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De Leo Strauss à Wolfowitz, Kristoll et quelques autres : origines philosophiques des neo-cons

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Anamorphose

  16/04/2003

Article intéressant dans Le Monde de ce 16/4 sur la filiation philosophique dans laquelle s’inscrivent les neo-cons…

http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3230—316921-,00.html

Des lendemains qui chantent pour l'Irak: les gouvernements terroristes se succèdent.

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Cycloid

  16/04/2003

Les libérateurs sont amènes, souriants. Ils écoutent complaisamment les doléances
du peuple irakien. Ainsi, le 15 avril, des milliers de protestataires ont organisé une marche
au nord de Mossoul, contre l’idée d’un gouvernement contrôlé par un Américain. Pour montrer leur compréhension, et respecter les traditions de l’ancien pouvoir, les troupes américaines ont ouvert le feu sur la foule, tuant une douzaine de manifestants , et en en blessant des dizaines. Auparavant, à Nasiriyah, une vingtaine de milliers de gens manifestaient contre la mise en place d’un gouvernement fantoche.
(http://www.wsws.org/articles/2003/apr2003/mosu-a16.shtml )
Ces faits sont confirmés par “The Guardian” du 16-IV-03.
Ce mercredi 16 avril, Associated Press annonce que la tension reste élevée à Mossoul, où
7 personnes ont encore été tuées par leurs libérateurs.
Vive la Pax americana. L’avenir est radieux !

Anglo-saxons de tous les pays, unissez-vous ∫....

Article lié :

Anamorphose

  15/04/2003

En reviendrons-nous à une époque ou les solidarités ethinco-linguistico-culturelles reprennent le dessus ? Toujours est-il que le premier ministre des “guys from down under” s’aligne largement sur les US et le Royaume-Uni. Le PM australien veut en effet éliminer la France du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Que la présence de la France, ou celle du Royaume-Uni, du reste, n’aillent pas de soi dans cette institution, c’est un fait. C’est la le résultat d’événements historiques déjà lointains aujourd’hui. Mais le fait est que jusqu’à ces tous derniers temps, personne ne s’en préoccupait. Il suffit que la France remue un peu, en revanche, et la sanction ne se fait pas attendre : allez, ouste, dehors !
Peut-être serait-il temps que la France, la Belgique et l’Allemagne (et quelques autres pays qui renaclent face à l’impérialisme américain) reconnaissent que les batailles pour l’ONU sont dépassées : qu’elles peuvent encore avoir un intérêt tactique, dans le meilleurs des cas, mais qu’elles n’ont plus aucun intérêt stratégique. Désormais, les choses vont se jouer ailleurs, semble-t-il.
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http://www.theage.com.au/articles/2003/04/14/1050172536432.html

Article paru dans le journal australien “The Age” du 16 avril.

“Howard seeks to demote France in UN
April 15 2003

By Louise Dodson
Chief Political Correspondent
Canberra

Prime Minister John Howard wants to reform the United Nations, saying the presence of France as a permanent member of the Security Council “distorts” the council.

He wants Japan, a South American country and India to be represented on the Security Council. France was there only because it was a global power at the end of World War II, he said.

Asking France or any other permanent member of the Security Council to voluntarily surrender their seat was “a major undertaking”, he conceded.

His comments risk the ire of France before the first visit to Australia by President Jacques Chirac, who is due in the country in July. (...)”

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A la suite d’un tel article, cela fait du bien de se rappeler l’ampleur monumentale des manifestations anti-guerre de Melbourne et Sydney : heureusement, pour beaucoup de gens, il y a des choses plus importantes que les solidarités ethnico-linguistico-culturelles…

Rêve Américain

Article lié : Une offre à nos lecteurs

Clémentine

  15/04/2003

http://www.reve-americain.fr.st
Vos cerveaux de fanatiques antiaméricains en ont bien besoin.

Business as ususal...

Article lié :

Anamorphose

  14/04/2003

Naomi Klein, auteur de “NO LOGO”, signe un intéressant article dans le Guardian du 14 avril intitulé “Bomb before you buy; What is being planned in Iraq is not reconstruction but robbery “

http://www.guardian.co.uk/comment/story/0,3604,936158,00.html

Elle y explique comment les firmes US s’apprêtent à dépecer l’Irak “libéré” pour le plus grand bien du capitalisme yankee.
Voici un extrait de son article :

“Some argue that it’s too simplistic to say this war is about oil. They’re right. It’s about oil, water, roads, trains, phones, ports and drugs. And if this process isn’t halted, “free Iraq” will be the most sold country on earth.

It’s no surprise that so many multinationals are lunging for Iraq’s untapped market. It’s not just that the reconstruction will be worth as much as $100bn; it’s also that “free trade” by less violent means hasn’t been going that well lately. More and more developing countries are rejecting privatisation, while the Free Trade Area of the Americas, Bush’s top trade priority, is wildly unpopular across Latin America. World Trade Organisation talks on intellectual property, agriculture and services have all got bogged down amid accusations that the US and Europe have yet to make good on past promises.

So what is a recessionary, growth-addicted superpower to do? How about upgrading from Free Trade Lite, which wrestles market access through backroom bullying at the WTO, to Free Trade Supercharged, which seizes new markets on the battlefields of pre-emptive wars? After all, negotiations with sovereign countries can be hard. Far easier to just tear up the country, occupy it, then rebuild it the way you want. Bush hasn’t abandoned free trade, as some have claimed, he just has a new doctrine: “Bomb before you buy”. “

Ah que c’est beau le désintéressement des Etats-Unis et leur volonté de donner - sans retour - la liberté à toute la planète !
Nos larmes en coulent d’émotion et de gratitude ! Merci Pre$ident Bu$h !

Violente attaque contre la Belgique (et accessoirement la France) dans le Wall Street Journal

Article lié :

Anamorphose

  13/04/2003

http://www.opinionjournal.com/editorial/feature.html?id=110003330

Evidemment l’auteur préfère croire que si, en Belgique, la population est tellement critique vis à vis de la politique US, c’est parce que ses leaders (L. Michel, A. Flahaut…) “l’excitent” dans ce sens.
A aucun moment il ne lui viendrait à l’esprit de se poser sérieusement la question : pourquoi diable les populations de Belgique et de France sont-elles en si peu de temps devenues si farouchement opposées à l’administration Bush ?
Probablement parce que pour lui, la politique de cette administration incarne tellement “le Bien”, et avec une telle évidence, que seule une propagande gouvernementale malveillante peut être responsable de cet état d’esprit qu’il dénonce.
Par ailleurs, les dérives anti-juives des manifestations récentes (dérives graves, certes, mais imputables à une minorité, quand même) servent à l’auteur pour discréditer l’attitude de nos gouvernants : ils sont tout simplement accusés d’encourager la haine raciale. Comme si la détestable politique US (tant vis à vis de l’Irak que vis à vis d’Israel et des Palestiniens) n’était strictement pour rien dans l’exacerbation des tensions entre la communauté maghrébine et la communauté juive dans nos pays ! Et comme si la volonté de précisément éviter une telle exacerbation n’était pas un des motifs-clé de l’attitude anti-guerre de la Belgique et de la France !
Mais il est clair que cela, il n’est pas question que des gens comme M. Gonzalez puissent l’admettre un seul instant : pour cela il faudrait déjà qu’ils puissent comprendre. Or la seule chose qu’ils comprennent c’est que Bush incarne le Bien, tout ce qui s’y oppose est donc le Mal, et, par conséquent tout le Mal qui peut se produire sur la planète vient de l’opposition à la politique de Bush.

Ils n’oublieront pas : ils nous le feront payer. Ce qui montre une fois de plus la conception que les US se font de la démocratie : si tout un peuple d’un pays démocratique n’est démocratiquement pas d’accord avec eux, leur seule réponse est la punition, la vengeance.
Décidément, l’OTAN ressemble de plus en plus au Pacte de Varsovie…

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Lest We Forget
France and Belgium pay the price for backing Saddam.

BY MICHAEL GONZALEZ
Saturday, April 12, 2003 12:01 a.m. EDT

BRUSSELS—“How did we get here?” asked a former French minister in a newspaper column recently. “Here” is a situation in which French Jews are being beaten up in the streets of Paris and in which President Jacques Chirac has to write to Queen Elizabeth to apologize for the desecration of British tombs in France, and in which one-third of the French have been pulling for Saddam Hussein to win.

An even better question is who brought us here. The former environment minister, Corinne Lepage, lays the blame on the government and an obeisant media for “having wanted to stigmatize American policy in excessive fashion.” But it’s time to name names.

Mr. Chirac brought us here, as did his foreign minister Dominique de Villepin. In Belgium the foreign, defense and prime ministers—Louis Michel, André Flahaut and Guy Verhofstadt—have brought their country to shame too. And that’s just the start.

Mr. de Villepin, the pinup boy of diplomacy in “progressive” circles, was not just content to travel the world in an attempt to derail U.S. policy. Reportedly, he also has made instructive comments that make clear “how we got here.” Mr. de Villepin, sources say, last week told members of the National Assembly that “hawks” in the U.S. administration are “in the hands of [Ariel] Sharon.” According to the satirical newspaper Le Canard Enchaine, he went so far as to attack a “pro-Zionist” lobby made up of Deputy Defense Secretary Paul Wolfowitz, White House staffer Elliot Abrams and Pentagon adviser Richard Perle, all Jews.
But it’s not just a juif thing. Mr. de Villepin—who claims in his book “The Cry of the Gargoyle” to be a fan of both Machiavelli and Napoleon—never shies from messianic statements. He told legislators that the fight over Iraq was actually one against “Anglo-Saxon liberalism,” an Assembly member told me.

But indignant reactions are now being heard. An editorial on Radio France Internationale noticed that the phrase “the Anglo-American forces,” constantly used instead of “coalition forces,” is borrowed straight from Vichy propaganda. In her own j’accuse for Le Figaro, Ms. Lepage said that to the errors of the media and the leaders, “one can add the pacifist demonstrations, which have nothing peaceful about them.” She could “bear witness to the fact that these demonstrations are far from gatherings of real defenders of the rights of man or of peace. These are hordes orchestrated by the security services of Islamicist groups which . . . shout extremely violent slogans in which racial and anti-Semitic hatred is expressed without the least taboo.”

Small wonder that the Interior Ministry itself says a mere spark could “turn anti-Americanism in the suburbs into uncontrolled violence.” That observation comes too late for Noam Levy, a Jew beaten with an iron bar while at an antiwar demonstration. He said he was shocked by “the anti-Zionist slogans.” (He should check with the Quai d’Orsay about the provenance of these feelings.) And it’s too late for the families of Britons who died defending France in World War I, and whose tombs near Calais were vandalized. Among the graffiti on a cenotaph: “Dig up your rubbish, it’s contaminating our soil.”

“France,” wrote Mr. Chirac to Queen Elizabeth with all the pomp—not to mention pomposity—at his command, “knows what it owes to the sacrifice and courage of British soldiers who came to help her recover her liberty in the fight against barbarity. . . . From the French people and from me personally, I offer you my deepest regrets.” Too late. Mr. Chirac has himself refused to say which side he backs in the war. No wonder a third of the French tell pollsters that they want Saddam to win. Mr. Chirac is basking in 60% approval ratings, but he’s paid for them dearly. Demonstrators in the street shout “Long live Chirac, stop the Jews!”

In Belgium, I’ve witnessed the defense and foreign ministers feed the beast of anti-Americanism, only to protest later that they want to defang it. At a debate last month at the University Libre de Bruxelles, I saw Messrs. Michel and Flahaut inflame a crowd with their comments. Belgians, said the former, are beginning to look on the U.S. as they once did the Soviet Union. “I am beginning to fear the U.S.,” he added, his voice rising, to much applause from a 2,000-strong crowd. Not to be outdone, Mr. Flahaut promised to do all he could to kick Tony Blair out of the Socialist International.
By “debate,” incidentally, I mean a representative of Republicans Abroad and me on one side, and on the other the two ministers, two pro-government university professors, a journalist who was supposed to act as moderator, and Iraq’s ambassador to Belgium. The Iraqi was twice interrupted by the crowd with applause; I was accused of being a CIA agent. When one student stood up to complain that a representative of Saddam’s regime was applauded while I was booed, the crowd shouted her down.

Can anyone wonder at the crowd’s response, given such leadership? Mr. Flahaut called for bigger anti-U.S. demonstrations that weekend. The government needed them, he said. His government was doing more than just standing by. Just as in places like Castro’s Cuba, parents at some Belgian schools received requests for their children to attend the demonstration. As for Mr. Michel, he personally quashed a revolt in his Mouvement Reformateur at a party meeting last month. One politician who was there told me the majority wanted the Belgian government to have a more nuanced policy and not to be in such opposition to the U.S. But Mr. Michel threatened, cajoled, and got his way. This is why there hasn’t been a backbench revolt in Belgium and France, though this week a Belgian politician tried to redress the balance by delivering letters of support to the British and U.S. Embassies.

A senior Belgian official told me last week that Mr. Michel “now realizes he’s gone too far, that he’s made comments he ought not to have made, and is trying to calm things down.” Too late. His government situated itself against the war and the U.S. out of a long tradition of subservience to the French and out of fear that otherwise its large Muslim population would riot. “The people then may react by voting for the far right,” a Belgian official told me.
Explicable, perhaps. But how immoral to act in such a manner, and how dangerous.

The increasingly visible joy of liberated Iraqis is making clear the moral bankruptcy of those who purported to take the high ground by prolonging Saddam’s rule. The diplomatic blunders of Brussels and Paris are coming home to roost. This is how we got here.

Mr. Gonzalez is the deputy editorial page editor of The Wall Street Journal Europe.
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Vous avez besoin de lunettes si vous croyez voir une “increasingly visible joy of liberated Iraqis “, Monsieur Gonzalez : ils sont peut-être ravis d’être débarrassés de Saddam (on peut les comprendre !) mais sûrement pas de votre présence sur leur sol (qui le serait ?).

Enfin tout cela montre que vous êtes vraiment un très grand ami de la démocratie, Monsieur Gonzalez ! Et puisuq’elle est tellement meilleure outre-Atlantique, pourquoi ne rentreriez-vous donc pas chez vous ? vous vous y sentirez sûrement tellement mieux !

Pax americana in Kabul (complément au message d'Anamorphose du 12/04/2003)

Article lié :

Cycloid

  13/04/2003

Bilan de 2 jours de crimes, en Afghanistan “pacifié”
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Islamist gangs attacking schools in Afghanistan Friday, 11-Apr-2003
http://www.afghanistan.org/news_detail.asp?15175
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Apr 11 (BBC News)—Afghan authorities said they found the body of an Italian national who, they believed, was killed by suspected Taleban rebels.
http://www.afghanistan.org/news_detail.asp?15171
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Heavy fighting in the northwest leaves 13 dead, curtails aid
                    Thursday, 10-Apr-2003
KABUL, Apr 10 (IRINnews)—United Nations and international aid agencies were forced to close their offices when severe fighting between two rival groups in Meymaneh, the capital of the northwestern province of Faryab, erupted on Tuesday afternoon.
“The fighting began between Jamiat [Jamiat-i Islami or Islamic Society led by Burhanuddin Rabbani] and Jonbesh [Jonbesh-e Melli-ye Eslami or National Islamic Movement led by Abdul Rashid Dostam] following the killing of a high-ranking
Jamiat commander in the city,” Manoel de Almeida e Silva, a spokesman of the United Nations Assistance Mission for Afghanistan (UNAMA), told IRIN in the capital, Kabul, noting that at least 13 people, including two civilians, had been killed and 17 injured in the skirmishes.
http://www.afghanistan.org/news_detail.asp?15160
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Ne manquez pas de lire les instruction de survie, pour les habitants de Kaboul
The Survival Guide to Kabul
http://www.afrikamedia.com/afghanistan.htm
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Et n’oubliez pas que Kaboul n’est que la capitale de l’Afghanistan. Que se passe-t-il
ailleurs dans ce pays ?

Un des Pères du cynisme pragmatique américain qui prévaut aujourd'hui

Article lié :

CD

  13/04/2003

Depuis1945, Georges Kennan est devenu le Machiavel révéré de la politique américaine.  Il fut le chef du Département d’Etat jusque 1950.  Il fut probablement l’un des théoriciens les plus écoutés de la Guerre Froide.   
Sa paranoia a commencé à se manifester par l’ évaluation de l’esprit russe,  dans son fameux “Telegraphic Message from Moscow ” du 22 février 1946. Dans cette “étude”,il transposait sa propre névrose aux personnalités soviétiques de l’époque. Il écrivait notamment :
” ...la conception névrotique du Kremlin des affaires mondiales provient d’un sentiment russe, traditionnel et instinctif, d’insécurité. A l’origine, ce fut l’insécurité d’un peuple agricole paisible, essayant de vivre dans de vastes plaines exposées au voisinage de nomades violents. ... Quand la Russie entra en contact avec les nations économiquement
avancées de l’Ouest, s’ajouta la crainte de sociétés mieux organisées, plus compétentes,
plus puissantes…”.
Ce juge prompt à taxer de névrose le comportement d’une nation se révèle être un paranoïaque qui influencera le comportement de ses compatriotes de manière indélébile.
George Kennan écrira, dans une étude réalisée pour le Département d’Etat, en 1948, ce texte dont s’est emparé Chomsky pour expliquer les dérives psychotiques qui se sont succédées jusqu’ à présent , dans les diverses administrations d’Etat américaines, : ” Les Etats-Unis représentent 50% environ des richesses de la planète, mais 6,3 % seulement de sa population. Etant donné cette situation, nous ne pouvons qu’être l’objet d’envie et de ressentiment. Notre véritable tâche sera à l’avenir de concevoir un mode de relations nous
autorisant A CONSERVER CETTE POSITION D’INEGALITE sans que soit entamée
notre sécurité. Pour cela, il faut NOUS DEPARTIR DE TOUT SENTIMENTALISME
et de toute chimère, afin de concentrer partout notre attention sur les objectifs nationaux immédiats. Ne croyons pas nous offrir le luxe de nous poser en altruistes et en bienfaiteurs de l’humanité. IL FAUT CESSER DE TENIR DES PROPOS AUSSI VAGUES ET IRREALISTES QUE LE SONT LES DROITS DE L’HOMME, l’accroissement du niveau de vie ou la démocratisation. Le jour n’est pas loin où il faudra traiter en termes de pouvoir au sens strict. Moins nous serons alors gênés par des déclarations idéalistes, et mieux cela vaudra”.
( Traduction figurant dans “Guerre à l’Irak”, de William R. Pitt, le Serpent à Plumes, 2002,
p.27-28).
Manifestement, le cynisme agressif de cette profession de foi, qui est toujours le credo
de nombre de politiciens américains, est l’oeuvre d’un déséquilibré.
De telles déclarations nous permettent de mieux comprendre l’antinomie entre les déclarations humanitaires US, et la brutalité aveugle des comportements américains.
Ce qui est remarquable, c’est que Kennan ne se pose même pas la question de savoir
comment les USA ont engrangé la moitié des richesses du monde.
Est-ce de l’anti-américanisme primaire que de se demander avec angoisse, ce qui sortira
de la domination par l’Hyperpuissance ?

L'éternel esprit "Kollabo" se manifeste une fois de plus.

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CD

  12/04/2003

De tout temps, les kollabos se sont manifestés : sans cesse près des gagnants, ou espérés tels; émérites retourneurs de veste, au moindre changement de vent , comme Talleyrand; thuriféraires d’un “Bien” représenté par la force triomphante du moment, comme Eschine; sycophantes éhontés du “Mal” d’hier, devenu par le hasard des armes, la Cause Juste d’aujourd’hui, celle des “Winners”.

Il fallait les entendre, ces bêleurs, ce vendredi soir, dans un débat émis par France-Inter. Ils s’éloignaient à des années-lumière de la position courageuse des pays anti-guerre,
stigmatisaient la diplomatie française, décernaient à Blair le brevet de “plus grand homme
d’état ” du moment, et proposaient d’avoir recours à cet infatigable fantoche pour
rabibocher les rapports entre les néocons de Washington et la vieille Europe qui les avait
irrités.
Alors que rien n’est encore sûr, que la prise des grandes villes irakiennes ne constitue
peut-être qu’une brillante étape sur la route menant à un gigantesque merdier, les tremblottants héritiers spirituels des Rebatet, Brasillach et autres Fabre-Luce nous exhortent à kollaborer avec les puissances qui ne reconnaissent que la loi du plus fort
et font fi du Droit International, usent des armes condamnées par l’ensemble des nations civilisées, telles que les bombes à fragmentation, et méprisent ouvertement l’ONU.
Ces puissances, qui prétendent donner des leçons de démocratie au monde, brandissent contre leurs contradicteurs des menaces de sanctions économiques…voire pire.
Et tremblent, et larmoyent les kollabos !

En Afghanistan, ça va de mal en pis pour les États-Uniens...

Article lié :

Anamorphose

  12/04/2003

“AFGHAN MILITANTS loyal to the former Taliban government and al Qaeda have begun their long-expected spring offensive against the country’s new regime and the U.S. forces supporting it—and by some measures, they are winning. (...)”

C’est par cette phrase que commence un article éditorial du Washington Post du 9 avril intitulé “Facing the Warlords”
(source : http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A60023-2003Apr8.html)

Il montre comment de semaine en semaine la situation évolue vers une guerre inter-tribale croissante avec un retour progressif de la seule force (peut-être) capable de calmer le jeu, les talibans.
Si ça continue, le show guerrier des Américains et de la coalition qui les soutint en Afghanistan, n’aura été que cela, un show, un spectacle télévisé ou les “Bons” auront “vaincu” les “Mauvais”, à coup de missiles et de raids impressionnants, pour la plus grande gloire de la Démocratie US. L’honneur américain, bafoué le 11 septembre aura été officiellement lavé (en partie seulement, bien sûr) même si quelque temps plus tard, les choses finissent par en revenir à une sorte de statu quo ante.
C’est peut-être ce à quoi l’on peut s’attendre après que l’Irak, (et peut-être la Syrie, l’Iran et l’Egypte plus quelques autres) auront connu le même sort. L’anarchie actuelle en Irak, si elle perdure, en serait clairement un symptôme.
Si dans ce cas, il n’est même pas sûr qu’éconnomiquement cela rapportera un cent au capitalisme US, et on peut même penser que le “taxpayer” américain y laissera pas mal de plumes.
Peut-être que, finalement, le principal serait de faire des guerres, de mettre en scène le spectacle “virutaliste” de la manière dont elles sont apparemment gagnées, rien de plus.. Les US, culture guerrière, culture-Rambo, auraient besoin de se battre pour se battre, tout simplement, comme dans leurs films et comme ils l’ont fait contre les Indiens puis contre les Anglais, les Espagnols et quantité d’autres depuis…
On est en tout cas abasourdi de cet art américain de gagner des guerres sans vraiment les gagner, en tous cas depuis un certain temps. Une variante nouvelle de l’art éphémère, peut-être…
L’éphémère est peut-être une des dimensions cardinales du virtualisme cher à Philippe Grasset.

 

"Le monde entier est leur proie" : je repense à Tacite...

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Anamorphose

  04/04/2003

Les temps qui courent me font repenser à ce beau discours que Tacite prète à Calgacus, chef des insoumis de ce qui ne s’appelait pas encore l’Angleterre mais la Bretagne, contre le pouvoir romain…

“Parmi les chefs, Calgacus se distinguait par sa bravoure et son lignage. Devant la foule qui s’agglutinait et réclamait le combat, il prit la parole. Voici les propos qu’on lui prête :

“Chaque fois que je pense à nos raisons de faire le guerre et à l’état d’urgence où nous sommes réduits, j’ai vraiment l’espoir que cette journée, qui scelle aujourd’hui notre entente, marquera pour toute la Bretagne le début de sa liberté. Car c’est tous ensemble que vous êtes ici réunis, vous qui n’avez jamais connu l’esclavage. Au-delà de notre terre, il n’y a plus rien. La mer ne nous protège même plus : la flotte romaine nous y attend. Alors, prendre les armes pour combattre - un honneur que revendiquent les braves - c’est le choix le plus sûr, même pour les pleutres !
Ceux qui autrefois, avec des fortunes diverses, ont combattu les Romains, voyaient dans notre force armée l’espoir d’être secourus. Pourquoi ? Nous étions de toute la Bretagne les plus dignes et, pour cette raison, nous vivions dans son coeur même, sans voir les rivages où vivent des hommes asservis. Nous préservions même nos regards à l’abri des atteintes de l’oppression. Nous occupons les confins du monde, la terre des derniers hommes libres, car c’est notre éloignement même et tout ce qui entoure notre réputation qui, jusqu’aujourd’hui, nous ont protégés ; or tout ce qui est inconnu est magnifié. Mais maintenant voilà que s’ouvre l’extrémité de la Bretagne. Au-delà, il n’y a plus un seul peuple. Il n’y a plus rien. Rien que des vagues, des écueils et une menace encore plus grande, celle des Romains. Ne croyez surtout pas que vous échapperez à leur fierté méprisante en vous effaçant dans l’obéissance.
Le monde entier est leur proie. Ces Romains, qui veulent tout, ne trouvent plus de terre à ruiner. Alors, c’est la mer qu’ils fouillent ! Riche, leur ennemi déchaîne leur cupidité, pauvre, il subit leur tyrannie. L’Orient, pas plus que l’Occident, n’a calmé leurs appétits. Ils sont les seuls au monde qui convoitent avec la même passion les terres d’abondance et d’indigence. Rafler, massacrer, saccager, c’est ce qu’ils appellent à tort asseoir leur pouvoir. Font-ils d’une terre un désert ? Ils diront qu’ils la pacifient.
La nature a voulu que les enfants et les proches soient aux yeux de chacun les êtres les plus chers. Les conscriptions les arrachent pour en faire ailleurs des esclaves. Même si en temps de guerre, épouses et soeurs ont échappé aux appétits sexuels des envahisseurs, ceux-ci attentent à leur pudeur en invoquant l’amitié et les lois de l’hospitalité. Les revenus des biens sont dévorés par l’impôt, chaque année les récoltes passent à donner du blé, les corps eux-mêmes et les bras s’épuisent, sous les coups et les injures, à défricher des forêts et assécher des marais.
Ceux qui sont nés pour servir ne sont qu’une seule fois pour toutes destinés à être vendus comme esclaves. Mieux, ils sont nourris par leurs maîtres. Mais la Bretagne, c’est chaque jour qu’elle achète son asservissement, chaque jour qu’elle le repaît. (...)” “

Rien n’est jamais pareil, tout change. Et pourtant tout recommence encore et encore…

Le totalitarisme en progrès : bientôt la loi martiale aux Etats-Unis ∫

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Anamorphose

  03/04/2003

L’Oregon envisage de voter une loi rendant passibles de 25 ans de prison (!!!) les personnes qui manifesteraient d’une façon susceptible de perturber le traffic et la bonne marche des affaires.

Plus les US prétendent exporter la démocratie, plus ils se totalitarisent. Plus ils se totalitarisent, plus ils prétendent exporter la démocratie. (Manu militari, bien sûr).

A quand l’Etat d’Urgence permanent et la loi martiale sur toute l’étendue du territoire US ?

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Oregon Law Would Jail War Protesters as Terrorists
Wed Apr 2, 9:01 PM ET  
By Lee Douglas

PORTLAND, Oregon (Reuters) - An Oregon anti-terrorism bill would jail street-blocking protesters for at least 25 years in a thinly veiled effort to discourage anti-war demonstrations, critics say.
The bill has met strong opposition but lawmakers still expect a debate on the definition of terrorism and the value of free speech before a vote by the state senate judiciary committee (news - web sites), whose Chairman, Republican Senator John Minnis, wrote the proposed legislation.

(La suite sur Yahoo! )http://story.news.yahoo.com/news?tmpl=story&u=/nm/20030403/ts_nm/life_protests_dc_1

Dans le même ordre d’idées, le Sénateur républicain du Kentucky Jim Bunning, exige que le journaliste Peter Arnett soit jugé pour haute-trahison (en raison de l’interview qu’il a donné à la TV irakienne).
C’est fou ce que la liberté d’expression progresse aux Etats-Unis !

Source :
The Cincinati Inquirer
http://enquirer.com/editions/2003/04/02/loc_rail.bunning02.html

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Le plus préoccupant de toute cette évolution est que l’on peut se demander dans quelle mesure les Etats qui continueront à s’opposer à la politique US (espèrons qu’il continue à s’en trouver)pourront faire autrement qu’entrer, eux aussi, symétriquement, dans une logique militariste et liberticide.
De nombreuses voix s’élèvent (y compris en Belgique et en France) pour un effort militaire plus important, capable d’assurer un noyau européen fort. Mais dans cette logique (tentante, il faut bien le dire) la démocratie ici ne risque-t-elle pas de pâtir tout autant que là-bas ?

Autrement dit, comment s’opposer sans entrer dans une logique en miroir ? C’est peut-être ça le défi auquel nous sommes confronté pour les mois et les années à venir. Il n’est malheureusement pas évident à relever.
Qu’en pense Philippe Grasset ?

Objectif Damas. Le plan US de conquête du Moyen-Orient se précise de jour en jour.

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Anamorphose

  03/04/2003

Les néo-cons washingtoniens (John Bolton, William Burns (secrétaires d’Etat adjoints), Condoleezza Rice, de nombreux sénateurs et députés…), le “modéré” Colin Powell ainsi que des ministres israéliens (Silvan Shalom, ministre des Affaires étrangères, Benny Elon, ministre du Tourisme…) et de nombreuses autres personalités US et israéliennes se sont retrouvées pendant trois jours, du 30 mars au 1er avril 2003, pour la réunion Comité des affaires publiques israélo-américain (American Israel Public Affaires Committe - AIPAC).

Y figuraient aussi des représentants des Eglises américaines les plus ultra comme l’Eglise baptiste du Sud dont est issu G.W. Bush.
La grande majorité des intervants ont manifesté un soutien sans condition à la politique d’Israel.
Tom DeLay (président du groupe parlementaire républicain à la Chambre) a affirmé que pour un chrétien, la Bible, quand elle parle d’Israël, désigne l’État d’Israël. Par conséquent le soutien des chrétiens à cet État constitue un acte de foi qui ne souffre aucun compromis. L’Attorney general (Ministre de la justice)John Aschroft a dirigé la prière aux côtés du rabbin Yechiel Eckstein et du télévangéliste Jerry Falwell ! (Comme on le voit une fois de plus, la théocratisation des US se poursuit sans relâche).

De nombreux intervenants à ce comité israélo-américain ont clairement laissé entendre qu’il n’était pas question que la guerre s’arrête à Bagdad. Il est évident qu’elle doit se poursuivre vers la Syrie. Le “modéré” Colin Powell l’a d’ailleurs clairement menacée.
John Bolton (sous-secrétaire d’État) a déclaré : « Je ne pense pas qu’aucun d’entre nous soit assez naïf pour croire que l’exemple de l’Irak seul sera suffisant ».
De même Condy Rice a confirmé que la Syrie et l’Iran seraient probablement les prochaines cibles de la Coalition.

Sources :
Mother Jones
http://www.motherjones.com/news/warwatch/2003/14/we_345_04.html#one

Réseau Voltaire
http://www.reseauvoltaire.net/article9446.html

Pour une obscure raison (hacking ?) le site de l’AIPAC est temporairement hors service.
http://www.aipac.org/

tour d'écran

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maiky

  02/04/2003

Voyons les choses sous un autre angle, et essayons de savoir si cette guerre n’est pas la meilleure chose qui pouvait arriver (je ne réponds pas immédiatement OUI à l’hypothèse).
Passons quelques heures sur internet à lire les milliers de forums de discussion qui ont fleuri à propos de la guerre en irak. par exemple celui de la BBC (assez représentatif car très généraliste) avec approximativement 200.000 interventions sur la guerre en irak (http://news.bbc.co.uk/1/hi/talking_point/default.stm)
Soyons surtout très attentifs aux interventions des citoyens américains. Il sont, à part quelques exceptions, très éloignés des clichés et des idées recues généralement exprimées en europe à leur propos. Beaucoup disent leur honte de ce qui se passe et leur refus de la facon dont Bush mène sa politique.
Il faut quand même rappeler que ‘Bowling for colombine’ a explosé le box-office.
S’étaler sur la notion de légitimité de la guerre est, à terme, inutile et fatiguant. Les choses ont été dites cent fois et de cent manières différentes. Maintenant on connait les arguments. Bon. Quelle peut être la tâche des intellectuels qui désirent faire autre chose que resister contre des faits accomplis? Je n’ai pas (encore) de réponse, même s’il me semble que Philippe Grasset, avec le type de recherche qu’il mène sur l’ensemble de sa démarche “DeDefensa”, explore une des voies possibles (sa discipline propre, impossible à nommer: journalisme? psychologie? psycho-histoire? philosophie politique?).
Il y a aussi d’autres chantiers à ouvrir, et c’est paradoxalement le contexte de la guerre qui permet qu’ils s’ouvrent. Ce sentiment d’urgence partagé par les populations du monde entier, sans exception, est le premier sujet populaire qui suscite des conversations à une telle échelle entre citoyens des quatre coins de la planète. Plus que n’importe quelle institution internationale qui produit des discours ampoulés ou l’on joue sur la virgule, la guerre en irak est devenu un sujet sur lequel le monde projette ses valeurs (l’exemple le plus évident, qui est celui des palestiniens qui défilent dans des manifs anti-guerre avec des affiches contre sharon, ne doit pas cacher le reste).

Dans quelle merde invraisemblable ces connards se sont-ils foutus ∫

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Anamorphose

  01/04/2003

Le dernier article de George Monbiot dans le Guardian : quelle que soit l’issue de cette guerre, elle risque bien d’être désastreuse pour l’Amérique, et probablement au-delà, pour l’Occident.
Il nous reste néanmoins à espérer que, comme disait Hoderlin “du péril nait ce qui sauve”, autrement dit que de cette crise majeure puisse émerger une mise en question radicale des fondements même de notre civilisation dans tout ce qu’elle peut avoir d’inhumain, et le début d’une autre perspective…
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No Way Out

Every likely outcome of this war is a disaster
By George Monbiot.
Published in the Guardian 1st April 2003

So far, the liberators have succeeded only in freeing the souls of the Iraqis from their bodies. Saddam Hussein’s troops have proved less inclined to surrender than they had anticipated, and the civilians less prepared to revolt. But while no one can now ignore the immediate problems this illegal war has met, we are beginning too to understand what should have been obvious all along: that, however this conflict is resolved, the outcome will be a disaster.

It seems to me that there are three possible results of the war with Iraq. The first, which is now beginning to look unlikely, is that Saddam Hussein is swiftly dispatched, his generals and ministers abandon their posts and the people who had been cowed by his militias and his secret police rise up and greet the invaders with their long-awaited blessing of flowers and rice. The troops are welcomed into Baghdad, and start preparing for what the US administration claims will be a transfer of power to a democratic government.

For a few weeks, this will look like victory. Then several things are likely to happen. The first is that, elated by its reception in Baghdad, the American government decides, as Donald Rumsfeld hinted again last week, to visit its perpetual war upon another nation: Syria, Iran, Yemen, Somalia, North Korea or anywhere else whose conquest may be calculated to enhance the stature of the president and the scope of his empire. It is almost as if Bush and his advisers are determined to meet the nemesis which their hubris invites.

Our next discovery is likely to be, as John Gray pointed out some months ago, that the choice of regimes in the Middle East is not a choice between secular dictatorship and secular democracy, but between secular dictatorship and Islamic democracy. What the people of the Middle East want and what the US government says they want appear to be rather different things, and the tension between the two objectives will be a source of instability and conflict until western governments permit those people to make their own choices unmolested. That is unlikely to happen until the oil runs out. The Iraqis may celebrate their independence by embracing a long-suppressed fundamentalism, and the United States may respond by seeking to crush it.

The coalition might also soon discover why Saddam Hussein became such an abhorrent dictator. Iraq is a colonial artefact, forced together by the British from three Ottoman provinces, whose people have wildly different religious and ethnic loyalties. It is arguable that this absurd construction can be sustained only by brute force. A US-backed administration seeking to keep this nation of warring factions intact may rapidly encounter Saddam’s problem, and, in so doing, rediscover his solution. Perhaps we should not be surprised to see that George Bush’s government was, until recently, planning merely to replace the two most senior officials in each of Saddam’s ministries, leaving the rest of his government undisturbed.

The alternative would be to permit Iraq to fall apart. While fragmentation may, in the long run, be the only viable future for its people, it is impossible, in the short term, to see how this could happen without bloodshed, as every faction seeks to carve out its domain. Whether the US tries to oversee this partition or flees from it as the British did from India, its victory in these circumstances is likely to sour very quickly.

The second possible outcome of this war is that the US kills Saddam and destroys the bulk of his army, but has to govern Iraq as a hostile occupying force. Saddam Hussein, whose psychological warfare appears to be rather more advanced than that of the Americans, may have ensured that this is now the most likely result. The coalition forces cannot win without taking Baghdad, and Saddam is seeking to ensure that they cannot take Baghdad without killing thousands of civilians. His soldiers will shelter in homes, schools and hospitals. In trying to destroy them, the American and British troops may blow away the last possibility of winning the hearts and minds of the residents. Saddam’s deployment of suicide bombers has already obliged the coalition forces to deal brutally with innocent civilians.

The comparisons with Palestine will not be lost on the Iraqis, or on anyone in the Middle East. The United States, like Israel, will discover that occupation is bloody and, ultimately, unsustainable. Its troops will be harassed by snipers and suicide bombers, and its response to them will alienate even the people who were grateful for the overthrow of Saddam. We can expect the US, in these circumstances, hurriedly to proclaim victory, install a feeble and doomed Iraqi government, and pull out before the whole place crashes down around it. What happens after that, to Iraq and the rest of the Middle East, is anyone’s guess, but I think we can anticipate that it won’t be pleasant.

The third possibility is that the coalition forces fail swiftly to kill or capture Saddam Hussein or to win a decisive victory in Iraq. While still unlikely, this is now an outcome which cannot be entirely dismissed. Saddam may be too smart to wait in his bunker for a bomb big enough to reach him, but might, like King Alfred, slip into the civilian population, occasionally throwing off his disguise and appearing among his troops, to keep the flame of liberation burning.

If this happens, then the US will have transformed him from the hated oppressor into the romantic, almost mythological hero of Arab and Muslim resistance, the Salah al-Din of his dreams. He will be seen as the man who could do to the United States what the mujahideen of Afghanistan did to the Soviet Union: drawing it so far into an unwinnable war that its economy and its popular support collapse. The longer he survives, the more the population - not just of Iraq, but of all Muslim countries - will turn towards him, and the less likely a western victory becomes. The US will almost certainly then have engineered the improbable chimaera it claims to be chasing: the marriage of Saddam’s well-armed secular brutality and Al Qaeda’s global insurrection. Even if, having held out for many weeks or months, Saddam Hussein is found and killed, his spirit may continue to inspire a revolt throughout the Muslim world, against the Americans, the British and, of course, Israel. Pakistan’s unpopular leader, Pervez Musharraf, would then find himself in serious trouble. If, as seems likely in these circumstances, he is overthrown in an Islamic revolt, then a fundamentalist regime, deeply hostile to the West, would possess real nuclear weapons, primed and ready to fire.

I hope I’ve missed something here, and will be proved spectacularly wrong, but it seems to me that the American and British governments have dragged us into a mess from which we might not emerge for many years. They have unlocked the spirit of war, and it could be unwilling to return to its casket until it has traversed the world.

http://www.monbiot.com