jc
11/10/2019
PhG: "L’“homme nouveau”, ou “homme moderne”, c’est l’homme dont la conscience. a pris le pas sur le reste, et décidera “de façon impérative dans quel sens et de quelle façon vont aller ses actes et sa vie”, et donc qui soumet la “nature du monde” dont il tend de plus en plus à douter de sa pertinence sinon de son existence au jugement triomphal de sa conscience."
Kant: “Qu’est-ce que les Lumières ? La sortie de l’homme de sa minorité dont il est lui-même responsable. Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son entendement sans la direction d’autrui, minorité dont il est lui-même responsable puisque la cause en réside non dans un défaut de l’entendement mais dans un manque de décision et de courage de s’en servir sans la direction d’autrui. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.”
Kant( début de la préface de la deuxième édition de sa "Critique de la raison pure" -il a donc eu tout le temps de peser ses mots-): "Ils [Galilée & co] comprirent que la raison ne voit que ce qu’elle produit elle-même d’après son propre plan, qu’elle éprouve le besoin de prendre les devants avec les principes qui déterminent ses jugements d’après des lois constantes et de contraindre la nature à répondre à ses questions, mais qu’elle ne doit pas se laisser conduire seulement par elle, comme en lisière; (...) La raison, tenant d’une main ses principes, qui seuls peuvent donner valeur de lois à des phénomènes concordants, et de l’autre l’expérimentation qu’elle a conçue d’après ceux-ci, doit s’approcher de la nature, certes pour être instruite par elle, mais non toutefois comme un élève, prêt à entendre tout ce que le maître veut, mais en la qualité d’un juge en exercice, qui contraint les témoins à répondre aux questions qu’il leur soumet."
jc
11/10/2019
De la Dyade à la Triade.
Il s'agit d'une synthèse. Mais il y a deux genres de synthèses: les synthèses hautes et les synthèses basses¹. Par exemple:
- la synthèse haute des nombres positifs et des nombres négatifs donne Tout et la synthèse basse donne Rien (le Zéro),
- la synthèse haute de 2 et 3 est 6 (leur PPCM) et la synthèse basse est 1 (leur PGCD),
- la synthèse basse des géométries 2D elliptique et hyperbolique est la géométrie euclidienne plane, mais je ne suis pas suffisamment géomètre pour en connaître la synthèse haute -si elle existe-,
- la synthèse basse de la logique intuitionniste et de la logique paraconsistante est la logique "classique", booléenne, mais je n'en connais pas la synthèse haute -si elle existe-.
Le problème posé et diversement résolu par la Tradition est de faire la synthèse haute du Dieu-Ciel et de la Déesse-Terre. Le fait que le Christ fasse l'affaire est un mystère pour le catholicisme (c'est ce que j'apprenais au catéchisme dans ma jeunesse). Il me semble qu'une synthèse haute naturelle est un DJD, un Dieu-Janus-Déesse androgyne.
Thom traite à sa façon, c'est-à-dire analogiquement, de ce problème du genre divin dans le chapitre 9 de SSM intitulé "Modèles locaux en embryologie" et épigraphé "Et le Verbe s'est fait chair", précisément dans la section intitulée "Épigenèse tardive", sous-section "Chréodes génitales" (2ème ed. pp.190 à 193).
Ma lecture (évidemment fantasmée parce que je n'y connais rien en embryologie biologique, et donc très certainement infidèle à l'auteur) me conduit à voir l'ombilic parabolique comme la synthèse haute des ombilics elliptique et hyperbolique.
Thom: "Si l'embryon humain présente une structure hermaphrodite jusqu'à un âge avancé, ce n'est sans doute pas, comme le voudrait la loi de récapitulation, parce que nous eûmes des ancêtres hermaphrodites; mais plutôt parce que l'épigenèse ayant à construire des mâles et des femelles, a trouvé plus économique de construire la situation seuil, quitte ensuite à infléchir, pour un court laps de temps², l'organisation dans un sens ou dans l'autre." (p.192)
Ce qui précède me permet d'élargir le propos en mettant en évidence un principe métaphysique que Thom applique constamment (presqu'autant que son PFDT ,Principe Fondamental de la Métaphysique Thomienne- qui est l'usage immodéré et SI -Scientifiquement Incorrect- de l'analogie): le principe de synthétisation haute par dévoilement (apocalypse) de variables précédemment cachées, évidemment SI lui aussi.
Thom: "Si un processus physique nous apparaît comme non-déterministe, c’est parce qu’on le représente dans un espace inadéquat: il faut alors ajouter des dimensions supplémentaires. Il faut ajouter des dimensions cachées jusqu’au moment où l’apparence de non-déterminisme disparaît."³
Exemple typique: la synthèse haute de l'ellipse et de l'hyperbole (en 2D) se fait par le cône (en 3D), les sections par des plans évitant le sommet étant soit des ellipses, soit des hyperboles, soit des paraboles.
Autre exemple: la synthèse du cercle et du carré (2D) se fait par le cylindre (en 3D) dont la longueur est égale au diamètre: la projection de ce cylindre sur un plan perpendiculaire à l'axe du cylindre est un cercle, et sur un plan parallèle est un carré. (peut-être peut-on faire de même la synthèse de la sphère et du cube, chère à Guénon, en "montant en 4D" et en projetant sur des espaces 3D adéquats…).
Ce dernier exemple est souvent cité en MQ (Mécanique Quantique) à propos du chat de Schrödinger, à la fois mort et vivant. Le SC n'aime guère la MQ et ne la tolère qu'à condition de se conformer à l'interprétation "classique" dite "de Copenhague". Je préfère l'interprétation dBB (de Broglie-Bohm⁴), théorie "à variables cachées" STI (Scientifiquement Très Incorrecte) car à visée nettement plus déterministe (horreur absolue pour les SC et les PC -qui tremblent pour leur liberté chérie?-).
Thom:
- "(...) à mes yeux, la statistique est fondamentalement une herméneutique déterministe dont voici le but : étant donné un nuage de points (une distribution de probabilités) dans un espace M, engendrer ce nuage par le mécanisme déterministique le plus simple possible agissant dans un espace produit MxY, Y espace de paramètres « cachés »."
- "Ce problème d'une interprétation géométrique de la mécanique quantique n'a cessé de me hanter."
Remarque finale: Guénon termine "Les états multiples de l'Être" par "une « preuve » métaphysique de la liberté"⁵. Il me semble intéressant de confronter son point de vue avec celui de Thom.
¹: J'ai vu passer sur Wikipédia que Heidegger avait introduit un néologisme pour les distinguer, mais je ne retrouve plus où.
²: "pour un court laps de temps" ???
³: Je suis content d'avoir trouvé cette citation sur le blog de Paul Jorion (un Jorion qui reste néanmoins par ailleurs SC et PC à donf):
https://www.pauljorion.com/blog/2019/08/28/progres-en-philosophie-naturelle-le-22-aout-2019-retranscription/
⁴: https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_De_Broglie-Bohm
⁵: https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_%C3%89tats_multiples_de_l%27%C3%AAtre
EricRobertMarcel Basillais
11/10/2019
Votre peinture actualisée du meilleur des mondes ressemble beaucoup au réel. Restent 2 points de désaccord :
1/ un point de détail : Prométhée s'interprète décidément à l'endropit comme à l'envers… mais en étudiant les mythes aryens ou kartvaliens (Caucase) similaires, on s'aperçoit que le monde Grec n'est pas pourvoyeur de mythes orthodoxes mais plutôt de mythes déjà tordus ou dégénérés (bonjour le miracle Grec).
2/ Sur le sujet de l'accélération : il est faux de dire qu'il n'y aura pas décélération. Elle aura lieu, bon gré, mal gré. Etc'est Kunstler ( cité par PhGrasset très récemment) qui explique pourquoi et comment… après tant d'autres mises en garde ces 50 dernières années. On peut même calculer QUAND avec une relative certitude (95%) : [2020-2080]. Mais nous risquons de ne pas aimer la décélération non plus…
patrice sanchez
11/10/2019
Merci Monsieur pour avoir évoqué ce Penseur de la vitesse !
Car il faut du temps pour bien Penser et Ruminer ce qui est antinomique de notre monde moderne où les humains en voie de zombification plus qu'avancée sont les esclaves de leurs pensées promues par un progrés technologique plus que machiavélique !
Origine : http://www.decroissance.info/Paul-Virilio-et-l-attente-de-l
Les accidents technologiques et industriels se sont multipliés : Feyzin en 1966 (Lyon), Seveso en 1976 (Italie), Bhopal en 1985 (Inde), Tchernobyl en 1986, AZF à Toulouse, SBN récemment à Béziers le 27 juin 2005. Paul Virilio est un philosophe français pour qui l’accident est la face cachée du progrès scientifique et technique. Ses analyses nous entrainent à penser la technique dans son unité concrète et vivante, c’est-à-dire dans sa positivité et… négativité.
Déjà Paul Valéry a énoncé une phrase qui est pour notre auteur une sorte de prophétie : « Le temps du monde fini commence ». C’est-à-dire que nous vivons, depuis les cinquante dernières années, une véritable accélération de l’histoire où le progrès finit le monde, le réduit à rien. En effet, si les sociétés anciennes étaient « agoraphobiques », pour Virilio les sociétés modernes sont, elles, totalement « claustrophobiques » : la mondialisation ce n’est pas simplement le marché unique, « c’est la clôture ». Un terme qui peut rejoindre ceux d’un S. Latouche autour de la « planète uniforme » ou encore de l’ « occidentalisation du monde ».
Valéry a été conscient de la finitude du monde, c’est-à-dire de l’eschatologie. Et c’est alors que pour Virilio, « s’il y a une écologie, un parti écologique avec les problèmes qu’on connaît, en soubassement est en train de naître un parti eschatologique, [ un « parti de la fin »], qui peut être un parti nihiliste, au pire sens du terme ». Et c’est certainement sur cette nappe de fond que peut se constituer ce nous appelons dans la littérature décroissante, une « éco-dictature » qui serait l’envers de la « décroissance équitable et démocratique » que nous appelons à mettre en place. Ainsi pour notre auteur, nous entrons dans un moment nouveau, celui de l’attente de « l’accident intégral, le grand accident ». C’est une attente inconsciente des peuples et c’est une attente consciente des responsables nous précise-t-il. L’écologie est alors le « parti de l’accident », à travers la pollution, l’effet de serre, la fonte des glaciers, etc.
Car plus généralement pour Virilio, « nous sommes victimes de notre réussite », c’est-à-dire du progrès. Car la montée de la quantité d’accidents, de catastrophes, « atteint la science dans sa force, dans son génie. Comme le dit Hannah Arendt, le progrès et la catastrophe sont l’avers et le revers d’une médaille. » Et cela est totalement censuré par les promoteurs insupportables du progrès. En lançant des opérations techniques majeures, « on ose, inévitablement, l’accident » : « un avion de mille places, c’est mille morts. Ceux qui disent que c’est faux ne sont pas des optimistes, ce sont des menteurs ». C’est alors que l’ « obscénité de la technoscience » consiste à masquer les dessous de la science et de la connaissance. Or « inventer le navire, c’est inventer le naufrage, l’avion le crash, et le train, la catastrophe ferroviaire ».
Pour Virilio, c’est cette obscénité de la technoscience qui voulant cacher l’angle mort de sa négativité, crée une science de la prévention de l’accident (ce que l’on appelle la cindynique), et non pas une science de l’accident, c’est-à-dire une véritable « intelligence du désastre » qu’il appelle, lui, de ses vœux.
Source : Entretien de Paul Virilio dans Beaux Arts numéro de décembre 2002 à propos de l’exposition « Ce qui arrive… » à la Fondation Cartier à Paris.
le mercredi 29 juin 2005
par Clément Homs
http://1libertaire.free.fr/ClementHoms41.html
Olivier
10/10/2019
Je pense que la pensée noire a déjà commencé son oeuvre et que Trump va être assassiné avant le terme de son mandat. Il y a des signes qui ne "trumpent "pas…. ou sigles du type CIA, etc… bref Dante nous avait bien prévenus avec son enfer…
jc
10/10/2019
C'est l'analogie faite entre le haut de la "coquille" (dont parle Guénon dans "Les fissures de la Grande Muraille" de "Le règne…") et la lignée germinale en Biologie qui m'a inspiré ce commentaire.
Guénon est un véritable métaphysicien. De plus, comme les véritables mathématiciens, il cherche constamment à géométriser sa pensée ("Le règne…" est truffé de tentatives de représentations géométriques des concepts métaphysiques qu'il manipule), ce qui fait que je le classe sans guère hésiter parmi les mathematikoï¹, la plus haute instance des ésotériques pythagoriciens.
Guénon est intéressé au plus haut point par l'ontologie et l'hénologie: monade (être unique), dyade (être double), triade (être triple),..., états multiples de l'être, et a d'ailleurs consacré un livre entier à "la Grande Triade" et un autre aux "États multiples de l'Être".
L'être double est souvent représenté par un Janus bifrons, Janus à deux têtes, qui nous montre alternativement l'une ou l'autre. Ou bien nous acceptons de voir les deux en même temps, ou bien nous ne l'acceptons pas. Ou bien nous acceptons d'être successivement (on/off) éveillé et endormi, ou bien nos pensons qu'il y a nécessairement, pour des raisons d'intelligibilité et de continuité, des périodes d'indistinction où nous sommes à la fois éveillé et endormi. Ou bien nous acceptons l'intelligence on/off de l'ordinateur, auquel cas nous sommes SC (Scientifiquement Correct), ou bien nous ne l'acceptons pas et alors nous sommes SI (Scientifiquement Incorrect). J'émets l'hypothèse que Guénon cherche à géométriser sa pensée parce qu'il sent, peut-être inconsciemment, que le langage usuel ne lui permet pas d'exprimer correctement ses intuitions². S'il avait vécu quelques années de plus, peut-être Thom aurait pu lui en faire prendre conscience?
Thom: "Malgré son caractère non quantitatif, qui a suscité la dérision des scientifiques professionnels [les SC!], il [le modèle de l'agressivité du chien proposé par Christopher Zeeman] a l'avantage inestimable de montrer ce qui fait la supériorité d'un modèle géométrique sur une construction conceptuelle. Expliquer linguistiquement son contenu oblige à des paraphrases compliquées dont la cohérence sémantique n'est pas évidente²." (AL, Envoi, p.33)
SC ou SI? C'est le choix cornélien absolutissimement fondamental d'opter pour l'organon d'Aristote et son principe de non contradiction (SC), ou non (SI). En géométrisant sa pensée Thom fait sans aucune ambiguité le choix d'être SI, en subordonnant sa propre logique à une morpho-logique, logique qui, par la force des choses, ne peut être que paraconsistante³.
La théorie des catastrophes décline les premiers états de l'être, les premiers échelons⁴ de l'échelle de Jacob:
- l'être basique est représenté par la zéroième catastrophe (considérée mais non nommée par Thom) de potentiel parabolique V(x)=x², sans déploiement;
- l'être double est représenté par la fronce, de potentiel V(x)=x⁴ qui se déploie en W(x)=x⁴+ux²+vx;
- l'être triple est représenté soit par le papillon, de potentiel V(x)=x⁶, qui se déploie en W(x)=x⁶+ux⁴+vx³+wx²+tx, soit, je crois…, par l'ombilic elliptique ou l'ombilic hyperbolique;
- l'être quadruple est (je crois…) représenté par l'ombilic parabolique.
L'Être Suprème, le Zéro méthaphysique selon Guénon, étant bien entendu en haut de l'échelle de Jacob⁵. Et le mystère de la Sainte Trinité se ramène peut-être à l'étude de la catastrophe papillon.
C'est la dénomination de Zéro métaphysique qui m'a encouragé -pas longtemps- à commencer la lecture de "Les états multiples de l'Être" avec l'idée qu'il y avait peut-être un rapport avec la théorie mathématique des catégories, certaines catégories possédant ce que les anglo-saxons appellent un Zero being et les français un objet central, sorte d'Alpha et d'Omega d'où tout part et tout revient⁶. Je préfère la notation multiplicative qui suggère de nommer un tel être -being ou objet- un UN, renvoyant ainsi à Plotin. Une telle catégorie vue comme un "UN" médiacosme entouré d'une myriade de "uns" microcosmes ou macrocosmes?
Il est clair pour moi que Thom est à la fois un métaphysicien "à la Guénon" et un mathématicien, et donc qu'il fait partie des mathematikoï "à la Pythagore". Aux yeux de ses contemporains habilités à porter un tel jugement, Alexandre Grothendieck est un génie des mathématiques. De mon point de vue (3ème couteau émoussé) je ne vois aucune raison pour laquelle il ne ferait pas, lui aussi, partie des mathematikoï (mais la logique de Grothendieck est intuitionniste -au sens des matheux-, donc opposée à celle de Thom -qui, lui, a opté pour la logique paraconsistante-).
En résumé je crois en ce que la théorie des catastrophes peut permettre à certains de percer les mystères de la Sainte Trinité et de la Grande Triade. Je n'en fais pas partie car il faut pour cela, au minimum, "voir" en 4D. Mais je pense que Thom, qui disait voir en 4D dès l'âge de 10-11 ans⁷, le pouvait peut-être. Personnellement j'espère être un jour (pas trop lointain, vu mon âge) capable de percer le mystère de la sainte "binité". Sélection naturelle d'un nouveau genre pour la constitution d'une nouvelle élite traditionnelle?
¹: Je note à ce propos qu'il se mesure intellectuellement souvent avec ce que je considère comme étant d'autres mathematikoÏ (en particulier Leibniz et Descartes).
²: C'est ce que je ressens à la lecture de ces deux livres!
³: Thom: "Dans cette confiance [platonicienne] en l'existence d'un univers idéal, le mathématicien ne s'inquiétera pas outre mesure des limites des procédés formels, il pourra oublier le problème de la non-contradiction." (AL, p.561) "
⁴: Cf. SSM, 2ème ed., pp.62 à 90 ...
⁵: Thom: "(...) le monde des Idées excède infiniment nos possibilités opératoires (...)" (AL p.561)
⁶: Dans la catégorie des groupes, le groupe à un seul élément est un tel being/objet
⁷: Cf le tout début de http://pedagopsy.eu/entretien_thom.html
jc
09/10/2019
Je viens de (re?)parcourir "Les fissures dans la Grande Muraille", chapitre XXV de "Le règne de la quantité..." avec une autre idée en tête. Mais, à la lecture de cet article, je ne peux m'empêcher de souligner la juxtaposition:
PhG: "Nous sommes entrés dans une séquence de dynamique de déstructuration maximale, dans le cadre d’une structuration qui est comme une prison empêchant les promoteurs et acteurs de la chose de sortir de cette dynamique, encore moins de la stopper."
RG: "Quelque loin qu’ait pu être poussée la « solidification » du monde sensible, elle ne peut jamais être telle que celui-ci soit réellement un « système clos » comme le croient les matérialistes ; elle a d’ailleurs des limites imposées par la nature même des choses, et plus elle approche de ces limites, plus l’état qu’elle représente est instable ; en fait, comme nous l’avons vu, le point correspondant à ce maximum de « solidité » est déjà dépassé, et cette apparence de « système clos » ne peut maintenant que devenir de plus en plus illusoire et inadéquate à la réalité."
René Guénon, bien que s'exprimant ci-après en termes plutôt elliptiques, est optimiste:
RG: "Du reste, en réalité, une muraille n’est pas fermée par le haut et, par conséquent, n’empêche pas la communication avec les domaines supérieurs, et ceci correspond à l’état normal des choses ; à l’époque moderne, c’est la « coquille » sans issue construite par le matérialisme qui a fermé cette communication. Or, comme nous l’avons dit, la « descente » n’étant pas encore achevée, cette « coquille » ne peut que subsister intacte par le haut, c’est-à-dire du côté où précisément le monde n’a pas besoin de protection et ne peut au contraire que recevoir des influences bénéfiques ; les « fissures » ne se produisent que par le bas, donc dans la véritable muraille protectrice elle-même (...)"
Pour tenter de lever l'ellipticité de la citation précédente, c'est le moment d'expérimenter une fois encore le principe analogique thomien:
RT: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés (...)".
L'analogie corps humain/corps social permet de faire l'analogie entre le haut de la coquille guénonienne et la lignée germinale en embryologie, les "fissures" ne se produisant que dans la lignée somatique.
Il est clair pour moi que l'organisation du corps-âme humain est grandement supérieure à celle de nos sociétés actuelles. Je me suis amusé jadis sur ce site à noter thomiennement les organisations rencontrées dans la nature à l'aide de leur supposée catastrophe thomienne organisatrice, et je verrais bien la catastrophe "ombilic parabolique" organisatrice minimale du corps-âme humain et la catastrophe fronce comme, au mieux, organisatrice des "corps sociaux" actuels du monde des humains. Si on note la complexité d'une catastrophe par son nombre total de variables -un amusement- (le pli noté 2, la fronce 3, la queue d'aronde 4, le papillon et les ombilics elliptique et hyperbolique 5, l'ombilic parabolique 6), alors les corps sociaux" du monde actuel sont notés au mieux 3. Verdict pour les "corps sociaux": peuvent mieux faire.
Pour améliorer les choses il serait peut-être bon d'essayer d'être intelligent "à la Thom", c'est-à-dire d'essayer de se glisser soi-même dans la peau d'un "corps social" et d'en tirer les conséquences. Vers des constitutions embryologiques pour remplacer celles écrites sur un coin de table?
Dans son article "Thèmes de Holton et apories fondatrices" (AL), Thom compare les apories fondatrices de la Biologie et de la Sociologie en des termes pratiquement identiques:
- "Biologie. Aporie essentielle: expliquer la stabilité de la forme spatiale des être vivants et ce, en dépit du "turn over" constant des molécules qui les constituent."
- "Sociologie. Ici, c'est l'opposition entre la permanence de la société -en particulier la structure du pouvoir- et la fluence continuelle des individus qui fait problème."
Et, dans "Révolutions, catastrophes sociales?" (AL), Thom s'efforce "d'établir qu'aucune société stable ne peut exister sans une certaine forme de pouvoir sémiotique."
jc
09/10/2019
Dans "Le règne…" il y a plusieurs chapitres consacrés à la solidification (la plupart entre les chapitres XVII et XXV). Je voudrais ici tenter (retenter en fait, en essayant de clarifier mes idées) un rapprochement entre les vues de Guénon et celles de Thom à ce propos.
Pour Guénon -éventuellement revisité à ma sauce- il y a, grosso modo, un principe actif solidifiant qui fait passer de la puissance à l'acte, de la matière informe à la matière formée -plus précisément animée par la forme-, un principe actif qui fait symboliquement passer du cercle au carré, de la sphère au cube, phase génératrice "solidifiante" (les âges d'or et d'argent d'un Manvantara), suivie d'une phase corruptrice "liquéfiante" où carré et cube retournent à leur état initial, respectivement cercle et sphère (les âges de bronze et de fer).
Pour Thom, qui s'intéresse essentiellement à théoriser la Biologie, il y a une phase de déploiement d'une singularité à partir de son germe, phase de génération, suivie d'une phase de corruption, de retour au centre organisateur de cette singularité. Là aussi passage de la puissance à l'acte (génération) suivi d'un retour au centre organisateur (corruption) avec l'espoir d'un gain, d'un bilan positif, lors du parcours du cycle complet. Métaphoriquement c'est la flottille anglaise qui part "starboard (tribord)" de Start Point, déploie ses voiles vers le nouveau monde pour revenir "port (babord)" à Start Point, et y décharger ou non les trésors trouvés. Biologiquement c'est d'abord le Verbe qui se fait Chair, phase catalogique de génération (on ouvre le catalogue de recettes¹ pour concocter la chair), suivi de la phase de corruption, de retour au centre organisateur. Thom développe dans "Modèles locaux en embryologie", chapitre 9 de SSM épigraphé "et le Verbe s'est fait Chair" (chapitre que j'essaie de digérer…).
D'où nous vient ce livre de recettes, ce catalogue? Est-il nécessairement d'origine supra-humaine (cata = de haut en bas), par définition inaccessible aux humains? La tentative spéculative de Thom est de faire précéder ce catalogue d'un analogue (ana = de bas en haut), précisément d'une théorie de l'analogie, théorie qui est ébauchée dans sa théorie des catastrophes élémentaires (là aussi j'essaie de m'accrocher…).
C'est dans cet esprit que j'ai parcouru -entre autres- le chap. XXV: "Les fissures de la Grande Muraille".
¹: Pour Thom le catalogue n'est pas contenu dans le génome:
- "(...) le génome n'est pas le métabolisme global. Il n'est que la partie fixe de ce dernier. Il est donc le résultat du métabolisme et non l'inverse." (1994)
- "Le rôle du génome apparaît plutôt comme un dépôt "culturel" des modes de fabrication des substances nécessaires à la morphogenèse. Il n'es peut-être guère plus nécessaire à l'embryologie que ne l'est la consultation des livres de cuisine aux réalisations gastronomiques d'un grand chef (...)." ES (1988), p.128
EricRobertMarcel Basillais
09/10/2019
Un dernier mot pour compléter la vision de KUNSTLER :
https://wordpress.com/post/ericbasillais.wordpress.com/3028
Effondrement de tout le système donc, assurément et tant mieux, tanpis. Outre la Guerre civile rampante aux USA, on notera la mise en cause de la Monarchie Britannique, les provocations à la Guerre Civile en FRANCE (ATTALI MACRON ADAMA), ainsi que les remous sociaux en CHINE comme en RUSSIE…
Au delà de très certaines militarisations du phénomène sous-jacent, sa réalité , enfin émergente avait donc, selon l'auteur été prédite à des sourds hédonistes après-moi-le-déluge... et des utopistes de la société industrielle ( toutes couleurs confondues).
Donc GUERRE CIVILE ET /OU GUERRE MONDIALE ?Restons civilisés même dans le CHAOS : optons pour la GUERRE MONDIALE…
jc
09/10/2019
Commentaire du chapitre XX "De la sphère au cube" de "Le règne".
Notre civilisation, devenue contre-civilisation, tend de plus en plus vers une globalisation, une uniformisation dans laquelle tout le monde porte le même jean's et possède le même smartphone; la symbolisation de cet état par une sphère s'impose alors d'elle-même. Considéré dans le cycle d'un Manvantara, on est à la fin de l'âge de fer, la fin du Kali Yuga, puisque le cycle complet est une solidification progressive en partant de l'âge d'or, le Krita Yuga, pour finir au Kali Yuga (la forme sphérique est la plus solide). Il nous faut donc recommencer un nouveau cycle, c'est-à-dire requalifier la sphère pour progressivement la resolidifier jusqu'au terme du Kali Yuga suivant (où elle redeviendra symboliquement sphère uniforme, pure quantité maximalement solide?).
Cette requalification est primordiale puisqu'elle détermine toute la durée du Manvantara à venir. Dans le chapitre IV "Les directions de l'espace" de "Le symbolisme de la croix", Guénon nous indique comment qualifier l'espace initialement quantité pure, indifférenciée et continue: en faisant en un point le signe de croix, c'est-à-dire, en termes modernes, en plaquant sur l'espace 3D un repère cartésien orthonormé indiquant trois directions (six demi-directions) principales qui percent la sphère unité en six points (Nord et Sud -axe des "x"-, Est et Ouest -axe des "y"-, Haut et Bas -"axe des "z"-) qu'il est naturel de considérer comme les six sommets d'un octaèdre régulier (solide de Platon) et auquel il est non moins naturel d'associer le solide dual -toujours de Platon- qui est le cube; ce que fait directement Guénon (sans passer par la case octaèdre).
Guénon note que le cube est plus stable que la sphère. Mais il est également plus stable que l'octaèdre. C'est sans doute avec des considérations de ce type que les Anciens ont été amenés à associer le cube à la terre et l'octaèdre à l'air (le tétraèdre au feu, l'icosaèdre à l'eau, le dodécaèdre à l'éther -la quinte essence-). En anthropomorphisant tout ça -ce que Thom nous incite à faire¹ et ce que Guénon refuse absolument-, il me semble naturel de féminiser le cube (ce que font les chinois, qui féminisent la terre-yin) et de masculiniser l'octaèdre (ce que font les chinois, qui masculinisent le ciel-yang).
(Si l'on inscrit cube et octaèdre dans une même sphère, le contact se fait par 14 points (les 8 sommets du cube et les 6 sommets de l'octaèdre), soit 2x7 points. Pour moi "7" a beaucoup plus un caractère sacré pour cette raison (l'accouplement -l'enlacement- du cube-yin et de l'octaèdre-yang fait monter chaque membre du couple au "septième ciel") que pour celle invoquée par Guénon dans "Le symbolisme ..." (où "7" est sacralisé comme étant 6+1 -le nombre de branches de la croix 3D plus "un" pour son centre-, alors que le centre a pour moi un poids supérieur² à chacune des six directions qui en sont des émanations).)
Ce qui précède suggère une opposition politique homme-femme, la stabilité "terrienne" et le conservatisme aux femmes, le libéralisme "aérien" (libre comme l'air ...) et l'évolutionnisme aux hommes³.
Remarque finale:
Je ne sais pas si la Tradition étudie de cette façon le tétraèdre, c'est-à-dire s'il y a des études du symbolisme de la croix tétraédrique (quatre rayons partant du centre du tétraèdre vers chacun des sommets). En 2D on tombe sur le triangle équilatéral et sa croix "Mercédès" à trois branches, triangle qui est auto-dual (c-à-d qui est semblable à lui-même quand on échange sommets et côtés⁴), et l'enlacement d'un triangle équilatéral avec son auto-dual est une étoile de David, omni-présente dans la Tradition.
¹: Thom: "L'intelligence, c'est l'aptitude à s'identifier à autre chose, à autrui."
²: À mes yeux le centre est la position divine, d'où l'on connaît le monde dans sa plénitude, en dimension infinie, centre d'où part donc une infinité de rayons, six d'entre eux seulement étant accessibles éxotériquement aux humains.
³: J'ai entendu tout récemment de la bouche d'Alain de Benoist que la séparation des conservateurs et des libéraux en France était pratiquement actée.
⁴: Le tétraèdre est auto-dual en 3D.
jc
08/10/2019
Je pars ici d'une interrogation sur le rôle des analystes (qui semblent pulluler dans les grands médias), pour en dévier rapidement.
(Dans l'optique thomienne, qui prône la subordination de la logique classique, aristotélicienne, à une morpho-logique, une logique des formes, les concepts statiques de dedans, de dehors, de haut, de bas, de réunion, de séparation, etc. et dynamiques de vers le dedans, vers le dehors, vers le haut, vers le bas, etc. reprennent une importance que l'organon leur avait fait perdre.)
Ana et cata sont des préfixes d'étymologie grecque qui signifient respectivement "vers le haut" et "vers le bas", et une lyse -terme encore utilisé en médecine- est étymologiquement une destruction, une déstructuration. Logiquement une analyse est donc une déstructuration vers le haut (et une catalyse une déstructuration vers le bas). Quel intérêt peut-il y avoir à déstructurer si l'on n'a pas en vue une restructuration ultérieure, une synthèse qui ne conserve de l'analyse que sa substantifique moelle? Ne risque-t-on pas de sombrer dans un réductionnisme infécond? Car "Des analystes on en trouve, des synthétiseurs on en cherche", pour paraphraser le gaullien "Des chercheurs on en trouve, des trouveurs on en cherche".
Une bonne analyse consiste à déganguer l'objet de l'analyse pour n'en synthétiser que l'essentiel. L'une des méthodes favorites des matheux pour analyser les fonctions et aider à constituer le catalogue de leurs propriétés est de les développer en série de Taylor. Mais ils (les matheux) savent bien que s'ils s'arrêtent en chemin du développement, il apparaît un reste qu'il ne faut absolument pas négliger car c'est lui qui contient peut-être la substantifique moelle de la fonction. Pour certaines fonctions il se produit un miracle: la somme de la série (entière c'est-à-dire infinie) de Taylor restitue exactement la fonction (de telles fonctions sont qualifiées par les matheux d'analytiques).
L'un des ingrédients essentiels à l'élaboration par Thom d'une nouvelle théorie de l'analogie -la première, selon lui, depuis Aristote et Eudoxe- est d'avoir réussi à déterminer qualitativement la forme d'une fonction en s'arrêtant en chemin dans son développement de Taylor (avec l'assurance que le reste ne contient aucun renseignement substantiel sur sa forme, autrement dit que le reste ne contient que des informations quantitatives sans intérêt). Sa théorie est d'un intérêt considérable car, pour la première fois depuis plus de deux millénaires, on a à sa disposition un nouveau moyen qualitatif -et non plus quantitatif- de dire en quoi deux êtres ou deux systèmes dynamiques sont analogues, donc un moyen de transgresser le "comparaison n'est pas raison" du SC (Scientifiquement Correct) moderne, on a là un moyen -un langage et une méthode-, pour moi considérable -pour Thom aussi, bien entendu-, pour "faire connaissance avec le monde".
Il y a un avant et un après Thom. Avant on pouvait avoir des intuitions analogiques, mais sans savoir à quoi attribuer ces analogies; après on peut attribuer ces analogies entre plusieurs êtres ou plusieurs dynamiques, évoluant éventuellement sur des substrats différents¹, à l'analogie de chacun d'eux avec un même être (ou une dynamique) archétypique (il faut évidemment penser en premier lieu aux sept catastrophes élémentaires de Thom, archétypiquement hors substrat).
Thom: "Le monde de l'analogie est un monde qui porte son ontologie en quelque sorte avec soi."
Remarque finale: On notera que le couple "intuition analogique" se marie très bien avec celui d' "intuition haute" puisque ana signifie "vers le haut". Thom s'intéresse essentiellement d'abord à ses sept catastrophes élémentaires parce que ce sont les seules à pouvoir se manifester exotériquement dans notre espace temps. Mais rien ne s'oppose, je crois, à la manifestation ésotérique de catastrophes plus, beaucoup plus complexes².
¹: Pour Thom l'analogie "Sujet-Verbe-Objet"/"Endoderme-mésoderme-exoderme" a un sens.
²: Cf. SSM, 2ème ed., "L'art, le délire et le jeu", pp.318 à 321.
jc
08/10/2019
De la Central Intelligence Agency à la Active Intelligence Community.
D'une CIA censée collecter -intelligemment bien sûr- des informations à l'extérieur pour les centraliser à l'intérieur, à une AIC qui redéploie vers l'extérieur, par grands médias interposés -toujours intelligemment bien sûr- les informations intérieures. Totale inversion: dynamique -en principe- synthétique de la CIA, dynamique analytique de l'AIC (d'où la prolifération d'anciens de la CIA reconvertis dans l'analyse -essentiellement de la sécurité nationale-).
Pour Thom l'intelligence est la capacité de s'identifier à autre chose, à autrui. Dans le Politiquement Correct du "Struggle for Life" darwinien (et néo-darwinien) il me semble clair -exceptionnalisme US oblige- que la CIA voit le monde extérieur en proie, autrement dit que la CIA est dans l'incapacité de se mettre dans la peau des autres, considérées comme proies; ainsi la CIA est fondamentalement une Central Inintelligence Agency; et je ne vois aucune raison pour que ça change avec l'IAC.
Dans sa tentative -purement spéculative- de théoriser la Biologie, Thom considère que nous devons avoir deux cerveaux distincts, l'un prédateur, situé près de la bouche, l'autre proie, situé le long de la moelle épinière (et que je situe plus précisément vers le bas de celle-ci, du côté des parties excrétrices, en particulier génitales). Ainsi, on peut qualifier le cerveau prédateur, le cerveau au sens usuel, de cerveau CIA, et le cerveau proie de cerveau AIC.
Thom fait l'audacieuse¹ analogie entre Sujet-Verbe-Objet et Endoderme-Mésoderme-Exoderme. En prolongeant l'analogie c'est donc ici l'AIC qui est le sujet, le pouvoir central qui déclenche les éventuelles actions. Chez l'animal -l'humain en particulier- c'est le cerveau endodermique, le cerveau-proie, qui a la plus grande intelligence, car il se met plus naturellement dans la peau de la proie qu'il convoite (et son efficacité dans l'action est d'autant plus grande qu'il garde secrets ses projets). Totale inversion avec l'AIC qui semble avoir fait le choix de la transparence (ce qui me renvoie au chapitre XII "La haine du secret" de "Le règne…" que j'ai lu -et commenté- tout récemment).
Remarque terminale: Je me demande si Trump n'a pas naturellement une intelligence cerveau-proie, intelligence déroutante pour les intelligences-Système usuelles qui sont des intelligences cerveau-prédateur, telles celle du président de notre Res Publica (qu'il cherche -comme Trump- à transformer en Res Privata). Un Trump mi cow-boy mi étalon mustang qui pense avec ses couilles?
¹: PhG: "La sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée."
Romain
08/10/2019
La Lybie était peut-être la dernière (ou presque) intervention militaire directe du BAO contre un état constitué?
Déjà, l'Iran est visiblement très difficile à attaquer (les couts matériels, humains et politiques paraissent difficiles à absorber, même pour une éventuelle administration Neocon post-Trump). Au-delà, les pays militairement de 3ème plan comme le Venezuela deviennent aussi plus difficiles à attaquer grâce aux alliances naturelles des pays menacés avec la Russie ou la Chine. Qui reste-t-il qui vaille une campagne militaire directe et que les USA puissent attaquer en paix ? Quelques pays d’Afrique, du Pacifique ou d'Amérique du Sud ?
Même les stratégies de déstabilisation par proxy (tentée en Syrie avec le succès que l’on connait) ne devraient pas pouvoir fonctionner dans beaucoup de pays (type Myanmar ou encore Venezuela) car la méthode est désormais connue et la Russie et/ou la Chine interviendraient très probablement. D'ou cette douce hypothèse, la Lybie était-elle la dernière?
jc
07/10/2019
Le cycle de prédation animale (modèle rudimentaire "à la Thom"). Analogie avec le cycle d'un Manvantara.
Le cycle commence par la catastrophe abrupte de réveil dû à la faim, catastrophe libératrice d'énergie qui met l'animal sous tension, et qui décentre le "moi" de l'animal sur sa proie virtuelle, l'animal désirant plus sa proie que lui-même. Cette catastrophe initiale déclenche une succession de catastrophes en principe inéluctables (sauf empêchement, précisait déjà Aristote à ce propos) qui conduisent à l'endormissement, le réveil achevant le cycle. La deuxième catastrophe est la perception de sa proie, catastrophe au cours de laquelle le prédateur redevient lui-même -c'est-à-dire récupère son "moi". catastrophe qui redouble la tension, la libération d'énergie, ce qui permet à l'animal d'engager la poursuite. La troisième catastrophe est la catastrophe de capture et d'ingestion -catastrophique pour la proie, au sens usuel du terme- à partir de laquelle le prédateur, qui digère, somnole et s'endort, partage son "moi" avec celui de sa proie¹. La quatrième et dernière catastrophe est l'instant à partir duquel le prédateur rêve -ou plutôt cauchemarde- qu'il est la proie de sa proie. Jusqu'à ce qu'il se réveille affamé, ce qui boucle le cycle.
En termes de tension/relâchement on a donc quatre phases:
- une première phase de tension-relâchement;
- une deuxième phase de tension-tension (la phase où le prédateur donne tout ce qu'il a pour capturer sa proie);
- une troisième phase de relâchement total (phase pendant laquelle il est le plus vulnérable), phase relâchement-relâchement;
- une dernière phase de relâchement-tension (phase pendant laquelle il dort mais cauchemarde).
(En termes yin-yang on a la séquence yang-yin, yang-yang, yin-yin, yin-yang.)
On voit que la catastrophe abrupte a lieu au passage de la phase yang-yang à la phase yin-yin. Par analogie avec la succession des civilisations, on a la séquence âge de bronze, âge de fer, âge d'or, âge d'argent. Si l'analogie fonctionne "notre" contre-civilisation se trouve à la fin de l'âge de fer: la catastrophe au sens usuel est imminente -pour qui?.
On remarque que la succession des saisons sous nos latitudes est à quatre temps. Mais je ne vois pas entre quelles saisons il y aurait une transition catastrophique (au sens usuel). En termes yin-yang, je vois cette succession: yang-yin (printemps), yang-yang (été), yin-yang (automne), yin-yin (hiver).
Harmonie.
Je vois les quatre saisons à l'unisson, chacune de même durée. Par contre, en ce qui concerne le cycle de prédation et les civilisations ,je vois (j'entends serait plus adéquat) le deuxième actant du conflit répondant au premier "à l'octave", autrement dit les rapports de durée des phases yin et yang sont dans le rapport 2/1² (la durée d'une phase yin, de relâchement est le double de celle d'une phase yang, de tension). Un calcul élémentaire donne alors 4 pour la phase yin-yin, 2 pour les phases yin-yang et yang-yin, 1 pour la phase yang-yang, soit 4+2+2+1 (=9) pour un cycle total, ce qui diffère légèrement du traditionnel 4+3+2+1 (=10) pour un Manvantara.
¹: Thom: "(...) le sommeil est une sorte de revanche de la proie sur le prédateur. C'est une sorte de période d'indistinction entre le sujet et l'objet. (1978,...métaphysique extrême)
²: Pour les battements du coeur humain au repos la réponse de l'actant "relâchement" est à l'octave de la sollicitation de l'actant "tension". Précisément la durée du relâchement (diastole) est sensiblement le double de celle de la tension (systole)*, et je verrais bien ce rythme des "trois huit" (par 24h) pour les animaux -dont l'humain (8h de tension, 2x8h de relâchement).
*: C'est sensiblement la même chose pour la respiration chez l'humain au repos (temps d'expiration double du temps d'inspiration).
jc
06/10/2019
L'archétype de l'homme moderne:
"Il est l'homme sans racine, discontinu avec un passé que le Nihilisme a détruit, la matière première du rêve de tout démagogue; Le «penseur libre» et le sceptique, fermé seulement à la vérité mais «ouvert» à chaque nouvelle mode intellectuelle car il n'a pas de fondement intellectuel; Le «chercheur» après une «nouvelle révélation», prêt à croire quelque chose de nouveau parce que la vraie foi a été anéantie en lui; Le planificateur et l'expérimentateur, adorant le «fait» parce qu'il a abandonné la vérité, voyant le monde comme un vaste laboratoire dans lequel il est libre de déterminer ce qui est «possible»; L'homme autonome, prétendant à l'humilité de ne demander que ses «droits», mais plein de fierté qui attend que tout lui soit donné dans un monde où rien n'est autoritairement interdit; L'homme du moment, sans conscience ni valeurs, et donc à la merci du «stimulant» le plus fort; Le «rebelle», détestant toute la retenue et l'autorité parce qu'il est lui-même son propre et unique dieu; «L'homme de masse», ce nouveau barbare, «complètement réduit» et «simplifié» et capable uniquement des idées les plus élémentaires, mais méprisant celui qui présume de souligner les choses supérieures ou la vraie complexité de la vie." (Extrait traduit de "Nihilism : The Root of the Revolution of the Modern Age" de Seraphim Rose)
PhG: "(...) tandis que se confirmerait la grande proximité existant entre la France et les États-Unis d’Amérique (...) disons une place d’ex-aequo pour les États-Unis d’Amérique dans cette descente vers la catastrophe."
Seraphim Rose: "«L'homme de masse», ce nouveau barbare, «complètement réduit» et «simplifié» et capable uniquement des idées les plus élémentaires, mais méprisant celui qui présume de souligner les choses supérieures ou la vraie complexité de la vie."
À qui ce portrait me fait-il penser? Aux millions de zombies/zombis post-modernes uniformément branchés à leur télé et leur smartphone, aux USA comme en France? Non. Aux deux zombiesSystème archétypiques qui président à la destinée de ces deux nations.
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