jc
20/03/2019
Le Système perdure car il n'a actuellement face à lui aucune alternative crédible par le citoyen de base. Ce ne sont pas les alternatives qui manquent -elles sont pléthore-, ce sont les alternatives crédibles.
Pour moi l'alternative proposée par Etienne Chouard n'est pas crédible. Je rejoins donc les GJ selon BB:
"Ils [les GJ] sont loin de la représentation, fut-elle stochastique, comme l’aléatoire proposée par Etienne Chouard."
Car pour moi l'alternative proposée par Etienne Chouard n'est pas crédible parce qu'elle s'appuie sur une représentation nécessairement statistique -et au fond, il me semble, sur une conception "hasard et nécessité" du monde, qui est justement la conception qu'en a le Système-, et parce que je suis -à donf- d'accord avec la critique du règne de la quantité que font le métaphysicien René Guénon et les trois mathématiciens/philosophes René Thom, Olivier Rey et Gilles Châtelet.
BB énoncent deux principes qui guideront cette (re)constituante:
1. "Ce qui a été ou est obtenu par un effort collectif appartient à la collectivité";
2. "Toute production doit être pensée et évaluée en fonction de l’usage des produits qui en résulte et non de leur valeur marchande".
Ce sont deux principes communistes qui semblent ne pas laisser grand place à l'initiative individuelle, des principes présidant à une constituante de l'UE à l'envers. Or pour moi la grande tare de la constitution -des traités- de l'actuelle UE est qu'elle est exclusivement ultra-libérale (la "loi" de la sacro-sainte concurrence libre et non faussée est rappelée à chaque instant) et capitaliste (le dogme "bourgeois" de la propriété privée est également rappelé à chaque instant).
Selon moi ce qu'il faut c'est élaborer une constitution qui permette l'affrontement de l'initiative individuelle (actuellement hypertrophiée) et de l'initiative collective (actuellement complètement bâillonnée), avec en toile de fond l'opposition survie individuelle/survie de l'espèce.
Plutôt que de me lancer dans de labyrinthiques considérations théoriques, je résume ma position par le slogan:
"Les communes (petites et pauvres) aux communistes, les capitales (grandes et riches) aux capitalistes".
Utopiquement je rêve d'une opposition Patrie/Matrie, les femmes maîtresses de l'espace à la campagne, les hommes maîtres du temps en ville, la femme suivant le mari en ville -monogamie de principe- ou l'homme suivant la femme à la campagne. Les femmes au palais du Luxembourg et les hommes au palais Bourbon. Avec répartition des fonctions régaliennes.
Je vois la civilisation à venir plutôt matrimoniale, une civilisation où l'humanité reprend son souffle, une civilisation yin-yin aprés une période quasi-exclusivement patrimoniale, yang-yang. Sans perdre de vue que la grande horloge va inexorablement continuer à tourner:
tic-tic, tic-tac, tac-tic, tac-tac; yin-yin, yin-yang, yang-yin, yang-yang: les "mecs", un peu groggy, vont vite relever la tête ... et la queue.
jc
20/03/2019
Je poste ce commentaire ici parce que dans le droit fil du règne de la quantité dont Gilles Châtelet et Olivier Rey nous montrent les ravageants effets. Ce commentaire est déclenché par le paragraphe suivant de l'article paru ce jour de "Fin des stocks, braderie de printemps" par Badia Benjelloun:
"Les Gilets Jaunes dans un bel ensemble ont refusé de faire figuration dans le Grand Monologue car ni la façon éhontée avec laquelle le soliloqueur menait une campagne électorale pour les européennes ne leur convenait. Ni l’issue qui allait lui être donnée, – le dépouillement et le traitement des doléances allaient recevoir un traitement statistique digne de la Monarchie en marche, – ne pouvait satisfaire leur soif aiguë et inextinguible pour une démocratie vraie."
Je reproduis ici un commentaire fait à l'époque du lancement du Grand débat: exemple précis des ravages de la quantification statistique dénoncés calmement (Olivier Rey) et violemment (Gilles Châtelet) par deux mathématiciens/philosophes.
En fouillant sur la toile on trouvera des informations sur une "start up" pressentie pour "traiter les données". Cela permettra de mettre des visages sous les appellations châtelaines de Turbo-Bécassine et Cyber -Gédéon basiques (très, très basiques…).
Vive la Macronie, vive la France.
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Qui traitera les données?
Article lié : Le “Grand Débat” est orphelin
jc
15/01/2019
On connaît la citation de Staline: “Ce qui compte ce n'est pas le vote, c'est comment on compte les votes.”
Chantal Jouanno a démissionné parce qu'elle n'a pas eu l'engagement du pouvoir exécutif que la commission nationale du débat public ferait elle-même le travail de synthèse et de restitution, c'est-à-dire pour résumer pas de garantie que sa mission serait de bout en bout indépendante*.
C'est en écoutant la radio* que j'ai appris que les données récoltées par la consultation seront traitées par une "start up". Cyril Lage, l'un des co-fondateurs de "Cap collectif" s'y exprime à partir de 8'40. A ne pas rater!
J'ai noté en particulier que le code source du logiciel de traitement était inaccessible (ce qui peut renvoyer, selon moi, à la citation de Staline).
NB: ça vaut la peine de jeter un coup d'oeil sur ce qu'on trouve sur la toile, par exemple:
https://cap-collectif.com/a-propos/
*: France Culture Lundi 14/01/19, infos de 12h30.
Christian Feugnet
20/03/2019
çà peut paraitre discutable parce que d'abord les comptabilités des sociétés sont opaques et faisandées mais surtout les cadeaux aux dirigeants et actionnaires somptueux .
J' ai eu accés à ces comptabilités dans le détail , les anecdotes croustillantes et révelatrices , çà me fairaient plusieurs tomes .
Christian Feugnet
20/03/2019
J 'ajouterai que tout celà se fait par des montages financiers et productifs de plus en plus douteux et grace à la corruption des politiques et médiatiques . L'argent facile pour les uns à son revers pour les autres : une baisse des taux de profits .
Ainsi tout celà à des airs convenables mais pourrit de l'intérieur .
Didier Favre
19/03/2019
Je me suis un jour égaré sur votre site. C'était il y a longtemps déjà. Maintenant, je vous suis régulièrement. Vous êtes devenu pour moi une de ces lignes droites que j'affectionne.
Bon anniversaire
jc
19/03/2019
Une relecture rapide de "Vivre et penser comme des porcs" de Gilles Châtelet.
Selon GC il y a les Hommes ordinaires (auxquels je rajoute -précision peut-être pas inutile- les Femmes ordinaires) -H (et F) majusculés par Châtelet- pour moi parfaitement symbolisés par les GJ: des gens qui survivent en Macronie mais pensent et agissent comme des gens ordinaires; et il y a les hommes-femmes (H=F=L=G=B=T) définis statistiquement par rapport à l'homme-femme moyen de référence, magma statistique en courbe en cloche¹ formant l'actuelle thermocratie (selon la terminologie châtelaine) -actuellement macronienne- des gens qui vivent et pensent comme des porcs².
Ceci posé je vois l'actuelle société française ainsi: des gens ordinaires dans deux cuvettes extrêmes (à gauche et à droite), les porcs dans une troisième cuvette centrale. Après le deuxième tour de la dernière présidentielle, la porcherie centrale est remplie à son maximum. Elle tend depuis à se vider dans les deux cuvettes "gauche" et "droite" (pour l'instant plus à droite qu'à gauche, il me semble).
Ainsi des porcelets s'échappent de la porcherie³. Une révolte populiste? Non.
Car ils s'échappent de la porcherie pour redevenir des Hommes et des Femmes ordinaires. Une révolution du peuple.
Le dernier chapitre est une interrogation: "Vers la fin ou le début de l'Histoire: yaourtière à classe moyenne ou héroïsme du quelconque?".
Gilles Châtelet opte pour l'héroïsme du quelconque (et se suicide peu après…). Voici en effet le dernier paragraphe⁴ du bouquin:
"Et si l'horoscope des "grandes tendances" se trompait? Et si le cyber-bétail redevenait un peuple, avec ses chants et ses gros appétits, une membrane géante qui vibre, une humanité-pulpe d'où s'enrouleraient toutes les chairs? Ce serait peut-être une définition moderne du communisme: "A chacun sa singularité." De toute manière, il y aura beaucoup de pain sur la planche, car nous devrons vaincre là où Hegel, Marx et Nietzsche n'ont pas vaincu."
Hegel, Marx et Nietzsche sont allemands. Peut-être les français seront-ils plus sensibles à Astérix et Rabelais?
¹: Avec en sommet de cloche les Turbo-Bécassine et les Cyber-Gédéon (Cf. le chapitre 9)
²: Nous venons d'en voir quelques spécimens lors de la réunion -hier soir- d'une soixantaine d'intellectuels (membres de "La régie française des jobards du consensus"?) autour de "notre" président-rastaquouère-culturel*.
*: Le titre du chapitre 10 est: "La nouvelle exception française: le rastaquouère culturel".
³: En touchant à la bagnole (90->80, augmentation de la TIPP, durcissement des normes), Macron a fait l'erreur (fatale?) de tirer contre son camp en touchant l'une des cordes sensibles du libéralisme/individualisme: le droit pour tous à "l'automobilité". Cf. le chapitre 7: "Robinsons à roulettes et pétro-nomades".
⁴: Paragraphe qui croise -je m'en aperçois à l'instant- mon commentaire précédent sur une citation d'Alain Rey.
Disciple égaré
19/03/2019
Bon anniversaire, veille donc de la Saint Joseph !
jc
19/03/2019
En actionnant le moteur de recherche de Dedefensa on trouve:
17 occurences pour communisme, 23 pour socialisme, 17 pour communauté, 20 pour société.
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Quelle différence y a-t-il entre communauté et société? Spontanément -formatage oblige peut-être- je qualifie une communauté de religieuse, de noire, d'hispanique, de francophone, etc., alors que je qualifie une société de savante, de française, de secrète, d'anonyme, etc. (Je remarque au passage que la langue maternelle est très probablement un marqueur communautaire fort.)
Dans un entretien¹ avec Natacha Polony le mathématicien/philosophe Alain Rey différencie ces deux concepts de la façon suivante qui me plaît beaucoup (7'30):
"En mode communautaire le "je" est le singulier du "nous", en mode social le "nous" est le pluriel du "je"."
Autrement dit dans une communauté ce qui unit est plus fort que ce qui divise, alors que c'est l'inverse dans une société. J'ajouterai que pour moi ce qui unit une communauté immane de cette communauté, alors que ce qui unit une société transcende cette société. Ainsi, pour moi, la société URSS s'est effondrée mais pas la communauté russe, et la société américaine va s'effondrer, parce que c'est une société "à la Rey", a prédit Arbatov. (En effet pour moi la cohésion d'une communauté est principiellement assurée par un centre organisateur interne à la communauté, immanent à cette communauté; alors que la cohésion d'une société est assurée principiellement par des frontières (réelles mais aussi virtuelles -lois, contrats, objectifs, etc.-), frontières qui présupposent qu'il y a "des choses" au-delà de la société considérée, "des choses" qui la transcendent.)
Avec cette différenciation "à la Rey" on voit pourquoi le communisme politique (en URSS, en France, etc.) n'a jamais été autre chose qu'un socialisme, et, peut-être aussi, pourquoi le vide est en train de se faire "à gauche" en France.
Un vide politique à combler par la communauté féminine française?
¹: https://www.les-crises.fr/natacha-polony-et-olivier-rey-combattre-loligarchie/
Christian Feugnet
18/03/2019
C'est encore plus flagrant parce que mathématisable , en finance . çà se repete , çà dure , c'est interminable , c'est mi figue mi raisin , moitié vide moitié plein , etc ....Est ce que çà a un sens tout çà ?
Oui c'est de la transition , c'est comme les LgBtq , çà connait pas son sexe . Malgré tout , en finance en tout cas , c'est subtil et incrroyablement compliqué , mais on peut dire que çà concerne l'année 2019 et seulement , aprés çà va étre de plus en plus clair .
Fabviv
18/03/2019
Je vous souhaite un bon anniversaire à l'occasion duquel je vous joins un don de soutien et vous remercie du plaisir que j'ai à vous lire.
Bien à vous,Fabrice Vivier
jc
18/03/2019
"En aparté : je l’avoue et je le signale en même temps comme un signe des temps, je me réfère beaucoup aux “dieux” ces temps derniers, lesté de mes trois-quarts de siècle aujourd'hui exactement."
Bon anniversaire, donc, Monsieur Philippe Grasset.
(Je me demande parfois si les "dieux" ne vous devront pas une petite rallonge…pour écrire le quatrième tome de "La Grâce de l'Histoire", qui pourrait par exemple se sous-titrer "Le coeur de cible"¹.)
¹: Je rappelle -je fais de la pub- que les trois premiers tomes sont sous-titrés: "Le trosième cercle", "Le deuxième cercle", "Le premier cercle".
jc
18/03/2019
Je recommande pour sa profondeur et sa clarté le visionnage de la conférence du mathématicien/philosophe Olivier Rey à propos de son bouquin "Quand le monde s'est fait nombre":
https://www.youtube.com/watch?v=e4Yt8Leo5iE
Ceux qui ont lu "Le règne de la quantité et les signes des temps" se régaleront.
Son bouquin est ainsi résumé dans sa page Wikipédia:
"Dans Quand le monde s'est fait nombre, Olivier Rey examine les voies par lesquelles la statistique a pris, à partir du XIXe siècle, une telle importance dans nos sociétés. Une thèse centrale du livre est que cet empire du nombre trouve son origine non dans la science, mais dans une certaine façon qu'ont les êtres humains de vivre les uns avec les autres : « La clé de notre rapport aux nombres n’est pas à chercher chez eux, mais entre nous. Cette clé n’est pas mathématique, mais historique et sociale. En d’autres termes, le rapport des hommes aux chiffres reflète la relation des hommes entre eux. »
Sa conférence se termine sans qu'il n'ait manifesté -à ma connaissance- la moindre objection à cet état de fait que rapporte Wikipédia: " le rapport des hommes aux chiffres reflète la relation des hommes entre eux.": il y a matheux/philosophe (Olivier Rey) et matheux/philosophe (Gilles Châtelet) ...
Quant aux thomiens ils se poseront évidemment la question de savoir où, en statistique, est la géométrie qui permet d"éviter le décollage de tout ça. (Dans son exposé OR mentionne la célèbre citation de Galilée "Le livre de la nature est écrit en langage mathématique" en la complétant pour faire remarquer que pour lui, Galilée, mathématiser c'est géométriser, sans revenir ultérieurement sur le problème du sens de cette réalité statistique plus réelle que la vraie.)
"La statistique ignore les formes… qu'elle ne peut que détruire.", paraphrase de la citation thomienne:
"La thermodynamique ignore les formes… qu'elle ne peut que détruire."
Yves Kuna
18/03/2019
Je crois utile de suggérer fortement la lecture des essais écrits par le géographe Christophe Guilluy - grand absent des shows télévisés destinés à l'usage exclusif des "experts" patentés. Il y décrit l'abandon, par les bénéficiaires de la globalisation, des périurbains au bénéfice - relatif - des immigrés entassés dans les banlieues. Ce réveil est fait de manière raisonnable en UK, avec le vote pour le Brexit, de façon caricaturale avec l'élection de Trump aux USA… et de manière violente, à la française même si, là, je crains que le pouvoir ait joué avec le feu, en laissant la bride sur le cou à l'ultra gauche et aux casseurs venus des banlieues, la violence attisant la violence.
Ce réveil sera-t-il un feu de paille? N'oublions pas le temps qu'aura mis la révolution à accoucher en 1789.
Et comme les gouvernants (?) français foncent à contretemps dans le néolibéralisme, alors que les autres nations se réveillent protectionnistes, rien n'est écrit, hormis la bêtise crasse de Macron et de ses sbires.
Chris
18/03/2019
Trump n'a jamais caché son aversion de l'Amérique va-t-en guerre.
Il est fondamentalement uranien (Verseau). Uranus =uranium ?! Pire, on ne trouve pas, du moins pas en politique.
Désordonné ? Pas vraiment, plutôt disruptif : il n'oublie pas. Rien ne le rend plus agressif et créatif que de rencontrer des résistances… et de les faire éclater.
Dès que j'ai compris sa psychologie, je l'ai déclaré "démolisseur en chef" de l'empire. Et je ne me suis pas trompée. Ses cabrioles me ravissent, il fait "du bon boulot". C'est un Terminator des trucs pourris qui résistent encore. S'il est ré-élu (et vivant…), je prédis qu'il aura la peau de l'OTAN !
Trump-Poutine, c'est l'envers et l'avers d'une même pièce : ils sont juste en décalage spacio-temporel et pourtant synchrone.
Je crois qu'il s'amuse bien…
jc
18/03/2019
Je trouve qu'il y a une certaine dualité "en miroir" entre Trump et Macron. Je vois Macron comme étant lui aussi une
espèce de cocktail molotov (votolom pour faire miroir) lancé au coeur de la société française, chargé par ses riches commanditaires de parachever la transformation de la démocratie française en thermocratie¹ par le miracle thermodynamique de l'entropisation.
Le problème -son problème- est que le coeur de la société française semble vouloir s'opposer à ce pourtant incontestable deuxième principe de la thermodynamique, véritable théorème de physique statistique.
On pourra lire (ou relire) les chapitres "De l'homme moyen comme déchéance de l'Homme ordinaire" et "De la démocratie comme marché politique ou de la démocratie-marché à la thermocratie" du bouquin "Vivre et penser comme des porcs"¹ du mathématicien/philosophe Gilles Châtelet.
L'Homme ordinaire (H majusculé par GC) résistant au tout puissant homme moyen (minusculé par GC)?
Ceux qui survivent mais pensent comme des Hommes ordinaires (actuellement représentés et symbolisés par les GJ) opposés à ceux qui, comme "notre" président, vivent et pensent comme des porcs?
Vers la fin du thermo-ordre?
Thom: "Que gagne-t-on à enrober le squelette du déterminisme dans une couche de graisse statistique?"
(Thom s'est durement affronté à Prigogine à ce sujet à la fin des années 1970.)
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