Denis Monod-Broca
03/11/2023
Tel Macbeth, nous avons épousé la cause de l'ennemi vaincu.
Avec ou sans prépuce, nous sommes les nazis du temps présent : ayant vaincu le « mal absolu » en 1945, nous nous croyons tout permis ; notre empire règne sur le monde ; nous n'écoutons que notre orgueil ; nous croyons en la force, comme eux naguère.
Après le sac du Palais d’été à Pékin, Victor Hugo le dit en une phrase : « voici ce que les civilisés font aux barbares ».
Il en est toujours ainsi : convaincus de leur bon droit, de leur « droit de se défendre », les civilisés font pire que les barbares.
Le grand William et le grand Victor avaient compris ce que philosophes, politiques, psychanalystes, sociologues, éditorialistes… ne comprennent toujours pas, ou plutôt ne voient pas car ils ne veulent pas le voir.
jc
02/11/2023
De Gaulle : "La révolution n'a pas appelé au pouvoir le peuple français, mais cette classe artificielle qu'est la bourgeoisie. En réalité il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d'argent, à droite, et la bourgeoisie intellectuelle, à gauche. Mais les deux font la paire, elles s'entendent comme larrons en foire pour se partager le pouvoir, même si c'est contraire aux intérêts de la France. Tandis que le populo ne partage pas du tout ces sentiments, le populo est patriote, le populo a des réflexes sains, ... , le populo sent où est l'intérêt du pays, le populo ne s'y trompe pas souvent."
Dans un commentaire précédent j'ai traité de Gaulle d'aristocrate, de guide, de duce, de führer. Je persiste car je pense que, pour lui, le peuple doit être éduqué mais pas élevé.
Je pense que nos sociétés occidentales manquent clairement d'élévation, expérimentalisme, pragmatisme et positivisme obligent. En ce qui concerne la France la laïcité interdit de dépasser le plafond de verre de ces trois "ismes", le clair manque d'élévation devenant catastrophique manque d'élévation. En France on voit le problème poussé à l'extrême : interdiction actuellement pure et simple de la métaphysique dans les affaires politiques et sociétales : opposition frontale du clerc et du laïc.
Suivant Guénon sur ce point je pense qu'il est crucial de rétablir une autorité spirituelle en ces matières (politique et sociétale), autorité dont la fonction est d'influencer le pouvoir temporel. Fonction délicate s'il en est puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de faire le travail de Dieu.
[ Je rappelle à ce propos :
- que Lloyd Blankfein, ex-directeur exécutif de Goldman Sachs -et donc au cœur du pouvoir temporel US- a dit : "I am doing God's work." ;
- que la métaphysique n'était pas totalement absente de la période révolutionnaire (culte de l'Être suprême de 1797 à 1803, aboli par "notre" premier empereur bourgeois) ]
Comment recruter des collèges (des communautés de commune, départementaux, régionaux, national) représentant cette autorité spirituelle (sélection de ses "Panoramix" ? Je ne vois pas d'autre façon que de procéder comme pour l'élection "aristocratique" du pouvoir temporel (abandon du vote-plébiscite -un citoyen, une voix-, élection interne du meilleur d'entre eux parmi une vingtaine).
Je pense qu'à la fin de l'adolescence, c'est-à-dire au début du Lycée, il faut commencer à élever et non pas seulement à éduquer. Et en fin d'études "supérieures" l'éducation doit avoir totalement disparu pour laisser toute la place à l'élévation. Objectif de l'éleveur spirituel : qu'il soit dépassé par ceux qu'il élève : voilà comment j'entrevois la future sélection de "nos" "panoramix", sélection qu'il me semble urgent de systématiser.
À l'heure où "nos" médias aux ordres traitent pis que pendre les palestiniens, voici pour finir l'épigraphe de l'envoi d' "Apologie du logos" de mon maître à penser René Thom, épigraphe signé d'un philosophe arabe du IXème siècle qui nous rappelle que nous ne sommes pas tous égaux :
"Au vrai, parmi les choses tant singulières qu'universelles, ainsi que parmi les conditions des choses, certaines sont manifestes, certaines assez manifestes, certaines extrêmement manifestes, d'autres sont cachées, d'autres assez cachées, d'autre extrêmement cachées, soit pour le sens, soit pour la raison. Cette diversité est opérée par la nature des choses elles-mêmes qui les produit dans telle ou telle condition.
Parmi les hommes aussi, d'aucuns sont très aptes à percevoir, soit par le sens, soit par la raison, tandis que d'autres le sont très peu, et cela est dû à la qualité propre de chacun qui le dispose plus ou moins à la perception.
Il en résulte que certains deviennent plus sages que d'autres : est et est réputé sage, celui qui perçoit ce qu'il y a de moins perceptible dans les choses et leurs conditions. C'est pourquoi ceux qui sont formés par un saint désir de sagesse travaillent considérablement à comprendre l'occulte condition des choses." (Al-Kindi, "Des rayons, ou théorie des arts magiques")
Jean-Claude Cousin
02/11/2023
@Sébastien Antoine
Philippe précise bien que la globalisation est "un plus" par rapport à la mondialisation, parce que la somme des parties est supérieure à celle-ci. Ce plus n'est pas forcément un "mieux", mais au contraire un "pire" parce que cette globalisation tente d'assujettir tout le reste contre son gré. Cela peut avoir un revers, comme le rappelle La Fontaine dans sa fable sur la grenouille et le bœuf. A ce moment-là, en tendant l'oreille, pourrait se frayer un petit "flop" correspondant au dégonflement de l'effrontée.
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Sinon, il faut hélas s'attendre à ce qu'avait décrit notre cher Guy Béart.
Ah tiens, intéressant, je ne peux pas démarrer la vidéo chez moi….. censure ?
https://www.youtube.com/watch?v=1oYvA0IDY2s
Sebastien Antoine
02/11/2023
Dans l'enseignement francophone, la mondialisation correspond à ce que vous appelez ici globalisation : "Le monde c’est la simple somme des échelles inférieures, sans que cette somme ne débouche sur un objet intégré. Ceci est encore en train de se faire, c’est un processus en cours, un processus de production du Monde : un processus de mondialisation"
Dans le monde anglophone, les global studies s'appliquent surtout à la question du réchauffement climatique. Cepandant, le terme de globalisation a été utilisé, dans le même sens que celui de mondialisation, par des sociologues (Sassen, Castells…) à propos de la révolution des télécommunications, pour qualifier la transformation des villes et de la production dans les flux et les réseaux.
Jean-Claude Cousin
02/11/2023
Cher Philippe Grasset, puisque tous les mots comptent, je tenterai d'éviter le mot "guerre". Selon ma théorie, vu que les enjeux sont les mêmes depuis plusieurs centaines d'années, et en fait les protagonistes aussi, nous sommes depuis cette époque-là déjà lointaine sous le joug de la Première Guerre Mondiale.
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Cela commence par une défaite du futur "roi du monde" en 1748.
Depuis, c'est toujours lui, avec des hauts et des bas, qui a "créé l'évènement" en imposant sa bien particulière diplomatie partout dans le monde. Cela fut par exemple "la guerre de l'opium", ou l'annexion du Texas et du reste des États Unis du sud-ouest.
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Quelle était la particularité de ces escarmouches parfois violentes ? L'extension coûte que coûte de l'hégémonie de l'anglosaxonnerie. Extension télécommandée via "le billard à trois, quatre, cinq bandes" placé dans la City de Londres. C'était vrai il y a trois siècles, ce l'est encore aujourd'hui, et ce, même si comme l'empire romain, celui-ci fatigue. Les causes sont internes, comme il y a dix-huit siècles. Ramollissement, mise en avant de la débauche au détriment de la culture, panne de l'élan vital poussé par les naissances, sont des causes objectives de l'écroulement aussi bien au niveau des pieds que de la tête.
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D'où ce sursaut — trop tard, trop maladroit — de la violence à la fois armée, anticulturelle, antidiplomatique, financière et alors que le savoir et le savoir-faire sont en mode panique. Oui, c'est toujours la première guerre mondiale, mais quels que soient les évènements à venir elle se terminera bientôt. Comme pour ce lion vieillissant, qui n'a à la fin plus que la fuite devant les hyènes pour n'être pas à son tour l'objet du petit déjeuner d'autres créatures.
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Ne resteront alors que deux possibilités : soit la fuite dans son pré carré, où le prédateur se fera oublier ; soit le grand éclair multiple, où nous passerons tous. Malgré les bêtes sauvages et hors sol du Département d'État, enfin muselées par le Peuple, gageons que la première solution s'imposera. En tout cas, espérons-le.
jean-luce Morlie
01/11/2023
Sahra Wagenknecht voudra-t-elle, subtilement, ouvrir un pont médiatique à Francois Asselineau ?
jc
31/10/2023
PPPS : Parti Populaire Pacifiste et Souverainiste.
MPPS : Monarchie Populaire Pacifiste et Souverainiste.
Pour MPPS : cf : https://www.dedefensa.org/article/une-autre-voie-pour-la-civilisation , et mes précisions.
Coquille : Dans mon précédent commentaire "Un parti français pour la paix", le droit/devoir du sang est masculin…
jc
31/10/2023
Un drapeau bleu blanc rouge, bleu* frappé d'un balai et d'un rouleau à pâtisserie, blanc frappé d'une belle fleur de lis naturelle (pour faire écolo), rouge* frappé d'une faucille et d'un marteau. Une madame sans gêne** pour emmener tout ça. Nom pour ce parti à créer : "Le parti de la paix", bien entendu.
* : Pour moi le droit/devoir du sol est féminin et le droit/devoir du sang est féminin.
** : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Th%C3%A9r%C3%A8se_Figueur ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_Sans-G%C3%AAne :
"L'ascension sociale de son époux, maréchal d'Empire le 19 mai 1804, lui fait intégrer la cour impériale sans qu'elle perde son parler et ses manières populaires, au grand dam de beaucoup. Loyale envers l'Empereur, elle ne se privait pourtant pas de le critiquer et le désarmait — il l'appréciait pour sa franchise et la soutenait contre ceux qui voulaient la chasser de la cour —, tenant aussi tête à Talleyrand, pourtant expert en joutes verbales.".
Pascal B.
31/10/2023
Dans les pays majeurs de l'UErope on est habitué à l'émergence de nouvelles figures qui suscitent l'enthousiasme avant de rentrer sous les fourches caudines du système
jc
31/10/2023
PhG : "Iéna : victoire de Napoléon fondatrice du Reich".
Selon Wikipédia :
- le premier Reich (Saint empire romain de la nation germanique), initié en 962 par l'empereur Otton Ier, a pris fin le 6 août 1806 (abdication de l'empereur François II), alors que la bataille d'Iéna a eu lieu deux mois plus tard ;
- le deuxième Reich a commencé en Janvier 1971 (pour finir en 1918).
jc
31/10/2023
Pour moi de Gaulle a pensé la Vème république en aristocrate, en militaire, en guide, en duce, en führer -tout ça au sens étymologique bien entendu- (et nous a légué une constitution catastrophique quand on en oublie l'esprit, ce qui a été le cas de Nicolas Ier et est le cas d'Ixodida Ier) : à mes yeux il ne fait aucun doute que, pour de Gaulle, le pouvoir vient d'en haut et se délègue de haut en bas.
Pour moi il faut penser une organisation sociale où se tressent harmonieusement :
- une organisation horizontale "girondine" à partir du village -la cellule démocratique de base (village Astérix de 200 hab)- remontant à la commune (20 fois plus), à la communauté de communes, au département, à la région, à la nation (de 20 fois plus en 20 fois plus, ça fait 64 millions d'habitants), à la communauté des nations d'Europe (Russie évidemment comprise) et enfin à la communauté internationale. Principe de subsidiarité bottom-up.
- une organisation verticale "jacobine" du type de celles qui "règnent" en France depuis au moins Philippe le Bel. Principe de subsidiarité encore, mais cette fois top-down.
Pour moi la logique masculine sépare alors que la logique féminine réunit (la logique féminine viole allègrement le sacro-saint principe de non-contradiction masculin !).
Diviser pour régner : traduction française du latin "Divide ut regnes" et du grec "Διαίρει καὶ βασίλευε". Pour Machiavel (et "notre" machiavélique tique) : "Divide et impera". Pour les anglo-saxons : "Divide* and conquer".
En commentaire d'un article Dedefensa intitulé "Justin-Adolf et ses nerfs " j'ai proposé l'alignement de trois planètes :
- la fin de la domination mondiale du néo-libéralisme anglo-saxon dont je date le début au 11/09/1973 (renversement d'Allende au Chili); époque économique de 50 ans;
- la fin d'un certaine forme de scientisme dont je date le début à la rupture galiléenne; époque scientifique de 500 ans;
- la fin d'une certaine forme de domination yang; époque théologique (et métaphysique) de 5.000 ans (pour faire des comptes ronds).
Sahra initiatrice de la fin d'une certaine forme de domination yang ? Ou Sahra prolongeant seulement l'interminable traversée d'un désertique Sahara ?
(Pour Lacan l'homme existe et la femme n'existe pas. Pour moi l'homme existe et la femme co-existe.)
NB : Quand je parle de fin, il s'agit pour moi de fin d'une époque, d'un parenthèse : " Tout passe, tout lasse, tout casse", répète inlassablement Michel Maffesoli.
* : Obama : "Il ne faut pas sous-estimer la capacité de Joe à foutre la merde".
jc
29/10/2023
PhG : "si vous êtes raisonnables dans le sens de ne pas prétendre tout embrasser du monde avec la seule raison humaine, alors vous êtes conduits à envisager des voies suprahumaines pour tenter d’appréhender une compréhension de ces temps étranges.".
Thom : "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés".
C'est la métaphysique que Thom considère comme minimale pour redonner un sens au monde (cf. un tout récent commentaire).
(Thom : "Selon beaucoup de philosophies Dieu est géomètre. Il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu.")
jc
28/10/2023
Harmonie droits et devoirs du sol/droits et devoirs du sang (mieux que droits du sol/droits du sang).
Pour moi c'est ultimement en ces termes que doit être posé le problème de l'opposition enracinement/déracinement* et de son harmonisation (je pense au sous-titre du livre de Simone Weil).
* : Coté déracinement je trouve que le néo-libéralisme et le néo-individualisme ont fait très fort. Emprisonnée dans sa pensée unique l'élite politique occidentale actuelle continue de faire encore plus fort : "Si nous n'avons pas encore pleinement réussi c'est parce que nous n'avons pas encore suffisamment libéralisé et créolisé".
jc
27/10/2023
Pour moi l'aristocratie (gouvernement par les meilleurs) renvoie à la transcendance masculine et le populisme à l'immanence fémine.
Il suit qu'un ticket aristo-populiste pôur l'élection du prochain Potus n'est à mes yeux symboliquement cohérent que si le président est aristocrate masculin* et le vice-président est populiste féminin*.
Toujours selon moi, le masculin sépare alors que le féminin réunit : fermion et boson.
Au début de la genèse Dieu en acte (transcendant) sépare (la lumière des ténèbres, etc.).
À l'inverse, Déesse en puissance (immanente) réunit en indiquant un idéal à atteindre, une cause finale.
L'œuvre philosophique de mon gourou Thom a deux volets. Un premier qui est idéaliste (Platon, période 1960/1975), un second réaliste (Aristote, période 1975/1990).
"Esquisse d'une Sémiophysique" (1988) commence par :
"À ceux qui penseraient que la doctrine d'Aristote est fondamentalement périmée, je fais observer qu'on trouve chez lui une philosophie à la fois matérialiste (l'existence exigeant un substrat matériel), mais néanmoins régie par les causes finales. Une association dont on trouverait bien peu d'exemples dans les temps modernes." (p.13),
et se termine par :
"Seule une métaphysique* réaliste peut redonner du sens au monde" (p.225)
Ticket Johnson-Gabbard ?
* : Pour que le symbole vaille, il est clair pour moi que c'est un homme qui doit être président et une femme vice-présidente ...
** : Thom signale p.13 que la métaphysique qu'il propose est "une métaphysique minimale appropriée".
Sebastien Antoine
27/10/2023
Pour rebondir sur le gaullisme (Asselineau), il n'a apparement pas sa place dans ce brillant parallèle très "nouvelle vague" entre le renouveau du socialisme allemand et la troisième voie qui aurait pu, ou qui aurait dû, s'imposer en Algérie sous un gouvernement socialiste.
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