Didier Favre
04/09/2019
C’est une observation vertigineuse et formidable que vous faites là. À vous lire, je suis horrifié et admiratif. En soi, chaque fois que j’observe la réalité ces deux sentiments me saisissent.
Vous me faites prendre conscience d’un fait horrible. Les USA sont une nation menée par des possédés dans tous les sens du terme.
Le rejet du trait FNI, un folie, la destruction des statues de Robert E. Lee, une idiotie sans nom, le feu des esprits de W, une horreur absolue, les avancées de la politique identitaire, un délire sans nom, les attifas, une contradiction même dans leur nom, marquent ce que Marghescu que vous citez et que je reprends ici tant l’observation est forte, « le débat occulté entre l’homme traditionnel et l’homme moderne, entre les défenseurs de la tradition et les pionniers du progrès ».
Le progrès possède les esprits. Il va de plus en plus vite et de plus en plus loin. Il n’a aucun sens. Toute nouveauté est un progrès. Il n’a aucune direction. Toutes les vérités se valent. Si vous agissez sans sens, ni direction définies, vous ressemblerez tellement à un fou que je vous considèrerais tel car vous ne saurez ni où vous allez, ni où vous êtes et vous m’expliquerez que nous devons y aller de plus en plus vite car les forces de la réaction ou de l’oppression deviennent de plus en plus menaçantes.
Un élément secondaire de cette idée est qu’elle définit ici ce que les personnes politiquement correctes nomment oppression, patriarche etc… C’est tout ce qui est traditionnel.
Une tradition contient une histoire. Elle porte les personnes qui l’ont faite. Elle transmet à leurs descendants leur sagesse. Elle exige une adhésion sincère et complète. Elle affirme que la vérité existe. Elle dit dans quelle direction agir et donne un sens à tous les pas que nous faisons.
Tous ces éléments vous seront évidents et délicieux si vous partagez mon avis et vous seront si répugnants que vous ne serez pas arrivés jusqu’ici dans votre lecture si vous êtes une personne de « progrès ».
Vous ignorez ce que cela veut dire et vous lui êtes totalement soumis. Vous êtes un possédé.
Possédé par le « progrès » fait alors de vous une personne engagée dans une civilisation pervertie. Cette possession imite l’engagement de la personne dans une tradition et le transforme en un truc parfaitement malsain.
En effet, le progrès ne demande pas à ses adeptes de devenir des personnes ou des humains à part entière qui acceptent une réalité, en acceptent les conséquences et assument les désastres trop fréquents qui en résultent. Un humain à part entière se regarde avec vérité et l’accepte (cela se nommait autrefois humilité) et travaille sans relâche à améliorer la situation dans laquelle il est en commençant par lui-même. Le progrès promet d’en avoir les fruits sans passer par ce travail sur soi et le monde qui entoure ses adeptes. Certains appelaient cela un pacte avec le diable.
Il est possible d’obtenir tout ce que l’on peut imaginer au moment du pacte (quoique) mais on y perd toute transcendance et donc toute chance d’aller jusqu’au bout de ses capacités.
Je ne peux qu’espérer que vous ayez raison Monsieur Grasset. Ces gens seront brûlés par le feu allumé dans leurs esprits. Ils se désintègreront avant de tout détruire.
Ce ne sera pas glorieux ou bruyant mais les ennuis de F35, du porte-avions « Gerald Ford » ou des destroyers de la classe « Zumwald » me font penser que votre espoir est fondé. Ce sera alors juste un énorme effort ne pouvant pas aboutir car il est mené par des personnes incapables de construire ensemble l’anéantissement de l’humanité.
mumen
04/09/2019
Vous avez sacrément raison, Mr Grasset de continuer à gratter autour de cet événement-là, d'autant plus raison que vous semblez être seul sur cette voie.
L'époque à court terme, même si elle se prépare de longue date avec les Poutine et les Xi, est peut-être bien celle du moment de la bascule. Tous les événements s'accélèrent, les bastions tombent en Orient et en Amérique Latine et se fissurent ailleurs. Tellement qu’il devient difficile de tenir le compte des échecs de l'empire, du dernier empire occidental pour paraphraser Le Saker.
Ce discours, bien au-delà de l'être insignifiant qui le prononce, est peut-être bien de nature fondamentale en ce qu'il semble annoncer la bascule de l'Europe, de vassale à autre chose d’encore chaotique et indiscernable, ce qui n'est pas rien, ce qui ne sera pas sans douleur, mais ça il y a longtemps qu’on le sait.
Peut-être sommes-nous au jour de ce grand choc métahistorique que vous professez inlassablement.
patrice sanchez
04/09/2019
Discours discours déclamait notre zupiter, s’improvisant foudroyant de guerre une fois de plus !
Si ce n’était la situation plus que catastrophique pour le devenir de l’humanité, Poutine à chaque rencontre s’en tordrait de rire, avec une armée française à la doctrine de Maginots Guignolos depuis des lustres, des généraux stipendiés, “émasculés” de leur libre arbitre et biberonnés à la doctrine brezinskienne de joueurs de poker menteur et autre jeu de bonneteau de la coercition et de la canonnière !
Vous pensez bien que ce n’est pas avec notre porte avion en cale sèche la moitié du temps, ni nos équipements de plus en plus vétustes que nous pourrons influer un temps soit peu sur le cours de l’histoire … l’europe est la prostituée de l’otan, des réseaux gladios et il ne fait aucun doute que si Micron continuait dans sa volonté de s’émanciper du joug de l’état profond pro américain, ces derniers ne manqueraient pas de le faire rentrer dans le droit chemin avec les attentats qui ne manqueraient pas de survenir dans le pays ou bien, solution plus radicale, avec un changement de président de la ripoublique !
Nous n'aurons d'autre choix que de nous en remettre à la providence tout en gardant à l'esprit que la vérité triomphera de toute éternité sur la confusion et le mensonge comme il était enseigné dans les écoles de sagesse antique.
Marc Gébelin
02/09/2019
Il arrive parfois à monsieur Grasset d'écrire d'excellentes analyses. Je partage totalement sa vision des nouvelles relations franco-russes qui se dessinent. Espérons qu'elles ne feront pas que ce dessiner et que l'intelligence communicationelle de Macron va enfin se transformer en véritable intelligence géopolitique. Y est-il prêt? Sa formation de banquier ENA Rotschild s'y prête-t-elle? L'avenir le dira. Les pervers sont parfois surprenant et prennent tous les risques.
Ni Ando
02/09/2019
Sans doute. L'histoire montre cependant que la Russie n'a jamais tiré qu'un maigre profit géopolitique de ses rapprochements avec la France, contrairement à la France qui doit à ce pays sa victoire de 1918. Par ailleurs, la Russie a une culture souverainiste vigoureuse qui manque de beaucoup à notre pays. Ce type d'attitude (souverainiste) demande pour être crédible beaucoup de temps, qui manque donc au sieur Macron.
mumen
02/09/2019
Trump est sans doute bien plus lucide que ce que la plupart des commentateurs estiment. Sa promesse de "Drainer le Marais" n'est pas encore lettre morte, pas plus que celle de recentrer l'économie U.S. Quand on parle d'Amérique, il est bon de discerner de laquelle on parle et de le dire. L'Amérique n'est absolument pas le monolithe que l'on voudrait croire, c'est plus une schizophrénie avec, en ce moment sacré, une espèce de magicien bizarre à sa tête… Et franchement, pourvu que ça dure… Parce que le monolithe exceptionnaliste, on en a mondialement soupé.
Macron là-dedans, c'est comme s’il venait de basculer de l'un à l'autre en l'ayant déjà une fois ou l'autre timidement expérimenté, c'est à dire vers le vrai Trump, le caché sous l'outrance, celui du pays Amérique, contre la chimère élitaire d'un ordre mondial malthusianiste ici nommé Deep State. Aller vers ce Trump-là signifie aller vers Poutine.
Enfin, si comme vous dites le discours est suivi d'effets. Et dans ce cas-là, il y aura des contre-effets… A moins que… Puisque tout change à toute vitesse, puisque les putrides géants d'hier sont démasqués, puisque nos chefs parlent en secret. Que savons-nous des comédies qu'ils jouent pour nous, à moins qu'ils ne les jouent pour de puissants ennemis communs ? Peut-être que sous un Macron potiche un certain autre état profond, plus cocorico, est en lui-même train de basculer ? Ça, ce serait du sport…
Mais bien sûr, ce discours de Macron ne mérite peut-être pas toute l'attention qu'on lui porte ici, à l'aune du total désintérêt que semble lui accorder le reste des deux sphères opposées de l'information. Peut-être que l'époque est tellement pourrie que même la vérité peut être dite sans que rien ne dérange ni ne change, hormis peut-être la côte de popularité d'un présentateur télé des plus quelconques, mais président quand même.
Sur Dedefensa, le cher Monsieur Grasset rechigne par posture à penser - pardon à imprimer - ce genre de théories échevelées, dans notre cas celle d’un double Trump, pourtant des plus plausible, voire même strictement nécessaire. Mais il y vient pourtant à toutes petites touches, non sans un petit rire de pitié pour ceux qui, comme lui en fait, changent leurs voiles selon la météo.
Ne nous plaignons pas, car prudence est mère de longévité dans ces incertaines contrées, qu'il sillonne de long en large en émérite et solitaire capitaine au long cours. Son changement est aussi celui du monde, qu'il nous révèle au prix de son engagement total et donc de sa vie.
alain pucciarelli
01/09/2019
BJ un bouffon? Attendons pour voir. Faire un parallèle acrobatique entre les Habsbourg et les Windsors relève sans doute plus du romanesque que de l'histoire. Il est navrant que l'on puisse en quelques lignes dessiner un panorama fantasmatique appuyé sur les béquilles d'une "vision" de l'histoire, vision qui, en vérité, ne veut rien entendre du désir majoritaire d'indépendance du RU. Echappant à cette UE en capilotade, le RU serait donc en voie de désintégration? Au nom de quoi affirmer cela? Tel est peut-être le cas. Peut-être. Que nous annoncerait-on en cas de Frexit? Il est facile de faire appel à l'Histoire, mais plus difficile d'en user sciemment. BJ est dans tous les cas un "bouffon" que certains Français verraient volontiers à la tête du pays. Qui est évidemment épargné par le pouvoir des bouffons! L'"esprit de parti" comme disait Stendhal ne nous lâchera donc jamais?
Du fond des ages
31/08/2019
Macron est un menteur, un champion de la discipline.
Il a menti lors du débat des présidentielles lorsqu'il a prétendu n'avoir pas validé la vente d'Alstom, il a menti à de nombreuses reprises quant au contenu des mesures qu'il a fait voter, il ment sans cesse avec un aplomb extraordinaire avec comme ligne directrice l'idée de ne pas dire aux gens le contraire de ce qu'ils veulent entendre. En ce sens, ce n'est qu'un politicard, mais qui a pratiqué le mensonge dans les sphères éthérées des requins banquiers d'affaire. Un expert.
Ce que je retiens de son discours n'est pas sa supposée compréhension soudaine des dynamiques géopolitiques et civilisationnelles en cours, et son souhait d'en tenir compte dans la politique de la France (alors qu'il nomme Sylvie Goulard à la commission et continue à réclamer des comptes à la Russie sur l'Ukronaziland). Non, ce que je retiens de son discours, c'est qu'il est en train de changer le contenu de sa communication, ce qui signifie qu'il pense certainement au vu des remontées d'opinion dont il dispose que c'est en se positionnant ainsi qu'il pourra gagner les prochaines élections.
Macron a gagné en 2017 en phagocytant la gauche sociétale grace à son discours écolo-LGBT-pro-minorités, et la droite libérale grace à son discours sur les réformes économiques.
Il se lance désormais dans une démarche de communication pour phagocyter le discours populiste (anti-capitaliste et patriotique), afin de prendre la place des vainqueurs probables comme il l'a fait en 2017.
C'est très intéressant, car cela signifie que la personne la mieux informée de France et la plus talentueuse en terme de communication politique considère que la dynamique en cours dans l'opinion fera perdre ceux qui s'aligneront sur un discours de continuation des politiques libérales et de capitalisme financier en cours depuis des décennies.
Cela en dit très long sur les changements tectoniques en cours dans l'opinion.
Michel Donceel
31/08/2019
Est-ce vraiment un hasard si le Système cherche à éradiquer la langue française partout où elle est encore présente ?
Et s'il met tant d'efforts à la déstructurer ( à coup de é-e-s etc…) et à la remplacer par un seule langue, aussi unique que l'anneau de Sauros ?
Bruno MELI
30/08/2019
Anecdotiquement, meeric pour le lien vers Deepl, qui semble effectivement bien meilleur !
jc
30/08/2019
Sur la forme.
Je crois qu'il n'est pas déplacé de citer à propos de cet article quelques passages de "Du bon usage de Poutine" qui date de 2015:
[Steiner:] “[Maistre] fit valoir la congruence essentielle existant entre l’état du langage, d’un côté, la santé et les fortunes du corps politique de l’autre. En particulier, il découvrit une corrélation exacte entre la décomposition nationale ou individuelle et l’affaiblissement ou l’obscurcissement du langage : ‘En effet, toute dégradation individuelle ou nationale est sur-le-champ annoncée par une dégradation rigoureusement proportionnelle dans le langage’… ” Cette remarque marque aussi bien la très haute réflexion que nous livre Steiner que les situations actuelles et même locales que nous connaissons, dans le sens d’un sorte de “localisme” d’une histoire officielle ramenée à des manifestations de sous-préfecture. Ce jugement nous frappe par sa fulgurance et son évidence, lorsqu’on compare le langage d’un de Gaulle et celui d’un président français courant, la hauteur tragique d’une part, la grossièreté primaire ou la mollesse ébahie d’autre part. Il n’y a pas aujourd’hui un seul orateur de la vérité de notre situation crisique dans le champ du politique, sinon le Russe Poutine dans certaines de ses interventions."
Sur le fond.
"[Alastair Crooke:] Il y a très peu de temps encore, la vision libérale, culturelle et économique occidentale était à son apogée. Cela semblait inévitable. Cela semblait irréfutable. C'était le centre de gravité du monde. Mais comme l'a récemment fait remarquer le président Poutine, le libéralisme et le soi-disant Siècle des Lumières européen sont brutalement devenus “obsolètes“ dans la perception d’une grande partie du monde."
(Extrait de l'article "Basculement civilisationnel" de ce mois d'août)
Est-ce que, dans l'esprit d' E. Macron, la fin de l'hégémonie occidentale coïncide avec l'obsolescence du libéralisme (ce que suggère Poutine)? Il me semble que si l'actuel président de notre république croit à quelque chose c'est au libéralisme. Mais ce phraseur opportuniste croit-il à quelque chose?
Christian Feugnet
30/08/2019
Si par décroissance on commençait par la monnaie ? Plus précisemment sa distribution : moins pour les riches plus pour les pauvres , à la louche . On encore par une baisse du rapport C/V: formule que tout le monde s obstine à ne pas comprendre .
Faut dire que c'est un poil plus complexe qualitativement .
Christian Feugnet
30/08/2019
Une fois de plus Orlov pointe un phénoméne essentiel .
Il y a croissance/Trump nous dit on et il en faudrait encore .
D'un coté Jackson Hole , de l'autre G7 .
Denenir négatif , faudrait dire au carré , parce que non seulement cette croissance est négative parce qu 'à rendements négatifs ( schistes par ex ) mais en plus , elle est pathologique . Et celà dans tous les domaines , y compris celui de l information dont la lumiére se perd dans les nuées du Cloud . Ces monstres de Gafa qu on utilise pour s'éclairer receuillent des données pour nous manipuler , eux et leurs clients .
Pourtant c'est qu il nous reste comme la possibilité d'une ile pour tenter d y voir clair .
Donc méme les écolos ne peuvent se réjouir de cette decroissance , le moins par moins donne un drole de plus !
Méme démographiquement , quoiqu en ralentissement , y a de plus en plus de vieux , d'improductifs , de jeunes désoeuvrés , de surafricains qui se noient en Mediterranée ., ...etc . Croissance de l entropie , certes , heureusement pas encore cahotique .
Resterait une anti croissance ? Mais ce serait quoi ?
alain pucciarelli
30/08/2019
La nature, en la matière, c'est la réalité. Or, y compris avec les réserves justifiées formulées par M. Grasset, quelle est cette réalité? C'est celle d'une France dépourvue de pouvoir et de capacités de décisions dans le cadre de l'UE. Evoquer même rapidement une défense européenne, cela supposerait Une stratégie, avec des buts communs. Les pays de l'UE et les traités européens étant ce qu'ils sont, c'est un leurre. Autrement dit, M. Macron a fait du bla bla, car quel que soit l'intérêt de ses paroles, il n'a ni la volonté ni les moyens de mettre en oeuvre une autre politique que celle du fil de l'eau. Qui caractérise l'UE à tous niveaux en tant que vague entité politique, et symbole parfait du déclin de l'"Occident". Pauvre France!
mumen
29/08/2019
Un discours électoral. Il copie, le microbe, la trumpissime marotte et redeviendra bien vite ce qu'il se doit d'être par l'indéfectible contrat, un mignon, un rien, transparent aux supérieures ordonnances. Ces jours-ci, même Sarkome le bouffon d'antan, vous savez le meurtrier de la Lybie, s'y met à devenir visionnaire et (pardon ça peut choquer) intelligent. N'ayons crainte, c'est intermittent.
Mon titre pour vous dire, Français pour Français, que les espaces ne s'élident jamais ni devant ni derrière l'emphase.
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