jc
03/05/2019
De loin dans le brouillard -je n'y connais rien- je perçois une grande différence entre l'attitude occidentale -US en particulier- et l'attitude chinoise: planification réfléchie d'un côté, planification irréfléchie de l'autre -par confiance en la main invisible du marché de la planification?-.
Je n'ai pas du tout étudié les grands conquérants (Alexandre, Gengis Kahn, les conquistadors ibériques, les britanniques du XVIIème au XIXème siècle, Napoléon, les USA) mais je qualifierais les précités de conquérants Yang, avec conquêtes par percées aboutissant à la constitution de points d'appui secondaires étoilant vers de nouvelles percées.
Il me semble que la stratégie commerciale de la Chine est plutôt Yin; comme le dit BB: "Il s’agit de recycler l’énorme excédent commercial en édifiant (...) des cercles concentriques de pays redevables et stabilisés par l’acquisition d’infrastructures." (Militairement la stratégie chinoise en mer de Chine du Sud -pour en faire une mare nostrum- ne me semble pas très différente.)
Pour moi, il y a derrière tout ça une authentique et manifeste pensée orientale (philosophie, jeu de go). Qu'y a-t-il en face, aux USA et en UE?
Quant à la conquête par la seule dette, comme l'a été celle de l'empire US, ce n'est peut-être pas nécessairement une bonne idée. Très certainement les dirigeants chinois ont pensé à cet aspect du problème: ce ne sont pas les chinois qui manquent…
patrice sanchez
03/05/2019
Je viens de regarder Dark city, film que j'ai trouvé éblouissant de noirceur et de profondeur !
Ne trouvez-vous pas plus qu'étrange qu'en tous points de la planète et en un synchronisme parfait, s'allument et s'activent des zones de tensions, de conflits, de ceinture de feu volcanique ... j'en passe et des plus catastrophiques ...
Ne serais-ce pas une invitation à bâtir des cathédrales spirituelles sans dieux, ni maîtres, ni idéologies, mais en faisant appel à des principes Humains et rien qu'Humains, des principes basés sur l'amour, l'entraide, l'intuition, en un mot comme en cent, penser avec nos coeurs et nos esprits…
jc
02/05/2019
Il faut apprendre ou réapprendre à penser toujours d’une manière bipolaire et de ne pas céder à l’attrait d’une pensée unipolaire.
Presque tout le monde pense que l'essence de la rationalité consiste à trouver le bon pôle -la vérité-.
La bipolarité oppositionnelle ne doit pas être pensée de façon statique mais toujours de façon dynamique. Un exemple archétypique est l'opposition tension/relâchement qu'il s'agit de réguler: inspiration/expiration (poumons), systole/diastole (coeur), compression/détente (moteur à explosion), etc. Mais aussi individualisme/collectivisme, capitalisme/communisme, homme/femme, etc.
En regardant le monde actuel, le Système en particulier, on voit que ce n'est bien souvent que recherche de la vérité, de la pensée unique, du TINA.
Vu sous cet angle, Trump est évidemment très sot¹. Mais les intelligentissimes Macron et Attali aussi.
L'idée de ce commentaire m'est venue en lisant:
http://www.afscet.asso.fr/Ande14/agoantagonismeComplexiteJdeG.pdf
¹: À mon avis ce n'est pas le seul angle!
jc
02/05/2019
Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron.
In God he trust. In Gold they trust.
De Gaulle dans la cathédrale de Reims avec Adenauer; la fin d'un monde:
https://www.qwant.com/?q=de%20gaulle%20adenauer%20reims&t=images
Debré sur de Gaulle:
" Michel Debré révélera dans ses ‘Entretiens avec le général de Gaulle’ (Albin Michel, 1994) ce que ce dernier lui avait dit, en tête à tête, le 26 mai 1968 : “Je ne souhaite pas que ce référendum réussisse. La France et le monde sont dans une situation où il n’y a plus rien à faire et, en face des appétits, des aspirations, en face du fait que toutes ces sociétés se contestent elles-mêmes, rien ne peut être fait… Je n’ai plus rien à faire là-dedans, donc il faut que je m’en aille. Et, pour m’en aller, je n’ai pas d’autre formule que de faire le peuple français juge de son destin.” Debré ajoute : ‘Ce qui paraît le plus le frapper, c’est le fait que les sociétés se contestent elles-mêmes et n’acceptent plus les règles, qu’il s’agisse de l’Eglise ou de l’université, et qu’il subsiste uniquement le monde des affaires, dans la mesure où [il] permet de gagner de l’argent. Mais sinon, il n’y a plus rien.” » (Extrait de "De Gaulle actuel", Dedefensa)
"Mais sinon, il n'y a plus rien."
Il y a les femmes…
jc
02/05/2019
C'est le sujet de la "compo"; vous avez trois heures¹.
¹: Temps réduit à une heure pour les Achille de la chose, façon PhG.
Olivier
02/05/2019
Elles se retrouvent sans dessus dessous, les cartes. Leur reste-t-il même un sens ? D'état major, de tarot, ou du trésor. Nord , Sud, où êtes-vous ? Est , Ouest, à la quête d'un mirage ?
Si j'étais philosophe, serait-il bien utile de pondre une critique de la raison vide ?
Pour étudier un cas tel que Trump ou un autre de ses acolytes ? Ou d'un Micron ?
Oui, nous sommes à l'aube d'un crépuscule. Ce qui ne nous laisse pas beaucoup de temps pour sauver les meubles.
L'humanité n'a plus de guide, d'inspirateur. Plus rien.
Nous avons perdu le capitaine et le vaisseau planète terre recouvre son ellipse sans « Raison ».
Le terme « aveuglement » revient souvent sous la plume de Philippe Grasset et je partage son juste emploi.
Le refus de voir, d'accepter sa petitesse, d'être défait, simple mortel,..et en devenir malade psychologiquement (totalement infecté par les métastases de l'hybris ). Si beaucoup de nos soit-disant « dirigeants » sont atteints de façon assez irréversible, ils ont été placés par les soins de la foule (peuple)« aveugle » et malade elle aussi.
Et sans guide où peut aller un aveugle ?
Vers le précipice …
Ou bien comme le cite Nicolas Bonnal
« Sans doute, le pouvoir des mots s’est déjà exercé plus ou moins en d’autres temps que le nôtre ; mais ce dont on n’a pas d’exemple, c’est cette gigantesque hallucination collective par laquelle toute une partie de l’humanité en est arrivée à prendre les plus vaines chimères pour d’incontestables réalités ; et, parmi ces idoles de l’esprit moderne, celles que nous dénonçons présentement sont peut-être les plus pernicieuses de toutes. » (Guenon Orient et Occident)
s'agit-il tout simplement d'une « gigantesque hallucination collective » ? On est proche de la cécité ? Toute conscience perdue !
Les chimères du pouvoir perverti des mots comme des acides (ou LSD, vous savez ces petites expérimentations d'une autre époque dans un autre pays) qui provoquent des hallucinations.
Le résultat est une descente directe aux enfers. Sans jeu de mots. Et sans carte pour se sauver.
Christian Feugnet
02/05/2019
Conclusion d' une de ces redacs à 14 ans . .
Un rapprochement s'impose à moi celui d'avec Notre Dame .L image que je garde de lui est celle d'une statue gothique , taillée à la gouge sutgie du fond des ages . Il en faut des coup de gouges pour en faire une comme çà . La souffrance lui a pas manqué . L accolement de Michelet j'estime que çà n'a rien à voir .sur le fond .
Un autre à venir ? Non je ne vois rien venir . Asselineau ? L esprit , la tenue , une reminiscence . .
Marc Gébelin
01/05/2019
C’est le doute que fait planer Branco qui intrigue. Trahir sa classe ça se fait, pas toujours pour toujours, mais ça se fait. Avoir l’intelligence aigüe de sa mésintelligence (L’histoire de ta bêtise) c’est arrivé à beaucoup depuis un siècle. Ce qui est problématique c’est le proverbe juif : "Est-ce le chien qui remue la queue ou la queue le chien" ? Macron est-il l’idiot de service de l’oligarchie qui le fit passer sur ses plateaux télé malgré ses cruelles limites ou le petit génie pervers qui a baisé tout le monde en la séduisant ? Entre les deux mon cœur balance. J’ai dit en son temps sur ce site ce que je pensais de l’immense intelligence d’Attali en commentant un de ses livres. Formé à la vieille école j’ai la prétention de comprendre un peu, mais je peux me faire abuser moi aussi par le Système désormais si fort. Peut-être l’ENS produit-elle encore des pointures à la Sartre (même si on sait que l’Etre et le Néant est une resucée de Heidegger)? Je ne sais pas. Ça fait longtemps que je ne les fréquente plus sauf quand Badiou fait une conférence sur Parménide, mais j’ai un doute. Serait-ce impossible que le jeune Juan Branco dise " ils sont la corruption " sans que ses effluves méphistophéliques n’en empreigne son tablier ? Decoin, c’était pas rien! La mama psychédélique ELP, est-ce un passeport pour la rigueur épistémologique et… morale ? Baphomet de Goya sur sa carte de visite d’avocat, si c’était Zelensky qui l’y avait mis, on rirait (jaune peut-être car en Ukraine il y a pas mal d’effluves délétères aussi). Bref, je demande à voir. Les Gilets jaunes ont remporté la première manche, celle du courage et de la constance, le défi qui les attend est plus grand encore. Vont-il pouvoir, avec l’aide leurs "daïmons" respectifs ou avec l’aide de l’ Esprit du Temps, faire les bons choix, former les bonnes personnes pour qu’un jour cela aboutisse à au moins une dissolution de l’Assemblée nationale et plus ? Car sinon, manifester c’est bien mais ça ne pourra pas durer sous cette forme toute la vie. Il va falloir se renouveler. Juan a-t-il l’envergure d’un dirigeant et d’un meneur style Lénine (je ne vois pas d’autre exemple malgré l’inévitable anachronisme). Lénine était philosophe pour les concepts mais il vengeait son frère pour la violence révolutionnaire.
Alex Kara
01/05/2019
D'après https://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_de_la_personnalit%C3%A9_narcissique les manifestations en sont :
- le sujet a un sens grandiose de sa propre importance (par exemple, surestime ses réalisations et ses capacités, s'attend à être reconnu comme supérieur sans avoir accompli quelque chose en rapport) ;
- idéalise un alter-ego conçu comme objet principal de ses discussions ;
- est absorbé par des fantasmes de succès illimité, de pouvoir, de splendeur, de beauté, de perfection, ou d'amour idéal ;
- s'énerve facilement quand on ne répond pas à ses désirs ou à ses besoins ;
- pense être « spécial » et unique et ne pouvoir être admis ou compris que par des institutions ou des gens spéciaux et de haut niveau ;
- montre un besoin excessif d'être admiré ;
- pense que tout lui est dû : s'attend sans raison à bénéficier d'un traitement particulièrement favorable et à ce que ses désirs soient automatiquement satisfaits ;
- exploite l'autre dans les relations interpersonnelles : utilise autrui pour parvenir à ses propres fins (mensonges, chantages, violence verbale, etc.) ;
- manque d'empathie : n'est pas disposé à reconnaître ou à partager les sentiments et les besoins d'autrui ;
- envie souvent les autres, ou croit que les autres l'envient ;
- cache des informations aux autres pour arriver à ses fins ;
- fait preuve d'attitudes et de comportements arrogants et hautains.
Inculpabilité, américanisme, exceptionnalisme, virtualisme, tout ce dont nous parlons si fréquemment ici, est présent dans cette liste.
J'ajouterai, de mon observation personnelle, que des gens assez vulnérables se trouvent sous l'emprise de ces personnalités et deviennent de véritables relais de pouvoir pour elles (alors que justement celles-ci ne sont pas capables d'être à la hauteur de l'idée qu'elles ont d'elles-mêmes).
(Apparté : Cette liste recoupe également la description de la Jeune-Fille par Tiqqun )
Du même article, on en déduit que c'est une condition dont la personne atteinte ne sort pas. En gros, on ne peut pas guérir de cela, puisque justement le "retour d'information" est saboté.
La Russie et la Chine n'ont pas d'autres choix que d'aller jusqu'au bout de leur démarche d'autodéfense.
Pour nous Occidentaux, les perspectives sont terribles, comme le collectif Tiqqun l'écrit, "la Jeune-Fille ne vieillit pas, elle se décompose".
Christian Feugnet
01/05/2019
J ai évoqué le canton de Lausanne , celui d'Appenzell est aux antipodes . Revolution dans ce canton , recemment les femmes ont eu un droit de vote , un tout petit sur je ne sais quel sujet ridicule et encore consultatif , pour le reste ,. ..tais toi femme , laisse les affaires sérieuses aux hommes et tes fromages çà avance ? .
jc
01/05/2019
J'ai déjà développé un peu ça. C'était avant de penser à une royauté populaire: une reine -et un roi?- élue par le peuple "de base" et qui lui ressemble, une reine pas du tout aristocratique, en un certain sens seulement, une reine genre "Madame sans gêne", une reine à qui on demande "seulement" d'aimer "son" peuple.
Comment avoir un gouvernement par les meilleurs, c'est-à-dire par les aristocrates (définition de l'aristocratie)?
Tout est, je crois, dans le "meilleur"; "meilleur" pour qui? "Meilleur" pour le peuple, bien sûr.
Vox populi, vox dei- c'est au peuple de définir la finalité, les objectifs¹. Car il y a, on le constate tous les jours, une déconnexion quasi-totale entre ceux censés commander et ceux censés exécuter; un soi-disant savoir d'une élite sélectionnée sur des critères de plus en plus délirants, et incapable de diriger quoi que ce soit -sauf exceptions, bien sûr, qui confirment la règle-.
Devant le problème précis qui se pose pour la restauration de NDP, il n'est peut-être pas besoin d'architecte en chef puisque les plans sont connus. Mais ce seront -j'espère- les CDD, les Compagnons du Devoir, qui mettront en oeuvre ces plans. Il me semble donc tout naturel que ce soient à eux d'élire leur architecte en chef, leur "maître d'oeuvre". Car je suis convaincu que ce sont eux, les CDD, qui porteront le jugement le plus pertinent sur l'aristocratie architecturale française car ils les connaissent tous, les architectes, ayant travaillé avec tous (et le meilleur pour eux ne sera pas nécessairement le meilleur pour la macronie ou la hollandie, donc ne sera pas nécessairement l'actue(le?) architecte en chef des bâtiments de France).
Si le peuple français porte le projet CDD, le maître-mot dans l'affaire sera le mot confiance; une relation de confiance s'établira entre le peuple et les CDD. Chargés de cette mission, il choisiront naturellement eux-mêmes le chef en lequel ils ont le plus confiance.
Tout ce 2.0 pour convaincre qu'il ne s'agit pas seulement de faire plier le pouvoir; il faut aussi appuyer là où ça fait va lui faire mal. Pour faire réaliser ça aux français (et préparer la suite?).
¹: Visiblement -et risiblement si ce n'était dramatique- les actuels objectifs jupitériens ne sont pas les meilleurs et l' "élite" chargée de diriger leur exécution non plus.
Didier Favre
01/05/2019
Le Temple de Satan à été fondé entre 2012 et 2013, selon sa fiche Wikipédia pour ennuyer Bush. Il se présente comme une église sans aucun aspect religieux malgré ses temples et ses rites. Pour ce groupe Satan est « l’ultime rebelle » et son action est politique. En version anglaise, le texte parle de « eternal rebel ». Je penche pour le traduire par le rebelle éternel. Il a été le premier rebelle et continue aujourd’hui cette rébellion.
Dans sa partie visible, les membres de ce temple haïssent Trump d’une façon si intense, si violente et si durable que je doute n’avoir affaire qu’à des humains dans l’histoire. Il ne haïssent pas Trump pour ses sanctions, ses guerres et son comportement amoral, outrancier et cynique dans des pays comme la Syrie, la Russie ou le Vénézuéla. Ils le haïssent car il a battu Hillary, la femme qui devait être président car femme. Ils le haïssent car il n’entre pas dans le moule des idées politiquement correctes. Cette haine leur fait coller toutes les insultes qu’ils peuvent imaginer sur le dos en les prenant pour des vérités. Si nécessaire, les vérités sont créées comme le « Russiagate » l’a si bien démontré. Il est vécu comme une menace existentielle et son vice-président est considéré pire car lui a une vision.
Ils opposent à Trump, aux Chrétiens et aux conservateurs leur défense de leur liberté d’expression, leur compassion, leur liberté et leur justice pour tous. C’est très joli. Mon problème avec cela est qu’ils ont pris (et c’est leur particularité) Satan comme référence officielle. Ils affirment que ce n’est qu’un symbole de rebellion ou comme les anglophones disent de « resistance » à Trump et ce qu’il représente.
Satan m’est connu sous le surnom de « diviseur ». L’opposition irrationnelle contre Trump, les Chrétiens et les conservateurs par les adeptes du temple de Satan illustre un exemple de division s’arrêtant juste avant la guerre civile. Je pense qu’elle n’a pas encore commencé car la population n’est pas encore assez divisée et a encore trop de compréhensions réciproques pour se faire la guerre. Ces gens y travaillent. La montée à la guerre des USA marque une autre division. On dirait que Trump mène son pays à la guerre avec tout le monde. Je n’ai aucun souvenir de dénonciation de ce fait par la gauche US. Nous sommes dans la montée des divisions. Bonjour le Diviseur !
Le mensonge est une arme puissante pour avancer dans cette direction. Avec Satan comme référence, je pense que le mensonge n’est pas du tout un problème pour les membres de son Temple. Encore une fois, le « Russiagate » me montre que la réalité n’a pas grand chose à voir avec la haine que ces gens éprouvent pour Trump. La marche à la guerre avec la Russie et la Chine des USA n’émeut en rien ces gens. Je vois ici une autre illustration de l’absence de la réalité dans l’action du Temple. Les accusations infondées du premier dans le dossier Steele et celles qui disent que les armes nucléaires ne sont pas si méchantes que ça me font dire que le mensonge est accepté. Accuser Trump de nazisme, de fascisme est parfaitement faux. Le cas n’est pas clair à 100 % mais le mensonge entre aisément dans un univers avec ces affirmations.
Satan m’est également connu comme ayant été le meilleur des anges. Il devait donc être le plus beau, le plus sage, le plus intelligent etc… Il était supérieur à tous à l’exception seule de son Créateur. C’est mettre la barre très haut.
Cela lui est monté à la tête et a voulu être adoré comme son Créateur l’était. Il voulait être traité comme l’être supérieur qu’il était. Sa rébellion est née avec cette demande orgueilleuse.
Il voulait que les humains l’adorent. Pour cela, il devait leur faire une offre. L’histoire du serpent de la Genèse me la situe. Eve est poussée à manger le fruit de l’arbre interdit. Elle est poussée à le faire par la promesse que cela fera d’elle et d’Adam des êtres semblables aux dieux.
C’est une offre extraordinaire. Il offre aux humains de devenir beaucoup plus grands que ce qu’ils sont. Il offre aux humains de devenir des êtres à son image. En passant, je comprends que cela ait provoqué une division entre Dieu et Satan. Je vois l’arbre interdit comme la présence de la liberté pour les premiers humains. Ils devaient accepter des limites pas trop méchantes mais réelles. Cela devait être leur choix. Satan leur a promis une très grande amélioration de leur état s’ils violaient cet interdit.
Adam et Eve se virent alors nus. C’est une prise de conscience réelle, un pas vers l’humanisation que nous connaissons. C’est aussi une prise de conscience de ses faiblesses. Alors ils se sont cachés quand Dieu leur a parlé. Ils se sont couverts de vêtements pour cacher leur nudité. Je vois là une métaphore extraordinaire de notre nature.
Nous sommes souvent conscients de nos faiblesses et avons mis en place un énorme appareil pour les cacher ou les compenser. Elles peuvent être incroyablement efficace quand elles marchent bien. Etant limités, elles perdent de cette efficacité avec le temps. Changer de couverture exige de nous de retrouver durant un moment cette nudité qui nous gêne. C’est si difficile que nous allons essayer de la conserver aussi longtemps que possible et même en refuser d’en changer par le déni voire le mensonge.
Ces couvertures de notre nudité résultent de notre créativité, de notre intelligence et même de notre courage face aux problèmes. Très souvent, au point que cela m’étonne, elles permettent d’améliorer la situation. Mais cela se fait au prix de sacrifices très lourds dont la mort est un exemple. Le résultat est souvent la capacité de maîtriser des choses qui nous dépassent carrément. Une fierté légitime nait ici en nous. Une admiration, un respect mérité sont accordés à ceux qui nous offrent ces couvertures.
Le prix pour cela malheureusement si lourd que parfois nous préférons tuer et nous faire tuer pour protéger ces couvertures. La combinaison de fierté, d’orgueil et de peur de tout perdre peut pousser n’importe qui à ce pire. Tous les régimes autoritaires de l’histoire me disent que cela est déjà arrivé et peut recommencer. Cette histoire donne à Satan une place naturelle dans le coeur de tous les hommes.
En faisant prendre la pomme à Eve, il nous a offert une conscience de notre situation de faiblesse à cause de nos limites. Nos moyens pour la surmonter sont antérieurs à cette conscience. Il a donc menti à Eve. Il nous a offert la souffrance de cette situation en prime avec la croyance que nous sommes les seuls responsables de toute réponse à nos faiblesses. Nous pouvons alors nous penser comme étant au niveau des dieux, comme étant des dieux.
Nous devons cela à Satan si nous avons foi en lui. Cela rend un culte à ce dernier parfaitement logique. Les adeptes du Temple célèbrent des messes noires, des rituels du Pentagramme et placent des statues à son effigie dans des lieux publics.
Une autre forme de culte devient, dans cette optique, la primauté de la science et de la rationalité sur tout le reste. Elles permettent de conquérir et dominer le monde voire l’univers. C’est le programme affirmé de disciples de Descartes absolument fameux. Cette science et cette rationalité doivent permettre de réaliser la promesse de divinité faite aux humains dans le livre de La Genèse.
Etre un dieu signifie être supérieur dans tous les sens du terme. La compassion, l’inclusivité etc… posent la supériorité morale de ces gens sur les autres. Elle est partagée par la gauche avec les adeptes du Temple. La liberté comme étant le droit de faire tout ce que l’on veut fait partie de cette supériorité. L’intolérance absolue à toute perturbation de l’état intérieur de ces personnes (triggering) en devient logique. La fierté associée à cet état de supériorité morale et intellectuelle passent à l’orgueil le plus pur. Il devient impossible d’accepter la moindre contradiction. Cela coupe ces individus de tous ceux qui leur sont différents. Ils ne peuvent pas le comprendre car lui est parfait et les autres ne le sont pas.
Je vois ces gens comme des victimes éternelles. Si elles ont des limites, si elles n’ont pas tout ce qu’elles désirent, cela n’est dû qu’à l’action d’êtres extérieurs à eux et oppressifs qui leur interdisent de toucher à leur dû (l’arbre de la connaissance est ici une métaphore extraordinaire). Elles ne sont en rien responsables de leurs faiblesses. Ce sont aussi des victimes car elles vivent dans le déni de leurs propres faiblesses totalement inhérentes à la nature humaine. Elles vivent aussi coupées de toutes les personnes différentes d’elles et ont intégrés leur séparation avec ces dernières comme étant un état de fait insurmontable. Elles se sont également coupées de toute possibilité de travailler à améliorer leur situation autrement que par une collaboration avec ces étrangers totaux. Elles se sont coupées de l’humilité nécessaire pour faire face aux drames de la vie. Ce sont des victimes éternelles.
Ils sont aussi les menteurs éternels. Un mensonge accepté de Satan comme l’un de ses grands succès est qu’il n’existerait pas. Le Temple affirme que Satan n’est qu’un symbole sans contenu. C’est une contradiction dans les termes. Un autre mensonge de ces personnes est qu’ils ne vénèrent pas Satan malgré leurs cultes à ce dernier. Ils mentent également quand ils se présentent en êtres supérieurs réalisant leurs divinités et nous invitant à les rejoindre dans cet état.
Cette situation les mets dans une position d’opposition totale et, je l’admets, courageuse face aux Chrétiens quoique le courage d’agir contre les Chrétiens est aujourd’hui réduit à une façade. C’est absolument sans risques. Les Chrétiens commettent le blasphème contre Satan de penser qu’ils sont faibles et faillibles, qu’ils doivent traverser des épreuves pour avancer, qu’ils doivent accepter tous les humains comme ils sont, qu’ils ont des limites étroites, qu’ils doivent vivre avec un but en dehors de leurs personnes, qu’ils sont responsables de leur sort plus souvent que leur tour et j’en oublie. Pour un sataniste, c’est une abomination de la désolation. C’est le déni de tout ce qu’ils adorent.
Je crois que le pire est la croyance chrétienne que pour accepter un changement nécessaire il faut passer par une sorte de mort très difficile et qu’il y a un meilleur de l’autre côté de cette horreur ou qu’une tragédie peut être traversée sans en faire un enfer. Je partage ou tente de partager ce « pire ». Je le préfère de très loin à ce que les satanistes promettent car je le vois comme infiniment plus vrai que leurs promesses et actes.
Un dernier mot, je ne vois aucune solution de continuité entre ces gens et le parti de la gauche extrême devenue totalement folle. Je confonds donc les adeptes du Temple avec cette gauche. Quelque part, qu’ils en soient conscients ou pas, ces gens servent fidèlement et sincèrement le Satan que je connais. Les plus avancés de ce Temple sont en position idéale pour aspirer vers eux toutes les personnes partageant leurs idéaux affichés. Tout ce qui les contrarie devient une raison d’y adhérer. La suite en découle logiquement comme Satan devenant celui qui refuse totalement Dieu. Voulant devenir des dieux, ils deviennent des diables.
En face, une église romaine totalement émasculée, avec des fidèles plus proches des zombies que des personnes vivantes ou ayant des idées sur la religion qui m’échappent totalement. Il y a une hiérarchie incroyablement bien formée avec des théories sophistiquées qui me passent si haut par dessus la tête que je ne peux pas les appliquer à ma vie de tous les jours. En face, il y a une idée de vérité totalement faible car incertaine de sa valeur. Elle demande un tel investissement pour y accéder que quasiment personne ne peut la soutenir. Cet investissement si énorme va couper celui qui y parvient des personnes ordinaires. Nous retrouvons un être supérieur aux autres. Il est aisé à ce moment de se voir tel et de tomber dans le piège des dieux. Si cette personne en réchappe, il va devenir un tel étranger que son discours n’a aucun sens.
L’église ne peut qu’être haïe quand elle se manifeste dans de telles personnes. Elles témoignent de la possibilité de ne pas être un dieu humain et de ne pas s’adorer. Elles témoignent de la valeur du sacrifice. Elles témoignent de l’existence d’une réalité qui dépasse les humains. Ces gens seront passionnément haïs quoiqu’ils fassent de bien. (Je ne pense pas que Trump est dans cette dernière catégorie.) Les actions contre ces personnes sont aujourd’hui le déni (les « Eastern worshippers »), l’assassinat (Sri Lanka est connu), la diffamation (tous les prêtres sont pédophiles). Cela ne peut qu’empirer. Une église sans adeptes dirigée par une hiérarchie déconnectée du monde actuel et rejetée par ce dernier. Cela me fait penser à l’Armagueddon.
Nous vivons un temps apocalyptique. Un Satan triomphant partout et un Christ vaincu partout. Les Chrétiens subissent un chemin de croix. Les satanistes mènent le combat contre eux. Ils ont beaucoup d’alliés.
jc
01/05/2019
Symbolique, sacré, sémiologie. Pour moi on touche le coeur -le corium pour bien insister- de toute organisation en société civilisée; seule véritable façon de s'opposer à une organisation coercitive¹ telle que celle que nous subissons maintenant (et depuis un certain temps déjà).
(Car, nous, en France, avons quitté en 1789 le pouvoir coercitif d'une noblesse et d'un clergé décadents pour aussitôt passer sous la coupe d'un empereur-adjudant-petit-bourgeois, self-made-man qui s'est posé lui-même la couronne impériale sur la tête:
"Après s'être couronné lui-même, Napoléon couronna Joséphine. Le moment où l'impératrice fut couronnée excita un mouvement général d'admiration." (Wikipédia)
Amen. Alleluia. Et maintenant on a ... Macron.)
(René Thom traite de toutes ces choses (il y a sur ce sujet beaucoup d'articles que je n'ai pas lus -je n'ai pas les oeuvres complètes de RT), en particulier dans "Esquisse d'une sémiophysique".)
Pour en venir au titre je pense qu'il faut faire la différence entre profane et profaner.
Pour moi, après consultation de Wikipédia, "profane" renvoie à celui qui n'a qu'un accès exotérique au sacré (tel les acousmaticiens de l'école pythagoricienne) alors que "profaner" c'est désacraliser, c'est partir de l'ésotérique pour le rendre exotérique, en l'étalant -par exemple- sur la place publique.
(Emmanuel Macron est, à mon avis, celui qui a le plus désacralisé la fonction présidentielle française sous la Vème -et pourtant il y a eu avant lui Hollande, le président normal- et celui qui a le plus désacralisé le lieu de l'exercice du pouvoir, le palais de l'Élysée, avec son détestable 14/07/2018 -et pourtant il y a eu auparavant Sarkozy et la tente de Kadhafi-.)
Je trouve que Jacques Ellul résume bien -caractérise bien?- la situation lorsqu'il écrit que "notre" société moderne a désacralisé la Nature pour sacraliser à la place ce qui l'a désacralisée, à savoir la Technique.
Toutes, absolument toutes les civilisations -j'y vais complètement au flair…- ont directement ou indirectement sacralisé la Nature. Toutes sauf la "nôtre". Re-sacraliser directement la Nature (sans la re-sacraliser indirectement par l'intercession de Dieu) c'est une voie qui pourrait peut-être être explorée; une voie entrouverte par Spinoza et reprise par Nietzsche -voie immanente?- à la fois PGCD des voies ésotériques (religieuses, sacrées) et en même temps PPCM des voies exotériques, laïques; une voie métaphysique minimale où le Géomètre ferait office de Dieu.
Thom: "À ceux qui penseraient que la doctrine d'Aristote est fondamentalement périmée, je fais observer qu'on trouve chez lui une philosophie à la fois matérialiste (l'existence exigeant un substrat matériel), mais néanmoins régie par la forme et les causes finales. Une association dont on trouverait bien peu d'exemples dans les temps modernes. Ce point est traité dans une brève conclusion, qui s'achève sur la nécessité de redonner -par une métaphysique minimale appropriée- quelque intelligibilité à notre monde." (ES, fin du préambule, p.13)
"Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde." (ES, fin de conclusion, p.225)
¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Coercition
jc
01/05/2019
(Hors sujet total, prolongement d'une remarque de Chr. Feugnet)
Pour moi il s'agit d'un point essentiel pour la stabilité structurelle des sociétés. Sages suisses?
(Tout pour les femmes ou on en laisse quand même un peu aux mecs? Genre la terre aux femmes, le bâti aux hommes, le nu primant le bâti, bien entendu.)
Genève, capitale d'une Europe des peuples?
(Un edelweiss au centre du drapeau, puis un lis, un oeillet, une rose, un chardon, un trèfle, un poireau; et sept abeilles. Pour commencer…)
Georges Dubuis
01/05/2019
Je m'étonne que vous ne mentionnez point cette copie , très conforme, incarné par François Asselineau, avec tous les défauts innérants à l'original, un1/2 agent british malgré lui…qui, d"ailleurs va se tirer une balle dans le pied avec le Brexit, qui a bien pris place, par défaut, mais qui finalement sera tronqué jusqu'à être vidé de toute substance, comme cheux nous en 2005. La perfide City ne s'en laisse pas compter par ....le bétail démocratique d'un autre royaume désuni !
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