Forum

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

L'âme chinoise ?

Article lié : Le “28 du mois...” du colonel Richard Kemp

jc

  06/01/2024

PhG :

"Nous avons cité l’intervention de l’officiel chinois avec une intention à l’esprit, ne doutant pas un instant de la sincérité de son propos, et de la véracité de sa propre conviction, dans l’exposé qu’il fit des intentions de la Chine, de l’Asie, et de l’antique sagesse de cette partie du monde. Nous reconnaissons d’autant plus tout cela que nous pouvons dire notre conviction que l’intervenant se trompait, qu’il se trompe en croyant qu’un modèle de civilisation asiatique rénové s’imposera rapidement, à côté du modèle occidentaliste, éventuellement pour le concurrencer et le remplacer. (...) Par conséquent, le Chinois aurait bien du mal, s’il y parvenait jamais, à développer son propre modèle, à moins d’en faire une caricature complaisante du modèle de l’occidentalisme. (...) C’est dire que, de ce point de vue, – et sans préjuger, surtout pas, de l’avenir, – c’est dire que notre Chinois sera emporté comme les autres et qu’il devra subir d’abord cette chute eschatologique avant de songer à se mettre à l’ouvrage."

https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-crisis-la-crise-de-la-raison-subvertie )

Quid de l'âme chinoise aujourd'hui, dix ans plus tard ?

 

Arestovitch et le monde réel

Article lié : Le ‘ClownWorld’ d’Arestovitch

alexandar nijetakolose

  06/01/2024


Amar est un esprit brillant.
Mais comme beaucoup d'universitaires en sciences sociales, il est prétentieux et méprisant.
L'habituelle frustration de ceux qui n'agissent pas sur le réel.

Arestovitch est un personnage au parcours atypique mais doté d'une solide capacité d'adaptation et d'analyse.
Il suffit de l'écouter, sa pensée est parfaitement structurée, bien loin du portrait qu'en fait Amar.
Et surtout, il est capable d'évoluer, il suffit de suivre ses prises de position depuis 2014 pour s'en apercevoir.
Il est le premier et probablement le seul dans le cercle du pouvoir ukrainien à avoir compris petit à petit que l'ukraine ne pouvait pas gagner cette guerre.

Et a avoir dit qu'elle s’était engagé dans une impasse politique, a savoir que l'on ne pouvait pas ramener dans le giron de l'ukraine des population que l'on dénigre et traite de sous-hommes en permanence.

Son interrogation suivante
 « Comment en sommes nous arrivés là » 
est deja une hérésie puisque
la propagande ukrainienne pointe unanimement le doigt vers les « méchants russes » . 

Arestovitch voit loin,beaucoup plus loin.

Il est slave, ( pas d'origine ukrainienne mais russe, polonaise et biélorusse.) il connait les liens qui unissent russes et ukrainiens
( nazis galiciens non compris) tout comme il sait que l'Ukraine est fondamentalement un état fantoche créé par la volonté de Lénine il y a juste 100 ans.

Les russes ne négocieront rien et l'ukraine va vers une capitulation sans conditions et probablement son démembrement partiel.

Le choc psychologique de la défaite va forcement amener les ukrainiens à sortir de leur bulle idéologique supremaciste et commencer à réfléchir.

Ils finiront par comprendre qu'ils ont été un jouet pour l'occident qui les a poussé dans cette guerre sans leur donner les moyens de la gagner.
Et que les russes sont leurs seuls amis.

Le fatalisme slave, le comportement des russes ( limitation des pertes civiles, traitement des prisonniers de guerre), les témoignages des 2 millions d'ukrainiens émigrés en Russie ou vivants les oblast du sud sur leurs bonnes conditions de vie, contrastant avec celles des ukrainiens dans un pays ou rien ne fonctionne et tout est volé depuis 30 ans feront le reste.

Et, parce qu'il a anticipé cela, il sera probablement le futur président de l'Ukraine.


 

Le Maître de la Russie

Article lié : Le “28 du mois...” du colonel Richard Kemp

jc

  05/01/2024

Je ne sais pas pour combien de russes le véritable Maître de la Russie ne transparaît pas ici :

https://www.youtube.com/watch?v=dTnxFgmQLKc

On dit qu'il y a une âme russe :

"L'âme russe peut être décrite comme une tendance culturelle des Russes à décrire la vie et les événements d'un point de vue religieux et philosophiquement symbolique. En Russie, l'âme d'une personne est la clé de l'identité et du comportement d'une personne qui assimile la personne à son âme. La profondeur, la force et la compassion sont des caractéristiques générales de l'âme russe. Selon Dostoïevski, "le besoin spirituel le plus élémentaire du peuple russe est la nécessité de la souffrance". Les idées de Dostoïevski sur l'âme russe sont étroitement liées au christianisme orthodoxe oriental, à son idéal du Christ, à sa souffrance pour les autres, à sa volonté de mourir pour les autres et à son humilité tranquille." ( cf. Wikipédia : âme russe ) )

Pour moi Douguine a évidemment l'âme russe. Quid de Poutine ?

Heureux russes qui peuvent opposer une autorité spirituelle au pouvoir temporel.

Toujours selon moi la France a perdu son âme (elle en avait encore une à Verdun) et les USA n'en ont jamais eu.

 

En écho à la citation métahistorique de Bossuet

Article lié : RapSit-USA2024 : L’isolationnisme selon Bossuet

jc

  04/01/2024

Je ressors encore une fois à ce propos l'une de mes citations thomiennes préférées (qu'on lira ici en remplaçant évolution par métahistoire), remontée d'un commentaire du 13/11/2023 :

" Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme [des espèces, c'est moi qui rajoute] et des sociétés [et des civilisations, c'est moi qui rajoute]. "

Le discours pesteux

Article lié : Le “28 du mois...” du colonel Richard Kemp

jc

  04/01/2024

"  Une remarque faite [ par Lacan ] lors d’une réunion restreinte (...) a surgi de façon inattendue comme c’était souvent le cas  :

« Les Russes s’en tireront mieux parce qu’ils ont rétabli le discours du Maître ».

Ici la suite des événements ne semble pas avoir confirmé cette prédiction mais leur cours actuel laisse ouverte la possibilité de sa réalisation différée.
(...)
  Nous sommes là devant l’une des aventures intellectuelles parmi les plus exceptionnelles de l’histoire de notre monde occidental. C’est peut-être le seul contre-feu consistant contre l’ordre que tentent de mettre en place les nouveaux maîtres* du monde, titre d’un ouvrage récent d’un haut responsable des Nations Unies, cet ordre qui s’accommode parfaitement de la disparition du sujet humain."

[ Introduction aux Écrits de Lacan ]

Claude Dorgeuille
Le 3 août 2003

* : En complément des quatre discours bien connus (Maître, Universitaire, Hystérique, Analyste), Lacan a ajouté tardivement le discours du Capitaliste et a mentionné le discours pesteux :

« À la vérité, je crois qu’on ne parlera pas du psychanalyste dans la descendance, si je puis dire, de mon discours… mon discours analytique. Quelque chose d’autre apparaîtra qui, bien sûr, doit maintenir la position du semblant, mais quand même ça sera… mais ça s’appellera peut-être le discours ps. Un ps et puis un T, ça sera d’ailleurs tout à fait conforme à la façon dont on énonce que Freud voyait l’importation du discours psychanalytique en Amérique… Ça sera le discours pst. Ajoutez un E, ça fait peste. Un discours qui serait enfin vraiment pesteux, tout entier voué, enfin, au service du discours capitaliste. Ça pourra peut-être un jour servir à quelque chose, si, bien sûr, toute l’affaire ne lâche pas totalement avant ! »

Guénon aurait peut-être apprécié...

Pour 'PccM pmorelli@nordnet.fr'

Article lié : Comment nous les avons durcis à mort

Philippe Grasset

  03/01/2024

Correction faite ... un an plus tard. Aucune excuse, ni pour le temps passé, ni pour l'ignominie de la faute qui est une des pires que j'appréhende. Quelques explications : le temps qui passe si vite, le grand âge qui ne cesse de grandir, la mémoire de plus en plus insaisissable.

Avec mes voeux en les espérant consolateurs.

PhG (sous la surveillance et le rappel à l'ordre de PhG-Bis)

Du bon sens

Article lié : Le ‘ClownWorld’ d’Arestovitch

Ivan-Ivan Chasseneuil

  02/01/2024

Cela fait longtemps que je pense que la seule solution pour que l'Ukraine continue à être un pays - et pas un pays failli, endetté qu'il est auprès des prêteurs de guerre  qui vont la dépouiller les 500 prochaines années, ce serait de devenir un territoire protégé de la Russie, qui dirait : "L'Ukraine ne remboursera pas un dollar de ses dettes, pas un. Le coût de la reconstruction sera assuré à moitié par l'Occident, à moitié par la Russie." Donc non, ce n'est pas si stupide que cela. C'est juste un rapport de forces, une question de kairos et de choix politique.

D’une foule à l’autre.

Denis Monod-Broca

  31/12/2023

La foule qui voulait lapider la femme adultère avait, elle aussi, la loi et la morale pour elle. 
Elle avait les deux témoins qu’il fallait pour que la condamnation soit régulière selon la loi d’alors et la condamnation valait lapidation.
Mis au défi, Jésus en appela à la conscience de ceux qui voulaient la mort de la coupable. Écoutant leur conscience, ils se retirèrent alors, les plus vieux d’abord, imités par les autres.
Israël, les USA, les pays européens, n’ont pas su, ne savent pas, écouter leur conscience, ils ne veulent pas l’entendre. Constitués en une foule meurtrière, ayant condamné le Hamas, vidéos complaisamment diffusées à l’appui, ils le lapident, consciencieusement, depuis presque trois mois déjà, jour après jour, avec des bombes en guise de pierres. Il le feront, ils l’assurent, lapidation oblige, jusqu’à ce que mort s’ensuive. 
Jésus était juif, lui, qui l’est encore ? Par sa voix s’est exprimé le savoir juif sur l’homme et sur le monde, qui l’entend encore ?

Erreur de date.

Article lié : RapSit-USA2023 : Sommes-nous en 1860 ?

Daniel Dejasse

  31/12/2023

Juste une petite remarque. L'attaque de fort Sumter, qui a marqué le début de la guerre de Sécession, a eu lieu en 1861 et non en 1860.

Alternative

Article lié : Comment nous les avons durcis à mort

PccM

  30/12/2023

Monsieur Grasset.
Comme j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire, je suis lecteur fidèle de votre site Dedefensa depuis bientôt vingt ans, de façon très suivie même si espacée (environ une fois tous les quinze jours) du fait des contraintes qui s’appliquent à moi.
Je ne commente jamais car mes connaissances dans le domaine politico-médiatique sont extrèmement réduites et je suis conscient de n’avoir pas le niveau intellectuel convenable. Mais si je suis attaché à ce blog depuis si longtemps, c’est que j’apprécie beaucoup la vision non conventionnelle et la foule de renseignements et de références que vous nous offrez au prix d’un travail que j’ai du mal à imaginer. Ceci me permet de réfléchir autrement, et actuellement ce n’est pas rien..
Tout ceci pour vous dire que, malgré la triste actualité de mon pays, la France, qui s’enfonce depuis trop longtemps, j’aime son histoire (même romancée), ses paysages, ses églises et, j’y viens, sa langue.
Or quand dans votre texte du 20 décembre : « Comment nous les avons durcis à mort »
vous écrivez : « il ne reste que deux alternatives pour ce pays ». De la même façon que votre utilisation du verbe intransitif direct ‘palier’ au-sujet duquel je m’étais permis de vous interpeller j’ai tendance à être mal à l’aise.
Non, non et non. Vous pouvez avoir plusieurs choix, plusieurs options, plusieurs éventualités, plusieurs possibilités, plusieurs solutions, que sais-je encore, mais vous n’avez qu’UNE alternative, par définition.
Mon intervention n’a pour but que d’éviter d’altérer la qualité de votre texte par la forme, ce pourquoi je vous serai reconnaissant de ne pas publier mon intervention qui n’apporte rien au débat.
Avec mes remerciements pour tout votre travail et la qualité de celui-ci
P.MORELLI

Contamination

Article lié : Les monstrueux fous d’Innsmouth

__Dont Acte2

  23/12/2023

«  Mercouris parlant des Russes qui parlent des Occidentaux, Crooke parlant de la psychologie totalement hallucinée des colons israéliens volant leurs terres aux Palestiniens. »
Ne mélangeons pas tout. Au risque du contresens de ce que diront nos deux comparses, on ne peut confondre la dégénérescence psychologique des occidentaux actuels et la psychologie des Israéliens en Cisjordanie qui elle n’a pas bougé d’un iota depuis que le sionisme est sionisme. Elle est seulement fidèle à elle-même c’est-à-dire empreinte d’inculpabilité et d’indéfectibilité suivant la formule consacrée en ces lieux.

À noter tout de même que cette graine d’inculpabilité et d’indéfectibilité imprégna la création de l’Amérique par les premiers colons qui transposèrent à leur propre avantage cette folie pour la conquête de ce nouveau territoire, la terre qui leur était promise, nouveau peuple élu, et toute amérindien trouvé sur place ne pouvait être qu’un imposteur. Que ce péché originel de l’américanisme se soit transmise jusqu’à nos jours aux Américains actuels et ait contaminé tout l’Occident ou en tout cas ses dirigeants reste plausible.
 

Le grand Will avait tout compris

Article lié : Comment nous les avons durcis à mort

Denis Monod-Broca

  21/12/2023

Lady Macbeth : « ce que tu veux de grand, tu le voudrais saintement ; tu ne voudrais pas jouer malhonnêtement, et cependant tu voudrais gagner déloyalement » C’est là une description fidèle de la politique américaine et occidentale contemporaine. Les USA ont l’ambition d’être grands et de l’être saintement, mais leur ambition est accompagnée de mensonges, trahisons, de crimes, de sang, de larmes. Ils peuvent faire leurs les mots de Macbeth : « Mais il faut que cela se fasse, ce que nos yeux craindront de voir lorsque ce sera fait ». 

Nous sommes sur la voie de Macbeth. Comme lui nous tenons notre position d’une victoire sur le mal.

Ayant triomphé de Cawdor, ennemi du roi et qui voulait lui prendre le trône, Macbeth devient lui-même Cawdor, il devient lui-même ennemi du roi et, réussissant là où l’autre avait échoué, tue le roi et prend son trône. Ayant vaincu l’Allemagne hitlérienne, les USA prennent sa suite.

Shakespeare avait compris bien des choses.
 
La violence est contagieuse.
 
Les USA ont combattu le nazisme qui était l’apôtre de la force et qui voulait créer un empire de mille ans. Et, l’ayant vaincu, ils se sont faits eux-mêmes, avec notre complicité, les apôtres de la force et ils ont instauré un empire qu’ils verraient bien éternel.
 
Défenseurs de la liberté, ils en sont devenus les ennemis, pris dans le même engrenage violent que Macbeth.

Jusqu'au moment où eux-mêmes s'écrouleront…
 
 

Le monde après nous

Article lié : Au plus près dans la tempête de la fin du cycle

Pierre

  19/12/2023

Bonjour M. Grasset,
Dans la même veine que Don't Look Up qui vous avait inspiré, vous devriez regarder d'urgence le film Le Monde après nous (Leave the World Behind), produit par… Barak et Michèle Obama
Film apocalyptique (encore) truffé de messages subliminaux….
bien à vous
pierre

Évangéliques

Article lié : Le “lobby de l’Armageddon”

Michel Guex-H.

  14/12/2023


Cet article rejoint ce que nous enseignait un ami il y a plus de cinquante dans nos études bibliques.
Il avait choqué certains en disant  (en référence au début du chap. 35 du livre d'Ésaïe) : " Le désert qui fleurit, ce ne sont pas les trois (sic) salades du Néguev !" Pour ma part, avec quelques autres, j'ai compris qu'il s'agissait de ma "terre" intérieure, le terrain spirituel. Compris ainsi, le message biblique détruit toute véléité d'accaparer  un territoire géographique. De même pour les guerre de l'ancien testament : il s'agit de la lutte à mener contre les esprits qui attaquent notre esprit (cf Éph. 6.12).
Ayant suivi durant quelques années des sites évangéliques, j'avais fait quelques réflexions concernant la compréhension de la Bible par des chrétiens évangéliques où j'avais développé cinq points essentiels :
L’importance accordée aux sentiments, aux émotions ressenties.
La confusion entre le spirituel et le psychique 
La confusion entre le matériel et le spirituel : l
La volonté de donner des explications matérielles, avec les conséquences que cela comporte.
Mais, curieusement, il est peu question de la Justice de Dieu (Mt 6.33) d'un point de vue pratique.
La Bible lue spirituellement (La loi = la Torah des Juifs, est spirituelle. Rom 7.14) ne peut justifier ni les guerres, ni la spoliation des biens matériels. Elle est un message de Vie, autant matérielle que psychique et spirituelle.
 

De l'homme-dieu au peuple-dieu

Article lié : L’axe crisique du monde a basculé

Denis Monod-Broca

  11/12/2023

J’ai lu le terme de shohisme, il y a quelques années, sous la plume de Rony Brauman si je me souviens bien. Ni le terme ni l'idée qu'il exprime n’ont jamais été repris à ma connaissance par quiconque, wikipedia ne le connait pas, et je n’ai pas l’impression que Rony Brauman lui-même, si c’est bien lui qui l’avait imaginé, l’ait à nouveau utilisé.
C'est un mot terrible, au sens immédiat, univoque, un mot trop fort comme on dit d’un épice qu’il est trop fort pour être digeste : du monde chrétien est en train de naître une nouvelle religion (une nouvelle idéologie), le shohisme, sans même qu’il s’en rende compte.
Après la mort du Christ, le christianisme a fait du Juif Jésus un homme-dieu, ressuscité avant l’Ascension.
Après la Shoah, extermination du peuple juif, le shohisme fait du peuple juif un peuple-dieu, ressuscité sous l’espèce de l’Etat d’Israël.
« Auschwitz, Golgotha du monde moderne » avait dit Jean-Paul II, lui, après sa visite du camp d’Auschwitz. Autre façon d’exprimer le même constat.
La foule de Jérusalem voulut, et obtint de l’occupant romain, la mort de Jésus, accusé de vouloir être le roi des Juifs.
Jésus était innocent. Son seul tort fut, on le sait, de rappeler à ses coreligionnaires ce que disait leur religion, c’est-à-dire, en résumé, comme le dit Hillel le sage à un disciple pressé : « Ce qui est détestable à tes yeux, ne le fais pas à autrui. C'est là toute la Torah, le reste n'est que commentaire. »
Les hommes, ni les foules, n’aiment la vérité, surtout si elle contient un reproche à leur égard.
Bien qu’innocent, il fut crucifié. Ce fut la Passion.
L’horrible supplice de la crucifixion était courant dans l’empire romain. D’innombrables innocents le subirent. Seul celui de Jésus de Nazareth eu le retentissement que l’on sait. La raison d’un tel retentissement planétaire ne laisse pas de place au doute : ce supplice si injuste a été  voulu par une foule juive, c’est-à-dire par une foule parmi laquelle se trouvaient des hommes qui, très vite, se rendirent compte de ce qu’ils avaient fait. Ces quelques hommes-là avaient été entrainés par la foule et son climat d’hostilité unanime, auquel même Pierre céda, mais ils se reprirent. Ils connaissaient  la Loi de Moïse. Sans doute se rappelèrent-ils les paroles et les actions de celui qu’ils avaient supplicié. Ils se rendirent compte de l’horreur de ce qui s’était passé, la mise à mort d’un parfait innocent par une foule devenue folle et dont ils avaient fait partie.
Il y eut alors scission, scission irréductible, Juifs devenant chrétiens d’un côté, Juifs restant juifs de l’autre. Chacun ne pouvant que choisir son camp.
Les uns voyant en Jésus le Messie attendu, fil de dieu et dieu lui-même, les autres ne voyant en lui qu’un homme ou un prophète.
Il y eut pendant quelque temps concurrence entre les deux prosélytismes, le juif et le chrétien, puis, au début du IVe siècle, Constantin se convertit et favorisa le développement du christianisme.
L’Eglise avait gagné.
Les Juifs, eux, se dispersèrent à nouveau de par le monde
C’est là une description simplifiée de cette période cruciale, pour en faire ressortir les grands traits, à la manière d’une caricature.
Avec la reconnaissance par l’empire et l’accès au pouvoir temporel, l’Eglise, défenseur des persécutés, devint persécutrice à son tour. Elle transmit fidèlement à travers les siècles le message christique mais, bien souvent, trop souvent, en s’abstenant de mettre en application les principes qu’elle professait, ou en les trahissant purement et simplement.
A l’inverse le peuple juif, sans les professer en tant qu’issus du message christique, les mit en application, ces principes. Mosaïques ou christiques, il s’agit des mêmes principes, on le sait bien. Jésus, Juif pieux, les rappela à ceux qui les avaient par trop oubliés, à la manière des prophètes qui l’avaient précédé. Parfois il les explicite jusqu’à leurs conséquences extrêmes : aimer son prochain, c’est aimer tous ses semblables, donc c’est aussi aimer ses ennemis, donc c’est même et surtout aimer ses ennemis :
Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux : car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.… Matthieu 5.44
Le peuple juif, ostracisé, pourchassé, persécuté pendant des siècles et des siècles, subit son sort sans jamais prendre les armes.
Il incarnait par là-même la vérité judaïque et christique de non-vengeance, de non-violence, d’amour du prochain.
De même que la foule de Jérusalem voulut la mort de Jésus, les foules européennes voulurent l’extermination du peuple juif. Elles l’obtinrent, avec l’Allemagne nazie dans le rôle du bourreau.
Les hommes, ni les foules, n’aiment la vérité, surtout si elle contient un reproche à leur égard. La vérité incarné par le peuple juif était insupportable. Ce fut la Shoah.
Mais les auteurs du crime et leurs complices réalisèrent presqu’aussitôt, de par leur culture judéo-chrétienne, l’horreur de ce qu’ils avaient fait.
Et à nouveau il y a scission, scission irréductible, Judéo-chrétiens devenant shohistes d’un côté, judéo-chrétiens restant judéo-chrétiens de l’autre. Impossible de ne pas choisir son camp.
Le shohisme a un Temple, l’Etat d’Israël, il a un clergé, les élites sionistes américaines et européennes, il a un credo, le « droit de se défendre » d’Israël, il a un mot pour désigner ceux qui refusent son crédo, les hérétiques donc, « antisémites ».
Et c’est ainsi qu’Israël, qui se voulait le refuge du peuple exterminé, est devenu exterminateur à son tour, réitérant l’erreur de l’Eglise du Persécuté devenue persécutrice.
L’enseignement biblique est renié une deuxième fois, aussi bien par ceux qui sont étiquetés « chrétiens » ou « judéo-chrétiens » que par ceux qui sont étiquetés « juifs ».
Que va-t-il nous arriver ?
Qui reprendra le flambeau ?
Qui, quelle nation, quel peuple, saura incarner à son tour la vérité judaïque et christique, vérité anthropologique universelle, de non-vengeance, de non-violence, d’amour du prochain, seule voie pour un monde vivable ?
« Tu ne tueras pas » : soit nous comprenons cette parole, soit c’en est fait de nous.