leyrat
05/03/2003
A lire : Après l’Empire -Essai sur la décomposition du sytème américain par Emmannuel Todd, chez Gallimard
Parfois brouillon et “forcé”, toujours passionnant
Laurent
20/02/2003
Je viens juste de connaitre J-F revel, en achetant son livre “l’obsession anti-américaine” et je tiens à lui tirer un gros coup de chapeau…parce qu’il devient trés rare de trouver des gens si prés de la réalité et qui ose le dire tout haut…je trouve notre société francaise bien lache et hypocrite, et cela à tout les niveaux…
Lors des élections je pensais, avec la tole des socialistes, que la france reviendrais à son top niveaux et ce n’est malheureusement pas le cas…non seulement le gouvernement ne bouge pas beaucoup (mis à part Sarkozy)mais en plus chirac abaisse la France a son plus bas niveaux dans la politique mondiale…
En voulant “collaborer” avec les dictateurs et non les détruires… cela me rappelle vaguement la seconde guerre mondiale..ou l’Europe a laissé un dictateur prendre puissance sans bouger le petit pouce…
si les états-unis n’éxistait pas l’europe n’en serait plus!!!
Alors crions au scandale face au états-unis…mais rappellons-nous que nous ne sommes pas mieux qu’eux..
Alors je dis oui pour une guerre en Irak non pas pour les victimes “que personne ne souhaite” mais pour faire tomber une dictature…
Pour la premiére fois je ressens la honte d’étre Francais et je peux vous dire que ca fait trés mal
Alors vive la paix, même si il faut en passer par la guerre….
Cycloid
20/02/2003
A plusieurs reprises, des partisans de la ligue guerrière qui sévit actuellement ont comparé les soi-disants atermoiements des défenseurs de la paix, ceux qui préconisent une solution diplomatique, aux lâchetés de Chamberlain et de Daladier face à Hitler, en 1938.
Mais, dans la situation actuelle, quelles sont les parties adverses ?
Qui joue donc le rôle du troisième Reich ? une petite nation très affaiblie sous lemprise dun dictateur chancelant qui ne tient encore que par la crainte ?
Dites, qui est-ce qui joue réellement le rôle dHitler ?
Dites, qui sont maintenant les lâches ? Sont-ce trois nations qui ont osé braver une volonté impérialiste, ou bien des pays voués depuis plus dun demi-siècle à la vassalité et qui cherchent un nouveau patron dont ils espèrent quelques libéralités en échange de leur clientélisme aveugle ?
cochise
19/02/2003
Je ne ferai pas de long texte, je n’en ai pas le temps, ni la prétention..
Je dirais juste qu’il nous reste une arme ultime, qui peut changer le cours des choses, à la condition unique,qu’elle soit utilisée dans le maximum de opays non “caniches de Bush”.
Il s’agit de faire un BOYCOT mondial de tout produit US, et étrangler l’éconoomie américaine.
Que les pacifistes amis des USA me pardonnent, cette mesure sera la seule pour faire levier, et obliger le peuple américain à renverser son dictateur de “fou-président”
voila, c’est tout
merci de m’avoir lu, et , si l’idée vous “accroche”, de la diffuser mondialement
Marc
17/02/2003
IN GOLD (The black kind; that is) WE TRUST
THE OFFICE OF THE PRESIDENT
HIGHLY CONFIDENTIAL & URGENT
IMMEDIATE ATTENTION NEEDED
From: George Walker Bush
202.456.1414 / 202.456.1111
Fax: 202.456.2461
Dear Ladies, Dear Gentlemen,
I Am George Dubaya Bush, Son Of The Former President Of The United States Of America George Herbert Walker Bush, And Currently Serving As President Of The United States Of America.
This Letter Might Surprise Some Of You Because We Have Not Met Neither In Person Nor By Correspondence.
I Came To Know Of You In My Search For Reliable And Reputable People To Handle A Very Confidential Business Transaction, Which Involves The Transfer Of A Huge Sum Of Money To An Account Requiring Maximum Confidence.
I Am Writing You In Absolute Confidence Primarily To Seek Your Assistance In Acquiring Oil Funds That Are Presently Trapped In The Republic Of Iraq.
My Partners And I Solicit Your Assistance In Completing A Transaction Begun By My Father, Who Has Long Been Actively Engaged In The Extraction Of Petroleum In The United States Of America, And Bravely Served His Country As Director Of The United States Central Intelligence Agency.
In The Decade Of The Nineteen-Eighties, My Father, Then Vice-President Of The United States Of America, Sought To Work With The Good Offices Of The President Of The Republic Of Iraq To Regain Lost Oil Revenue Sources In The Neighboring Islamic Republic Of Iran.
This Unsuccessful Venture Was Soon Followed By A Falling-Out With His Iraqi Partner, Who Sought To Acquire Additional Oil Revenue Sources In The Neighboring Emirate Of Kuwait, As You Know, a Wholly-Owned U.S.-British Subsidiary.
My Father Re-Secured The Petroleum Assets Of Kuwait In 1991 At A Cost Of Sixty-One Billion U.S. Dollars ($61,000,000,000). Out Of That Cost, Thirty-Six Billion Dollars ($36,000,000,000) Were Supplied By His Partners In The Kingdom Of Saudi Arabia And Other Persian Gulf Monarchies, And Sixteen Billion Dollars ($16,000,000,000) By German And Japanese Interests.
But My Father’s Former Iraqi Business Partner Remained In Control Of The Republic Of Iraq And Its Petroleum Reserves.
My Family Is Calling For Your Urgent Assistance In Funding The Removal Of The President Of The Republic Of Iraq And Acquiring The Petroleum Assets Of His Country, As Compensation For The Costs Of Removing Him From Power.
Unfortunately, Our German And Japanese Partners From 1991 Are Not Willing To Shoulder The Burden Of This New Venture, Which In Its Upcoming Phase May Cost The Sum Of 100 Billion To 200 Billion Dollars ($100,000,000,000 - $200,000,000,000), Both In The Initial Acquisition And In Long-Term Management.
Without The Funds From Our German And Japanese Partners Of 1991, We Would Not Be Able To Acquire The Oil Revenue Trapped Within Iraq.
That Is Why My Family And Our Colleagues From
10 Downing Street In London In The U-K
And From Kiribilly In Oztraya,
Are Urgently Seeking Your Gracious Assistance.
Our Distinguished Colleagues In This Business Transaction Are:
1)- The Sitting Vice-President Of The United States Of America, Richard Cheney, Who Is An Original Partner In The Iraq Venture And Former Head Of The Halliburton Oil Company.
2)- Condoleeza Rice, Whose Professional Dedication To The Venture Was Demonstrated In The Naming Of A Chevron Oil Tanker After Her.
3)- Our Friend Tony (His Master Voice) Blair.
I dont have to introduce Tony to you.
Tony is the Loyal Prime Minister Of The Very Loyal Government Of Her Most Gracious Majesty Elizabeth II Queen Of England And Several Others Queendoms.
4)- And Finally Last But Not Least,Our Newest Recruit The Very Promising Little Johnny (The Wizard Of Oz) Howard Of Kiribilly, Sydney, Oztraya.
The Credentials Of Little Johnny, In This Matter, Include Succesfully Acquiring The Petroleum Resources That Were Trapped Within The Republic Of Timor.
I Trust Your Good Business Acumen To Appreciate
The Ability Of Such A Team.
With Partners of This Caliber, Our Endeavor, Regardless Of The Risks Inherent to this sort of undertaking (after all, a few civilians,
Mainly A Few Women & Children Would Be / Will Be Collaterally Damaged) Can Only Be Rewarded
By A Resounding Success.
I Would Therefore Beseech You To Transfer A Sum Equaling Ten To Twenty-Five Percent (10-25 %) Of Your Yearly Income To Our Account To Aid In This Important Venture.
The Internal Revenue Service Of The United States Of America Will Function As Our Trusted Intermediary.
I Propose That You Make This Transfer Before The Fifteenth (15th) Of The Month Of April.
I Know That A Transaction Of This Magnitude Would Make Anyone Apprehensive And Worried.
But I Am Assuring You That All Will Be Well At The End Of The Day.
A Bold Step Taken Shall Not Be Regretted, I Assure You.
Please Do Be Informed That This Business Transaction Is 100% Legal.
If You Do Not Wish To Co-Operate In This Transaction, Please Contact Our Intermediary Representatives To Further Discuss The Matter.
I Pray That You Understand Our Plight.
My Family And Our Colleagues Will Be Forever Grateful.
Please Reply In Strict Confidence To The Contact Numbers Below.
God Bless You And The United States Of America
Sincerely With Warm Regards,
George Dubaya Bush
Switchboard: 202.456.1414
Comments: 202.456.1111
Fax: 202.456.2461
IN GOLD (The black kind; that is) WE TRUST
Dejasse Daniel
11/02/2003
Monsieur, je suis bien ennuyé de constater que vous semblez supposer que tous vos lecteurs ont une parfaite connaissance de l’anglais et que jamais vous ne traduisez les textes ainsi rédigés. Y a-t-il une bonne raison de ne pas le faire. Personnellement j’aimerais beaucoup disposer de la traduction. Meilleures salutations.
Cycloid
11/02/2003
L’archéo-futurisme : un salmigondis de rêves néomonarchiques où l’on retrouve quelques grandes vérités lui conférant un semblant de crédibilité.
Le truc est vieux, chez les faux anars et les fachos : on soutient une grande idée d’intérêt général : lutte contre la pollution, approbation des protocoles de Kyoto, dénonciation des spéculations sur les devises, application de la taxe Tobin, règlement juste des problèmes du Moyen-Orient, et tutti quanti…Puis, on glisse en catimini des idées réactionnaires (généralement en puissante contradiction avec le discours lénifiant). Les naïfs se disent alors qu’il y a des choses vraies dans cette déclaration, et que le reste, difficile à comprendre, recèle probablement d’autres bonnes idées.
En même temps, les mêmes propagateurs du Vieux Système donnent confiance en signant des pétitions aux côtés de personnages bien connus pour leurs idées de progrès social. C’est ainsi que la pétition contre l’attaque de la Yougoslavie du 24 mars 1999 fut signée par des personnalités du calibre de Bourdieu, par Régis Debray et d’autres écrivains engagés
à gauche…, mais aussi par Alain de Benoist, Volkoff etc. Ce qui amena le bon Jean-François Kahn à retirer sa signature en faisant pas mal de boucan. Le mal était fait : les pacifistes étaient, comme le clamait BHL, des fascistes, des FLN, des bruns-rouges etc.
L’ARCHEOFUTURISME : le mort ( le passé féodal) saisissant le vif (le présent et le futur).
On retrouve, dans les divers points résumant l’ ” Archéofuturisme”, un discours pétainiste à l’eau de Vichy, remis à neuf en tenant compte des préoccupations du troisième millénaire, ce qui provoque de malodorants renvois : “pensée” d’ Action Française, élitisme social de droit divin (vivement le retour du sang azul !), foi en la splendeur royale, éteinte avec le dix-septième siècle (par la faute de ce maudit Siècle des Lumières) et autres rêves de “grandeur”. Les divagations des années trente, qui furent appliquées à la lettre sous l’Occupation, se retrouvent tout au long de ce texte.
- D’abord la tristement célèbre rengaine “travail (durch Freude), famille (allons, au plumard pour faire des fils) , patrie (nos grands ancêtres nous regardent)” qui devait sauver le monde de la crapule marxiste (mais l’archéochose se dédouane en citant Marx !!! elle est bien bonne). Et, évidemment, la collusion du sabre et du goupillon, ça va de soi.
- Un peu partout, allusions au désordre issu de l’égalitarisme (“pervers, inverse de la justice”). Comme s’il restait encore une égalité sociale, après la campagne de vingt ans menée par les détenteurs des grands “médias” contre l’autogestion (guerre de Yougoslavie), contre la vie dans les pays de l’Est (amalgame entre le stalinisme, disparu vers 1955, et le socialisme oriental qui l’a remplacé),
- Déboussolage par les écrits du grrrrrand J.F.Revel, suivi du délirant livre noir du communisme, qui ne décrit que la période stalinienne de l’histoire de l’URSS),
- L’inépuisable sujet de l’insécurité due à la société multiraciale, et au “papy-boom” non compensé.
- Par dessus tout, le leitmotiv incessant du péril musulman
CLIO SE VOILE LA FACE
Dans le troisième alinéa, la pythie archéoconfusionniste devient plus précise.
Elle se lamente devant le foutoir sanglant que devient le Sud, et elle donne comme exemple “les récents événements d’Indonésie qui sont un intersigne (?) du chaos.” Mais la pythie omet de rappeler que l’histoire sanglante des ex-colonies néerlandaises a été pilotée, depuis 1965, par la CIA (je ne ferai pas l’injure de donner au lecteur des précisions qui se trouvent sur des sites web américains). Pauvre vérité historique !
LE NEOCAPITALISME APPARAIT
Au point 2), on relève cette perle : ” le refus égalitariste de passer du système de sécurité sociale de répartition au système de capitalisation (fonds de pension)”.
Voilà ! C’est signé. L’auteur de l’Archéodadaïsme est néocapitaliste. Il aura beau citer Guy Debords, le situationniste, faire un clin d’oeil aux marxistes ( “Fidel Castro, pour une fois bien inspiré, déclarait dans son discours à l’OMS..”.alinéa 7; ” Phénomène de retournement dialectique bien décrit par Marx” alinéa 8 ) , on voit clairement qu’il essaye de noyer le poisson, c’est-à-dire la méfiance du lecteur.
PAS UN MOT SUR L’OMC, LA BANQUE MONDIALE, LE FMI
Des effets délétères de la super-puissance, pas un mot, prétextant sans doute qu’il faut s’élever au-dessus de ce “détail”. Rien sur le culte de l’argent pour l’argent, sinon une allusion (alinéa 4) à la spéculation “L’économie mondiale repose de plus en plus sur la spéculation et la logique des flux de placements rentables (bourses, sociétés fiduciaires, fonds depensions internationaux, etc.); cette prévalence du monétarisme spéculatif sur la production fait courir le risque d’une panique générale “.
Pas un mot sur le mal profond de la société néocapitaliste : faire de l’argent pour glorifier
l’Argent.
A QUAND L’ARRIVEE D’UN CHEF PROVIDENTIEL ?
Ce serait la suite logique des vaticinations de la délirante pythie.
CONCLUSIONS
Mais oui, c’est vrai ! La civilisation occidentale est arrivée à un point crucial. Mais c’est le culte du Veau d’Or qui la mène vers une catastrophe. C’est sûr que le néocapitalisme détruit de plus en plus vite l’humanisme. Mais c’est parce que l’ économie mondiale n’a comme seul but que celui de générer de l’ARGENT, par tous les moyens, en bafouant toutes les règles morales. C’est cette nouvelle religion qui nous entraîne vers une Apocalypse qui pourrait (qui DOIT) être évitable.. C’est évident comme la pesanteur que, dans un système fermé comme celui de notre planète, la croissance économique continue est une absurdité.
Mais ce n’est pas en restaurant le passé, la féodalité, les principes du sang bleu, en remettant en pratique le brigandage médiéval de haut parage, que la société mondiale se stabilisera. Trop d’individualisme, se lamente la pythie ? Ce n’est pas un gouvernement collectif que vise l’archéofuturisme, mais une oligarchie groupés autour d’un CHEF ! Un Hitler de plus dans l’Histoire. Sacrée pythie, va! Tu as trop respiré les fumées de la jusquiame et du datura.
Quant au leitmotiv de “la modernité égalitaire” , je repose la question : où trouve-t-elle l’égalité dans le monde présent , cette pythie malvoyante ?
Les couplets récurrents sur le danger musulman travestissent un racisme enragé, à la manière de Houston Chamberlain, l’Oncle de Neville, gentilhomme anglais naturalisé allemand, à la fin du XIXème siècle. D’ailleurs, l’auteur du message qui suscite cette réponse, écrit pour terminer,
:“Quelle (source en allemand) : Extrait de L’Archéofuturisme….”.
“Quelle” fleure bon les philologues allemands du temps des Wilhelm, I et II.
Deux des ouvrages de Chamberlain servirent de guides aux “penseurs” nazis : Die Grundlagen des Neunzehnten Jahrrhunderts et Rasse und Persönlichkeit . Chamberlain en était arrivé au point de ne considérer comme civilisation que celle des “Aryens”, qui a produit la culture hellénique, le droit romain et le christianisme. Car, pour Chamberlain, il était évident que le Christ était aryen ! Houston Stewart Chamberlain, fut l’un des prophètes de la montée de la race des surhommes aryens.
Pour les nostalgiques du Grand Siècle, je conseille de relire les portraits de La Bruyère, et particulièrement celui du Paysan, pour connaître un peu de la vérité épouvantable, celle de la misère des campagnes. Quant à celle des villes, elle était résumée par le cri “à l’eau” annonciateur qu’une servante allait jeter par une fenêtre la précieuse pisse d’un aristocrate; tant pis pour les gens qui étaient contraints de vivre dans le ruisseau qui coulait au milieu de la rue.
La pythie planante prédit une terrible révolution. S’il arrive une révolution aristocratique, il y aura encore des lanternes, des poteaux, des réverbères sur le Pont Neuf ! Et des hommes ! Et des femmes ! Tout un peuple pour chanter la “Carmagnole” en accomplissant sa terrible et nécessaire mission!
Mais oui, ça ira !
Mais trêve de plaisanteries. La révolution de droite n’éclatera pas (trop d’individualisme, trop de chefs providentiels qui se torpilleront mutuellement)
C’est la conscience humaine planétaire qui triomphera, grâce au formidable mouvement d’ “alter-mondialisation ” qui s’est mis en marche : Attac, Indymedia, Antiwar, Commondream, Zetmag, Porto-Allegre et tous ceux qui naissent et qui vont leur emboîter le pas . Les hommes se mettent à penser objectivement. Chomsky les aidera.
Mais la Bête assoiffée d’Or, le Veau Sacré ne mourra que dans de terribles convulsions. Il nous en coûtera.
.
Yves Bataille
09/02/2003
‘de defensa’,
ce mot pour vous féliciter pour vos analyses pertinentes et, chose plutôt rare sur Internet, en bon français. Y.B.
Olivier
06/02/2003
Il est temps d’agir dans nos belles démocraties du cause toujours pour ce que nous croyons et ce que nous refusons.
Et quoi si plusieurs milliers de personnes se regroupaient en Irak pour dire non à l’entreprise de colonisation américaine de la planète?
Soyons fous luttons pour l’impossible.
le site de cette action
http://www.humanshields.org/
Un forum de discussion pour permettre aux volontaires français de s’organiser
http://www.humains-associes.org/cgi-bin/ikonboard/ikonboard.cgi?act=ST;f=18;t=78;st=0
On peut etre en désaccord avec le terme guerrier de “bouclier” ou ceci cela, mais cette action a le mérite d’essayer et d’etre la seule… quel poids une manifestation qd tous les politiques viennent d’etre élus, dans qq années tout le monde aura considéré cette 2ème guerre du Golfe comme inévitable, ce qu’elle n’est pas!
Reflechissons, agissons et médiatisons au maximum cette initiative.
Olivier
cycloid
05/02/2003
AVEUGLEMENT ET NAIVETE DE L’EUROPE OCCIDENTALE. Tous les Européens qui subirent l’occupation nazie ont été reconnaissants à l’Amérique de les avoir délivrés. Ils démontraient leur naïveté et leur aveuglement.
1) Aveuglement et ingratitude d’abord : ignorer, ou refuser d’admettre le rôle capital de l’URSS dans la victoire de 1945. Les Européens âgés de Belgique ont vu la débâcle de l’armée anglo-américaine lorsque qu’une petite fraction de la Wehrmacht, cette armée qui s’effondrait devant “le rouleau compresseur” soviétique, intervint dans les Ardennes belges et refoula les libérateurs anglo-saxons jusqu’à la Meuse. Imaginez que l’URSS eût été vaincue, en 1944 : le débarquement n’aurait même pas été tenté.
2) Leur naïveté : C’est un prix léonin que demanda Roosevelt à Churchill, en 1942, pour “sauver” l’Angleterre. Quand les États-Unis en eurent fini avec l’Angleterre (bien après 1945), le lion impérial britannique devint inexorablement une bête de cirque abrutie, pilotée actuellement par le caniche Blair, tout à la dévotion de l’Amérique.
UNE NATION PARANOIAQUE. ” Aucun peuple au XIXe n’a égalé nos conquêtes, notre colonisation et notre expansion (...) ; rien ne nous arrêtera maintenant “, affirmait le sénateur Henry Cabot Lodge, chef de file du camp impérialiste, en 1895 (Howard K. Beale: Theodore Roosevelt and The Rise of American to World Power. Johns Hopkins University Press, Baltimore et Londres, 1989, chapitre Ier.). “La tendance plus fondamentale du capitalisme américain, liée au fait qu’il est apparu plus tard sur la scène mondiale en tant que grande puissance impérialiste, était de renforcer sa position mondiale aux dépens de l’Europe” (David North. Comment traiter avec l’Amérique ? 25 janvier 2003www.wsws.org)
.
UN ETAT THEOCRATIQUE ?” La religion et lidéologie sont beaucoup plus prégnantes aux Etats-Unis qu’en Europe de l’Ouest. Un sondage dopinion, réalisé récemment aux États-Unis, a montré que 86 % des Américains pensent que Dieu les aime”. (E.Saïd, professeur honoraire à Columbia. Al-Ahram Weekly ;14 novembre 2002).
DIEU ET LES NEO-CONS. Le mouvement néo-conservateur est né dans les années 1970 sous la forme dun parti anticommuniste dont lidéologie consistait en une aversion irréductible pour le communisme dun côté, et de lautre, en la suprématie de lAmérique. Les ” valeurs américaines”, si souvent rebattues aujourdhui afin de chapitrer le monde entier, ont été inventées, à lépoque.” C’est la collusion entre la Droite Chrétienne et les néo-conservateurs, en Amérique, qui alimente la tendance à lunilatéralisme, la brutalité et le sentiment davoir une mission à accomplir, impartie aux États-Unis par Dieu” (Saïd, opus cité). Aujourdhui, les néo-cons (néo-conservateurs; l’abréviation est américaine) constituent un mouvement de plus en plus puissant, hypernationaliste, teinté de cette religiosité particulière et parano qui servit à justifier la plupart des opérations de conquête du passé : missionnaires en avant, suivis des armées, puis asservisssement des peuples au capitalisme lui-même
” Dieu le veut ! ” proclamaient les croisés qui couraient l’aventure au Proche-Orient médiéval, pour essayer de s’y tailler de petits royaumes. ” Dieu reconnaîtra les siens ” gueulait Simon de Montfort, quand il faisait exterminer les populations soi-disant hérétiques du Languedoc. Cet impitoyable guerrier assurait ainsi la conquête des populations d’oc au profit du roi d’oil. ” Gott mit uns ” lisait-on sur les boucles de ceinturon de l’armée de Bismarck, puis de Guillaume II, puis de Hitler. Il en est ainsi aux USA. L’auteur de ces lignes se souvient d’un trajet en avion moyen-courrier entre Boston et Washington, en 1985; le coucou devait être âgé, si l’on considérait l’usure des sièges. Mais rien ne pouvait justifier la terreur des passagers lorsque l’appareil se mit à tourner une vingtaine de minutes autour de Washington, attendant simplement l’autorisation d’atterrir. Alors ils se mirent tous à prier. Lorsque les roues prirent contact avec le tarmac, mon voisin immédiat murmura : ” Thank, my god “. Pour un Européen, c’était une expérience étonnante.
Et Bush a annoncé : ” Dieu continuera à protéger l’Amérique ” après sa déclaration sur l’accident de la navette spatiale. ” Ces États-Unis où les sectes chrétiennes fondamentalistes représentent, pour moi, une menace pour le monde entier et fournissent au gouvernement de Bush les prétextes pour punir le Mal tout en condamnant en toute tranquillité de conscience des peuples entiers à la soumission et au dénuement. ” disait encore E.Saïd, professeur à Columbia, mais séjournant actuellement à Oxford (E.Saïd, opus cité).
CURIEUSE DEMOCRATIE. ” Plus quaucun autre pays au monde, les États-Unis sont maintenus à distance de leurs citoyens ; les grandes firmes et les lobbies utilisent à leur guise la souveraineté ” du peuple “, en réduisant à sa plus simple expression ce que devrait être une opposition réelle et lalternance politique ” (E.Saïd, opus cité) .
GUERRE ECONOMIQUE. En 1991, Michel Albert, alors président des AGF (Assurances Générales de France) publiait un livre lucide sur le capitalisme mondial triomphant ” Capitalisme contre capitalisme ” (Editions du Seuil, Paris, 1991). Il distinguait clairement le modèle “néo-américain”, fondé sur la réussite individuelle et le profit à court terme, du capitalisme “rhénan”, valorisant la réussite collective et le souci du long terme. ” Entre les deux formes, la guerre a commencé, implacable ... ” disait alors M. Albert.
Cette guerre était, aux yeux de Michel Albert, secrète et hypocrite.
Depuis l’avènement de Bush fils, elle n’est plus secrète, ni même hypocrite (comme elle le fut encore sous Clinton).
GUERRES MILITAIRES. L’ère des guerres mondiales sanglantes a probablement commencé au Kosovo, lorsque Clinton, sans consulter son parlement ni ses alliés, s’est mis à bombarder la Yougoslavie. Puis ce fut l’Afghanistan. Maintenant cela va être le tour de l’Irak, sous des prétextes léonins… ensuite probablement l’Iran. Mais des alliés de l’OTAN, la France, l’Allemagne, le Bénélux se refusent à être bernés par les mensonges US.
DIVIDERE UT REGNARE. La Nouvelle Rome (appellation trouvée par des paranoïaques d’Outre-Atlantique) a déclaré : ” Qui n’est pas avec moi est contre moi “. Et surtout, avec une franchise et un cynisme déconcertants, Bush a déclaré que les Européens qui ne s’allieraient pas avec lui n’auraient pas leur part du gâteau pétrolier, lors du dépeçage de l’Irak. Ce fut récemment confirmé pour la France et l’Allemagne. Ce fut l’adhésion dès le départ du vieux lion d’Albion, obéissant au caniche Blair, lui-même implacablement dressé par l’Amérique pour servir les appétits d’immense prédateur qu’est celle-ci. Puis, l’Italie, l’Espagne et le Danemark suivirent lâchement, avides de recevoir quelques gougouttes d’or noir. Ne parlons pas du plumitif tchèque, détesté par son peuple, ni de la Hongrie, ni de la Pologne.
VASSALITE, PROTECTORAT OU COLONIE. L’opposition ferme d’Européens ex-alliés aux entreprises guerrières de Sam-à-qui-rien-ne-suffit entraînerait une réponse violente dénuée de toute pitié ; les monuments historiques classés UNESCO n’auraient pas plus de valeur dissuasive que les Bouddhas d’Afghanistan n’en ont eu pour les talibans. Pour l’Europe occidentale, l’approbation bêlante et la participation servile aux aventures militaires placeraient ses pays aux côtés des 8 nations qui ont co-signé le manifeste d’alliance à la cause atlantique, il y a quelques jours : elle connaîtrait la vassalité. Une résistance passive placerait l’Allemagne, la France et leurs amis bénéluxiens dans la situation de la Corée, avec une longue occupation à la clé:le protectorat. Enfin, une résistance armée, outre les désastres humains et culturels que comprendrait la riposte, amènerait ces pays à la situation de colonies, comme l’Afghanistan et l’Irak.
ESPOIR ? Madeleine Bunting vient de publier un article naïvement prophétique dans ” the Guardian ” du 3 février 2003 : ” Le Commencement de la Fin. Un empire ne peut survivre par la seule force brutale “. Croyant à une Justice Immanente, elle conclut son article par cet article de foi : ” Comment l’Amérique a-t-elle perdu la sagesse ? comment a-t-elle négligé la notion que la longévité impériale est déterminée, non par des démonstrations de force brutale, mais en sécurisant les esprits et les coeurs ? Une démonstration pyrotechnique de force militaire en Irak peut apaiser l’humiliation du 9/11, mais elle servira de façon malsaine les intérêts américains. C’est le commencement de la fin de l’Empire américain : il n’a pas réussi à cibler son vrai ennemi, le terrorisme; il n’a pu comprendre comment une terreur asymétrique transforme les relations de puissance sur le globe.. “.
Transformation des relations de puissance : voilà la figure-clé, selon moi, de l’avenir. Il est impensable que l’Extrême-Orient, c’est-à-dire la Chine, la Corée du Nord et même celle du Sud (qui semble trouver insupportable le demi-siècle d’occupation américaine), et leur fournisseur d’armes sophistiquées, l’ex-URSS, puissent tolérer le développement d’une dangereuse force armée en Asie : ces gens sont en plein développement militaire et les raisons de ce dernier leur manquent de moins en moins.
Ce sera là le contrepoids qui devra faire réfléchir Rumsfeld and Co.
rousselet
04/02/2003
La «Convergence des catastrophes»
Guillaume Faye
Guillaume Faye est né en 1949. Il a été, aux côtés d’Alain de Benoist, l’un des principaux animateurs du GRECE (Groupement de Recherche et d’Etude sur la Civilisation Européenne) et de la Nouvelle Droite, qu’il a quittée en 1986, lui reprochant un certain embourgeoisement et une dérive intellectualiste. Préférant suivre sa propre voie de «provocateur» et «d’éveilleur» nietzschéen, il a publié coup sur coup trois livres-choc: l’Archéofuturisme (1998), La colonisation de l’Europe (2000), et Pourquoi nous combattons (2001). Dans le premier de ces livres, il prévoit une crise de civilisation de grande ampleur, à une échéance de 15-20 ans: c’est ce qu’il appelle la «convergence des catastrophes». Pour l’après-crise, il appelle à la construction d’un grand Empire européen, l’«Eurosibérie», fondé à la fois sur les valeurs archaïques, essentielles, et sur l’utilisation la plus audacieuse des sciences et des techniques: d’où le concept d’«Archéofuturisme».
Jadis, maintes civilisations se sont écroulées, mais il s’agissait de désastres régionaux qui ne concernaient pas toute l’humanité. Aujourd’hui, pour la première fois dans l’Histoire, une civilisation mondiale, extension planétaire de la civilisation occidentale, est menacée par des lignes convergentes de catastrophes qui résultent de l’application de ses propres projets idéologiques. Une série d’enchaînements dramaturgiques convergent vers un point fatidique, que j’estime au début du 21ème siècle, entre 2010 et 2020, pour précipiter ans le chaos le monde que nous connaissons, avec l’ampleur d’un séisme civilisationnel. Les «lignes de catastrophes» concernent l’écologie, la démographie, l’économie, la religion, l’épidémiologie et la géopolitique.
La civilisation actuelle ne peut pas durer. Ses fondements sont contraires au réel. Elle se heurte, non pas à des contradictions idéologiques—qui sont toujours surmontables—mais pour la première fois, à un mur physique. La vieille croyance aux miracles de l’égalitarisme et de la philosophie du progrès, qui sous-entendait que l’on pouvait obtenir toujours plus, le beurre et l’argent du beurre, a fait long feu. Cette idéologie angélique a débouché sur un monde de moins en moins viable.
La modernité initie la convergence des catastrophes
Pour définir le contenu d’un éventuel archéofuturisme, il faut résumer la critique fondamentale à faire de la modernité. Issue de l’évangélisme laïcisé, du mercantilisme anglo-saxon et de la philosophie individualiste des Lumières, la modernité a réussi à établir son projet planétaire, fondé sur l’individualisme économique, l’allégorie du Progrès, le culte du développement quantitatif, le «droit-de-l’hommisme» abstrait, etc. Mais c’est une victoire à la Pyrrhus car le projet réussi de cette conception-du-monde de s’arroger le Règne de la Terre entre en crise avant de s’effondrer, probablement au début du prochain siècle. La roche tarpéienne est près du Capitole.
Résumons brièvement la nature de ces lignes-de-catastrophes:
1) La première est la cancérisation du tissu social européen. La colonisation de peuplement de l’hémisphère Nord par les peuples du Sud, de plus en plus importante en dépit des affirmations rassurantes des médias, est lourde de situations explosives, surtout associées à l’effondrement des Eglises en Europe, devenue terre de conquête pour l’Islam; l’échec de la société multiraciale, toujours plus multiraciste et néo-tribale; la progressive métamorphose ethno-anthropologique de l’Europe, véritable cataclysme historique; le retour du paupérisme à l’Ouest comme à l’Est; la progression lente mais constante de la criminalité et de la consommation de stupéfiants; l’effritement continu des structures familiales; le déclin de l’encadrement éducatif et de la qualité des programmes scolaires; le grippage de la transmission des savoirs culturels et des disciplines sociales (barbarisation et décompétence); la disparition de la culture populaire au profit d’un abrutissement des passes passivisées par l’électro-audiovisuel (Guy Debord s’est suicidé parce qu’il avait vu trop juste dans sa Société du Spectacle, rédigé en 1967); le déclin continu des tissus urbains ou communautaires au profit de zones péri-urbaines floues sans lisibilité ni cohérence, ni légalité, ni sûreté; l’installation, en France particulièrement, d’une situation endémique d’émeutes urbaines—un Mai rampant en plus grave; la disparition de toute autorité civile dans les pays de l’ancienne URSS en proie au déclin économique.
Tout cela se déroule au moment où les Etats-nations voient décliner leur autorité souveraine, sans parvenir à enrayer paupérisme, chômage, criminalité, immigration clandestine, puissance montante des mafias et corruption des classes politiques; et au moment où les élites créatrices et productives, en proie au fiscalisme et à une surveillance économique accrue, sont tentées par le grand voyage américain. Une société de plus en plus égoïste et sauvage, en voie de primitivisme, paradoxalement dissimulée et compensée par le discours de la «morale unique», angélique et pseudo-humaniste, voilà ce qui se remarque de plus en plus, année après année, jusqu’au point de rupture.
2) Mais ces facteurs de rupture sociale en Europe seront aggravés par la crise économico-démographique qui ne fera qu’empirer. Dès 2010, le nombre d’actifs sera insuffisant pour fiancer les retraités du «papy-boom». L’Europe croulera sous le poids des vieillards; or des pays vieillissants voient leur économie ralentie et handicapée par le financement des dépenses de santé et des retraites de citoyens improductifs; de plus, le vieillissement assèche le dynamisme techno-économique. L’idéologie égalitaire de la (vieille) modernité a empêché de porter remède à cette situation, du fait de deux dogmes: d’abord l’anti-natalisme (cet ethno-masochisme) qui censura les tentatives de redressement volontariste de la natalité; ensuite le refus égalitariste de passer du système de sécurité sociale de répartition au système de capitalisation (fonds de pension). Bref, nous n’avons encore rien vu. Le chômage et la paupérisation empireront, tandis qu’une classe minoritaire, branchée sur les marchés mondiaux, appuyée par la classe des fonctionnaires et salariés protégés, prospérera. L’horreur économique est au rendez-vous. L’égalitarisme, par effet pervers, prouvant par là qu’il est l’inverse de la justice au sens platonicien, fabrique des sociétés d’oppression socio-économique. L’Etat-providence social-démocrate, fondé sur le mythe du Progrès, s’effondrera aussi sûrement, mais dans un plus grand fracas que le système communiste. L’Europe est en voie de tiers-mondisation. La crise est devant nous, ou plutôt la rupture des verrous de l’édifice socio-économique qui tient lieu de civilisation.
L’Amérique, immense continent voué aux migrations pionnières et habitué à une culture brutale et à un système conflictuel de ghettos ethniques et économiques, apparaît moins vulnérable que l’Europe. Elle peut encaisser une rupture d’équilibre. Tout au moins sur le plan de la stabilité sociale, car elle n’échappera pas à un éventuel maelström général.
3) Troisième ligne dramaturgique de catastrophe de la modernité: le chaos du Sud. En s’industrialisant contre leurs cultures traditionnelles, les pays du Sud, en dépit d’une croissance trompeuse et fragile, ont créé chez eux un chaos social qui va s’aggravant. Les récents événements d’Indonésie en sont un intersigne. L’homme d’affaires franco-anglais Jimmy Goldsmith, reniant avec perspicacité sa famille de pensée, l’avait parfaitement analysé: émergence de métropoles-champignons gigantesques (Lagos, Mexico, Rio, Calcutta, Kuala-Lumpur ...) qui deviennent des jungles infernales: coexistence d’un paupérisme qui tient de l’esclavage avec de riches et insolentes bourgeoisies autoritaires et minoritaires appuyées par des «armées de police» destinées à la répression intérieure; destruction accélérée de l’environnement; montée des fanatismes socio-religieux, etc. Les pays du Sud sont des poudrières. Les génocides récents de l’Afrique centrale, la montée en Inde, Malaisie, Indonésie, Mexique, etc., de conflits civils violents (appuyés ou pas sur l’extrémisme religieux et souvent attisés par les Etats-Unis) ne constituent que l’avant-goût d’un avenir sombre. L’idéologie égalitaire dissimule cette réalité en se félicitant d’un «progrès de la démocratie» dans les pays du Sud. Discours trompeur, car il s’agit de simulacres de démocraties. Et puis, est-ce que la «démocratie» du modèle helléno-européen, par effet pervers (l’hétérotélie de Monnerot), par incompatibilité mentale, n’est pas lourde tragédies si on l’applique de force aux cultures du Sud? Bref, la greffe du modèle socio-économique occidental dans les pays du Sud s’avère explosif.
4) Quatrième ligne de catastrophe, récemment expliquée par Jacques Attali: la menace d’une crise financière mondiale, qui serait beaucoup plus grave que celle des années trente et entraînerait une récession générale. La chute des bourses et des monnaies est-asiatiques, comme la récession qui frappe cette région, en serait le signe avant-coureur. Cette crise financière aurait deux causes: a) beaucoup trop de pays sont endettés par rapport aux capacités bancaires créditrices mondiales; et pas seulement les pays pauvres. Le service de la dette des nations européennes est préoccupant. b) L’économie mondiale repose de plus en plus sur la spéculation et la logique des flux de placements rentables (bourses, sociétés fiduciaires, fonds de pensions internationaux, etc.); cette prévalence du monétarisme spéculatif sur la production fait courir le risque d’une «panique générale» en cas d’effondrement des cours dans un secteur: les spéculateurs internationaux retirant leurs avoirs, l’économie mondiale se trouverait «déshydratée», avec des investissements en chute libre, du fait de l’effondrement du marché des capitaux où les firmes industrielles et les Etats empruntent. La conséquence: une récession globale et brutale, funeste pour une civilisation qui repose entièrement sur l’emploi économique.
5) Cinquième ligne de catastrophe: la montée des fanatismes intégristes religieux, principalement l’Islam, mais pas seulement, puisque les polythéistes indiens s’y mettent ... Le surgissement de l’Islam radical est le contrecoup des excès du cosmopolitisme de la modernité qui voulut imposer au monde entier le modèle de l’individualisme athée, le culte de la marchandise, la déspiritualisation des valeurs et la dictature du spectacle. Par réaction à cette agression, l’Islam s’est radicalisé, en même temps qu’il redevenait dominateur et conquérant, conformément à sa tradition. Sa pratique globale ne cesse d’augmenter, au moment où le christianisme, qui a perdu toute agressivité prosélyte, décline—même en Amérique du Sud et en Afrique noire—par suite du suicide que fut le Concile Vatican II, la plus grande gaffe théologique de l’histoire des religions. En dépit des dénégations rassurantes des médias occidentaux, l’Islam radical progresse partout comme un incendie et menace de nouveaux pays: Maroc, Tunisie, Egypte, Turquie, Pakistan, Indonésie, etc. Conséquences: guerres civiles à venir dans les pays bi-religieux, comme l’Inde; affrontements en Europe—surtout en France et en Grande-Bretagne—où l’Islam risque de devenir dans vingt ans la première religion pratiquée, et multiplication de crises internationales impliquant les Etats islamiques, dont certains pourront détenir des armes nucléaires «sales». A ce propos, il faut dénoncer la niaiserie de tous ceux qui croient qu’un «islam occidentalisé et respectueux de la laïcité républicaine» est possible. Il est impossible, parce que l’Islam est consubstantiellement théocratique et rejette l’idée de laïcité. Le conflit semble inévitable. Hors d’Europe et en Europe.
6) Un affrontement Nord-Sud, aux racines théologico-ethniques, se profile. Il remplace, avec une probabilité accrue, le risque, pour l’instant conjuré, d’un conflit Est-Ouest. Nul ne sait la forme qu’il prendra, mais il sera grave, car fondé sur des enjeux et des sentiments collectifs bien plus forts que l’ex-polarité polémique Etats-Unis / URSS, capitalisme / communisme, de nature artificielle. Les puissantes racines de cette menace sont, tout d’abord, le ressentiment tenace, refoulé et dissimulé des pays du Sud face à leurs anciens colonisateurs. La racialisation des discours est impressionnante. Récemment un Premier ministre asiatique a traité le gouvernement français de «raciste» au terme d’un litige économique banal où un investisseur italien avait été préféré à une entreprise de son pays. Cette racialisation des rapports humains, conséquence concrète (hétérotélique) du cosmopolitisme «antiraciste» de la modernité, se remarque évidemment aussi en Occident: le leader musulman noir américain Farrakhan, comme les groupes de rap aux Etats-Unis et en France (NTM, Ministère Amer, Doc’Gynéco, Black Military, etc.) ne cessent d’en appeler subrepticement à une «vengeance contre les Blancs» et à la désobéissance civile. Le cosmopolitisme égalitaire a paradoxalement installé le racisme globalisé, pour l’instant sous-jacent et implicite, mais pas pour longtemps.
Mis en présence, au contact les uns des autres dans la «ville globale» qu’est devenue la Terre, les peuples se préparent à s’affronter. Et c’est l’Europe, victime d’une colonisation de peuplement, qui risque d’en être le champ de bataille principal. Et ceux qui prétendent que le métissage général est l’avenir de l’humanité se trompent: ce dernier ne sévit qu’en Europe. Les autres continents, principalement l’Asie et l’Afrique, forment de plus en plus des blocs ethniques imperméables qui exportent le surplus de leurs populations, mais n’en importent pas.
Point capital: l’Islam devient l’étendard emblématique de cette révolte contre le Nord, revanche freudienne contre «l’impérialisme occidental». Dans l’inconscient collectif des peuples du Sud s’installe cette idée-force: «les mosquées s’installent en terre chrétienne». Vieille revanche des Croisades, retour de l’archaïque, retour de l’histoire, comme un boomerang. Les intellectuels—musulmans ou occidentaux—qui prétendent que le fondamentalisme conquérant et intolérant n’est pas l’essence de l’Islam se trompent lourdement. L’essence de l’Islam, comme celle du christianisme médiéval, c’est le totalitarisme théocratique impérial. Quant à ceux qui se rassurent en expliquant doctement que les pays musulmans sont «désunis», qu’ils sachent simplement qu’ils sont moins désunis entre eux que ligués contre un adversaire commun, surtout quand surgiront les cas d’urgence. Cette colonisation du Nord par le Sud apparaît comme un colonialisme mou, sans franchise, appuyé par des appels à la pitié, à l’asile, à l’égalité. C’est la «stratégie du renard» (opposée à celle du lion) notée par Machiavel. Mais en réalité le colonisateur, qui se justifie par l’idéologie occidentale et «moderne» de sa victime, dont il feint d’adopter les valeurs, ne les partage nullement. Il est anti-égalitaire, dominateur (en se prétendant dominé et persécuté), revanchard et conquérant. Belle ruse d’une mentalité restée archaïque. Pour le contrer, ne s’agirait-il pas de redevenir mentalement archaïque et de se débarrasser du handicap démobilisateur de l’humanisme «moderne»?
Autre fondement d’un conflit Nord-Sud: un litige politico-économique global. Guerre pour les marchés et les ressources rares en voie d’épuisement (eau potable, réserves halieutiques, etc.), refus des quotas de dépollution par les pays nouvellement industrialisés du Sud, exigence de ces derniers de déverser leurs surplus de population vers le Nord. Dans l’histoire, ce sont les schémas simples qui s’imposent. Un Sud complexé, pauvre, jeune, démographiquement prolixe, fait pression sur un Nord moralement désarmé et vieillissant. Et n’oublions pas que le Sud se dote d’armes nucléaires alors que le Nord pusillanime n’a que les mots «désarmement» et «dénucléarisation» à la bouche.
7) Septième ligne de catastrophe: le développement d’une pollution incontrôlée de la planète, qui ne menace pas cette dernière (elle a encore quatre milliards d’années devant elle et peut reprendre à zéro toute l’évolution), mais la survie physique de l’humanité. Cet effondrement de l’environnement est le fruit du mythe libéralo-égalitaire (mais jadis aussi soviétique) du développement industriel universel et d’une économie énergétique pour tous. Fidel Castro, pour une fois bien inspiré, déclarait dans son discours à l’OMS à Genève le 14 mai 1997:
Le climat change, les mers et l’atmosphère se réchauffent, l’air et les eaux se contaminent, les sols s’érodent, les déserts s’étendent, les forêts disparaissent, l’eau se fait rare. Qui sauvera notre espèce? Les lois aveugles et incontrôlables du marché? La mondialisation néolibérale? Une économie qui croît en soi et pour soi comme un cancer qui dévore l’homme et détruit la nature? Ceci ne peut être la voie, ou bien ne le sera que pendant une période très brève de l’Histoire.
On ne saurait mieux dire ...
Arial,Helvetica>Fidel Castro, en prononçant ces paroles prophétiques, devait avoir en tête l’arrogance irresponsable des Etats-Unis qui refusent de réduire (sommets de Rio, puis de Tokyo) leurs émissions de dioxyde de carbone. Mais aussi ce «marxiste paradoxal» pensait-il à l’adhésion de tous les peuples au modèle du profit marchand pur et à court terme, qui pousse à polluer, à déforester, à dévaster les réserves halieutiques océanes, à piller les ressources fossiles ou végétales, sans aucune planification globale? Fidel Castro en appelle ici sans le savoir, non au marxisme, aussi dévastateur que le libéralisme, mais à l’antique sagesse justicialiste platonicienne.
8) Il convient d’ajouter: que la «toile de fond» de ces sept lignes catastrophiques convergentes est saturée de facteurs aggravants, d’accélérateurs, pourrait-on dire. En vrac: la fragilisation des systèmes techno-économiques par l’informatique (le fameux bug de l’an 2000); la prolifération nucléaire en Orient asiatique (Chine, Inde, Pakistan, Irak, Iran, Israël, Corée, Japon ...) de la part de pays en intense rivalité, aux réactions nerveuses et imprévisibles; l’affaiblissement des Etats face au pouvoir des mafias qui contrôlent et amplifient le commerce des drogues (naturelles et de plus en plus chimio-génétiques), mais s’appuient aussi sur de nouveaux secteurs économiques allant de l’armement à l’immobilier en passant par l’agro-alimentaire; ces mafias internationales, avertissait un récent rapport de l’ONU, disposent de moyens supérieurs à ceux des instances internationales répressives. N’oublions pas non plus le retour des maladies virales et microbiennes archaïques: le mythe de l’immunité sanitaire s’effondre. Le Sida en fut la première brèche. Nous sommes menacés, du fait notamment de l’affaiblissement mutagène des antibiotiques et de l’intensité des déplacements humains, par le retour d’un désordre sanitaire mondial. Récemment, à Madagascar, quatorze cas de peste pulmonaire ne purent être traités.
Bref, n’y a-t-il pas toutes les raisons de penser que la modernité va droit au mur et que l’accident planétaire est irréversible? Peut-être pas. Mais peut-être ... L’essence de l’Histoire, son moteur, n’est-ce pas le carburant de la catastrophe? Mais là, pour la première fois, la catastrophe risque d’être globale dans un monde globalisé. Robert Ardrey, brillant éthologue et dramaturge américain, prophétisait en 1973: «Le monde moderne ressemble à un train de munitions qui fonce, dans le brouillard, par une nuit sans lune, tous feux éteints».
Ces catastrophes annoncées sont le fruit direct de l’indécrottable croyance aux miracles de la modernité: pensons au mythe du niveau de vie élevé possible pour tous à l’échelle planétaire, et à la généralisation d’économies à fortes consommations énergétiques. Le paradigme de l’égalitarisme matérialiste dominant—une société de consommation «démocratique» pour dix milliards d’hommes au 21ème siècle sans saccage généralisé de l’environnement—est une utopie à l’état brut.
Cette croyance onirique se heurte à des impossibilités physiques. La civilisation qu’elle a produite ne pourra donc pas durer longtemps. Paradoxe du matérialisme égalitaire: il est idéaliste et matériellement irréalisable. Et ce, pour des raisons sociales (il déstructure les sociétés) et surtout écologiques: la planète ne pourra physiquement supporter le développement général d’économies hyper-énergétiques accessibles à tous les humains. Les «progrès de la science» ne sont pas au rendez-vous. Il ne faut pas rejeter la techno-science, mais la recentrer dans une perspective inégalitaire. Nous verrons cela plus loin ...
Le problème n’est donc plus de savoir si la civilisation planétaire érigée par la modernité égalitaire va s’effondrer, mais quand. Nous sommes donc en situation d’état d’urgence (l’Ernstfall dont parlait Carl Schmitt en expliquant que l’égalitarisme libéral n’avait jamais compris ni intégré cette notion capitale, puisqu’il pense le monde de manière providentielle et miraculeuse, dominé par la ligne ascendante du progrès-développement). La modernité et l’égalitarisme n’ont jamais envisagé leur fin, jamais reconnu leurs erreurs, jamais su que les civilisations étaient mortelles. Pour la première fois, il y a une certitude: un ordre global de civilisation est menacé d’effondrement parce que fondé sur un paradoxal et bâtard matérialisme idéaliste. On demande une nouvelle vision du monde pour la civilisation de l’après-catastrophe.
C’est au bord du gouffre que les populations européennes réagiront à ce qui leur arrive. Quand l’hédonisme économique sera brisé. Il ne faut pas attendre de solutions efficaces avant une catastrophe prévisible. C’est le consumérisme, le confort, les innombrables «commodités» de la société de consommation, l’ahurissement de la société du spectacle, qui ont brisé les ressorts de la résistance. Affaiblissement par une mollesse de vie, un individualisme débridé, et par des rêves audiovisuels et publicitaires d’une existence et d’expériences oniriques et virtuelles. Ce que l’anthropologue Arnold Gehlen nommait les «expériences de seconde main». De l’opium socio-économique. Mais cette société, fondée sur la conspicuous consumption («consommation ostentatoire»), comme l’avait noté Thorstein Veblem au début du siècle, a sapé ses propres fondements économiques et sociaux. Elle a détruit ses rêves de liberté, d’émancipation, d’égalité, de justice et de prospérité en les poussant si loin, jusqu’à l’absurde, que par un effet boomerang, elle n’est plus capable de résister aux crises financières, aux délinquances, aux séismes sociaux qu’elle a générés. Phénomène de retournement dialectique bien décrit par Marx et par Jules Monnerot. Cette société a provoqué un affaiblissement anthropologique global, où toutes les défenses immunitaires s’effondrent. Le remède n’en sera que plus fort et douloureux. Nous nous avançons vers une Révolution à coté de laquelle la Révolution russe n’aura été qu’un petit chahut.
Quelle: Extrait de L’Archéofuturisme, l’Aencre 1998.
Tom Erichsen
03/02/2003
http://www.libre-pensee.qc.ca/forum/viewtopic.php?t=273
Quelques recherches effectuées (voir ci-dessus) permettent de mieux cerner le travail de Mike-Michael Gonzales-Gonzalez.
Cycloid
02/02/2003
Sur le site conseillé par S Zitzler,“Foreign Policy”, nous trouvons : “A Grand Strategy of Transformation “, par John Lewis Gaddis.
J. L. Gaddis est un historien, professeur à l’université de Yale, nous apprend la fiche biographique au bas de l’artricle. Mais il est aussi l’auteur de “The Landscape of History, ou comment les historiens planifient le passé”. De plus, Gaddis est passé par l’Hoover Institute et est reconnu comme un spécialiste de l’histoire de la guerre froide, sur laquelle il a publié au moins 7 bouquins. Il ne nous apparaît pas, à priori, un esprit contestataire, comme Noam Chomsky ou comme Ramsey Clark, l’ex-Attorney général de Lyndon Johnson. C’est l’Américain bien pensant.
Malgré d’habiles réticences, de subtiles réserves à la François Mauriac, visant à démontrer sa parfaite objectivité, Gaddis me semble être un laudateur de l’administration Bush.
De plus, son article plutôt long constitue une démonstration de la volonté hégémonique des Etats-Unis. L’historien étale sa culture en se référant inutilement et pédantesquement à Metternich, Bismarck, Lord Salisbury, Périclès, Hamlet,, et à Henry V et sa bataille d’“Agincourt” (Azincourt). Voilà notre G.W.Bush bien encadré pour pénétrer glorieusement dans l’Histoire. Gaddis analyse deux rapports de G.W. sur la NSS (National Security Strategy), celui du 1er juin 2002, exposé à West Point, et celui du 17 septembre 2002, particulièrement controversé actuellement.
Mais que dit ce dernier exposé ? Pour l’ex-fellow du Hoover Institute, il y a 3 faits marquant: 1) Nous défendrons la paix et combattrons les terroristes et les tyrans.
2) Nous préserverons la paix en établissant de bonnes relations avec les grands pays.
3) Nous élargirons la paix en encourageant des sociétés libres et ouvertes sur chaque continent.. Gaddis compare cette déclaration à celle contenue dans le rapport NSS de
décembre 1999, sous Clinton, où il y avait également 3 volontés qui étaient exprimées:
augmenter la sécurité de l’Amérique, renforcer la prospérité économique américaine et promouvoir largement la démocratie et les droits humains.
Gaddis en conclut : ” Les différences sont révélatrices. Les objectifs de Bush sont de défendre, préserver et étendre la paix ; la déclaration de Clinton semble simplement assumer la paix.” L’historien continue encore sa lecture quasi biblique ou talmudique des textes présidentiels pour nous asséner :” La NSS de Bush est plus énergique, plus travaillée et de manière inattendue, plus multilatérale que celle de son prédécesseur”.
.On nous dit : “révélateur” ? Mais attendez; vous allez voir comment un historien américain arrive naturellement à la notion d’hégémonie pour son pays.
“La première grande nouveauté se situe dans l’équation de Bush : terroristes = tyrans et sont une source de dangers. Dans le passé...il fallait de grandes capacités industrielles et de grandes armées…pour menacer les Etats-Unis.”, écrit Gaddis Il cite Bush: “Maintenant, des réseaux mystérieux, ou des individus, peuvent apporter de grand chaos et souffrances dans nos territoires. Les stratégies qui ont gagné la Guerre Froide ...n’agissent plus…Comment allez-vous contenir une ombre ? Comment allez-vous dissuader quelqu’un qui veut se suicider ?”. Gaddis rêve alors sur les bons vieux anarchistes travaillant sans “sponsors”, puis cite à nouveau Bush :” Aujourd’hui, nos ennemis voient, en les armes de destruction massives, des armes de choix…Nous ne pouvons laisser nos ennemis frapper les premiers”. Gaddis fait quelques commentaires plutôt approbateurs sur l’ action préventive (preemption), puis assène : “LA PREEMPTION REQUIERT L’HEGEMONIE”. Et hop ! Passez muscade ! les hot-dogs sont cuits !
Après ça, des consolations bushistes : créer une balance de force qui favorise la liberté humaine, renoncer à des avantages unilatéraux. Gaddis nous dit que le corpus du NSS de
septembre dit clairement que “NOS FORCES DOIVENT ETRE SUFFISAMMENT COSTAUDES POUR DISSUADER LES ADVERSAIRES POTENTIELS DE POURSUIVRE UNE CROISSANCE MILITAIRE DANS L’ESPOIR DE SURPASSER, OU D’EGALER LA PUISSANCE DES ETATS-UNIS. “
idem pour la NSS de West -Point :” L’Amérique possède , et a l’intention d’élever une puissance militaire au-dessus de tout défi”, avait alors déclaré Bush.
Gaddis s’interroge tout de même ” Comment, dites, le reste du monde va-t-il répondre à Bush ?” mais c’est, dit-il en un long paragraphe, en développant la coopération avec les grandes puissances ! Plus loin, on trouve cette réflexion du spécialiste en matière de guerre froide : “L’hégémonie US est acceptable parce qu’elle est liée à certaines valeurs que tous les états et toutes les cultures- sinon tous les terroristes et tyrans- partagent : le refus de l’oppression, de la servitude, de l’arrestation arbitraire”.
Plus loin, Gaddis assure qu’il y a plus de cohérence dans la stratégie de Bush que dans celle de Clinton .
Dans un autre paragraphe, Gaddis titre ;” Ce que la NSS n’a pas dit”.
Ha! dit le lecteur, après ce panégyrique, la botte de chardons. Mais non, voyons !
L’historien se demande : Bush est-il comparable à Hamlet ou à Henry V ?
Suit une longue disgression pour trouver que Bush est comparable à Henry V !
Ce dernier avait démontré son goût de la victoire à Agincourt, pardon, Azincourt, en rossant les Français, en 1415. Bush a eu aussi sa victoire, sur les talibans! Gaddis ne nous dit pas s’il trouve une ressemblance entre les talibans et les Français.
Vraiment, on croirait lire un article de “Je suis partout” encensant le maréchal Pétain.
Mais l’érudit flagorneur n’a pas encore vidé tout son sac.
G.W. a annoncé en tonitruant qu’on allait apporter au monde ahuri, la preuve des accointances de Saddam avec al Qaeda. Gaddis rectifie : Saddam n’aide pas Osama de manière active. C’est plutôt que les régimes autoritaires du Moyen-Orient supportent indirectement le terrorisme en continuant à produire des générations de chômeurs, non représentés et dès lors “radicalisables”, des jeunes que peuvent recruter Osama et d’autres qui lui sont semblables.
La paille et la poutre ! Si tous les laissés pour compte, les clochards ci-devant assurés ou employés chez Enron et autres châteaux de cartes réputés invincibles, devenaient les proies consentantes des mouvements d’extrême droite US, suivaient la voie désignée par “les carnets de Turner”, et s’unissaient pour répéter les actes qui ont dévasté Okhlahoma City, il deviendrait dangereux d’habiter aux USA. Ce paragraphe est-il un avertissement, ou une connerie de plus à charge du cuistre de la batellerie US ?
Cet incorrigible pédagogue a un moment de sérieux, lorsqu’il se demande quel accueil les GIs trouveront à Bagdad. Il fait allusion à la Corée (du Sud évidemment).
Les Américains sont-ils encore les bienvenus en Corée du Sud ? Au Brésil ? En Argentine ?
On a oublié chez nous qu’après les orgies folles et la liesse populaire dionysiaque de la libération (deux mois de folie), les rudesses et la brutalité des GIs se sont développées (Insécurité des rues, femmes violées). L’Europe occidentale libérée ne connut la paix qu’en 1947, avec le départ de la masse US.
Le dernier paragraphe est rigolo : il s’intitule “Maintaining the moral high ground “.
Gaddis commente une phrase d’une NSS bushiste “aucune nation ne peut construire seule un monde plus sûr et meilleur ” Il répond :” Ces buts ne peuvent être que difficilement atteints, jusqu’à ce que l’action elle-même repose sur un support multilatéral”.
Si on reprend les différentes prises de positions de l’article, et qu’on en tire une conclusion, on obtient le résultat suivant.:
Somme toute, le nouveau rêve américain est celui d’une société virtuellement féodale :
le bon plaisir du suzerain est accompli par les vassaux obéissants. Quant à ceux-ci, en pratique, l’historien qu’est Gaddis sait qu’ils peuvent être des tyrans comme Suharto, comme Vidéla, comme Mobutu ou comme Pinochet, mais qu’il seront toujours bien considérés au Bureau Ovale, tant qu’ils seront des “puppets” maniées par l’administration américaine, elle-même soumise aux diktats de la céleste Finance (aujourd’hui, le lobby pétrolier). Saddam Hussein a été propulsé par Reagan et Bush l’Aîné, qui connaissaient sa moralité (dont ils se fichaient impérialement). Mais Saddam a voulu faire cavalier seul, et seulement alors l’administration américaine l’a considéré comme “voyou”.
Le sycophante de Bush, pour paraître objectif, fait de très prudentes réserves : il effleure la question du mécontentement du peuple américain, dont une partie peu négligeable entre dans la misère, ce dont Bush ne parle jamais: “L’ administration Bush n’a jamais fait de rapprochement entre la politique intérieure et la haute stratégie. C’est la plus grande erreur jusqu’à présent”.
Fin de ce commentaire. Conseil : lire “La Tentation impériale”, de PHILIP S. GOLUB,
le Monde Diplomatique, septembre 2002
Claude Chevolet
31/01/2003
En fin de compte et sans vouloir verser dans le manichéisme, l’analogie hitlérienne ne s’applique parfaitement qu’à G.W.Busch lui-même et dans la forme, son language s’apparente à celui du chancelier du Reich au moment du triste canular des minorités sudètes.
delabon
30/01/2003
Bonjour,
Les boucher d’Amérique pour les beaux yeux des pétroliers de Dick Chenay vice-président des USA et ceux des Israéliens et de Madeleine Albright l’apatride vont une fois de plus égorger des enfants en Irak. Ayant moi-même échappé par miracle au sort que ces “libérateurs” ont réservé aux enfants Français en 1942 en bombardant Boulogne Billancourt, mais aussi à tous ceux qu’ils ont massacrés entre 1942 et 1945 en France, en Belgique en Allemagne en les brûlant au phosphore comme à Dresde faisons quelque chose chacun à notre place pour les empêcher de recommencer avec les enfants Irakiens qu’ils affament et privent de médicament depuis déjà 11 ans.
Nous ne sommes pas impuissants nous pouvons les contrer chacun sans grands cris ni manifestation en boycottant tous les jours leur produits.
Déjà n’utilisons plus AOL mais aussi n’achetons plus de disques Universal ou Time Warner, ni aucun autre produit américain ou Israélien même si ces produits sont faits dans nos pays car dès lors que ces marques sont américaines ou israéliennes les bénéfices vont dans les poches de ces bouchers. Et comme d’autre pays par lâcheté, aveuglement ou vénalité de leurs dirigeants se sont joints à ces barbares ne traitons plus avec les Italiens, les Hongrois, les Anglais, les Portugais, les Espagnols, les Tchèques.
Même si au départ nous ne sommes pas nombreux Internet nous permettra de comme dans le Cid de nous retrouver nombreux en arrivant au port, c’est à dire au jugement à Nuremberg de TOUS LES CRIMINELS de guerre y compris de ceux qui n’ont pas été jugé en 1945 Roosevelt, Truman Eisenower Churchil et autre bombardeurs.
Voyons la réalité en Face, ce ne sont pas les enfants de Busch qui vont mourir mais des enfants anonymes en Irak. Rions des larmes de crocodiles des “humanitaires qui se taisent, agissons tous les jours dans les supermarchés là où nous vivons.
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