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BIZARRE MORCEAU D'IDEOLOGIE PURE

Article lié : Merkel et notre destruction sur commande 

EricRobertMarcel Basillais

  30/10/2019

1/ Je suis étonné de découvrir que c'est à un Economiste (Cipolla) qu'on emprunte la théorie de la Stupidité.
2/  De même, il faut se mettre d'accord ave soi-même : on ne peut sans rire allier l'Anti-Modernisme de Guénon et la déploration de l'effondremnt industriel… Incarnation du Règne d la Quantité.

L'individualisme opposé au globalisme ou au communisme?.1

Article lié : Résilience du “populisme”

jc

  30/10/2019

Èclaircissement espéré de la note ².

Je vois ainsi les quatre divisions d'un Manvantara:

Au tout départ du cycle, c'est-à-dire au début de l'âge d'or, sont au contact l'Idée-Forme-Acte-Jérusalem-céleste-Verbe, et la Matière-Puissance-Paradis-terrestre-Chair; et l'Idée, ayant fécondé la Matière et lui ayant communiqué son énergie, se retire¹ aussitôt, laissant seule la Matière-Paradis-terrestre fécondée; phase liquide, phase de projet, de gestation de la Chair. La transition âge d'or/âge d'argent est le passage de la phase liquide yin-yin à la phase solide plastique, yin-yang, le début de la solidification chère à Guénon. La transition âge d'argent/âge de bronze est le sommet de la civilisation matérialisée -la sphère transformée en cube-, et marque le début de la rigidification yang-yin avec les premières amorces de fissures. La transition âge de bronze/âge de fer marque le début de l'effondrement, phase gazeuse, yang-yang, phase "catastrophique" de déstructuration pour la matière mais phase "anastrophique" de gestation de l'Idée qui fécondera la civilisation suivante.

(Je vois en fait deux cycles imbriqués, selon que l'on considère les choses du point de vue de la matière ou du point de vue de la forme.)


¹: Thom:
- "Les métaphysiciens, à la suite d'Heidegger, nous disent: l'être se donne, puis se retire." (AL, p.495)
- "En parcourant cet axe [qui joint Indicativité à Prédicativité, c'est-à-dire la Deixis à la Prédication] (...) on décrit psycholinguistiquement le parcours de l'énonciateur : sa tâche initiale est de créer le paysage sémantique qu'il va
énoncer, et cette tâche terminée il doit finalement s'effacer devant l'univers qu'il a créé, imitant ainsi Jéhovah qui, la Création achevée, s'est retiré, laissant ainsi le monde en état d'« apousie ». (1992, La Transcendance…)
 

L'individualisme opposé au globalisme ou au communisme?

Article lié : Résilience du “populisme”

jc

  29/10/2019


PhG: "Ensuite en Allemagne, avec les élections régionales en Thuringe. Le schéma désormais habituel s’est renouvelé en s’accentuant. Les deux partis de l’establishment-Système s’effondrent tandis que les deux partis à l’extrême se renforcent très fortement".

On a là un conflit à trois actants dont l'archétype est la catastrophe thomienne papillon. Selon PhG ce conflit semble évoluer vers un conflit entre les deux actants extrêmes et populistes (ainsi est-il Politiquement Correct de s'exprimer) dont le centre globaliste (qui va de la droite non extrême à la gauche non extrême -toujours selon le PC-) va finir, selon moi, par faire les frais.

Il me semble que la situation est différente en France avec un conflit à deux actants (la droite extrême et populiste contre le centre globaliste), la gauche extrême et populiste semblant actuellement très affaiblie. La France Insoumise et Die Linke, jadis partis frères, ont-ils gardé depuis les mêmes orientations? (Quid de la "vraie" gauche italienne?)

Dans son article Luongo titre le dernier paragraphe: "Individualisme et globalisme" et oppose l'individualisme de Trump au globalisme¹ de Soros. Selon moi l'individualisme s'oppose classiquement au communisme et le globalisme -déstructurant- au mondialisme -structuré- comme la sphère lisse s'oppose au cube stratifié².


¹: Le néo-libéralisme est pour moi indissociable d'une part de l'individualisme et d'autre part du globalisme, open society oblige.

²: Je ne suis pas d'accord avec Guénon sur ce point, qui considère que le passage de la sphère au cube est une solidification qui atteint son minimum catastrophique à la fin du Kali Yuga (cf. "Le règne de la quantité..."). Je pense au contraire que la structuration symbolisée par le cube atteint son maximum anastrophique à la fin de l'âge d'argent (qui est aussi le début de l'âge de bronze).

 

Les idéologies de Thom, de Grasset et de Guénon

Article lié : Le tourbillon (crisique) des révoltes

jc

  29/10/2019

Comme nous tous(?), humains, Thom est un idéologue. Pour lui c'est l'opposition discret/continu qui domine non seulement les mathématiques mais en fait toute la pensée, et il a choisi de considérer "idéologiquement" que c'est le continu qui est l'être premier parce que, selon lui, toute singularité, toute discontinuité, présuppose le continu. C'est pour cela que je le qualifie du néologisme de topocrate. De ce point de vue PhG, qui, j'en suis convaincu, est -et se dit?- un logocrate, est également un idéologue.

Dans l'opposition espace/temps, c'est pour Thom le temps qui est l'être premier¹, contrairement à Guénon pour qui c'est l'espace².


¹: Cf. "La mathématique essentielle" (AL, pp.317 à 325) où Thom définit le temps avant l'espace et le mouvement.

²: Le chapitre IV de "Le règne…" ("Quantité spatiale et espace qualifié") précède le chapitre V ("Les déterminations qualitatives du temps"), chapitre V qui commence par:

 "(...) mais il y a cependant une grande distinction à faire entre les deux cas, du fait que, comme nous l’avons déjà indiqué, tandis qu’on peut mesurer l’espace directement, on ne peut au contraire mesurer le temps qu’en le ramenant pour ainsi dire à l’espace; Ce qu’on mesure réellement n’est jamais une durée, mais c’est l’espace parcouru pendant cette durée dans un certain mouvement dont on connaît la loi ; cette loi se présentant comme une relation entre le temps et l’espace, on peut, quand on connaît la grandeur de l’espace parcouru, en déduire celle du temps employé à le parcourir ; et, quelques artifices qu’on emploie, il n’y a en définitive aucun autre moyen que celui-là de déterminer les grandeurs temporelles."

Quel portrait réaliste, hélàs

Article lié : Merkel et notre destruction sur commande 

Morbihan

  29/10/2019

Portrait applicable, oh combien, à la France, à ceci près que l'industrie française a disparu, et que nous y vivons dans un univers analphabète et inculte (media, enseignement, politiciens)

De la RDA comme république bananière

Article lié : Merkel et notre destruction sur commande 

Alex Kara

  29/10/2019

En Allemagne de l'Ouest, des grands distributeurs comme Quelle ou Neckermann, l'équivalent des 3 Suisses ou de la Redoute, proposaient des produits fabriqués en RDA (par exemple la marque Universum pour les radios ou les appareils photos) qui étaient très durables et de de bonne qualité.

Des documentaires comme celui cité plus loin (en allemand uniquement)  https://www.youtube.com/watch?v=nw8-2ctIBBI montrent que la soif de devises était telle en RDA que les produits de son industrie étaient bradés à vil prix en RFA. Un des problèmes fondamentaux des pays européens communistes étaient qu'ils étaient devenus des sous-traitants à bas niveau de salaire de l'économie occidentale.

D'ailleurs dans les années 80 les économies communistes employaient nombre de Vietnamiens, Angolais, Cubains etc. non seulement pour les métiers difficiles mais y compris au sein même de son industrie.

Comme les Est-Allemands n'étaient pas stupides, ils savaient tous que ce qui était produit sans discontinuer dans leur industrie était destiné à l'export, et qu'eux-mêmes ne pouvaient pas l'acheter. Le documentaire ci-dessus cite des cas de réimport de produits est-allemands par la RFA, vendus à prix d'or dans les boutiques réservées.

Du coup cela éclaire mieux le rôle du parti communiste et de la Stasi, qui sont des moyens de maintenir l'obéissance de la population devant cette escroquerie politique et économique.

Le choix d'une personne issue de cet environnement montre bien que l'on destinait l'Allemagne réunifiée à devenir une Super-RDA, avec une population appauvrie travaillant dur pour fournir ses dirigeants en "devises".

Non

Article lié : Baghdadi m’a dit...

Denis Monod-Broca

  28/10/2019

Non, la France, si fière d’avoir aboli la peine de mort, ne devrait pas féliciter les Usa et Donald Trump d’avoir éliminer Baghdadi. Non, la guerre - ou prétendue telle pour les besoins de la cause - ne justifie pas l’exécution, sans jugement, de sang froid, d’un homme, quel qu’il soit. Non, une telle exécution, si contraire aux principes que nous professons, n’est pas une victoire contre le terrorisme. Bien au contraire, elle lui donnera de nouveaux arguments et lui attirera de nouvelles recrues. Non, nous ne vaincrons pas la terreur en pratiquant la terreur, nous ne défendrons pas la civilisation en la trahissant. Non, les phrases ci-dessus n’expriment pas une opinion bisounours, elles disent les choses telles qu’elles sont : disant agir pour le bien et répandant le mal, nous ne savons pas ce que nous faisons, nous y perdons notre âme, nous nous condamnons nous-mêmes.

L'ontologie selon Thom

Article lié : Le tourbillon (crisique) des révoltes

jc

  28/10/2019

Pour moi un idéologue est quelqu'un qui pense qu'entre deux pôles qui s'opposent il y en un bon et un mauvais, et que l'enjeu de la rationalité consiste à trouver ce bon pôle. Je n'ai pas trouvé ça tout seul mais chez un certain Elie Bernard-Weil:

«Il faut apprendre ou réapprendre à penser toujours d'une manière bipolaire et de ne pas céder à l'attrait d'une pensée unipolaire, branchée sur un pôle dominant -ce qu'on appelle aussi « pensée unique » de nos jours -une tentation qui fait immanquablement plonger dans l'erreur et l'impuissance. La seule excuse, c'est que presque tout le monde considère que c'est là l'enjeu de la rationalité : trouver le bon pôle.  Faux!"

Comme le précise Thom: "Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être [le sommet de l'arbre de Porphyre, l'Être en soi] le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera très précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer."

(Pour fixer les idées sur des exemples précis et contemporains: les idéologies communiste de l'URSS et libérale, individualiste, de l'UE.)

Dans cette optique il s'agit, pour le métaphysicien, non seulement d'une recherche de la vérité mais surtout d'une montée vers le sommet de l'arbre de Porphyre, sommet où, seul, toute bipolarité disparaît¹. On pourra consulter les citations thomiennes à ce sujet (et plus si affinité) dans l'article "Le vrai, le faux, l'insignifiant" du mathématicien Alain Chenciner: https://perso.imcce.fr/alain-chenciner/Vrai_faux_insignifiant.pdf. Je retiens celle-ci en particulier (p.10):

Thom: "J’ai écrit un jour : Ce qui limite le Vrai, ce n’est pas le Faux, mais l’insignifiant. Mais il y a aussi le Faux limité, entouré par le Vrai, le principe erroné qui est au centre d’une auréole de vérités. Je ne serais pas éloigné de voir en ce Faux Générateur du Vrai l’essence même de la scientificité."


¹: Pas très loin du sommet de l'arbre de Porphyre (à mon avis…) on a les oppositions aristotéliciennes (et platoniciennes) puissance/acte et matière/forme. Leurs synthèses débouchent sur la notion "plus riche et mystérieuse" de quiddité (à la fois alpha et oméga?) dont Thom dit ceci:

- "Dira-t-on que l'œuf n'a pas de forme, mais qu'il a un to ti en einai dont la nature est ultérieurement de développer la forme adulte (s'il n'y a pas empêchement) ? Cela montre en quel point le concept de « quiddité » est infiniment plus riche et mystérieux que ceux de la forme et de l'acte. (...) La Science moderne ne peut accepter les quiddités qu'à condition de les géométriser, dans l'espace substrat ou dans des espaces dérivés (espaces fonctionnels). C'est le sens de mon « attracteur du métabolisme simulant la dynamique adulte ». (ES, p. 251.)

- "(...) la quiddité est l'ensemble de la forme spatiale et des prégnances qui l'illuminent, qui l'investissent, prégnances qui le plus souvent sont suscitées par l'histoire antérieure de cette forme en devenir et en découlent nécessairement : L’homme engendre l’homme – ainsi que le soleil (au nominatif : kai o hèlios). Il est permis de penser que c'est là une situation générale : une forme ne peut apparaître en tant que phénomène que par les perturbations qu'elle cause dans la propagation spatiale d'un flux. Toute forme ne peut ainsi être conçue que comme une figure due à un arrêt momentané (autour d'un obstacle) d'un flux partant d'un point-amont a [alpha?] et s'écoulant vers un point-but v [omega?]. Qu'on doive identifier a et v, c'est là un point que je laisse à mes auditeurs de décider…" (1993, Pouvoirs de la Forme)

La révolution des oppositions

Article lié : Le tourbillon (crisique) des révoltes

jc

  27/10/2019

À propos d'idéologie il est piquant de voir que les communistes, formatés à la dialectique matérialiste, n'aient pas fait la synthèse de l'opposition individualisme-communisme (les néo-libéraux non plus, mais eux n'ont pas été formatés par cette dialectique, bien que le néo-libéralisme anglo-saxon soit, comme le communisme de l'URSS, un matérialisme).

Je suis convaincu que le travail de désidéologisation et d'ontologisation commence par l'harmonisation cyclique -la roue cosmique tournant inexorablement- de tous les conflits à deux actants (conflits bipolaires) selon le principe universel ago-antagoniste du "à chacun son tour", avec comme archétypes le cycle prédateur-proie¹ (Thom) ou le cycle de Carnot¹ (Roddier). Et en cette matière il vaut mieux prévenir (constitutionnellement en ce qui concerne la politique -cf. par exemple le conflit individualisme-communisme-) que guérir.

Remarque: En bonne (éthymo)logique l'idéologie est la science des idées et l'ontologie la science de l'être; aussi l'expression "l'ontologie de l'être" me paraît étrange, car elle renvoie à l'expression difficilement acceptable de "l'idéologie des idées".


¹: Thom: "Un programme pour moi c'est toujours une approximation discontinue d'une figure continue sous-jacente, qui figure en tant que projet. Le projet est continu, mais la réalisation est discontinue, catastrophique."

Fondamentalement, nous sommes tous interreliés à l'insu de notre plein gré par le monde quantique !

Article lié : T.C.-81 : 19ème(GlobalNervous Breakdown

patrice sanchez

  27/10/2019

La partie est sur le point de se terminer pour l'homme qui voulut se prendre pour Dieu ou satan, et de toutes évidences particulaires, tout est fait pour préparer un Homme nouveau, un homme respectueux des lois universelles d'amour et d'entraide comme tant d'illustres anciens nous en ont laissé le témoignage !
Merci pour votre beau texte Mr Grasset.

 « Si vous avez jamais dit « oui » à un plaisir, ô mes amis, alors vous avez en même temps dit « oui » à toute douleur. Toutes choses sont enchaînées, enchevêtrées, liées par l’amour – Si vous avez jamais voulu qu’une fois fût deux fois, si vous avez jamais dit : « Tu me plais, bonheur ! moment ! instant ! », alors vous avez voulu que tout revienne ! – tout de
nouveau, tout éternellement, tout enchaîné, tout enchevêtré, tout lié par l’amour ». Nietzsche dans son Zarathoustra

Antéchrist et Antéchristine

Article lié : Tulsi G. et la Grande Sorcière

jc

  26/10/2019

Que Eleanor et Hillary puissent communiquer "psychiquement", pourquoi pas¹? Mais que les époux Clinton laissent fuiter ce genre d'info pour se poser en époux Roosevelt des temps modernes afin qu'Hillary se présente aux élections US-2020 sur la base d'un Green New Deal (avec AOC² ?) me semble plus plausible et plus conforme à l'idée que je me fais de ces tristes personnages.
 

¹: Thom: "(...) que signifie l'affirmation que deux individus, Pierre et Paul par exemple, pensent la même chose ? Dans notre modèle géométrique, ceci signifie que leurs dynamiques psychiques présentent des attracteurs y1 pour Pierre, y2 pour Paul, en état d'isomorphie dynamique ; ceci veut dire plus précisément que la signification de l'état psychique correspondant n'est autre que la structure topologique des attracteurs ainsi que leur position dans l'atlas des dynamiques ; même si Pierre et Paul sont de langues différentes, cela n'en a pas moins un sens que de dire que leurs dynamiques psychiques sont dans des états isomorphes. Ceci présuppose, donc qu'il existe un atlas dynamique psychique commun à toute l'espèce humaine ; les diversités linguistiques seraient dues à l'effet de champs morphogénétiques d'origine sociale (on retrouve ainsi le mythe de la tour de Babel) ; j'irai même plus loin et j'affirmerai qu'une bonne partie de l'atlas psychique préverbal nous est commune avec les animaux." (SSM, 1968)

²: "La membre du congrès américain (députée) Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), qui fit l’effet d’une bombe lors de ses premiers jours en fonction en dévoilant la “Nouvelle Donne Verte” pour réorganiser complètement l’économie américaine à un coût qui sera probablement de l’ordre de 100 000 milliards de dollars, n’est pas non plus sans guide avisé. Elle a ouvertement admis qu’elle s’est présentée aux élections à l’instance d’un groupe appelé Justice Democrats. elle a dit à un journaliste dans un entretien: “Je ne participerai pas à cette élection si ce n'était pour le soutien de Justice Democrats et de Brand New Congress. Euh, en fait ce furent ces organisations, JD et BNC, toutes deux qui m’ont demandé de me présenter. Ce sont elles qui m’ont appelé il y a un an et demi…” Maintenant, en tant que députée, les conseillers d’AOC incluent le co-fondateur de JD, Zack Exley, qui fut un Open Society Fellow (NdT: George Soros) et fut financé par, entra autre, l’Open Society Foundation de Soros et la Ford Foundation (NdT: gestion et intérêt Rockefeller) qui créèrent un prédécesseur à JD pour recruter des candidats triés sur le volet pour participer aux campagnes électorale et être élus députés."

Source: https://leblogalupus.com/2019/10/26/le-climat-et-la-piste-du-fric/

 

Idéologie et ontologie

Article lié : La “société du spectacle de la catastrophe”

jc

  26/10/2019

PhG: "(...) ces “hommes-modernes” aux regards tangentiels ont pris l’idéologie pour l’ontologie (...)"

Je ressors une fois de plus cette citation thomienne qui me semble parfaitement adaptée à la situation actuelle telle que décrite par PhG:

Thom: "Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer."

Elle est extraite de la fin du dernier chapitre "Perspectives aristotéliciennes en théorie du langage" de "Esquisse d'une sémiophysique" (ES), fin que je reproduis intégralement parce qu'il y est essentiellement question d'ontologie (et "de la modernité dans son affrontement avec la Tradition" -on y notera la place assignée par Thom aux pragmatistes et autres positivistes-):

"L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi. Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal alpha (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur. Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer.

Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée: "Premier selon l'être, dernier selon la génération"."

Dans son article déjà ancien "La crise de la raison (humaine)" PhG écrivait que "la sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée".
À la lecture de l'article du jour je crois qu'on peut préciser: l'audace de la pensée, aujourd'hui, consiste à se libérer -autant que faire se peut…- des chaînes de l'idéologie. Il y a du travail… dont le premier pas consiste à passer d'acteur de la société du spectacle à "spectateur de la société du spectacle de la catastrophe¹".


¹: Ce qu'a fait PhG, j'en suis convaincu, il y a longtemps (peut-être, au moins symboliquement, un certain 9 mars 1985…).
 

Symbolisme: de la Tradition aux mathématiques contemporaines.4.3

Article lié : Du Règne de la Quantité

jc

  26/10/2019

Encore une citation thomienne pour insister sur l'importance du rôle de la génétique dans la formation du langage naturel, et donc sur la différence "abyssale" entre langage conventionnel et langage naturel:

Thom: "L'analogie Génétique-Linguistique, si tentante qu'elle soit pour l'esprit, n'en suscite pas moins de sérieuses réserves. Les structures biologiques sont tri-dimensionnelles, et non uni-dimensionnelles comme l'est la chaîne parlée. L'unidimensionnalité du génome est vraisemblablement moins due à une contrainte de communication qu'à une contrainte d'autoréplication. Personnellement, je serais tenté de croire que l'analogie doit être prise en sens inverse de celui où on la prend d'ordinaire. Le langage s'est créé chez l'Homme, par invasion du champ conceptuel par le champ « génétique » : les concepts pensés par l'homme sont devenus capables de se reproduire, en fabriquant leurs propres « gamètes » que sont les mots. Autrement dit : la Linguistique s'explique par une extension des mécanismes de la Génétique, et non l'inverse. (1968)

 

Symbolisme: de la Tradition aux mathématiques contemporaines.4.2

Article lié : Du Règne de la Quantité

jc

  25/10/2019

Dans le .4(.0) j'écrivais:

"Avec l'arrivée des calculateurs électroniques, le conflit s'est déplacé du technologisme vers la communication pour se situer maintenant entre les langages formels des ordinateurs et notre langage naturel², entre l'intelligence artificielle des robots et l'intelligence naturelle de l'humain, avec dévoiement actuel au profit des premiers. Métaphoriquement il y a pour moi autant d'écart -abyssal- entre les tours de Doubaï et la cathédrale de Reims³ qu'entre un langage formel, conventionnel, et le langage naturel."

Pour moi les combats IA/IN et LC/LN (Langage Conventionnel/Langage Naturel) sont actuellement fondamentaux. Mais les guénoniens peuvent légitimement se demander en quoi les mathématiques -perçues généralement par eux comme artificielles et conventionnelles, et donc a priori favorables au camp d'en face- peuvent leur être utiles. La réponse est donnée par la citation suivante:

Thom: "(...) il est certain qu'il y a quelque chose de spécifique qui oppose le langage mathématique au langage naturel. Je crois que ce qu'il y a de spécifique c'est cette possibilité de définir des variations continues, non descriptibles linguistiquement. (...) Dans le formalisme mathématique , il existe une possibilité au moins virtuelle de descriptions qui, d'une certaine manière, introduit l'infini actuel (puisqu'on est dans le continu, c'est justement un infini actuel). Au contraire la description linguistique commune est une description par éléments discrets, une combinatoire." (Paraboles et catastrophes, p. 120)

Car les mathématiques du continu permettent, selon Thom, de voir au delà de ce que le langage naturel peut décrire:

Thom: "Malgré son caractère non quantitatif, qui a suscité la dérision des scientifiques professionnels, il [le modèle de l'agressivité du chien de Christopher Zeeman] a l'avantage inestimable de montrer ce qui fait la supériorité d'un modèle géométrique sur une construction conceptuelle. Expliquer linguistiquement son contenu oblige à des paraphrases compliquées dont la cohérence sémantique n'est pas évidente." (AL, envoi, p.33)

J'en profite pour expliquer le qualificatif "abyssal" choisi pour différencier LC et LN dans le .4(.0). Il provient de ce qu'il y a dans le langage naturel autre chose que ce que tout un chacun attend d'un langage, à savoir communiquer avec ses semblables -auquel cas un simple langage conventionnel suffit-. Cette autre chose est formulée par Thom dans le dernier chapitre "Pensée et langage" de SSM (2ème ed. p.309):

"L'apparition du langage répond chez l'homme à un double besoin: une contrainte individuelle de nature évolutive, visant à réaliser la permanence de son moi en état de veille, et une contrainte sociale, exprimant les grands mécanismes régulateurs du groupe social.

La première contrainte répond au besoin de virtualiser la prédation. L'homme en éveil ne peut, comme le nourrisson de neuf mois, passer son existence à saisir les objets pour les mettre en bouche. Il a mieux à faire: aussi va-t-il "penser" c'est-à-dire saisir des êtres intermédiaires entre les objets extérieurs et les formes génétiques, les concepts.

La seconde contrainte (...)"

C'est par le biais de cette contrainte génétique, logocratique, que je rejoins la position de PhG lorsqu'il cite George Steiner:

“Le point de vue ‘logocratique’ est beaucoup plus rare et presque par définition, ésotérique. Il radicalise le postulat de la source divine, du mystère de l’incipit, dans le langage de l’homme. Il part de l’affirmation selon laquelle le logos précède l’homme, que ‘l’usage’ qu’il fait de ses pouvoirs numineux est toujours, dans une certaine mesure, une usurpation. Dans cette optique, l’homme n’est pas le maître de la parole, mais son serviteur. Il n’est pas propriétaire de la ‘maison du langage’ (die Behausung der Sprache), mais un hôte mal à l’aise, voire un intrus… ”

 

Colonialisme, Chine, Israel, ONU et ATTALI

Article lié : Épilogue  pour un perdant

EricRobertMarcel Basillais

  25/10/2019

Il semble qu'il y ait consensus pour piller l'Afrique. L'offre chinoise militaire pour consolider sa présence porte un nom dès lors qu'il s'agit de l'Occident : Colonialisme.

Et pourtant je connais au moins un exemple de Roi-Nègre qui taxe ouvertement  le  Chinois de pire que l'homme Blanc… Encore un mythe qui s'effondre…

Sur Israel, il est vrai que l'ONU et ISRAEL sont cul et chemise. Mais c'est qui l'ONU au départ ? Et en a-t-on fini avec le mythe de la Paix par l'ONU comme on en a fini avec le mythe de la Paix par l'UE ? Pas encore ! Patience… les choses vont si vite ...

Merci pour la video d'ATTALI , l'histrioniste-orchestre à lui seul. Je regrette qu'il n'ai pas profité de son spectacle pour nous jouer aussi du violon et du pipeau, il connait si bien la musique…