eric b.
16/09/2019
... la hausse du cours du pétrôle fait les affaires de beaucoup de monde:
- les producteurs de la filière shiste ( USA)
- la Russie
- l'OPEP élargie
La Chine rigole moins ( pas de bol) ...
Tino Candela
16/09/2019
A l'époque les USA sont de gros exportateurs de pétrole (le conventionnel, celui qui jaillit tout seul des puits) et le resterons longtemps, jusqu'en 1970 je crois. Il leur est inutile de se garantir un approvisionnement.
Le pacte de Quincy concerne surtout le pétrodollar, les Saoudiens vont exiger de leurs clients d'être payés en dollars uniquement, ce qui rapportera aux USA la domination du monde.
Marc Gébelin
16/09/2019
Je suis d’autant plus d’accord avec Régis de Castelnau sur cette question des "migrants", que je remarque que parmi leurs défenseurs se trouvent des gens qui par ailleurs estiment qu’Israël doit rester pur et défendre sa race contre toute pollution de non Juifs, mais que nous, "Français de souche" devrions accepter que la nôtre soit mélangée de force au titre que, selon les idiots de l’Assemblée nationale, la race n’existe plus depuis le 12 juillet 2018!
Que les jeunes gens qui ont été honteusement condamnés doivent recevoir notre soutien, c’est l’évidence mais plus encore, il est urgent de souligner qu’ils n’ont fait que leur devoir devant l’incurie des pouvoirs publics "au service du capital" mondialiste que Régis de Castelnau connaît bien vu son parcours.
Que ces jeunes gens soient traités de fascistes voire de nazis, est l’œuvre de la pensée libéralo-gauchiste sauce Mélenchon ou sauce Macron. Je souligne par ailleurs, que ces jeunes gens ne sont pas à être mis dans le même panier que le RN, non pas parce qu’on approuve ou désapprouve ledit RN mais parce que leurs actes sont des actes de "désobéissance civile" rendus nécessaires par l’incurie de la police qui n’effectue plus son devoir de protéger la population et de celle des magistrats qui piétinent les lois qu’ils devraient appliquer. Je me reconnais dans ce mouvement de blocage des flux migratoires, non en tant que sympathisant ou électeur "de droite" mais en tant que citoyen qui voudrait que son pays fasse respecter ses propres lois ! La première étant que toute personne qui pénètre le territoire national sans autorisation doit en être empêchée ou refoulée, si elle y est parvenue, surtout aidée par un (ou plusieurs crétins) mondialistes qui eux devraient être condamnés avec sévérité car ils sont complices du crime qui surviendra bientôt dans un autre Lyon ou Villeurbanne de France.
Le bon côté de cette incroyable hubris de la magistrature sera que de plus en plus de Français vont se révolter et sans doute grossir les rangs des gilets jaunes ou de toute organisation, syndicale ou non, qui s’apprête à conspuer le banquier pervers qui loge à l’Elysée. Que chacun d’entre nous manifeste contre tout ce qui, de près ou de loin, contredit la politique macronienne et ses affidés du Palais Bourbon. La retraite à point, la PMA pour lesbiennes désaxées qui veulent de l’enfant comme d’autres des trottinettes, les privatisations d’ADP, de la Française des Jeux, etc. etc.
NB A propos lecteur, as-tu déjà voté pour le référendum d’initiative partagée? Sinon fais-le avant que tu oublies!
jc
15/09/2019
Je voudrais ici commenter en thomien -ou supposé tel- le septième chapitre "Uniformité et unité" de "Le règne de la quantité ...".
Je m'intéresse spécialement à ce chapitre parce que le point de vue purement atomiste et quantitatif (qui conduit les modernes à considérer que l'uniformisation est une unification) se retrouve -selon moi- d'une part en thermodynamique statistique (équiprobabilité de tous les micro-états accessibles) et d'autre part en démocratie moderne (un homme, une voix), justifiant pleinement le terme de thermocratie utilisé par le mathématicien-philosophe Gilles Châtelet dans son "Vivre et penser comme des porcs"¹.
Bien entendu Guénon ne considère pas que l'uniformisation est une unification. Faut-il y voir un espoir d'une démocratie qui ne soit pas une thermocratie, par exemple d'une démocratie "Vox populi, vox dei" qui serait à l'harmonie ce que la thermocratie est à l'égalité? Ce ne semble pas être l'avis de Guénon si on en juge par ce qu'il écrit de la démocratie dans le chapitre "Le chaos social" de "La crise du monde moderne".
Ceux qui auront eu le courage de parcourir les citations thomiennes de mon précédent commentaire auront remarqué d'une part le rôle essentiel que Thom attribue à une théorie de l'analogie dans l'élaboration de la rationalité², et d'autre part le fait qu'il propose -ceci explique très certainement cela- une nouvelle théorie de l'analogie à substituer à la théorie aristo-eudoxienne. Selon sa théorie il suit que: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés.", ce qui licite des analogies biologie/sociologie du type soma/peuple et germen/élite. Par cette analogie Guénon se trouve du côté du néo-darwinisme (barrière de Weismann) alors que Thom défend le point de vue lamarckien: "Ce mécanisme [de la reconstitution de la dynamique germinale] est a priori si complexe, qu'on ne pourra que s'étonner -dans un futur pas tellement lointain- de l'étonnant dogmatisme avec lequel on a repoussé toute possibilité d'action du soma sur le germen -tout mécanisme "lamarckien"-." (ES, p.127). La gamétogénèse au secours de la politique pour aider à régler le problème du remplacement de l'élite?
¹: La magie d'internet permet de remonter à la surface un commentaire que j'avais complètement oublié: https://www.dedefensa.org/forum/trump-et-le-desordre-bouffesans-fin
²: Thom: "La rationalité, au fond, n'est qu'une déontologie dans l'usage de l'imaginaire."
Ni Ando
15/09/2019
Une amie rentre de Hong-Kong, qu'elle connait assez bien. Elle ne s'intéresse pas particulièrement à la géopolitique et n'est pas partisane dans ses jugements. Elle me dit que les Etats-Unis affrêtent quasiment ouvertement des norias de cars les jours de manifestation, cars qui emportent des Philippins payés chacun 100$ la journée pour manifester en faveur de la "démocratie" (salaire moyen aux Philippines 260 Euros en 2019). Quand on aime on ne compte pas.
jc
14/09/2019
PhG: "(...) en évoluant dans ce magasin cosmique du Règne de la Quantité on peut y trouver du matériel métaphysique pour porter des coups terribles au Règne de la Quantité. A nous de le trouver…"
Ce "nous" de narration qui renvoie à l'indéfectible tandem PhG/Dedefensa s'adresse ici, selon moi, à nous tous qui fréquentons ce site et est donc une invitation à lire l'oeuvre de René Guénon -en particulier "Le règne de la quantité et les signes des temps"- et à la commenter.
Depuis les quelque trois ou quatre ans que je fréquente ce site j'ai acquis la conviction que l'oeuvre de Guénon joue un rôle très important -sinon fondamental- dans la façon qu'a PhG de voir les choses, et avec le recul de ces quelques années je perçois les dialogues -il y a une dizaine d'années sur ce site- entre Jean-Paul Baquiast et Philippe Grasset comme des dialogues entre un tenant du "Règne de la quantité" et un tenant du "Signe des temps" c'est-à-dire entre un tenant de la science moderne (profane) et un tenant de la science traditionnelle (sacrée): les dialogues 3 et 4 ("Le grain de sable divin" de PhG et "L'individu dans l'histoire" de JPB) sont pour moi typiques à ce sujet.
Je commence par quelques commentaires du chapitre IV "Science sacrée et science profane" de "La crise du monde moderne", où René Guénon formule ainsi "la crise de la science moderne":
"La science moderne, procédant d'une limitation arbitraire de la connaissance à un certain ordre particulier, et qui est le plus inférieur
de tous, celui de la réalité matérielle ou sensible, a perdu, du fait de cette limitation et des conséquences qu'elle entraîne immédiatement, toute valeur intellectuelle, du moins si l'on donne à l'intellectualité la plénitude de son vrai sens, si l'on se refuse à partager l'erreur « rationaliste », c'est-à-dire à assimiler l'intelligence pure à la raison, ou, ce qui revient au même, à nier l'intuition intellectuelle."
Pour avoir une idée de la limitation arbitraire de la connaissance que s'impose -s'inflige?- la science moderne il faut -selon moi absolument- lire l'article "pseudo-science" de Wikipédia¹ (sans oublier de consulter la discussion) pour constater que, selon les canons de la science moderne, la science traditionnelle est une pseudo-science (et réciproquement, comme le montre la lecture du chapitre IV précité).
Je ne sais pas si PhG peut être qualifié de guénonien (en particulier parce qu'il fait une distinction entre Matière majusculée et matière minusculée -il faut attendre la parution du tome III de "La Grâce…" pour des précisions-) alors que, autant que je sache, la matière (la Matière majusculée de PhG) est fondamentalement "satanique" pour Guénon.
Je ne me considère pas comme guénonien: mon insistance à faire du prosélytisme pour l'oeuvre de Thom sur ce site -comme jadis sur le blog de Paul Jorion- me qualifie plutôt quasi-automatiquement ici de thomien. Les quelques citations qui suivent² donnent une idée du regard que Thom porte sur la science en général et celle de son temps en particulier; les curieux qui auront le courage de parcourir ces citations déclinées un peu "brutes de décoffrage" arriveront peut-être -comme moi- à la conclusion que le philosophe Thom ne considère pas la science du même oeil que les modernes, mais plutôt du même oeil que les "tradi": c'est en tout cas le but recherché.
Citations thomiennes à propos de la science.
- "(...) si la science progresse, c'est en quelque sorte par définition. Alors que l'art et la philosophie ne progressent pas nécessairement, une discipline qui ne peut que progresser est dite scientifique. De là on conclura que le progrès scientifique, s'il est inévitable, ne peut être le plus souvent qu'illusoire." (1968, La science malgré tout…)
- "Ainsi la fonction originelle d'une philosophie de la nature sera-t-elle de rappeler constamment le caractère éphémère de tout progrès scientifique qui n'affecte pas de manière essentielle la théorie de l'analogie."
- "(...) une vision plus claire du programme métaphysique de la théorie des catastrophes : fonder une théorie mathématique de l'analogie, qui vise compléter la lacune ouverte par Galilée entre quantitatif et qualitatif."
- "Lorsqu'on a compris – à la suite de T. S. Kuhn – le caractère « automatique » du progrès scientifique, on se rend compte que les seuls progrès qui vaillent sont ceux qui modifient notre vision du monde – et cela par l'élaboration de nouvelles formes d'intelligibilité. Et pour cela il faut revenir à une conception plus philosophique (voire mathématique) des formes premières d'intelligibilité. Nos expérimentateurs, sempiternels laudateurs du « hard fact », se sont-ils jamais demandé ce qu'est un fait ? Faut-il croire – ce qu'insinue l'étymologie – que derrière tout fait, il y a quelqu'un ou quelque chose qui fait ? Et que ce quelqu'un n'est pas réduit à l'expérimentateur lui-même, mais qu'il y a un « sujet » résistant sur lequel
le fait nous apprend quelque chose ? Telles sont les questions que notre philosophe devra constamment reposer, insufflant ainsi quelque inquiétude devant le discours volontiers triomphaliste de la communauté scientifique. Bien sûr la Science n'a nul besoin de ce discours pour continuer. Mais il restera peut-être quelques esprits éclairés pour l'entendre, et en tirer profit."
- "(...) la théorie des catastrophes offre peut-être le seul formalisme — fondé sur le primat du continu et du conflit — qui concilie l'intelligibilité avec
une certaine régression de l'importance attribuée à l'individuation. On peut penser que c'est par une analyse fondamentalement introspective des contraintes sémiotiques de l'organisation perceptive du réel que l'on pourra tout à la fois sauver l'intelligibilité du monde, et accéder à un « réalisme» qui demeure, malgré tout, le but ultime de la science." (1981, Morphologie du sémiotique)
- "Le positivisme a vécu de la peur de l'engagement ontologique. Mais dès qu'on reconnaît aux autres l'existence, qu'on accepte de dialoguer avec eux, on s'engage ontologiquement. Pourquoi ne pas accepter alors les entités que nous suggère le langage ? Quitte à contrôler les hypostases abusives, c'est là la seule manière d'apporter au monde une certaine intelligibilité. Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde. (ES, conclusion)
- "L'ambition ultime de la théorie des catastrophes, en fait, est d'abolir la distinction langage mathématique-langage naturel qui sévit en science depuis la coupure galiléenne." (1976, Le statut épistémologique…)
- "(...) la théorie des catastrophes élémentaires est, très vraisemblablement, le premier essai cohérent (depuis la logique d'Aristote) d'une théorie de l'analogie. Lorsque des scientifiques d'esprit étroit objectent à la théorie des catastrophes de ne pas donner plus que des analogies ou des métaphores, ils ne se doutent pas qu'ils énoncent le dessein véritable de la théorie des catastrophes, lequel est de classer tous les types possibles de situations analogues." (1973)
- "(...) le but ultime de la science n'est pas d'amasser indistinctement les données empiriques, mais d'organiser ces données en structures plus ou
moins formalisées qui les subsument et les expliquent. Dans ce but, il faut avoir des idées « a priori » sur la manière dont se passent les choses, il faut avoir des modèles. Jusqu'à présent, la construction des modèles en Science a été avant tout une question de chance, de « lucky guess ». Mais le moment viendra où la construction des modèles elle-même deviendra, sinon une science, du moins un art ; ma tentative, qui consiste à essayer de décrire les modèles dynamiques compatibles avec une morphologie empiriquement donnée, est un premier pas dans l'édification de cette « Théorie générale des Modèles » qu'il faudra bien construire un jour." (1966)
- "Toute science est métaphorique."
- "En science, le réel doit toujours être plongé dans un virtuel plus grand"
- "Je crois (...) que l'acceptabilité sémantique (en dépit de son caractère apparemment relatif à la langue considérée) a en général une portée
ontologique. « Toute analogie, dans la mesure où elle est sémantiquement acceptable, est vraie. » C'est là, je crois, le principe de toute investigation métaphysique." (ES, p. 250)
- "(...) je suis convaincu qu'il y a, en effet, place en science pour une sorte d'analyse dynamique qui soit parfaitement indépendante de la nature des substrats ; qu'on ait affaire à un objet matériel ou à un objet idéel, on peut raisonnablement s'attendre à ce qu'ils aient des comportements, dans certaines circonstances, parfaitement isomorphes." (1979)
- "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés."
- "Finalement, le problème de la démarcation entre scientifique et non scientifique n'est plus guère aujourd'hui qu'une relique du passé ; on ne le
trouve plus guère cité que chez quelques épistémologues attardés – et quelques scientifiques particulièrement naïfs ou obtus." (1988, La science et l’intelligible)
- "L'idéal de la science contemporaine – et du positivisme – est de tout réduire à des saillances, la seule interaction permise étant la collision entre
formes saillantes, et d'éliminer ainsi complètement les prégnances. Elle n'y parvient (c'est le cas de la Mécanique quantique) qu'en renonçant à
l'intelligibilité, la particule saillante et le champ entité prégnantielle étant alors identifiés." (1988)
- "La science, actuellement, est une gigantesque industrie, dont le seul principe directeur est l'expérimentalisme ; la maxime directrice est : « Tout
ce qui peut se faire doit être fait ». Il ne s'agit là – en fait – que de la poursuite du besoin exploratoire déjà présent chez l'animal."
- "Le dédain pour la théorie qui se manifeste dans les milieux d'expérimentateurs a sa source dans l'attitude analytique-réductionniste ; or
pour découvrir la bonne stratégie, il faut s'identifier à l'un des facteurs permanents du système. Il faut en quelque sorte entrer « dans sa peau ». Il
s'agit là presque d'une identification amoureuse. Or comment pourrait-on aimer ce qu'on a, préalablement, cassé de manière irréversible ?
Toute la science moderne est ainsi fondée sur le postulat de l'imbécillité des choses." (Pour Thom l'intelligence est la faculté de s'identifier à autre chose, à autrui.)
- "En refusant le formalisme pur, en exigeant l'intelligible, le futur esprit scientifique va courir, de gaieté de cœur, le risque de l'erreur. Après tout,
mieux vaut un univers transparent à l'esprit, translucide, où le contour des choses est un peu flou, qu'un univers aux certitudes précises, écrasantes et incompréhensibles, comme l'est celui de la physique classique. Depuis la rupture galiléenne, le savant a toujours essayé d'exploiter les automatismes, la « stupidité » de la nature : la physique est tout entière fondée sur ce manque d'imagination des forces naturelles. Mais de la répétition indéfinie du même acte, l'addition de un, naissent les entiers naturels, l'arithmétique, d'où émerge, en grande partie, la grandiose construction des mathématiques. Ceci nous montre comment, d'un fond d'événements indistinguables, peut sortir la variété infinie et joyeuse des formes."
- "Je caractérise volontiers le rôle du philosophe de la nature comme celui d'un gardien de l'intelligible. Jetant un coup d'œil panoramique sur les
pratiques et les théories des sciences de son temps, il s'efforcera d'évaluer le caractère d'« intrinsèque intelligibilité » attaché à chaque théorie."
- "(...) le spectacle de l'univers est un mouvement incessant de naissance, de développement, de destruction de formes. L'objet de toute science est de prévoir cette évolution des formes, et si possible, de l'expliquer." (1968)
- "Le monde de l'analogie est un monde qui porte son ontologie en quelque sorte avec soi." (Immanence -pour Thom- du monde de l'analogie?)
- "Le miracle des lois physiques est un miracle isolé, et l'on a payé fort cher en croyant que comprendre les phénomènes était un luxe dont on pouvait fort bien se dispenser, du moment qu'on avait la formule qui permet la prédiction." (1968, La science malgré tout…)
- "(...) Les Philosophes ont abandonné aux savants la Phusis et se sont repliés dans la forteresse de la subjectivité. Il leur faut réapprendre la leçon des Présocratiques, rouvrir les yeux grands sur le monde, et ne pas se laisser impressionner par l'expertise souvent dérisoire d'insignifiance de l'expérimentateur. Inversement la science doit réapprendre à penser."
- "On peut penser que comprendre l'articulation entre le déterminisme mathématique – de type différentiel et laplacien – et le déterminisme langagier des causes en langue naturelle est l'une des tâches essentielles, sinon de la science, du moins d'une philosophie naturelle bien conçue."
- "Dira-t-on que l'œuf n'a pas de forme, mais qu'il a un to ti en einai dont la nature est ultérieurement de développer la forme adulte (s'il n'y a pas
empêchement) ? Cela montre en quel point le concept de « quiddité » est infiniment plus riche et mystérieux que ceux de la forme et de l'acte. (...)
La Science moderne ne peut accepter les quiddités qu'à condition de les géométriser, dans l'espace substrat ou dans des espaces dérivés (espaces fonctionnels). C'est le sens de mon « attracteur du métabolisme simulant la dynamique adulte »."
- "(...) la science veut construire la vie à partir de la mécanique, et non la mécanique à partir de la vie." (1975, Les archétypes…)
- "Rappelons cette trivialité : du fait même qu'elle vise à la constitution d'un savoir commun, la Science est par essence déterministe. Qu'on le veuille ou non, la Science est une entreprise dogmatique, puisqu'elle vise à susciter chez tout observateur la même réaction mentale en face d'un même donné scientifique, fait ou théorie."(1980, En guise…)
- "Le déterminisme, lorsqu'il est scientifique, c'est-à-dire accessible à tous, et théoriquement intelligible pour tous, est un instrument de libération."
- "Si j'ai ainsi tendance à minimiser le rôle de l'expérience dans le progrès scientifique, c'est à cause d'une conviction : les grandes lois du monde
physique nous sont implicitement connues avant d'avoir été explicitement découvertes et formulées. Il suffit d'avoir un tant soit peu réfléchi aux
mécanismes à l'œuvre dans le développement embryologique pour se convaincre que la formation de notre squelette et de nos muscles suppose
une connaissance implicite des lois de la mécanique ; de même, l'organogenèse de l'œil témoigne d'une connaissance implicite des lois de
l'optique. L'expérimentation scientifique n'a donc fait que révéler à notre conscience des lois d'ores et déjà contenues dans le patrimoine génétique de notre espèce ; en ce sens, la connaissance scientifique est l'analogue, sur le plan de l'espèce, d'une psychanalyse sur le plan individuel : elle permet à l'homme de prendre conscience des grands mécanismes qui assurent la
stabilité de la vie, l'homéostasie et la régulation biologique. Ces connaissances nous sont initialement interdites, comme nous échappent –
normalement – les battements de notre cœur, ou les contractions de notre tube digestif. Il s'agit là d'activités trop proches de notre existence même pour que nous puissions en avoir conscience, c'est-à-dire les traiter comme
des objets extérieurs. L'objectivation scientifique, l'expérimentation nous
permet de lever cette censure, de transgresser ce tabou. Mais il n'est pas impossible que la pure réflexion, fondée sur un Gedankenexperiment, ou
sur un modélisme géométrique ou numérique, ne puisse, en stimulant l'intuition, conduire au même résultat. C'est dans son bain qu'Archimède a
découvert le principe qui porte son nom." (1968, La science malgré tout)
- "(...) la science s'est toujours efforcée de définir - sinon de domestiquer – le monde des forces à partir de l'observation des formes." (1984)
- "(...) qu'une science soit plus qu'une description naïve, tient au fait qu'elle a construit un ensemble de processus “virtuels” (c.-à-d. imaginaires) parmi lesquels elle est capable de sélectionner ceux qui sont réels, observables. Ainsi, le critère de la vraie scientificité ne se trouve pas dans la véracité de l'observation, ni dans sa précision, ni dans l'usage d'instruments aidant à l'accroissement de l'ensemble des faits observables, mais dans la construction d'une virtualité de phénomènes à partir de laquelle les phénomènes réels peuvent être sélectionnés par une procédure logique ou mathématique bien définie."
- "Ce sont [les sciences humaines] des sciences où l'on ne se croit pas obligé d'être bête." (1968, La science malgré tout…)
- "Il était de bon ton – il l'est encore sans doute – dans les milieux scientifiques, de dauber sur la philosophie. Et cependant, qui pourrait nier
que les seuls problèmes réellement importants pour l'homme sont des problèmes philosophiques ? Mais voilà, les problèmes philosophiques, étant
les plus importants, sont aussi les plus difficiles ; dans ce domaine faire preuve d'originalité est très difficile, a fortiori découvrir une nouvelle vérité. C'est pourquoi la société, fort sagement, a renoncé à subventionner les recherches sur des sujets philosophiques, où le rendement est trop aléatoire, pour consacrer son effort à la recherche scientifique, où, Dieu merci, il n'est pas besoin d'être un génie pour faire « œuvre utile »." (1968, La science malgré tout…)
- "On voit donc, finalement, la position paradoxale – et inconfortable – de la théorie des catastrophes : rejetée par les scientifiques d'obédience positiviste pour son incapacité à admettre un strict contrôle expérimental, elle est également rejetée par les mathématiciens (purs ou appliqués, ces derniers surtout) qui n'y voient qu'un discours assez mal formalisé, manquant fréquemment de rigueur, et de toute manière extra-mathématique, puisque portant sur le monde extérieur." (1976, Le statut épistémologique…)
- "Il est certain que la théorie des catastrophes invite à une réhabilitation de la connaissance commune, qu'une glorification permanente de la
connaissance scientifique, médiate et instrumentale, aurait tendance à faire oublier." (1985, Préface…)
¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Pseudoscience
²: Extraits de https://www.maths.ed.ac.uk/~v1ranick/papers/thom/data/citations.pdf
patrice sanchez
13/09/2019
me remémorent cet aphorisme nietzschéen après lecture de l'article de WSWS :
“ Une goutte de sang ( depuis plus d'un siècle l'on pourrait plutôt parler d'hémorragie cérébrale idéologique et sans une bonne lobotomie c'est la zombification avancée qui guette les esprits à défaut de coma dépassé ) de plus ou de moins dans le cerveau peut rendre notre vie indiciblement misérable et pénible, si bien que nous
souffrons bien plus de cette goutte que Prométhée de son vautour.
Mais cela n’est vraiment tout à fait épouvantable que lorsqu’on ne sait même pas que c’est une goutte qui en est la cause ; et que l’on se figure que c’est “le diable” ! ou “le péché”...”
Friedrich Nietzsche, Aurore, pensées sur les préjugés moraux.
jc
13/09/2019
PhG: "Petit aparté wikipédiesque : “Dans la théorie philosophique de Gilles Deleuze et Félix Guattari, un rhizome est un modèle descriptif et épistémologique dans lequel l'organisation des éléments ne suit pas une ligne de subordination (comme dans une hiérarchie) – avec une base (ou une racine, un tronc), offrant l'origine de plusieurs branchements, selon le modèle de l'Arbre de Porphyre –, mais où tout élément peut affecter ou influencer tout autre…”
Thom, penseur du continu, consacre le dernier chapitre de son "Esquisse d'une sémiophysique" à la critique des catégories aristotéliciennes¹, avec un dernier paragraphe dédié à l'arbre de Porphyre. Je reproduis ici (pour la nième fois) la fin de ce paragraphe avec ici pour but de rapprocher les mots rhizome et cancer (la "french theory" et le mouvement des gilets jaunes comme des cancers qui attaquent et déstructurent "notre" contre-civilisation?):
"L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi. Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal alpha (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogenèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur. Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer.
Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote [à suivre] suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée: "Premier selon l'être, dernier selon la génération"."
¹: "Apparemment, les Grecs n'ont pas de concept équivalent à l'étendue cartésienne. La "chora" platonicienne aurait pu remplir cette fonction; c'est précisément un concept qu'Aristote refuse, parce qu'il veut que le lieu soit un prédicat de la substance et non la matière un prédicat de l'étendue. L'histoire et la science n'ont pas tranché entre Mach et Einstein: E. Mach tenait pour un espace engendré par la matière (et le rayonnement); Einstein, dans son vieil âge, voyait la matière comme une "maladie" de l'espace-temps. Ma lecture d'Aristote est évidemment einsteinienne, non machiste. En ce sens elle est fondamentalement "infidèle" à l'auteur." (ES, p.245)
"Il est curieux de voir comment Aristote a ostracisé le concept d'espace, en lui substituant, pour les besoins de sa métaphysique substantialiste, un "lieu" attaché à chaque entité. Cette exclusion de l'étendue (...) n'en a pas moins eu des conséquences heureuses. Car en dévalorisant l'étendue spatiale, Aristote a, par compensation, pensé tous les problèmes des entités mentales sous la catégorie du continu. Il est sans doute permis d'interpréter l'aristotélisme comme une lente reconquête -une réappropriation- de l'espace qu'on s'était empêché de voir au départ." (ES. p.211)
patrice sanchez
10/09/2019
au pays des origines du jeu d'échecs, un simple pétrolier peut valoir tous les porte avions des pays occidentaux à la stratégie de joueurs de poker menteur totalement décrédibilisée !
Et si nos mamamouchis franchouillards étoilés décidaient de recycler le Charles de Gaulle en pétrolier géant en même temps qu'ils se mettraient à la pratique intensive du noble jeu d'échecs ce qui serait une solution radicale pour se défaire de cette doctrine bretzinskienne si mortifère pour leurs esprits !
Alex Kara
09/09/2019
Le B-52 illustre bien le tri qui s'opère continuellement entre technologie et utilité. Pour ceux que cela intéresse, je recommande l'ouvrage suivant :
https://www.amazon.fr/Shock-Old-Technology-Global-History/dp/0199832617
C'est bien là où le terme "technologisme" est très bien trouvé, car en effet il repose sur la croyance, toute irrationnelle et depuis longtemps religieuse, que ce qui est nouveau est meilleur.
Olivier
08/09/2019
La providence du Larousse
Action par laquelle Dieu conduit les événements et les créatures vers la fin qu'il leur a assignée. Dieu en tant qu'ordonnateur de toutes choses.
Evénement qui arrive à point nommé pour sauver une situation ou qui constitue une chance, un secours exceptionnels.
Ainsi soit-il…
patrice sanchez
07/09/2019
Nous vivons une époque ô combien paradoxale, zarathoustrienne dirais-je même ... et pour reprendre ce cher Guénon : " rien de ce qui s'accomplit dans ce monde ne saurait être inutile…" ; la respiritualisation à marche forcée qui nous donne les armes, le courage et la force nécessaires pour affronter cette fin des temps du régne de la matière et qui nous fait clamer : ce qui ne nous zombifie pas nous fortifie !
Olivier
07/09/2019
Au choix:
Un ouragan qui stagne sur New York
Une météorite qui tombe sur le golf du le Donald
Un frémissement de la faille de St Andréas
etc…
Alain Vité
04/09/2019
Bonjour,
Cette intervention n'est pas en lien direct avec l'article, mais ne manque pas de rapport avec l'évolution des USA, pas seulement économique. Surtout, j'ai une question qui recquiert les compatences de DDF.org, si ladite question est jugée d'intérêt suffisant.
L'entreprise Boeing connaît actuellement de graves difficultés à cause du 737MAX, qui a provoqué plus de 200 morts, difficultés qui pourraient s'avérer fatales pour l'entreprise. Moon of Alabama relate et analyse fort bien le cas et les enjeux pour Boeing sur The Saker. Pour ceux que ça intéresse, le dernier article, traduit en français, est là, où sont proposés des rappels des autres articles sur le sujet. : https://lesakerfrancophone.fr/737-max-boeing-insulte-les-organismes-internationaux-de-reglementation-de-la-securite
En résumé, les difficultés du 737MAX viennent du passage de Boeing d'une entreprise d'ingénieurs à une structure financiarisée, et cette même évolution compromet sévèrement la résolution des problèmes, comme le démontre le dernier article de MoA. Boeing est désormais géré dans l'univers hors-sol des financiers, constitué d'investissements abstraits, de communication et d'ego plus ou moins responsables, quand les avions sont construits de pièces matérielles qui transportent des passagers réels (*), par des ingénieurs qui bataillent en permanence contre des intertitudes concrètes.
Même si la gamme civile est moins rentable que la branche militaire, elle représente la plus grande partie de l'activité de l'entreprise et le 737 MAX largement la plus grande partie de cette plus grande partie. Pour Boeing, le manque à gagner des commandes annulées et de celles qui n'existeront jamais plus ; les pénalités, les procès et les transactions de réparation ; l'endettement actuel et encore à venir ; la perte de crédit et la chute des actions ; les coûts de développement puis ceux de mise en oeuvre des solutions sur le parc 737 MAX existant (et probablement aussi certaines interventions sur les 737 NG depuis 1997) ; la probable nécessité impérieuse d'enfin investir dans le développement d'un nouvel appareil - dans les règles cette fois - pour contrer l'Airbus A321 NEO et faire oublier la calamité 737 MAX ; etc. tout cela pourrait bien condamner Boeing à mort, car prendra du temps (peut-être 6 mois encore rien qu'avant que les MAX reprennent les airs, et pendant ce temps, l'entreprise étouffe).
(Il y a un petit quelque chose de JSFien dans cette autre histoire d'aviation, je trouve).
Boeing est un fleuron des USA, économique, industriel, technologique, de prestige et même identitaire pour le pays, et un gros employeur qui active une interminable chaîne de fournisseurs, prestataires et sous-traitants.
Quel serait selon vous et s'il y a quelque chose à en penser, l'impact d'un séisme tel que la faillite de Boeing sur les USA, dans l'état actuel maladif du pays, tant concret que d'esprit ?
Avec mes remerciements pour au moins avoir lu jusqu'ici.
(*) Les mêmes qui ont causé cette situation font partie des privilégiés qui prennent le plus souvent l'avion - dont le 737 MAX - et sont donc les plus susceptibles d'être victimes directes de leurs propres choix. Pourtant, visiblement, ils ne remettent pas en question ni leurs points de vue ni leurs positions. Le vertige m'assoit rien que d'y penser, pendant qu'eux dansent et dansent et dansent encore. Eh bé...
Marc Gébelin
04/09/2019
Dimitri est un grand penseur. Il est russe. C'est pas sans rapport. Emmanuel Todd faisait remarquer récemment que lorsqu'il avait l'occasion de fréquenter les diplomates de l'ambassade de Russie à Paris, il était frappé du niveau de connaissance, de culture et de compétences de ces gens, qu'en comparaison de leurs homologues français ou anglo-saxons "il n'y avait pas photo" comme disent les branchés.
Petit à petit l'évidence se fera, plus nombreux seront ceux qui vont ouvrir leurs yeux et se rendre compte que ce qui vient de l'est en ce moment vaut son pesant d'or au propre comme au figuré. Oui la Chine à réussi dans "son deux contre un", s'est faites l'amie des Usa pour abattre (disons aider à abattre) l'urss. Maitenant que l'Urss a disparu elle fait alliance avec les Russes pour abattre les Amerlos. C'est plus dangereux mais ça peut marcher si Sun Tsé continue à inspirer les Chinois. L'anglo saxonisme (mâtiné d'anglo-sionisme) est en train de mourir, ça prendra encore un peu de temps et une grosse guerre n'est pas à exclure. Dans ce cas de figure l'alliance Chine Russie est stratégique mais ça serait un pis-aller. Mieux vaudrait que le monde anglo-saxon meure tout seul. Mais après, il faudra pas laisser faire les Chinois qui, comme les Juifs, sont mondialistes pour les autres mais pas pour eux. La "route de la soie" on s'en tappe, on a assez de choses. Vive Dimitri et son "stalinisme":0!
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