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Retard JSF version marine pour la Grande Bretagne

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Thierry Delbosc

  23/11/2005

En cas de retards du programme F35, quelques soucis à venir pour la Fleet Air Arm ... qui est obligée de moderniser ses harrier GR9 (motorisatio n et système d’armement, SANS missile Air Air AASRAM) au moment où, sur ses deux porte aéronefs restant, un est en cale pour travaux alors que la marine française est désormais devant elle.

“Royal Navy - Où en sont les futurs porte-avions franco-britanniques?

Ce seront les piliers de la force maritime européenne à l’horizon 2015. Les trois futurs porte-avions de la France et du Royaume Uni seront sans doute construits en coopération. Les industriels espèrent une notification du contrat fin 2006.
07/11/2005

(...) Londres avait prévu de se doter à partir de 2012 d’une soixantaine de Join Combat Aircraft ( appellation britannique du JSF américain) en version décollage/appontage court (F 35 B). L’utilisation de cet appareil entraîne l’une des principales différences des bateaux de la Royal Navy, qui doivent être équipés d’un tremplin et ne dispose ni de catapultes, ni de brins d’arrêt. Seulement voilà, aux Etats-Unis, ce programme prend du retard et son coût s’annonce pharaonique. Dernier évènement en date, l’US Air Force a décidé de moderniser ses F 18 et de les prolonger jusqu’en 2030. Plusieurs pays, qui avaient envisagé d’acquérir des JSF, devraient eux aussi opter pour cette solution et rétrofiter leurs flottes aériennes. Reste à voir si l’US Marine Corps, qui a besoins de la version à appontage vertical, se lancera seul dans le programme. Evidemment, il n’y a rien de moins certains, d’autant que l’US Navy ne se montre pas vraiment des plus pressée. Pour la Grande-Bretagne, engagée dans ce programme au travers de BAE, la position est très inconfortable. Ses Harrier sont hors d’âge et seront très vite retirés du service.

Le ministre britannique chargé des approvisionnements militaires a indiqué la semaine dernière que « compte tenu de l’importance de la version à décollage vertical pour l’US Marine Corps, l’avion n’était pas en danger. Il n’y a donc pas besoins d’un plan de secours pour la Royal Navy ». Malgré cette annonce rassurante, Lord Drayson reconnaît que : « n’importe quel changement américain sur la fabrication du F 35 pourrait affecter son rôle sur les porte-avions britanniques ». En coulisse, le gouvernement étudie l’éventualité d’abandonner le tremplin prévu sur les CVF pour installer, le cas échéant, des catapultes et des brins d’arrêts. La décision sera prise en janvier, en même temps que celle concernant la coopération avec la France. Selon un ingénieur de l’aéronautique, « les Anglais sont tellement engagés dans le JSF qu’on n’imagine pas qu’ils puissent acheter autre chose. Ceci dit, l’avion, qui doit entrer en service en 2014, va continuer d’accumuler les retards et les surcoûts, ce qui devrait entraîner un repositionnement de la Grande-Bretagne ». Le gros problème, c’est qu’en 2013, date évoquée aujourd’hui pour la mise en service du HMS Queen Elisabeth, la Fleet Air Arm n’aura aucun appareil à y déployer. L’Eurofighter, en raison de sa conception, n’étant pas navalisable, il ne reste donc que deux opportunités en cas d’abandon du F 35 : Acheter des F 18 ou commander des Rafales. Même si chez Dassault, on en rêve peut être, tout comme Alstom se verrait bien construire les trois coques de porte-avions, les industriels français savent que cette option tient plus du songe que de la réalité politique.

Vincent Groizeleau ” http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=772”

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“Royal Navy
La Royal Navy condamnée à prolonger ses Harrier GR9
07/07/2005

Les Harrier GR9 utilisés par la marine anglaise pourraient être prolongés jusqu’en 2018. C’est la conséquence directe du retard pris par le programme JSF (Join Strike Fighter). Un coup dur pour la Royal Navy qui a déjà perdu ses flotilles de chasse embarquée. Après le retrait des antiques Sea Harrier, les Harriers GR9 de la Navy ont en effet été transférés à la Royal Air Force. En attendant l’arrivée des F 35, qui doivent équiper les porte-avions Queen Elisabeth et Prince of Wales, les Harrier seront donc moderniser une nouvelle fois. Leur nouvel équipement comprendra le missile guidé par laser et GPS Paveway IV et le missile anti char Brimstone. En revanche, il ne serait plus question d’équipés ces appareils trentenaires du missile Air Air AASRAM, une opération jugée trop coûteuse.
La Grande-Bretagne prévoit d’acquérir 150 F35 pour la RAF et la RN. Londres a déjà déboursé 1,5 milliard de Livres dans ce projet. “
http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=175

coopération franco britannique marine

Article lié : Journal de bord de dedefensa.org — 051020, nous et notre retard

Thierry Delbosc

  23/11/2005

“Royal Navy
Porte-avions: La Grande-Bretagne construira ses navires chez elle, et en quatre blocs

Londres a confirmé que les futurs Queen Elizabeth et Prince of Wales seraient réalisés en quatre méga-blocs. Trois d’entre eux seront construits par BAE Systems, dans ses chantiers de Glasgow et Barrow in Furness, le quatrième étant à la charge de VT Group (ex Vosper Thornycroft) à Portsmouth. Les blocs seront ensuite assemblés chez Babcock International, à Rosyth, sur les bords de la Fife (Ecosse). Les porte-avions, qui déplaceront près de 70.000 tonnes, seront les plus grands navires de guerre jamais construits au Royaume-Uni. Les travaux sur le premier navire devraient débuter en 2008, au lieu de 2007, pour une livraison en 2013. Selon le Daily Telegraph, ce programme permettra « de créer ou maintenir 10.000 emplois ».
Le coût des deux navires, qui a déjà sérieusement dérapé, se situerait aujourd’hui dans une fourchette de 3,5 à 5 milliards de Livres (5,3 à 7,6 milliards d’euros). Tony Blair compte profiter de ce programme colossal pour restructurer la construction navale britannique. Selon le Financial Times, le secrétaire d’Etat à la Défense, Lord Paul Drayson, a l’intention de publier dans la semaine précédant Noël un rapport sur les industries de défense du pays. On devrait alors en savoir un peu plus sur le découpage industriel. Le journal estime que BAE Systems devrait se tailler « la part du lion », au détriment de Thales, dont le design a pourtant été retenu par le gouvernement britannique. Au sein de l’Alliance, structure qui gère le projet et dans laquelle les deux groupes sont présents, le rôle du troisième acteur majeur, l’américain KBR, aurait été « sévèrement réduit ». Le ministry of Defense, interrogé par le Financial Times, affirme toutefois que Thales et KBR sont « satisfaits du rôle qu’on leur réserve ».

Et en France?

Pendant ce temps, en France, DCN et Thales continuent de travailler, au sein de la société MOPA2, au projet de second porte-avions pour la Marine nationale. Ce navire devrait être construit en coopération avec les Britanniques, le design des futurs navires de la Royal Navy étant la solution privilégiée. L’annonce par le gouvernement du choix d’un bâtiment en commun ou d’un navire de conception nationale est attendue très prochainement. Un peu plus de 900 millions d’euros sont prévus dans le budget 2006 pour lancer le programme. Cet été, un rapport avait conclu que le design anglo-saxon était compatible à 85% avec les besoins opérationnels de la marine. De l’autre côté de la Manche, Londres pousse à la coopération, contrairement aux industriels qui, eux, semblent freiner des quatre fers. Dans un article publié récemment par Defense News, un proche du gouvernement affirme qu’ « il y a de la résistance au sein de l’industrie, qui craint un haut degré de complexité (d’un programme en coopération) et souhaite protéger son propre business ». Les chantiers britanniques avaient d’ailleurs été chargés de proposer des pistes de collaboration, en vue de réduire les coûts pour les deux marines. Tony Blair attend toujours les propositions… “

Articles d’intérêt dans la perspective d’Europe de la défense sur le même site, si la GB souhaite sans en afficher la politique avoir une indépendance technologique vis-à-vis des USA.

http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=868
Je vous laisse tirer les conséquences et la mise en contexte.

Amicalement & encouragements

Peretz, le Chavez israelien

Article lié :

willy

  21/11/2005

Peretz est d’origine marocaine et non mexicaine.

Cela n’enlève rien à la justesse de votre analyse sur les conséquences d’un élection de Peretz sur la stratégie américaine.

Petite approche hérétique du feu

Article lié :

C. Perrin

  17/11/2005

Que nous dit cette crise ? De quoi nous parle-t-elle ? Elle nous parle certainement plus de nous mêmes que de ses acteurs apparents. Ceux-là n’ont rien à dire et ils ne donnent à voir que l’expression de leur rage. La dimension première de la geste des jeunes de banlieue est totalement non politique : rage individuelle ne pouvant s’exprimer que dans l’acte de destruction. Comment pourrait-il en être autrement ? Cela fait trente ans que dans toutes les interventions, tous les dispositifs visant à apporter des solutions aux maux des quartiers de relégation, est inscrit à l’encre sympathique l’objectif prioritaire d’empêcher toute expression politique. Les quelques tentatives isolées s’inscrivant dans cette visée ont toutes été laminées par l’action conjointe des municipalités et des services de l’Etat. Les gremlins enragés sont les purs produits de l’action républicaine. Cruelle vérité que peu de commentateurs placent au coeur de leurs analyses. On le comprendra aisément ; dans le délitement globalisé actuel, les esprits français répugnent à ébranler ce qui semble encore maintenir debout l’édifice local. On ne touche pas à la poutre maîtresse républicaine, même lorsque l’on sait que c’est plus le virtualisme des discours que la réalité des pratiques qui la maintiennent en place et la rendent encore présentable.

Et c’est là une évidence pour nous, que l’analyse de la crise est plus révélatrice d’une crise de sens que celle qui se donne à voir dans les quartiers, à tel point que celle-ci dévient seconde. Nous avons certes à apprendre des faits, mais beaucoup plus d’enseignements sont à tirer de l’examen de la perception des faits et des commentaires qui foisonnent.

Pour déblayer le terrain, notons d’abord que l’une des grilles de lecture en vogue a fait long feu. La réthorique de la grande guerre contre la terreur musulmane s’est dissoute par l’action du vide politique manifesté par les jeunes enragés. Le 3 novembre dernier, le poulain des néoconservateurs et actuel Ministre de l’Intérieur a bien tenté par ses déclarations devant la presse d’orienter les analyses dans cette direction. Mais la force des démentis émis en premier lieu par les policiers sur le terrain, et les avis de ses pécialistes en spin l’ont certainement amené à ne pas insister. Il y a des fictions auxquelles la société française peine à croire en raison leur caractère trop grossier. Cette illusion n’est pas tout à fait la nôtre, celles que nous nourrissons collectivement sont plus subtiles tout en étant pas moins mortelles.

Les commentateurs français affectionnent les sociologies, et c’est une perception nourrie de sociologies qui les amène à placer la question des discriminations dans la société française comme principal facteur d’explication de la flambée automnale. Engagé nous-même professionnellement dans le champ de la lutte contre les discriminations, nous disons que sans avoir tort ils se trompent par défaut de concrètude. Le concret n’étant pas le côté matériel et borné d’une chose ou d’un événement, mais suivant son étymologie (concrescere : grandir ensemble), le côté non abstrait (non isolé), d’une chose ou d’un événement, relié au Monde matériel et imatérielle ainsi qu’à l’Histoire. Est concret ce qui est relié, et c’est un fait indiscutable que toute science moderne, sociologie incluse, que la Modernité même, ne se déploient que dans le cloisonnement, et condamnent nos esprits à se nourrir, non pas de pain, mais de miettes.

La réalité et la force des discriminations raciales sont des évidences que plus personne ne conteste en France aujourd’hui. Il est également évident qu’aussi bien la dénonciation par le discours public que la mise en place de dispositifs de lutte, sont impuissantes et ne parviennent pas à faire décroître le phénomène. Nous sommes d’accord avec cette analyse, et nous sommes parmi les premiers à dénoncer le hiatus entre les intentions fortes énoncées dans les discours et l’incapacité publique constatée dans l’action. Mais en rester là, comme le font la plupart des commentateurs, et croire en bon adepte de la sociologie, en bon moderne français, qu’il suffit d’agir sur les capacités d’action publique (les acteurs et les dispositifs), voir de multiplier les actions positives, pour répondre à la crise, est une illusion.

Il faut examiner la nature de cette illusion pour comprendre la difficulté de son dépassement. Elle est moderne, parce qu’elle suppose avant tout la délimitation, le cloisonement du problème, mais elle est aussi française, car dans ce pays où l’enarque est roi, on n’imagine pas qu’une fois le problème bien délimité, le réel puisse résister à la rationalité de l’action de l’Etat. Et c’est finalement parce qu’en France, Modernité et action de l’Etat se confondent, que l’analyse, pour être recevable, se doit de ne mettre radicalement eu cause ni l’une ni l’autre. Mettre en cause radicalement l’action de l’Etat, c’est remettre fondamentalement en cause la Modernité, et inversement. Il s’agit là d’un véritable réflexe conditionné qui conforme la pensée et lui impose de révérer religieusement les cloisons qui l’enferment.

Si dans l’examen de cette crise, nous refusons de nous conformer, si nous nous déclarons hérétique en portant une analyse concrète, nous voyons que le hiatus « sociologique » entre discours et pratiques dans le champ des discriminations est relié à un autre hiatus, celui-là de nature politique. Nous avons vu que l’incapacité politique est ce qui caractérise avant tout les jeunes enragés, et que cette incapacité et cette rage sont l’expression de la réussite de 25 années d’action publique dans les quartiers pauvres. Elles sont plus exactement l’expression résiduelle de cette réussite, l’objectif n’étant évidemment pas de produire des gremlins enragés, mais d’empêcher l’émergence de toute forme auto-organisée des habitants des quartiers populaires majoritairement « issus de l’immigration » selon l’expression consacrée, susceptible de porter politiquement la revendication d’une véritable intégration

Alors une première question se pose : pourquoi une telle négation de la visée même du projet républicain ? Celui-ci ne pouvant persister que par le bon déroulement des processus d’intégration sociale et politique de toutes ses composantes. Bon déroulement signifiant avant tout création de conflits, reconnaissance des acteurs du conflit et résolution du conflit par le compromis. La question reste insoluble si l’on ne relie pas ce choix politique local au choix fondamental opéré quelques années plus tôt par les prétendues élites modernes françaises, celui d’accepter le dernier avatar de la Modernité : le nouvel ordre global déterminé avant tout par la primauté donnée au capital et à sa circulation, aux dépends du réel auquel appartiennent les modes d’organisation sociale et politique.

Parce qu’il suppose pour réaliser l’intégration - l’accès aux standards socio-économiques – l’allocation continuelle de nouvelles ressources, le mode républicain d’organisation se trouve de fait en totale contradiction avec les impératifs du nouvel ordre global. Ce que l’on peut considérer comme un délire n’en est alors plus un, il redevient rationnel, et l’on voit bien qu’il répond même à une nécessité : sortir de la contradiction en reformatant le mode d’organisation socio-politique local pour le rendre compatible au nouvel ordre global. La mise en exergue de ce processus de reformatage n’est pas une nouveauté en soi. Ce qui est spécifique dans ce qui nous occupe, c’est que le reformatage ici n’est pas simplement socio-économique, mais politique avant tout, qu’il s’attaque directement au projet républicain.

Une autre question se pose : comment une telle énormité est-elle passée inaperçue ? Principalement pour deux raisons.

La première est complexe, elle tient au fait que les populations concernées sont issues des anciennes colonies de l’Empire, et que le passé colonial refoulé collectivement n’est pas passé et ne passe toujours pas. Et c’est parce qu’il ne passe pas, que le statut juridique du dominé perdure dans la perception portée sur ces populations (et qu’importe qu’elles soient de nationalité française). Il y actuellement conscensus dans la société française pour que l’indigène d’hier reste dans la position de relégué qui lui a été et qui lui est toujours assignée. Alors qu’est-ce qui ne passe pas ? La société française n’a-t-elle pas fini par assumer Vichy ? Certes, mais Vichy n’était pas la République, et il est indéniable qu’il n’y a rien de plus républicain que le fait colonial. « L’aventure coloniale » non seulement se confond avec la République, mais elle s’enracine aussi dans les Lumières, dans l’idéologie de la Modernité. De Jules Ferry à François Mitterrand, elle est avant tout l’entreprise et l’héritage du parti du progrès. On comprendra en passant pourquoi le parti Socialiste reste muet sur cette question du passé colonial, et pourquoi le banc et l’arrière-banc des chiens de garde de la pensée correcte ont bondi sur leurs ergots pour dire tout le mal qu’il fallait penser de l’Appel des Indigènes de la République.

La seconde raison relève de la résignation exprimée par une majorité quant aux conséquences du nouvel ordre global. Renonçant à lutter contre les prétentions de ce dernier, les atomes modernes n’ont plus d’autres perspectives que de se battre les uns contre les autres pour des ressources de plus en plus limitées. Dans la grande bagarre pour la captation de ces ressources limitées, l’élimination des plus fragiles s’impose comme une nécessité. Suivez notre regard…

Oui, depuis vingt-cinq ans, l’Etat s’emploi à détruire délibérément la République. On comprendra aisément que ce hiatus, généré par des programmes d’action publique, dont l’objectif principal est à ce point éloigné des valeurs du projet républicain français dans sa dimension émancipatrice, nous pose un sacré problème (nous aurions même envie de dire un problème sacré). S’il produit résiduellement de la haine, c’est également tout l’édifice républicain qu’il ronge collatéralement, parce que tout phénomène, contrairement à la croyance moderne,  n’est pas sécable et cloisonnable, mais se caractérise avant tout par sa concrétude, son déploiement dans un univers interdépendant.

Lorsque au pays des Lumières, l’idéologie de l’émancipation se met à ce point au service de la domination, on mesure ce qu’est devenu le projet moderne : une force veule et destructrice conduisant à sa propre destruction. Toute analyse, qui se voulant moderne exprime l’esprit de cloisonnement, participe de cette veulerie et de cette destruction. « Descartes est à l’origine d’une épopée humaine dont nous voyons l’aboutissement gigantesque mais dégradé. Cela veut dire que l’esprit de conquête, la volonté révolutionnaire qui permit et légitima la naissance des règles méthodiques, a complètement disparu chez ceux qui en font maintenant une application intensive et routinière».1 Vingt-cinq années d’application intense et routinière d’une politique délirante, mais formellement moderne, pour arriver à ce résultat : la douleur incommunicable sous une casquette nike montrant aux yeux de tous la pire trahison que la République ait pu commettre contre elle-même. Aux insurgés de l’automne 2005, nos remerciements sincères.

Quel étrange spectacle que de voir dans la même séquence historique la Nouvelle Orléans détruite par l’eau et l’absence volontaire d’action politique, et les faubourgs français se consumer par l’action du feu et le trop plein de politique. Quand les petits hommes balbutient à ce point l’écriture de l’Histoire, celle- ci se passe d’eux pour se signifier. Y a t’il un esprit moderne dans la salle pour nous dire que le concret nous monte à la tête ?

1 - Robert Aron et Arnaud Dandieu : l’Amérique et la France dans La décadence de la nation française

IED

Article lié : La parabole de l’oignon

jfl

  15/11/2005

précision du vocabulaire :
Improvised Explosive Devices, IED, c’est tout les machins bricolés qui font boum. C’est pas que les voitures.

... une atmosphere absolument sordide ....

Article lié : Une enquête sur le “CIA’s Gulag” (et la vertu européenne)?

MHB

  14/11/2005

Vous avez entierement raison. L atmosphere est plus que sordide car sous couvert d affaire de securite nationale c estla prochaine elction presidentielle qui se joue ....avec le senateur Mc Cain - le seul republicvain - et meme senateur (democrate ou republicain) - capable de donner une lecon de rectitude et de logique a tout le monde - sans risquer d etre traite de traitre ou de vendu.
Dans ce contexte Hillary n a aucune chance et le senateur Biden encore moins. D ailleurs ce dernier conserve un mutisme - tres controle - dans cette affaire et d une maniere generale dans toutes les autres qui touchent aux questions de politique etrangere.
On peut sereinement envisager une initiative du genre de reconciliation nationale dans un climat de moralite et d ethique jamais vu dans ce pays.

Ce serait certainement un grand bien dans la pagaie actuelle.

article sur Volkoff

Article lié : Mémoires du dehors : ...entre Volkoff et Montand

Carol DEBY

  14/11/2005

Merci pour la clarté de ce message.
J’étais prêt à contribuer par un don modeste
à votre entreprise (les liens avec le Vénézuela, notamment, m’y incitaient).
Cette lecture m’a ouvert les yeux.

Restez anti-communiste viscéral, Monsieur Grasset.
C’est votre droit de rester à droite !

C’est le mien de vous considérer comme indécrottablement
asservi à l’emprise totalitaire capitaliste qui triomphe actuellement, et que vous faites semblant de combattre.

P.p.c.

Carol Deby

L'AG de l'ONU appelle pour la 14è fois à la fin du blocus contre Cuba

Article lié :

AM

  13/11/2005

La nouvelle condamnation du blocus de Cuba par les Etats-Unis n’a été que très peu relayée par les médias.
La résolution a été très massivement votée, ce qui est un fait nouveau.

Lien vers le Centre de nouvelles de l’ONU
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=11373&Cr=Assembl%C3%A9e&Cr1=Cuba#
____________________
Cuba : l’Assemblée générale condamne de nouveau le blocus américain

9 novembre – L’Assemblée générale a réclamé, pour la 14e fois depuis 1992, aux Etats-Unis de lever, « le plus tôt possible », le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba, dans une résolution adoptée hier par 182 voix pour et 4 voix contre.

La résolution, la 14e depuis 1992, intitulée « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis d’Amérique », adoptée hier - par 182 voix pour, 4 voix contre (États-Unis, Israël, Îles Marshall et Palaos) et 1 abstention (Micronésie) – et rédigée par la délégation cubaine, a exprimé « la nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par les Etats-Unis à Cuba », « le plus tôt possible ».

L’Assemblée, qui avait examiné un rapport du Secrétaire général sur la question, a appelé tous les Etats à « s’abstenir d’appliquer » l’embargo et à ceux qui l’appliquent à « cesser de le faire », en conformité « avec leurs obligations aux termes de la Charte des Nations Unies et de la loi internationale qui garantissent, entre autres, la liberté de commerce et de navigation ».

« Jamais le blocus américain n’a été imposé avec autant de hargne et de brutalité qu’au cours des derniers 18 mois », a affirmé le ministre cubain des Affaires étrangères, Felipe Pérez, présentant le projet de résolution.

Felipe Pérez a ainsi dénoncé une « escalade sans précédent et hystérique de nouvelles mesures d’agression prises contre son pays depuis mai 2004 ».

Depuis 47 ans, le blocus a coûté plus de 82 milliards de dollars au peuple cubain, a-t-il ajouté.

Cet embargo est une question qui doit être réglée par voie bilatérale et non pas par l’Assemblée générale, a déclaré le représentant des États-Unis juste après le vote.

Si le peuple cubain subit le chômage, les pénuries alimentaires et de médicaments, c’est à cause de la mauvaise gestion économique par le régime de Fidel Castro, de l’incapacité de son pays à payer ses factures, à s’acquitter de ses arriérés, et non pas à cause de l’embargo, a-t-il soutenu.

L’Union européenne, qui a voté en faveur de la résolution, a néanmoins, par la voix du représentant du Royaume-Uni, lancé un appel au gouvernement de Cuba afin qu’il libère sans conditions les prisonniers politiques et coopère avec les organes internationaux des droits de l’homme.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de la Jamaïque a souhaité que les États-Unis se dirigent vers un processus de normalisation avec Cuba à travers des négociations pacifiques basées sur le principe de respect mutuel et de non-ingérence dans les affaires intérieures.

Les premières sanctions économiques américaines contre Cuba ont été imposées en 1961. Elles ont ensuite été renforcées à plusieurs reprises, notamment par la loi « Helms-Burton », promulguée en 1996.

...du bruit.. et un sens

Article lié : Une crise “pleine de bruits et de fureur...”

yodalf

  10/11/2005

Oui, le bruit existe parce qu’il s’entend à la télé. Mais justement, c’est là son sens: “nous existons!...” La question est posée que des politiques imbéciles depuis 30 ans ont converti ces zones en ghettos, où se produisent les mêmes évènements que dans tous les ghettos, sans réel plan, sans revendications exactes. Leur fureur a débouché sur la pure agression: nous avons laissé se former des zones de non-droit et en effet les comportements y correspondent. C’est l’ECHO de l’absence de normes, de morale et la sauvagerie inhumaine de la loi des chiffres du néo libéralisme: on va compter les voitures brùlées. C’est un sens , même s’il désigne des idiots…

« Axis for Peace » lance un défi au Conseil de sécurité de l’ONU

Article lié :

Stassen

  10/11/2005

http://www.axisforpeace.net

Paris, le 8 novembre 2005

Le Réseau Voltaire organisera les 17 et 18 novembre 2005, à Bruxelles, une conférence internationale, « Axis for Peace », dont l’objectif est de rassembler des leaders d’opinion de tous pays pour élaborer des éléments de discours commun en faveur de la paix. Parmi les intervenants de renommée, figurent notamment des députés européens, des écrivains, des journalistes, des personnalités politiques et intellectuelles pour dresser un état des lieux des formes contemporaines de conflit et d’ingérence, et pour élaborer un discours adapté et efficace de défense de la paix. La conférence se tiendra au Résidence Palace, le Centre de Presse Internationale de Bruxelles.

Organisée à l’initiative du Réseau Voltaire, cette conférence interviendra alors que la communauté internationale devra répondre à de nouveaux défis : le développement d’une logique de guerre, la négation de la souveraineté des États et la dénaturation de la Charte des Nations-Unies. Pour défendre la paix, la conférence entend réaffirmer les principes du droit international et appeler les membres permanents du Conseil de sécurité à assumer leurs responsabilités. Loin du pacifisme naïf, le programme du Colloque comprend plusieurs grands thèmes polémiques destinés à stimuler le débat public autour du droit international : les guerres préventives et la dérive de l’ONU ; les formes modernes d’ingérence ; la pratique et l’exploitation du terrorisme ; en passant par la souveraineté et la résistance à l’oppression.

Plus de 140 leaders issus d’une trentaine de pays de tous les continents, contribueront aux groupes de travail, en y apportant une vision plus complète et plus actuelle, et donc plus forte ; déclinant toutes les dimensions de l’esprit de justice et d’impartialité qui les anime.

Evénement majeur pour la paix dans le monde, le colloque débouchera sur une recommendation qui s’adressera aux membres permanents du Conseil de sécurité les incitant à prendre des engagements précis pour respecter eux-mêmes et faire respecter le droit international. En outre, les travaux de la conférence se prolongeront à travers un « think-tank » permanent. Cette structure veillera à produire des études et à faire connaître hors de leurs frontières les intellectuels et responsables politiques qui y participent. Enfin, cette conférence devrait être répétée annuellement pour devenir un équivalent anti-impérialiste du Forum de Davos.

Financé par des mécènes d’Amérique latine, du Proche-Orient et de la Russie, le colloque « Axis for Peace » bénéficie de la mobilisation conjointe de nombreuses chaînes de télévision internationales.

Une conférence de presse aura lieu à 12 heures le jeudi 17 novembre au Centre de Presse Internationale (Résidence Palace) à Bruxelles.

Afin de vous enregistrer, veuillez faxer votre demande d’accréditation, accompagnée d’une photocopie de votre carte de presse au Réseau Voltaire :

No. de Fax : +33 (0)1 45 26 55 82

Contact presse :
Diala Aschkar -

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Qui organise la conférence ?

Le « Réseau Voltaire pour la liberté d’expression » est une association à vocation internationale, fondée par Thierry Meyssan en 1994, basée à Paris et régie par le droit français, agissant dans de nombreux domaines de la vie sociale et politique. Elle publie aujourd’hui un magazine quotidien d’analyse politique et des sites Internet en quatre langues (anglais, arabe, français, espagnol, et bientôt russe), et développe une diplomatie non gouvernementale en faveur du respect du droit international. Elle défend les libertés individuelles et la laïcité. Les sites Internet du Réseau Voltaire reçoivent en moyenne 900 000 visiteurs par mois (voltairenet.org).
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NEWS LE SOIR
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Le Soir en ligne
url: http://www.lesoir.be/rubriques/monde/page_5715_386076.shtml

mise à jour le 10/11/2005 à 15h02 - Bruxelles - jeudi 10 novembre 2005, 13:50

Feu vert au nucléaire iranien
Après des mois de négociations, Etats-Unis et Union européenne seraient prêts à accepter un compromis avec l’Iran et auraient approuvé provisoirement un plan qui autorise Téhéran à enrichir son uranium.
Washington, Londres, Paris, et Berlin vont proposer un compromis à l’Iran pour éviter la crise sur son programme nucléaire soupçonné de conduire à la fabrication d’armes atomiques, affirme dans son édition de jeudi le New York Times en citant des responsables américains et européens.

Selon des hauts responsables et diplomates ayant requis l’anonymat, ce plan autoriserait l’Iran à convertir de l’uranium brut en gaz, l’UF6, et transformé ensuite par centrifugeuses en uranium enrichi. Mais le véritable enrichissement serait réalisé en Russie. Selon son niveau, l’enrichissement peut être pour fournir de l’énergie ou fabriquer des armes nucléaires.

Selon le quotidien, l’idée a été discutée mardi à Washington par le secrétaire d’Etat américain Condoleezza Rice et le directeur de l’Agence internationale pour l’énergie atomique, Mohamed ElBaradei, qui est d’accord pour la soumettre à Téhéran. Selon les sources du New York Times, Condoleezza Rice a instamment demandé de donner deux semaines à l’Iran pour répondre, pour pouvoir être fixé avant la prochaine réunion de l’AIEA le 24 novembre. Selon le New York Times, Mme Rice et M. ElBaradei ont discuté de la possibilité de laisser l’Iran prendre une participation financière dans une usine d’enrichissement en Russie, celle-ci s’assurant en retour que le produit renvoyé en Iran ne puisse pas être utilisé pour fabriquer des armes nucléaires.

Mais les responsables américains sont “profondément divisés” sur cette initiative, selon le quotidien. “Le problème avec cette offre est que si les Iraniens ont une usine d’enrichissement secrète quelque part, nous leur laissons la matière première (l’UF6) dont ils ont besoin”, a déclaré un haut responsable américain opposé à la proposition. “Nous avons peu d’espoir que les Iraniens acceptent la proposition” a de toute façon confié un autre haut responsable.

Les Etats-Unis et l’UE menacent toujours l’Iran d’une saisie du Conseil de sécurité de l’Onu, si Téhéran ne revient pas à une suspension complète de ses activités nucléaires sensibles comme l’enrichissement d’uranium.

(Avec AP et AFP)

Mouaif

Article lié : Journal de bord de dedefensa.org — 051102, salut à dedefensa.org “new look”

Malk

  10/11/2005

On voit bien ou vous voulez aller, mais quelques éléments positifs de l’ancien site ont disparu.
Je pense en particulier au fond de page. Le contraste actuel est beaucoup trop violent pour l’œil (je ne réclame pas nécessairement une couleur – un gris fonctionnerait très bien).
Ce qui fonctionne imprimé ne fonctionne pas nécessairement à l’écran.
La lecture de votre nouveau site, particulièrement dans la durée est plus fatiguante qu’auparavant.
A part cela, evidemment, l’ambiance est plus “crédible”, professionnelle, comme on veut.

Bonne continuation.

Malk

Article du site de counterpunch sur la rage des banlieues

Article lié : Nos démocraties encalminées, et le système avec elles

Sherif, Hashem

  10/11/2005

November 9, 2005

Paris is Burning

Rage in the Banlieue

By DIANA JOHNSTONE

Montmartre, Paris.

The furious youth in the French suburban housing blocks known as the banlieue are expressing themselves by setting cars on fire. And not only cars: schools, creches, sports centers. So far, they are not using words, at least not audibly. So everyone else is free to speak for them, or against them, and offer his or her verbal interpretation of what these actions mean, or should mean. Since these interpretations differ sharply, there is a polarizing debate going on as to what this is really about and what should be done about it.

I live on the northern edge of Paris, on the non-tourist backside of Montmartre. It is probably the most mixed neighborhood in Paris. It includes Barbès, the setting for Emile Zola’s working class novel “L’Assommoir”, which later became the main pole of North African immigration. More recently, there is a large and growing population of sub-Saharan African immigrants, as well as a considerable Tamoul community.The streets are full of life, lots of young children, African grocers, all sorts of shops and people, and despite a certain amount of drug dealing, I feel perfectly safe, even late at night.

This neighborhood is not far from the northeastern banlieue where the riots began. But the banlieue is something else. Its specific nature is one of the factors behind the current outburst of violence. But it is only one of the factors.

It’s easy to pontificate on this subject, and the clichés all come easily to mind. But I would like to try to analyse the situation by examining one by one the factors and arguments relating to this crisis.

1. The rioters themselves.

Only the right, or more precisely the far right, would reduce the problem to the rioters themselves. The National Front is, predictably, describing the situation as “civil war” and calling for the government to send in the Army. This is a very minority position. So far as I am aware, its strongest expression has come from the United States, in an article by Daniel Pipes in the Jewish World Review charactizing the riots as an Islamic “intifada” as a “turning point” in a new religious war in Europe.

Who exactly are the rioters? So far, this is not very clear, since the hit-and-run arson attacks appear to be imitative but unorganized. The rioters are young males, mostly, it seems, in their mid-teens, who identify with the two teen-agers who were accidentally electrocuted last October 27 when, running from police, they scaled a wall and took refuge in an industrial generator. Ironically, in this crucial case the deaths were the result of fear rather than of direct police brutality. This widespread fear of police reflects gratuitous and heavy handed police harassment, but there is also the undisputed fact that in areas with 40% unemployment and large numbers of school dropouts, there has been a proliferation of drug dealing and various forms of petty crime, often in the form of forcing school kids to surrender such items as cell phones. Police toughness has had no visible success in stemming such activities.

The rioting youths seem to be predominantly, but not exclusively, of African or North African origin. They are certainly not all Muslims, and there is no indication that most of them are particularly attached to any religion. Muslim religious authorities condemn the riots, and one has gone so far as to issue a fatwa against the violence, but this seems to serve more to distance the Muslim authorities from the rioters than to influence them.

They are a minority in their communities, and their destructive action is overwhelmingly condemned within those communities, whose members are the ones whose cars or schools or buses are being burned. Nevertheless, there is considerable sympathy in these communities for the anger and hopelessness underlying this explosion of violence. After several nights of such troubles, parents and other citizens are organizing in various neighborhoods to dissuade kids from violence. This is likely to be more effective than the curfews on unaccompanied kids under 16 favored by the right.

2. Housing.

The apartment blocks of the banlieue of French cities are similar to those surrounding cities in most of Europe. They were part of the rapid urbanization that occurred during the economic prosperity of the 1960s. They were not built to be “ghettos” but to provide decent housing to the waves of immigrants, both from the countryside and from abroad, drawn by industrial employment. They replaced shanty towns and relieved the pressure on inner city neighborhoods, where working class families were crowded into unhealthy flats with no private toilet. For working people, the banlieue apartments are much more spacious and well equipped than those in affordable neighborhoods of Paris.

There are two things wrong with them. One is aesthetic: they lack the charm of the city, they are monotonous, and they are far away from the pleasures of urban life. But what has turned them into “ghettoes” is the deindustrialization of the past decades. The nearby factories have shut down, and the sons and grandsons of factory workers are jobless. It is easier for those with French names and French complexions to move up into the service sector, and out to other neighborhoods.

3. Racism.

Why this difficulty? Because, while racist attitudes are widely and vigorously condemned, and in social terms racial discrimination is probably less practiced in France than in other Western countries (as indicated, among other things, by an exceptionally high percentage of racially mixed marriages), those individuals who are in a position to hire employees, or to rent housing, are less likely to choose someone with an exotic name, or an exotic look, than someone who appears “normal”. This is bitterly resented, and the fact that many second and third generation French youth of African origin have made successful careers is no consolation to those who are left behind.

4. The economy.

By any reasonable standard, this is the central factor. If jobs were not so scarce, qualified youth would not be unemployed because of their origin. If public funding for social activities in the banlieue had not been cut back by the current government in favor of a single-minded emphasis on “security”, things might be slightly better. But essentially, it is the current worldwide economic model that is at the root of these troubles. Back to that later.

5. The Sarkozy factor.

As the whole world must know by now, Nicolas Sarkozy, former mayor of the opulent Western Paris suburb of Neuilly (nothing to do with the banlieue!), wants to be President of the French Republic. Not a day goes by without seeing him, as Interior Minister, rushing here and there in front of television cameras, busy, busy, busy. His naked ambition borders the pathological. His strategy, however, has been calculated, and until recently has looked ominously successful, as he managed to take over the UMP (Union de la Majorité Présidentielle), supposed to be the party of President Jacques Chirac, and turned it against him.

This strategy has included a move to win over the electorate of the National Front, which hates Gaullists in general and Chirac in particular. The key to this is, of course, emphasizing “security”. But cleverly enough, Sarkozy has combined this with a bid to woo French Muslims, and other religions, by taking his distance from French secularism to call for dialogue with religious leaders. This fits with his pro-American neoliberal economic preferences—full throttle privatization and deregulation—inasmuch as the shelter of identity communities is the necessary substitute for the abandoned welfare state.

Enforcing the law is the job of an Interior Minister. But after withdrawal of the “proximity police”, put in by the previous Socialist government in order to develop contact with the community (for too short a time to be tested), Sarkozy has favored spectacular raids by heavily decked out police squads that act as provocations. To grab maximum media attention, he has strutted through troubled banlieues announcing his determination to clean up the “rabble” (racaille).

This performance is surely a significant factor in the riots. It also provides a unifying theme for the left: Sarkozy must resign! The conservative government is virtually obliged for the moment to give a show of unity, but whenever it is convenient, one can be sure that both Chirac and his protégé, prime minister Dominique de Villepin, would be simply delighted to throw Sarkozy to the wolves.

6. The Middle East.

Sarkozy, by his choice of trips abroad, has underlined his desire for closest possible relations with the United States and Israel. This provides a second reason for him to be hated by youth in the banlieue, where identification with the Palestinians is widespread and daily images of violence in the Middle East and the war in Iraq have a considerable impact. Perhaps one can guess that had Chirac not refused to follow the United States into Iraq, the banlieue would have exploded earlier and more violently than today. The feeling of exclusion among youth of Arab origin is enormously exacerbated by the spectacle of Western aggression against the Arab world.

* * *

I come back to the economic factor. Dominique de Villepin, in competition with Sarkozy, has taken a more humanist line: restoration of social aids to the banlieue previously instituted by the Socialist government, plus yet another program for job-creation. But since such measures have been taken before without notable effect, one can doubt their efficacy now.

I would conclude by acknowledging that for ruling politicians, the situation is without immediate solution. Order may be restored, subsidies may be granted to neighborhood associations, but no short-term measure can solve the basic problem: the deep rupture between the “winners” and the “losers” in a cutthroat game of capitalist competition. In some ways, these alienated youth in the banlieue, however much they feel left out of French society, are very French in this respect: like angry farmers or workers, they go into the streets with their discontent. This is a gesture that the French tolerate and try to understand to a degree perhaps unequaled in other societies.

But then what? Soviet bloc communism collapsed because it failed to meet the demands for more freedom of the most privileged sectors of the population. American-style capitalism has triumphed worldwide, but it in turn is threatened with eventual collapse because it fails to meet the needs of the less privileged sectors. They are showing that they can retaliate by creating mayhem. The banlieue is not really an isolated world, European countries are more tightly packed than the United States, and there is not enough room for riots to go on without bothering society as a whole. The only real long-term solution must provide integration for all the population.

This fact is largely recognized. The question that is yet to be honestly faced, is: how? Alternating governments try to introduce incentives for private enterprise to provide jobs, but this is clearly not working. Meanwhile, privatization continues, and with it disappears the government’s capacity to effectively provide social services and jobs.

The only answer is to call a halt to the privatization process and return to the mixed economy that was the basis for the European social model, currently being destroyed by so-called “reforms”. France is selling off its utilities, from Electricité de France to the autoroute network. Such measures are likely to deepen the social disaster. Advanced industrial economies require governments capable of taking measures to provide a minimum of socio-economic equality, in response to democratic demand, and this is possible only if they possess the necessary economic resources to subsidize indispensible social programs and to stimulate job creation, including the growth of small private enterprise. One can only hope that the current crisis in France, which so far lacks a coherent political dimension, will hasten the political revolt against the neoliberal economic dogma which is plunging the whole world into chaos.

Diana Johnstone is the author of Fools’ Crusade: Yugoslavia, Nato, and Western Delusions published by Monthly Review Press. She can be reached at:

Urgence sociale dans les cités françaises

Article lié :

manu kodeck

  10/11/2005

Dans le contexte de la mondialisation économique ultra libérale, les dégâts sociaux sont considérables :

-  Au fil des restructurations, délocalisations, un chômage de masse s’est installé. Les chiffres indiquant un chômage « en baisse », ne sont qu’illusion. Ils sont la conséquence des radiations… mais les chômeurs radiés existent bel et bien dans la réalité ! Et l’emploi, quand il existe, est de plus en plus précaire et sous payé. Le nombre de salarié(e)s pauvres est en augmentation.

-  Les services publics (poste, EDF, GDF, SNCF, hôpitaux, écoles, services sociaux) se privatisent ou, s’ils restent publics, sont soumis à la concurrence et à des restrictions budgétaires. Ainsi, ils ne remplissent plus leur rôle de réponse aux besoins de la population et particulièrement des populations les plus pauvres (dans la cité du Chêne Pointu à Clichy-sous-Bois, un Centre Médico Psychologique a fermé ses portes l’an passé).

-  Les systèmes de solidarité, acquis de longue date (assurance-maladie, retraite, logements sociaux, protection de l’enfance, etc…), tendent à s’amenuiser au fur et à mesure des réformes successives et des diminutions de moyens financiers, renvoyant chacun à sa responsabilité individuelle, c’est à dire à son propre sort. Cette politique encourage la montée du communautarisme, en contradiction avec le « vivre ensemble ».

-  La décentralisation n’a fait qu’accroître les inégalités. L’Etat s’est déchargé de ses obligations sociales et éducatives sur les Conseils Généraux et Régionaux, sans que les moyens budgétaires suivent. Les inégalités territoriales se creusent.

-  Dans les quartiers pauvres de plus en plus de personnes sont exclues, « ghéttoïsées », n’ont plus accès à l’emploi, au logement, aux soins, à l’éducation, à la culture. Une grande partie des jeunes de ces quartiers est laissée à l’abandon et n’a plus aucun avenir.

En Seine-St-Denis les problèmes sont particulièrement criants.

Dans ce département qui compte 1 400 000 habitants (13 % de la population nationale) :
-  plus de 250 000 personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté (18 % de la population et 28 % pour les moins de 20 ans) ;
-  plus de 120 000 personnes sont demandeurs d’emploi (17 % de la population active), 33,1 % sont chômeurs de longue durée. Dans certains quartiers le taux de chômage dépasse les 25 % et celui des jeunes peut atteindre 50 % ;
-  44 000 personnes perçoivent le R.M.I (6,1 % de la population) ;
-  12 % de la population est mal logée ou SDF. Il y a 55 000 demandeurs de logement dont 10 000 en urgence. 5 000 enfants sont sans adresse fixe.

Frustration et colère.

C’est sur ce terrain que se développent frustration et colère, renforcées par une politique sécuritaire de contrôle, de répression et d’enfermement, seule réponse concrète de ce gouvernement à la misère. Alors comment s’étonner lorsque, après la mort de deux adolescents, dans des circonstances que l’enquête devra élucider, des jeunes se révoltent de façon violente ? ! Les propos insultants et provocateurs de Mr Sarkozy : « racaille », « voyou », « gangrène », dans la lignée de ceux employés à la Courneuve en juin dernier (« nettoyer la cité au karcher »), n’ont fait qu’attiser la colère en stigmatisant plus encore les habitants des quartiers défavorisés. Ils ne sont pas dignes d’un ministre de l’intérieur, qui porte une lourde responsabilité dans le déclenchement des événements. Mr Sarkozy a ouvert la « boîte de pandore ».

Les jeunes se sont identifiés à ceux de Clichy-sous-Bois qui se sont mis en danger et sont morts par peur d’un contrôle d’identité. Si le contentieux police-jeunesse existe, c’est que les pratiques à l’égard des jeunes sont irrespectueuses voire agressives (contrôles d’identité qui frisent le harcèlement).

Les habitants des quartiers vivent des moments très difficiles.

Dans ce mouvement de révolte incontrôlée, des jeunes dérapent vers des actes graves et intolérables comme, par exemple, l’incendie du bus à Sevran Beaudottes, avec l’agression d’une personne handicapée arrosée d’essence. Les incendies de véhicules et des lieux publics ou associatifs : écoles, crèches, gymnases, piscines, centres sociaux ou de quartier, hôpitaux dont l’établissement psychiatrique Ville-Evrard (des cocktails molotov ont été lancés sur plusieurs unités) vont accroître les difficultés pour les habitants des banlieues populaires et donc se retourner contre les jeunes euxmême.

Des pompiers sont pris pour cibles, les incendies d’entreprises et de commerces mettent au chômage des salariés… L’incompréhension s’installe.

Est-ce cela que recherche le gouvernement, qui vient de réactiver une Loi de 1955 permettant aux préfets de décréter le « couvre-feu » dans les « zones sensibles » ? Il ne gère pas la crise comme il serait souhaitable de le faire, à la fois au niveau de l’urgence et sur le plus long terme.

MOBILISATION ! !

Le syndicat S.U.D Santé-Sociaux 93, membre de l’Union Syndicale Solidaires, réclame :

>  la mise en place de lieux pour recréer le dialogue entre les jeunes, les adultes habitants les quartiers et les responsables locaux ;
>  la mise en place de réelles mesures répondant aux besoins, avec les moyens financiers correspondants, dont : . la prise en charge par l’Etat et non par les Conseils Généraux et Régionaux, des politiques sociales, sanitaires et éducatives, afin de maintenir une égalité de traitement pour tous, quelque soit le lieu d’habitation ; . l’augmentation des crédits du Fonds d’intervention pour la ville et des subventions aux associations de quartiers ; . le développement des logements sociaux et une loi empêchant toute expulsion, sans relogement immédiat et durable ; . le développement des services publics de proximité, des services sanitaires et sociaux, des équipes de prévention spécialisée, de médiation familiale ; . l’augmentation des personnels et des moyens pour l’Education Nationale, afin de lutter contre l’échec scolaire ; . la mise en place d’une politique de l’emploi respectueuse des droits des salariés (abolition des Contrats nouvelle embauche et limitation des C.D.D aux seuls remplacements de personnels temporairement absents) ; . la lutte contre les discriminations à l’embauche, en particulier dans les « zones franches » où les entreprises, tout en empochant les cadeaux de l’Etat (suppression d’impôts et de charges sociales), n’emploient pas les jeunes des quartiers, et suppression du fichage qui empêche toute réinsertion des jeunes.

Source : http://www.sud-sante.org/rubrique1.html

 

A propos desdites banlieues

Article lié : Une crise “pleine de bruits et de fureur...”

Malk

  09/11/2005

Bonjour,

Vous lisant, je note la facilité avec laquelle on parle de “l’echec de l’intégration et tout ce qui va avec” comme cause présumée de tout ceci; si je conviens volontiers du vide politique de l’affaire, je trouve déplorable ce qui me semble une espèce de racisme bon teint (je doute que cela soit votre intention, vous lisant depuis un certain temps je me permets donc de vous faire connaitre ma réaction à cette lecture).
“L’intégration” suppose toujours vaguement je-ne-sais-quoi d’autre que la situation dans laquelle se trouvent simplement les populations dont on parle (populations moins homogènes que nos clichés le souhaitent).
Que je sache on n’a jamais parlé d’intégration des pauvres ou des ouvriers par exemple.
Par là, vous laissez entendre ici que le moteur de tout cela résiderait dans quelquechose de l’ordre de l’inadéquat en banlieue. Peut-être faudrait-il se demander si le mode de vie “causé” par la vie en banlieue (permettez-le moi “avec tout ce qui va avec”) est adéquat avec ce que l’ensemble de notre société donne à voir comme un mode de vie exemplaire, idéal etc.
Je pense que ce qui a lieu est une réaction plus qu’une action proprement dite.
Le vide politique de l’affaire en découle.
Excusez-moi mais, personnellement, et sans le souhaiter pour autant, je peux comprendre qu’une coupe puisse être pleine (Au passage, souhaitons que d’autres ne soient pas synchrones.).

Bien cordialement,

Malk

Joli !

Article lié : Une crise “pleine de bruits et de fureur...”

Anamorphose

  09/11/2005

Il a fallu attendre que le Grasset sorte du bois, mais franchement le résultat valait le coup qu’on attende ! Superbe analyse !....