jc
21/04/2019
Aristote et Platon, Saint Thomas et Saint Augustin, la ligne thomiste réaffirmée au début de l'encyclique "Foi et rationalité", l'étrange "la réalité est supérieur à l'idée" de l'encyclique "Laudato si" pour moi qui ai été formaté dans ma jeunesse par le premier évangile de Saint Jean-, le pape François traité -sur ce site il me semble- de progressiste… En ces temps troublés quid des rapports entre Rome et Constantinople -et Moscou?-, et entre les trois religions abrahamiques? quid de leurs rapports avec le monde profane, politique, économique, financier?
Il y a quelques temps j'ai fait sur ce site un commentaire intitulé -si j'ai bonne mémoire- "À quoi joue l'Église de France?" à propos de la nomination en 2016 du très macronien Cédric Villani membre ordinaire de l'Académie pontificale des sciences. Et j'ai appris à la lecture de sa fiche Wikipédia que sa médaille Fields lui a été accordée pour ses travaux sur les équations de Boltzmann. Or Boltzmann est pour moi l'archétype du physicien nominaliste.
Le mathématicien français Laurent Lafforgue, également médaillé Fields, est un chrétien affiché (catholique?) dans sa pratique mathématique, ce qui est rarissime -de ce que j'en ai goûté¹-. Pour moi, c'est le candidat naturel pour être membre de l'Académie pontificale. Or c'est un grothendieckien, donc pour moi, sans hésitation², un platonicien, c'est-à-dire quelqu'un qui croit au réalisme (philosophique) des concepts qu'il formule et manipule -au contraire du nominaliste-. Serait-ce la raison de son non-choix?
La querelle des universaux a été initiée -ai-je lu- par Porphyre, disciple de Plotin. Aristote, rejetant les Idées platoniciennes, ne peut être considéré, selon moi, comme un "pur" réaliste (me rangeant à ce que je crois avoir compris de la position de Thom, je le considère comme conceptualiste-tendance-réaliste³).
Olivier, l'un des (récents?) commentateurs sur ce site, fait une remarque pour moi très éclairante à ce sujet: "La symbolique : "ce qui est le signe d'autre chose", car elle fournit un critère qui permet de différencier le réalisme et le nominalisme. Pour fixer les idées l'une des questions scientifiques pour moi centrales concerne l'entropie: est-ce un concept réaliste ou un concept nominaliste? Autrement dit les visions de la science de thom et de Prigogine sont-elles compatibles? Le seul indice qui pourrait me faire penser que ce concept est réaliste est une "petite phrase" de Thom: "L'entropie de Carnot-Clausius est devenue -puissante généralisation- l'entropie de Kolmogorov-Sinai" (AL, p.643); mais la querelle Thom-Prigogine de la fin des années 1970 tempère mon optimisme. (Pour moi tout ce que raconte les élites-Système, toutes les logorrhées d'Emmanuel Macron, tout ça pue le nominalisme.)
¹: Quarante ans (mais pas à ce niveau).
²: Un détail cependant me laisse perplexe: dans -de mémoire- un exposé intitulé "La vérité chez Grothendieck", LL rapproche Grothendieck de Hilbert. Or, pour moi, Hilbert est l'archétype du mathématicien nominaliste (car il croyait à la possibilité de l'axiomatisation des mathématiques).
³: Le médiatique Paul Jorion le considère comme nominaliste -et passe son temps dans son "Comment la vérité et la réalité furent inventées"- à dauber sur le platonisme.
Francois Cottet
21/04/2019
à lire certains comentaire, il me semble que la pensée de Valentin, gnostique fort connu au debut du christianisme a lourdement influencé les penseurs. Il s'agit de la tentation de l'esprit humain de tout vouloir expliquer. Volonté et représentation. Cette chute dans le bouddhisme a entrainé la chute des civilisations. La raison en est l'aquoibonnisme.
La chair du christ est virtuelle selon Valentin. Alors à quoi bon faire des enfants physiques, alors pourquoi s'emmerder avec ça?
Jacques Maurice
21/04/2019
Pour vous répondre jc :
J’ai été baptisé dans l’Eglise catholique et aujourd’hui encore, avec recul, je lui garde une préférence par rapport à ses jumelles protestantes et orthodoxes. Mais en ce qui concerne la chrétienté, je rejoins complètement Kierkegaard lequel dit : « la chrétienté a aboli le christianisme ». La chrétienté de faire de la figure du Christ un objet de dogmes, d’érudition théologique, lui confère une dimension bien trop abstraite écartant le caractère vécu de la foi, d’une relation intime et personnelle avec Dieu. Autrement dit, selon moi, la foi est bien plus existentielle qu’incantatoire et liturgique. Et je me dis chrétien non au sens d’appartenance à l’Eglise mais en tant que disciple du Christ, tout simplement.
De ce fait je ne crois pas que la chrétienté et l’Eglise aient un rôle à jouer dans la crise actuelle.
Je considère que la seule condition pour que la terre devienne paradis est que chacun ressemble au Christ, que chacun atteigne sa perfection. Autant dire que je ne crois pas au paradis ici-bas. Du reste son royaume n’est pas de ce monde, c’est assez clair.
En fait l’humilité la plus élémentaire c’est reconnaître qu’on n’est en rien parfait. Partant de là, et à plus forte raison à l’échelle collective, chacun peut deviner que le politique ne sera jamais que du moindre mal. Dès qu’il cesse d’être un moindre mal, sortant de son rôle, il devient totalitaire. Une société qui cherche le bien, veut le bonheur, est une société totalitaire. Sans l’ombre d’un doute. Et qu’est-ce que la modernité sinon le millénarisme idéologique. Millénarisme au sens créer un ordre social parfait. C’est pourquoi je dis que les sociétés modernes comportent par nature, dans leur essence, un humus totalitaire.
Si vous croyez les sociétés humaines perfectibles alors vous êtes millénariste donc à l’opposé de ma pensée.
Je ne saisis pas trop votre foi en la femme. La femme a les mêmes tares que l’homme et l’homme les mêmes que la femme. En revanche je crois qu’il y a une part de féminin dans le masculin et vice versa. Que l’homme accorde trop d’intérêt à cette part de féminin en lui et il verse dans l’homosexualité ; s’il la refoule, il verse dans l’homosexualité refoulée. Je crois que l’homme accompli est celui qui devine et accepte cette part de féminité, consacrant par là sa virilité au sens le plus vrai, à savoir la force de Jésus : la force de la douceur.
Alex Kara
21/04/2019
"Mais j'ai bien peur que la chrétienté et les deux autres grandes religions abrahamiques ne soient elles-mêmes terrassées dans l'opération si elles ne donnent pas (enfin!) à la femme le statut qui lui revient dans la société: le premier."
JC je comprends votre point de vue, malheureusement en l'état la situation est beaucoup plus simple : fait-on déjà ce que l'on prêche, ou non ?
M. Benjamin Mouton a fait ce que sa conscience lui a dicté. Pour l'instant c'est le seul, le seul, qui a dit certaines choses importantes.
Si comme je le crains d'autres catholiques "dans les positions de pouvoir" ne parlent pas, à l'instar de Jacques de la Bollardière jadis ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_P%C3%A2ris_de_Bollardi%C3%A8re ) c'en est fini du catholicisme en France.
Une manière simple de dire cela c'est "vazy y a des mecs qui crament ton église et toi t'es comme un cocu, tu dis rien."
Une autre sera de dire que finalement le catholicisme relève de l'identitaire, c'est un costume. On est catholique comme d'autres sont gothiques ou gays, mais attention quand les choses deviennent sérieuses on est Valeurs-de-la-République telles qu'édictées par BFMTV.
Quand à la position de la femme dans cette imposture, c'est pour l'instant celle-là :
C'est un chouette costume, attention, ça fait vachement classe pour les mariages. Et puis c'est un super réseau, à mon mariage il y avait le général Machin.
Mais quand ça va mal, je préfère invoquer l'aide des cristaux magiques ou de l'homéopathie, les magazines on dit que ça marchait bien.
Olivier
20/04/2019
L'inspiration qui m'invite à poursuivre la conversation du « moment » est un souffle stimulé par l'inconnaissance.
Du signe au symbole jusqu'au signe des temps, le chemin se fait intuitivement avec la hauteur qui sied.
Philippe Grasset que je nomme « l'auteur » est vraiment un personnage dans les deux sens du terme et je fais allusion, comme ça, comme je ne dis rien, à un livre. Qu'il me pardonne cette légèreté.
L'auteur nous guide vers la ligne de crête en bonne compagnie. René Guénon en tête.
Mais l'ascension se priverait de reconnaissance si elle n'était pas remplie des mystères qui entourent la foi en l'originel.
Les voies sont bien multiples pour l'entrapercevoir. Les mathématiques pourquoi pas ? Ou bien les sciences physiques ? Ou bien la méditation transcendantale ? … Ou bien… la taille de pierre pour construire une cathédrale.
Si la faille dans le continuum espace temps que put être la destruction des deux tours (Ah que Tolkien a dû sourire!) a laissé une béance soudaine dans notre réalité ou notre imaginaire, il semble que nous ayons affaire avec l'incendie de Notre Dame à un nouveau « hiatus ». Comme un nouveau monstre issu de la postmodernité.
Je ne sais pas vous, mais moi, je ne parviens pas à décrocher.
C'est comme si c'était la chose en trop, le signe de trop. Et je rejoins l'auteur dans l'affichage : « le signe des Temps ».
Aucune marche arrière possible dans la machine. Cathédrale.2 ou point3 ….que ce soit.
Nicolas Prenant
20/04/2019
Votre texte m'a rappelé une chanson pas si connu d'un certain chanteur maudit.
https://www.youtube.com/watch?v=dXLH5aTn6Fk
Notez aussi les commentaires, en anglais comme en français, comme les paroles de la chanson, d'ailleurs. Pour ma part, comme dirait Céline "rien à dire"... sinon que plusieurs commentaires rejoignent votre propos d'une manière assez intrigante.
jc
20/04/2019
PhG: "Dans cette situation, il ne fait aucun doute que ce qu’on pourrait désigner comme le “parti postmoderne” a parfaitement compris qu’il s’agit d’une bataille et que son enjeu est colossal."
jc
20/04/2019
Je suis à peu près 100% d'accord avec tout ce billet. Seuls le troisième paragraphe et la fin de l'avant dernier me posent problème:
- "L’humanisme, c’est l’homme promu alpha et oméga, responsable d’établir par lui-même ici sur terre un paradis. Dès lors qu’on cesse de croire que le paradis est en soi par la connaissance de l’Esprit, on s’embarque dans le toboggan totalitaire. Ceux qui perdent de vue cette vérité continueront d’œuvrer politiquement pour instaurer la paix dans ce monde, ce qui est justement infaisable. C’est une quadrature. La résoudre nécessite d’employer la force, la violence, parfaitement excusable pour certains car la fin (terre pacifiée) justifie les moyens (coercition). Tous les despotes ont le bien de l’humanité en tête ou en bouche."
- "La lutte contre l’antéchrist est individuelle, chacun est mis en face de sa responsabilité, c’est de l’ordre du libre-arbitre. L’individualisme est une vertu purement chrétienne."
Le titre et la toute fin de l'article me laissent penser que l'auteur du billet est chrétien -et plus précisément catholique-. (Contrairement à son habitude PhG n'a pas mis de chapeau de présentation au billet…).
Le début de phrase "Dès lors qu’on cesse de croire que le paradis est en soi par la connaissance de l’Esprit" m'est ambigu: connaissance bottom-up ou top-down? L'homme contient-il ou non en lui-même son propre principe (immanence ou transcendance de l'Esprit)?
Il me semble que pour René Thom -des idées duquel j'essaye de faire la promotion sur ce site- la réponse est, dans une certaine mesure: oui. Deux citations thomiennes pour argumenter ça, la deuxième encore plus métaphysique que la première:
-: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés."; (SSM, 2ème ed., Conclusion)
-: "Peut-être que Dieu n'existera pleinement qu'une fois Sa Création achevée: "Premier selon l'Être, dernier selon la génération." (ES p.216)
(Mon "dans une certaine mesure" renvoyant à ma croyance -ma foi- en l'adéquation¹ entre la mathématique sous-jacente -celle de la théorie thomienne des catastrophes- et la réalité.)
Comment accéder à la connaissance de l'Esprit? Par les mathématiques². (Pas plus tard qu'hier j'ai été assez remué par la profondeur de vues sur les mathématiques de la philosophe -non mathématicienne- Simone Weil³ -et ravi qu'il s'agisse d'une femme, cf. ci-dessous-.)
La fin de l'article suggère que la chrétienté est la seule à être en bonne position pour terrasser la contre-civilisisation représentée en France par "notre" président. Pourquoi pas? Mais j'ai bien peur que la chrétienté et les deux autres grandes religions abrahamiques ne soient elles-mêmes terrassées dans l'opération si elles ne donnent pas (enfin!) à la femme le statut qui lui revient dans la société: le premier. (C'est une intuition qui m'est venue sur ce site il y a maintenant deux ans environ; elle s'est affermie à l'aide de sources aussi diverses que les métaphysiciens René Guénon, René Thom et Alexandre Grothendieck et arrive maintenant à maturité, c'est-à-dire à une profonde conviction.)
Remarque: Le troisième paragraphe -cité plus haut- suggère l'impossibilité d'un Paradis terrestre. Je suis moins pessimiste… à la condition expresse que la femme retrouve, après plusieurs millénaires de règne masculin sans partage, le statut social qui lui revient (afin que la progestérone puisse réguler la testostérone).
Nb: "Une quadrature" ça ne veut rien dire. (Résoudre la quadrature du carré⁴ est un exercice qui n'est pas nécessairement tautologique.)
¹: Adéquation qui se résume en la véracité de l'analogie "profonde" entre différenciation biologique et différentiation des fonctions. Cf. SSM, 2ème ed., p. 32.
²: Thom: "Dans beaucoup de philosophies, Dieu est géomètre. Il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu." ("Infini opératoire et réalité physique.")
³: https://www.laurentlafforgue.org/textes/SimoneWeilMathematique.pdf
⁴: https://fr.wikipedia.org/wiki/Quadrature_du_carr%C3%A9
Francois Cottet
20/04/2019
bonjour
"si dieu le père n'est pas alors tout est permis" telle était la pensée de Dostoievski.
Effectivement si le père est evincé par le fils alors la théologie tombe sur l'hérésie ( selon de dogme catholique) marcioniste. Je dis bien Marcion et non Macron.
Ainsi, selon Marcion, le dieu du passé, de l'ancien testamen est un dieu vindicatif, jaloux et légaliste, jesus quant à lui appporte la bonne nouvelle; il s'agit du bon dieu, le dieu de la compassion.
Il s'agit de résoudre le probleme ardu de la théodicee: de l'origine du mal que l'être humain percoit. Cette difficulté spirituelle fut résolue de façon radicale par les gnostiques en excluant le tiers: il existe un mauvais dieu créateur et un bon dieu spirituel.
En résumé: pour un gnostique la matière crée est totalement mauvaise, l'esprit est tout bon.
Cela peut se retrouver dans la tentation spirituelle de Platon qui l'a surmonté mais se retrouve chez Plotin, Philon, Spinoza et chez Hegel et cehez les existentialistes athés
Je crois qu'il s'agit non pas de l'humanisme mais plutôt de l'anti-humanisme N'est ce pas?
L'être humain se retrouve responsable de tout ce qu'il lui arrive, il est livré à lui même sans qu'aucune aide extérieure ne puisse advenir. La grâce n'est pas, le corps n'existe quant tant que machine mauvaise qu'il convient de brimer et de remplacer si une pièce n'obéit pas à la volonté de l'égo. L'esprit est totalement détaché de corps, l'esprit est personnel totalement individuel. Il n'existe pas d'esprit saint provenant du père, tout provient du fils. Il s'agit d'une rhétorique abhérante en fait.
Cela peut se concevoir dans le cadre d'une secte de type bouddhiste petit véhicule mais cela ne fonctionne pas dans un cadre catholique.
Elitiste antéchrist et antijesus en fait donc nihiliste n'est ce pas?
Alex Kara
20/04/2019
“Ils sont loin d’imaginer d’avoir affaire à l’antéchrist et qu’il n’est pas de victoire collective contre lui. La lutte contre l’antéchrist est individuelle, chacun est mis en face de sa responsabilité, c’est de l’ordre du libre-arbitre. L’individualisme est une vertu purement chrétienne.”
Merci pour ces phrases vraies et aux conséquences absolument dramatiques.
Je pense que désormais tout le monde attend la composante “catholique” des forces armées françaises au tournant.
Un officier ne peut pas être ignorant des facteurs techniques (surtout du feu, sans vouloir faire de jeu de mots) et s'il se veut catholique, il n'a pas pu rester sans s'informer sur cet événement, sans chercher à le comprendre, tout en gardant à l'esprit que le Mal trompe et dissimule.
Si l'on se base sur l'expert Mouton, nous devons conclure qu'une charpente comme celle de Notre-Dame de Paris n'a pas pu brûler accidentellement. Par conséquence, il ne sera pas possible pour ces militaires de dire “je ne savais pas”.
Ce qui suit est facile à écrire, j'en suis conscient, mais le jugement que l'on fera sera lui aussi très facile à faire.
Si ces hommes sont fidèles à leur foi catholique, ils ne devraient pas obéir à un pouvoir qui a attaqué directement leur Eglise. S'ils obéissent tout de même et pire, s'ils agissent contre ceux qui eux auront eu le courage de révolter, cela voudra dire que toutes leurs histoires de religion, c'était du cinéma.
Les Français dans la grande majorité ne vont plus à l'Eglise : si ce qui reste de la religion catholique française ne réagit pas, elle disparaîtra dans la dérision voire l'infamie, sans personne pour la regretter puisqu'il s'avère qu'elle était déjà morte
Tout le monde regarde, et jugera sur les faits.
jc
20/04/2019
Je suis profondément convaincu que pour Emmanuel Macron, "notre" président légal, la reconstruction de NDP ne peut pas être autre qu'un problème "Système" qui se traite "Système" comme la reconstruction du terminal E d'ADP.
Je suis également profondément convaincu que pour le peuple français, notre souverain légitime selon notre constitution, la reconstruction de NDP, pardon, de Notre-Dame de Paris, c'est tout autre chose.
Notre Dame de Paris c'est le kilomètre zéro de la France, c'est son coeur, pour tous les français, qu'ils soient croyants ou seulement nostalgigues des cartes Michelin.
Notre-Dame c'est son ground zéro à lui, peuple français, et le 15/04 c'est son 9/11. La reconstruction/restauration c'est son affaire, à lui et rien qu'à lui.
Le bourdon de Notre-Dame se surnomme Emmanuel. Je suis profondément convaincu que tous les français "feront peuple" en se mettant à l'unisson de cet Emmanuel-là, leur Emmanuel à eux. Alors ce sera Emmanuel contre Emmanuel.
Hier soir sur la 2, j'ai entendu que les forestiers de France étaient prêts à donner le bois de chêne (1500 -ou 5000?- chênes c'est peanuts, ai-je entendu) pour refaire la charpente (et j'ai entendu un patron de scierie dire que ça ne représenterait pour lui pas plus d'un ou de mois de boulot¹). J'ai également entendu qu'Emmanuel Macron voulait court-circuiter la chaîne "Bâtiments de France".
Le 15/04 est l'occasion rêvée -miraculeuse?- pour changer les choses. Les forêts françaises non domaniales qui n'ont pas encore été rachetées par les banques et les assurances sont -c'est comme ça dans mon coin- la propriété de l'ancienne aristocratie (ante 14/07). Que ces conservateurs du patrimoine forestier de France -ce qu'ils sont avec amour, comme je le constate dans mon coin- donne² le bois pour la reconstruction de Notre-Dame est un geste symboliquement fort.
J'ai également entendu hier soir qu'Emmanuel Macron voulait court-circuiter la chaîne "Bâtiments de France". Là encore, le peuple de France a l'occasion de montrer qu'il est capable de trouver l'architecte en chef qui dirigera la reconstruction/restauration: en laissant "les gars du bâtiment" l'élire. (Je suis intimement convaincu que ces gars-là éliront l'homme ou la femme qu'il faut, ne serait-ce que parce qu'ils auront à coeur de ne pas passer pour des cons devant les français -et les étrangers qui regarderont sûrement cette étrange façon de procéder-).
Toujours hier soir il y avait une émission sur la guerre de 39/45 où il était rappelé qu'en 1944 un sous-marin Allemand était mis à l'eau tous les trois jours: quand la patrie est en danger…
Je suis intimement convaincu que si le peuple de France prend lui-même cette reconstruction en main le délai de cinq ans promis par "notre" président sera pulvérisé. Car de plus en plus de français réalisent, chacun à sa façon sent que ce Système est mortifère, que notre patrie est réellement en danger.
¹: J'ai appris que le chêne de charpente n'avait pas besoin d'être séché avant d'être posé.
²: On objectera que ces gens donnent ce qui ne leur appartient pas. Dans une VIème république ce "détail" peut être résolu en quelques lignes sur l'acte de propriété: "Telle personne appartient à telle forêt" au lieu de "Telle forêt appartient à telle personne" sans que cela ne change rien dans la pratique quotidienne (mais sans doute beaucoup dans les mentalités).
Philippe Grasset
20/04/2019
N'ayant d'autre moyen de vous répondre que ce Forum…
Ma réponse est : Non, je n'ai rien reçu.
Vous pouvez essayer sur mon e-mail, indiqué dans ce message.
Bien à vous.
PhG
D.M.
20/04/2019
Mr Philippe Grasset, je me permets juste de vous poser une question. Je vous ai envoyé un texte destiné à la rubrique "ouverture libre" concernant une analyse sur le plan militaire de l'incendie de Notre-Dame de Paris.
J'ignore si vous l'avez reçu ; j'ai pu faire une fausse manipulation car je n'ai aucun retour ni aucune trace de l'opération dans la rubrique "mon compte". J'ignore si la possibilité de proposer un texte est restreinte ou non; si l'envoi a fonctionné ou non; et comme je n'ai qu'une très faible confiance dans l'informatique, etc. En un mot, étant donné le vide complet de la chose: l'avez-vous reçu? Merci d'avance de votre réponse.
Olivier
20/04/2019
Puisque mathématique oblige, algèbre et géométrie réunies je cherchais l'angle par lequel aborder ce commentaire . J'ai trouvé.
Et comme Notre Dame, comme Assange, et comme tant d'autres victimes, il s'agit du mal qui veut détruire les symboles. On peut préférer l'image des termites à celle des cellules cancéreuses mais le résultat est assez comprarable. La symbolique : "ce qui est le signe d'autre chose". La civilisation post moderne détruit les signes qui pourraient nous mener à une autre dimension, perception, identité humaine. On laisse détruire , on veut immoler les symboles . Assange est un symbole dans ce cas. On veut détruire tout ce qui peut nous rattacher à notre simple et saine humanité et nous rabaisser encore à l'état d'un être privé d'esprit. Ce qui est alarmant , ce sont les méthodes employées à l'échelle planétaire par les canaux de communication (qui s'apparentent à des canaux de destruction massive des neurones de la réflexion).
jc
19/04/2019
De mon point de vue¹ de topocrate -néologisme maison- le topos (le continu) est l'être premier. Et je martèle à tout propos (en particulier sur le JSF) que c'est la géométrie qui évite le décollage sémantique de l'algèbre (ce qui, en un certain sens, implique que c'est le topos qui empêche le décollage sémantique du logos).
Mais le fait d'introduire le mot "musique visuelle"² pour désigner la géométrie suggère que la "musique auditive", c'est-à-dire la musique au sens usuel, pourrait également éviter le décollage sémantique du logos. Perte du chant, perte de la littérature en vers en rapport avec la perte du sens de notre langage dans "notre" contre-civilisation?
PhG cite à plusieurs reprises George Steiner, auteur de "Les logogrates": GS: "Pour Maistre, il existe un accord ontologique entre les mots et le sens parce que toute parole humaine est l’émanation immédiate du ‘logos’ divin."
La citation suivante de la philosophe Simone Weil donne alors, il me semble, de l'épaisseur à mon propos en remplaçant "Tout est nombre" par "Tout est musique (auditive)": SW: "(...) tout est rapport -logos-. Le rapport est la médiation divine. La médiation est Dieu. "Tout est nombre"."
Je cite une fois encore³: "Il suffit d’un mot, d’une phrase, d’une citation à placer en tête, la chose inspiratrice qui ouvre la voie et là-dessus se déroule le texte, à son rythme, entièrement structuré, avec sa signification déjà en forme et en place. Je n’ai rien vu venir et j’ignore où je vais, mais j’ai toujours écrit d’une main ferme et sans hésiter… et toujours, à l’arrivée, il y avait un sens, une forte signification, le texte était devenu être en soi… C’était un instant de bonheur fou."
"... et toujours, à l'arrivée, il y avait un sens…". Et si ce sens avait un rapport avec ce style dansé, musical, que je ressens dans la façon -inimitable- qu'a PhG de s'exprimer?
(La citation ci-dessus se prolonge aussitôt de: "Un jour, une relation qui était aussi un de mes lecteurs, étant dans une position au ministère de la défense qui l’inclinait à suivre ces réflexions qu’il jugeait d’ordre diplomatico-stratégique, me dit que mes rubriques dedefensa étaient construites comme des symphonies. Je fus heureux de la comparaison…")
Remarque: S'il fallait symboliser le Logos et le Topos je choisirais sans hésiter l'Alpha majuscule et l'Oméga majuscule (le clocher et la nef de NDP…).
¹: Plus précisément du point de vue, thomien, que je défends. (La "mission" que je me suis fixée sur ce site est de faire connaître l'existence de l'oeuvre de Thom, et de donner une image des mathématiques différente de celle que l'immense majorité des gens -matheux compris!- en ont.
²: Cf. mon précédent commentaire.
³: "Le désenchantement de Dieu"
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