jc
10/08/2019
PHP:
- "(...) afin que se réalise l’anarchie perçue comme un mode de gouvernance « réellement » équitable.";
- "(...) recomposer l’« ordre du monde » au gré d’une vision anarchiste qui ambitionne de « libérer » le genre humain. Ordo Ab Chaos (...)"
On oppose fréquemment l'ordre et la stabilité du cosmos au désordre et à l'anarchie du chaos. L'un des résultats mathématiques les plus marquants de la seconde moitié du XXème siècle est la découverte de champs ergodiques sans singularités et structurellement stables.
Dans les rares pages qu'il consacre à la structure des sociétés Thom écrit¹:
"Il est d'ailleurs à noter que la structure considérée ci-dessus [société militaire avec chef] est la plus simple; mais ce n'est pas la seule à bénéficier de la stabilité structurelle; on pourrait très bien concevoir une société militaire sans chef unique, voire sans aucun chef [donc étymologiquement anarchique], mais le corps social serait alors au moins une variété de dimension trois (afin d'avoir un champ ergodique sans singularité et structurellement stable."
Thom écrit un plus loin: "(...) si les individus ont atteint un niveau moral suffisant pour ne pas exploiter à leur profit immédiat les défaillances de l'autorité ce danger [mieux vaut une injustice qu'un désordre] n'est pas à craindre. En ce cas, une situation très labile, à autorité fluctuante, a toutes chances de se révéler le régime optimal pour les individus." (Il me semble que Thom pense là à un mixte "en double assurance" de société militaire anarchique et de société fluide qu'il décrit juste après la société militaire.)
On notera où Thom place le marxisme: "Le marxisme, qui veut expliquer la structure et l'évolution des sociétés à l'aide des seuls facteurs économiques, est l'homologue de la théorie métabolique de Child en Embryologie et il souffre sans doute des mêmes simplifications²."
¹: SSM, 2ème ed., p.322
²: Cf. SSM, 2ème ed., pp.167 et 168
jc
10/08/2019
PhP: "Présentement, à l’« Âge d’homme », telle que prophétisée par Nietzsche, succède l’« Âge de l’homme-machine » "
Comme le suggère PhP à propos de la prophétie de Nietzsche il faut distinguer le matérialisme mécaniste du XIXème siècle (déjà perceptible chez Descartes et ses animaux-machine), auquel se rattache l'idéal de puissance, selon lequel l'existence implique l'essence, et un matérialisme vitaliste (matérialisme "substantiel" aristotélicien qui ferait retour au XXIème siècle?).
René Thom¹: "D'un être — ou objet — on distingue classiquement son existence, son Dasein, le fait que l'être occupe une certaine portion d'espace-temps, et son essence, c'est-à-dire la totalité de ses aspects, de ses qualités. L'attitude matérialiste, traditionnelle en Science, consiste à dire que l'existence précède l'essence (en fait, l'existence implique l'essence) ; le modèle de la Théorie des Catastrophes en Morphogenèse va à l'encontre de cet axiome, car il présuppose que, dans une certaine mesure, l'existence est déterminée par l'essence, l'ensemble des qualités de l'être. On peut y voir une résurgence du schème aristotélicien de l'hylémorphisme : la matière aspirant à la forme."
Parmi ceux qui s'expriment sur ce site -assez peu- il me semble qu'il y a plus de spiritualistes transcendants que de matérialistes immanents². Si "dans une certaine mesure, l'existence est déterminée par l'essence", peut-être que, dans une autre mesure, c'est l'essence qui est déterminée par l'existence; aussi j'opte aujourd'hui à ce sujet pour une prudente(?) attitude d'inconnaissance (hier et demain sont d'autres jours…). Pour Thom la théorie des catastrophes permet de remplacer une dichotomie abrupte, on/off -telle, peut-être, la dichotomie essence/existence elle-même-, par une évolution lente sous-jacente: "l'essence de la théorie des catastrophes c'est de ramener les discontinuités apparentes à la manifestation d'une évolution lente sous-jacente. Le problème est alors de déterminer cette évolution lente qui, elle, exige en général l'introduction de nouvelles dimensions, de nouveaux paramètres."
¹: Le philosophe Jean Largeault écrit dans sa préface de "Apologie du logos": "Thom, qui à la rigueur, aurait de la sympathie pour un matérialisme, rejette le réductionnisme qui rattache tous les phénomènes à un seul type de forces naturelles (physico-chimiques)."
²: Thom: "(...) le problème classique de l'opposition : « réalisme-idéalisme » ne se pose pas pour nous ; car on se place à un niveau (celui de l'image homomorphe du réel dans l'esprit) où cette distinction s'abolit."
mumen
09/08/2019
J'ai cru au début, Mr Perrier, que vous alliez vous borner à une excellente déconstruction de plus de ce monde qui nous assaille de sa superficialité, mais la suite m'a comblé. Vous êtes en plein dans le mille.
J'ai une chose à vous répondre, en forme d'ellipse : "La mort résoud tout" et je ne parle pas d'échappatoire ni de fatalisme.
Depuis vraiment très peu de temps, un an, deux ans peut-être, des pistes s'ouvrent pour notre époque, comme on le dit de "chakras", qu'ils s'ouvrent. Le matérialisme scientifique tremble sur ses bases insanes. Il est, le matérialisme, au commencement de nos soucis présents, qui sont passagers, nécessairement passagers…
Allez voir s'il vous plait l'exemple que j'ai en tête https://www.youtube.com/watch?v=HpsJ4o5C4Hg (ET SI LA MORT N'EXISTAIT PAS) et réfléchissez tranquillement, posément à tout ce que vous dites en seconde partie de votre texte, celle sur la spiritualité, devant une mort qui ne serait plus aussi définitive qu'on puisse lui préférer en tout temps la drogue, qu'elle soit réelle ou virtuelle.
Laurent Garcias
09/08/2019
Bonjour,
Je lis régulièrement les articles sur votre site et je n'avais jusqu'à présent pas eu le besoin de les commenter, étant dans l'ensemble en total accord avec vos écrits (et ceux de vos collaborateurs).
Concernant l'article que je commente actuellement, j'ai néanmoins souhaité vous faire part de ma vision (en complément de votre analyse) sur cette guerre civile qui semble approcher aux États-Unis. Fan de bande dessinée, j'ai lu dès le début les aventures de Jérémiah dessinées et scénarisées par Hermann et qui content les pérégrinations de deux amis à travers l'amérique du nord dévastée suite à une guerre civile d'origine raciale.
Mais récemment, j'ai découvert la bande annonce d'un film en préparation (et qui devrait rester en l'état suite à la mort mystérieuse de son réalisateur - il y aurait à ce sujet beaucoup à écrire). Ce film c'est GRAY STATE (voir lien ci-dessous).
https://www.youtube.com/user/GrayStateMovie
Cette simple bande annonce m'a fortement intriguée et j'en suis venu à adhérer à son point de vue : à savoir que si guerre civile il y a, ce sera plus sûrement une révolution contre le système. C'est pourquoi je suis d'avis que les différentes tueries de masse états-uniennes sont sciemment entretenues (voir Sandy Hook) pour qu'à terme soient désarmés les américains et surtout ceux qui souhaiteraient revenir à l'Amérique des pères fondateurs (les libertariens entre autres).
Voilà. Je vous remercie et vous souhaite bonne continuation.
Bien cordialement,
Laurent
jc
09/08/2019
BB: "La sélection darwinienne a bien privilégié la souche collaborative et altruiste aux dépens des souches apparemment les plus compétentes économiquement. Ces modèles unicellulaires archaïques dans l’évolution des espèces illustrent la méprise et le contresens grossier des tenants d’un darwinisme social tel qu’il a été développé par Spencer et ses épigones retrouvés parmi les chantres du néolibéralisme."
Je pense qu'il faut remplacer systématiquement "sélection darwinienne" par "sélection naturelle", car la théorie de Darwin, actuellement en cour dans le Système, fera inéluctablement place à une autre, comme la théorie de Newton a été supplantée par celle d'Einstein, théorie qui, à son tour ...
(René Thom -lamarckien- a fait une critique du darwinisme que l'on trouve dans "Apologie du logos" (article "Darwin, cent ans après"):
"Le darwinisme offre ainsi l'exemple d'une théorie que chacun peut comprendre, raison évidente de son succès. Mais dès qu'on veut préciser un tant soit peu les notions mises en jeu -déterminisme ou stochasticité des mutations, caractère adaptatif ou non de leurs effets phénotypiques, définition explicite de la sélection- tous ces concepts apparemment simples se dissolvent à l'analyse en une réalité d'une complexité défiant toute description. Il ne fait aucun doute qu'une exigence de précision et de rigueur est indispensable pour clarifier les postulats de base du schéma darwinien. On peut légitimement se demander ce qu'il en restera le jour où cette clarification viendra à aboutir."
et dans la préface de "Faut-il brûler Darwin?" du docteur Jacques Costagliola¹: "(...) le darwinisme a prétendu expliquer la variation des formes biologiques, alors qu’il ne s’est jamais préoccupé de les définir.".
On trouvera dans "le grain de sable divin"² la critique "de seconde main" qu'en fait PhG.)
Dans le cas exposé par BB on a un conflit entre deux modes de sélection: dans le contexte spatio-temporel considéré c'est la sélection altruiste qui l'emporte -la sélection égoïste étant alors en stand-by, prête à prendre le relais en cas de changement de contexte-.
Socialement je vois le conflit, actuellement larvé, évoluer vers un conflit entre les 1% (en rapide diminution) et les 99% restants selon le mode "Sélection K, sélection r"³, évidemment adapté au contexte social actuel (pour moi dans ce contexte-ci, il est inopportun de se reproduire comme des lapins, il s'agit de restratifier la société, de retisser le lien social déstructuré par la globalisation): mégapoles K contre micropoles r (petites communes et petites communautés).
¹: http://j.costagliola.over-blog.com/article-un-programme-pour-la-biologie-theorique-par-rene-thom-medaille-fields-preface-a-faut-il-bruler-darwin-l-harmattan-1995-52930252.html
²: "Le darwinisme me semble ainsi complètement acceptable dans cette place que je lui accorde d’intuition (quoiqu’avec l’une ou l’autre réserve, dont celle-ci que je cite de seconde main et qui me paraît capitale justement pour le cas signalé ici, – d’après Georges Steiner dans Les Logocrates : «Il est intéressant de signaler que Thomas Huxley, vers la fin de sa carrière, en arriva à la conclusion que le darwinisme n’avait offert aucune explication plausible des origines du phénomène du langage»).
³: https://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_%C3%A9volutif_r/K
EricRobertMarcel Basillais
08/08/2019
SI VIS PACEM PARA BELLUM
ET SI VIS BELLUM LICET
L'essor triomphal ( merci Kissinger) de la Chine communiste dans le monde capitaliste de ses cauchemards s'accompagne d'une remise en cause des liens de vassalité entre grands monstres modernes. Il y a donc lieu ( et la Russie ne peut que s'en réjouir sous cape) de recadrer Pékin-la-Folle.
En effet, la Chine vient de rompre elle-même le cordon sanitaire des ''affaires intérieures'' sur les ''droits humains'' dans l'affaire du Kashmir*.Nous verrons bien comment elle acceuillera la réciproque dans les affaires HK, Tibet etc…
Le Pakistanintervient aussi au Kashmir indien, mais c'est un état terroriste client de la Chine et fondé lui-même, depuis Jinna, sur l'impérialisme islamiste sauf dans le cas Ouighour, vassalité oblige.
Donc l'Inde se retrouve avec un Afghanistan débarrassé de la ''folie USA''-OTAN . Fermez le ban ! Les Talibans et l'ISI vont enfin pouvoir animer la démocratie à la sauce Madrassa… Chouette ! Cela dit en passant, c'est encore TRUMP, le fou-USA, pas si fou que ça, qui retire ses troupes dans cette affaire. Vous avez dit Folie ? Et qui va le remplacer ? l'ISI et Daesh… MHUMM… que du Bonheur et de la sérénité... Comment vont réagir les Démocrates pendant la cmpagne 2020 ? En invitant des burqas bleues intersectionistes à prendre un thé avec Ilan Omar ?
La Chine a perdu la tête sous Mao et ne l'a JAMAIS retrouvée. Là en ce moment c'est son acmé, son hubris… plus dure sera sa chute (Hong Kong puis Taiwan en finale…).
Faut-il insister sur la FOLIE-CHINE vis à vis de Taiwan ? N'ont-ils pas droit au bonheur suprême eux aussi, comme les kashmiris ? Les missiles de classe 500-5000 km, interdits par l'ex Traité FNi ne seraient ils pas pointés précisément sur Taipei, à titre de préalable à toute négociation ? La Chine a-t-elle souhaité rejoindre le FNI pour la stabilité régionale et mondiale . Non. Quelle folie que la Chine !
Enfin, dans le genre traumatisé par Pékin, il y a le Myanmar et surtout le Vietnam. Il y aurait bien les Philippines mais passons…
Pourquoi citer tous ces pays ? Parce qu'ils sont dans le rayon d'action 500-5000 km des missiles en question. Point n'est besoin de baser les missiles en Corée ou au Japon.
Bref, si les USA veulent conserver leur hégémonie sur le monde, on voit mal comment ils pourraient être plus raisonables que le Dragon Rouge. Je ne dis pas qu'ils sont raisonables. Je ne pense pas que l'époque soit raisonable. Mais que, justement parce qu'elle ne l'est pas, une folie en entraîne une autre. Et c'est folie que de vouloir l'hégémonie sur le monde, surtout quand Lao Tse défend expressément de sortir de ses frontières… Hubris chinoise… et fin de partie.
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
* Kashmir, il est certain que la séparation du Ladhak a mis dans le mille : la question du Tibet et autres frontières sino-indiennes (Aksai Chin) dans l'Himalaya, ainsi que le très sulfureux corridor terroriste entre Urumqi et Gwadar. Il faudrait aussi parler des dessous religieux liés à la ""révolution culturelle"" maoïste et appliqués au Tibet & Turkestan. Une époque de délire complet à la sauce Pekin.
alain pucciarelli
05/08/2019
Bon. Vous zappez mon commentaire. Il se trouve que je suis un passionné de la période napoléonnienne, et que M. Bonnal dit des sottises plus grosses que nous. Qu'il fait en plus un contre sens absolu dans son acception de l'histoire. C'est un idéologue patenté, et donc en aucun cas un "penseur", positionnement dont il a su se prémunir. M. Bonnal est réslument un idéologue. Cher M. Grasset, vous avez beaucoup de qualités, mais les miennes ne sont pas moindres que les vôtres. M. Bonnal se perd là où il se trouve: sur les rives de son idéologie. L'ultra libéralisme? Et pourquoi non? Mais avec intelligence. Vaste sujet!
alain pucciarelli
05/08/2019
Analyser le passé avec la conscience du présent est un exercice risqué. Certes, notre Napo a eu bien des défauts. Mais à certains égards, en son temps, ses débordements ont eu des conséquences que certains jugent vertueuses notamment sur une Europe encore largement féodale. A qui la faute si l'Histoire, les défaites, les succès des uns et des autres, un XXe siècle cataclysmique nous ont amenés où nous sommes? De grâce, reprochons à l'Empereur ce qui doit lui être reproché, en son temps, et pointons les responsabilités de ceux qui jusqu'à aujourd'hui nous ont menés dans le mur. Comment tenir de pareils raisonnements sans en avoir honte? Pour user d'un mot tendance, qu'est-ce que cet amalgame insupportable? Je ne suis pas un fan du Bonaparte, mais au moins, quitte à évoquer l'Histoire, respectons-la.
Alex Kara
04/08/2019
Notons que le ver est dans le fruit, et que David Engels lui-même adopte le processus qu'il dénonce : lorsqu'il nous enjoint à nous “transformer (…) en une petite forteresse aux valeurs et identités soudées”, comment cela pourrait-il déboucher en autre chose que “ces “sociétés parallèles” qui dominent désormais nos métropoles”, n'est-ce pas ?
Par exemple Versailles est déjà une sorte de “Catholistan” renfermé sur lui-même et sur un passé tout aussi fantasmé que dans n'importe quelle autre diaspora.
Le fond du problème est que ce qu'on appelle “l'Europe” est de nature méritocratique. Il ne s'agit que d'une fraction de la population européenne, celle des artisans et des personnes excellentes (on peut par exemple tout aussi bien y placer Debussy que Louis Pasteur).
Les artisans relient le savoir abstrait et la réalité, les personnes excellentes sont des anomalies statistiques. Dans un système méritocratique, seul le résultat est jugé, pas la personne qui l'a amené. Ce qu'on nomme “la civilisation occidentale” c'est sa fraction méritocratique.
Le reste de la population européenne, du plus haut au plus bas, ne sont pas meilleurs que n'importe lequel des autres Homo Sapiens, et tel noble du XVIIème siècle n'a absolument rien à envier à un quelconque Rajah-collabo de l'Empire des Indes du 19ème siècle
(ou tout fonctionnaire “Young Leader” issu de la French-American Foundation ...
https://fr.wikipedia.org/wiki/French-American_Foundation#Young_Leader )
jc
04/08/2019
C'est le titre d'un bouquin récent de Michel Maffesoli.
(Michel Maffesoli que PhG présente ainsi dans son papiel "Insurrection contre la canaille mondaine": "Michel Maffesoli ne manque pas de préciser que l’expression de « canaille mondaine » est de Joseph de Maistre. Signe sympathique et profondément significatif pour nous qui considérons depuis longtemps Maistre comme une de nos grandes références, le nom de cet immense métaphysicien revient très souvent dans les écrits de Maffesoli.")
Je n'ai pas lu le bouquin mais j'ai audio-visionné une interview récente de MM à son sujet¹, interview qui m'a intéressé par son côté métahistorique et métapolitique (il n'y a pas, je crois, chez MM de connotation négative attachée au terme de postmodernité: c'est pour lui, dans sa vision métahistorique et métapolitique, la suite naturelle de la modernité). Il y oppose en effet une époque paranoïaque et apollinienne qui se termine, à une époque épinoïaque² et dionysiaque qui commence. (Dans mon propre rangement il s'agit de la fin d'une période yang et du début d'une période yin.)
MM oppose la loi des pères, finissante, à la loi des frères, commençante; je préfère opposer la légalité finissante du patriarcat à la légitimité commençante du matriarcat. Fin d'une époque ontologique (individualisme, rationalisme, progressisme) et début d'une époque hénologique?
Dans le tome II de "La Grâce de l'Histoire", PhG cite un certain Daniel Vouga à propos de Maistre et Baudelaire:
"Le progrès, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l'Unité perdue."
¹: https://www.qwant.com/?q=michel%20maffesoli%20%C3%AAtre%20postmodernet=videoso=0:61a6cd2e7a2f383f2677b7ac16e68b7b
²: J'aime beaucoup l'attention que MM porte aux mots, à leur sens et à leur étymologie (cf. par ex. sa réhabilitation de "archaïque").
EricRobertMarcel Basillais
03/08/2019
Le Golfe
De mon côté, j'ai des nouvelles inverses : la France (Le Drian, pas Macron) et UK (Johnson, Raab) se joingnent aux USA et l'Allemagne est assez ambigüe : elle reste prudente mais fait savoir via le FAZeitung que l'enjeu dépasse désormais feu le traité nucléaire mort de concert avec l'autre traité nucléaire le FNI.
L'enjeu annoncé par le FAZ serait le Golfe, l'Océan Indien, selon les standards de la Géopolitique séculaire des Hydrocarbures. Et l'Allemagne réfléchit au coût de sa passivité en matière d'export ( routes marines, liberté navigation, pétro$, Israel etc…).
Le durcissement sino-russe
Oui la G4G, ça a du bon : la Russie tente une recomposition ''ANTIFA'' d'une Internationale sous son contrôle, en lieu et place ou en plus ( on ne sait pas trop : ils sont fort discrets au Kremlin) façon Guerre froide 2.0 : le seul hic c'est que ni la Russie, ni les membres de l'Union Eurasiatique, ni ceux de la CEI, ni de l'OCS, dont la Chine, ne peuvent aligner un pédigree démocratique présentable, même à titre de FAKE… Et hop, voilà -t-il pas que HongKong et Navalny refont parler de nos ''ANTIFAS d'Etat''...
EFFONDREMENT GENERAL, pas que ''US''
La planète n'est pas gouvernée par des bisounours…. et ça se voit….Mais plutôt que de parler de ''folie USA'' ( nommer les vrais fous coûte trop cher, même dans le ''monde libre''), il est plus judicieux de noter une folie collective totalement inconsciente ; car les psychés capitalistes (appelons les choses par leur nom) et pseudo anticapitalistes ( Greta l'écofaf antifa) ont perdu tout contact avec le réel d'en bas. Ils gèrent des flux de renseignements plus fins, plus précis mais aussi plus nombreux et perdent la vision d'ensemble et de longue portée. Fondamentalement, ils suivent les plans stratégiques de l'Etat profond, lesquels répondent d'une vision scolaire et mécanique des choses.
Bref, il n'y a personne dans l'avion : tout est plus ou moins déjà entre les mains d e l'Intelligence Artificielle et requiert en amont dans l'élite, une psychée collective réfiée par l'objet de conaissance, et c'est le cas.
Loin de se morfondre inutilement, c'est à prendre avec un certain espoir. Car effectivement, l'EFFONDREMENT est au bout du ''process''. Mais P. Grasset ne vise que l'Américanisme alors que le bouquet final d'artifice est plus grandiose encore ( et donc un peu plus lent à venir… mais patience).
jc
30/07/2019
PhG: "C’est un labyrinthe terminé par une impasse.", En jargon: une aporie.
PhG: "Il faut prendre son parti de ces impossibilités d’une dialectique invertie et à double sens, qui vous font défendre indirectement ce que vous détestez et voulez détruire… "
L'approche dialectique est fondamentalement impossible car aporétique, seuls y sont à l'aise les sophistes et les rhéteurs:
PhG: "Il est fait plutôt pour boucler chacun à double tour dans ses convictions, – et dans ce cas, pour conforter les zombieSystème dans leurs positions. C’est une bataille de communications à verrous fermés. Le seul qui s’en sort indemne est le Système, et jusqu’au paradoxe : dans leur opposition farouche au politiquement correct (Système) qui décrète la crise du climat, les antiSystème en viennent à assurer qu’il n’y a pas de crise du climat, et par conséquent qu’en l’occurrence le Système est blanc comme neige, – signe décisif de l’absence de réchauffement climatique."
PhG:"C’est une bataille (...) à verrous fermés."
Dynamiquement le Système a encore une apparence d'un système fermé mais qui est en fait en train de commencer à se lézarder, sinon à s'ouvrir. À l'inverse l'anti-Système, initialement entièrement ouvert (comme son nom l'indique être antiSystème c'est être hors du Système), commence à prendre de l'épaisseur ontologique, à se refermer. L'affrontement aura lieu sur leur bord commun, lorsque les deux opposants auront une épaisseur ontologique suffisante. On voit l'aporie, l'impossibilité dialectique, apparaître: sur le bord commun, la frontière commune, on est à la fois Système et antiSystème.
PhG: "Pour mon compte, il y a longtemps que je connais ma position et ne manque pas de l’exposer (voir encore le 2 juillet 2019), qui implique le refus d’entrer dans cet affrontement grâce au refuge de l’inconnaissance,"
Cette impossibilité logocratique s'évanouit lorsqu'on aborde le problème d'un point de vue topocratique, c'est-à-dire lorsqu'on spatialise sa pensée. C'est la voie choisie par Thom¹. C'est aussi celle choisie par les philosophes (des sciences) belges Lambert et Hespel -qui, apparemment, ne connaissent pas le position thomienne-, dans leur article au titre évocateur "De la topologie de la conciliation à la logique de la contradiction"², article qui s'oppose frontalement à la conception des mathématiciens catégoristes -Grothendieck en tête?- qui ont choisi la voie de l'intuitionnisme.
¹: Thom: "Dans cette confiance en l'existence d'un univers idéal le mathématicien ne s'inquiétera pas outre mesure des limites des procédés formels, il pourra oublier le problème de la non-contradiction." (AL, p.561)
²: virthost.vub.ac.be/lnaweb/ojs/index.php/LogiqueEtAnalyse/article/download/1829/1608
Alex Kara
29/07/2019
Merci beaucoup d'avoir parlé de la ceinture de Van Allen, car c'est à mon avis là qu'il faut chercher la clé du mystère. Si cette ceinture est, comme on peut le craindre, un endroit saturé de radiations cosmiques, cela signifie plus simplement que l'espace est empoisonné.
Il y a sans doute des possibilités pour amener/décongler des cellules vivantes dans l'océan souterrain d'Europe par exemple, mais cela ne résout rien pour l'humanité.
Le programme spatial nous ouvrait la perspective de coloniser le reste de l'univers, comme si l'humanité passait de l'âge de l'adolescence hystérique (Bernays, le nazisme, le stalinisme etc.) à l'âge de la raison, l'âge des parents.
Il faut en effet bien avouer que la conquête spatiale était aussi une Terre Promise pour les esprits intellectuels, enfin libérés de la boue originelle des esprits faibles et des superstitions. La série "Star Trek" qui datait de cette époque-là transmettait cet idéal au moins méritocratique (sinon élitiste).
Oui mais nous voilà désormais coincé avec des centaines de Curtis LeMay, prêts à nous détruire pour on ne sait quoi, finalement à l'échelle de l'univers l'histoire de l'humanité ce sont beaucoup de querelles de voisinage.
Si nous n'avons qu'une seule planète sur laquelle habiter, à tout jamais, les questions de gouvernance mondiale prennent une toute autre tournure.
L'intérêt de garder l'imposture spatiale cachée ne réside pas dans l'impossibilité technique, car celle-ci est tout à fait excusable et compréhensible de tous. L'intérêt est de préserver une sorte d'espoir confus dans l'avenir.
Ce que je trouve absolument remarquable, c'est que la théorie du pic des ressources (Dennis Meadows entre autres) naît au moment exact de ces fausses missions spatiales, et aussi au même moment que la fin de l'étalon-or. C'est comme si l'on avait immédiatement traduit la réalité que nous serions coincés sur cette planète avec la perspective de la contrôler entièrement (certains parlent de "vaisseau spatial Terre").
jc
29/07/2019
Pour moi le terme d'homogénéisation ("La société [russe] est tellement homogénéisée par de nombreux facteurs, dont la littérature, l'histoire, les coutumes et les traditions, que de parfaits étrangers dans cette société sont capables d'engager librement la conversation entre eux comme s'ils étaient amis d’enfance.") est inadéquat car renvoyant à l'uniformisation et à l'entropisation asexuées de la contre-civilisation occidentale que l'auteur dénonce (donnez-moi vos pommes de terre je vous en ferai de la purée).
Je trouve plus adéquat les termes de stratification/trame et fibration/fil qui renvoient à une société russe actuellement mieux structurée (et sexuée?) que la nôtre¹ où se côtoient plus harmonieusement que chez nous les ressemblances-yin (strates et trames) et les différences-yang (fibres et fils).
¹: Selon l'auteur (je ne connais rien de la Russie).
Nicolas Prenant
28/07/2019
Je cite l'auteur : " nous sommes placés pour savoir qu’il n’y eut plus de réels progrès dans l’aviation civile et même militaire, et ce depuis les années soixante-soixante-dix. Notre seul progrès est celui de la réalisation de ce camp de concentration électronique mondial "
Tout à fait, et exactement comme dans l'industrie spatiale.
CQFD.
Ai-je vraiment besoin d'en dire plus ? L'idée qu'une percée dans un domaine quel qu'il soit doit forcément s'accompagner de développements techniques relève d'une intoxication à un certain degré par l'idéologie progressiste, dont les racines sont essentiellement dans le milieu scientifique. Or, l'échec à produire cette évolution ne nous dit rien en soi sur le sujet dont nous parlons, et il ne permet donc pas de soulever des vérités (de situation ou des vérités tout court), seulement de soulever des suspicions qui sont certes légitimes, mais uniquement basées sur une non-analyse objective des faits. La manipulation dans laquelle nous baignons n'induit pas que nous vivions dans un bouillon composé à 100% de mensonge puisqu'il est bien plus efficace de produire une bouillie à partir d'un mélange de tout, de n'importe quoi, et surtout de beaucoup de vérité pervertie par suffisamment de mensonge… Douter de tout est le produit ultime d'un empoisonnement provoqué par cette bouillie, et tel est précisément l'effet attendu…
Le fait est que l'époque est au business et au profit immédiat. La lune ne promet aucun profit, seulement des pertes… Les gains sont purement symboliques et éventuellement scientifiques, c'est un pari sur le long terme, chose qui est totalement déphasée avec la mentalité dominante. Voilà un angle d'attaque qui me semblerait autrement plus intéressant qu'une banale hypothèse relayée à l'ère d'internet et qui ne tient pas l'examen sérieux… La problématique est plus perverse que le simple mensonge, les précédents dans ce domaine suffisent à souffler la flamme de ce prétendu trucage, pour porter l'intérêt du côté la médiocrité de notre époque qui fait que nous avons délaissé les enjeux spatiaux car il n'y avait plus assez d'intérêt symbolique. En fait, le vent souffle de nouveau dans le bon sens pour la conquête lunaire puisque les projets fleurissent depuis quelques temps (notamment chez les chinois, et il est totalement illusoire de croire que le prestige ne les intéresse pas, et tout aussi illusoire de croire que l'exploitation minière lunaire puisse être rentable en une quelconque façon, l'une des raisons pour laquelle elle intéresse si peu dans le contexte que j'ai décrit), et il faudra bien se rendre à l'évidence que l'homme peut aller et retourner sur la lune, il faut seulement qu'il le veuille… Et ça n'implique pas pour autant nécessairement des progrès marquants, mais c'est un jalon pour aller dans cette direction.
Un dernier mot sur l'hypnose. Je partage le constat du génie de Dick ou encore de Guénon, mais l'hypnose dont nous parlons repose essentiellement sur le savant mélange de vérité et d'illusion dont j'ai parlé. C'est aussi, je crois, la vision de P.K. Dick. : on peut essentiellement tenir chaque partie du monde comme vraie ou fallacieuse, car nous manquons d'une vision d'ensemble qui est inaccessible à notre nature et à notre condition. Si Dick s'autorise toutes les fantaisies hallucinatoires, c'est parce qu'il assume cette posture et parce qu'il comprend qu'il suffit qu'une toute petite partie de ce que nous tenons comme réel ne le soit pas pour que tout le reste soit faux par contamination. Mais cela ne signifie pas que tout le reste soit faux par essence ou encore par ontologie… et je crois que prendre cette hypothèse comme réelle, c'est sombrer dans sa propre illusion pour remplacer l'illusion à laquelle nous sommes soumis, c'est donc un moyen utilisé, par exemple par les psychotiques, pour se soustraire à la pression du réel, et c'est un concept avec lequel Dick joue aussi pour bousculer son lecteur et le pousser dans ses retranchements, l'obliger à questionner ses certitudes les mieux établies. Cest une folie à vocation "restructurative"... Aller trop loin dans ce processus crée une réalité mentale parallèle qui n'est pas plus juste que l'hallucination collective dénoncée… et comprendre cela est l'un des véritables enseignements de sa lecture.
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier