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Partie 1/2 : Mamans toxiques et papas faibles

Article lié : Le féminisme US par-delà le rien et le mâle

Alex Kara

  18/02/2019

Cet article me semble être un bon avant-propos à un livre, il ouvre beaucoup de pistes différentes pour comprendre ce que le Premier Monde est devenu. L'hypothèse que je pose est celui d'une vision “familiariste-féminine” de la société pour accompagner une stagnation scientifico-technologique.

Pour l'essentiel des gens en âge d'agir politiquement et économiquement aujourd'hui, la famille n'est plus ce qu'elle était avant les Trente Glorieuses (ou la génération du Baby Boom, si on préfère) pour des raisons essentiellement technologiques. (c'est pour cela que la théorie centrale d'Emmanuel Todd commence à ne plus être aussi utile)

Les Trente Glorieuses, pour résumer grossièrement, c'est :
- la révolution domestique, avec les appareils ménagers. Là où autrefois la maison était en permanence habitée par une personne (la mère) et par une activité, il y a le vide des machines qui ronronnent dans leur coin. Je ne dis pas que c'est un mal, je dis qu'il y a un élément qui a disparu.
- la révolution spatiale avec l'automobile, puis internet. On vit maintenant loin des concentrations humaines fortes, qui sont aujourd'hui répulsives (cités HLM, centres-villes à l'immobilier prohibitif), ce qui fait que l'on se retrouve entre personnes du même profil (qui se sont connues dans des points de rencontre comme le système scolaire) au lieu de se retrouver entre voisins ou membres d'un même village (la Guerre des Boutons, c'est la nostalgie d'un monde révolu depuis l'automobile)
- la révolution sexuelle, où les critères d'attrayance sont devenus hors-sol (beauté impossible) au détriment des critères d'attractivité plus traditionnels (personnalité, classe sociale etc.)

Ce dernier aspect amène une question absolument déterminante pour qui se pose des questions sur son devenir : comment papa et maman se sont-ils trouvés ? Pour faire court et stéréotypé : parmi les gens qui suivent la culture dominante , maman a su être attrayante (premier point) et plus attrayante que d'autres (second point). Comme l'article le rappelle, tout ceci est très américain.

Premier point : maman était plus attrayante

Ce premier point implique deux faiblesses. D'une part, papa n'a pas su résister aux méthodes de manipulation pourtant explicitement exposées comme telles dans Cosmopolitan et il s'est laissé guider par sa bite (ressemblant ainsi étrangement à Zeus, qui a causé ainsi tellement de malheurs).

D'autre part, cela ne rend pas la femme qui l'a gagné meilleure ou plus forte, car tout miser sur son attrayance pour obtenir quelque chose est du registre de la prostitution, et cela ne fait ni de bonnes mères ni de bonnes épouses (Toxic Wife Syndrome : https://www.sott.net/article/129026-From-trophy-wife-to-toxic-wife )

Ce qui explique d'ailleurs “l'industrie du divorce” aux Etats-Unis, également de plus en plus à la mode chez nous. Pour les enfants, c'est un signe de dysfonctionnement encore plus grave que la réponse à la première question.

Tout ceci se déroule dans toutes les couches de la société ( https://medias.liberation.fr/photo/310404-arnaud-lagardere-et-jade-foret-assistent-a-un-match-de-tennis-a-roland-garros-le-25-mai-2011.jpg?modified_at=1318856800&width=960 )

D'ailleurs Clinton et Trump, tous deux cités dans cet article, sont justement des papas faibles, l'un à sauter la stagiaire pour fuir son dragon d'épouse, l'autre “pussy grabber” est un divorcé en série, à chaque fois victime de créatures issues toutes droit du neuvième cercle du Cosmopolitan (d'autres, diraient, de la société du spectacle), sa dernière légitime en date est du même monde, et il prend des conseils de sa fille qui à une époque s'habillait ainsi : https://i.pinimg.com/originals/ff/90/e8/ff90e8d99450c515de8aa6be26c2716e.jpg )

Le sceond point : la position de maman dans la tribu

Le second point explique pourquoi l'adolescente même pré-pubère est déjà engagée dans une course aux armements avec ses contemporaines, et qu'elle le restera aussi longtemps que possible, disons une décennie et demie. Si l'on regarde les magazines féminins sous cet angle militaire, c'est une doctrine d'emploi des moyens, un bulletin d'actualité technique mais aussi un processus d'endoctrinement.

Pour comprendre la place qui a été donnée à la femme dans notre société, il est à mon avis impératif de lire “Queen Bees And Wannabees”, un livre américain d'aide au parents de filles scolarisées au lycée, et qui se révèle être la véritable étude anthropologique de notre temps.

La femme moderne a été enrégimentée dès que possible dans une hiérarchie qui reflète celle des primates supérieurs, les dominantes mélangeant attrayance et violence pour instaurer un pouvoir auquel non seulement les autres femelles mais aussi tous les mâles se sont soumis.

Ceci ouvre à son tour de nombreuses perspectives, notamment si l'on considère la théorie que l'on cherche inconsciemment à ne pas répéter les erreurs de nos parents tout en partageant leurs inclinations. A mon avis ceci explique deux évolutions parallèles : le renoncement politique du projet de société et le renoncement personnel à chercher quelqu'un.

Vers la Vérité du monde?

Article lié : “Le Tome-III à l’horizon” : Suite en 9/11

jc

  18/02/2019

Dans un précédent commentaire ("Progressisme traditionaliste") je citais un certain Daniel Vouga (citation pêchée dans le tome II de La Grâce): "Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l'unité perdue…".
Progressisme-antiSystème qui s'oppose frontalement au progressisme-Système (qui, lui, au contraire, a pour effet -sinon pour objectif- de fuir cette unité, de diviser pour régner -et non de seulement différencier-, de couper tous les liens possibles, autrement dit d'entropiser -pour reprendre une expression chère à PhG-, puissamment aidé par la quincaille, qu se trouve être parfaitement adaptée à cet effet).

Comment faire? Dans "Progressisme traditionnaliste" j'indiquais une piste naturelle: renouer les liens qui ont été rompus par l'entropisation systématique menée par le Système; ce qui exige d'être un penseur du continu (puisque rétablir un lien est exactement rétablir une continuité). Pas si facile à faire puisque je ne connais que trois penseurs du continu: Aristote, Thom et Guénon¹.

Ce problème général (rétablir la continuité) PhG se le pose (et nous le pose) dans cet extrait du tome III. C'est ainsi en effet que j'interprète le passage suivant:

"(...) nous sommes conduits à élever notre âme jusqu’à la faire poétique, [à?] l’ouvrir à la spiritualité par cette voie de la recherche des vérités-de-situation qui recèlent toutes autant de parcelles de la Vérité qu’elles sont en nombre. Nous sommes poussés à une impérative réconciliation avec la spiritualité la plus haute."

Un scientifique de bonne foi peut légitimement s'interroger sur la nécessité d'une impérative réconciliation avec la spiritualité la plus haute pour résoudre ce problème; formaté par la contre-civilisation des Lumières il pensera sans doute qu'on peut accéder à la Vérité du monde à l'aide de ce que lui fournissent ses sens -éventuellement augmentés de l'habituelle quincaillerie- et de sa raison. En fait il est aussi loin d'avoir résolu le problème qu'un scientifique qui considère que l'ensemble des nombres réels constitue un continu (la droite réelle). Guénon a bien vu que cette façon de voir les choses ne permet pas de résoudre les paradoxes de Zénon; comment espérer cerner la Vérité du monde si on est incapable de penser le mouvement? Le "continuiste" Thom enfonce le clou:

"Où se trouve le monde réel, l'univers concret où nous vivons? La réponse est simple: le monde concret se trouve immergé dans l'abîme qui sépare le vrai continu, celui que nous procure l'intuition immédiate du temps, du faux continu pseudo-numérique que nous fabriquent les Logiciens et autres théoriciens des fondations de la Mathématique." (La transcendance démantelée², 1992)

Alexandre Grothendieck et Philippe Grasset nous disent, nous crient presque, l'un qu'il faut faire confiance à ses songes³, l'autre qu'il faut "une impérative réconciliation avec la spiritualité la plus haute". Mais comment résister alors aux sarcasmes prévisibles des scientistes-Système³: « Fais attention, c’est très casse-gueule… Tu vas te faire descendre par tous les spécialistes, les universitaires, bardés de diplômes et de citations. Contre eux, tu n’as aucune chance. » (Régis Debray à PhG, "Le désenchantement de Dieu").

Thom est sur la même longueur d'onde; il est conscient de l'importance du rêve au point d'écrire:
"Pour théoriser la biologie, il faut faire du rêve une fonction biologique". Le salut viendra peut-être de lui car la métaphysique qu'il propose pour redonner du sens au monde (préliminaire incontournable pour espérer accéder à sa Vérité) est selon lui réaliste et minimale (celle de PhG étant, à mon avis, plutôt idéaliste et maximale).

(Thom exclut la raison humaine pour accéder à cette Vérité mais ses modèles (théoriques) en biologie animale font apparaître un cerveau-proie qu'il localise le long de la moelle épinière, le cerveau-prédateur étant le cerveau usuel localisé près de l'organe prédateur qu'est la bouche. Si bien que la perception "exodermique" de la Vérité du monde par le biais du cerveau-prédateur et des sens qui y sont raccordés se trouve (théoriquement!) augmentée par une perception "endodermique" par le biais du cerveau-proie. Peut-être l'intuition haute souvent invoquée par PhG lui parviendrait-elle par le biais de ce cerveau-proie? Les principaux travaux de Thom sont publiés depuis maintenant trente ou quarante ans. Je n'ai aucune idée de l'impact qu'ils ont sur la relève scientifique actuelle. Peut-être faudra-t-il attendre l'effondrement du Système pour déverrouiller la situation?)


¹: Guénon a compris -au contraire de Leibniz, découvreur du calcul infinitésmal…- qu'on ne pouvait pas penser le mouvement -et donc en particulier pas résoudre les paradoxes de Zénon- sans être un penseur du continu. (Cf. "Les principes du calcul infinitésimal".)

²: Article que je n'ai malheureusement pas lu.

³: J'ai suivi avec attention une conférence de Laurent Lafforgue, mathématicien français médaillé Fields, catholique affiché -ce qui est rarissime dans ce milieu-, conférence portant sur "La clef des songes". Pas de sarcasmes, mais rien non plus sur l'aspect métaphysique du bouquin (disponible sur la toile).

³: Cf. "La clef des songes", sous-titré "Dialogue avec le bon Dieu".

Métaphysique de la singularité

Article lié : “Le Tome-III à l’horizon” : Suite en 9/11

jc

  17/02/2019

Je considère ce forum comme un divan psychanalytique -Rantanplan en psychanalyse…-. Encouragé par Philippe Grasset lui-même ("La sagesse aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée") et par René Thom ("La voie de crête entre les deux gouffres de l'imbécillité d'une part et le délire d'autre part n'est certes ni facile ni sans danger, mais c'est par elle que passe tout progrès futur de l'humanité"), j'essaye ici -en commentaire de cet article précisément- de mettre au propre des propos parfois un peu débridés tenus dans mes nombreux commentaires qui inondent ce forum. Dans cet article précisément car, après tout, c'est bien une mise au propre que PhG nous livre ici: question de respect.

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Est-ce qu'on parle parce qu'on pense, ou, à l'inverse, est-ce qu'on pense parce que l'on parle? Dans le chapeau de cet extrait du tome III PhG nous confirme ce qu'il écrivait dans "Le désenchantement de Dieu": "La plume, vous dis-je, guide la main et oriente l’esprit : au moment crucial il n’y a qu’à  suivre, c’est elle qui décide". Pour moi -et pour beaucoup, je crois-, on commence par penser, par ruminer consciencieusement et pesamment, et c'est seulement alors, une fois la rumination terminée, que l'on exprimer nos pensées par des mots, clairement si possible. Il semble donc que PhG rumine inconsciencieusement. Je crois que c'est ça, un véritable logocrate, c'est quelqu'un qui pense sans avoir conscience de penser, qui exprime cette pensée par des mots et qui réécoute ou relit ce qu'il a dit ou écrit pour comprendre ce qu'il a dit ou écrit. Extrait du "Désenchantement de Dieu": "Il suffit d’un mot, d’une phrase, d’une citation à placer en tête, la chose inspiratrice qui ouvre la voie et là-dessus se déroule le texte, à son rythme, entièrement structuré, avec sa signification déjà en forme et en place. Je n’ai rien vu venir et j’ignore où je vais, mais j’ai toujours écrit d’une main ferme et sans hésiter… et toujours, à l’arrivée, il y avait un sens, une forte signification, le texte était devenu être en soi… C’était un instant de bonheur fou.".

Cette façon d'opérer me fascine, comme me fascine le dernier chapitre de SSM 2ème ed. (1977), profondément remanié par rapport à la première édition, qui traite de la pensée, du langage et de ses automatismes. Je sens confusément -tel Rantanplan- qu'il y a là quelque chose d'une profondeur abyssale…

Dans mes commentaires débridés j'ai autrefois traité PhG de bien des noms (j'ai souvenir de "mystisque" et de "illuminati"). Mais s'il fallait, au propre, le qualifier en deux mots, je choisirais aujourd'hui "métaphysicien naturel" (oiseau rare face aux métaphysiciens culturels, professionnels, sorbonnards, salonards, éventuellement subventionnés par la CIA, etc., qui, eux, sont légion¹).

(En consultant l'article "Métaphysique" de Wikipédia, on trouve -page de discussion- le commentaire suivant:
"Mais où est René Guénon? Parler de métaphysique sans jamais citer le nom de Guénon, c'est comme parler de football et ignorer Zidane.". J'aurais rajouté: mais où sont les "grands" scientifiques, les Einstein, Newton, etc.? Pour moi Grothendieck est clairement un métaphysicien, peut-être même un métaphysicien naturel -cf. son "La clef des songes", sous-titré "Dialogue avec le bon Dieu"; ce sous-titre suggère qu'il est un logocrate plutôt qu'un topocrate -suggestion confortée par le fait que c'est pour résoudre des problèmes, disons, d'arithmétique, que Grothendieck -pour moi le Pythagore des temps modernes- a créé/inventé/découvert la notion de topos-)

Thom a écrit un article "Philosophie de la singularité" (AL) qui situe la problématique initiale de mon commentaire dans le cadre général de l'opposition discret/continu (qui, selon Thom -topocrate penseur du continu- domine toute la pensée):

"L'opposition entre la singularité créée comme défaut d'une structure propagative ambiante et la singularité qui est source de l'effet propagatif lui-même, pose un problème central que l'on retrouve dans presque toutes les disciplines scientifiques. La physique contemporaine admet plutôt le premier [le deuxième?] aspect: la particule est source d'un champ qu'elle génère. En relativité générale, la particule apparaît plutôt comme la singularité d'une métrique de l'espace-temps. On retrouve ici l'aporie fondamentale du continu et du discret qui est au coeur de la mathématique. On la retrouve jusqu'en psychologie: est-ce que nous parlons parce que nous pensons, ou, au contraire, est-ce que nous pensons parce que nous parlons?".

Pour Thom, penseur du continu, nous parlons parce que nous pensons (d'où le titre "Pensée et langage" du dernier chapitre de SSM, contrairement au bouquin "Le langage et la pensée" -que je n'ai pas lu- de Chomsky); plus précisément nos paroles et nos mots, sont pour lui les singularités d'une structure propagative particulière, une chréode (cf. SSM 2ème ed. p.115). De ce point de vue PhG aurait la faculté "innée" de pouvoir reconstituer la structure propagative, donc le sens, à partir de ses singularités, c'est-à-dire de ses mots².

Le 9/11 comme défaut d'une structure propagative ambiante ou comme source de l'effet propagatif lui-même? Le topocrate Thom verrait sans doute le 9/11 comme un défaut d'une structure propagative; et donc(?) le logocrate Grasset devrait le voir comme source de l'effet propagatif lui-même (ce qui a effectivement l'air d'être le cas, l'effet propagatif étant pour PhG un réveil de l'idéal de puissance de l'américanisme -effet Verdun "totalement inversé"³-).

Une structure propagative dans l'esprit de Rodin (la volonté de créer son "Balzac") qui entre en conflit avec une matière elle-même source d'un autre effet propagatif qui lui résiste? Thom écrit ce qui suit, je subodore à ce propos, dans SSM (2ème ed. p.204):

"L'optique où nous nous plaçons est donc résolument lamarckienne: on admettra, grosso modo, que la fonction crée l'organe ou plus exactement que la formation de l'organe résulte d'un conflit entre un champ primitif à vocation (ou signification) fonctionnelle et une matière organique qui lui résiste et lui impose des chemins de réalisation (chréodes) génétiquement déterminés."

"Dans cette lutte prodigieuse…"


¹: Régis Debray (s'adressant à PhG): "Fais attention, c’est très casse-gueule… Tu vas te faire descendre par tous les spécialistes, les universitaires, bardés de diplômes et de citations. Contre eux, tu n’as aucune chance." (Extrait du "Désenchantement de Dieu")

²: Un peu comme quelqu'un qui aurait la capacité de reconstituer un paysage à la seule évocation de ses singularités (sommets, cols, fonds de vallée) et de leurs positions relatives.

³: Cf. le tome II de "La Grâce", p.312.
 

Apologie du topos.1

Article lié : “Le Tome-III à l’horizon” : Suite en 9/11

jc

  16/02/2019


Dans mon précédent commentaire (Apologie du topos) j'ai introduit les néologismes de topos et de topocrate en notant que "Ce topos n'a rien à voir avec les topos de Grothendieck".

Bien avant Grothendieck Aristote a lui aussi, dans sa Physique¹, proposé une théorie des topos, à savoir sa fameuse théorie des lieux. Pour un certain commentateur² il y a chez Aristote deux systèmes incompatibles. Thom semble être de cet avis qui écrit:

"Il me semble qu'il y a au coeur de l'aristotélisme un conflit latent (et permanent) entre un Aristote logicien, rhéteur (voire même sophiste, quand il critique Platon et les Anciens) et un Aristote intuitif, phénoménologue et topologue malgré lui. C'est avec ce second Aristote que je travaille, et j'ai tendance à oublier le premier. Il a espéré faire la jonction à l'aide du concept de séparation, fondamental dans sa métaphysique." (ES p.245)

Dans un résumé de cette Physique d'Aristote³ je trouve la citation suivante:

"Le lieu est quelque part, non pas comme dans un lieu, mais comme la limite est dans le limité".

Or en topologie (étymologiquement l'étude des lieux), un lieu pour lequel "la limite est dans le limité" est ce qu'en topologie mathématique on appelle un fermé. On peut donc raisonnablement se poser la question de savoir s'il y a un rapport avec les topos de Grothendieck. Or il se trouve que la notion de topos de Grothendieck généralise la notion d'espace topologique en s'appuyant sur la notion d'ensemble ouvert (ensemble dont le complémentaire est fermé), oubliant la notion d'ensemble fermé. Je ne sais pas pourquoi Grothendieck n'a pas choisi de suivre -a choisi de ne pas suivre?- la voie suggérée par Aristote⁴.

Où situer PhG dans tout ça? PhG est -et se proclame- logocrate, mais je suis convaincu que la logique en général et les arguties logiques ci-dessus en particulier ne l'intéressent pas. Je crois ne pas beaucoup me tromper en disant que PhG s'intéresse à l'âme du lieu, c'est-à-dire à son centre organisateur, à son logos⁵: si les français ont gagné la bataille de Verdun c'est parce qu'ils avaient un supplément d'âme…

(Pour le fun. Dans le résumé de la Physique d'Aristote précité³, figure la citation suivante:

"si rien n'y fait obstacle, chacun se porte vers son lieu propre, l'un en haut, l'autre en bas."

Il me paraît clair que le lieu naturel de PhG est en haut (référence constante à l'intuition haute, citation d'Evola et de son "elle s'élève verticalement hors du temps en direction du noyau transcendant", etc.). Il me paraît non moins clair que le lieu naturel de Thom est en bas: "au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme" de l'épilogue de SSM ainsi que la citation de Al-Kindi en épigraphe de l'envoi de AL par exemple,  en témoignent). "Et lux in tenebris lucet" pour PhG vs "Centre, bord obscur" pour Thom…)

Plus sérieusement. Dans les deux dernières parties de la conclusion du tome II de la Grâce PhG ne cesse de faire référence à l'éternité (c'est-à-dire pour moi "au temps qui passe, immobile" que Samuel Beckett a mis dans la bouche de l'un de ses personnages). J'ai mis longtemps à comprendre de quoi il retournait, mais maintenant ma conviction est faite: PhG parle du temps qui s'écoule pour un être au repos dans son lieu naturel. Or Thom écrit ceci dans son article "Structure et fonction en biologie aristotélicienne" (à propos duquel il écrit en chapeau "C'est probablement l'un des exposés les plus complets du programme de constitution d'une biologie théorique"):

"On peut métaphoriquement représenter le concept de fonction par une fronce d'hystérésis associée à l'opposition de deux temps: un temps "atemporel", une éternité vide d'événements, ce que les Anciens Grecs appelaient aïon; et un temps qualitativement spécifié, chronos, qui est porteur d'événements catastrophiques, et où se déroule l'exécution d'actes." (AL p.257)

Suit une figure similaire au cycle de Carnot (cher à François Roddier) où l'aïon joue le rôle de la source froide (le repos "en puissance") et le chronos la source chaude (l'action "en acte"), l'âme de la fonction, son logos, trônant au centre du cycle. (Âme de la fonction qui est aussi la fonction de l'âme si l'on suit la célèbre métaphore aristotélicienne: "L'âme est au corps ce que la vue est à l'oeil"...)

Thom poursuit l'article en décrivant la situation fonctionnellement la plus simple, à savoir la locomotion, ce qui a pour effet de nuire grandement au ton général -poétique et nostalgique- de la conclusion du tome II. Peut-être l'article pourrait-il néanmoins inspirer l'âme poétique du nostalgique PhG?

Aristote, Heidegger, Thom, Grothendieck: je trouve Philippe Grasset en fort bonne compagnie: j'ai vraiment hâte de lire le tome III.


¹: Considérée par Heidegger comme "le livre fondamental de la philosophie occidentale", et à propos de laquelle Thom écrit: "Les livres II et III de la Physique d'Aristote constituent à mes yeux l'un des sommets de l'esprit humain".

²: D.W. Graham: "Aristotle's two systems".

³: https://www.erudit.org/fr/revues/philoso/2010-v37-n1-philoso3706/039718ar/

⁴: Voie qu'ont proposé de suivre (sans se référer à la théorie aristotélicienne des lieux) les philosophes(?) belges Lambert et Hespel dans leur article "De la topologie de la conciliation à la logique de la contradiction" (disponible en pdf sur la toile). Voie qui me semble tout-à-fait intéressante mais qui impose de faire le choix de l'abandon du principe aristotélicien de non contradiction -choix fait par Thom- alors que Grothendieck a fait le choix de l'abandon du principe du tiers exclu -c'est-à-dire le choix de l'intuitionnisme-.

⁵: Thom propose de désigner ainsi le centre organisateur en hommage à Héraclite.

⁶: Thom: "ils [nos modèles] dissolvent l'antinomie de l'âme et du corps en une entité géométrique unique." (SSM, Conclusion)

 

Les bons comptes...

Article lié : Les bons comptes font les bons “juges”

Franck du Faubourg

  16/02/2019

... font malgré tout les bons amis!
Certains- et pas des moindres -  parlent de plus de 8000 interpellations:
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2019/02/14/97001-20190214FILWWW00063-gilets-jaunes-8400-interpellations-depuis-l-acte-i-castaner.php
Il faut admettre que Castaner à quelques problèmes avec les chiffres, ce qui a le don d'énerver pas mal de gens, notamment les équipes de France Police qui relèvent que les images des manifestations ne cadrent pas avec les chiffres officiels.
Il y aurait 80 000 forces de l'ordre mobilisés sur le terrain chaque samedi, ce qui voudrait dire qu'il y aurait en moyenne 2 flics par manifestant listé!
Aujourd'hui, France Police a estimé à 230 000 personnes les manifestants GJ, contre 40 ou 41 000 selon l'Intérieur…
Pour info : https://france-police.org

Pour le reste, ca commence à sentir vraiment le rance!
https://www.upr.fr/actualite/la-france-devient-elle-fascisante-allocution-de-francois-asselineau-diffusee-ce-15-fevrier-2019-a-20h/

Ne pas croire que Trump ou Poutine , voire Dieu soient mieux lotis .

Article lié : Balade au bord du désordre

Christian Feugnet

  16/02/2019

Oui Dieu aussi joue aux dés avec ses graces et disgraces . La problémarique est la méme , pas l'échelle . Méme sans shutdown , la fed c'est pas la corne d'abondance , la roue de la fortune qui s'arréte à chaque fois sur le gros lot . .

Je ne méprend pas sur ma personne avec mon Grand Cycle du Grand Tout .

Article lié : Balade au bord du désordre

Christian Feugnet

  16/02/2019

çà reste modeste : 4 ans . A ma perite mesure par rapport au Sidéral . Mais consudérable par rapport au 5 mn du guidon .
Bien sur en 5 mn on pourrait faire d'énormes gains avec un robot à la micro seconde sans frais d'opération . Moi je paye des frais et vise d'au moins de quoi vivre par mois , les périodes de mes coups doivent étre au moins de 1 mois  .avec l'amplitude adéquate . 

Actualité , trés court terme .( 5 mn).

Article lié : Balade au bord du désordre

Christian Feugnet

  16/02/2019

Je suis là dans la zone de l'à peu prés , sans prévisibilité .
Ce con de Blier a ouvert la porte mais pas osé franchir le seuil , erreur , il s'est pris son gros coup dans la gueule . C'est partie remise pour la hausse relative , affaire d'une journée , peut étre moins , peut étre plus . On va voir de quoi il se chauffe le con !

Précision sur l'aléa actuel .

Article lié : Balade au bord du désordre

Christian Feugnet

  16/02/2019

L' antisystéme à l'instar du systéme en négatif , vient de faire un tout petit pas vers une hausse relative qui demande encore confirmation .
Attaque , ou pré attaque du Venezuela ?, de l'Iran? des deux ?

Illustration par les Tontons flingueurs .

Article lié : Balade au bord du désordre

Christian Feugnet

  16/02/2019

On a une opposition entre Blier et Ventura  , Ventura joue un grand coups , à long terme , l'héritage du Mexicain . Blier lui est dans les petites affaires quotidiennes , alcool , trafic de putes , etc ...A chaque fois que Blier tente une sortie de sa médiocrité , il reçoit un grand coup dans la geule , à force il ose plus , il consolide . ..

Tentative phénoménologique .

Article lié : Balade au bord du désordre

Christian Feugnet

  16/02/2019

Par analogie étrange avec ce que je vis présentement en finance .
Dans le jargon il y a consolidation . Plus personne ne sait si çà va monter ou descendre , plus personne n'ose bouger . çà dure interminablement . Quand on a le nez sur le guidon ....
Vu de Syrius d'où je regarde , excusez du peu , c'est prévisible et intelligible .  Nous sommes dans une consolidation pré-ultime qui aboutit à une chute brutale et profonde et inattendue , ultime ( relativement au Grand Cycle du Grand TouT ) , et pour encore , mieux embrouiller le nez sur le guidon : la Chute va étre précédée d'une hausse  . Malgré tout , au rythme faussement trépidant des aléas de l'actualité , l'attente de l'Evenement est interminable . Parce que c'est suite à cette Chute qu'aussi sec démarrera la Hausse ( tout doucement) . De Syrius je peux évaluer à peu de chose prés le timing et les amplitudes , gains mirobolants en pourcent . 

Apologie du topos

Article lié : “Le Tome-III à l’horizon” : Suite en 9/11

jc

  15/02/2019

Apologie \a.pɔ.lɔ.ʒi\ féminin

    Paroles ou écrits destinés à justifier ou à défendre quelqu’un ou quelque chose. (Wiktionnaire)
 
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Pour moi l'opposition logos/topos renvoie à l'opposition aristotélicienne matière/forme (sinon la recouvre presqu'exactement) et donc au "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice" de Daniel Rops cité à maintes reprises dans le tome II de "La Grâce de l'Histoire" dont PhG écrit (p.332) que "Notre hypothèse est désormais qu'il s'agira d'un des thèmes majeurs, sinon du thème majeur du Premier Cercle, le troisième tome de La Grâce."

Après relecture (une fois de plus) de l'envoi de "Apologie du logos" de René Thom, je me suis convaincu encore plus qu'il s'agit en fait d'une apologie du topos (ce qui n'est pas étonnant de la part d'un mathématicien de formation et topologue de sensibilité), le "Ce n'est pas un hasard si, finalement, l'une des meilleures applications de la théorie des catastrophes est encore le modèle de l'agressivité du chien proposé par Christopher Zeeman. Malgré son caractère non quantitatif, qui a suscité la dérision des scientifiques professionnels, il a l'avantage inestimable de montrer ce qui fait la supériorité d'un modèle géométrique sur une construction conceptuelle. Expliquer linguistiquement son contenu oblige à des paraphrases compliquées dont la cohérence sémantique n'est pas évidente." ne laissant, selon moi, guère de place au doute: pour moi Thom se pose là clairement en topocrate.

Thom commence son envoi en mettant l'accent sur l'ambiguïté du terme "logos". J'ai introduit les néologismes topos et topocrate pour lever cette ambiguité¹. Dans la fin de cet envoi (ci-dessous) il faut donc, pour l'intelligibilité de mon propos, remplacer le début ("Ces deux pentes du logos") par "Ces deux pentes, celle du logos et celle du topos":

"Ces deux pentes du logos manifestent sans doute une distinction irréductible entre deux modes d'appréhender l'existence. Le mode métaphysique, celui d'Aristote -l'être comme acte² ("on agit comme on est" dit saint Thomas)-, et le mode géométrique: la forme visible dans l'étendue. Ces deux modes existent bel et bien l'un et l'autre, et à leurs frontières subsiste un no man's land où se déploient les catastrophes. L'exploration de ces marches où se heurtent vouloir [volonté créatrice] et étendue [matière rétive], n'est pas chose aisée (...)."

René Thom le topocrate face à Philippe Grasset le logocrate en filigrane du tome III?


¹: Ce topos n'a rien à voir avec les topos de Grothendieck.

²: Pour moi l'être en puissance aussi: on ne fait pas qu'agir comme on est, on pense également comme on est).

Ceci fort bien dit ( mon commentaire ) ....

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Christian Feugnet

  15/02/2019

C'est une profonde connerie de mepriser les faibles quand on est pas le plus fort . Et ne pas savoir qu'on est pas le plus fort c'est vivre dans un horizon trés restreint , en temps et espace .

Le peuple a un défault majeur redhibitoire .

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Christian Feugnet

  15/02/2019

Il n'a pas les moyens de vous corrompre , ni de vous promouvoir par ces relations . En plus il est désagréable et on peut le remplacer facilement pour les taches désagréables qu'on s'épargne grace au mépris dans lequel on l'entretien .

A quoi reconnait les cons ? ( selon Audiard)

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Christian Feugnet

  15/02/2019

A ce qu'ils essaient tout . Toutes les combinaisons possibles , c'est la méthode de nos élites : l' Intelligence Artificielle promise à un bel avenir .
Si on y comprend plus rien , comment faire autrement .  Le souci c'est que méme avec les bétes de calcul dont nous disposons ou pourrons disposer  , il faut un temps infiniment long dés que la question est un peu compliquée . Mais on a quand méme une chance ,quoique infime d'y arriver par hasard . 
Quand on est sur de perdre pourquoi , comme le populaire, trop désabusé pour mettre un gilet jaune, ne pas passer son samedi à jouer aux courses ou au loto .