jc
25/03/2019
Certains sont abonnés au Canard. D'autres lisent peut-être plutôt le Gorafi et connaissent sa devise.
PhG vient de me rappeler ma nature profonde qui est peut-être ceci que, en première lecture, je ne lis pratiquement jamais autre chose que ce que j'ai envie de lire, que ma première lecture est, au sens propre, une première impression. Et cela se voit quand je commente dans la foulée, à chaud, ce que j'ai fait à propos de cet article. (J'en suis à plus d'une dizaine de relectures de la conclusion du tome II de "La Grâce de l'Histoire"¹, et PhG, même s'il ne lit mes logorrhées qu'en grande diagonale, n'a pu manquer de le remarquer.)
Ceci rappelé, voici quelques réflexions ... à chaud.
- PhG: "(... les mots et le langage sont eux aussi “incontrôlables”. Le mot “monstre”(...)".
Dans ma première lecture j'ai pris "monstre" au sens courant qui renvoie à l'image d'une bête monstrueuse. Mais si l'on s'intéresse à l'étymologie -ce que fait PhG- le matheux qui sommeille en moi se réveille et y découvre que ce mot est caché au coeur de toute démonstration. Et le matheux se pose aussitôt la question: pourquoi les matheux font-ils des démonstrations et non de simples monstrations, pourquoi ce que l'on dit dans une démonstration emporterait-il plus la conviction que ce que l'on voit dans une monstration? (Je connais une demi-douzaine de démonstrations du théorème de Phythagore (on en connaît paraît-il actuellement plus de 300), mais aussi une monstration -ce n'est pas moi qui l'ai trouvée- qui emporterait -j'en suis quasiment certain- la conviction d'un enfant de classe maternelle capable de faire des petits puzzles. Contrôle du langage -du "dire"- par le "voir", contrôle du logos par le topos? La position de Thom est que c'est le topos est l'être premier.
- PhG: "Classique cas de tactiques réussies pour accoucher d’une défaite stratégique majeure…"
Pour moi il y a là une bonne illustration de l'abîme qui sépare le discret (les tactiques) de continu (la stratégie exige une vue d'ensemble). Pour Thom c'est l'opposition discret/continu (pas si éloignée que ça peut-être, j'y pense à l'instant, de l'opposition démonstration/monstration) qui domine les mathématiques et toute la pensée.
- PhG: "la “société officielle” qui est celle de Macron, celle que veut Macron, etc.,".
C'est un point tout récent sur lequel je fais actuellement une fixation à la suite de la distinction que fait le mathématicien/philosophe Olivier Rey entre société moderne et société traditionnelle -OR parle alors de communauté-. Société traditionnelle qui a du "liant" contre société moderne "atomique". Là encore, pour moi, on voit poindre en toile de fond l'opposition discret/continu. Je développe un peu ci-dessous.
Pour moi une société traditionnelle renvoie à un archétype de ladite société, archétype qui lie entre eux les membres, membres qui tentent d'imiter (mimétisme de Girard?) l'archétype. Dans les sociétés humaines cet archétype peut être transcendant (Dieu, Apollon) ou immanent (Alain Delon, Brigitte Bardot, Jésus, la Vierge Marie, exemples sur lesquels on voit apparaître deux formes distinctes d'immanence, l'une -traditionnelle?- au-dessus de la transcendance -transcendance contenant en elle-même son propre principe- avec Marie, femme ayant réellement existé et cependant Mére de Dieu, et Jésus, homme ayant réellement existé et cependant Dieu fait homme, l'autre beaucoup plus bas de gamme.
Je vois l'abîme qui sépare la notion traditionnelle de société de la notion moderne analogue de la distinction entre archétype et stéréotype. Et en tant qu'apprenti matheux/philosophe, je compare une société traditionnelle -une communauté au sens de OR- à la société-suite infinie constituée des approximations décimales du nombre "pi": 3, 3.1, 3.14, 3.141, 3.1415, 3.14159, etc. suite convergeant vers le nombre transcendant "pi" -transcendant car on sait que "pi" n'est pas un nombre décimal c'est-à-dire n'est pas le quotient d'un nombre entier par une puissance de 10- nombre hautement significatif -chargé de sens- pour les matheux; alors que je compare la société moderne à la société-suite infinie générée en tirant successivement au hasard et indéfiniment un chiffre entre 0 et 9 (tout matheux sait que la suite ainsi constituée est une suite de Cauchy, donc convergente et que sa limite sera très probablement un nombre transcendant -ne tirer par exemple que des 9, ce qui ferait converger la suite vers 10, serait avoir beaucoup de chance-, mais dans ce cas un nombre transcendant qui n'a rigoureusement aucun sens). Pour moi les darwiniens-du- hasard-des-mutations-suivi-de-la-pression-sélective (et les thermodynamiciens "statistiques"?) pensent "société moderne" lorsqu'ils ont leur casquette scientifique -et sont peut-être incapables d'imaginer autre chose -en l'occurence ici une société traditionnelle- une fois leur casquette retirée.
¹: Je fais de la pub!
Ivan-Ivan Chasseneuil
25/03/2019
C'est cela : le luxe incroyable des moyens technologiques pour faire de la pub… Totale décadence de notre époque : le raffinement poussé à l'extrême dans la maîtrise de l'image (et le développement technique qui le rend possible) avec tout ce temps et toute cette énergie pour de la pub au lieu de réfléchir à des sujets d'intérêt public.
C'est vraiment bizarre, cette dichotomie entre la sophistication de la forme et son utilité réelle. Quelle est sa fonction ? Si le standard visuel était resté "pauvre" - disons plus populaire, plus "bricolage", est-ce que le consommateur aurait moins consommé ? (Mais il n'aurait pas connu autre chose : le luxe au luxe, et tout le reste pour le consommateur de base.) Pourquoi faut-il faire "luxe" pour vendre des serviettes hygiéniques et de la bière ? Question : est-ce que cette sophistication a en elle-même un effet de conviction (pas le message du luxe : on vous vend du luxe ou on vous flatte en vous vendant quelque chose de luxueux), mais la forme elle-même, est-elle plus convaincante (le côté léché, impeccable, lisse, sans défaut, équilibré, impersonnel, pas fait main, l'effacement du créateur derrière des outils techniques) ? Grasset parle de "forme idéologisée", mais j'aimerais bien qu'elle soit définie.
Peut-être que ce type d'image tellement trafiqué et léché, où s'efface totalement l'humain qui l'a créé, où ce dernier n'est visible nulle part (et quelque part plus c'est bête plus c'est fonctionnel - parce que cela voudrait dire qu'il n'y effectivement pas un humain derrière, avec son bon sens), est pour nous autres, hommes, Homme (notre physiologie), l'émanation de la divinité ? Cette perfection formelle tromperait notre esprit qui n'y verrait pas quelque chose d'humain, parce qu'il n'y a rien d'humain auquel se raccrocher dedans (le tremblé d'un crayon, une bavure, un côté fait main, une intelligence vive et empathique, l'évidence qu'il y a un être humain de chair et de sang derrière), mais un dieu, et donc une création autoritaire, toute-puissante et comminatoire (ou bienveillante selon ce qu'est la divinité pour les gens). Et donc la propension naturelle à céder, le bon sens s'effaçant devant la manifestation de la puissance.
Christian Feugnet
25/03/2019
C'est à mon sens trés géneral concernant les phénoménes de société .
Par un formidable accroissement de la productivité depeuis 200 ans , on a de plus en plus un travail rendu surnuméraire , bien que pour autant à la base de la valeur de l'argent , elle méme fond des valeurs du Systéme . Par là , qualitatif et quantitatif se recoupant , un travail de plus en plus manipulable , on nous fait aujourd'hui , simulacres, des révolutions de toute piéces quoique qu'on ne controle pas tout et surtout pas les dégats irréversibles , on crée des monstres !
Tout celà n'est pas intrinséquement nouveau les prétres de l'antiquité pouvaient par le savoir des astres déjà prévoir le temps donc les récoltes , suffisemment pour étre écouté donc abuser de cette confiance . Ce qui nouveau c'est l'ampleur et la variété des applications , le développement dans les détails ..
Nicolas Prenant
23/03/2019
En parlant de l'idéologisation de la publicité, avez-vous vu la fameuse pub Gillette ?
https://www.youtube.com/watch?v=koPmuEyP3a0
jc
23/03/2019
Tout-à-fait d'accord avec l'analyse faite par PhG sur le rôle de la publicité. Pour prolonger l'image -qui me plaît bien- de la porcherie chère au mathématicien/philosophe Gilles Châtelet, la pub était jadis en phase avec l'ambiance générale des trente glorieuses où tout un chacun voyait dans l'American Way of Life l'avenir radieux de l'homme: devenir un porcelet. Et maintenant la pub est en opposition de phase: elle continue à nous vendre de l'American Way of Life alors que les porcelets châtelains désertent de plus en plus la porcherie pour redevenir -ainsi les appelle Gilles Châtelet- des hommes ordinaires.
(Parenthèse soixante-huitarde:
PhG: "Mai-68 n’a pas été fait par les pauvres privés de moyens jusqu’à souffrir horriblement, mais par des nantis (fils de nantis) qui se payaient, non sans un romantisme de midinette branchée-sociétale (à voir ce qui a suivi), le luxe de se révolter contre le confort dont ils disposaient."
Je me demande quel a été le rôle de l'American Way of Life en 68, sachant que Sartre, Beauvoir, Cohn-Bendit et la CIA avaient un objectif commun, celui de bouter dehors l'homme du coup d'état permanent, la bête noire des anglo-saxons, pour mettre à sa place un rothschildien (grand-père spirituel de l'actuel).)
Là où je ne suis pas du tout d'accord avec PhG c'est sur la qualification de "monstre incontrôlable" du mouvement qu'initient et symbolisent les GJ. Car les GJ symbolisent pour moi tout le contraire: ils symbolisent la société des vrais gens, des gens ordinaires, la société de ceux qui tentent de vivre et de penser comme des gens ordinaires. Car pour moi c'est ça le vrai peuple, le peuple profond, c'est la communauté des gens ordinaires. La monstruosité est de l'autre côté, elle est du côté de ceux, encore très nombreux, du peuple-simulacre, de la plèbe, qui vivent et pensent comme des porcs, et qui ont plébiscité en 2017 un incontrôlable et monstrueux leader, un incontrôlable et monstrueux führer.
Christian Feugnet
22/03/2019
D'accord vous faites un procés pertinent à la pub et bien timé . Ce serait , c'est une propagande anti propagande ,. Parce que la propagande c'est un peu comme la messe , le sermon , la lecture du talmud , que sais je , on est vacciné d'ennui et de culpabilisation . Y a longtemps qu'on sait que çà va pas sauver le monde . Alors la pub , elle aurait échoué elle aussi parce qu'avec cette taxe sur l'essence supplémentaire , la contrition écolo pour tous et à long terme on est sur de ne pas pouvoir se payer une rollex? Vous la charger pas un peu la pub ?
A mon avis y a quelque part autour des statues de la Liberté des forces occultes , un poil Atlantistes à l'oeuvre . C'est curieux quand méme que ces leaders des Gj , juste portes paroles , la maitrisent si bien la parole , à tel point , moi tout au moins , qu'on se dit que se ne sont pas vraiment des innocents politiques , sociaux ou com !
David Cayla
22/03/2019
... parce qu'elle a toujours incité les gens à acheter des choses qu'ils n'avaient pas, dont ils n'avaient pas besoin, pour pouvoir montrer aux autres que eux avaient pu se les acheter.
Dans le climat d'optimisme des années 1960, où tout le monde, et d'abord les enfants de la bourgeoisie, ne doutait pas un seul instant pouvoir accéder à la consommation, cela a fini par susciter un sentiment de révolte parmi cette jeunesse choyée : pourquoi acheter toutes ces choses que tout le monde peut s'acheter et dont personne n'a véritablement besoin ?
Intuitivement, je dirais que les choses ont commencé à changer "en mieux" en tout cas du point de vue des publicitaires et de leurs donneurs d'ordre lorsque le premier choc pétrolier est venu mettre un terme brutal aux rêves de croissance éternelle et de satisfaction des envies de consommation de tous.
(Et peut-être même que cela a soudainement donné un sens aux envies de consommation des anciens étudiants révoltés de mai 1968, "trahis" dans leur envie de révolutionner le monde par les ouvriers qui eux n'aspiraient qu'à pouvoir consommer : ils allaient pouvoir consommer, et les ouvriers, non.)
Dès lors, et de plus en plus, chaque publicité pouvait s'adresser ou entendre s'adresser à deux publics toujours plus distincts, toujours plus fracturés, ceux qui ont acheté la publicité, et ceux que l'on invite à rêver de ces choses qu'ils ne peuvent pas se payer (je mets délibérément de côté ceux qui peuvent se les payer et qui ne servent qu'à faire rentrer de l'argent dans le tiroir-caisse, et que les donneurs d'ordre doivent observer avec un brin de condescendance)
Sauf qu'il existait une parade à la frustation de ne pas pouvoir se payer telle ou telle chose : savoir qu'on ne peut pas se payer cette chose là en particulier, mais qu'on dispose d'une chose équivalente, en tout cas qui rend les mêmes services, et qui nous a coûté nettement moins cher.
Mais dès lors que de plus en plus de gens ne disposent même plus d'une alternative abordable, il n'est plus possible d'échapper à la frustration, et l'efficacité de la publicité devient maximale.
Et à ce compte-là, ne peut-on pas assimiler la publicité à une sorte de medium monstrueux qui aspire la frustration des masses pour nourrir l'ego des élites ? (A ceci près que la frustration engendre aussi de la colère, laquelle finit par mettre les masses en mouvement…)
Christian Feugnet
22/03/2019
J'ai écrit Istanbul , j'aurais du Constantinople , c'est dés le XI é siécle que les Comménes contre pritection maritime céde commerce et finance à Venise .
Christian Feugnet
22/03/2019
Méme si celui ci s'incarne en sonnantes et trébuchantes . Les Carthaginois et avant eux encore les Mégalithes , remonte aussi celui du commerce de l'étain , seule source Occidentale : l'Irlande , aussi Cornouailles pour un moment .
Christian Feugnet
22/03/2019
J'ai sauté les siécles et les lieux , ainsi l'irinéraire Carthaginois c'est ( Génes , Florence) , Séville , Lisbonne , ( Vannes) , Bruges , Anvers , Amsterdan ...Londres , ( New York ? Chicago ? Los Angelés ? Shangai ? ) , )
Christian Feugnet
22/03/2019
Cycle mérahistorique , oui et méme plus , si au delà de la guerre de cent ans et de celle de secession on remonte à la migration du centre financier et commercial d'Istanbul à Venise , de Carthage ( ex Tyr ) à Londres , et du spiritiel de l'orthodoxe à Rome puis Franc Maçonnerie .Ainsi en sous jacent quand méme du géo et de la com .
jc
21/03/2019
En toile de fond:
- Ordre-harmonie-équilibre (trilogie qui revient souvent sous les doigts de PhG);
- Daniel Rops: "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice." (qui servira -PhG dixit- de fil rouge pour le tome III de "La Grâce de l'Histoire").
—————————————————————
Ayant bien aimé deux premières vidéos de conférences du mathématicien/philosophe Olivier Rey¹, j'ai persévéré; et j'ai été accroché par le titre d'une autre conférence intitulée "L'identité harmonieuse" où il est question de la dysharmonie sociétale provoquée par le gigantisme. OR cite ainsi des réflexions d'Auguste Comte concernant la taille des capitales et des métropoles, et remarque que le choix dès les années 1950 des gigantismes technologique et économique du globalisme s'est finalement être avéré être une erreur. Lecture (et relectures) de PhG oblige) j'y ai vu une rétivité à la dysharmonie de la matière sociale réduite par le Système à l'atome de Matière sociale, où le M majuscule renvoie à la signification que lui donne PhG.
Mais mon formatage scientifique a fait que je n'ai réellement compris ce que OR voulait dire que lorsqu'il l'a exprimé en termes de résistance des matériaux, c'est-à-dire en termes acceptables par les physiciens modernes. C'est dans sa conférence "Vivre dans une société boursouflée" que OR l'a exprimé; précisément dans le passage où il montre l'impossibilité Matérielle (M majusculé) de géants humains de vingt mètres de haut: car les forces surfaciques croissant comme des carrés et les forces volumiques comme des cubes, le même matériau (içi l'os des jambes) résistant pour un individu de 2 mètres et 100 kilos ne pourra résister pour un individu 10 fois plus grand (et donc 1000 fois plus lourd).
Moralité: Trop c'est trop et trop peu c'est trop peu, il y a en toutes choses un juste milieu, une harmonie naturelle à respecter.
(J'ai lu quelque part que le nombre maximal de moines au delà duquel un monastère est ingouvernable est de l'ordre de 100: plus d'un millénaire d'expérience.)
PS: J'ai vu que OR a fait une conférence intitulée "Féminisme et patriarcat". Je sens que je vais me régaler.
¹: "Quand le monde s'est fait nombre" et "Combattre l'oligarchie".
jc
21/03/2019
(Le titre renvoie à René Guénon et son "Le règne de la quantité et les signes des temps" -que je n'ai pas vraiment lu, seulement parcouru-.)
Rantanplan en psychanalyse. Depuis quelques temps je fais une fixation sur l'opposition politique homme/femme. Et -utopie réaliste?- je rêve d'un partage du pouvoir symbolisé en France par les femmes au palais du Luxembourg et les hommes au palais Bourbon -les détails techniques sont éventuellement pour plus tard-.
Avec cet état d'esprit j'ai aussitôt pensé, en lisant le titre "Aux armes etcetera", à la Marseillaise chantée par Serge Gainsbourg et par ses sergettes reprenant en choeur "aux armes ... aux armes". Et la lecture de l'article m'a fait penser qu'aux USA (pour commencer…) le "aux armes" pourrait rapidement devenir un "aux larmes"; car il semble que la vague souverainiste qui secoue le monde se radicalise parfois -USA? Brésil?- en une vague patriotique virile, prête à en découdre avec le globalisme "mou et post-moderne".
Aussi, depuis un certain temps, je guette des signes -signes des temps?- indiquant une évolution dans la prise de conscience par des femmes de leur propre pouvoir (et, corrélativement, une évolution dans la prise de conscience par les hommes du pouvoir des femmes¹). Et c'est dans ce sens que j'ai commenté le récent article "Que faire de AOC?".
Les femmes contemporaines partent de loin puisque, pour moi, leur émancipation politique a été encouragée -sinon voulue- par le pouvoir (diviser pour mieux régner, mettre les femmes sur le marché du travail pour en baisser le coût, etc. -je ne sais pas si Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre voyaient les choses comme ça-).
Je suis assez régulièrement les émissions littéraires (Grande librairie et Bibliothèque Médicis), émissions assez saturées par les sujets tournant autour du féminisme post-moderne (émissions encouragées par la direction des chaînes concernées?). Mais dans l'émission de François Busnel d'hier soir j'ai cru déceler un frémissement, un changement de ton. On pouvait en effet y percevoir des allusions aux antiques civilisations matriarcales, à l'ordre féminin, ordre horizontal symbolisé par le cercle (opposé à l'ordre masculin, ordre vertical symbolisé par la flèche).
(J'ai noté en particulier le distinguo fait par une intervenante philosophe entre patriarcat et virariat, le virariat pointant pour elle non seulement la domination de l'homme sur la femme (le dominus maître de la domus) mais aussi la domination verticale de l'homme sur les autres hommes (caudillo, duce, guide de la Gaule, etc.).)
Je guette des frémissements de ce genre chez les femmes politiques américaines et chez les GJ. (Après quelques velléités d'organisation verticale, ils me semblent que les GJ ont plutôt fait le choix d'une organisation horizontale et circulaire -symbolisée par les micro-villages Astérix construits sur les ronds points-. Il leur reste à conclure, dirait Jean-Claude Dusse…)
¹: Je ne suis pas convaincu que "les mecs" voient venir ce genre de "coup".
Didier Favre
21/03/2019
Adolf Hitler demandait à von Scholtizt si Paris brûlait dans un film en noir et blanc éponyme. En allemand, cela donne "Brennt Paris ? " (Allez le regarder, c'est un plaisir).
Macron est ici le von Scholtizt de Merkel mais lui obéit à l'ordre de son Führer. C'est ce qu'Onfray note ici.
Il note que le pouvoir envoie les casseurs dans les manifestations. C'est une hypothèse mais elle colle tellement à ce que je vois et comprends que je la considère comme hypothèse à poser comme vraie dans cette histoire.
Le résultat sera épouvantable. Le slogan "l'Europe c'est la paix" aura la même valeur que les slogans de Vichy.
Je suis en désaccord total avec Onfray sur beaucoup de points. Sur celui-ci, je l'accepte complètement. Macron a libéré le Léviathan. Il va nous dévorer. Lui, il ira faire du ski.
D.M.
20/03/2019
Bonjour Mr. Philippe Grasset!
Moi aussi je ne peux pas résister au plaisir de vous souhaiter un bon anniversaire!! (...Avec un petit décalage, certes - après que je me sois libéré de diverses circonstances; veuillez m'en excuser.)
Je vous souhaite une longue vie et je vous remercie pour tout ce que vous faites.
Et je me permets de vous adresser ce petit message pour l'occasion. Il ne faudrait surtout pas voir dans la représentation que l'on se ferait, disons avec angoisse, de l'âge comme la mesure en quelque sorte incontestable d'un affaiblissement qui nous toucherait tous, une "vérite de situation", sous le prétexte que le corps, lui, s'affaiblit effectivement, ce que l'on pourrait déplorer certes, avec l'âge, donc; un peu comme s'il représentait à lui seul la totalité, ou disons, l'entièreté de notre être, cet affaiblissement devenant alors faussement universel surtout si l'on prétend de manière complètement erronée lui donner la valeur d'être une mesure de l'excellence de l'âme, de sa puissance, de son optimum de fonctionnement, de sa beauté, de ses qualités, de sa vertu, de son harmonie, de sa perfection, qui avec l'âge peuvent au contraire, et dans un mouvement de développement complètement inversé par rapport à celui du corps, s'améliorer, par l'accumulation de l'expérience et par l'achèvement toujours plus grand notre propre construction spirituelle. Ne serait-ce pas une folie de comparer les qualités des muscles de notre visage ou celles de notre corps avec les qualités de notre cerveau? Pourquoi ne pas s'affliger alors de l'état de notre âme quand notre visage est blessé, quand notre jambe est cassée, quand notre doigt est coupé? Pourquoi ne pas regretter la jeunesse et la vigueur de notre âme, en voyant notre bras fatigué après l'exercice?
Ce serait là commettre une confusion bien regrettable; il s'agirait d'une véritable erreur sur les faits. Quand je compare vos écrits, je peux vous dire une chose: ils ne cessent pas de s'améliorer. Soyez-en sûr, vos articles, vos écrits sont meilleurs maintenant qu'il y a 20 ans (et comprenez-moi bien: ils étaient déjà TRES bons, il y 20 ans!). Dans votre cas, il ne fait pas de doute que le développement de votre personnalité ou disons, de votre âme, de ce que vous êtes sur le plan spirituel, si vous voulez, n'a pas pris fin et que l'on pourrait vous dépeindre le mieux et avec le plus de vérité en déclarant que vous êtes en "pleine jeunesse" en réalité, en ce sens que vous n'avez pas atteint le point de développement critique au-delà duquel survient d'abord l'arrêt, puis une sorte de stagnation longue, puis le déclin. Vous n'avez pas atteint le sommet de ce que vous allez être vous-même, vous n'avez pas fait tout ce que vous avez à faire, ni en termes d'aboutissement littéraire, ni en termes de perfection, et cela dans un mouvement de développement en opposition, ou disons, en situation d'asymétrie totale avec celui de votre corps, qui est avec votre âme dans un état que l'on pourrait qualifier, après tout aussi, de totale dyssynchronie de développement. Votre âme, elle, a sa propre chronologie, qui n'est pas celle de votre corps; les aiguilles de l'horloge qui gouverne le temps de l'âme avancent plus lentement que celles de l'horloge qui gouverne le temps du corps; elle continue de se développer vers sa pleinitude de puissance un peu comme votre corps le faisait lorsqu'il avait 25 ans; elle s'élève vers sa perfection, et s'il fallait lui donner une image, ce serait celle, tiens, disons, par exemple, de l'un de ces héros grecs, en pleine jeunesse et en pleine santé. Vous voyez?... Ceux qui sont si bien décrits par les Anciens…
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier