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Affectivité, intuition, raison

Article lié : Le bonheur entre tragédie et bien-être

jc

  21/02/2019

Définir n'est pas facile. C'est peut-être même parmi ce qu'il y a de plus difficile (cf. les matheux avec le mot ensemble, cf. les métaphysiciens avec Dieu, le Bien, etc.). Très souvent on tourne en rond, c'est-à-dire on définit un mot en fonction d'un autre, qui lui-même se définit par rapport à un troisième, troisième qui se définit par rapport au premier; nous avons tous expérimenté que les dictionnaires passent leur temps à ça. Définir ce qu'est la raison, l'intelligence, l'affectivité n'a donc aucune raison(!) d'être facile.

Thom a proposé une définition de l'intelligence comme la faculté de s'identifier à autre chose, à autrui, la faculté de se mettre dans la peau des choses. Et il précise même qu'il doit s'agir d'une identification en quelque sorte amoureuse, sans doute pour bien montrer le chemin qu'a à parcourir l'intelligence artificielle pour dépasser l'intelligence humaine.

(Je profite de l'occasion pour dire que la découverte des définitions thomiennes de l'intelligence et de rationalité a été pour moi source d'un petit soulagement, d'un petit bonheur. Ce qui signifie -je tente une auto-psychanalyse- que le fait de ne pas les avoir auparavant était pour moi un souci inconscient.)

Par contre Thom écrit ceci à propos de l'affectivité: "Il y a dans l'affectivité une sorte de caractère sui generis qui échappe à toute intelligibilité, toute modélisation. Donc on se trouve là devant une sorte de mur, et je n'ai pas d'explication à fournir. Il est là." et "Le problème de comprendre "objectivement" l'affectivité semble infiniment plus difficile que se représenter l'intelligence."

Quant à l'intuition, Thom décrit avec minutie un modèle du processus qui conduit un chimpanzé a avoir l'intuition de prendre un bâton pour gauler une banane dans un bananier d'accès direct trop difficile ou dangereux¹.

Ce qui permet de faire la transition avec le sujet de l'article, à savoir de faire le lien avec le bien-être -et le mal-être- (ou le bonheur -et le malheur- si l'on veut). Car l'idée de base de Thom est que c'est l'affectivité qui joue le rôle initiateur dans ce processus, c'est le choc affectif initial -ici le désir de banane qui est un désir de bien-être- qui engendre l'intuition du bâton comme prolongation du bras; pour Thom "C'est l'affectivité qui déforme la figure de régulation de l'organisme en la compliquant."

L'homme étant un animal les chocs affectifs fondamentaux sont ceux liés à sa survie individuelle (capturer les proies, se défendre contre les prédateurs) et à la survie de l'espèce humaine (reproduction). Mais l'homme, animal "supérieur", peut sans doute avoir des chocs affectifs d'origine différente, des émotions d'un autre ordre.

Dans le tome II de "La Grâce" (p.318), PhG consacre un paragraphe à l'affectivité -et à sa dégénérescence, l'affectivisme-. Compte tenu de ce qui précède je pense que c'est moins le naturel -ici le cerveau reptilien- que le culturel qui est en cause; je pense en effet que c'est l'affectivité ou la raison, cette déontologie dans la façon de trier les intuitions, ou les deux, qui a été dénaturée, pervertie par l'environnement culturel du moment; dans l'enchaînement affectivité-intuition-raison, ce sont les maillons extrêmes qui sont les causes, avec bien entendu pour conséquence de pervertir le maillon central, si le choc affectif a été perverti.

Sur cette lancée il apparaît naturel de définir ainsi le bonheur: le bonheur est ce qu'il advient lorsque le choc affectif initial a engendré une issue favorable, bonheur qui peut être faussaire sous les conditions décrites ci-dessus -et dégénère alors en bien-être au sens de l'article, voire en confort-.

Je ne peux terminer sans revenir -à propos du "C'était un bonheur fou" de PhG- sur la dérangeante citation suivante de Thom dans le fascinant paragraphe "Les automatismes du langage" (partie du passionnant chapitre "Pensée et langage" de SSM 2ème ed.):

"L'émission verbale apparaît ainsi comme un véritable orgasme",

ci-dessous rétablie dans son proche contexte, montrant un peu d'un Thom "penseur embryologique" dans ses oeuvres:

"L'interaction de l'actant postiche avec le concept signifié peut être regardé comme une catastrophe d'excision: excité -fécondé- par la rencontre avec l'actant vide, le concept émet un gamète, comme si un niveau venait de dépasser le niveau du volcan gonadique (...). Le gamète émis par le concept n'est autre que le mot (le nom correspondant). L'émission verbale apparaît ainsi comme un véritable orgasme."

Penser embryologiquement c'est engager tout son être, corps et âme, c'est s'engager ontologiquement.

Dans "La Grâce de l'Histoire" Philippe Grasset s'engage ontologiquement², ça se sent. Pour moi c'est ça qui donne à "La Grâce" toute sa force et son originalité. (Je fais de la pub.)


¹: Cf. ES pp.72 à 74.

²: Je verrais bien ça en quat' de couv' du tome III: l'auteur s'engage ontologiquement.
                                      



 

A remarquer , question mécanique .

Article lié : Notre sublime crise de la communication

Christian Feugnet

  21/02/2019

Si le balancier est vraiment trop poussé et sans borne pour buter , à cause d'un ressort trop remonté qui se détent trop vite et trop fort , il risque comme une balançoire vraiment trop poussée de basculer dans l'' autre sens passé la verticale . Politiquement on dit révolution , un conseil : éviter le retour dans ce sens là , çà fait mal .

Tout celà est bétement réglé comme une horloge .

Article lié : Notre sublime crise de la communication

Christian Feugnet

  21/02/2019

A savoir non pas rigoureusement mais avec déreglements régulés (ou non ... manque d'entretien, de remontage du ressort ) ) .
Comme les 3 parties d'un systéme ( commandement , communication , exécution , inégales mais respectivement dans l'ordre inverse convenu , du point de vue moteur ) , l'horloge se divise en parrie motrice, executante, ( ressort ou pendule ) , rouage ( tambour)  qui communique le mouvement , aiguille du cadran ,( le temps qui vous commande à vous ) , via le balancier( entre rouage et cadran)  qui commande les 2 autres  parties .
Si le ressort est trop moteur , ( et tant que) le balancier ne balance que d'un seul coté , contraire , éventuellement jusqu'à buter .
Croient t on vraiment que çà pense , en haut et au milieu ?

Pologne

Article lié : L’antisémitisme en première ligne

Jerzy

  20/02/2019

Quant au rôle de l'URSS  les Polonais, une partie au moins, ne nient pas son importance mais refusent de considérer la libération de l'occupation allemande comme telle, y voyant plutôt le changement de l'occupant.
Bref, sans ça il n’y aurait pas de la Pologne aujourd'hui.
Quant à l'accusation des Polonais de l’antisémitisme par M. Netanyahou alors on peut remarquer qu'il voulait à tout prix humilier et offenser les leaders Polonais, qui étaient pourtant les invités officiels de l’Israël pour ce sommet y organisé.
Il a insulté en même temps tous les Polonais, en mettant au pied d'égalité les traîtres, les délateurs, les indics de la Gestapo, les Volksdeutsche etc. avec la masse polonaise souffrante l'occupation.

La raison et l'intuition

Article lié : L’antisémitisme en première ligne

jc

  20/02/2019

PhG: "(...) il est hors de question que nous comprenions rationnellement le sens des événements, encore moins que nous les contrôlions. Les événements évoluent en profondeur hors de l’entendement de notre raison et selon leurs propres impulsions. Il est bien plus utile de s’en remettre à l’intuition, là où l’on peut en disposer d’une façon mesurée et délicate, pour tenter de deviner ce que sont ces événements, ou plutôt de mieux saisir les grandes orientations qu’ils illustrent et auxquelles ils concourent."

La raison: toujours invoquée par les modernes, jamais définie par eux.
L'émotion, l'affectivité: généralement déconsidérée par la modernité.
L'intuition: interdite par les positivistes qui dominent notre société moderne (avec les pragmatistes et autres "istes" du même tonneau).

PhG s'est intéressé de très près au problème des rapports entre la raison et l'intuition. Et je considère que l'article du glossaire "La crise de la raison (humaine)" est parmi les plus fondamentaux dans la caverne d'Ali Baba que constituent les archives de Dedefensa. Et la citation introductive de ce commentaire montre qu'il avait complètement raison(sic!): l'intuition permet de continuer à appréhender les événements alors que la raison humaine moderne ne le permet plus.

Thom a proposé une définition de la rationalité -qu'il me semble correct d'assimiler à la raison humaine moderne-: une déontologie dans l'usage de l'imaginaire, autrement dit un cadre réglementaire dans lequel sont interprétées les productions de nos imaginations. C'est l'explicitation d'un tel cadre qui sépare la science de la magie¹: pour tous les scientifiques un organon (en général celui d'Aristote), pour les expérimentalistes une déontologie précise concernant la façon d'expérimenter et d'interpréter les résultats, pour les formalistes (les matheux…) un organon spécifique (Boole², etc.).

La raison, parfois invoquée par des anti-modernes ... mais pas nécessairement plus définie que par les modernes:
voir "La Grâce", tome II, p.318 et Dedefensa "La crise de la raison (humaine)".

(La suite -rapports raison/intuition/affectivité- en commentaire de "Le bonheur entre tragédie et bien-être".)


¹: Une gitane "guérisseuse" face à un client juif; la gitane: "pfffit, vous êtes guéri"; le juif: "pfffit, vous êtes payée". Voilà ce qui peut arriver quand la déontologie dans l'usage de l'imaginaire n'est pas explicitement précisée.

Pour Thom des mots tels que ordre, désordre, complexité, information, code, message, dont les biologistes usent et abusent, "ne peuvent guère se distinguer de notions à caractère magique, comme l'action à distance."

²: Il est maintenant très clair pour moi -mieux vaut tard que jamais- qu'il est impossible de penser le mouvement -et donc le changement- dans le cadre de la logique booléenne comme dans celui de la logique intuitionniste. Pour moi une logique permettant de résoudre les paradoxes de Zénon -si une telle logique existe- devra nécessairement être une logique paraconsistante. (Thom: "Dans sa confiance en l'existence d'un univers idéal, le mathématicien (...) pourra oublier le problème de la non-contradiction. (AL p.561))
 

Disney était antisémite : la preuve .

Article lié : L’antisémitisme en première ligne

Christian Feugnet

  20/02/2019

L'anti communautarisme est le fait des communautés elles mémes .

Article lié : L’antisémitisme en première ligne

Christian Feugnet

  20/02/2019

J'ai été trés long à comprendre çà, tellement celà parait absurde . à priori , je ne pouvais  méme pas y penser . L'idée s'est imposée à moi au sujet des Roms en Roumanie . Ils y sont généralement detestés quoique le mérite d'une minorité soit reconnu .
Dans un premier temps je me suis opposé à ce "racisme Roumain" , j'ai joué volontiers l'égalité ,le respect , la confiance . , à priori . Bien mal m'en a pris , j'ai été humilié , abusé par eux , ( la plupart) justement par la confiance , sans raisons .. L'idée m'est venue que dominait chez eux une culture du rejet , de se faire rejeter par les autres ; en effet parmi eux beaucoup vivent ,et généreusement, et au dépend de leurs communautaires , de ce rejet et des spécificités communautaires , en général ceux qui y font autorité . Chez les Roms et probablement les autres " incompris, malaimés  c'est dés la plus petite enfance . ". Dés celle ci aussi que les parents exploitent leurs enfants . Jusqu'à des méres qui entretiennent des plaies purulentes de leur bébés pour mendier , on ne me dit pas non , je l'ai vu faire !
Que peux t on penser par exemple d'un Elie Wiesel , toujours ,nomadisant , avec son mur des lamentations portable , la larme à l'oeil , victime inconsolable .  Y a que lui qui a eu des malheurs ? Il distribue des batons pour ce faire battre , Taies-toi le barde on les  supporte pas tes chansons !

L'idéologie du bien-être et le New Age

Article lié : Le bonheur entre tragédie et bien-être

jc

  19/02/2019

Pour moi le problème du Bien-Être (ou du bonheur, pour moi c'est pareil, simple question de vocabulaire) est un problème métaphysique. Je préfère Bien-Être parce que, justement, ça fait plus métaphysique¹. Être bien dans son être, c'est-à-dire être bien dans sa peau, c'est être au repos dans son lieu naturel au sens qu'Aristote donne à ces choses; c'est le seul cadre métaphysique dont j'ai entendu parler dans lequel je sens que le problème pourrait être traité.

Je ne connais rien de la théorie aristotélicienne des lieux que par le prisme thomien -peut-être déformant mais toujours passionnant (au moins pour moi)- de l'article "Aristote topologue", disponible sur la toile² (article que je suis loin d'avoir digéré). Mais ce n'est pas, de par mon inconnaissance quasi-totale du sujet, l'objet de mon commentaire présent. Malheureusement car "L'emprise du bien-être signe l’apologie d'un monde sans bord" de Heilbrunn, qui renvoie à la société ouverte de Soros, rencontre selon moi, au flair, frontalement la théorie aristotélicienne des lieux.

                                                 —————————————————


Ce qui m'intéresse ici c'est la partie de l'interview de B. Heilbrunn concernant le New Age et, précisément, la chute de cette partie: "C'est pourquoi les adeptes de cette religion ne peuvent croire à l'immortalité et se focalisent sur la longévité. Quel terreau idéologique serait plus fertile pour nous vanter les mérites de la santé connectée…?"

Après une courte transition (le yoga) l'entrevue monte brutalement à une hauteur vertigineuse (spiritualisation de l'existence, quête du sacré, Dieu tout puissant, immanence, transcendance, etc.) pour se terminer "en eau de boudin" par quelque chose (le "c'est pourquoi ..." ci-dessus) qui me fait penser à une montagne accouchant d'une souris (ou, plus prosaïquement, à un B. Heilbrunn qui nous rappelle qu'il est professeur dans une école de commerce).

Wikipédia me donne une idée de ce qu'est la mouvance New Age -dont je découvre l'existence- auquel il semble manquer un leader spirituel d'envergure pour métamorphoser cette mouvance-là en particulier et toutes les religions immanentes en général -comme les qualifie BH- en mouvement structuré. Au risque de choquer quelque éventuel lecteur je flaire que Thom pourrait être celui-là.

Les arguments de BH ("Mais à la différence du christianisme, il ne saurait y avoir de promesse et a fortiori de vie éternelle car c‘est une religion sans origine, sans récit et sans promesse.") ne me satisfont pas du tout (je retire de cette partie de l'entrevue l'impression que dans l'esprit de BH -et sans doute dans celui de nombreux autres- les religions immanentes sont des religions de second rang -alors que les religions transcendantes sont, elles, de premier rang-).

Une religion immanente est une religion qui contient en elle-même son propre principe alors que la qualification de transcendance indique une cause extérieure et supérieure. Je suis de plus en plus convaincu que la "religion thomienne" -Thom ne cache pas que tout se ramène, in fine, à une question de foi en la "vérité" des hypothèses fondant ladite "religion" (alias théorie)- est minimalement transcendante (et quasi-immanente). Pour moi l'intérêt considérable de la théorie des catastrophes -puisque c'est d'elle qu'il s'agit- est:
- d'une part qu'elle peut être acceptée -le saut à faire étant minimal- par celles et ceux qui sont allergiques à toute religion "classique" (et le formatage-Système-laïc fait qu'ils sont sans doute légion);
- d'autre part parce que la minimalité fait qu'elle -la théorie des catastrophes- apparaît comme étant comme l'incontournable tronc commun de toutes les religions transcendantes.

Ma foi en la "vérité" des positions thomiennes suivantes -plusieurs fois citées dans mes nombreux commentaires - est à la base de cette quasi-conviction.

- "Le monde de l'analogie est un monde qui porte son ontologie en quelque sorte en soi."
- "Je crois que l'acceptabilité sémantique (en dépit de son caractère apparemment relatif à la langue considérée) a une portée ontologique. "Toute analogie sémantiquement acceptable est vraie". c'est là, je crois, le principe de toute investigation métaphysique)."
- La théorie des catastrophes est, selon Thom lui-même, une théorie de l'analogie (nombreuses citations disponibles).

La quasi-immanence de la théorie apparaît dans la première citation ("qui porte son ontologie en quelque sorte en soi").

(Cette "religion" transgresse donc le diktat (seulement français?) -venu je ne sais ni quand ni d'où ni pourquoi- "Comparaison n'est pas raison".)


¹: "(...) par opposition au Bien, qui est la métaphysique même." ("La Grâce, tome II, p.337)

²: https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/BF03182078.pdf

³: "Benoît Heilbrunn : « L’emprise du bien-être nous confronte à un monde sans autre dans lequel compte la seule expérience sensorielle et solipsiste. L'emprise du bien-être signe l’apologie d'un monde sans bord, dans lequel tout est finalement indifférencié car tout se vaut. C’est un monde qui délite justement l'individu au sens où l'autonomie de jugement, la pensée critique et la résistance caractériseraient justement ce qu'est un individu. C'est finalement l'ultime tour de passe-passe de l'économie du bien-être que de faire passer ce qui est en définitive de l'égoïsme pour de l’individualisme… »
 

Le Bien, l'Être, le Bien-Être.1

Article lié : Le bonheur entre tragédie et bien-être

jc

  19/02/2019

PhG: "C'était un bonheur fou".

Je réagis car me sentant nommément mis en cause (par le lien vers le forum).

Je n'avais effectivement pas vu la chose sous cet angle, étant alors, dès lors et encore, fasciné par le côté "automatisme du langage" du texte. Je n'avais pas vu le côté: "Le “bonheur”, et même le “bonheur fou” dans ce cas, y est décrit comme cet instant où l’on réalise et mesure la réussite d’avoir composé avec la tragédie qu’est l’existence humaine, et ainsi d’avoir rempli sa tâche fondamentale d’être humain dans la communication de quelque conception essentielle."

On trouvera toutes les précisions sur la tâche fondamentale en question dans "La Grâce" (je fais de la pub!).

Extrait du tome II (p.322):

"On comprend bien ce qui doit prendre la prééminence et balayer tout le reste, notre écrasement comme nos souffrances. C'est un enjeu où l'on doit, par dignité, par honneur de soi, de mettre sa vie dans la balance de l'univers en feu et en crise, et cela posé comme un acte ontologique de soi, pour faire "énergiquement sa longue et lourde tâche", comme le loup sur le pont de mourir dit à Vigny, dans son dernier souffle, avant de lui conseiller de
"souffrir et de mourir sans parler".

Extrait de "Le Tome III à l'horizon":

"Soudain, ce qui n’avait été jusqu’alors qu’une sorte de vague-à-l’âme de guère d’intérêt, un spleen à peine baudelairien, une sorte d’attachement suspect et pathologique pour le passé, m’apparut resplendissant d’une éclatante lumière. L’âme devenue poétique ne permettait plus rien de cette estompement réducteur qu’est le vague-à-l’âme dans leur langage : la nostalgie m’était née comme un don du ciel, elle se déployait devant moi, elle chantait la persistance du monde et figurait ce qu’on nomme Éternité. J’avais trouvé mon destin."

Pour moi ce qui donne toute sa puissance¹ à "La Grâce" c'est l'engagement total, ontologique, de Philippe Grasset, son engagement corps et âme. Cela en fait une oeuvre revitalisante, et donc éventuellement thérapeutique. A conseiller pour cette raison même à ceux qui ne se sentent pas cons² (je fais de la pub!).

(A suivre)


¹: Rien à voir avec l'idéal de puissance!

²: Cf. mon précédent commentaire.

 

Le Bien, l'Être, le Bien-Être

Article lié : Le bonheur entre tragédie et bien-être

jc

  19/02/2019

Le Bien, l'Être, le Bien-Être; Grâce de l'Histoire; Idéal de perfection.
Le .Com, le fort, le comfort (version anglo-saxonne); le con, le fort, le confort (version française); communicationisme; technologisme; loi du plus fort; crasse de l'histoire; Idéal de puissance.

Note sur le con: l'idéologie anglo-saxonne du struggle for life darwinien (individuel -chacun pour soi et que le meilleur gagne-) imposée au reste du monde (et bien accueillie par une grande partie de la bourgeoisie française) a un puissant effet déstructurant que l'on constate tous les jours, allant jusqu'à déstructurer la pensée même, à rendre con. Effet Janus car déstructurant jusqu'à la formation et la sélection des élites -comme on le constate également tous les jours-.

D'un côté la spiritualité la plus haute; de l'autre la matérialité la plus abjecte.

La lecture de "La Grâce de l'Histoire" (tomes I et II) m'a grandement aidé à m'évader de la prison-Système, véritable mur du con. J'en rends grâce à Philippe Grasset (et je fais de la pub!).

(A suivre)


 

Correction (faite)

Article lié : Notes sur les vertus des filles du Congrès

Philippe Grasset

  18/02/2019

Tonnerre de Brest, je témoigne qu'il y avait bien Olivia-Cortez et suis bien en peine d'expliquer cette chose effectivement surprenante… Le grand âge et la berlue du capitaine peut-être ?

Corrections faittes et excuses présentées, je pense qu'il vaudra mieux s'en tenir à AOC à l'avenir.

PhG
 

Métaphysique-simulacre de la singularité technologique

Article lié : “Le Tome-III à l’horizon” : Suite en 9/11

jc

  18/02/2019

Les titres des quatrième et cinquième parties du tome II de "La Grâce de l'Histoire" sont respectivement "Anatomie d'une "contre-civilisation" et "Invertir la "contre-civilisation". Ce commentaire incitera peut-être certains à se plonger (ou se replonger) dans ce tome II; c'est en tout cas mon intention (je fais de la pub!).

                                                   ———————————————-

Je crois que l'article Wikipédia "Singularité technologique" montre largement assez de quoi il retourne. Quant à la métaphysique-simulacre je renvoie aux pages 288 et suivantes du tome II de La Grâce (et, pour ceux qui n'auraient pas le bouquin, à la cinquantaine d'articles de Dedefensa la concernant -accessibles via le moteur de recherche du site).

A chacun -qui le souhaite- de se faire sa propre opinion, mon propre souhait étant que chacun fasse la comparaison avec mes précédents commentaires de "9/11", en particulier "Métaphysique de la singularité" et "Progressisme traditionnaliste".

Dans les poulaillers d'acajou et les belles basse-cours à bijoux -disons californiennes pour ne pas trop froisser- on se pâme pour l'instant devant la singularité technologique. Je sens confusément -tel Rantanplan- qu'on s'approche d'une véritable singularité -à l'exact opposé d'un simulacre de singularité comme l'est "leur" singularité technologique-, à savoir celle du changement de paradigme décrite par Kuhn dans "La structure des révolutions scientifiques" (Cf. Wikipédia). la véritable singularité qui nous attend et que nous attendons c'est le changement de civilisation.

Thom: "Lorsqu'on a compris -à la suite de T. S. Kuhn- le caractère "automatique" du progrès scientifique, on se rend compte que les seuls progrès qui vaillent sont ceux qui modifient notre vision du monde, et cela par l'élaboration de nouvelles formes d'intelligibilité. Et pour cela il faut revenir à une conception plus philosophique (voire mathématique) des formes premières d'intelligibilité. Nos expérimentateurs, sempiternels laudateurs du "hard fact", se sont-ils jamais demandé ce qu'est un fait? Faut-il croire -ce qu'insinue l'étymologie- que derrière tout fait il y a quelqu'un ou quelque chose qui fait? Et que ce quelqu'un n'est pas réduit à l'expérimentateur lui-même, mais qu'il y a un "sujet" résistant sur lequel le fat nous apprend quelque chose? Telles sont les questions que notre philosophe¹ devra constamment reposer, insufflant ainsi quelque inquiétude devant le discours volontiers triomphaliste de la communauté scientifique."


Remarque finale.

En parcourant l'article Wikipédia "Singularité technologique" je constate que "intelligence" apparaît plus d'une cinquantaine de fois sans qu'aucune (?, j'ai parcouru très vite) définition ne soit donnée de ladite intelligence (Thom donne celle qui suit: "L'intelligence est la faculté de s'identifier à autre chose, à autrui").

A propos de définition.

L'une des critiques les plus acérées -à mon avis- que Thom fait du darwinisme se trouve dans sa préface au livre de Jacques Costagliola "Faut-il brûler Darwin?": "... le darwinisme a prétendu expliquer l'évolution des formes alors qu'il ne s'est jamais préoccupé de les définir". (Bien entendu, Thom, lui, les définit -niveau maths +++. Voir ce qu'il en dit dans le film "René" que Godard a fait sur lui, à partir de 40'.)

 Que peuvent signifier des discours -à l'oral comme à l'écrit- dans lesquels les mots essentiels au dit discours ne sont pas définis? Notre distingué président, s'il avait conscience de la chose -mais je suis intimement convaincu qu'il ne l'a pas- conclurait par un "Tout ça, les enfants, c'est de la pipe". Les gens sérieux sont nécessairement des gens pour qui le langage est une chose sérieuse, voire sacrée. Ainsi PhG a constitué un glossaire des mots qu'il considère comme essentiels. Ainsi les matheux -plus logacrate qu'eux tu meurs- peuvent rester des siècles sur le même mot qu'ils jugent essentiel (par exemple le mot ensemble) dans l'espoir -souvent déçu- d'en traquer les moindres contradictions (je pense, par exemple, au mot ensemble).

Pour en revenir à la singularité technologique je cite Thom une fois encore (en dernière phrase de l'article "Darwin, cent ans après" (AL p.605): "Il ne fait aucun doute qu'une exigence de précision et de rigueur est indispensable pour clarifier les postulats de base du schéma darwinien. On peut légitimement se demander ce qu'il en restera le jour où cette clarification viendra à aboutir."

Et pour en revenir aux poulaillers d'acajou, je rêve d'y voir s'établir une nouvelle mode, pour commencer cette fois dans les basses-cours à bijoux parisiennes (cocorico), la mode de plisser le front ou les lèvres² et de froncer les sourcils "à la Thom" pour se donner l'air intelligent; pour moi le signe indéniable que le ver est dans le fruit, que le changement de paradigme commence son travail de sape.

La véritable singularité que j'attends c'est le changement de civilisation, c'est la vengeance d'Abel³ sur un Caïn qui a complètement dégénéré⁴.


¹: Thom s'adresse aux philosophes de la nature.

²: "... Un sourire lui plissa les lèvres, car subitement il se rappelait l'étrange comparaison du vieux Nicandre qui assimilait, au point de vue de la forme, le pistil des lys aux génitoires d'un âne." (J.K. Huysmans, A rebours (...))
(cité p.198 dans SSM 2ème ed.)

³: Pour moi Abelle (c'est à vous de jouer, mesdames ...).

⁴: Voir Guénon "Le règne de la quantité et les signes des temps", chapitre XXIII.
 

Métaphysique-simulacre de la sngularté technologique

Article lié : “Le Tome-III à l’horizon” : Suite en 9/11

jc

  18/02/2019

Les titres des quatrième et cinquième parties du tome II de "La Grâce de l'Histoire" sont respectivement "Anatomie d'une "contre-civilisation" et "Invertir la "contre-civilisation". Ce commentaire incitera peut-être certains à se plonger (ou se replonger) dans ce tome II; c'est en tout cas mon intention (je fais de la pub!).

                                                   ———————————————-

Je crois que l'article Wikipédia "Singularité technologique" montre largement assez de quoi il retourne. Quant à la métaphysique-simulacre je renvoie aux pages 288 et suivantes du tome II de La Grâce (et, pour ceux qui n'auraient pas le bouquin, à la cinquantaine d'articles de Dedefensa la concernant -accessibles via le moteur de recherche du site).

A chacun -qui le souhaite- de se faire sa propre opinion, mon propre souhait étant que chacun fasse la comparaison avec mes précédents commentaires de "9/11", en particulier "Métaphysique de la singularité" et "Progressisme traditionnaliste".

Dans les poulaillers d'acajou et les belles basse-cours à bijoux -disons californiennes pour ne pas trop froisser- on se pâme pour l'instant devant la singularité technologique. Je sens confusément -tel Rantanplan- qu'on s'approche d'une véritable singularité -à l'exact opposé d'un simulacre de singularité comme l'est "leur" singularité technologique-, à savoir celle du changement de paradigme décrite par Kuhn dans "La structure des révolutions scientifiques" (Cf. Wikipédia). la véritable singularité qui nous attend et que nous attendons c'est le changement de civilisation.

Thom: "Lorsqu'on a compris -à la suite de T. S. Kuhn- le caractère "automatique" du progrès scientifique, on se rend compte que les seuls progrès qui vaillent sont ceux qui modifient notre vision du monde, et cela par l'élaboration de nouvelles formes d'intelligibilité. Et pour cela il faut revenir à une conception plus philosophique (voire mathématique) des formes premières d'intelligibilité. Nos expérimentateurs, sempiternels laudateurs du "hard fact", se sont-ils jamais demandé ce qu'est un fait? Faut-il croire -ce qu'insinue l'étymologie- que derrière tout fait il y a quelqu'un ou quelque chose qui fait? Et que ce quelqu'un n'est pas réduit à l'expérimentateur lui-même, mais qu'il y a un "sujet" résistant sur lequel le fat nous apprend quelque chose? Telles sont les questions que notre philosophe¹ devra constamment reposer, insufflant ainsi quelque inquiétude devant le discours volontiers triomphaliste de la communauté scientifique."


Remarque finale.

En parcourant l'article Wikipédia "Singularité technologique" je constate que "intelligence" apparaît plus d'une cinquantaine de fois sans qu'aucune (?, j'ai parcouru très vite) définition ne soit donnée de ladite intelligence (Thom donne celle qui suit: "L'intelligence est la faculté de s'identifier à autre chose, à autrui").

A propos de définition.

L'une des critiques les plus acérées -à mon avis- que Thom fait du darwinisme se trouve dans sa préface au livre de Jacques Costagliola "Faut-il brûler Darwin?": "... le darwinisme a prétendu expliquer l'évolution des formes alors qu'il ne s'est jamais préoccupé de les définir". (Bien entendu, Thom, lui, les définit -niveau maths +++. Voir ce qu'il en dit dans le film "René" que Godard a fait sur lui, à partir de 40'.)

 Que peuvent signifier des discours -à l'oral comme à l'écrit- dans lesquels les mots essentiels au dit discours ne sont pas définis? Notre distingué président, s'il avait conscience de la chose -mais je suis intimement convaincu qu'il ne l'a pas- conclurait par un "Tout ça, les enfants, c'est de la pipe". Les gens sérieux sont nécessairement des gens pour qui le langage est une chose sérieuse, voire sacrée. Ainsi PhG a constitué un glossaire des mots qu'il considère comme essentiels. Ainsi les matheux -plus logacrate qu'eux tu meurs- peuvent rester des siècles sur le même mot qu'ils jugent essentiel (par exemple le mot ensemble) dans l'espoir -souvent déçu- d'en traquer les moindres contradictions (je pense, par exemple, au mot ensemble).

Pour en revenir à la singularité technologique je cite Thom une fois encore (en dernière phrase de l'article "Darwin, cent ans après" (AL p.605): "Il ne fait aucun doute qu'une exigence de précision et de rigueur est indispensable pour clarifier les postulats de base du schéma darwinien. On peut légitimement se demander ce qu'il en restera le jour où cette clarification viendra à aboutir."

Et pour en revenir aux poulaillers d'acajou, je rêve d'y voir s'établir une nouvelle mode, pour commencer cette fois dans les basses-cours à bijoux parisiennes (cocorico), la mode de plisser le front ou les lèvres² et de froncer les sourcils "à la Thom" pour se donner l'air intelligent; pour moi le signe indéniable que le ver est dans le fruit, que le changement de paradigme commence son travail de sape.

La véritable singularité que j'attends c'est le changement de civilisation, c'est la vengeance d'Abel³ sur un Caïn qui a complètement dégénéré⁴.


¹: Thom s'adresse aux philosophes de la nature.

²: "... Un sourire lui plissa les lèvres, car subitement il se rappelait l'étrange comparaison du vieux Nicandre qui assimilait, au point de vue de la forme, le pistil des lys aux génitoires d'un âne." (J.K. Huysmans, A rebours (...))
(cité p.198 dans SSM 2ème ed.)

³: Pour moi Abelle (c'est à vous de jouer, mesdames ...).

⁴: Voir Guénon "Le règne de la quantité et les signes des temps", chapitre XXIII.
 

Correction

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ced

  18/02/2019

Il s'agit d'Ocasio-Cortez et non pas Olivia-Cortez… Cette approximation est assez surprenante.

Partie 2 : le paradis technico-scientifique n'est pas pour nous

Article lié : Le féminisme US par-delà le rien et le mâle

Alex Kara

  18/02/2019

Si l'on observe l'image médiatique de la “femme de pouvoir” celle-ci est invariablement un dragon, associé à un mari faiblichon (Thatcher ouvra jadis la voie) mais ce n'est jamais une personne crédible (dans son image) sur des questions d'ordre technique, ce qui est embêtant dans une civilisation technico-scientifique.

Je veux bien que les “femmes de pouvoir” soient indispensables pour susciter l'aquiescement des femmes à la situation actuelle , via le suffrage notamment, mais hommes et femmes connaissent la nature techno-scientifique de notre monde, et pendant qu'on parle des “valeurs” on ne parle pas de glyphosate ou de cybersurveillance. Toutes les questions d'ordre technico-scientifique, autrefois au centre du projet de société (la promesse de l'ère spatiale par exemple) sont aujourd'hui des questions reléguées au “conspirationnisme”.

La maman-dragon au pouvoir est donc une personne qui non seulement ne sait pas parler des choses importantes mais qui interdit que l'on en parle. Au lieu de cela, elle exige des choses stupides et on est sensé obéir, comme autant de papa faibles. Elle prend ainsi la place du contremaître, de l'adjudant ou du commissaire politique des sociétés d'antan, pour imposer une situation qui ne nous convient pas.

Or il doit bien “il y doit bien il y avoir quelqu'un qui s'occupe, quelque part”*, des questions technico-scientifiques . ( * Je reproduis une phrase que j'ai souvent entendu après la chute du Mur, lorsque des ex-Comecon nous expliquaient pourquoi leur modèle avait failli.)

Tous ceux qui travaillent dans l'économie réelle savent à quel point de faillite organisationnelle, technique et même intellectuelle nous sommes parvenus.

Nota : le problème n'est aucunement une question d'homme ou de femme. Par exemple, cette vidéo du making-of de “la menace fantôme” ( https://www.youtube.com/watch?v=da8s9m4zEpo ) il y a vingt ans seulement montre des hommes et des femmes recrutés sur la base de la compétence et de la spécialisation, par quelqu'un qui sait ce qu'il fait.

Le problème réside dans le fait que la société des primates supérieurs décrite plus haut remplace celle basée sur l'éducation et le mérite. C'est tout le sens des réformes scolaires qui se sont succédées depuis quarante ans. Tant que certains parents parvenaient à corriger ces réformes à la maison, par des prodiges d'organisation, d'effort et de persévérance, le système tenait encore.

Maintenant ce n'est plus possible. En raison d'une société qui n'a pas su gérer une technologie hors de contrôle, les parents travaillent trop tard ( le téléphone mobile les connecte en permanence au travail ), les enfants sont hypnotisés trop tôt par les écrans, et de surcroît des classes sociales entières ne se sont plus reproduites.

Les politiciennes-dragon ne supportent pas que l'on parle de ce qui ne va pas, dans l'illusion que le tout va se maintenir, mais la censure n'a jamais empêché l'effondrement, en le retardant elle le rend plus néfaste encore.