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Il est temps !

Article lié : Le sens d’un entêtement

Olivier le verseau

  13/12/2019

Autrement dit, il n'est jamais trop tard pour découvrir, aller au delà de, ne pas rester à la lisière de sa petite demeure,...
Les ouvrages de Monsieur Grasset font partie de cet "au-delà" dans lequel il faut se laisser emporter sans résistance, même si l'on sent qu'on  perd pied dès les premières lignes, perdu dans un  nouvel univers peuplé d'étranges méta-ballades , d'étranges figures sorties des glossaires du quartier dedefensa… on respire…
Tout philosophe devrait avoir les oeuvres de Philippe Grasset dans sa bibliothèque : déjà annotées, usées par de multiples relectures, ...
je sais je divague mais j'essaie de réveiller les derniers endormis…
Plus sérieusement, et pour pousser plus moin la pierre sur le chemin de la connaissance, il est indispensable de suivre la pensée de M. Grasset jusqu'au bout, jusqu'à la falaise de la quête, il est question de mystique à mes yeux, de "l'âme poétique à la nostalgie" , de la nostalgie à l'éternité", il est question d'absolu (s).
M. Grasset n'est pas de ces gens qui font figure de, il est tout entier livré à l'être, tourmenté par le doute, le doute salvateur à toute quête, à toute vie qui vaut la peine d'être "vécue".
La Grâce de l'Histoire et tous ses cercles sont l'âme de tous les écrits de dedefensa.
Je ne suis pas religieux, je ne suis pas athée, je suis simplement ouvert d'esprit et curieux pour essayer de ne pas mourir idiot…  j'ai simplement la foi.
Philippe Grasset réussit à distiller le grain d'une vérité qui nous permet d'atteindre un état supérieur, méta humain, au gré de ses
débauches langagières, inouies, inclassables, et si saines à la fois, si soutenues par toutes les touches dignes des impressionnistes.
Je viens de lire l'article de M. Grasset et suis profondément peiné de constater que si peu de gens ont commandé son dernier livre.
Chers lecteurs , comme le dit si souvent  l'auteur pour nous convaincre, chers lecteurs de dedefensa, il est incontestablement urgent de vous laisser emporter par les courants d'une lecture si proche d'une  Vérité.
Autrement dit, il était une fois un Homme du Passé qui nous fait découvrir l'Histoire pour nous confondre (de l'amalgame alchimique) dans l'éternité.
Tous les Dieux qui aujourd'hui et demain trouveront  aisément le moyen de se moquer de nous et de nous renvoyer à notre petitesse, ne pourront pas oublier de faire un clin d'oeil à M. Grasset…
Non seulement La Grâce de l'Histoire mérite d'être lue mais je me permets encore de soutenir pleinement son auteur de poursuivre et terminer cet ouvrage incomparable.
Il est temps!
Voilà ce qu'un lecteur écrivait à Monsieur Grasset en aparté :
"Bonsoir Monsieur Grasset,
 J'ai reçu et j'ai lu d'une traite votre dernier oeuvre comme il se doit : sans pause ni récréation.
Tout est à votre image. Tortueux, fulgurant, incomparable.
Vous n'avez , je vous l'assure , aucune justification à produire pour exprimer ce que vous exprimez comme vous l'exprimez.
Si vous n'étiez pas là il faudrait vous inventer.
Je suis très sensible à votre pensée. Et ce depuis que j'ai découvert ddefensa.
Je suis toujours dans l'attente de vos écrits et les "bois" toujours avidement (ça c'est ma tendance addictive quand j'aime).
Ce qui m'a le plus touché c'est votre confession à propos de la nostalgie et de cette âme poétique éternelle.

Vous m'avez offert, fait découvrir une raison ô combien inestimable de vivre dans ce monde si déclinant avec une vision de salut.

Le salut de son âme par la nostalgie éternelle. Prenez ces derniers mots sans religiosité aucune mais avec la foi profonde en ce qui est au dessus de nous , cette puissance supérieure qui nous guide et qui nous amène à l'intuition haute dont vous êtes si souvent conduit à rencontrer.

Merci encore pour ce livre qui je n'en doute sera enrichi d'une suite indispensable. "

Il est grand temps.

 

L'ère de la pleurnicherie

Article lié : Dame Greta et la chasse au petit blanc

Ivan-Ivan Chasseneuil

  13/12/2019

Bin dis donc, ça chouine autant que chez les féministes !

Je me demande historiquement à quoi ça ressemblait, une gestion partiarcale autoritaire : juste la schlague sans la friandise ?

Le pouvoir, ça s'exerce. Là, on assiste à un concert de pleurnicheries autant du côté des "mâles" que des "féministes". A mettre en relation avec l'article sur Franck Furedi sur l'abandon par les adultes de leurs prérogatives et de leur rôle.

Greta et Orwell

Article lié : Dame Greta et la chasse au petit blanc

Michel Donceel

  12/12/2019

"Ils ont tout de même dit que la crise climatique est liée au patriarcat raciste, colonial, oppressif et qu’il est nécessaire de le démanteler"
Exact, j'ai lu le texte original sur "Project Syndicate". Je n'ai pas fait de copie d'écran, malheureusement, car deux jours après le texte avait changé, et cette phrase ne s'y trouvait plus. En même temps, le "Decodex" du "Monde" signalait que Greta Thunberg n'avait ( n'aurait ?) jamais tenu de tels propos. Le Fascisme Rouge en action…

Intervention militaire?

Article lié : 1848-redux : envahir le Mexique ?

Luis Alberto Reygada

  09/12/2019

Une invasion militaire américaine au Mexique? Une guerre avec son voisin? Revenez sur terre s'il vous plaît.

Au pire, ce que le gouvernement américain cherche à faire est de mettre la pression sur le gouvernement mexicain afin que celui-ci revienne sur sa décisionde mettre un terme à l'"Iniciative de Mérida" (annoncée le 07/05 dernier).En effet, tout comme son équivalent sudaméricain "Plan Colombie", cet Accord de coopération en matière de sécurité s'est révélé être un juteux business par l'industrie militaire américaine ainsi qu'un vecteur d'ingérence sur le trritoire mexicain, ce pourquoi le nouveau président AMLO souhaiterait y mettre fin.

D'ailleurs en octobre dernier, après l'échec de l'arrestation du fils d'El Chapo Guzman (qui avait confirmé la puissance des cartels) et un peu plus d'une semaine avant que Trump envoie ses premiers Twitts "interventionnistes", le ministre des affaires étrangères mexicain taclait les USA sur 2 points:
- le problème de la vente des armes aux Etats-Unis et ses conséquences sur le trafic illégal vers le Mexique ;
- le type d'aide dont le Mexique avait besoin et celui dont il n'avait plus besoin:

"Le trafic illicite d'armes détermine la puissance de feu [des cartels] ; c'est donc la contribution la plus importante que les États-Unis peuvent apporter, non pas que le Mexique reçoive des armes ou des hélicoptères, mais que le trafic des armes de la plus haute puissance soit arrêté."
Source: ElFinanciero 25/10/2019

Luis Reygada (twitter: @la_reygada)
journaliste franco-mexicain

 

Doctrine pour doctrine

Article lié : Kaliningrad et l’enjeu nucléaire

Vieux Rebelle

  05/12/2019

Premier point, je ne vois pas en quoi une attaque de l'OTAN contre Kaliningrad ne pourrait pas être considérée comme une menace contre l'“existence même de l'Etat” de la Fédération de Russie. Bien au contraire dans les circonstances actuelles : le moindre acte de guerre contre lea moindre pacelle de terre russe DOIT ÊTRE considérée par un président russe responsable comme une menace contre “l'existence de l'Etat”, et surtout cela DOIT ÊTRE DIT, histoire d'instruire quelques dingues d'en face des conséquences des actes de l'OTAN.

Second point… Le premier point rend fortement crédible l'hypothèse selon laquelle l“officier retraité” (expression juste mais un peu méprisante, non?), consacré “commentateur militaire“ d'un réseau TV officiel russe, à grande diffusion internationale et en anglais, est le porteur de messages parfait pour un tel messagfe, bien plus que le texte poussiéreux d'une doctrine datant de 2014 .

Troisième point, ... la référence à un texte de doctrine, à l'heure où n'existent plus aucun principe ni engagement international dans l'arène de fous qui nous sert de planète, et en plus vieux de 5 ans à une époque où les années comptent dix fois une année normale pour ce qui est des changements et des événements, tout ça me paraît n'avoier aucune valeur réelle. Une balle tirée à Kaliningrad par un bidasse de l'OTAN aura pour premier effet d'exploser la doctrine poussiéreuse de 2014.

Angoisse & indicible

Article lié : Angoisse & indicible : parution du Tome-III/1

Georges Dubuis

  04/12/2019

Versus, joie et expression, le bonheur c'est de pouvoir nommer les choses, "l'amour,c'est tellement simple " disait Arletty dans LE film ,les enfants du paradis ou elle explosait de grâce…..qu'elle vivait réellement avec son officier allemand  dont j'ai lu la merveilleuse correspondence recemment. Joindre les 2 bouts entre privé & publique c'est ...... l'éternité mais il y a loin de la coupe aux lèvres pour la majorité très coupable à souhait…..demain crêve générale en France, VDR, un nouvel acronyme que j'ai inventé naturellement, vivre de rire devant si peu de rationnel qui est devenu fiction.
Bon baisers de Bulgarie où tout est encore très simple & terre à terre , pas de dette ni de loi contre certaines mémoires et que le Turc  fasse un kebab de l'OTAN embroché sur un S 400.

En toute confiance

Article lié : Angoisse & indicible : parution du Tome-III/1

Olivier le verseau

  04/12/2019

Que la lumière soit !
et que tombe vite le soir pour vous lire enfin !

Ce que dit la doctrine nucléaire russe

Article lié : Kaliningrad et l’enjeu nucléaire

Alexis Toulet

  04/12/2019

Voici ce que dit la doctrine nucléaire russe, dans sa dernière mouture de décembre 2014 (1).

Au point 27 pages 12-13 :
"La Fédération de Russie se réserve le droit d'utiliser des armes nucléaires en réponse à l'emploi contre elle et (ou) ses alliés d'armes nucléaires et d'autres types d'armes de destruction massive, ainsi que dans le cas d'une agression contre la Fédération de Russie au moyen d'armes classiques, lorsque l'existence même de l'État est menacée.
La décision d'utiliser des armes nucléaires est prise par le Président de la Fédération de Russie."


La formulation est assez claire : hormis le cas d'utilisation d'armes de destruction massive contre elle, la Russie annonce qu'elle pourrait utiliser des armes nucléaires dans le cas d'une agression avec des armes classiques seulement "lorsque l'existence même de l'État est menacée".

Il s'agit là de la communication officielle de la Russie, approuvée au plus haut niveau. A priori sa crédibilité doit être nettement plus élevée que l'opinion personnelle d'un officier retraité.

(1) http://static.kremlin.ru/media/events/files/41d527556bec8deb3530.pdf

Redonner du sens au monde

Article lié : T.C.-83 : Grosse-Fatigue

jc

  03/12/2019

[Je radote…]

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Dans notre monde dit civilisé (le bloc BAO) le fleuve du sens est actuellement sorti de son lit et charrie un torrent d'insignifiance qui emporte tout sur son passage. Cela incite à se réfugier sur quelque hauteur pour ne pas être emporté. Pour ceux, nombreux il me semble, qui n'auraient pas trouvé refuge ailleurs, Thom  propose un tel refuge.

(À la fin de "Prédire n'est pas expliquer" (PNPE, 1991) Thom propose une carte du sens légendée que l'on peut consulter ici: http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41  (on notera la place qu'il réserve à la littérature post-moderniste).)
    
                                                                     ——————————————————————————

"Redonner -par une métaphysique minimale appropriée- quelque intelligibilité à notre monde" (ES, p.13) est le but que s'est fixé René Thom dans "Esquisse d'une Sémiophysique" (1988). Il commence par la recherche des formes signifiantes (p.11), d'où, pour lui, le rôle fondamental des mathématiques, et en particulier de la géométrie¹. Sa façon de procéder ne va pas de soi puisqu'elle pose le problème du rapport métaphysique entre mathématique et réalité.

L'approche de Thom est nouvelle, en ce sens que le problème de la vérité est repoussé au second plan: "(...) le problème important -en matière de philosophie du langage- n'est pas celui de la vérité (affaire d'accident, Sumbebèkos dirait Aristote), mais bien celui de l'acceptabilité sémantique, qui définit le monde des "possibles", lequel contient le sous-ensemble (éminemment variable) du réel" (ES, p.16). Et il poursuit en prônant un forme d'audace de la pensée (chère à PhG): "Ici, on ne cherchera pas à convaincre, mais à susciter des représentations, et à étendre l'intelligibilité du monde. Au lieu de fonder logiquement la Géométrie, on cherchera à fonder le logique dans la Géométrie."

Ce faisant, Thom abandonne les principes de la logique instrumentale, aristotélicienne (non contradiction² et identité) pour revenir à une logique intuitive, naturelle: "La classe engendre ses prédicats comme le germe engendre les organes de l'animal. Telle est (à mes yeux) l'unique façon de définir la Logique naturelle.". (Les rapports entre mathématique et réalité apparaissent fondamentalement dans l'analogie thomienne entre développement de l'embryon et développement de Taylor (SSM, 2ème ed. p.32), analogie pour moi génialissime d'audace de pensée.)

Suivre une logique embryologique c'est prendre conscience de penser et agir tel qu'on est, et, ce faisant, faire connaissance avec soi-même. Selon moi, cela vaut la peine d'essayer la voie proposée par Thom -étendre embryologiquement l'intelligibilité du monde-, ne serait-ce que pour s'opposer à la chute libre de nos capacités intellectuelles bridées par le pragmatisme et le positivisme que le Système s'impose à lui-même et tente de nous imposer (à moins qu'on accepte comme un progrès le fait d'être un jour dépassés par les robots et leur intelligence artificielle…).

Thom: "Lorsqu'on a compris – à la suite de T. S. Kuhn – le caractère « automatique » du progrès scientifique, on se rend compte que les seuls progrès qui vaillent sont ceux qui modifient notre vision du monde – et cela par l'élaboration de nouvelles formes d'intelligibilité. Et pour cela il faut revenir à une conception plus philosophique (voire mathématique) des formes premières d'intelligibilité. Nos expérimentateurs, sempiternels laudateurs du « hard fact », se sont-ils jamais demandé ce qu'est un fait ?
Faut-il croire – ce qu'insinue l'étymologie – que derrière tout fait, il y a quelqu'un ou quelque chose qui fait ? Et que ce quelqu'un n'est pas réduit à l'expérimentateur lui-même, mais qu'il y a un « sujet » résistant sur lequel le fait nous apprend quelque chose ? Telles sont les questions que notre philosophe devra constamment reposer, insufflant ainsi quelque inquiétude devant le discours volontiers triomphaliste de la communauté scientifique. Bien sûr la Science n'a nul besoin de ce discours pour continuer. Mais il restera peut-être quelques esprits éclairés pour l'entendre, et en tirer profit."


¹: Thom: "Selon beaucoup de philosophies, Dieu est géomètre; il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu."

²: Pour Thom l'assertion suivante (qui n'a aucun sens en logique aristotélicienne) est à la base de l'embryologie animale: "Le prédateur affamé est sa propre proie".

 

c'est assez simple, en fait ...

Article lié : T.C.-83 : Grosse-Fatigue

eric b.

  02/12/2019

... faut juste arrêter de tourner autour du trou, comme Lacan aurait pu parler du chât de l'aiguille ...
... la fin des temps des temps de l'humanité est en train (train) d'arriver du fait de la finitude du monde  ( par rapport au modèle financiaro(-capitaliste) d'expansion infini…
... remplissons le vide proche…
...amusons le bon (?) peuple ...
... et roule ( ma poule) ...?
... joie…

Aux pays d'autres Dieux

Article lié : Autre conte (hommage à Evo)

Olivier

  29/11/2019

Merci Monsieur Bonnal pour cette ballade en des lieux qui doivent garder le secret d'une mystique en voie de disparition.
Cette nouvelle m'a bien "enchanté".
 

wikipédia assassin

Article lié : Paroles de Pilger

Serge Laurent

  29/11/2019

Pilger n'est pas le seul a se faire assaisonner au piment sur wikipédia. Il faut lire les fiche de Robert Fisk et Seymour Hersh. Leur fiche n'est consacré quasiment qu'a accabler leur complotisme assadopoutinesque.  C'est pareil pour quelques autres personnes   Il doit y avoir quelqu'un qui est payé pour troller wikipédia.

Effondrement du pouvoir sémiologique et solitude cognitive

Article lié : Solitude cognitive du citoyen

jc

  29/11/2019

Dans "Révolutions, catastrophes sociales?" (AL) Thom s'attache à établir "qu'aucune société stable ne peut exister sans une certaine forme de pouvoir sémiologique".

Ce qui est selon moi en train de se passer actuellement c'est l'effondrement (au moins dans le bloc BAO) du pouvoir sémiologique en place, pouvoir  d'inspiration néo-darwinienne et matérialiste. Nous sommes en effet en train d'expérimenter en vraie grandeur que l'ordre par le chaos dont parle Lucien Cerise¹ n'est en fait que désordre, dysharmonie et déséquilibre.

(Thom a consacré tout un article à la critique du darwinisme² mais c'est dans la préface³ de "Faut-il brûler Darwin? de Jacques Costagliola que j'ai trouvé la critique la plus virulente: "(...) le darwinisme a prétendu expliquer la variation des formes biologiques, alors qu’il ne s’est jamais préoccupé de les définir.".)

Il nous faut donc soit nous retourner vers les anciennes formes de pouvoir sémiologique (religions…) soit en découvrir de nouvelles; comme le dit PhG dans "La crise de la raison (humaine)", "la sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée⁴". Et l'audace de la pensée consiste actuellement d'abord à faire table rase du formatage "moderne" pour ensuite tenter de penser par soi-même. Solitude cognitive, retour sur soi, connaissance de soi-même (et angoisse de cette solitude pour ceux qui, comme moi, n'ont pas les moyens de penser par eux-mêmes. Car les gens qui ont l'audace de penser par eux-mêmes ne sont pas légion⁵; dans ma partie, les maths, Thom, Grothendieck sont selon moi de ceux-là, au milieu de l'armée des tâcherons⁶).

Pour Thom les effondrements de la psychologie, de la connaissance et du langage sont liés. Pour lui la véritable connaissance est une co-naissance et il nous faut revenir à ce que nous dit avec constance la Tradition:

"La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur. Qui connaît l'Homme connaîtra l'univers. Dans cet essai d'une théorie générale des modèles [sous-titre de SSM], qu'ai-je fait d'autre, sinon de dégager et d'offrir à la conscience les prémisses d'une méthode que la vie semble avoir pratiquée dès son origine." (SSM, 2ème ed. , épilogue de la conclusion).

Et la perte de cette co-naissance (consécutive au matérialisme contemporain et à la "raison humaine" qui va avec -pragmatisme, positivisme, etc.-) se répercute dans le déséquilibre de la psychologie et jusque dans le langage:

Steiner (cité par PhG):

- "[Maistre] fit valoir la congruence essentielle existant entre l’état du langage, d’un côté, la santé et les fortunes du corps politique de l’autre. En particulier, il découvrit une corrélation exacte entre la décomposition nationale ou individuelle et l’affaiblissement ou l’obscurcissement du langage : ‘En effet, toute dégradation individuelle ou nationale est sur-le-champ annoncée par une dégradation rigoureusement proportionnelle dans le langage’… ”,

- "l’homme n’est pas le maître de la parole, mais son serviteur. Il n’est pas propriétaire de la ‘maison du langage’ (die Behausung der Sprache), mais un hôte mal à l’aise, voire un intrus… ”

Pour Thom cette co-naissance se reflète dans le langage (non dégradé): "Sur le problème général des rapports entre le langage et le monde, nos modèles apportent quelques précisions: si notre langage nous offre une description relativement correcte du monde, c'est qu'il est -sous forme implicite et structurale- une Physique et une Biologie. Une physique parce que la structure de toute phrase élémentaire est isomorphe (isologue) à celle des discontinuités phénoménologiques les plus générales sur l'espace-temps. Une biologie, parce que tout concept à caractère concret est isologue à un être vivant, un animal." ("Topologie et signification", MMM)

Tant que les peuples occidentaux ne se seront pas trouvés un nouveau pouvoir sémiologique consensuel pour remplacer l'actuel pouvoir défaillant, ils seront à la merci de pseudo-élites qui les domineront par la contrainte physique et la contrainte économique (et les "progrès" de la technique -robotique, IA, etc.- facilitent de plus en plus cette funeste évolution).


¹: https://www.dedefensa.org/article/jusqua-leffondrement-cognitif

² "Darwin, cent ans après" (AL)

³:  Thom: "(...) le darwinisme a prétendu expliquer la variation des formes biologiques, alors qu’il ne s’est jamais préoccupé de les définir.".

⁴: https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-crisis-la-crise-de-la-raison-humaine-1

⁵: Régis Debray (s'adressant à PhG): "« Fais attention, c’est très casse-gueule… Tu vas te faire descendre par tous les spécialistes, les universitaires, bardés de diplômes et de citations. Contre eux, tu n’as aucune chance. »  https://www.dedefensa.org/article/le-desenchantement-de-dieu

⁶: L'expression est de Grothendieck à propos de ses propres élèves.
 

Mondialisation et mondialisme, globalisation et globalisme

Article lié : Remarques : individualisme & globalisation

jc

  26/11/2019

PhG: "la mondialisation est de tous les temps, de toutes les époques, dès lors qu'existe une communauté dont l'évolution naturelle est d'établir des contacts extérieurs de toutes les sortes"

Pour moi la globalisation est une étape naturelle dans la mondialisation et les tentatives de globalisation, apparues récemment grâce aux "progrès" des communications et télécommunications (tentative "communiste" -avortée- impulsée par l'URSS, et tentative "libérale" en cours impulsée par les USA) seront dorénavant de plus en plus fréquentes. Les tentatives ci-dessus sont "unipolaires", issues du raisonnement généralement admis que si un mode d'organisation sociale a réussi à s'imposer aux autres c'est que c'est le meilleur sur le marché des modes disponibles. Mais l'histoire nous a montré -et nous montrera très certainement encore- qu'un mode d'organisation sociale qui a permis d'imposer aux autres sa propre organisation peut se retrouver complètement inadéquat une fois que la société globalisée (le terme d'élargie -ici au bloc BAO- paraît plus adéquat puisque tout nous montre actuellement que la tentative US de globalisation est en train d'échouer) se retrouve seule face à elle-même, sans opposition¹.

PhG: "La “globalisation” renvoie in fine à une thèse qui est le globalisme. C'est une doctrine (...)"

Pour moi mondialisation et globalisation sont deux termes (les anglais en ont un seul, m'apprend PhG) qui renvoient à l'évolution "réelle", telle qu'elle se déroule, des sociétés humaines (l'état actuel de la mondialisation étant -ou non- en phase de globalisation).

Les vocables "mondialisme" et "globalisme" renvoient pour moi à autre chose, à savoir à des théories -des doctrines, voire des idéologies-, censées élargir le marché des modes d'évolution disponibles. (Et, comme le dit justement PhG, la différence mondialisme-globalisme est importante "parce qu’elle concerne le sens le plus profond des choses qu'elle décrit, cela déclenchant dans l’esprit des processus influant le jugement sinon la perception du monde".)

La tentative globaliste-Système US depuis un siècle étant, à mon avis, clairement d'inspiration darwinienne, je qualifie de "mondialiste" toute tentative d'inspiration autre, comme par exemple, la tentative "cybernétique" russe dont parle Lucien Cerise dans "Une étude de collapsologie cognitive²".  

Pour René Thom il ne fait aucun doute que l'évolution des sociétés est lamarckienne (c'est pour lui la fonction qui crée l'organe)³, ce qui, dans le rangement ci-dessus, le classe d'emblée parmi les "mondialistes". Il y a -clairement pour moi- dans la doctrine globaliste US l'idée de globalisation par uniformisation -conséquence inéluctable de "l'inspiration darwinienne"?-.  Thom refuse cette idée d'uniformisation:

Thom: "En ce qui me concerne, je préfère croire à un réel – non globalement accessible parce que de structure stratifiée – dont l'herméneutique de la TC [Théorie des Catastrophes] permettrait de dévoiler progressivement les « fibres » et les « strates ». Mais
tout progrès dans la détermination d'une telle ontologie stratifiée en « couches » d'être exigera :
 i) L'emploi de mathématiques pures spécifiques – parfois bien difficiles – dans les théories jusqu'ici purement conceptuelles des sciences de la signification ;
 ii) La reprise d'une réflexion philosophique sur la nature de l'être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis bien longtemps occultée."


¹:  PhG " C’est alors (mai 1988) qu’Arbatov, le conseiller de Gorbatchev, disait justement à un intervieweur de Time : « Nous allons vous faire une chose terrible, nous allons vous priver d’Ennemi. »  ( https://www.dedefensa.org/article/eh-fukuyama-tout-ca-pour-ca )

²: https://www.dedefensa.org/article/jusqua-leffondrement-cognitif

³: Cf. le film "René(e)s" de Godard sur Thom, disponible sur la toile, à 39'45.

 

Non, pas deux poids deux mesures

Article lié : Secrétaire à l'US Navy ? “You're fired !”

David Cayla

  26/11/2019

Pour commencer, il ne me semblait pas que le billet "Secrétaire à l'US Navy ? "You're fired"" ait pris une quelconque position morale en faveur de Trump. Tout l'objet du billet, en tout cas c'est mon sentiment, était de souligner l'état de tension terrible au sommet du pouvoir aux Etats-Unis, et qui touche désormais, de manière flagrante, la chaîne de commandement militaire.

Mais abordons maintenant le fond de l'affaire. Trump a régulièrement pris position contre les aventures militaires américaines aux quatre coins de la planète, contre l'avis des chefs militaires du Pentagone. C'est dans ce contexte que la haute hiérarchie militaire du Pentagone a voulu faire un exemple contre Ghallager au motif que les Etats-Unis ne peuvent pas donner au monde entier l'image d'un pays qui se moquerait ostensiblement les droits de l'homme.

L'argument serait recevable à condition que 1/ Les Etats-Unis ne soient pas impliqués pour des motifs spécieux dans de multiples conflits partout sur la planète 2/ La même hiérarchie qui condamne aujourd'hui Ghallager n'ait pas contrevenu aux ordres exprès de Trump de se retirer des différents théâtres d'opération où l'armée américaine est impliquée, et en particulier les théâtres où Ghallager a sévi 3/ Le Pentagone n'ait pas mené une traquer systématique envers les lanceurs d'alerte comme le soldat Manning.

Si je reprends les trois points précédents, il s'ensuit donc que le Pentagone a mené, très largement de sa propre initiative, des opérations militaires sans honneur ; qu'en envoyant des soldats comme Ghallager mener des combats sans gloire, il ne fallait quand même pas s'attendre à ce que ces soldats se comportent en héros (leur propre hiérarchie les a envoyé détruire des pays, que ce soit pour pouvoir ensuite piller leurs richesses naturelles ou exploiter des champs de pavot) ; qu'étant parfaitement consciente de la nature déshonorante de ces missions, la hiérarchie du Pentagone s'est efforcée de couvrir les agissements de ses soldats.

J'ajouterais à cela que très probablement, ces mêmes soldats ont sans doute vu et entendu beaucoup de choses pas très ragoûtantes de la part de leur hiérarchie, laquelle les a très certainement beaucoup poussé à s'affranchir de toute considération morale en opérations, les condamnant ainsi au silence.

Reste à savoir pourquoi le Pentagone a voulu faire de Ghallager un exemple, et pourquoi Trump a pris sa défense. Pour faire court, de ce que j'ai lu dans un précédent billet sur Dedefensa qui traitait du sujet, Ghallager s'apprêtait à rejoindre une de ces milices citoyennes qui soutiennent Trump. Et du reste, au delà, bien au delà de Ghallager, l'ensemble des soldats du rang soutient massivement Trump, notamment parce qu'il entend mettre fin aux multiples conflits où les Etats-Unis sont impliqués. Est-ce que par hasard, la hiérarchie du Pentagone n'aurait pas voulu faire de Ghallager un exemple, non pas tant pour punir un tortionnaire (quels soldats des forces spéciales américaines n'ont pas commis d'actes de torture ?) que pour punir un partisan revendiqué de Trump ? Et est-ce que Trump n'aurait pas sauté à pieds joints sur une pareille occasion ? Et en matière de moralité, quelle attitude est la plus morale ? Défendre des soldats qui ne font qu'obéir aux ordres et sur les exactions desquels leur hiérarchie ferme les yeux quand elle ne les encourage pas ouvertement tout en voulant rapatrier ses troupes sur le territoire américain ce qui mettrait un terme à ces exactions, ou condamner un soldat pour ses opinions politiques en faisant mine de défendre l'honneur de l'armée et insister pour pérenniser la présence de l'armée américaine à l'étranger en sachant pertinemment que d'autres Ghallager continueront à y perpétrer des exactions ?

Enfin, dernière petite remarque, la position officielle de Trump sur le sujet était extrêmement claire dès lors qu'il avait officiellement grâcié le soldat Ghallager. Son tweet, aussi peu protocolaire soit-il, ne faisait que souligner sa position déjà officialisée. A contrario,, il me semble difficile de ne pas voir que c'est la position du Secrétaire à l'US Navy qui allait ouvertement à l'encontre de celle du président, qui est pourtant statutairemet son supérieur.