jc
18/04/2019
Je ne peux que recommander à tous, mais en particulier aux scientifiques -selon moi les plus formatés par le Système, bien plus que les littéraires- la lecture des douze pages de l'exposé "Simone Weil et la mathématique" fait par le mathématicien médaillé Fields Laurent Lafforgue: https://www.laurentlafforgue.org/textes/SimoneWeilMathematique.pdf
Le thomien que je suis tombe évidemment en arrêt -Rantanplan devenu un temps setter irlandais!- devant:
"L'algèbre -est-ce une erreur concernant l'esprit humain? On ne peut réfléchir que sur le particulier (Descartes), alors que l'objet de la réflexion [mathématique] est par essence universelle. On ignore comment les Grecs ont résolu cette difficulté. Les modernes l'ont résolue par des signes représentant ce qui est commun à plusieurs choses. Ma solution, si j'avais pu…: l'analogie¹."
Mais, the last but not the least, on trouve p.8 "Simone Weil parle de la brutalité de la matière qui résiste à notre volonté...", qui renvoie directement au "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice." cher à PhG.
(Dans les dernières pages SW parle de la contradiction au coeur même de la mathématique, ce qui me renvoie aussitôt à Thom "Dans sa confiance en l'existence d'un univers idéal, le mathématicien ne s'inquiétera pas outre mesure des limites des procédés formels, il pourra oublier le problème de la non-contradiction" et à l'article "Topologie de la conciliation et logique de la contradiction" des philosophes belges Lambert et Hespel, article qui, à mes yeux, éclaire -sinon explique- la position de Thom.)
(Nb: En lisant le bas de la page 6, PhG comprendra pourquoi je ne suis pas encore logocrate.)
¹: La théorie thomienne des catastrophes est une théorie de l'analogie.
jc
18/04/2019
Selon moi Aristote a été pour beaucoup dans le discrédit porté aux mathématiques -alors qu'elles faisaient partie intégrante de la philosophie grecque, au moins depuis Pythagore et Thalès jusqu'à l'école platonicienne-.
Bien que Galilée ait réaffirmé avec force le lien entre Nature et Mathématique¹, Newton et Descartes ont fait basculer les mathématiques du côté de la science (et du nombre profane, donc du scientisme). L'oeuvre de René Thom -qui se qualifie philosophe de la nature- a en partie pour objectif de renouer les liens entre physique aristotélicienne et physique moderne²; c'est une oeuvre difficile.
Tout récemment (hier!) j'ai découvert une interview passionnante du mathématicien médaillé Fields Laurent Lafforgue -qui m'a convaincu par la clarté de ses propos qu'il est potentiellement un excellent rédacteur en chef pour une nouvelle constitution- par un certain Nicolas d'Escault³. Mais j'ai été abasourdi lorsqu'il omet de citer Thom⁴ quand il dit (en 3/5): "Gromov pense que la biologie nécessitera des mathématiques nouvelles, et certainement pas celles qui ont été forgées au cours des derniers siècles et qui pour une part importante ont été forgées avec la physique. La biologie n’est pas la physique."
Lafforgue s'intéresse cependant de très près aux rapports entre philosophie et mathématique, et on trouve dans l'interview un lien qui renvoie à un exposé de LL, passionnant car, à mon avis, très thomien, sur la philosophie de Simone Weil⁵ (en particulier la fin de la page 4, à partir de "ARGENT, MACHINISME, ALGÈBRE. Les trois monstres de la civilisation occidentale", qui me renvoie aussitôt au thomien "C'est la géométrie qui évite le décollage sémantique de l'algèbre", que je cite quasi-systématiquement à propos du JSF). (Bien entendu le non-matheux, pour comprendre, remplacera "algèbre" par "informatique".)
À l'exception d'Alain Badiou -et de thomiens comme Jean Petitot- je ne connais guère⁶ de philosophes contemporains s'intéressant (philosophiquement ou métaphysiquement) aux mathématiques…
¹: Galilée: "La philosophie est écrite dans cet immense livre qui se tient toujours ouvert devant nos yeux, je veux dire l’Univers, mais on ne peut le comprendre si l’on ne s’applique d’abord à en comprendre la langue et à connaître les caractères avec lesquels il est écrit. Il est écrit dans la langue mathématique et ses caractères sont des triangles, des cercles et autres figures géométriques, sans le moyen desquels il est humainement impossible d’en comprendre un mot. Sans eux, c’est une errance vaine dans un labyrinthe obscur."
²: Cf. "Esquisse d'une Sémiophysique" sous-titré "Physique aristotélicienne et théorie des catastrophes".
³: https://www.lerougeetlenoir.org/opinions/les-inquisitoriales/laurent-lafforgue-1-5-les-chretiens-et-les-mathematiques
⁴: Lafforgue est grothendieckien et les rapports entre Thom et Grothendieck (voisins de bureau à l'IHES) n'étaient peut-être excellents -selon Thom- qu'en facade*.
*: Cf "Récoltes et semailles" p.540.
⁵: https://www.laurentlafforgue.org/textes/SimoneWeilMathematique.pdf
⁶: Exception qui confirme la règle, je trouve passionnant l'article "De la topologie de la conciliation à la logique de la contradiction" des philosophes(?) belges Lambert et Hespel.
jc
18/04/2019
Créer un parti politique FeM, "La France en Marche (ou "La Six en Marche" ou ...) en opposition frontale à LaReM. Objectif: Une sixième république avec la complémentarité harmonieuse homme-femme inscrite dans la constitution.
Devise: "Unité-Harmonie-Diversité".
Slogans: "Vox populi vox Dei" , "Les femmes au palais du Luxembourg, les hommes au palais Bourbon, chambre commune à Versailles", "Réunir pour mieux régner".
Comité de rédaction de la nouvelle constitution (rédacteur Laurent Lafforgue):
"Il faut rédiger cette constitution comme jadis on bâtissait les cathédrales."
Mathématiques: Laurent Lafforgue, Olivia Caramello, Alain Connes, Olivier Rey, ...
Philosophie: Olivia Gazalé, ...
Droit: Régis de Castelnau, ...
Métaphysique (tradition guénonienne): ...
Philosophie naturelle: ...
Ethnologie, Anthropologie, Sociologie: Emmanuel Todd, ...
Psychanalyse: ...
Écologie: ...
Biologie: ...
Physique: François Roddier, Jean-Pierre Petit, ...
Économie: ...
Etc.
NB: Je n'ai bien entendu demandé son avis à aucun des précités…
Alex Kara
18/04/2019
Je cite un passage pour commencer : “Monsieur Grasset tente de nous éclairer en allumant des torches dans cette obscurité. “
Nous essayons tous de nous y retrouver dans cette obscurité, c'est pourquoi il y a tel et tel type de torches, qui éclairent telle ou telle partie de cette réalité.
Bien sûr nous ne pouvons pas rester insensible à ce qui se passe, et c'est bien ainsi qu'on nous prend directement à la gorge. Nous sommes dans une sorte de conflit, alors qu'on veut se saisir de notre pays, et pour cela il est fait là aussi usage de moyens très variés.
Wagner et Liszt ont su parler à l'âme allemande, et c'est bien ainsi que le marketing de Edward Bernays, utilisé par les Nazis, s'est emparé de leurs oeuvres, pour saisir directement à la gorge. Pour ces gens-là rien n'est sacré, ou plutôt, il n'est rien de sacré qui ne puisse être utilisé comme un outil.
C'est pourquoi il est tout aussi opportun de parler du sacré et du sublime comme si nous nous trouvions autour d'une carte d'Etat-major.
jc
18/04/2019
Héraclite:
(La première citation me semble particulièrement bien adaptée à l'incendie de Notre Dame.)
Baudelaire:
"La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles.
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers."
Héraclite:
"Le Maître dont l'oracle est à Delphes, ne dit ni ne cache; il signifie".
(Citation qui apparaît comme un leitmotiv das l'oeuvre de Thom -qui le traduit en "La Nature nous envoie des signes qu'il nous appartient d'interpréter")
(J'en profite pour rectifier une citation thomienne -selon moi également en rapport avec ce billet de "Un lecteur"-écorchée dans un précédent commentaire:
"Selon beaucoup de philosophies, Dieu est géomètre, il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu." )
Remarque finale:
En relisant le billet de "Un lecteur" avant de poster, je tombe sur: "Il s'agit comme le martèle Monsieur Grasset de métaphysique, de « méta-histoire ».
Pour moi il fait de moins en moins de doute que la mathématique est une métaphysique¹ -et peut-être même LA métaphysique minimale-.
¹: Et aussi une méta-Histoire qui, selon moi, est loin, très loin, d'être écrite.
patrice sanchez
18/04/2019
Il est bien loin l'esprit chevaleresque du temps des Cathédrales, désormais nous pataugeons dans une époque de milliardaires idiots utiles !
A tous les dirigeants stipendiés des nations, je dis merci !
A tous les patrons de gigantesques groupes industriels prédateurs, je dis merci !
A tous les financiers maîtres de l'imposture, je dis merci !
A vous voir accourir ventre à terre au chevet de la cathédrale Notre Dame et de ses deux Tours en une course à l'échalote et à la surenchère de promesses de dons, je me remémore immanquablement la période historique des trafics d'indulgences et de reliques dont le génial livre d'Umberto Eco, « Baudolino », illustre à merveille la nature cupide de la lie du genre humain.
Oui, à vous tous idiots utiles je dis merci, car par vos actions profondément iniques qui contreviennent à toute nature humaine et spirituelle profondes, vous contribuez à précipiter le basculement de notre monde matérialiste mortifère par l'accélération de la course folle du système Titanic entropique … et en attendant que l'humanité du futur prenne enfin conscience de ses infinies capacités créatrices et de sa possibilité d'avoir le contrôle de sa destinée à la condition du respect scrupuleux des lois universelles, les Hommes de bonne volonté n'auront d'autres alternatives à présent que de s'aimer et de s'entraider.
Ainsi brûlèrent mais ne s'écroulèrent-elles pas !
Patrice Sanchez
https://reseauinternational.net/il-est-venu-le-temps-des-idiots-utiles/
Christian Feugnet
18/04/2019
Tout à fair d'accord .
J ai lu des commentaires savants qui nous expliquent tout . çà illustre bien ce que Ph Grasset nomme à sa maniére l' esprit du temps la banalisation du "spirituel" .
jc
18/04/2019
Hier soir j'ai regardé le "Spécial Notre Dame" de "La grande librairie" de François Busnel et ai été très attentif (et réceptif) à ce qu'a dit l'homme de lettres franco-chinois François Cheng sur le rôle de la mère, sa propre mère d'abord, pour ensuite élever le débat au niveau de Notre Dame, la Mère garante et symbole de l'unité nationale, voire de l'humanité -Cheng parle du rôle important de la France dans le monde-.
Et cela m'a donné l'idée d'une deuxième devise¹ pour une VIème république: Unir pour régner; en total contraste avec les petites tactiques de nos petits présidents déconstructeurs post-modernes (post de Gaulle²) qui n'ont pensé -et ne pensent- qu'à diviser pour mieux régner.
Cheng dit que ce jour du 15 Avril 2019 restera dans l'histoire. Dans mes rêves pour l'instant utopiques je verrais effectivement bien ce jour symboliser -en France et plus si affinité- le passage d'un patricarcat (de Gaulle en dernier des mohicans) à un matriarcat, le passage de la Jérusalem céleste au Paradis terrestre.
L'émission terminée j'ai alors pris en cours une émission (RMC Découverte) sur la construction des cathédrales; Et là j'ai eu la révélation de ce que je ne voyais pas alors que je l'avais depuis longtemps sous le nez -telle la lettre volée d'Edgar Poe-.
Les évêques de l'époque s'appelaient Arnault, Pinault et Renault et leurs régisseurs-vicaires Macrault³; comme de vulgaires marchands à San Giminiano ou à Dubaï, ils avaient un hubris démesuré, ils ne pensaient qu'à se mesurer la bite, ils ne pensaient guère -voire pas un instant- à la gloire de Dieu, mais surtout -voire seulement- à leur propre gloire, pour rester dans l'histoire (h minusculé).
PhG: "Rodin était un bâtisseur de formes du temps des cathédrales, et pour cela auteur, sur le tard de sa vie comme s'il s'avisait de la nécessité urgente de cette ultime confirmation, des Cathédrales de France où il ne cesse d'exalter la splendeur infinie de ces architectures divines."(Tome II de "La Grâce de l'Histoire", pp.409 et 410)
Ceux qui faisaient la plus belle prière, ceux qui étaient les plus proches de Dieu, c'étaient les architectes de ces merveilles: https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Architectes_des_cath%C3%A9drales_gothiques/Chapitre_II
"Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice…", cite souvent PhG dans ce tome II.
Dans cette lutte métaphysique entre la matière et la forme, entre le continu et le discret, entre l'algèbre et la géométrie.
Thom: "Selon beaucoup de philosophies, Dieu est géomètre, il serait peut-être plus logique que le géomètre est Dieu." ("Infini opératoire et réalité physique" -que je n'ai pas lu-)
Thom: "[La mathématique] est le jeu signifiant par excellence, par lequel l'homme se délivre des servitudes biologiques qui pèsent sur son langage et sa pensée et s'assure les meilleures chances de survie pour l'humanité." (SSM, 2ème ed., pp.320 et 321)
Je suis convaincu que la constitution de la VIème république doit être bâtie comme jadis on bâtissait les cathédrales.
(Le mathématicien français médaillé Fields Laurent Lafforgue est l'un des très rares scientifiques à s'afficher croyant (chrétien) dans l'exercice de ses fonctions. Je suis tombé hier sur une interview récente de lui par un certain Nicolas d'Escault. Un architecte pour la constitution à venir? https://www.lerougeetlenoir.org/opinions/les-inquisitoriales/laurent-lafforgue-1-5-les-chretiens-et-les-mathematiques )
¹: La première étant Unité-Harmonie-Diversité
²: "Un pays qui produit plus de 365 fromages ne peut pas perdre la guerre."
³: Son attitude vis-à-vis des gens qui vont reconstruire, architecte en chef en tête, me fait penser à celle de Pozzo du "En attendant Godot" de Beckett s'adressant à Lucky: "Pense, porc!" (et au "Vivre et penser comme des porcs" du mathématicien-philosophe Gilles Châtelet).
Georges Dubuis
17/04/2019
Restons concis sur les contes de faits. Après la GPA/PMA, l'immaculée conception ,voici donc .....l'immaculée combustion.
Par Jupiter et ses guignol's band !!!!!!
alain pucciarelli
17/04/2019
Je suis très sensible à tout ce que le Moyen Age français a apporté à l'humanité. Notre Dame est pour moi, athée, un symbole indépassable du génie humain. Ce monument, étonnamment vivant en dépit de ce que l'on nomme la déchristianisation, n'a pas eu la protection et le respect qu'il mérite. On trouvera sans doute à la base de ce cataclysme la détestable course aux économies, au moins disant, et l'incompétence d'entreprises peu préparées à ce type de travaux quand l'état se décharge se ses responsabilités premières pour cause d'économies UE. Rien ne peut excuser cet incendie. Il dit tout sur le rapport du pouvoir et de l'argent au capital historique et moral qui a fait la France. Il dit tout sur notre désafiliation, du moins celle que nos élites ont programmée. Notre dame en feu, c'est le reflet de ce monde ridicule et malfaisant qui se consume en dévorant les symboles qui, bien qu'apparemment inertes, le contestent. On peut être outré. Révolté. Et exprimer une juste colère. Le sommes engagées dans les aventures guerrières de la France sous domination OTAN par exemple auraient pu servir à cela, la préservation de notre Histoire. Et à bien d'autres investissements civils et pacifiques. C'est insupportable. M. Macron n'est pas le premier responsable de cette déshérence, mais il sera identifié à cette indigne catastrophe. En tant que digne successeur de ses devanciers depuis au moins 1981, on peut penser que ce sera mérité.
Alex Kara
17/04/2019
Au risque de blesser une partie du lectorat de dde, le “catholicisme français” (c'est-à-dire officiel) est archi-mort. Il représente aujourd'hui une compromission permanente avec des aristocrates et des bourgeois rances et bêtes, qui ont fait une OPA sur le sacré en pensant s'acheter de la respectabilité.
Les “tradis” sont complètement détachés de la population, véritables Pharisiens ânnonant une tradition exprugée de tout sens, occupés à défendre leurs privilèges, écoles d'élite et réseaux d'influence. Ils sont l'exact opposé du “Licht Leben Liebe” de la Madone de Stalingrad, ils ne sont ni la lumière, ni la vie ni l'amour, mais bien les ténèbres de la bêtise, la non-vie et le non-amour.
Les églises sont vides mais les Français respectent toujours autant les infirmières, les professeurs et tous les généreux qui font que le pays tient toujours. Ils n'ont pas besoin de se rallier sous les croix et les drapeaux à la suite de cet incendie (on les entend déjà, les “Cathos”, prêts à se refaire une part de marché identitaire) et ne le feront pas.
Alex Kara
17/04/2019
On sait le peu de cas que ces Etats technocratiques feront des cathédrales au XXème siècle, par exemple la cathédrale de Conventry : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/79/Coventry_Cathedral_Ruins_with_Rainbow_edit.jpg
ou bien l'Eglise du Souvenir de Berlin ( https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_du_Souvenir_de_Berlin )
Je sais que tout cela n'est pas très sympathique (au sens premier du terme) mais à Paris personne n'est mort, et le bâtiment sera vite remis en état (les cierges n'étaient même pas déformés par la chaleur, car l'incendie a eu lieu sur les voûtes gothiques, justement si élevées). Je sais bien que cet incendie est un événement marquant, mais ne cédons pas à l'hystérie et prenons du recul par rapport à l'Histoire.
Ce qui par contre m'a frappé à l'Eglise du Souvenir de Berlin, c'est une croix faite avec des clous calcinés de la cathédrale de Coventry ( de ce type-là, celle-ci est à Kiel : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4e/CrossofNailsKiel.jpg ) et à quelques mètres de cette croix, la Madone de Stalingrad ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Madone_de_Stalingrad#/media/File:Madonna_di_stalingrado_02.JPG )
Ce sont des signes que dans la tourmente suscitée par les Césars de notre monde technologique, des gens ont prié, s'aidant du peu qu'ils avaient sous la main.
Un petit extrait des Evangiles pour se rafraîchir la mémoire : (tiré de https://bible.catholique.org/evangile-selon-saint-matthieu/3186-chapitre-6 )
Et lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et au coin des rues, afin d'être vus des hommes; en vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense.
Pour toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre et, ayant fermé ta porte, prie ton Père qui est présent dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
Entre les cathédrales ostentatoires des guildes passées ou actuelles et l'abri que Marie forme avec son manteau à Stalingrad, l'alternative présentée dans les Evangiles est claire.
Alex Kara
17/04/2019
Bon ben je suis reparti pour prendre les gens à rebrousse-poil… ce n'est pas pas manque de respect, mais parce que je sais que l'on sera tout de même sensible ici à une argumentation cohérente.
Partie 1 : un héritage d'une société disparue
C'est vrai que les cathédrales refletèrent un nouveau pouvoir à l'époque de leur édification, qui était le pouvoir d'une société complexe qui avait besoin d'une religion d'Etat. Nous sommes au maximum du “Monde Plein” médiéval, qui comme tant de monde pleins est une apogée d'une course à la complexité. Apogée qui s'en suit d'une stagnation préalable à un effondrement.
Celui-ci sera exogène, puisqu'il s'agit de la Peste Noire, et donc on recommencera de plus belle après, mais la voie vers la mutation technologique (les premières machines), la Renaissance (avec la Réforme protestante dans son sillage) et la Colonisation est déjà entamée.
Nous savons bien qu'il y aura dans Notre-Dame-III (Notre-Dame-II c'est Viollet-le-Duc, qui a représenté un roi à son image…) les nouveaux sponsors dans les vitraux. Si l'idée de voir un jour Bernard ou Delphine Arnault dans un vitrail vous semble saugrenue, c'est exactement ce que nous avons dès le départ, avec l'immortalisation des différents sponsors et guildes de l'époque dans le vitrail.
Alors oui on peut regretter cette société complexe-là, où la France était le royaume le plus peuplé d'Europe, un pays où la religion était omniprésente, à la fois administration, flicage que Google nous envierait (par exemple les curés faisaient des rapports réguliers sur les confessions), pouvoir hybride faiseur de rois et initiateur de croisades intérieures, et tant d'autres choses encore.
Mais ce monde s'est achevé en 1347, quoique la Guerre de Cent Ans (qui à l'époque n'en avait que dix !) a prolongé par nécessité militaire une féodalité obsolète jusqu'à la grande défaite d'Azincourt.
Qui, en effet, mènera ensuite au premier Etat véritablement technocratique, par la standardisation des forces armées provinciales.
Christian Feugnet
17/04/2019
C 'est clair que cet évenement a une charge symbolique énorme , quelques soient nos convictions .
Votre appréciation est tout à fait à la hauteur . C'est le processus psy profond à la fin du tecte qui m'interroge . Oui , certes mais je crains autre chose de la clique " En Marche " . L'évenement ne me parait pas vraiment crée par un contexte , un poil manigancé pour tout dire . çà tombe vraiment mal avec les Rameaux et des poutres çà s'emflamment pas comme çà , méme avec une bombonne de gaz en feu . En plus tout çà se fait ; les renovations , où devrait se faire dans des conditions de sécurité draconniennes . En résume j ai quelques soupçons trés prosaiques .
jc
17/04/2019
PhG a consacré tout un chapitre du tome II de "La Grâce de l'Histoire" au sujet, "Le temps des Cathédrales: une époque totale" (pp.125 à 172), chapitre extrait de la deuxième partie intitulée "Passerelle eschatologique et Christianisme".
Brûlant(!) d'actualité (je fais de la pub).
(Il faudra -il faudrait- que je le relise à tête reposée pour faire chez PhG la part du logocrate ("et cette voie, qui ne peut être que vers le haut par l'évidence de sa logique, s'exprimant dans l'élancement sublime de la cathédrale, lorsque la cathédrale offre sa droiture élancée vers le ciel, certainement comme doit être le principe lui-même.") et celle du topocrate ("la matière sortie d'elle-même, enfin devenue sacrée"). De mon point de vue de topocrate, dans cette lutte métaphysique prodigieuse entre la matière et la forme, c'est la matière qui vient -symboliquement- de marquer un point à Notre Dame -qui a perdu sa flèche et sa charpente-.)
PHP: "Cette abominable catastrophe nous fait prendre conscience de la nécessité de renouer avec nos racines. Si les pierres sont la mémoire des siècles, alors il faudrait peut-être la retrouver cette mémoire si nous voulons entreprendre le grand chantier de la reconstruction de nos nations dévastées par des décennies d’incurie."
Le rôle de la France dans tout ça?
PhG: "La France est la Grande Nation, c'est le modèle même de l'identité nationale, de la spécificité et de l'essence collectives et déterminées par des références terrestres en quelque sorte; elle constitue en elle-même, du fait de ce qu'elle est, un lien d'une extrême fermeté entre ce qui est terrestre et ce qui est de l'ordre du spirituel; pour poursuivre en termes terrestres, l'anti-modèle du "modèle impérial" et universel dont le Christianisme prétendra faire son miel sur les ruines de Rome." (p.133)
Je suis convaincu que la France (comme la Russie et comme la Chine) est une nation terrienne¹, féminine (à l'opposé des puissances maritimes -masculines voire viriles- des Viking et des Anglo-Saxons.
Paris ville symbole du passage de la Jérusalem Céleste au Paradis Terrestre, de l'ordre masculin à l'ordre féminin? Paris ville horizontale²?
Allons Enfants de la Matrie? En marche?
La Tour Eiffel dans le parc de Montretout, l'Obélisque de la Concorde rendue (redonnée?) aux Égyptiens, les tours Montparnasse et Zamanski déconstruites, le Champ de Mars renommé Champs Élysées avec les arcs de triomphe de l'Étoile et du Carrousel, la place de l'Étoile renommée place Héraclite avec un tétraèdre de verre en son centre, les Champs Élysées renommés avenue Aphrodite -et l'avenue de la grande Armée renommée avenue Hermès, la place de la Concorde renommée place Parménide avec bassin, roseaux et jet d'eau, une tour centrale en forme d'escalier en double hélice au milieu de l'esplanade de la Grande Bibliothèque "La nature dominant la culture", etc.
France terre d'asile? Non. France terre d'accueil? Non. France terre d'échanges: Oui, mille fois oui.
PhG a consacré tout un chapitre du tome II de "La Grâce de l'Histoire" au sujet, "Le temps des Cathédrales: une époque totale" (pp.125 à 172), chapitre extrait de la deuxième partie intitulée "Passerelle eschatologique et Christianisme".
Brûlant(!) d'actualité (je fais de la pub).
(Il faudra -il faudrait- que je le relise à tête reposée pour faire chez PhG la part du logocrate ("et cette voie, qui ne peut être que vers le haut par l'évidence de sa logique, s'exprimant dans l'élancement sublime de la cathédrale, lorsque la cathédrale offre sa droiture élancée vers le ciel, certainement comme doit être le principe lui-même.") et celle du topocrate ("la matière sortie d'elle-même, enfin devenue sacrée"). De mon point de vue de topocrate, dans cette lutte métaphysique prodigieuse entre la matière et la forme, c'est la matière qui vient -symboliquement- de marquer un point à Notre Dame -qui a perdu sa flèche et sa charpente-.)
PHP: "Cette abominable catastrophe nous fait prendre conscience de la nécessité de renouer avec nos racines. Si les pierres sont la mémoire des siècles, alors il faudrait peut-être la retrouver cette mémoire si nous voulons entreprendre le grand chantier de la reconstruction de nos nations dévastées par des décennies d’incurie."
Le rôle de la France dans tout ça?
PhG: "La France est la Grande Nation, c'est le modèle même de l'identité nationale, de la spécificité et de l'essence collectives et déterminées par des références terrestres en quelque sorte; elle constitue en elle-même, du fait de ce qu'elle est, un lien d'une extrême fermeté entre ce qui est terrestre et ce qui est de l'ordre du spirituel; pour poursuivre en termes terrestres, l'anti-modèle du "modèle impérial" et universel dont le Christianisme prétendra faire son miel sur les ruines de Rome." (p.133)
Je suis convaincu que la France (comme la Russie et comme la Chine) est une nation terrienne¹, féminine (à l'opposé des puissances maritimes -masculines voire viriles- des Viking et des Anglo-Saxons.
Paris ville symbole du passage de la Jérusalem Céleste au Paradis Terrestre, de l'ordre masculin à l'ordre féminin? Paris ville horizontale²?
La Tour Eiffel dans le parc de Montretout, l'Obélisque de la Concorde rendue (redonnée?) aux Égyptiens, les tours Montparnasse et Zamanski déconstruites, le Champ de Mars renommé Champs Élysées avec les arcs de triomphe de l'Étoile et du Carrousel, la place de l'Étoile renommée place Héraclite avec un tétraèdre de verre en son centre, la place de la Concorde renommée place Parménide avec bassin, roseaux et jet d'eau, une tour centrale en forme d'escalier en double hélice au milieu de l'esplanade de la Grande Bibliothèque "La nature dominant la culture", etc.
France terre d'asile? Non. France terre d'accueil? Non. France terre d'échanges: Oui, mille fois oui.
Allons Enfants de la Matrie? En marche?
Remarque sur la flèche: En parcourant très rapidement la toile j'ai noté la flèche du XIXème par Viollet le Duc (qui m'a fait aussitôt penser à Gouhier s'adressant à un Stendhal scandalisé: "Les lumières c'est désormais l'industrie"). J'ai noté l'existence d'une flèche (avec cloche?) érigée en 1250 (où?), démontée en 1792 (clocher à cinq cloches).
¹: Malgré son immense façade maritime.
²: PhG (à propos de l'architecture de Paris): "Malgré leurs tours, leur tentative américaniste d'organiser la cité et la civilisation dans le champ de la verticalité comme représentation spatiale et concurrentielle (à qui fait le plus haut (...) les modernes n'ont pu empêcher la subsistance de ces espaces horizontaux organisant la célébration de la trilogie ordre-harmonie-équilibre qui est la musique du monde achevé telle qu'elle est offerte à l'origine, et la marque de l'idéal de perfection opposé à son antagonisme de la puissance." (p.409) (je fais de la pub)
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