Jean-Claude Cousin
04/12/2023
Je cite ici le titre d'un ouvrage de 1945 écrit par Gustave Cohen. Le Moyen Âge, ce sont les cathédrales, dont chacune mérite un livre. Mais c'est aussi le lumineux Abélard, qui eut la chance immense de rencontrer une dame aussi lumineuse nommée Héloïse.
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Arriva le "temps des (re)découvertes", arrive un certain Descartes qui prétendit tout (re)découvrir par le raisonnement, qui est pourtant bien faible. C'est au point que Blaise Pascal tenta de raccrocher les lecteurs avec son argument du Pari. Argument qui, pour moi, ne tient pas la route puisque, volontairement, je pris la peine de le retourner afin de continuer ma route sans la présence, au-dessus, d'une divinité tutélaire et bien lourde. La spiritualité s'en passe avec ravissement, elle permet de considérer avec plus d'amitié nos pairs les humains. Qu'ils soient chargés d'une chasuble d'or, ou à peine vêtus d'un t-shirt rapiécé.
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Ce monde est le nôtre. Il est imparfait, certes, mais c'est le nôtre. Pour conclure il y a cinquante ans j'avais créé un diaporama, où la dernière phrase était :
« Et si les autres êtres pensants, cachés derrière les années-lumière, le permettent, nous élargirons ce monde…. jusqu'aux étoiles ! »
jc
04/12/2023
Je viens de poster un commentaire sur un autre site. Je le poste ici, car je le trouve tout-à-fait en rapport avec "Les Lumières de l'ombre". (Comme d'habitude, je radote…)
Qu'est-ce qui nous pousse à progresser ? Je n'ai pas de réponse.
Qu'est-ce qui nous tire à progresser ? Je vois l'idéal de puissance et l'idéal de perfection.
Pour moi l'idéal de puissance (idéal plutôt masculin?) c'est typiquement d'imiter la nature avec l'intention de faire mieux qu'elle pour la dominer (idéal des Lumières?) : soufflets pour imiter les poumons, pompes pour imiter le cœur, ordinateurs pour imiter le cerveau.
Où nous mène cette production d'artefacts ? Voici à ce sujet deux métaphores biologiques de mon maître à penser :
"Il est typique de voir que la cellule immortelle, la cellule procaryote, comme disent les biologistes, la cellule qui vit par elle-même, en principe ne fabrique pas d'artefacts. En tous cas je ne vois pas ce qui pourrait jouer le rôle d'un artefact dans la physiologie d'une cellule. Et de même tous ses instruments, ses outils, ses organes sont tous réversibles. On peut se demander de ce point de vue si l'apparition de l'artefact n'est pas quelque chose qui est fondamentalement lié au caractère multicellulaire, au caractère composé des organismes, et si donc cette prolifération des artefacts n'est pas le premier symptôme de la mort."
Quant à l'idéal de perfection (idéal plutôt féminin?), je laisse encore la parole à mon maître à penser :
"On sera frappé par l'abondance des interprétations sémantiques extraites du vocabulaire de la couture : pli, fronce, fente, poche, aiguille… Après tout, si la couture est restée une activité traditionnellement féminine, c'est que sans doute, la confection des vêtements est chez l'Homme le stade ultime de l'Embryologie…" ;
"(...) il y a une certaine incompatibilité entre l'immortalité de l'individu et les possibilités évolutives ultérieures de l'espèce. La mort serait alors le prix à payer pour préserver toutes les possibilités de perfectionnement futur de l'espèce.";
à J.V. Uexkull (Théorie de la signification) :
"Le mécanisme de n'importe quelle machine, telle une montre, est toujours construit d'une manière centripète, c'est-à-dire que toutes les parties de la montre -aiguilles, ressorts, roues- doivent être achevées pour être ensuite montées sur un support commun.
Tout au contraire, la croissance d'un animal, comme le triton, est toujours organisée de manière centrifuge à partir de son germe; d'abord gastrula, il s'enrichit ensuite de nouveaux bourgeons qui évoluent en organes différenciés.
Dans les deux cas il existe un plan de construction; dans la montre, il régit un processus centripète, chez le triton un processus centrifuge. Selon le plan, les parties s'assemblent en vertu de principes entièrement opposés." ;
et, pour terminer, je rajoute ici une citation thomienne que je n'ai pas faite aux "Lumiéreux" de l'autre site, mais que j'ai très souvent faite ici :
"Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe [de Porphyre] on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée: "Premier selon l'être, dernier selon la génération"."
Sebastien Antoine
03/12/2023
Les français cultivent ces deux termes de mondialisation et de globalisation, ce qui peut conduire à penser, comme le fait PhG 2, que la mondialisation serait un simple terme géographique, une sorte d'atlas de la « respiration naturelle » du monde, alors que la globalisation serait un projet de transformation du monde. Cela ferait de la mondialisation le pendant, social, politique et culturel de la globalisation économique UK-US, plus ou moins éloignée ou opposée à cette dernière, ce qui est un non sens dans une théorie générale socio-économique. Cette ambiguïté se retrouve chez les géographes francophones pour qui la mondialisation évoque in fine l’avènement du « territoire-monde » et d’une « société-monde »*. On note la rupture avec Braudel qui parlait d’économie-monde, sans y inclure, dans ce monde, ni le social ni le culturel, et qui n'a jamais utilisé ce terme de mondial-isation, lequel traduit bien un devenir, une transformation.
*http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/notion-a-la-une/mondialisation-globalisation
__Dont Acte2
28/11/2023
... pour lire Orlov in extenso :
https://boosty.to/cluborlov/posts/08228efd-0793-45a8-ac47-de97a7917ce8
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Bien sûr, toute peine mérite salaire, mais ça peut devenir rapidement limitant…
Denis Monod-Broca
28/11/2023
Tout critique du sionisme est traité d'antisémite, autrement dit d'hérétique.
Israël est saint, le nier est un blasphème.
L'Occident chrétien est porteur d'une nouvelle religion (d'une nouvelle idéologie), le shohisme, successeur du christianisme, comme le christianisme fut le successeur du judaïsme.
La Russie résiste à cette nouvelle idéologie comme le judaïsme résista au christianisme.
Mais où est donc passé le dieu d'amour et de miséricorde dont Moïse entendit la voix sortir du buisson ardent ?
Le savoir anthropologique contenu dans la bible est renié, les idéologies, ces idôlatries modernes, ont le champ libre;
Qui reprendra le flambeau ?
Nicolas Piot
26/11/2023
datant d'il y a seulement quelques jours, est il possible que les choses se renversent à une telle vitesse, sur la base de quelques rencontres des uns et des autres?
https://www.indianpunchline.com/india-us-are-on-pathway-to-contain-china/
On retrouve souvent une certaine convergence d'analyse entre toutes ces personnes régulièrement citées sur dedefensa, mais là il semble qu'ils aient des perspectives diamétralement opposées non?
jc
18/11/2023
C'est la production d'artéfacts (cf. Wikipédia).
Thom (René) :
"Il est typique de voir que la cellule immortelle, la cellule prokaryote,comme disent les biologistes, la cellule qui vit par elle-même, en principe ne fabrique pas d'artefacts. En tous cas je ne vois pas ce qui pourrait jouer le rôle d'un artefact dans la physiologie d'une cellule. Et de même tous ses instruments, ses outils, ses organes sont tous réversibles. On peut se demander de ce point de vue si l'apparition de l'artefact n'est pas quelque chose qui est fondamentalement lié au caractère multicellulaire, au caractère composé des organismes, et si donc cette prolifération des artefacts n'est pas le premier symptôme de la mort."
jc
17/11/2023
Ce sont pour moi deux notions différentes.
Le mensonge, le mauvais sens (voire le non-sens) sont diaboliques, par opposition à la vérité et au bon sens qui sont symboliques (cf. les étymologies). Et, dans l' "élite" occidentale actuellement au "pouvoir", j'ai tendance a voir beaucoup de diablotins (il y en a même qui ont la tête de l'emploi!) et bien peu de symblotins.
Alors que je vois le satanisme comme la face cachée du théisme, sans aucune connotation négative comme c'est le cas pour Dr. Jekill et Mr. Hyde ; c'est "simplement" l'opposition du Yang et du Yin, du Ciel et de la Terre, du Masculin et du Féminin.
Pour moi ce qui est en train de se passer -en rapport avec les positions de Douguine et de Crooke ?- c'est, progressivement, la mise en lumière du Yin et la mise à l'ombre du Yang, et c'est pour cette raison que je ne donne pas cher de la peau de "nos" trois "grandes" religions monothéistes. Fin d'un Kali-Yuga et début d'un Satya-Yuga ?
J'aime bien le formules de Michel Maffesoli, pour qui nous sommes à la fin d'une époque individualiste, rationaliste et progressiste et pour qui nous rentrons dans une époque dominée par le tribalisme, l'affectivité et l'instant présent. Passage d'un temps chronos qui s'accélère en rétrécissant l'espace (Kali-Yuga), et retour à un temps aïon où l'humain a le temps de prendre son temps et où l'espace s'agrandit (Satya-Yuga). (cf. par exemple : Sud Radio: Michel Maffesoli : "c'est tout simplement la fin des Lumières")
"On voit une étoile briller longtemps après sa mort." ;
"Il faut être attentif au roi* clandestin de l'époque".
* qui, pour moi, est une reine (voire une déesse).
jc
16/11/2023
PhG : "Pardonnez au fou errant, qui écrit plus vite que son ombre et qui jongle avec le "cela va de soi" pour se faciliter la vie.".
Ce qui va de soi pour vous ne va pas nécessairement de soi pour moi.
Ce qui nous sépare ou nous rassemble -ma position n'est pas encore fixée- concerne le rôle de la matière. Ce qui est clair pour Guénon (la Matière c'est le Mal) ne l'est pas nécessairement pour vous (on s'en aperçoit dans la conclusion du tome II de "La Grâce de l'Histoire" qui laisse entendre que l'on découvrira votre position dans le tome III), et ne l'est certainement pas pour moi.
Sans passer complètement du coq à l'âne, je m'intéresse actuellement à la pensée de Lacan. Ne parlant pas du tout le lacanien j'ai été heureux de trouver un site résumant de façon intelligible l'indispensable à savoir sur le nœud borroméen en seulement quatre minutes (temps de lecture indiqué sur le site…) : https://nospensees.fr/le-noeud-borromeen-en-psychanalyse/ .
Un mot m'a accroché : inconnaissance. Où ? Dans la phrase suivante :
" Le réel. Il s’agit de ce qui ne peut pas être représenté par des images ou par le langage, c’est-à-dire l’impensable, l’inconnaissable. Il se différencie de la réalité dans laquelle nous retrouvons la manière dont nous comprenons le monde et qui s’inscrit dans un registre symbolique et imaginaire ; le réel, lui, manque de sens."
Je ne suis pas d'accord avec la chute ("le réel lui, manque de sens"). Pour moi le réel a un sens qui est le bon sens ; et ce dont manquent cruellement "nos" élites c'est justement de ce bon sens-là.
Des gardiens de l'intelligible, des gens qui, comme vous, savent différencier une narrative d'une vérité de situation, c'est ça qu'il nous faut dans cette étrange époque.
Philippe Grasset
13/11/2023
D'accord, j'aurais pu écrire:
"Nous sommes dans une époque métahistorique, sans stratégie humaine" ; ou bien mieux,
J'aurais dû écrire:
"Nous sommes dans une époque métahistorique, DONC sans stratégie humaine"
Pardonnez au fou errant, qui écrit plus vite que son ombre et qui jongle avec le "cela va de soi" pour se faciliter la vie.
jc
13/11/2023
Je suis étonné par ce qu'écrit PhG :
"Nous sommes dans une époque métahistorique sans stratégie.".
J'aurais en effet attendu de la part de PhG : "Nous sommes dans une époque métahistorique dont la stratégie nous dépasse."
Je ressors encore une fois à ce propos l'une de mes citations thomiennes préférées (qu'on lira ici en remplaçant évolution par métahistoire) :
"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme [des espèces, c'est moi qui rajoute] et des sociétés." ;
augmentée de celles qui suivent :
"Il ne m'est pas évident qu'en dernière analyse on ne puisse identifier les comportements dynamiques de la nature inanimée avec des comportements intentionnels ou psychiques d'entités convenablement définies"
"(...) je suis convaincu qu'il y a, en effet, place en science pour une sorte d'analyse dynamique qui soit parfaitement indépendante de la nature des substrats ; qu'on ait affaire à un objet matériel ou à un objet idéel, on peut raisonnablement s'attendre à ce qu'ils aient des comportements, dans certaines circonstances, parfaitement isomorphes."
Pour moi ce qui est important -bipolarité oblige!- en cette période conflictuelle c'est la catastrophe de don et de contre-don*, car elle me parait absolument nécessaire à l'équilibre (dynamique) du système considéré ici (à savoir la société humaine).
* ou de prédation et de contre-prédation puisque, c'est bien connu, la vie s'entre-dévore.
Thom au psychopathologue Benoït Virole :
"La typologie des catastrophes élémentaires peut être utile au début, mais il ne faudrait pas s'y attacher rigidement. Après tout l'échange commercial don + contre-don est socialement assez fondamental, mais il n'existe aucune singularité de codimension < 4 qui le réalise ... Il faut garder l'esprit libre de tout dogmatisme, même mathématique ..." (Les ... sont de Thom)
Thom encore, pour finir :
- "L'idée qu'une suite de transformations stables de notre espace-temps peut être dirigée, programmée, par un centre organisateur qui est une structure algébrique extérieure à l'espace-temps lui-même, pourra sembler d’une abstraction difficile à admettre. L'essentiel, comme toujours, est de n'y voir qu'un langage destiné à faciliter l'intuition de la coordination globale à tous les systèmes partiels régis dans ces transformations. Nous appliquerons ces idées en Biologie et au langage courant."
- "Les échecs du déterminisme ne sont que les échecs de notre imagination."
Denis Monod-Broca
13/11/2023
J’ai lu le terme de shohisme il y a quelques années, sous la plume de Rony Brauman. Ni le terme ni l'idée qu'il exprime n’ont été jamais repris à ma connaissance et je n’ai pas l’impression que Rony Brauman lui-même ait récidivé.
C'est un mot terrible, trop fort comme on dit d’un épice qu’il est trop fort et donc qu'il est immangeable : le monde chrétien devient shohiste, sans même se rendre compte qu’il change de religion.
Après la mort du Christ, le christianisme a fait de l’homme Jésus un homme-dieu.
Après la Shoah, le shohisme fait du peuple juif un peuple-dieu. Nous renions donc l’enseignement du peuple juif après avoir renié l’enseignement du Juif Jésus.
C'est d'une simplicité biblique.
Et c'est consternant.
Il y avait une bonne raison de tuer Caïn puisqu’il avait tué Abel mais non, justement, ce n’était pas une bonne raison : « Et le Seigneur mit un signe sur Caïn pour le préserver d’être tué par le premier venu qui le trouverait ».
Cela a été écrit il y a 25 siècles.
Qu’a-t-on écrit de mieux depuis pour arrêter l’engrenage de la violence réciproque ?
Et pourtant auncun pays dit chrétien ne semble voir le signe mis sur le Hamas pour le préserver d’être massacré par la première armée venue qui le trouverait.
L'Eglise se voulait le défenseur des persécutés, elle est devenue persécutrice à son tour, sous l'effet du christianisme, idéologie mensongère comme toutes les idéologies.
Israël se voulait le refuge du peuple exterminé, il est devenu exterminateur à son tour, sous l'effet du shohisme, idéologie mensongère comme toutes les idéologies.
La vérité est là, sous nos yeux, et nous n'en voulons pas.
Que va-t-il nous arriver ?
jc
12/11/2023
J'ai l'impression, à travers mes lectures théologiques (niveau Wikipédia) que Saint Augustin est pour un Dieu en puissance (Dieu tout puissant) et Saint Thomas pour un Dieu en acte (Dieu acte pur et créateur de toute chose).
Pour mon maître à penser :
- "Peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement [en acte, c'est moi qui rajoute] qu'une fois sa création achevée : "Premier selon l'être, dernier selon la génération (1)." " (Esquisse d'une Sémiophysique p.216) ;
- "Au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos aristotélicien de notre âme, des structures simulatrices de toutes les formes naturelles extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce sera nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur : qui connaît l'Homme connaîtra l'univers." (Épilogue de "Stabilité Structurelle et Morphogénèse")
Wikipédia : "L'immanence désigne, en philosophie et en parlant d'une chose ou d'un être, le caractère de ce qui a son principe en soi-même, par opposition à la transcendance, qui indique une cause extérieure et supérieure.".
Pour moi l'immanence n'est en aucun cas liée à une quelconque "religion satanique", n'en déplaise à Guénon : "Le monde de l'analogie est un monde qui porte son ontologie en quelque sorte avec soi." (et la théorie thomienne des catastrophes est une théorie de l'analogie). C'est, selon Thom, la métaphysique minimale qui permet de redonner du sens au monde.
Pour moi le sionisme est une "religion" immanente : Dieu est en chacun des sionnistes. Le problème des sionnistes serait alors de croire que c'est exclusivement leur Dieu à eux qui serait en eux (alors qu'il est en chacun des humains) et qui expliquerait leur comportement (un peuple d'élite, dominateur) dénoncé par De Gaulle dans son célèbre discours de juin 1967.
Je suis curieux de savoir s'il y a chez les orthodoxes un même clivage que dans le catholicisme et, dans l'affirmative, de quel côté se situe Douguine (pour un Dieu transcendant ?).
PS : Je viens de découvrir un papier du philosophe Bruno Pinchard intitulé "La transcendance démembrée" ( https://umr8230.cnrs.fr/wp-content/uploads/2020/04/Tdemembree.pdf ). Je me plonge dedans.
1 : Citation d'Aristote en grec.
mumen
12/11/2023
Texte et commentaire formidables
jc
12/11/2023
L'artificiel s'oppose au naturel. L'ordinateur est un artifice.
IA : Intelligence Artificielle.
IAO : Intelligence Naturelle Assistée par Ordinateur Artificiel.
Je pense l'IAO comme une INAOA.
Quelle est la part de l'intelligence naturelle dans l'IA ? Elle est :
- d'une part dans la conception de l'ordinateur qui, faut-il le rappeler, a été conçu par des intelligences humaines, donc naturelles :
Thom : "Encore une fois, comme le disait Aristote, ce n’est pas la nature qui imite l’art, c’est l’art qui imite la nature. C’est parce que nous avons implicitement le schéma de la pompe réalisée dans le cœur que nous avons pu ultérieurement construire des pompes technologiques. Et maintenant, les gens vous disent, le cerveau, c'est un ordinateur ! On continue…"
- d'autre part dans les instructions pensées par le programmeur humain qu'exécute l'ordinateur.
Quelle est la part de l'intelligence humaine dans l'IAO. Pour moi elle est beaucoup plus grande :
-car l'ordinateur n'y est pas en situation de celui qui donne des ordres mais de celui qui les reçoit ;
- l'ordinateur est dans ce cas un ordonnataire qui reçoit un ordre d'un ordonnateur (sur le mode donateur/donataire), à savoir l'intelligence humaine qui a choisi de se faire assister par ordinateur ;
IAO : Intelligence assistée par ordonnataire.
La différence est pour moi considérable. Les récents logiciels comme ChatGPT sont du premier type. Pour moi ChatGPT tient typiquement le discours de l'universitaire, celui qui détient le savoir, et le but recherché de la part des "maîtres" est évidemment de rendre progressivement évident pour la "masse" que c'est ChatGPT qui détient le savoir. C'est la même stratégie qui est à l'œuvre avec le GPS qui nous donne des ordres en permanence (tourner à gauche, tournez à droite), avec les correcteurs d'orthographe, avec le mot le plus probable -selon ceux qui ont programmé l'ordi- qui s'affiche dès qu'on a tapé les deux ou trois premières lettres, bientôt avec la phrase la plus probable à partir de ce qu'on a déjà écrit. Le "maître" Pozzo pourront alors tenir posément le discours du maître à l'esclave : "Pense! Porc!" et celui-ci obéira docilement.
En résumé l'IA, dans la direction qu'elle prend, c'est bien pire, selon moi, que l'IAO.
Cela ne veut pas du tout dire que je sois un fan de l'IAO (ce qui est le cas de Paul Jorion -cf. éventuellement son blog où il parle essentiellement de ça !-).
Pour moi la différence entre lN et INAO se voit très bien en architecture, par analogie avec la différence entre Conception humaine et CAO et entre Dessin humain et DAO.
Depuis maintenant plus d'une décennie il y a eu une série de dialogues entre Philippe Grasset et Jean-Paul Baquiast*, en particulier https://www.dedefensa.org/article/dialogues-3-a-propos-du-grain-de-sable-divin par PhG et sa réponse par JPB https://www.dedefensa.org/article/dialogues-4-lindividu-dans-lhistoire à propos de la différence entre l'architecture de nos cathédrales conçues sans l'aide de l'ordinateur et celles des tours de Doubaï, conçues (CAO) et dessinées (DAO) avec.
Pour revenir au sujet initial, pour moi, sans hésitation Doubaï est à Reims ce que le JSF est au P-51.
[ Jadis, sur la planche à dessin, les courbes étaient dessinées à l'aide d'une réglette souple en poirier. Après la WW2 on a vu apparaître les réglettes en plastique souple, puis avec l'arrivée des ordinateurs on a vu arriver les logiciels traçant automatiquement une courbe astreinte à passer par un nombre donné de points. Je pense qu'un véritable artiste dessinateur 2D -pas moi!- est capable de déterminer au premier regard comment a été tracée la courbe effectivement dessinée (main levée, poirier, plastique, DAO). J'ai eu la même impression à Budapest où, coup sur coup, je suis allé au théâtre XIXème et à l'auditorium ultra-moderne signé Siemens. Résultat : acoustique exécrable dans le Siemens (pour que je m'en aperçoive, il faut que ce soit grave!). ]
Remarque. L'imbécillité peut être elle aussi être assistée par ordinateur ; et dissimuler son imbécillité derrière l'intelligence de "son" ordinateur, c'est peut-être là un jeu qui risque de devenir à la mode.
* : "Ancien élève de l'ENA (promotion Albert-Camus, 1960-1962), diplômé d'études supérieures en droit public et en économie politique, Jean-Paul Baquiast a consacré sa carrière de haut fonctionnaire aux technologies de l'information et de la communication dont il a été l'un des pionniers au sein de l'administration française." (Wikipédia). Un fonctionnaire n'est pas un fonctionneur.
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