Alex Kara
05/11/2019
Envisageant la Restauration Tallyerand écrivait : "Avec la maison de Bourbon, la France cessait d'être gigantesque pour redevenir grande."
Or les Etats-Unis, en tant que thalassocratie, ne peuvent jamais cesser d'être gigantesques. Soit ils sont gigantesques, soit ils ne sont plus.
Une thalassocratie ne peut pas exister sans intervenir à la fois dans les affaires des territoires dont elle va s'emparer et dans les affaires de ses voisins qui sont nécessairement concurrents avant d'être ennemis. Il est touchant de lire dans le livre "SOE in France" ( https://www.amazon.fr/SOE-France-Operations-Executive-1940-1944/dp/0714655287 ) que justement les Français à Londres mais aussi les Résistants obligés de passer par le SOE se méfiaient grandement du SOE qu'ils soupçonnaient d'oeuvrer avant tout pour les intérêts britanniques. Le livbre essaie de tourner cela en ridicule mais ne réussit pas…
Si les Etats-Unis se débrassent de la CIA ça sera pour se concentrer sur d'autres systèmes d'espionnage et d'influence, et après tout pourquoi pas. La CIA c'est un peu la barbouzerie de fils à papa, ceux-là même qui se succèdent dynastiquement à la Maison Blanche ou au moins à Washington.
On en parle plus trop de la NSA en ce moment, qui justement est une agence beaucoup plus technicienne et bien moins visible. Les possibilités offertes par la technologie se traduisent nécessairement par des moyens correspondants pour la thalassocratie de notre époque. Amazon et Google en savent déjà plus sur nous que la Stasi le pouvait de ses propres ressortissants, alors une agence de renseignement…
La survie d'une thalassocratie est toujours plus binaire qu'un empire terrien (quand à la survie d'une diaspora , qui pourrait trompeusement apparaître comme l'essence même de la thalassocratie, elle est au contraire résiliente car basée sur la fuite et le havre de repli), du coup ces spasmes qui agitent le sommet du système américain sont soit des spasmes d'agonie, soit les prémisses d'un tumulte qui mettra bon ordre dans le fonctionnement de ce système qui ne sera jamais résilient et ne peut se permettre d'échouer.
jc
05/11/2019
PhG a titré son article "Métahistoire d'un mot" et non "Histoire d'un mot".
Pour moi le clivage fondamental entre la tradition et la modernité est là: origine divine, numineuse, métahistorique, suprahumaine, ontologique, structurelle, du langage, d'une part, ou origine humaine, historique, conjoncturelle, d'autre part. Querelle des universaux, réalité des choses dénommées (ante rem)par des mots ou simple convention -simple flatus vocis- servant uniquement à communiquer avec ses semblables (post rem). Processus instructif a priori de structuration du langage ou structuration sélective a posteriori, à l'usage, darwinienne. Modèle dostoïevskien¹ ou modèle kantien.
Thom et PhG ont choisi leur camp (le même, même si Thom invoque une origine géométrique du langage*, alors que PhG invoque une origine suprahumaine).
Les darwiniens et néo-darwiniens ont choisi le leur, politiquement correct. Peut-être pourraient-ils méditer ce qu'a dit Thomas Huxley (soutien inconditionnel de Darwin) à la fin de sa vie, rapporté par PhG lors de de ses dialogues avec Jean-Paul Baquiast² citant encore une fois George Steiner?:
«Il est intéressant de signaler que Thomas Huxley, vers la fin de sa carrière, en arriva à la conclusion que le darwinisme n’avait offert aucune explication plausible des origines du phénomène du langage»
Ce qui est en jeu c'est un langage dont l'homme n'est pas propriétaire contre un langage purement conventionnel que l'homme peut manipuler à sa guise.
PhG citant encore Steiner: “[Maistre] fit valoir la congruence essentielle existant entre l’état du langage, d’un côté, la santé et les fortunes du corps politique de l’autre. En particulier, il découvrit une corrélation exacte entre la décomposition nationale ou individuelle et l’affaiblissement ou l’obscurcissement du langage : ‘En effet, toute dégradation individuelle ou nationale est sur-le-champ annoncée par une dégradation rigoureusement proportionnelle dans le langage’… ”
Pour moi la dégradation du langage a été légalisée en France par décret du moderne³ Louis XI autorisant le nominalisme⁴, ouvrant ainsi la porte à la politique moderne et à ses logorrhées⁵.
¹: https://www.dedefensa.org/article/notes-sur-une-destitution-metahistorique
*: Thom: "Je suis convaincu que le langage, ce dépositaire du savoir ancestral de notre espèce, contient dans sa structure les clés de l'éternelle structure de l'Être."
²: https://www.dedefensa.org/article/dialogues-3-le-grain-de-sable-divin
³: "Louis XI semble incarner pour les romantiques à la fois le dernier roi médiéval, emblème de la tyrannie, des superstitions et de la barbarie, mais aussi le premier roi moderne, celui qui sut s’appuyer sur la bourgeoisie, classe montante, pour assurer l’unité du royaume ainsi que sa prospérité économique." https://journals.openedition.org/crm/1703
⁴: En janvier 1481, Louis XI met fin à la crise en ordonnant de ne plus sceller et clouer (pour empêcher leur lecture) « dans les collèges de l'université de Paris » "tous les livres des Nominaux" https://fr.wikipedia.org/wiki/Universaux#Au_Moyen_%C3%82ge
⁵: Comme celles du président de notre République lors du Grand Débat du début 2019 censé clore la révolte des Gilets Jaunes, ou comme les diarrhées verbales répandues en continu sur les chaînes d' "information" continue.
jc
04/11/2019
Le vol léger de Philippe Grasset le logocrate opposé au pas pesant de René Thom le topocrate. L'aviateur face au bidasse, les mots qui tombent du ciel (κατά) face aux analogies¹ qui montent de la terre (ἀνα), l'origine divine du langage opposée à l'origine géométrique (γῆ), la Jérusalem céleste face au Paradis terrestre.
Thom:
1. "(...) on peut penser qu'il y a chez Aristote une confiance implicite (et selon moi justifiée) dans la portée ontologique du langage naturel." (ES, p. 249)
2. "(...) dès qu'on reconnaît aux autres l'existence, qu'on accepte de dialoguer avec eux, on s'engage ontologiquement. Pourquoi ne pas accepter alors les entités que nous suggère le langage. Quitte à contrôler les hypostases abusives, c'est la seule manière d'apporter au monde une certaine intelligibilité. Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde." (ES, p.225, fin de la conclusion)
3. "(...) aucune théorie un peu profonde de l'activité linguistique ne peut se passer du continu géométrique (relativisant ainsi toutes les tentatives logicistes qui fleurissent chez les Modernes)."
4. "Selon beaucoup de philosophies, Dieu est géomètre; il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu." (Infini opératoire et réalité physique³, 1989)
¹: La théorie thomienne des catastrophes (théorie topocratique du logos (cf. la citation 3. ) est une théorie de l'analogie.
²: Cf. le dernier chapitre de "Le règne…"
³: Je n'ai pas lu l'article.
jc
04/11/2019
Guénon commence ainsi le chapitre XXIV de "Le.règne…":
"(...) nous devons distinguer deux tendances qui s’expriment par des termes en apparence antinomiques : d’une part, la tendance vers
ce que nous avons appelé la « solidification » du monde, dont nous avons surtout parlé jusqu’ici, et, d’autre part, la tendance vers sa dissolution, dont il nous reste encore à préciser l’action, car il ne faut pas oublier que toute fin se présente forcément, en définitive, comme une dissolution du manifesté comme tel."
Le dissolvant -le corrupteur, l'entropisant- pas seulement de Boeing mais aussi de l'américanisme¹- c'est bien entendu la financiarisation, le fait que la finalité actuellement imposée au monde par les USA soit de "gagner de l'argent", c'est-à-dire, directement ou non, de courir derrière la monnaie de singe qu'est le dollar.
Le solidifiant, plus précisément le rigidifiant, c'est la normalisation et la légifération tous azimuths (pour Boeing la FAA), avec l'extraordinaire accélération permise par la montée en puissance des machines électroniques. Mais toute rigidification s'expose à des fissurations: cf. le chapitre XXV, "Les fissures de la Grande Muraille", de "Le règne…".
Pour moi la solidification correspond au début du cycle -âges d'or et d'argent -valant pour les civilisations comme pour Boeing-, âges pendant lesquels le Verbe -le projet- se fait chair -prend corps- (symboliquement la sphère se structure en cube) alors que la fin du cycle -âges de bronze et de fer- est une rigidification avec la prolifération d'artefacts dont la raison d'être est de tenter de contrecarrer l'inéluctable dissolution.
Thom: "Il est typique de voir que la cellule immortelle, la cellule prokaryote, comme disent les biologistes, la cellule qui vit par elle-même, en principe ne fabrique pas d'artefacts. En tous cas je ne vois pas ce qui pourrait jouer le rôle d'un artefact dans la physiologie d'une cellule. Et de même tous ses instruments, ses outils, ses organes sont tous réversibles. On peut se demander de ce point de vue si l'apparition de l'artefact n'est pas quelque chose qui est fondamentalement lié au caractère multicellulaire, au caractère composé des organismes, et si donc cette prolifération des artefacts n'est pas le premier symptôme de la mort."
citation qui pourrait donner matière à réflexion aux "progressistes"...
Sic transit gloria mundi?
¹: PhG: "Ainsi Boeing ressemble-t-il à une usine à gaz en train de tomber en ruines, et de cette façon ressemble si fortement et justement au Pentagone lui-même, aux forces militaires US elles-mêmes, à l’économie américaniste elle-même, à l’Amérique américaniste et ex-impériale elle-même…"
André Vogel
04/11/2019
La chine tente , avec un succès certain, de nous surpasser dans nos domaines de prédilection.
Je conviens avec vous de l'effet déstabilisateur de la chose sur nos élites, nos politiciens véreux ou non.
Toujours est-il que le réveil de ce vieux dinosaure par le communisme, qui reste une idéologie occidentale; ne fait pas d'elle un hydre invincible.
Il me semble que nos peuples, en occident, sont devenus fénéants, intélectuellement faibles, d'une médiocrité assumée et lassive.
Cela n'en font pas des prises faciles, et de loin…
Si le capitalisme a fini par ejecter les culs de bénitié de toutes confession, surtout chrétiens et juifs; nos peuples ont prouvé de par l'histoire une résistance culturelle remarquable.
Il est vrai qu'à ce jour nos élites sont bien pauvres: intélectuellement médiocres et moralement très faibles.
La matrice de nos nation reste les hommes qui la compose et celle-ci grandit actuellement par des apport étranger rapides dont les concéquences ne sont pas connues.
Nous avons connu des périodes similaires , que ce soit aux USA ou dans nos pays Européens.
Les USA ont assurément acquis leur égémonie mondiale grace à l'apport de peuplements européens surtout; mais aussi africains, asiatiques, sud-américains.
Les nations européennes quant a elles ne se sont jamais relevées du chaos des deux guerres mondiales causées par leurs rivalités intestines.
Cela suffira-t-il pour voir l'avènement d'un empire Chinois?
Le veulent-ils seulement?
Le désir de maîtriser son territoir et les marches de celui-ci doit-il nécessairement passer par l'égémonie mondiale?
Nous devons apprendre à nous connaître , nous respecter et avancer ensemble vers un futur plus humain.
André Vogel
03/11/2019
Bonsoir,
vos conclusions sont très proches des miennes depuis quelques semaines.
Toutefois, il faut comprendre que le plus grave dans cette affaire n'est pas la chutte de Boeing, mais surtout la destruction totale de la crédibilité de la FAA.
Toute la suprématie de l'aviation civile Américaine repose sur l'immense poids qu'avait cet organisme au niveau mondial, lorqu'il sagissait de crédibiliser un aéronef de transport civil.
Ils ont coulé Concorde et auraient pu en faire autant avec Airbus s'ils n'avaient pas méprisé l'entreprise à ses début.
Cette époque est définitivement révolue.
Nous allons probablement assister à la destruction complète de l'emprise régulatrice et normative de la FAA dans le monde de l'aéronautique.
EricRobertMarcel Basillais
02/11/2019
Idéologie assumée donc, et tanpis pour Guénon et le Règne de la Quantité.
Mais Haine de l'Aryen en prime… On croirait du Attali…
Alex Kara
31/10/2019
Ce dont il n'est pas fait mention ici, c'est l'importance de la communauté turque en Allemagne (de l'Ouest, essentiellement), qui ne porte pas les Kurdes dans son coeur.
Toute opération militaire pour soutenir des Kurdes aurait mécaniquement des conséquences sur la situation politique voire ethnique intérieure de l'Allemagne, et là on ne parle pas de 1% de Juifs dans la population allemande pré-1939, mais d'une proportion au moins dix fois plus grande, surtout dans les classes d'âge encore en mesure de se battre.
Qui aurait pu se douter que les peuples locaux que les ingénieurs ferroviaires allemands découvraient en 1903 lorsque commencèrent les travaux de la Bagdadbahn ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Chemin_de_fer_Berlin-Bagdad ) auraient un jour un impact si grand (et peut-être décisif, si l'on évoque la possibilité d'un effondrement) sur l'avenir du peuple allemand ?
alain pucciarelli
31/10/2019
Il serait sans doute dangereux de ne pas voir qu'au-delà des circonstances actuelles, (dénatalité, UE, mainmise US sur le continent européen), la folie germanique n'attend qu'une occasion pour surgir à nouveau. Certains outre Rhin rêvent à présent ouvertement de renouer avec des ambitions folles qui ont à plusieurs reprises conduit l'Allemagne (et la France!) au désastre. C'est la rançon de la puissance économique, que la France a largement favorisée par ses abandons successifs. Contrairement à ce que racontent les discours bobos dont nous sommes abreuvés, le XXe siècle n'est pas mort, et les ambitions nationales non plus, notamment en Allemagne. Il serait temps de clors la sinistre aventure UE et de rendre à la France ses ambitions et sa puissance. On risque d'en avoir besoin, ne serait-ce que pour éviter un nouveau désastre. Les élites allemandes changeront-elles un jour?
Abdel
31/10/2019
J ai beaucoup souri en lisant ce billet. Les allemands n´ont aucun moyen sérieux. L´EU non plus .
N´oublions pas que la France a demandé l´aide de la Royal Air Force pour utiliser ses avions cargos C-17. Sans oublier les Antonov 124 de la compagnie russe Volga-Dnepr. On voit les limites de la projection .
Revenons à l´Allemagne , pays de vieux , des vieux partout sauf dans les centre ville universitaires. Des aires de jeux presque vide alors qu´en France , ils sont pleins. Les enfants sont souvent non- germaniques . Ce vieux pays rajoute une austérité a son armée : la "Bundeswehr" . Elle est aux abois .
L´état de leur armée de l´air est même devenu une blague . Un rapport parle de 10 Typhoon prés au combat pour 128 en service :
C´est l´austérité budgétaire et le défaut de maintenance , de personnels qualifiés .
Le manque de personnels pointent partout en Europe, à tel point que la France en préte à d´autres pays .
Pour l´anecdote, j´avais remarqué en regardant des albums de famille allemandes , datant de la fin des années 30 , que la population était jeune ,on se serait cru au Maghreb d´aujourd’hui .
Ils existaient beaucoup de famille nombreuses . Elles ont envoyé leurs fils à la guerre. Certaines familles ont perdu tout leurs garcons (le front de l´est ).
L´Allemagne d´aujourd´hui , avec sa natalité en berne depuis 40 ans et sa jeunesse dorée est à des années lumière de l´Allemagne qui a fait la seconde guerre mondiale .
http://www.opex360.com/2018/05/05/quelques-eurofighter-typhoon-allemands-seraient-pleinement-operationnels/
https://www.meretmarine.com/fr/content/en-manque-de-personnel-la-royal-navy-embarque-des-officiers-mariniers-francais
https://www.lepoint.fr/monde/un-rapport-juge-l-etat-de-l-armee-allemande-preoccupant-20-02-2018-2196412_24.php
http://psk.blog.24heures.ch/archive/2018/03/06/la-luftwaffe-est-en-crise-865274.html
Alexis Toulet
30/10/2019
Mon explication : nous avons là une application du principe bien connu "Quand la mer se retire, on découvre qui se baignait tout nu".
L'auteur montre très vite - et d'ailleurs non sans quelques solides arguments - ce qui le tracasse. C'est-à-dire que la fin de la promesse américaine de garantir leur sécurité laisse les Allemands à poil. Comme l'ensemble des pays qui avaient comme stratégie de défense cet article de foi "L'Amérique y pourvoira".
Le slogan "Nous sommes tous des Kurdes", il faut le comprendre au premier degré. Cela signifie que nous pourrions demain nous retrouver dans la même situation que les Kurdes, puisque nous aussi avons la même stratégie de défense de s'en remettre au bras puissant de l'Oncle Sam… or les Kurdes, malgré les sanglants services qu'ils ont rendu aux Occidentaux et notamment aux Américains, si l'Oncle Sam leur montre son bras c'est un bras d'honneur.
"Nous", ce sont les Allemands. Tout autant que les Polonais, Italiens etc. Pas les Français cependant. Rapport au maillot de bain que porte Marianne, qui justement ne se baignait pas à poil, elle. Laissons le mot de la fin à l'auteur :
L'Europe devrait (...) construire un parapluie de dissuasion nucléaire crédible
Eh oui. C'est bien la question nucléaire qui est posée.
jc
30/10/2019
Les élections récentes en Allemagne et en Italie ainsi que la perte d'attractivité de l'actuelle gauche française (extrême gauche populiste en jargon PC) esquissent deux évolutions à venir:
- celle de l'Allemagne qui semble se diriger vers un affrontement extrême gauche contre extrême droite -toujours en jargon PC- (l'ordo-libéralisme allemand évoluant vers l'ordre au détriment du libéralisme qui ferait les frais de cette évolution);
- celles de l'Italie et de la France qui paraissent plutôt se diriger vers un affrontement entre les libéraux d'une part et les anti-libéraux (conservateurs?) ou illibéraux (communistes?) d'autre part.
Assez récemment il y a eu à ce propos un débat que j'ai trouvé intéressant, animé par Taddéi sur RT entre Chantal Mouffe et Alain de Benoist¹, la première ayant publié récemment "Pour un populisme de gauche" (2018), répondant sans doute au "Droite-gauche c'est fini!; le moment populiste" publié en 2017 par Alain de Benoist, débat dans lequel il' me semble que se retrouve le clivage évoqué plus haut.
¹: Vidéo disponible sur la toile
EricRobertMarcel Basillais
30/10/2019
1/ Je suis étonné de découvrir que c'est à un Economiste (Cipolla) qu'on emprunte la théorie de la Stupidité.
2/ De même, il faut se mettre d'accord ave soi-même : on ne peut sans rire allier l'Anti-Modernisme de Guénon et la déploration de l'effondremnt industriel… Incarnation du Règne d la Quantité.
jc
30/10/2019
Èclaircissement espéré de la note ².
Je vois ainsi les quatre divisions d'un Manvantara:
Au tout départ du cycle, c'est-à-dire au début de l'âge d'or, sont au contact l'Idée-Forme-Acte-Jérusalem-céleste-Verbe, et la Matière-Puissance-Paradis-terrestre-Chair; et l'Idée, ayant fécondé la Matière et lui ayant communiqué son énergie, se retire¹ aussitôt, laissant seule la Matière-Paradis-terrestre fécondée; phase liquide, phase de projet, de gestation de la Chair. La transition âge d'or/âge d'argent est le passage de la phase liquide yin-yin à la phase solide plastique, yin-yang, le début de la solidification chère à Guénon. La transition âge d'argent/âge de bronze est le sommet de la civilisation matérialisée -la sphère transformée en cube-, et marque le début de la rigidification yang-yin avec les premières amorces de fissures. La transition âge de bronze/âge de fer marque le début de l'effondrement, phase gazeuse, yang-yang, phase "catastrophique" de déstructuration pour la matière mais phase "anastrophique" de gestation de l'Idée qui fécondera la civilisation suivante.
(Je vois en fait deux cycles imbriqués, selon que l'on considère les choses du point de vue de la matière ou du point de vue de la forme.)
¹: Thom:
- "Les métaphysiciens, à la suite d'Heidegger, nous disent: l'être se donne, puis se retire." (AL, p.495)
- "En parcourant cet axe [qui joint Indicativité à Prédicativité, c'est-à-dire la Deixis à la Prédication] (...) on décrit psycholinguistiquement le parcours de l'énonciateur : sa tâche initiale est de créer le paysage sémantique qu'il va
énoncer, et cette tâche terminée il doit finalement s'effacer devant l'univers qu'il a créé, imitant ainsi Jéhovah qui, la Création achevée, s'est retiré, laissant ainsi le monde en état d'« apousie ». (1992, La Transcendance…)
jc
29/10/2019
PhG: "Ensuite en Allemagne, avec les élections régionales en Thuringe. Le schéma désormais habituel s’est renouvelé en s’accentuant. Les deux partis de l’establishment-Système s’effondrent tandis que les deux partis à l’extrême se renforcent très fortement".
On a là un conflit à trois actants dont l'archétype est la catastrophe thomienne papillon. Selon PhG ce conflit semble évoluer vers un conflit entre les deux actants extrêmes et populistes (ainsi est-il Politiquement Correct de s'exprimer) dont le centre globaliste (qui va de la droite non extrême à la gauche non extrême -toujours selon le PC-) va finir, selon moi, par faire les frais.
Il me semble que la situation est différente en France avec un conflit à deux actants (la droite extrême et populiste contre le centre globaliste), la gauche extrême et populiste semblant actuellement très affaiblie. La France Insoumise et Die Linke, jadis partis frères, ont-ils gardé depuis les mêmes orientations? (Quid de la "vraie" gauche italienne?)
Dans son article Luongo titre le dernier paragraphe: "Individualisme et globalisme" et oppose l'individualisme de Trump au globalisme¹ de Soros. Selon moi l'individualisme s'oppose classiquement au communisme et le globalisme -déstructurant- au mondialisme -structuré- comme la sphère lisse s'oppose au cube stratifié².
¹: Le néo-libéralisme est pour moi indissociable d'une part de l'individualisme et d'autre part du globalisme, open society oblige.
²: Je ne suis pas d'accord avec Guénon sur ce point, qui considère que le passage de la sphère au cube est une solidification qui atteint son minimum catastrophique à la fin du Kali Yuga (cf. "Le règne de la quantité..."). Je pense au contraire que la structuration symbolisée par le cube atteint son maximum anastrophique à la fin de l'âge d'argent (qui est aussi le début de l'âge de bronze).
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