milieu des foules catho-communistes et «bien pensantes» (composées de grand mères, de petits enfants avec leurs parents, de bourgeois…) nont jamais éprouvé le besoin de répondre à la provocation de la police, puisquil ny avait aucune provocation !
Cette fois, le gouvernement Prodi a dévoilé son vrai visage : celui dun gouvernement qui naime pas ses composantes de gauche anti-americaine, qui veut être lallié préféré des USA, quel que soit son président, qui est toujours daccord avec les USA
au moins, comme vous le remarquiez dans votre article, avec Berlusconi, les choses étaient plus claires. Souvenons nous de la phrase quil avait prononcée, qui avait tant scandalisé le «centre gauche » : « moi, je suis toujours daccord avec les USA, même avant de connaitre leur opinion ou de savoir ce qu’ils pensent ! »
jaimerais bien que M. Prodi ait le courage de la prononcer lui aussi, cette phrase, au lieu de berner ses électeurs et de parler de limportance vitale de lEurope, qui est « le destin de lItalie », comme il dit (alors que lalliance avec les USA n’est un « choix » pour ce pays). Eh bien, ce choix a été clairement fait pendant cette rencontre au sommet. Et il est beaucoup plus fort que le malheureux « destin » de lItalie, à en juger par la violence de la police contre ceux qui ne sont pas daccord avec la politique des Etats Unis et qui déplorent que leur gouvernement se soit « couché » devant ce pays malgré la volonté des électeurs. Italia : lo zerbino degli Stati Uniti ! (le paillasson des USA).
Décidément, les gouvernements de centre gauche en Occident semblent toujours finir par être plus liés aux USA que les autres (Blair, Prodi, sans parler des Verts allemands et même du SPD, malgré les apparences ... et la brave Segolène Royal qui clamait son admiration pour Hillary Clinton en campagne). Peut-être par faiblesse, ou par crainte d’être confondus avec des «communistes »... Ils ont sans doute quelque chose à prouver, mais à qui ? sûrement pas à leur électorat plutôt aux USA eux-même ?
Il serait intéressant danalyser ce phénomène. Umberto Ecco parlait de la fascination de la gauche pour la culture americaine. Je retrouve cette fascination même chez les intellos germanopratins dans les talk-shows et les tables-rondes français, et chez les journalistes branchés de la télé française (Guillaume Durand, etc). Je narrive pas à comprendre doù vient telle fascination .Mais peut-être faut-il vivre aux USA pendant des années (comme je lai fait ou comme la fait M. Immarigeon) pour ne plus subir ce genre dhypnose.
Alors tout cela signifie-t-il que notre seul espoir d’imdeependance réside dans la «droite » ?? Et pourtant, malgré les démonstrations de Gaullisme presque caricaturales de M. Sarkozy et ses plus récents « MAIS » à légard des « amis américains » ne mont pas encore rassurée Et le choix dun Kouchner pour le Quai dOrsay ainsi que les récentes agitations sur le Darfour (BHL en tête, jouant bien sûr le jeu des USA voulant contenir la Chine, et de leurs compagnies de pétrole ) ne peuvent que renforcer mon inquiétude.
LEurope est-elle en train de se coucher , step by step, inexorablement, et de renoncer à un rêve auquel elle n’a jamais vraiment cru? Le JSF, le bouclier anti-missile US et le dossier OTAN vont-t-il finir par permettre l’accomplissement de ce vieux rêve américain? Un certain Ethan B. Kapstein écrivait en 1994 [Foreign Affairs, May-June 1994] que les Usa devaient acquérir un monopole absolu en ce qui concerne le commerce d’armement dans le monde, et que lindustrie de la défense US aurait très bientôt éliminé lindustrie Européenne (et Russe bien évidemment) seul moyen pour apporter la paix dans le monde, bien entendu La prophétie est-elle en train de se réaliser, avec laide des gouvernements européens et de leurs forces armées ?
emmanuel Lézy
11/06/2007
« On sait quelle terreur les Hongrois, que limagination populaire confondait avec les Huns dautrefois, inspirèrent aux populations agricoles de lEurope occidentale. Passant comme un tourbillon sur leurs petits chevaux nerveux, ils ne sarrêtaient que pour massacrer et pour brûler, puis disparaissaient aussitôt : on ne savait sils étaient des hommes comme les autres. Daprès le vieil historien Jornandès, les Huns descendaient des femmes que Filimer, roi des Goths, chassa de son armée parce quelles entretenaient un commerce avec les démons. Les peuples de lEurope occidentale, qui, pendant une partie du moyen age, eurent à subir les incursions des Magyars, propagèrent des légendes analogues pour justifier leur terreur. Pour eux, ces Hongrois ces « Ogres », étaient en effet des êtres surnaturels, dorigine diabolique. Une longue dent, semblable à une défense de sanglier, sortait du côté gauche de leur bouche ; leur visage, disait-on, était couvert de cicatrices et de difformités provenant des morsures et des entailles quavaient faites leurs mères pour les habituer à la douleur et les rendre terribles à voir ; ils aimaient à se nourrir de chair crue, à boire le sang qui jaillit en écumant des blessures ; leur nom, répété par les nourrices dans les heures de veillée, épouvante encore les petits enfants. Il est vrai que, pendant le premier siècle de leur séjour en Europe, les Hongrois, fiers de leur bravoure et de la terreur quon avait deux, aimaient à parcourir lEurope en excursions de pillage
De son passé, le Hongrois a gardé la libre allure, le geste digne, le regard droit et fier. Il a un très haute idée de sa race et se sait noble, puisque la noblesse était autrefois le privilège des hommes libres ; aussi emploie-t-il volontiers des formules de politesse révérencieuse, qui dailleurs ont perdu leur sens primitif : il parle à son camarade en lui donnant le titre de « Ta Grâce ! » Le mot becsület (honneur) revient constamment dans son lagage : tout ce quil fait doit être digne dun galant homme. Très brave, il aime à redire les hauts faits de sa nation, à réciter les grands exploits de guerre ; mais souvent il est naïf aussi ou plutôt insouciant, et lAllemand, le Juif, réussissent facilement à le tromper, en le prenant par les hauts sentiments, car, de tous les peuples dEurope, il est celui qui a le plus la passion du grand. « Mon peuple périra par lorgueil », disait Szechenyi, le « grand comte », qui devint fou de chagrin en voyant, en 1849, la Hongrie sengager dans une voie quil croyait fatale à son pays. Mais si le Magyar est trop fier pour être habile, il se distingue par une singulière âpreté juridique et défend le droit écrit avec une ténacité dAnglais. »
Elisée Reclus, Nouvelle géographie universelle. (cité par R Cortambert, Murs et caractères des peuples, Paris, Hachette, 1879)
ernest
10/06/2007
Le président français a non seulement abusé de la vodka avec Poutine durant le G8. Mais il a aussi, et ça personne n’en a parlé, fait une très très grosse colère à propos d’une histoire confuse de blague de Toto et de jalousie.
C’est expliqué sur le blog http://www.thedino.org , c’est un billet daté du samedi 9 Juin
Bisous
miquet
09/06/2007
The Globalization of Military Power: NATO Expansion
NATO and the broader network of US sponsored military alliances
by Mahdi Darius Nazemroaya
Global Research, May 18, 2007
- 2007-05-17
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The North Atlantic Treaty Organization (NATO) did not fundamentally change its mandate after the dissolution of the Warsaw Pact and the collapse of the Soviet Union. In the wake of the Cold War, NATO continued to expand. In 1999, before the NATO war against Yugoslavia, NATO expanded into Eastern Europe.
NATO is determined to expand its membership circle and to expand its mandate. Ultimately NATO is slated to become a global military force. Moreover, part of the objectives of NATO as a global military alliance is to ensure the energy security of its member states. What this signifies is the militarization of the worlds arteries, strategic pipeline routes, maritime traffic corridors used by oil tankers, and international waters.
NATOs Mutual Defence Clause Used to Control Energy Resources?
U.S. Senator Richard Lugar has called for NATO to come to the aid of any member of the military alliance, such as the United States, whose energy sources may be threatened. The justification of such an intervention would be under NATOs Mutual Defence Clause (Article 5). Senator Lugars idea has received strong support from the Eastern European members of NATO and the E.U., which are dependent on the Russian Federation for their energy supplies.
Senator Lugar was quoted as saying that, [NATO] should recognize that there is little ultimate difference between a member being forced to submit to coercion because of an energy cutoff and a member facing a military blockade or other military demonstration on its borders. [1]
Article 5 is the raison dêtre of NATO. It construes any attack on one member as an attack on all NATO members. Article 5 of NATOs charter is the basis for the formation of NATO, mutual defence. Any interpretation of the clause in regards to energy security would mean that any NATO member whose energy sources are cut off would be able to rely on assistance from the rest of the military alliance. Article 5 could also be interpreted to insinuate that the cutting off of energy to any NATO member would be defined as an act of aggression or an act of war. It should be noted that almost all NATO members lack their own energy resources.
It is no surprise that Russia has been greatly angered and unnerved by this strengthening energy security notion within NATO. If such a doctrine were adopted by NATO, it could be used as a justification for the imposition of economic and political sanctions against Russia and other energy producing countries. The clause could also provide a mandate for attacking Russia or any other energy exporting country, including Iran, Turkmenistan, Libya, and Venezuela, with a view to commandeering the energy and natural resources of such countries.
The E.U. Trade Commissioner Peter Mandelson has also released a statement saying Both [Russia and the E.U.] believe the other is using the energy weapon as an instrument of politics. The E.U. Trade Commissioner also added that relations between the E.U. and Russia were at their worst levels in the post-Cold War era and that Europe wants security of [energy] supply [2]
For this reason, amongst several others, Russia and her allies perceive the U.S. and NATO’s global missile shield project as a means of commandeering Russian and global energy supplies and natural resources through the threat of force. Russia, like China and Iran, is also being encircled by a military frontier, which it sees as part of the efforts of NATO to surround it and its allies.
The Global Expansion-Integration of NATO as a Worldwide Military Alliance
NATO has been transforming from its Cold War and then regional incarnation of the 1990s into a transatlantic institution with global missions, global reach, and global partners. This transformation is most evident in Afghanistan where NATO is at work, but the line we’ve crossed is that that in area/out of area debate that cost so much time to debate in the 1990s is effectively over. There is no in area/out of area. Everything is NATO’s area, potentially. That doesn’t mean it’s a global organization. It’s a transatlantic organization, but Article 5 now has global implications. NATO is in the process of developing the capabilities and the political horizons to deal with problems and contingencies around the world. That is a huge change.
-Daniel Fried, U.S. Assistant Secretary of State for European and Eurasian Affairs (April 17, 2007)
NATO is also contemplating a process of global reach which would transform it into a global military force with member states outside of North America and the European continent. Although not yet official, NATO has already initiated a transition towards the globalization of its military forces and operations. NATO is heavily involved in Afghanistan and is tangled in Central Asia; NATO bases exist in Afghanistan, on the immediate borders of China and Iran. NATO has also extended its presence in the Balkans (highlighted by its involvement in the former Yugoslavia). NATO has also envisioned large military operations in the Sudan and more generally in the African continent, under what is referred to by its opponents as the masquerade of peace-keeping.
NATO is also involved on the ground in Lebanon, albeit informally. [3] A naval armada of NATO warships is also deployed in the waters of East Africa, the Red Sea, and the Arabian Sea. The naval forces of NATO countries such as Germany and Denmark are also present in the Eastern Mediterranean and can strike Syria in the event of war. [4]
Creeping towards Iran, NATO Expansion in the Persian Gulf: The Gulf Security Initiative
NATO has formally stepped into the Persian Gulf, even though in reality the forces of several NATO nations have been operating there since the Cold War. Kuwaits Deputy Director of National Security Apparatus, Sheikh Thamer Ali Sabah Al-Salem Al-Sabah, announced that Kuwait signed a security agreement with NATO during a GCC-NATO Conference that took place from December 11 to December 12, 2006. The GCC (Gulf Cooperation Council) which has been renamed The Cooperation Council for the Arab States of the Gulf includes Saudi Arabia, Kuwait, the U.A.E., Qatar, Bahrain, and Oman. The GCC already has a military agreement amongst its members, the Gulf Shield Defence Force, and individual bilateral security agreements with the U.S. and Britain. NATO has been in dialogue with Qatar, Kuwait, and the other members of the GCC in pursuit of establishing a more formal NATO presence in the Persian Gulf and a new security arrangement against Iran.
This new regional balance in the Persian Gulf is part of a broader alliance in the Middle East that is linked to NATO. Saudi Arabia, Jordan, Egypt, Israel, the United States, Britain, and NATO, besides the GCC (Gulf Cooperation Council) are all part of this coalition in the Middle East. [5] This militiary alliance or coalition essentially represents an eastern extension of NATOs Mediterranean Dialogue. The Middle Eastern members of this coalition, including Israel and Saudi Arabia, are labeled the Coalition of the Moderate, whereas Iran and Syria are said to lead a Coalition of Radicals/Extremists.
Aside from the implications of a confrontation with Iran, this cooperation between the GCC and NATO confirms that NATO is preparing to become a global institution and military force. The Middle East is an important geo-strategic and energy-rich area of NATO expansion. The vanguards of NATO in the region are Turkey and Israel.
The United States has also been building its missile arsenal in the Persian Gulf and transporting large amounts of military hardware and radar systems into the Persian Gulf. Originally, the justifications for the deployment of military hardware into the Persian Gulf was the Global War on Terror, then the 2003 invasion of Iraq, and now the new justification has become protecting Americas Persian Gulf allies, including the U.A.E., Kuwait, and Saudi Arabia, against an Iranian ballistic missile threat.
The GCC-NATO Conference is mandated under the Istanbul Cooperation Initiative and was held under the theme of Facing Common Challenges, which directly denotes Iran as the target of military-security cooperation between the GCC and NATO. [6]
Furthermore, the GCC-NATO Conference took place after military games were held in the Persian Gulf by GCC members, the United States, Britain, France, and Australia which also demonstrates that cooperation between the two branches of NATO, the Franco-German entente and the Anglo-American alliance, was initiated before the historical 2006 NATO Conference in Riga, Latvia. [7]
The GCC agreements with NATO are also significant because they mean that the Persian Gulf is potentially being shared and divided by the Franco-German entente and the Anglo-American alliance.
Although Sheikh Thamer Ali Sabah Al-Salem Al-Sabah and Kuwaiti leaders have tried to play down the meaning of the cooperation between Kuwait and NATO, the cooperation between both sides gestures towards NATO expansion and likely confrontation with Iran. The Kuwaiti official also highlighted that the goal of the conference was to make use of NATOs diverse experiences given its multinational composition.
With the Anglo-American military build-up and the extension of NATO into the Persian Gulf, the leaders of the GCC have been emboldened in their cooperation with the U.S. and British militaries. Recently the Defence Minister of Bahrain, Shaikh Khalifa bin Ahmed Al-Khalifa, has said that the Arab Sheikdoms of the Persian Gulf have the capability to respond to any attack from neighbouring Iran, and would respond with force if Iran blocked the Straits of Hormuz as a result of any U.S. military strikes or attack on Iran. [8] It is also no coincidence that the leaders of Kuwait have also declared that they are ready for an American-led attack against Iran and the eruption of war in the Middle East. [9]
It should be noted that any attacks by Iran on the Arab Sheikdoms of the Persian Gulf would be in response to their cooperation with the U.S. and their approval of the use of their airspaces, waters, and territories against Iran by the U.S. military and its allies. The leaders of these nations also supported the U.S. and Britain in their war and invasion of Iraq and are the hosts of large U.S. ground, air, and naval bases.
NATOs ultimate goal: Encircling Russia, China, and their allies
“The first and most important area where change must come is in further developing our ability to project stability to the East
-NATO Secretary-General Manfred Wörner
The February 7, 2007 Congressional testimony of the U.S. Defence Secretary Robert Gates, who was presenting the Pentagons 2008 military budget, confirms that the United States, aside from Iran, still considers China and Russia as potential adversaries. Secretary Gates told the U.S. Senate that both Russia and China posed threats to the United States: In addition to fighting the Global War on Terror, we also face (
) the uncertain paths of China and Russia, which are both pursuing sophisticated military modernization programs. [10]
The real question is: are the Russians and Chinese a threat to the United States or is it the reverse? Also, do China and Russia constitute an economic threat to the United States?
The Russian Foreign Ministry and government almost immediately demanded for an official explanation from the White House for the threatening remarks.
The reaction of the Russians has steadily become more and more apprehensive as they realize that they are being encircled. It has been for quite some time that Russia, China, and their allies have slowly been surrounded. China faces a militarized eastern border in Asia, while Iran has virtually been surrounded, and Russias western borders have been infiltrated by NATO.
NATO expansion continues despite the end of the Cold War and promises from the military alliance that it would not expand. Military bases and missile facilities are encircling China, Iran, and the Russian Federation.
On February 2007 at the Munich Conference on Security Policy in Germany, President Vladimir Putin stated that NATO was targeting the Russian Federation and also reminded NATO that it had pledged that the military bloc would not move eastward. [11] The late Boris Yeltsin also made similar statements about NATO expansion in regards to the entry of the Baltic States into the military bloc. President Vladimir Putins speech was the most significant Russian statement yet and is a sign that Russia is beginning to feel the threat on its immediate borders, from the Russian Far East to the border with Georgia and in Eastern Europe.
From a Russian perspective, NATO is no longer committed to peaceful co-existence. General Yuri Baluyevsky, Chief of the Russian Armed Forces General Staff and First Deputy Minister of Defence, warned Russians that they now face even greater military threats than during the Cold War. Both the Russian President and General Baluyevsky have called for a new Russian military doctrine to respond to the growing and emerging threats from the U.S. and NATO. [12]
The military projects being propelled by the United States, several NATO allies in Europe (namely Britain, Poland, and the Czech Republic), and the Japanese for the establishment of two parallel missile shield projects, threatens both Russia and China. One missile shield will be located in Europe and the other missile shield in the Far East. These missile shields are being elevated under the pretext of hypothetical Iranian and North Korean threats to the United States, Europe, South Korea, and Japan.
This [meaning the missile shields being planted on Russias borders] is a very urgent and politically important issue, and could drag us into a new arms race, Colonel-General Yuri Solovyov, a commander of the Russian military has commented in regards to the facilities that are part of the missile shield project that are going to be set up near the Russian border in Eastern Europe. [13]
There is also discussion of another missile shield being erected in the Caucasus, or even possibly in the Ukraine. The Republic of Azerbaijan and Georgia are potential candidates for housing the missile shield project in the Caucasus.
Our analysis shows that the placing of a radio locating station in the Czech Republic and anti-missile equipment in Poland is a real threat to us [Russia], clarified Lieutenant-General Vladimir Popovkin, Commander of Russias Space Forces, and additionally explained, Its very doubtful that elements of the national U.S. Missile defence system in Eastern Europe were aimed at Iranian missiles, as has been stated [by U.S. officials]. [14]
The U.S. missile project in the Czech Republic is also opposed by the majority of the Czech population. [15] The wishes of the Czech people are being ignored, just as the wishes of the American, British, Italian, Canadian, and Japanese people are continuously being ignored by their respective governments. In other words, these so-called democratic governments are extremely undemocratic when it comes to military planning and foreign wars.
The borders of Russia and China are being militarized by NATO and the broader network of military alliances organized by the United States. Surprisingly, Turkey which is a Middle Eastern member of NATO, Irans direct neighbour and a logical choice for any missile shield facilities meant to protect against an alleged Iranian ballistic missile threat, has not been selected as a location for a missile defence shield. The fact that the missile shield project is being positioned in Poland and the Czech Republic rather than Turkey and the Balkans suggests that the project is not directed mainly against Iran, but against Russia.
The other missile shield project, in the Far East, aside from North Korea will be adjacent to Chinas heavily populated eastern provinces and the resource-rich Russian Far East. This Asiatic missile shield will be roughly located in Japan, with the possibility of facilities in South Korea. Japan and the United States began a joint missile defense research project in 1999, coincidently the same year as NATO expansion and the NATO war against Yugoslavia. [16] Taiwan is also a vital link in the militarization of the frontier with China.
Once the formation of this international military network is completed, the genuine basis for the creation of the two parallel missile shield projects will be fully apparent. These two military projects are not separate but interlinked with each other. They are part of the globalization of NATO and a broader military alliance that is in the process of encircling Russia, China, and their allies.
Alongside the development of this global military network, NATO and the U.S. have started an endeavour to control the worlds oceans. The high seas, international trade, and maritime traffic are also the focus of a solidifying control regime spearheaded by the U.S. government.
Putting a Leash around China: The Importance of Strategic Maritime Oil Routes, Taiwan, and Singapore
The United States has strong military links with Taiwan because Taiwan provides a logistical hob for military engagement against China and Chinese energy security. Taiwan is geo-strategically important because the island is located between the South China Sea and the East China Sea. The U.S. puts the outmost importance on Taiwans position in regards to the critically important and strategic maritime shipping lanes that transport oil and other resources to China.
Much has been discussed about the important geo-strategic oil routes in Central Asia and about important land corridors, but attention should also be remunerated to the strategic maritime oil routes or international shipping lanes. Energy supplies are closely linked to Chinese national security, Chinese development, and Chinese military strength. Should Chinas oil supplies be cut off in the event of a war or, more likely, delayed it would be vulnerable and could potentially be paralyzed and suffocated. A maritime cordon around China would serve such a purpose.
The Straits of Taiwan and Malacca are geo-strategically vital to transporting oil and resources to China. Whoever controls both straits controls the flow of energy to China under the present status quo. It would be a harsh blow to China, should the straits be blocked and the stream of oil tankers stopped or delayed, just as it would be a blow to the U.S. and E.U. should the Straits of Hormuz be blocked by Iran. It so happens that the U.S. Navy dominates these shipping lanes. Until China has a secure source of inflowing energy from a route that is not controlled by the United States it will continue to be vulnerable to the U.S. Navy which continuously monitors both the Straits of Taiwan and Malacca.
Both Taiwan and Singapore are close allies of the U.S. because of these realities. Also, Singapore and Taiwan are heavily militarized with a view to exerting control over these two vital straits. Should there be a war between China and the United States, both Singapore and Taiwan, in alliance with the U.S. Navy, have contingency plans to block oil traffic from reaching China.
Although the Straights of Malacca lie within the sovereign maritime territory of Malaysia, the rapid militarization of Singapore is aimed at controlling and, if need be, halting the flow of oil tankers from the Straits of Malacca. This would cut the flow of energy to China in the event of a war between the U.S. and China. The naval facilities of Singapore are also highly specialized to service warships and submarines and are heavily used by the U.S. Navy.
China knows that it is vulnerable to military invention against its energy supplies. This is why the Chinese have been developing their naval bases and pushing for oil terminals and energy corridors to be built over land routes directly from Central Asia and the Russian Federation to China. Chinese cooperation with Russia, Iran, and the republics of Central Asia serves the purpose of creating a trans-Asian energy corridor that would ensure a continuous flow of energy to China in the event of an American-led naval blockade of the high seas. Discussions are underway for developing a gas pipeline from Iran to Pakistan, India, and China with the collaboration of Russia. [17]
The Chinese have also objected to the proposals and initiatives being put forward on global warming. China argues that the climate debate is a calculated challenge to the economic growth of China and the Developing World. The Chinese believe the purpose of the U.S. and E.U. climate change initiative is to pressure them to cut their carbon dioxide (CO2) emissions to such an extent that it would upset their industrial and economic drive. [18]
Naval build-up in the Indian Ocean and the Chinese Eastern Flank
There has been a gradual naval build-up around China. This includes an increase in the submarine squadrons of the Asia-Pacific region. An Australian report published by the Australian Strategic Policy Institute (ASPI) has warned that an Asiatic arms race is underway. The report writes; In an arc extending from Pakistan and India through Southeast Asia and up to Japan there is a striking modernization and [military] expansion underway. [19]
China has also been reported by Bill Gertz of The Washington Times to be building up military forces and setting up bases along sea lanes from the Middle East to project its power overseas and protect its oil shipments, according to a previously undisclosed internal report prepared for Defense Secretary Donald H. Rumsfeld. [20]
China has engaged in a proactive naval policy aimed at securing the East China Sea, the South China Sea, and the Indian Ocean. These bodies of water all correspond to the international energy maritime route(s) that transport African and Middle Eastern oil to China. The Chinese aim is to protect the Chinese energy lifeline from the U.S. Navy and its allies. The Pentagon refers to these naval bases as the the string of pearls, because of their geo-strategic importance to the balance of naval power in the Indian Ocean. [21]
Chinese naval facilities are being constructed all along this vital maritime corridor. The naval port of Gwadar in Pakistan, on the shore of the Arabian Sea, has been designed and constructed by the Chinese. An agreement has also been signed with Sri Lanka (Ceylon) that will give China access to the port of Hambatota on the southern edge of the island. [22]
China has also planned the construction of a naval port in Myanmar (Burma), a geo-strategically important Chinese ally. The creation of a port in Myanmar would terminate any need or threats from both the straits of Taiwan and Malacca. China borders Myanmar directly and a railroad network and transport route exists from the coast of Myanmar to Southern China. [23]
The United States has also been trying to obstruct any possible means of allowing oil to directly reach China through any trans-Asian oil cooperation aside from the traditional and vulnerable sea route(s), which are under the watchful eye of the U.S. Navy. Any trans-Asian energy arrangement, such as the Iran-Pakistan-India Pipeline, is detrimental to the Anglo-American and NATO agenda for controlling Eurasia.
The U.S. Pacific Fleet is also placing greater strategic importance on the island of Guam in the Pacific Ocean as the U.S. deepens its collaboration with Australia, Singapore, the Philippines, and Japan to militarily encircle China further. [24] The subject of North Korean ballistic missiles and nuclear weapons is presently being used as an ideal basis for further encircling China in the Far East. The Proliferation Security Initiative (PSI) started by the Bush Jr. Administration in 2003, just after the invasion of Iraq, is also a means of controlling the movement(s) of international traffic and cutting energy supplies to China should a juncture of aggression against the Chinese arrive.
Control of Strategic Waterways, the Naval Cordon of the Seas, and a Global Navy
Controlling the high seas and trade is an additional line of attack being set up to envelop the Eurasian giants, China and Russia. This is precisely what the Proliferation Security Initiative (PSI), and the establishment of a global naval force, under the command of the U.S., has the objectives of accomplishing. China is in deeper danger from an ocean-based threat than Russia in this regard.
The naval network that is being created by NATO and NATO allies is beginning to emerge. Over 40 countries have been participating in naval movements in the Arabian Sea and the Indian Ocean. [25] This is a threat to Chinese energy supplies and international trade going through the Indian Ocean between Africa and Eurasia.
Admiral Mike Mullen, the Chief of U.S. Naval Operations, has stated that the U.S. seeks to craft and establish a thousand-ship navy to take charge of international waters. [26] This strategy outlined is the eventual amalgamation of NATO and allied navies in what has been termed by the U.S. Navy as a global maritime partnership which unites navies, coast guards, maritime forces, port operators, commercial shippers and many other government and non-government agencies to address maritime concerns. [27]
The initial areas where this new strategy is coming to play are the Persian Gulf, the waters of East Africa, and the Arabian Sea. Admiral Mullen also cited the existence of a predominately NATO group of 45 warships deployed in the Persian Gulf and around the waters of the Middle East as part of this global naval force. [28] The operations in the waters of the Middle East and in the Arabian Sea include Combined Task Forces (CTFs) 150 and 152. Combined Task Forces (CTF) 150 operates in the waters of the Gulf of Oman, the Gulf of Aden, the Red Sea, and the North Arabian Sea, where several French warships are positioned. Combined Task Force (CTF) 152, which includes Italian, French, and German warships operates in the Persian Gulf and has its operational headquarters in Bahrain.
It is significant to note that Combined Task Force (CTF) 152, which is part of the group of 45 warships cited by Admiral Mullen as being part of the global naval force, is under the command of the U.S. Navy and CENTCOM. This includes the naval operations in the Persian Gulf and around the Middle East. Operation Iraqi Freedom in the Persian Gulf and Operation Enduring Freedom off the Horn of Africa are just two of the operations that these predominately NATO warships are actively operating under.
The growing naval armada is comprised of three primary coalition Combined Task Forces (CTFs) and seven supporting naval forces. Amongst the 45 ships that constitute the force of warships are those of France, Germany, Italy, the Netherlands (Holland), Canada, Australia, Pakistan, and other NATO partners, aside from U.S. Navy and British warships.
The global naval force is mandated under the combined auspicious of NATO and the naval operations wing of CENTCOM. The formation of this large, and relatively unheard of, armada of warships is only possible with the consent of the Franco-German entente within the framework of NATO. These warships have gathered under the pretext of fighting the Global War on Terror.
Controlling International Waters, Movement, and Global Trade: The Proliferation Security Initiative
Aside from the global naval force being created by the U.S. and NATO, a strategy has been devised to control international trade, international movement, and international waters. The Proliferation Security Initiative (PSI), under the mask of stopping the smuggling of weapons of mass destruction (WMD) components or technology and the systems for their delivery (missile technology or components), sets out to control the flow of resources and to control international trade. The policy was drafted by John Bolton, while serving in the U.S. State Department as U.S. Under-Secretary of State for Arms Control and International Security.
The strategy was initiated on May 31, 2003, by the White House and outlined authorizing an open violation of international law. Under international law the U.S. Navy or NATO warships are not allowed to board and search foreign merchant ships that they encounter in international waters. Under Part VII (7) of the 1982 U.N. Convention on the Law of the Sea the U.S. operations are internationally illegal, unless authorized by the home country the merchant ship originates from. Warships can only board and search or detain ships that are from the same country, unless a bilateral agreement has been signed with another nation granting the right to search merchant ships carrying their flag.
In international waters foreign ships can only be searched if polluting near the waters of a naval forces home country or on the reasonable suspicion of piracy. Additionally, in international waters ships owned by a national government have immunity from stops, inspections, and seizures from the vessels of other countries. Under these international guidelines it would be illegal for the U.S. Navy to stop a vessel belonging to the government of North Korea or Syria or China in international waters. With the new international waters regime proposed and presently being exercised on North Korea by the U.S. government all this has started to change, especially in the waters of the Indian Ocean and the Pacific Ocean. The governments of several Asian nations have openly criticized and doubted the legality of the new operations, including the Malaysian government. [29]
China naturally was suspicious of the U.S. initiative for international waters and has refused to participate in the 2003 scheme. The Chinese see this as a way for the U.S. and its allies to further control international waters and international trade. Russia on the other hand joined the scheme because Moscow is not in a position, like China, where its lifeline is based on maritime traffic and international waters. Furthermore, the Russia Navy under the scheme can reciprocally halt and board U.S. merchant vessels.
It is no coincidence that Singapore, Japan, and the South China Sea, all in close proximity to China, have been picked as the main vicinities of the many naval exercises under the banner of this new scheme. The U.S., Britain, Japan, Australia, Canada, Singapore, France, Italy, and Germany, along with Russia all have taken part in the naval exercises under the Proliferation Security Initiative (PSI).
Many North Korean vessels have been illegal halted and badgered since the initiation of the naval initiative, but China, like other countries, is also under threat too from the internationally illegal naval operations that are reminiscent of the internationally illegal no-fly zones forced over pre-invasion Iraq by the U.S., British, and French governments. The precedent has been set for one day stopping Chinese ships and maritime traffic going to China.
NATO Expansion and the March to Global Conflict
The global military standpoint and the geo-political ambitions of NATO increasingly underline and give a glimpse of NATO operations and military directives. The system of military alliances is tightening and its main targets seem to be the Eurasian giants; Russia, China, and possibly India. NATO expansion is not just limited to Europe and the former Soviet Union, but is in pursuit of a global characteristic. In Asia an Asiatic parallel sister-alliance to NATO is being formed from the network of existing military alliances in the Asia-Pacific Rim. [30] China, Russia, and Iran now are in the forefront of a reluctant Eurasian alliance that is taking shaping to oppose NATO and the United States. Ultimately it may be in the Middle East that the pace for NATO expansion will be established. If the Middle East falls under the total control of the Anglo-American alliance and NATO the stage will be set for a new phase of the long war that will lead all the way into the heart of Eurasia.
Notes
[1] Judy Dempsey, U.S. senator urges use of NATO defense clause for energy, International Herald Tribune, November 28, 2006.
[2] Mu Xuequan, Mandelson: Mistrust between Russia, EU worst since Cold War ends, Xinhua News Agency, April 21, 2007.
[3] Pr. Michel Chossudovsky, Debating War and Peace behind Closed Doors: NATOs Riga Security Conference, Centre for Research on Globalization, November 26, 2007.
Riga, the Latvian capital, was the place of a historical NATO conference which involved all the major decision makers, parties, corporations, and individuals within the NATO alliance. The Belarusian Opposition was also invited.
Debating War and Peace behind Closed Doors: NATO’s Riga Security Conference, by Pr. Michel Chossudovsky, outlines the NATO program being discussed behind closed doors and provides a comprehensive list of attendants and participants of the Trans-Atlantic summit in Latvia.
[4] Mahdi Darius Nazemroaya, The March to War: Naval build-up in the Persian Gulf and the Eastern Mediterranean, Centre for Research on Globalization (CRG), October 1, 2006.
[5] Kuwait to sign NATO security agreement during Gulf conference next week, Kuwait News Agency (KUNA), December 6, 2006.
[6] Kuwait to sign NATO agreement, Op. cit.
[7] Pr. Michel Chossudovsky, Weapons of Mass Destruction: Building a Pretext for Waging War on Iran?, Centre for Research on Globalization (CRG), November 1, 2006.
[8] Gulf states can respond to attack, Gulf Daily News, Vol. XXIX (29), No. 364, March 19, 2007.
[9] B. Izzak, Kuwait prepared for any US-Iran war, Kuwait Times, May 10, 2007.
[10] Robert M. Gates, Posture Statement to the Senate Armed Services Committee (Testimony, Senate Armed Services Committee, Washington, District of Columbia, February 06, 2007).
[11] Vladimir Putin, Speech and the Following Discussion at the Munich Conference on Security Policy (Address, Munich Conference on Security Policy, Munich, Bavaria, February 10, 2007).
[12] U.S. Anti-Missile Systems in Europe Threatens Russia General, MoscNews, February 9, 2007.
[13] U.S. Anti-missile Shield in Europe May Cause Arms Race Russian General, MoscNews, 16 March, 2007.
[14] U.S. anti-missile shield threatens Russia-general, Reuters, January 22, 2007.
[15] Mark John, U.S. missile plan triggers NATO tensions, Reuters, March 5, 2007.
[16] Sarah Suk, U.S. admiral confident of missile shield effectiveness, Kyodo News, May 1, 2007.
[17] Atul Aneja, Pipeline should extend to China, The Hindu, May 7, 2007.
[18] Chinese object to climate draft, British Broadcasting Corporation (BBC), May 1, 2007.
[19] Andrew Davies, The enemy down below: Anti-submarine warfare in the ADF, (Barton, Australian Capital Territory: Australian Strategic Policy Institute (ASPI), February, 2007), p.1.
[20] Bill Gertz, China builds up strategic sea lanes, The Washington Times, January 18, 2005.
China is building strategic relationships along the sea lanes from the Middle East to the South China Sea in ways that suggest defensive and offensive positioning to protect China’s energy interests, but also to serve broad security objectives, said the report sponsored by the director, Net Assessment, who heads Mr. Rumsfeld’s office on future-oriented strategies.
[21] Pallavi Aiyar, India to conduct naval exercises with China, The Hindu, April 12, 2007.
[22] Ibid.
[23] Ibid.
[24] Luan Shanglin, U.S. to stage large-scale war games near Guam, Xinhua News Agency, April 11, 2007.
[25] Naval chief: U.S. has no plan to attack Iran, Xinhua News Agency, April 17, 2007.
[26] Thom Shanker, U.S. and Britain to Add Ships to Persian Gulf in Signal to Iran, The New York Times, December 21, 2006.
[27] Ibid.
[28] Ibid.
[29] Malaysia in no hurry to join U.S.-led security pact, Reuters, April 17, 2007.
[30] Mahdi Darius Nazemroaya, Global Military Alliance: Encircling Russia and China, Centre for Research on Globalization, May 10, 2007.
Mahdi Darius Nazemroaya is Research Associate of the Centre for Research on Globalization
Lambrechts Francis
09/06/2007
... Vingt-deux ans ont passé depuis qu’ont surgi les premières accusations, en octobre 1985, du versement d’une commission aux Saoudiens en échange du plus gros contrat de vente d’armes jamais signé par le Royaume-Uni. Depuis, tous les gouvernements qui se sont succédé à Londres ont nié l’existence de tels pots-de-vin, invoquant la sécurité nationale et le secret d’Etat.
... Le versement présumé de ces pots-de-vin au prince saoudien a été découvert grâce à une enquête du Serious Fraud Office (SFO, Bureau des fraudes graves), suspendue en décembre dernier sur ordre de lord Goldsmith, l’Attorney général du Royaume-Uni [le plus haut conseiller juridique du gouvernement].
... Les prétextes ne manquent d’ailleurs pas pour les champions du pragmatisme. BAE est un fournisseur officiel du Pentagone, et les ventes aux Etats-Unis représentent 42 % du chiffre d’affaires du groupe.
... Votée en 2002, la législation anticorruption britannique n’a donné lieu à aucune poursuite.
Aux Etats-Unis, le Foreign Corrupt Practices Act a permis de nombreux procès. Or BAE s’est engagée depuis 2000 à respecter les dispositions de cette loi interdisant le versement de commissions à des responsables publics étrangers en vue de l’obtention d’un marché.
Des pressions croissantes pourraient bien inciter le Congrès américain à ouvrir sa propre enquête sur BAE, d’autant plus que le prince Bandar est un proche de la famille Bush. Idem en Suisse et en Suède, deux pays qui ont conclu des affaires avec BAE et où la justice est moins facilement découragée.
... qui sommes-nous pour faire la leçon à l’Afrique sur la lutte contre la corruption ? ( 2007-06-09 The Guardian, http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=74756 )
Lambrechts Francis
09/06/2007
... En réalité, comme on a pu le voir lors du sommet du G8, c’est Bush qui a isolé l’Europe dans ce débat. Le Canada, la Chine et même le Japon ont montré un vif intérêt pour les propositions du président américain de contourner les Nations unies et d’organiser une série de réunions multilatérales - sous l’égide des Etats-Unis - afin de s’accorder sur des objectifs raisonnables de réduction des émissions de CO2.
... Depuis quelque temps, les Américains et les principaux pays émetteurs de CO2 ont engagé des négociations d’un tout autre type que le protocole de Kyoto. Ce processus porte aussi un nom, même s’il est peu connu : c’est le Partenariat Asie-Pacifique pour le développement propre et le climat. Il retient globalement les solutions avancées par les Etats-Unis et fondées sur la technologie plutôt que les taxes et les limitations de rejet de CO2. Le partenariat s’intéresse davantage aux nouvelles formes d’efficacité énergétique comme le “charbon propre” et les piles à combustible.
... (Blair)“Il y a deux contraintes politiques. Premièrement, les Etats-Unis ne signeront aucun accord global si la Chine n’en fait pas partie. Deuxièmement, la Chine ne signera aucun texte susceptible de ralentir sa croissance économique. Si l’on ne parvient pas à faire entrer ces deux acteurs dans les négociations, nous retournerons à un processus semblable à celui de Kyoto, qui débouchera peut-être sur un accord mais qui n’engagera pas les principaux pollueurs.”
... Au lieu de ranimer le protocole de Kyoto, le sommet du G8 vient de l’enterrer. ( Le G8 enterre le protocole de Kyoto, Dominic Lawson, The Independent, http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=74757 )
Erem
08/06/2007
Ah, eh bien justement Armand, j’allais le dire,j’étais en train de tourner dans ma tête les idées et phrases pour mon commentaire sur ces “folles” (le terme est faible) dépenses, lorsque j’ai consulté le commentaire déja associé .
c’est tout juste ce que je pensais !
je dirai donc la même chose mais pour ne pas lasser, je l’agémenterai d’une image qui m’est depuis longtemps venu à l’esprit, depuis l’écroulement de l’union soviétique exactement.
C’est comme dans une bagarre de rue lorsque deux costauds s’écharpent. Soudain, l’un s’écroule K-o ,les badauds attroupés autour feraient bien alors de se méfier du vainqueur encore plein de l’adrénaline du combat,et de la hargne qui va avec et qui peut alors se mettre à chercher des noises et s’en prendre à n’importe qui ?
La sécurité publique voudrait alors que la police (dans mon image) soit là pour calmer ledit vainqueur et faire revenir l’ordre public.
Dans le cas présent il faudrait donc une autorité Onusienne valable capable de tenir ce rôle.On en est loin! au passage je suis convaincu que ça viendra. Après tout ça!
Reste donc à se demander combien de temps le second géant de la bagarre historique va tenir le coup ?
Le montant de ses dépenses qui pourrait nouvelle image être comparé à un taux d’adrénaline dans un organime ! m’amène à penser que comme s’interrogeait un autre intervenant sur ce site (Francis Lambrecht) ces jours ci, ou cela va-t’il craquer ?
Ce pourrait-être l’économie -la monnaie-,ou plus exactement le système financier dans son ensemble.
Les mêmes causes en somme que pour l’adversaire de la guerre froide,même si ce n’était pas la seule cause, c’était la principale,les dépenses prohibitives par rapport à l’économie. L’accident économique et financier, la difficulté à soutenir de telles dépenses,provoquant la désorganisation de tout le système
Ce serait une belle revanche de l’Histoire, non ?
“Les scélérats tombant ignoblement…” de la démesure de leur folie.
Lambrechts Francis
08/06/2007
... Aucun ne s’est engagé à entreprendre des changements aussi importants en termes de mode de vie et d’environnement. Et aucun n’a fait preuve d’autant de constance dans ses efforts pour concrétiser les vœux de la communauté internationale afin de freiner le réchauffement climatique.
... Domicile d’un Américain sur huit, avec une économie plus puissante que celle du Canada, la Californie compte sur la scène planétaire, et son gouverneur a l’intention d’en profiter. Son Etat a plus d’avance sur ce sujet que n’importe quel autre pays.
( 2007-06-08 The New York Times, Timothy Egan, G8 • C’est Schwarzenegger qu’il fallait inviter
http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=74725 )
Stassen
07/06/2007
L’Armée turque au coeur du pouvoir (Partie 1)
Erol Ozkoray
Journaliste et éditeur de la revue Idea Politika (1998-2002) (1).
Conseiller en communication politique.
(L’article publié par Politique Internationale, N°101, Automne 2003)
Éternelle candidate à l’Union européenne (UE), la Turquie éveille les passions, mais pose, aussi, de sérieux problèmes d’ordre institutionnel et politique. Aucun autre pays ne présente à ce point un double visage. D’un côté, une société civile développée et dynamique ; d’un autre côté, un Léviathan géant arc-bouté sur le statu quo qui tire tout un peuple vers le bas. D’un côté, une laïcité militante ancrée au cur d’un républicanisme à la française ; de l’autre, un gouvernement islamique qui rêve d’anéantir l’espace public. D’un côté, une société qui, dans son écrasante majorité, aspire à la modernité occidentale (80 % des Turcs souhaitent adhérer à l’UE) ; de l’autre, une structure étatique paranoïaque qui exploite les vieux démons (l’impérialisme européen, le Traité de Sèvres, l’encerclement par la Grèce) pour mieux asseoir son pouvoir. Le cas turc a, décidément, tout d’un casse-tête chinois.
La plupart des observateurs occidentaux estiment que les problèmes majeurs de la Turquie - les questions chypriote, kurde et arménienne, le conflit avec la Grèce, la crise économique, le chômage, les droits de l’homme, la liberté d’expression et la montée de l’islam - se régleront avec le temps grâce aux réformes demandées par l’UE. Il ne reste finalement qu’un seul obstacle sur la route de l’Europe : l’armée qui, vingt-trois ans après le putsch de 1980, continue de détenir tous les leviers de commande.
De l’armée du peuple à l’esprit de caste
Créée par Mustafa Kemal Atatürk, cette armée est l’armée du peuple. En remportant la première guerre d’indépendance nationale contre les puissances impérialistes (1919-1923), elle a jeté les bases de la Turquie moderne. La république laïque, à laquelle 90 % de la population turque se déclarent attachés, est une valeur constitutive de la nation. Mais au lieu de se muer comme en France en une démocratie, cette république laïque a emprunté un tout autre chemin : trois coups d’État militaires (1960, 1971 et 1980) l’ont transformée en régime autoritaire (2). Au fil des années, l’armée s’est de plus en plus coupée du peuple. Elle est devenue un groupe social à part entière doté de privilèges particuliers, replié sur lui-même. Bref, une caste vivant en autarcie, séparée du reste de la population.
Aujourd’hui, l’armée turque se livre à un travail de sape systématique visant à ruiner les efforts des pro-européens tout en évitant de prendre ouvertement position contre l’UE afin de ne pas se dévaloriser aux yeux de l’opinion publique. Bien décidée à préserver le statu quo, elle s’oppose aux réformes démocratiques qui remettraient en cause ses prérogatives si le pays accédait à l’UE. Comble du paradoxe : l’armée turque, qui fut le fer de lance de la modernité occidentale, se réfugie dans un conservatisme anachronique.
Le vrai problème de la Turquie n’est ni religieux, ni économique, ni même géographique : il est politique. Avec les élections législatives du 3 novembre 2002 qui ont porté les islamistes à la tête du gouvernement, le système a clairement montré ses limites. Cette fois, le peuple turc s’est trompé. Ce n’est pas la première fois qu’un peuple bascule dans l’extrémisme par désespoir. Comment peut-il en être autrement quand l’injustice et les inégalités atteignent de tels sommets, quand la classe moyenne frôle le seuil de pauvreté, quand la corruption gangrène le pays et réduit à néant tout espoir de sortie de crise ? Mais ce désespoir a aussi des causes structurelles : un système des partis qui rappelle étrangement la IVe République française et, surtout, l’entêtement de l’armée à vouloir maîtriser ce système par le biais de la Constitution de 1982 dont l’objectif est de dépolitiser le pays. Ceux qui avaient semé le vent avec le putsch de 1980 ont récolté la tempête le 4 novembre 2002 au matin. Ce coup de théâtre était l’aboutissement inévitable d’une dérive autoritaire et oligarchique qui a, peu à peu, permis à l’armée d’exercer la réalité du pouvoir.
Le guet-apens du centre
La dépolitisation constitue la base même du système des partis. Il n’existe en Turquie aucun repère politique au sens occidental du terme. La distinction entre la droite et la gauche, sans laquelle il ne saurait y avoir de véritable démocratie, n’a plus cours. Or le positionnement au centre conduit à l’autodestruction des partis ou, dans le meilleur des cas, à leur émiettement et à leur déclin.
Si les généraux ont fait l’apologie du centre, c’est qu’ils se méfiaient autant de la droite que de la gauche, qu’ils assimilaient aux mouvements terroristes des années 1976-1980. Analyse erronée qui osait faire l’amalgame entre des forces démocratiques et des groupes terroristes ! Après vingt ans d’application (1983-2003), ce système est aujourd’hui en faillite. Totalement déboussolés, les Turcs ne font plus aucune différence entre l’ultra-nationalisme, l’islamisme, le libéralisme, la social-démocratie et le conservatisme.
De fait, dans un corps électoral majoritairement conservateur (3), le transfert des voix de gauche (par exemple, les partisans de l’ancien premier ministre Bülent Ecevit et de son Parti de la gauche démocratique (DSP)) vers les islamistes ou vers les nationalistes s’opère avec facilité. De scrutin en scrutin, les électeurs oscillent désespérément d’un parti à l’autre selon le principe des vases communicants, y compris lorsque ces partis sont idéologiquement très éloignés. Tout est bon pour sortir de l’impasse. Après les islamistes en 1995, ce sont les nationalistes qui l’ont emporté en 1999. Des libéraux conservateurs en 1987 (le Parti de la mère patrie (ANAP) de Turgut Özal) à la gauche en 1991 (le Parti populaire social-démocrate (SHP) d’Erdal Inönü), l’électeur turc a donné sa chance à tout le monde. Toutes sortes de coalitions ont été expérimentées : entre la gauche et la droite (1991), entre la droite et les islamistes (1995) ou encore entre la gauche, les libéraux et les ultra-nationalistes (1999).
Si l’on ajoute à cela une inflation galopante (+ 70 % par an en moyenne depuis vingt ans), une corruption qui a coûté au pays 100 milliards de dollars en quinze ans et deux dévaluations, le tout ayant débouché sur une banqueroute économique (4) qui dure depuis avril 2001, le citoyen turc a de quoi se sentir désorienté. Les Turcs sont un peuple très patient. Plutôt que de se révolter contre leur État, ils ont essayé depuis quinze ans toutes les combinaisons politiques possibles et imaginables pour réaliser finalement l’exploit, en novembre dernier, de déloger du Parlement l’ensemble des partis politiques qui s’y trouvaient. Aucun n’a, en effet, franchi la barre des 10 % requise pour être représenté à la Grande assemblé nationale.
C’est une première dans l’histoire du parlementarisme européen : la totalité de la classe politique a été éliminée. Le vainqueur des élections de 1999, le DSP de Bülent Ecevit, est ainsi passé de 24 % à 1 % des voix en l’espace de trois ans, du jamais vu dans une démocratie occidentale. Les électeurs ont utilisé la seule arme dont ils disposent - le bulletin de vote - pour prendre leur revanche sur le ” système corrompu “. Il ne reste plus au Parlement que deux formations : un nouveau parti qui participait aux élections pour la première fois, l’AKP (parti islamiste dirigé par Recep Tayyip Erdogan), et le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) de Deniz Baykal qui, en 1999, avait été victime de la règle des 10 %.
Sur les 34 % de voix obtenues par l’AKP, 25 % au moins sont des votes de protestation, l’étiage de ce parti se situant aux alentours de 8-9 %. 66 % des votants ne se sont donc pas prononcés pour ce parti sans compter que, dans un pays où le vote est pourtant obligatoire, 12 millions d’électeurs (sur 41 millions) ont boudé le chemin des urnes. Si l’on tient compte de l’abstention, le score de l’AKP tombe à 24 %.
La victoire des islamistes est, aussi, le résultat de la stratégie du Parti républicain du peuple (CHP) de Deniz Baykal - un parti ” social-démocrate ” qui, depuis le coup d’État de 1980, n’a jamais remis en cause le poids de l’armée sur la vie politique turque. Baykal a commis deux erreurs majeures lors de la campagne : 1°) il s’est opposé à ce que le seuil des 10 % soit abaissé à 5 % ; 2°) il a provoqué une bipolarisation avec l’AKP, ce qui a eu pour effet de propulser les islamistes vers la majorité absolue. Conséquence : un raz-de-marée islamiste (363 sièges sur 550), et un CHP à 18 %, score catastrophique par rapport aux capacités de la gauche turque.
” Démocrates islamistes ” et république laïque : le mariage impossible
Les Turcs n’aiment pas les mises en scène politiques, surtout lorsqu’elles sont orchestrées par l’État. Ils n’aiment pas non plus qu’on s’en prenne à leur liberté de vote. Ainsi, en 1983, lors des premières élections générales organisées après le coup d’État de 1980 sous l’il vigilant de la junte militaire, ils ont voté en masse pour le Parti de la mère patrie (ANAP, libéral) de Turgut Özal. Celui-ci a remporté la majorité absolue, malgré la présence d’un parti créé par l’armée sur lequel les généraux fondaient de grands espoirs. C’est une réaction du même ordre qui s’est produite lors du dernier scrutin. L’interdiction des deux partis islamistes Refah et Fazilet, puis la condamnation de Recep Tayyip Erdogan à dix mois de prison et cinq ans d’inéligibilité pour anti-laïcité ont été ressenties par les Turcs comme autant d’injustices qu’ils ont voulu réparer en votant AKP.
Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a bâti toute sa carrière politique sur l’islam. Le fait qu’il se positionne aujourd’hui comme un ” conservateur moderne ” et qu’il se désolidarise de l’islam en tant qu’idéologie prouve quatre choses : qu’il veut éviter un coup d’État ; que la démocratie et l’islam politique sont deux notions incompatibles ; que l’AKP est devenu - au moins en apparence - un parti comme les autres ; et qu’il aspire à rester au pouvoir le plus longtemps possible.
On a beaucoup dit en Turquie, mais aussi en Europe, que ce gouvernement était composé d’” islamistes modérés “, voire de ” démocrates islamistes “. Or, dans une république laïque, il ne saurait y avoir de place pour un islam politisé qui, tôt ou tard, est appelé à entrer en conflit avec les institutions de l’État. L’islam est une religion communautaire et un projet politique global dont l’aboutissement naturel ne peut être que le totalitarisme. Des talibans afghans aux mollahs de Téhéran, les exemples ne manquent pas. Tirant les leçons de cette antinomie entre islam politique et république laïque, Erdogan a transformé son parti en parti attrape-tout afin d’éviter une réaction immédiate de l’armée.
Le sentiment d’appartenance à l’État-nation est un élément essentiel de l’identité turque. Selon un sondage d’opinion, 90 % des Turcs se définissent d’abord comme turcs, la religion musulmane ne venant qu’en deuxième position. Dans tous les pays où l’islam est fortement implanté, on obtient généralement le résultat inverse. C’est le miracle de la laïcité turque. Dans ce contexte, dire que la Turquie est un pays musulman n’a aucun sens. Cela revient à définir la France comme un pays catholique ! Face à la laïcité turque, les islamistes étaient contraints de changer et de se normaliser. Apparemment, c’est ce qu’ils commencent à faire. Comme quoi la république laïque a dompté ses islamistes !
Ce gouvernement continue néanmoins d’inspirer à l’armée un grand scepticisme. Celle-ci rêve d’un nouveau ” coup d’État postmoderne ” (5), comme en 1997, lorsque le parti islamiste Refah de Necmettin Erbakan - figure historique de l’islam politique en Turquie - fut évincé de la coalition sous la pression des militaires qui surent habilement mettre la société civile de leur côté.
Dans les années 1970, cette armée ne s’était pourtant pas privée d’utiliser les islamistes pour diviser la droite, alors représentée par l’inamovible premier ministre Süleyman Demirel. N’était-elle pas allée chercher Erbakan, qui était à l’époque réfugié en Suisse pour lui demander de fonder son propre parti afin de faire pièce à Demirel ? Aujourd’hui, la stratégie de l’armée consiste de nouveau à diviser pour régner. Mais, cette fois, à diviser le parti d’Erdogan. Ce faisant, les militaires ne se rendent pas compte qu’ils renforcent l’AKP au lieu de l’affaiblir…
Le ” coup d’État permanent “
La Turquie est un pays en pleine décomposition. Comme il y a un siècle, elle est redevenue l’homme malade de l’Europe. Le cas turc dépasse largement le cadre réducteur d’une crise économique liée à la mauvaise gestion du pays. Il s’agit d’une faillite structurelle d’ordre politique, dans laquelle l’armée joue le rôle principal. Depuis vingt-trois ans, le pays est gouverné de la même façon : les problèmes sont soit ignorés (la politique de l’autruche parfaite), soit réglés (s’il le faut vraiment et toujours au dernier moment) par des méthodes brutales. C’est un système où la concertation et le dialogue n’ont pas droit de cité. Le mot ” concession ” a disparu du vocabulaire de l’État. L’État turc existe pour lui-même et par lui-même et il se confond avec l’armée. Quant au citoyen, il n’existe qu’à travers l’État et doit s’effacer quand les intérêts de celui-ci sont en jeu.
La Turquie se présente donc comme une pseudo-démocratie post-totalitaire. Kenan Evren, l’instigateur du coup d’État de 1980, n’avait-il pas l’habitude de dire qu’une ” démocratie ne peut être basée que sur l’unité et l’union nationale ” ? Les Turcs vivent dans un univers orwellien, conditionnés et surveillés en permanence par leurs maîtres en uniforme.
Cette forme d’organisation de l’État est poussée à son paroxysme dans le sud-est et l’est du pays, peuplés majoritairement de Kurdes, où l’exécutif et la justice sont placés sous le contrôle direct de l’armée. Au niveau national, la réalité est plus subtile : les Turcs sont confrontés à un ” coup d’État permanent “. La base juridique de l’État est la Constitution de 1982 et son instrument politique le Conseil national de sécurité (CNS). Le CNS, qui se réunit une fois par mois sous la présidence du président de la République, est composé du premier ministre, du ministre des Affaires étrangères, du ministre de la Défense, du chef d’état-major, ainsi que des chefs des armées (Terre, Air, Marine et Gendarmerie). L’armée se comporte comme un parti politique classique et remplit parfaitement son rôle. Sous la direction du chef d’état-major, les militaires qui siègent au CNS définissent les grands axes de la politique turque. La moindre initiative du gouvernement islamiste est examinée lors des réunions mensuelles du CNS. L’accès du gouvernement aux services de renseignement est limité. Quant au fonctionnement de l’” État profond ” (l’organisation interne du secrétariat du CNS en fait partie), il lui échappe totalement.
Cette oligarchie militaire a mis en place un système complexe, géré par le secrétaire général du CNS. Mieux encore : ce même secrétaire général préside au sein du CNS une ” cellule de crise ” - un organe d’exception qui, au fil du temps, est devenu le véritable centre du pouvoir exécutif. Le CNS mène depuis vingt ans une ” guerre psychologique ” contre la population turque, qui subit les conséquences dramatiques de cette politique autoritaire, sans que le gouvernement ne puisse exercer le moindre contrôle.
Notes :
(1) Cette revue a été contrainte de suspendre sa parution après avoir fait l’objet de plusieurs saisies et mesures d’interdiction de la part des autorités turques. L’état-major des armées a engagé contre Erol Özkoray pas moins de huit procédures judiciaires. Il a déjà remporté deux procès. Dans les six procès en cours, le procureur requiert au total près de trente ans d’emprisonnement sur la base de l’article 159 du Code pénal qui réprime les critiques contre l’armée.
(2) Depuis la naissance de la République, l’armée turque a mené une trentaine de tentatives, réussies ou non, de coups d’État, toujours officiellement pour ” sauver la démocratie “. Quand elle fait la guerre, par exemple à Chypre en 1974, il s’agit d’une ” opération de paix “. L’idéologie dominante cultive le paradoxe, brouille les pistes et joue sur la désinformation avec la collaboration de la presse.
En 1960, l’armée met fin au pouvoir du Parti démocrate qui gouvernait la Turquie depuis 1950. Les responsables de ce parti sont emprisonnés et le premier ministre Adnan Menderes est condamné à la pendaison, ainsi que deux de ses ministres (le ministre des Affaires étrangères Fatin Rüstü Zorlu et le ministre des Finances Hasan Polatkan) au terme d’un procès qui dure un an.
Le coup d’État de 1971 renverse le premier ministre Süleyman Demirel et la Constitution de 1962 est amendée dans un sens autoritaire.
Les terrorismes de gauche et de droite qui ravagent le pays entre 1976 et 1980, causant la mort de 6 000 personnes, finissent par provoquer la réaction de l’armée qui intervient le 12 septembre 1980. Le Parlement est fermé, les partis politiques supprimés, leurs leaders jetés en prison. L’armée fait voter sa propre Constitution en 1982.
(3) En trente ans, et à la suite de deux coups d’État (1971 et 1980), le peuple turc est devenu conservateur. Le vote de gauche, qui était de l’ordre de 45 % en 1973, a chuté aujourd’hui à 30 %, y compris les voix du parti kurde DEHAP. Dans le même temps, le vote de droite est passé de 55 à 70 %, en incluant les voix islamistes et nationalistes. Mais, dans son immense majorité, l’électorat turc est ouvert à la nouveauté et est attiré par toutes les innovations contemporaines. Ce qui explique son adhésion au projet européen.
(4) Le total de la dette turque (intérieure et extérieure) s’élève à 260 milliards de dollars, tandis que son PIB est d’environ 150 milliards de dollars. Selon les critères de Maastricht, le rapport dette/revenus ne doit pas dépasser 60 %. Dans le cas turc, ce rapport est de 173 %. L’économie turque est sous le contrôle du Fonds monétaire international (FMI) qui a préféré sauver la Turquie après le 11 septembre, en raison de son importance géostratégique, en y injectant 31 milliards de dollars en quinze mois. En août dernier, le FMI a de nouveau rééchelonné la dette jusqu’en 2006. Initialement, le paiement de cette dette, qui atteint 11,5 milliards de dollars, était prévu pour l’automne 2003. La Turquie est toujours en état de faillite officieuse. Tôt ou tard, elle devra demander un moratoire sur le paiement de sa dette extérieure et annoncer une consolidation de sa dette intérieure.
(5) Le ” coup d’État postmoderne ” est une innovation politique des dirigeants militaires de l’époque, qui ont forcé le premier ministre Necmettin Erbakan à démissionner. À sa place fut nommé Bülent Ecevit, le doyen de la gauche turque.
... Suite Partie 2
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