Proto
20/04/2006
Votre article est très pertinent et se démarque comme toujours des autres analyses, ainsi par exemple suite au « Communiqué Public LEAP/E2020 du 15 Mars 2006 (Usa-Dollar-Iran / Confirmation Crise Systémique Globale fin Mars 2006) » (http://www.europe2020.org) des experts qui prétendent anticiper la politique européenne, des prêcheurs dapocalypse se sont joint à lentreprise pour diffuser activement sur Internet la nouvelle : la fin du monde était confirmée pour la fin du mois de mars.
Ils ont soulevé quelques points importants de la conjoncture économique mondiale (lindicateur M3, la bourse iranienne en euro, la crise nucléaire
) mais ils se sont, entre autre, complètement discrédités en fixant des « dates butoirs », entraînant avec eux ceux qui prédisent la fin imminente du système actuel.
Dautre part, sil est vrai que la stabilité de léconomie américaine (et mondiale) repose essentiellement sur la confiance dans le dollar, ce genre de « pétard mouillé » pourrait bien se révéler un jour le détonateur dun scénario catastrophique parmi beaucoup dautres.
En cela, je pense quaucun deux nest enviable sans quun nouveau projet de société existe au préalable, un projet qui fédère tous les esprits conscients de la monstruosité moderne et qui puisse se mettre en place dans un cadre démocratique et pacifique, sans quoi il ny a aucune raison de croire que lhumanité ne connaîtra pas prochainement sa révolution la plus sanglante, sans évoquer la possibilité dune troisième guerre mondiale, je noserai pas spéculer sur la fin du mandat du gouvernement Bush ni sur celle qui la suivra.
La globalisation agonise ? Elle fera sans doute plus de dégâts que de bruits.
Mon point de vue sera de dire que ceux qui saffichent « anti-modernes » devraient se regrouper « sous un même étendard » et dans une dénomination plus positive, pour construire dans les meilleurs délais ce projet de société avec laide des alter-mondialistes, des écologistes, des vrais humanistes, des jeunes générations, ne plus se limiter à produire des critiques sur la société moderne occidentale qui peuvent se décliner à la mesure de la bêtise humaine, ni des projets dispersés qui nont aucune chance dans un bras de fer avec le « néocapitalisme », pour prendre un mot interchangeable avec tous ceux que vous dénoncez.
Pour prendre une image, je dirais que la société occidentale est un navire fou sans capitaine, un navire qui prend leau de toutes parts, un naufrage qui ne fera aucun survivant si personne ne pense aux canots de sauvetages.
pilo
19/04/2006
Les guerres américaines au Moyen-Orient viseraient, selon Michael Lind, politologue à la New America Foundation, un «think tank» indépendant de Washington, à instaurer un “protectorat militaire [américain] sur le golfe Persique [et ses ressources ] au nom des autres puissances industrialisées”. En clair, en campant autour des puits de pétrole, les USA forcent leurs alliés à lui sous-traiter la protection de leurs sources d’approvisionnement. Ce qui permet de laisser lesdits alliés européens et japonais notamment en état de dépendance, et de menacer accessoirement les approvisionnements énergétiques du grand rival chinois.
Extrait
- On devine au sein du Parti républicain le début d’une fracture sur les questions énergétiques. D’un côté ceux qui, comme le vice-président Dick Cheney et le lobby pétrolier texan, continuent de penser que l’heure n’est pas à l’après-pétrole, mais à la diversification des sources d’approvisionnement, et au contrôle stratégique des routes de l’énergie. De l’autre, une frange importante de la droite évangélique vire au vert, arguant que les achats de brut au Moyen-Orient financent la prochaine attaque contre les Etats-Unis…
- Personne à Washington n’a hélas le courage de dire la vérité à l’opinion sur ce sujet. La vérité est que, même si nos importations de pétrole et de gaz en provenance du Moyen-Orient augmentent, nous sommes aujourd’hui moins dépendants du golfe Persique que les nations d’Asie et d’Europe. La Chine et le Japon en particulier sont de plus en plus fragilisés par leur dépendance. Depuis la guerre du Golfe, les Etats-Unis ont poursuivi une politique de protection des sources d’énergie au Moyen-Orient qui a profité à l’ensemble du monde industrialisé.
- Vous voulez dire que la vision du monde de Washington sous le prisme militaro-énergétique ne profite pas qu’aux Etats-Unis?
- Exactement. Mais il y a une arrière-pensée: le concept stratégique est de prendre le travail à notre charge, afin d’éliminer la tentation pour des alliés comme le Japon et l’Allemagne de mettre sur pied leurs propres moyens de projection de puissance à longue distance pour sécuriser leurs intérêts dans le golfe Persique. De cette manière, les Etats-Unis conservent le monopole sur la capacité d’intervention sur les théâtres d’opération lointains, tout en maintenant le Japon et d’autres alliés en état de dépendance stratégique. Autre avantage, cela permet de menacer les approvisionnements énergétiques de la Chine en cas de conflit sino-américain. La stratégie géopolitique de l’hégémonie américaine globale pourrait à la limite justifier un protectorat militaire sur le golfe Persique au nom des autres puissances industrialisées, même si, hypothèse, les Etats-Unis n’importaient pas une goutte de pétrole de cette région.
- Raisonnement un peu retors, non?
- Calculé. L’articulation est très bien comprise par l’establishment. Mais c’est inavouable en public, par peur que l’électorat s’insurge contre le fait d’envoyer des troupes se battre, et mourir, dans le but ultime de dissuader l’Allemagne et le Japon de remilitariser parce qu’ils auraient perdu confiance en la protection de l’Amérique. C’est pour cela, aussi, qu’il a fallu «vendre» à l’opinion des prétextes tordus ou bidon (armes de destruction massive en Irak, Saddam prêt à refiler des engins nucléaires à des terroristes) pour justifier l’intervention militaire.
- Les Américains admettent-ils la gravité du grand problème énergétique du pays, et jusqu’où sont-ils prêts à aller pour le résoudre? En résumé: ont-ils compris que c’est l’«American lifestyle» qui est en danger de mort?
- La menace du cours du brut sur le mode de vie américain est largement exagérée. La diminution des ressources d’hydrocarbures sera un processus sur le long terme, pendant lequel les incitations du marché et les innovations technologiques nous permettront une transition graduelle vers un nouveau régime énergétique. Les Américains, et les autres, auront toujours des voitures, mais elles fonctionneront avec des moteurs hybrides, des biocarburants, de l’hydrogène, des batteries électriques, ou d’autres technologies combinant les unes et les autres.
(Le Temps du 12 avril http://www.letemps.ch/template/opinions.asp?page=6&article=178739)
Baquiast
18/04/2006
Bonjour. Vous avez sans doute lu Menace in Europe, de la journaliste américaine Claire Berlinsky. Je suis sûr que vous pourriez en donner une vue décapante, à votre habitude. Voir
http://www.amazon.com/gp/product/1400097681/sr=8-1/qid=1145381550/ref=pd_bbs_1/103-9089072-9126226?%5Fencoding=UTF8
Fred
18/04/2006
Je ne comprends pas l’utilité de publier de tels sondages. J’imagine que ce n’est pas le premier sur ce sujet, ni le dernier.
En fait, ce que je trouve énorme, c’est que ce président semble avoir le droit de lancer son pays dans des guerres d’agression, les unes après les autres, sans juger utile de demander à son pays, par la voie des urnes ou par je ne sais quelle autre méthode, si le peuple lui donne ce droit. Permettant ainsi de créer un débat, un vrai. Et pas une vision tronquée selon la façon que le sondage aura été construit.
Donc, là, visiblement, avec ce sondage, le Président peut aller en guerre. La majorité ne semble pas fondamentalement désapprouver une nouvelle guerre. Tout va bien.
Fred
18/04/2006
Je lisais l’article de Ria Novosti publié ce matin. Cet article explique que l’Iran aussi veut la guerre… et attise ouvertement les envies belliqueuses des US.
Finalement, leur calcul serait donc qu’une victoire est possible contre les US ? Ils estiment possible d’en ressortir vainqueurs et donc en position de force dans la région ?
Cela signifierait donc une potentielle extension de la Révolution Islamique ?
La seule alternative serait donc, alors, de soutenir les américains ? Pour tout le monde occidental ?
Ils sont vraiment tous fous ?
A noter que ce matin, les gros titres se font sur les “9 morts” plutôt que sur les quelques dizaines d’autres en Turquie (qui ne sont pas du tout liés au fait que les kurdes irakiens ont les mains libres pour agir à leur guise).
Balajo
18/04/2006
New Government Opens Door to Eurofighter
By TOM KINGTON, ROME
Italy’s newly elected, center-left government is set to add its voice to the chorus of complaints from Joint Strike Fighter (JSF) partners, with one policy-maker calling for Rome to cancel purchase plans regardless of whether technology sharing with the United States improves.
Giovanni Urbani, aerospace spokesman for the Democratic Left, part of the new governing coalition, said April 11 that Italy should buy the strike-version of the Eurofighter Typhoon instead of the JSF as part of a move toward greater European industrial cooperation. Italy already is introducing Typhoons into service, but had planned to buy JSFs as well.
Urbani was speaking the day after Italy’s center-left coalition, led by Romano Prodi, narrowly beat Prime Minister Silvio Berlusconi’s incumbent center-right government in a general election.
Prodi won a clear majority in the lower house of parliament, but his wafer-thin advantage in the Senate left many observers predicting a short-lived administration. In the meantime, Berlusconi has asked for a vote recount, given the marginal victory, with results expected after Easter. In any case, Prodi will need to wait until a new president is elected in mid-May before he can take office.
The defeat ends a five-year term in office for Berlusconi, during which he backed the U.S. invasion of Iraq while drastically reducing defense spending at home.
Under Berlusconi, state-controlled aerospace and defense giant Finmeccanica built its presence in the United Kingdom and joined joint programs on both sides of the Atlantic.
Members of the new administration have said they wish Finmeccanica to continue focusing on both the United States and Europe, but they want to give a political underpinning to European cooperation. A catchphrase has emerged: “The U.S. is an opportunity, Europe is a destiny.”
That makes Italy’s membership in the JSF program a hot topic. Italy became a second-level partner in 2002, investing $1 billion in the System Development and Demonstration (SDD) phase. A Lockheed Martin presentation in Rome in March indicated that $800 million in work has been contracted by or committed to Italian firms to date.
A senior Italian defense source said that broke down as $180 million in contracts in the SDD phase, plus $677 million in work “assigned” on the Low Rate Initial Production phase.
Italian center-left Sen. Lorenzo Forcieri - who is tipped to take a senior defense role in the new government - did not call for a pullout, but said Italy would need to “reconsider” its partnership on JSF if work share and technology transfer for Italian firms did not pick up.
Policy planner Urbani did not want to wait.
“I propose we pull out of acquiring the JSF and look at the third-tranche Eurofighter instead, thus boosting a European production line,” he said. “I also wonder if a European nation requires such an overtly offensive aircraft as the JSF.”
Italy will be required this year to confirm its entry into the Production, Sustainment and Follow-on phase of the JSF program.
An Italian retreat from the JSF program would little affect the ultimate cost of the fighter jets, said Richard Aboulafia, vice president and aviation expert of the U.S.-based Teal Group.
“No one JSF export partner would have that kind of effect, except the Brits,” Aboulafia said.
But he said such a withdrawal would undermine the program’s prestige and confidence.
“It was a major breakthrough to get a partner like Italy,” a Southern European country tied to the Eurofighter combat jet program, he said.
“Of course, we don’t know if Italy will follow through, or if this is just a negotiating tactic,” he said. “In the absence of concrete information, it appears that the partners are keeping the faith.”
Tom Burbage, Lockheed Martin executive vice president and manager of JSF Program Integration, said, “Italy’s industry and defense strategy are deeply invested in JSF, and the country is a key international partner in the program. We have no indication that there has been any erosion of support for JSF in Italy.”
Consolidation Outlook Unclear
While Urbani’s remarks echo the emphasis given in the center-left’s campaign manifesto to finding European partnerships for Italy’s aerospace industry, Forcieri was more pragmatic, arguing that Italy needs to keep all its options open. A recent attempt by an Italian energy firm to enter the French market was blocked by Paris - a warning not to sign up blindly to European integration, he said.
Analyst Michele Nones said the desire of center-left politicians Pierluigi Bersani and Enrico Letta to buy into Airbus was also mistaken.
“The moment to consider joining Airbus has passed. Italian industry is now well qualified as a supplier of aircraft structures, and as a sharer of development costs, with both Boeing and Airbus,” said Nones, who is head of the security and defense department at the Rome-based Istituto Affari Internazionali, a think tank that receives some funding from the Italian Foreign Ministry.
Finmeccanica is, however, pushing to merge its defense electronics activity - grouped under the Selex brand and worth 3 billion euros ($3.63 billion) in revenue - with Thales, a move which has already been given the green light by Berlusconi. In an Italian radio interview April 6, Finmeccanica CEO Pierfrancesco Guarguaglini said such a deal would create a company on level terms with U.S. competitors, but would render Thales “more European than French, with strong roots in France, Italy and the U.K.”
One Rome-based Italian defense analyst was dubious about the deal.
“Finmeccanica will seek to take a stake in Thales equal to that now held by Alcatel, but can anyone doubt control will remain French? Look at MBDA and Airbus,” the analyst said. “This means the job cuts caused by overlaps will likely come in Italy. Cuts will also come where there are more restrictions on export: Italy.”
Equating European industrial integration with job security could prove to be a headache for the center-left, which is closer to unions than the Berlusconi government. Italian unions have already criticized Finmeccanica’s decision to merge its space activity with Alcatel.
A French tie-up could, however, brighten prospects for Finmeccanica’s jet trainer, the Aermacchi M346. After investing heavily on the aircraft - and with plans to develop a combat version - Finmeccanica views France as key to kick-starting European sales of the M346 as part of a joint EU training program, particularly since EADS has held talks on marketing the rival Korean T-50 in Europe.
Foreign Policy
On the foreign policy front, Prodi’s election manifesto described the Iraq invasion as “violating international law,” and called for Italy to pull its troops out of the country. Berlusconi was already halfway there; Italy’s contingent is to be halved to 1,500 troops by August, with all home by year’s end.
Italy’s role in Afghanistan could grow, though. NATO may yet take up Rome on its offer to send AMX fighter bombers to the country, while an Italian Air Force source said that up to six Air Force AB212 helicopters with new self-protection systems and reinforced floors were due to deploy to Kabul before the summer.
Berlusconi’s government took office promising to boost defense spending to 1.5 percent of GDP, but after five years reduced it to 0.84 percent. That has left the military with an unfulfilled procurement wish list. Long-running talks to insert Italy into the U.S. Navy’s P-8A Multimission Maritime Aircraft (MMA) program, for example, are now formally “frozen,” a defense source said April 7.
Forcieri said the new government would need to look closely at state finances, but that bringing defense spending back toward 1 percent of gross domestic product would be a target. He added that the Italian military, which is already shrinking toward a target size of 190,000 troops, would need to drop to “150,000 or lower.”
Such questions will be tackled when Italy has a new government in place and a new defense minister. Two early candidates, according to defense sources and analysts, are Marco Minniti of the Democratic Left party, and Arturo Parisi of the Margherita party, both part of Prodi’s coalition.
“It will be more about dividing ministries up among parties first, then discussing individual candidates,” said Roberto Menotti, an analyst at Aspen, Italy, an international nonprofit research group funded by industry members. “If Democratic Left politician Massimo D’Alema gets the Foreign Ministry, for instance, it might be difficult for another member of his party to get Defense also.”
Menotti said one factor could dissuade high-profile politicians from lining up for the job. “If the new government is seen to be overly weak, then budget talks in the autumn or an international crisis like Iran could cause it to collapse,” he said. “Big-name politicians who fear a brief government might not want to get burned by accepting a ministerial posting.” .
yodalf
18/04/2006
deux petites remarques…et une conclusion
1 - avant de détruire une nation, il faudrait qu’elle existe. le découpage de l’Irak et des autres Etats s’est fait à Versailles en 1919, ce qui en résumé devait priver la Turquie de ses “colonies” (étaient-ce des colonies?) et assurer des mandats au profit de la France et de l’Angleterre… je passe. manifestement, à travers le XXème siécle, on a vu que l’on avait créé un foyer de crise majaure, tout comme 1919 l’a fait aussi dans les Balkans… et je passe le “foyer national juif” de Lord Balfour (dans quel cercle de l’enfer est-il en train de brûler?)
2 - Si le monde arabe a été dominé par les Ottomans durant quatre siècles, avant d’être dominé par les Européens, cela n’a pas été le cas ni de la Turquie, ni de l’Iran, jamais colonisés, même s’ils ont été comme tout le monde broyés durant la guerre froide. Donc traiter l’Iran comme si il n’y avait pas là une civilisation continue de deux ou trois millénaires et demi, et croire qu’on va lui apporter les délices tant attendus des moeurs occidentales,c’est le risque que peut courir un pays qui n’a que deux siècles, comme les USA.
Conclusion: faire une erreur d’appréciation sur l’Iran, à côté de la poudrière ethnique, clanique et religieuse du proche orient ou du moyen orient, serait, après avoir plongé le monde dans le chaos, certainement la fin de l’hégémonie “américaine telle que nous la connaissons”...
geo
17/04/2006
L’intéret de Prodi pour une “avant-garde” ne semble pas seulement circonstanciel.
Article de Hajnalka Vincze , en juin 2005.
http://www.hajnalka-vincze.com/Publications/27
La souffrance de l Union et le remède
Népszabadság Online 4 juin 2005
Il y a une seule question qui vaille dans tout ce chaos autour du traité constitutionnel. Cest de savoir si cette crise est enfin « la » crise. La réponse dépend uniquement de la volonté politique des dirigeants des Etats membres, au premier chef desquels la France et lAllemagne.
La souffrance est le résultat non pas du, mais des élargissements. Les chefs dEtat et de gouvernement des Six, en 1969 à la Haye, avaient beau dire ne pas marquer leur accord pour louverture des négociations dadhésion que « pour autant que les Etats candidats acceptent les traités et leurs finalité politiques ». Or, il est plus quévident que déjà au tout premier élargissement certains des nouveaux Etats membres ne manifestaient guère d’intérêt pour la dimension politique de la construction européenne. Mais le véritable problème est le résultat de la négligence des aspects organisationnels par les Quinze. Il ne sagit pas des bricolages institutionnels, mais de la gestion structurelle de la diversité, pour ne pas dire antagonisme, des ambitions politiques.
En effet, un document extrêmement précieux fut soumis à la Commission, il y a un an, par un groupe de personnalités travaillant sur la demande de Romano Prodi pour élaborer « un projet durable » pour lEurope. Le titre en dit déjà long : « Construire lEurope politique ». Le message est, lui aussi, très clair : la cause de nos misères daujourdhui se trouve dans le fait que rien ne défend et ne représente politiquement notre modèle économique, social, culturel européen. Leur conclusion est tout aussi limpide : « Certains Etats membres ne pourront pas satisfaire avant longtemps aux sacrifices de souveraineté quentraîne la construction de lUnion politique. Dautres ne le souhaiteront pas. Dès lors lexistence dun ensemble plus intégré peut difficilement être écarté. Il faut inscrire le territoire de lUnion dans des ensembles concentriques : un ensemble plus intégré politiquement, ouvert à tous ; un ensemble proche de lUnion européenne actuelle, ayant vocation à sélargir ; un ensemble affilié plus large réunissant les pays pouvant avoir vocation à ladhésion autour dune solidarité économique, financière et sociale. » Sur le long terme, tous les scénarios mènent à lamise en place de cette avant-garde. Car cest lunique moyen viable pour consolider nos acquis et poursuivre le processus dintégration.
Létat actuel de lUnion ne fait quy ajouter largument de lurgence. Notamment à cause du rapport de lopinion public à lUnion européenne : le soi-disant déficit démocratique qui nest rien dautre quun déficit politique. Qui pourrait sérieusement imaginer un instant quune Europe trahissant ses finalités originelles, prête à abandonner son propre modèle, renonçant à son autonomie stratégique puisse jamais mobiliser les citoyens ? La seule réponse réside dans la mise en route de lavant-garde : un noyau dur perpétuant les finalités politico-stratégiques et capable dentraîner, à terme, le reste des Etats-membres sur ce chemin.
MHB
17/04/2006
Les indiens Shoshones doivent bien regretter d avoir si genereusement accueillis le\\Lewis et Clark et leur equipe du Corps de la Decouverte
°jb.wWw°
17/04/2006
Il est important, afin de mieux apréhender les évenements qui suivront, de lire un ouvrage retracant de maniere complete et serieuse, les simulacres de democratie proposés par l’administration Bush II avant la prise de controle de l Irak.
Noam Chomsky
Dominer le monde ou sauver la planete?
°Good Luck to you all°
Balajo
16/04/2006
RIA NOVOSTI, publié le samedi 15 avril 2006
A en juger par lévolution des événements, une guerre entre les Etats-Unis et lIran semble, malheureusement, inévitable. Chacun peut avoir un avis différent et continuer à espérer que la situation saméliorera, mais lespoir sestompe devant la logique.
Il est difficile dinterpréter le comportement des Etats-Unis et de lIran autrement que comme la préparation psychologique dune guerre. Les Américains multiplient les déclarations de plus en plus agressives, lIran effectue de grandes manoeuvres dans le détroit dOrmuz, en montrant sa puissance militaire à tout le monde. Il est également incontestable que chacune des parties considère son adversaire comme le mal universel et la source principale de danger pour ses valeurs spirituelles, idéologiques et politiques. Tous les appels raisonnables à la paix lancés par la communauté internationale sont totalement méprisés, bien quon y prête loreille de manière formelle. Cela prouve de nouveau implicitement que, pour les deux parties, la confrontation est une affaire décidée. Pour exister, les deux ont besoin dune percée qualitative. Malheureusement, les Etats-Unis et lIran ont en vue non pas une percée intellectuelle ou morale, mais uniquement militaire.
Après avoir remporté une victoire formelle en Afghanistan (où prévalent toujours la charia et le trafic de drogue, où la démocratie nexistera que sous une forme indigène des siècles durant) et sétant enlisés en Irak, les Etats-Unis jugent important de confirmer leur rôle de superpuissance. Cependant, des doutes sont déjà apparus et ils se répandent. Limage internationale des Etats-Unis est mauvaise comme jamais, le peuple américain se souvient de plus en plus souvent du Vietnam. Au cours dun récent référendum dans lEtat du Wisconsin, sans valeur juridique il est vrai, 61% des participants se sont prononcés pour le retrait immédiat des troupes dIrak. Il y a néanmoins, comme lestime la Maison Blanche, des raisons dattaquer. En tout cas, Washington les considère comme valables. Si le mensonge éhonté sur lexistence darmes de destruction massive en Irak a été suffisant pour faire irruption dans ce pays, pourquoi donc, dans le cas de lIran, les soupçons sur lintention de développer des armes nucléaires seraient-ils insuffisants ? Dailleurs, les Iraniens font sans cesse des déclarations provocatrices et profèrent des menaces à ladresse dIsraël. Pour lancer des opérations militaires, les Américains ont avancé parfois des arguments encore moins convaincants.
Enfin, la lutte contre lIran sinscrit dans la doctrine présentée par George Bush au début de son deuxième mandat présidentiel, doctrine qui vise à “déraciner la tyrannie” dans le monde entier. Le régime des ayatollahs à Téhéran est, pour lui, une tyrannie classique et lopinion du peuple iranien à ce sujet lui importe peu.
En ce qui concerne lIran, il considère les Etats-Unis comme une barrière à surmonter, sans quoi il ne pourrait plus avancer. Pour devenir un pays moderne, lIran a besoin de lénergie nucléaire. En principe, cet objectif peut être atteint par la voie pacifique, légale, mais les ambitions iraniennes vont effectivement, semble-t-il, bien plus loin. Pour acquérir une véritable souveraineté et une influence supplémentaire dans le monde arabe, Téhéran a besoin de la bombe atomique. Pour renforcer les positions de ses leaders spirituels chiites dans le monde islamique, lIran doit être indestructible et avoir les positions fermes dun leader au Proche-Orient. Cest alors seulement que pourrait exister une chance (théorique) que dautres pays islamiques le suivent. Mais les Etats-Unis lempêchent datteindre cet objectif.
On peut citer dautres arguments prouvant quune confrontation est inévitable, mais, à mon avis, les arguments avancés sont suffisants. Dans ce contexte, tous les efforts déployés par lONU, lEurope occidentale, lAIEA et la Russie qui a maintes fois mis en garde contre le danger dune nouvelle aventure américaine ne suffisent malheureusement pas pour prévenir la confrontation, dont les conséquences seront amères, et pas seulement pour ses participants directs. Au cours de son récent séjour à Berlin, le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a répété une fois de plus : “Nous nestimons pas que les menaces et la pression puissent donner de résultat positif”. Mais il est peu probable que ses recommandations soient accueillies comme il se doit à la Maison Blanche.
Il en découle une question fatale : quand ? A mon avis, le délai peut être déterminé approximativement. Tout dabord, cela peut arriver avant la fin de cette année. Ce délai maximal est déterminé par le calendrier politique électoral des Etats-Unis et les perspectives du parti conservateur auxquelles, naturellement, la Maison Blanche nest pas indifférente. Quant à Bush-fils, il ne voudrait pas rester dans lhistoire comme un “looser”. Pour gagner la course présidentielle, les conservateurs ont besoin non seulement dune guerre, mais aussi de succès spectaculaires, surtout en toile de fond des revers essuyés en Irak. Et tout cela prend du temps.
Dautre part, les délais minimaux sont déterminés par toute une série de circonstances dordre aussi bien militaire que politique. Cette fois il est vrai, il sagit du facteur politique extérieur.
En ce qui concerne laspect militaire, nétant pas un expert en la matière, je ne peux que supposer ce qui est évident. Premièrement, toute guerre nécessite une préparation. Deuxièmement, les Etats-Unis doivent assurer leurs arrières en Afghanistan et en Irak, en bénéficiant de laide de leurs alliés.
Quant à la politique étrangère, on peut supposer que les ennuis auxquels se sont heurtés les Etats-Unis en occupant lIrak sans mandat de lONU seront minimisés par Washington autant que possible. Autrement dit, Washington sefforcera de sattirer, dans le problème iranien, le soutien de lEurope occidentale et, bien entendu, de Moscou et Pékin, membres permanents du Conseil de sécurité. Lobjectif immédiat des Américains est dobtenir des sanctions - nimporte lesquelles - contre lIran, ce qui signifiera automatiquement, pour Washington, que la justice est de son côté.
Ce nest quaprès avoir épuisé toutes les possibilités dans ce domaine et essuyé un échec que les Etats-Unis se décideront à agir en contournant le droit international. Les critiques ne manqueront pas, mais, cette fois, la Maison Blanche aura la possibilité formelle de dire : nous avons fait tout notre possible en vue de parvenir à une entente.
Ces manoeuvres demandent aussi du temps, ce qui suggère un délai approximatif : lautomne.
On verra si ce pronostic est réaliste ou virtuel.
Par Piotr Romanov
lodewijks
16/04/2006
Bonjour,
je vous transmets une étude comparée entre Belgique et Irlande qui mérite d’etre commentée:
http://www.workforall.org/html/faq_en.html
Le modèle social en France, Belgique, Allemagne est en crise et il faut vite comprendre quelle alternative serait la plus viable
L.
visions
16/04/2006
Permettez moi de citer ce que vous avez ecrit dans votre site et qui rejoint ce que j’ai avancé il y a quelques jous sur ce forum mais qui malheureusement n’a pas été publié, que j’espere pour des raisons purement techniques.
Nous sommes bien d’accord, l’equipe de Bush et le lobby juif americain ET europeen savent ce qu’il font en Irak et il n’a jamais été question pour eux de défaite mais bien de la destruction d’une nation souveraine pour des siecles, au profit d’Israel.
L’Iran est le prochain objectif.
Je vous invite à lire le livre que j’ai cité dans mon precedent message sur cette tentacule pro Israel.
“Les pires ennemis de nos peuples” de Jean boyer, aux editions Libertad.
Mais va-t-on alors répéter lIrak, répéter le désastre irakien? Quel désastre irakien? Le 2 avril, John Steinberg, de Rawstory.com observait ceci qui renvoie évidemment à la vision virtualiste du président (Steinberg appuie sa remarque en acceptant la logique originelle du désastre irakien qui freinerait laventure iranienne, ou bien la découragerait), nous soulignons le constat essentiel: « George Bush has a far bigger disaster to conjure away. In addition to nearly 3000 dead American soldiers, he has killed tens of thousands of civilians and destroyed a country. But that is not the disaster they are concerned with: One of the reasons President Bush has been so slow to admit failure in Iraq is because, in his mind it still isn’t a failure. As I argued a year and a half ago, the invasion and occupation of Iraq was and remains a success in Bush’s view. Halliburton and oil company profits are up. Bush was re-elected. His endless war has made all of this possible. The only fly in the ointment is the war’s domestic unpopularity. As public opinion has turned, the gravy train is increasingly endangered. »
Visions
16/04/2006
Voici un lien instructif pour tous ceux qui croient encore dans les valeurs américaines et “bien sûr” dans la non volonté d’Israel de dominer la region du golf.
Je comprend mieux pourquoi Mr Chirac a fait allusion il y a quelques semaines sur une riposte nucleaire de la France en cas d’attaques de la part de “pays” terroristes.
geo
15/04/2006
http://www.hajnalka-vincze.com/Printable/145/fr
dont j’extrait ceci:
Vers la démystification de la relation transatlantique
(....)
Dans létat actuel des choses, les Etats membres abandonnent - au nom de lunification - des pans entiers de leur souveraineté nationale, tandis quil ny a rien au niveau européen qui soit prêt et capable de la représenter et de la défendre. Cette pratique peut nous conduire à deux types de scénarios. Soit elle se poursuit, dans ce cas notre capacité à promouvoir nos intérêts et nos valeurs sérodera sous la tutelle dune (ou de plusieurs) puissance(s) étrangères. Pour employer la métaphore traditionnelle : lEurope se dissoudra comme un morceau de sucre dans une tasse de thé. Soit cette fuite en avant provoque un contre-effet, auquel cas l« entracte » de lintégration européenne sera clos et lexercice de la souveraineté retournera, sur une base exclusive, dans les cadres nationaux. Le problème, cest que, séparément, les pays européens ne constituent plus une masse critique ni face aux menaces globales ni dans le système de rapports de force international. La solution simpose comme une évidence : il faut investir lEurope dun contenu politique, et le niveau collectif européen se doit dassumer des priorités et des préférences spécifiquement européennes. Comme le philosophe Umberto Eco lavait formulé : « Ou lEurope sera européenne, ou elle volera en éclats ».
(....)
De surcroît, cette réticence à assumer lautonomie européenne non seulement remet en cause lexistence politique de notre continent et rend impossible le rééquilibrage des relations transatlantiques, mais elle comporte aussi des risques pour lensemble du système international. Dune part parce quà défaut de souveraineté pleine et entière nous ne sommes capables de proposer ni de valeur ajoutée, ni dalternative crédibles pour la gestion des menaces globales. De lautre, parce que nous manquerons lopportunité de modeler le futur ordre mondial sur la base dune multipolarité coopérative, en partant dun authentique partenariat entre lEurope et lAmérique. Comme lavait remarqué Charles A. Kupchan dans son ouvrage cité plus haut : « La question fondamentale nest pas de savoir combien de temps la période unipolaire va-t-elle encore durer, mais de décider si cest par défaut ou à dessein que le monde multipolaire qui nous attend se mettra-t-il en place ».
(....)
(Hajnalka Vincze, Vers la démystification de la relation transatlantique, introduction à louvrage intitulé « Le débat transatlantique » à paraître en avril 2006, Zrínyi Kiadó, Budapest, série « Biztonságpolitika a XXI. században » dir. série. Péter Tálas, 18 627 caractères)
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