jc
31/01/2019
Toutes les civilisations précédant la nôtre ont, d'une façon ou d'une autre, sacralisé la Nature. Notre civilisation occidentale a commencé à devenir contre-civilisation lorsqu'elle a désacralisé la Nature pour sacraliser ce qui L'a désacralisée, à savoir la Technique. Puis la Technique a à son tour été désacralisée pour sacraliser ce qui L'a désacralisée, à savoir la Monnaie fiduciaire*. Enfin la Monnaie fiduciaire a été désacralisée et est devenue simple monnaie en qui personne n'a plus confiance mais qui est en Occident quasi-imposée, dématérialisation oblige.
Parallèlement et précédemment il y a eu désacralisation du langage (passage du réalisme philosophique au nominalisme), désacralisation qui aboutit actuellement à la bouillie pour chats qu'est le communicationnisme**.
On peut suivre ainsi, à mon avis, l'évolution du colonialisme occidental, le colonialisme "classique" étant lié à la phase de sacralisation de la Technique, alors que ce que PhG désigne par l'occidentalisme est liée à la phase "monétaire".
(Bien entendu la querelle des universaux, la coupure galiléenne, les révolutions industrielle et numérique, jouent un rôle important si on cherche à dater les époques.)
En résumé "notre" civilisation passe de "Dieu est vivant" à "Dieu est mort" puis "Dieu est très mort" pour finir par "Il n'y a plus de Dieu"; on passe d'un vitalisme structurant à un mécanisme déstructurant, entropisant. Ce mécanisme est sans doute voulu par l'élite financière qui y voit un double contrôle des la population: contrôle par la dette sans fin, contrôle par l'obligation du "chacun pour soi" c'est-à-dire par le "diviser pour régner". Mais il arrive un moment où les peuples prennent conscience d'eux-mêmes, prennent conscience qu'il y a en eux un vitalisme structurant qui s'oppose frontalement au mécanisme déstructurant imposé jusque là par les élites…
*: Jusqu'en 1971 les monnaies des nations étaient fiduciarisées, sacralisées, par indexation à l'or, symbole d'inaltérabilité.
**: PhG cite de temps à autre George Steiner:
« [Maistre] fit valoir la congruence essentielle existant entre l’état du langage, d’un côté, la santé et les fortunes du corps politique de l’autre. En particulier, il découvrit une corrélation exacte entre la décomposition nationale ou individuelle et l’affaiblissement ou l’obscurcissement du langage : “En effet, toute dégradation individuelle ou nationale est sur-le-champ annoncée par une dégradation rigoureusement proportionnelle dans le langage”… »
Christian Feugnet
31/01/2019
Je vais enviyer 100 euros d' ici quelques jours . J'ai trouvé le moyen de le faire ( je suis en Roumanie çà présente des difficultés qu'on imagine pas en Occident) , encore quelques dispositions à réaliser . Ce serait en cryptomonnaie : 15 mn maxi .
Christian Feugnet
31/01/2019
D'une part Attali parle de certains financiers .D' autre part Moscovici parle de croissance . On pourrait dire autrement, qu'Attali juge qu'il y a trop de croissance ou que celle ci est malsaine ( trop d'inégalités ) ou que Moscovici juge que tout va bien pour l'Europe puisque les inégalités relevent des etats membres . Ni l'un , ni l'autre ne sont antisémites , plus précisemment anti Rotshild (= Europe) . Attali veut plus d'intégration politique Européenne avec moins d'integration sociale tout comme Moscovici et surtout Rotshild . ( par Rotschild , j'entends la famille) c'est aux populations locales de payer , et les concurrents ( faudra couper quelques tétes) .
Et sont à sa suite à Rotschild qui vend ses fiducies ( par là la provoque la crise ) et ne mets pas son argent dans les banques , ou tout ce qui va exceder 100 000 euros dit on , sera saisi au cours du futur bank run . ( bail in ) .
Moscovici feint de ne pas comprendre que la croissance n'est pas ce que tout un chacun appelerait propérité C'est possible aussi qu'il n y comprend rien Je vois tous les jours nombres d'experts financiers trés bien rémunérés et de grande notoriété qui manifestement n'y comprennent rien , si je les suivais je serai ruiné .
Ceci dit je ne suis pas en général anti semite et d'ailleurs Rotshild n'est pas juif , au sens où je l'entends ni Attali , ni Moscovici , à moins qu'il ne soient nés d'une mére juive ( non par conversion ) .
Par contre Marx l'était , il faut voir l'analyse qu'il fait de la téte du grand auteur et dirigeant socialiste du programme de Gotha ( pour situer sa tribu d'origine) , on ne peut d'ailleurs trouver pire critique de ce progamme commun avec nationalisations qu a fait K Marx qu'on se represente .comme Marxiste !
Autre contradiction ou paradoxe ?
alain pucciarelli
31/01/2019
Souvenons-nous que le basculement ultra-libéral a été permis par la chute de l'URSS, qui avec tous ses défauts était à sa manière une digue contre la folie du capitalisme débridé. Souvenons-nous en France de la trahison des partis politiques et des syndicats "de gauche" et de la prise en main de la société par les "grands médias". N'oublions pas non plus les répressions sanglantes au XIXe siècle, et contre les ouvriers au XXe siècle commençant. Or, aujourd'hui, le système s'enraye. Pour une raison évidente: le garde manger est vide pour trop de citoyens. Le ventre est creux, les yeux s'ouvrent. Alors, certes, seuls les "décideurs" décident. Et répriment. Mais en temps de crise, il se trouve que cette capacité de décision peut intéresser police, armée, fonctionnaires etc… dans un contexte de désarroi général. Ces instruments du pouvoir sont tout aussi prolétarisés que les gens qui se font casser la gueule en manifestant dans notre belle France "démocratique". Autrement dit, il n'est pas temps de décréter la défaite "des gens", mais de guetter le regain, qui prendra la forme qui lui plaira. Nulle armée étrangère ne campe pour l'instant en France. M. Macron paraît bien démuni à tous égards. Et la "bourgeoisie" choisira s'il le faut l'accommodement plutôt qu'une lutte incertaine et la mise en cause de son pouvoir au niveau national. Avec bien sûr la disparition de l'Euro et de l'UE. Bah, la crise éconopmique et financière à venir va rafraîchir bien des têtes bourgeoises, leur restituant le sens de l'écoute, du dialogue, et pourquoi pas celui de l'intérêt général, au moins le temps de laisser passer l'orage. Patientons: M. Attali dira bientôt le contraire de ce qu'il avance aujourd'hui. Lui n'est pas fou. Même si sur le plan de la moralité personnelle, il y a à dire.
Alex Kara
30/01/2019
Juste pour le sport, voici une théorie peut-être un peu originale à propos du besoin de narrative, dans n'importe quelle civilisation complexe.
La classe dirigeante parvenant à créer une structure qu'elle seule peut maintenir, elle a besoin de donner sens à cette structure pour les éléments humains qui lui permettent de fonctionner, du plus humble paysan jusqu'à l'ingénieur. C'est un projet commun, fédérant l'ensemble et permettant à la structure de se maintenir.
On peut voir l'obsession d'une harmonie cosmique (Egypte Antique) ou au contraire la guerre pour achever toute guerre (nazisme, néocons des années 1990 et 2000), ou bien la consommation perpétuelle (Etats-Unis entre 1945 et 1962), ou bien la conquête spatiale, si besoin télévisée.
Pour l'essentiel nous sommes en phase de déclin total parce que la classe dirigeante est faite d'héritiers parfaitement déconnectés sinon idiots.
Mais on peut aussi imaginer que les progrès de l'I.A. et de la robotique permette l'avènement d'une société dans lequel on aurait besoin de bien moins d'humains. C'est alors un peu comme si toutes les civilisations précédentes auraient été comme autant d'étages de la fusée, et que la capsule a atteint sa vistesse de libération (escape velocity).
Le projet tenant les humains de cette techno-société serait alors d'être toujours meilleure que la société humano-basée, promise à devoir toujours échouer parce qu'il faut motiver des armées d'incapables à coup de slogans et de superstitions. Il n'est d'ailleurs pas dit que les deux sociétés communiquent (un peu la situation décrite dans le film Elysium…)
Roger Leduc
30/01/2019
On ne peut pas être spécialistes dans tous les domaines. Les experts et les professionnels savent reconnaître les limites de ceux qui envahissent leur champ de connaissances. On ne passe pas trente ou quarante ans dans un domaine sans trouver ridicules ceux qui affirment n’importe quoi, sans connaître le B.A.-BA de la spécialité.
La géopolitique est un jeu d’échecs à deux niveaux. L’un officiel (le premier niveau) que personne ne comprend vraiment, même les spécialistes, car tout se passe au niveau inférieur, qui est caché. Là, par contre, tout prend un sens et tout s’explique (disons en grande partie).
Pour comprendre la guerre du bien contre le mal, il faut débusquer le mal, reconnaître l’ennemi. Chose impossible à faire sur le premier niveau du jeu d’échecs. Affirmer qu’il n’y a pas une grande, une très grande conspiration, vraiment humaine, contre l’humanité, est aussi infantile que d’affirmer que la terre est plate pour un spécialiste des sociétés secrètes.
Un peu d’ouverture M. Grasset.
Roger Leduc
Christian Feugnet
30/01/2019
La démographie en général regresse , mais plus vite encore , celle des producteurs . La Communication , ce qui s'accroit le plus n'est pas production , elle n'est pas en elle méme négentropie , ou plus précisement la negentropie est plus exactement accroissement d'énergie interne à une matiére( supérieure) , l'opposé de son éclatement .
Christian Feugnet
30/01/2019
Definition polémique par rapport au marxisme et à l'anarchisme ou méme le socialisme ou néo socialisme d'aujourd'hui ( en restant aimable ...) . La révolution Française en fut un , par sa vocation universelle , au moment de la Terreur et de la guerre , préface du totalitaire : definition actuelle du globalisme , reduit à l'interne des nations , faute de succés à l'externe . Est ce pour autant de l'Internationalisme ? Déjà on peut dire que c'est l'opposé de son acception originelle à savoir , quelque chose de bon pour toutes les nations alors que le globalisme est mauvais pour toutes .
Ce qui nous renvoie à l'idée de nation . C'est quoi sinon une bonne entente de classes , c'est à dire profitable à chacune d'elles . Ainsi des moutons bien nourris , grace aux beliers en pleine forme ne craignent pas les loups . C'est bon pour les loups eux mémes , car venant trop facilement à bout des moutons se reproduisent trop et deviennent famélique face à trop peu de mouton . On a là un double cycle fameux entre prédateurs et prédatés . Mais le principal n'est pas là encore , c'est que deux classes d'une nation peuvent s'entendre au dépend d'autres . ( globalisme) , comme moutons et loups aux dépend d'autres loups et moutons .
Le ni ni , ni , ni , n'est pas double négation de la négation tel que posée dans le texte parce que , racisme , xénophobie , homophobie et surtout ( moins évident ) lutte de classes ne sont que question de sexe , qui se reproduit au dépend de qui , qui icculte la question préalable condition de la reproduction : la production , tout court .
Dans le shéma prédateur/predatés , simple négation , on occilte deux autres négations préalables : celle de l'herbe par le mouton et de l'herbe pour les éléments ( eau , lumiére , gaz carbonique , minéraux) . Veritable double négation , inversion reciproque .
Un quatriéme se substitue aux élements , en cultivant l'herbe pour les moutons ( et oui çà se cultive!) : l'homme et ainsi remplace le loup reduit à l'état de perturbant , comme la tempéte par rapport au gyroscope . Collapse pour le loup ( et aussi les béliers et mauvaises herbes) .
Donc l'Internationalisme n'est pas une nation entre les autres , encore moins un état mais la transition vers une classe qui n'en est plus une : la productrice/reproductrice en bon rapport entre production et reproduction sans rapport externe , autres que les éléments .
Alex Kara
30/01/2019
>> Ni raciste, ni d’extrême-droite, ni d’extrême gauche, ni antisémite ni homophobe. Rien de tout cela.
Je suis d'accord avec l'ensemble de l'article à part sur ce point. On lit de drôles (ou de très explicites) inscriptions sur certains gilets, et ce qu'il me semble très intéressant, c'est la méfiance profonde et généralisée envers les médias, à tel point que parfois quelques journalistes se font courser etc.
Il y a bien sûr des extrêmes avérées parmi le GJ mais surtout des gens qui comme beaucoup de monde ne sont pas de purs parangons de multiculturalité ou de tolérance.
On pourrait y voir une forme "d'Union Sacrée" comme à l'époque de la Résistance où dans certains cellules on pouvait voir un royaliste oeuvrer côte-à-côte avec un communiste, mais voilà, on peut tout aussi bien y voir les prémices des tondues de la Libération.
La question du "comment" est la question centrale du débat politique dans les démocraties, paraît-il, et c'est là-dessus que se fondent les distinctions entre la droite et la gauche, etc. S'il n'y a pas de question de méthode ou de philosophie politique derrière, le mouvement se résumerait à "on veut revenir à ce qu'il y avait avant" ((avant 2008 ? (crise bancaire) avant 2005? (référendum) avant 2003 ? (atlanticisation de la politique française suite au veto sur l'Irak) avant 2001 ? (9/11) avant 1973 / 1971 ? ))
Or si on veut quelque chose il faut le faire soi-même, car si on s'imagine zapper entre les têtes à la télé jusqu'à trouver celle qui reviendra vraiment à la situation qu'on désire, on va être déçu… Ah oui mais voilà, que faire, et comment ? On voit qu'on est encore loin d'une solution pérenne (mais pas nécessairement très loin d'un Comité de Salut Public…)
(Soit dit en passant, si on y réfléchit bien, tout de même, on devrait sanctionner l'arrogante richesse capillaire de BHL ;) )
jc
29/01/2019
NB énumère: "Hobbes et Bentham bien sûr, l’ineffable Malthus (voyez ce qu’on fait de nos jeunes), Mill, Hayek, Gary Becker, etc. On en reparlera.", et rajoute Bergson à la liste, en citant abondamment Guénon.
Je n'ai lu de Bergson -il y a longtemps- que ce qui concerne les paradoxes de Zénon (et je préfère ce qu'en disent Guénon et Thom -qui sont à ce sujet sur la même longueur d'onde-).
Thom cite Bergson pour sa position vitaliste tout en notant:
"Mais le vitalisme s'est discrédité par l'emploi d'un verbalisme creux (le "principe organisateur", les "entéléchies" de Driesch), défaut repris et amplifié par les philosophies téléologiques subséquentes (Bergson, Teilhard de Chardin). Ne jugeons pas trop sévèrement ces penseurs; leur oeuvre contient bien des aperçus souvent hardis que les savants ligotés par le tabou mécaniste ne pouvaient entrevoir." (SSM, 2ème ed. p.158).
A ma connaissance c'est dans AL qu'il s'y réfère le plus longuement:
"Il faut songer à réintroduire en biologie l'imaginaire, cet imaginaire sans lequel il n'est pas de théorie. Déjà, dans l'interprétation techniciste des organes, ne peut-on songer -comme autrefois le suggéra Bergson- à renverser l'ordre des termes? Plutôt que d'expliquer l'organe par l'outil², ne faudrait-il pas plutôt expliquer celui-ci par celui-là? Autrement dit, l'imagination intuitive qui a permis à l'Homo faber de construire, bien avant toute science constituée, des outils doués souvent d'une remarquable efficience, cette intuition ne trouverait-elle pas son origine dans un "inconscient biologique" légué par l'évolution phylogénétique de l'espèce? Et cela d'autant plus que la plupart des outils ne sont qu'en fait que le prolongement d'actions, motrices ou physiologiques, et que l'action, dans son organisation spatio-temporelle, nous est organiquement imposée. Il faut reprendre ici l'axiome lamarckien: la fonction crée l'organe; non pas au sens banal d'une structure organique se créant ou se développant par l'usage qui en est fait, mais de manière plus abstraite, plus platonicienne." ("La notion de programme en Biologie", p.143)
Dans un tout autre registre(?), à savoir le registre complotiste puisque la mention de Soros renvoie pour moi pavloviennement à ce qualificatif, NB rajoute Popper¹ -à propos de la "Société ouverte"- à son énumération de penseurs-Système. Dans le roman "Frédéric Nietzsche au Kosovo" PhG fait allusion à l'action de la CIA pour soutenir et entretenir un vivier -un marais?- de penseurs-Système contemporains; mais il s'agit d'un roman. Tout récemment sur le site "Les crises", j'ai lu un article d'un dénommé Gabriel Rockfill à ce sujet³ qui laisse penser que Raymond Aron -entre nombreux autres- a fait partie de ce vivier.
Le mathématicien et philosophe libéral -et darwinien?- Jean Petitot⁴, l'un des très rares auteurs contemporains cités en bien⁵ par Thom -et pour moi l'un des plus fins connaisseurs de son oeuvre-, se dit aronien, hayekien et popperien (ce qui, selon moi, est absolument incompatible avec le fait d'être thomien⁶)...
(Les fiches Wikipédia concernant Thom sont parmi les plus mal renseignées qui soient⁷...)
¹: Le cas de Popper est intéressant en ce qu'il n'est devenu darwinien que sur le tard (pour aller à la soupe-Système?); (Source Wikipédia-Popper: "Le statut épistémologique de la théorie darwinienne")
²: Thom dénonce fréquemment cette inversion, en particulier cette insistance post-moderne à considérer le cerveau comme un ordinateur (inversion qui a l'avantage pour le Système de préparer -préformater- les esprits à accepter la supériorité de la machine sur l'homme, en particulier de l'intelligence artificielle sur l'intelligence humaine…).
³: https://www.les-crises.fr/la-theorie-francaise-lue-par-la-cia-sur-le-travail-intellectuel-de-demantelement-de-la-gauche-culturelle-par-gabriel-rockhill/
⁴: https://www.wikiberal.org/wiki/Jean_Petitot
⁵: Piaget l'est en mal.
⁶: L'écart entre Thom et Popper à propos du rapport corps/âme est abyssal, Thom étant moniste* alors que Popper est dualiste.
*: "C'est sans doute sur le plan philosophique que nos modèles présentent l'apport immédiat le plus intéressant. Ils offrent le premier modèle rigoureusement moniste de l'être vivant, ils dissolvent l'antinomie de l'âme et du corps en une entité géométrique unique." (SSM, Conclusion)
⁷: En fouillant on trouve "des choses" sur WikiUpLib…
jc
28/01/2019
Michel Piccand: "Tout système, tout élément organisé, que ce soit une chaudière ou un corps humain a besoin d’équilibre, et possède pour cette raison un moyen de réguler ses équilibres internes ; sans soupape de sûreté une chaudière est vouée à sa perte, de même qu’un corps humain qui n’aurait pas de systèmes pour réguler sa température, sa pression sanguine, et ainsi de suite, selon le principe de l’homéostasie, et il en va exactement de même avec les corps économiques."
Tout-à-fait d'accord, à ceci près qu'il s'agit de réguler des déséquilibres (et non pas des équilibres, ce qui n'a aucun sens). Les analogies thermodynamique*/biologie/économie faites par MP rentrent dans le cadre général proposé par Thom: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés, ainsi l'usage de vocables anthropomorphes en Physique est foncièrement justifié." (SSM, Conclusion)
Les conflits les plus simples et les plus fréquents à réguler sont les conflits à deux actants. François Roddier a traité de cas de ce type (cycles économiques, civilisationnels*, etc.) par analogie avec ce qui se passe en thermodynamique**. Pour Thom -et pour Roddier?- ces conflits à deux actants sont modélisés et par la catastrophe "fronce" et régulés par le "lacet de prédation" que Thom lui associe. (Thom étudie également les conflits à trois ou quatre actants en leur associant d'autres catastrophes "élémentaires" -"papillon", "ombilics"-.)
Selon moi, s'il n'y a qu'un actant face à lui-même la seule régulation possible est la disparition de l'actant, son effondrement.
Dans l'organisation sociale globaliste actuelle, l'individualisme -le "struggle for life darwinien" individuel- est seul face à lui-même; pour éviter son effondrement il faut lui opposer son "contraire", à savoir le communisme -la survie de l'espèce-, et réguler ce conflit***.
Le dollar est également actuellement seul face à lui-même alors qu'il devra -devrait?-, sous peine d'effondrement, se dédoubler**** en une monnaie "chaude"***** d'échanges internationaux et une monnaie "froide"***** d'usage interne aux USA (dilemme de Triffin) dont le conflit sera -serait?- à réguler.
(Je n'ai pas l'impression que ce qui est une évidence pour moi le soit aussi pour les participants de Davos et autres "pères fondateurs" de l'UE pour qui There Is No alternative…)
*: Cf. l'article Dedefensa "Vers un effondrement de civilisation".
**: Cf. son blog.
***: Il ne s'agit pas de profiter de l'effondrement de l'organisation individualiste, libérale et capitaliste actuelle pour la remplacer par une organisation sociale de type communiste. Car cette nouvelle organisation, seule face à elle-même, serait tôt ou tard vouée à l'effondrement.
****: La citation thomienne qui suit garde selon moi toute sa valeur en remplaçant "mot" par monnaie (le dollar en l'occurence): "Dès qu'un mot est utilisé fréquemment avec une signification différente de sa signification initiale, il en résulte une tension sur certaines parois de la figure de régulation du concept, tension qui pourrait fort bien la briser; le concept alors se défend en suscitant la naissance d'un mot nouveau qui canalise cette nouvelle signification. La formation de néologismes est ainsi une illustration -difficilement réfutable- du principe lamarckien: la fonction crée l'organe."
*****: Cf. le blog de Roddier, la fin du billet 220 (pour commencer…).
Alex Kara
27/01/2019
Il est très heureux de voir la science-fiction utilisée ici pour décrire la situation immobilière. De Jules Verne à Fritz Lang, le futur a lieu dans la ville.
Lorsqu'on acquiert un bien immobilier, on se projette nécessairement dans l'avenir, or cet avenir doit être modélisé. La science-fiction est conspuée par ceux qui ne savent pas abstraire, ce sont d'ailleurs les mêmes qui vont lire les magazines et acheter cet immobilier sans aucun rapport avec l'économie, oeuvrant ainsi à leur propre déchéance.
L'âge d'or de la science-fiction va des années 1920 aux années 1970, c'est-à-dire le moment où les villes grandissent et la perception des possibilités techniques aussi. Ensuite, dans les années 1980 il y a deux tendances, l'une post-apocalypse sociétale (le post-apocalyptique nucléaire est un genre différent) avec par exemple Mad Max, l'autre le cyberpunk , genre qui va brutalement s'arrêter avec l'irruption d'Internet et le fait que la science-fiction est devenue science-réalité (la science-réalité que Jacques Tati et aussi Godard avaient ressentis). Depuis, c'est le désert au rayon science-fiction (le fantastique, lui, explose et se recycle, à en ressembler à l'industrie pornographique. D'ailleurs les films Marvel diffèrent entre eux de la même manière que les films pornographiques diffèrent entre eux).
C'est le désert parce que l'avenir est mort, au sens où il ne renaîtra pas. C'est fini.
L'humain standard des civilisations "avancées" n'a plus de science-fiction (les "aliens" ça n'est pas de la sci-fi mais du fantastique, qu'on se le dise) parce qu'il n'existe plus aucune perspective dans le cadre présent.
C'est d'ailleurs le sens profond de la crise actuelle des "Gilets-Jaunes", qui ne veulent surtout pas réformer quoi que ce soit, juste engueuler les responsables du désastre en attendant la fin.
(soit dit en passant : le fait qu'il y ait tant de vautours type "start-up" pour vouloir lancer leur petite entreprise de récupération politique de ce mouvement montre bien à quel point il n'y a plus de conscience politique.)
Attendre la fin, ce n'est pas avoir une deuxième chance de tout recommencer ("Don't survive, thrive ! "disent certains Survivalistes-Internet). Attendre la fin, c'est ce que beaucoup de monde a connu dans sa vie : la fin des fêtes de village, la fin des surprises-parties, la fin des relations amoureuses qui n'étaient pas colonisées par le sexe-spectacle, la fin d'un travail digne et non stressant. Bref, ce que les quinquas et les quadras ont vécu toute leur vie, c'est la fin de leur monde, remplacé par des ersatz de vie et des ersatz de congénères.
Que tout cela finisse maintenant serait en fait dans la continuité des choses.
Christian Feugnet
27/01/2019
DES S-400 ....armatures mobiles . L'aspect technique obnubile par son excentricité , comment un inférieur en moyens peut il étre supérieur ?
Il s'impose que le négligé dans l'affaire est le plus important : les rapports sociaux qui accompagnent l'emploi et les buts des moyens .
Les rapports au sein du Pentagone ( vs Atmée Russe) et avec la société civile et l'Etat ( hors armée) . Apparament le plus démocratique processus est coté Américain , une partie privilégiée de la société civile impose à tous niveaux ses voies et moyens cependant aux dépends du reste et de l'ensemble de cette société civile . La maniére Poutine de trancher durement entre grands n'est certes pas démocratique par rapport à ceux ci , elle l'est pour le reste et l'ensemble par lequel elle est élue . Le prétexte de domination des médias pour manipulation de la population se révele fallacieux comme il se révéle en occident : est manipulé qui le veut bien . S'il le veut bien c'est que celà va dans son sens .
Ce que je veux dire c'est que ce qui prévaut c'est le procés social inséparablement du technique et indépendemment de la masse des moyens , facteur d'inertie . S'il n'en était pas ainsi nous viverions encore sous le code d'Hammourabi ou de Ramsés II , codes anéantis au final par d'obscurs peuples , insignifiants .
De méme que ce n'est pas le soleil qui tourne autour de la Terre
mais le contraire , il est temps de penser comme Galilée , quite à s'abjurer : elle tourne , de toutes façons .
Ni Ando
26/01/2019
Il est trés intéressant qu'une doctrine militaire essentiellement défensive puisse emporter de tels effets stratégiques. Il est évident que ces effets ne doivent rien au hasard mais bien plutôt aux "têtes d'oeuf" qui peuplent les bureaux d'ingénierie en Fédération russe.
On se rappellera que ce système d'armes est apparu dans le modeste CMI russe fin des années 90. Il fut dédaigné et méprisé par les commentateurs dits spécialisés d'alors, comme le S300 avant lui. Il aura fallu attendre prés de vingt ans pour qu'il s'impose dans les esprits avec toute sa force opérationnelle. Ce qui démontre que les êtres qui vivent dans le monde réel disposent d'un avantage considérable par rapport à ceux qui se délectent du virtuel. Ce décalage temps réel/temps virtuel permet de mieux comprendre pourquoi des puissances "ré emergentes" comme la Russie ou émergentes comme la Chine et l'Inde disposeront encore un certain temps d'un coup d'avance. La mentalité collective n'a, elle, en Europe tout au moins, pas saisi grand chose de ce qui est en train de se passer. De manière similaire, à une autre échelle, c'est le mépris grossier dans lequel l'Allemagne tenait son voisin soviétique, mépris né d'une méconnaissance profonde de ce qu'est vraiment ce pays et son histoire, qui provoqua l'opération Barbarossa destinée à mettre l'Union soviétique à genoux en quatre mois, et qui se solda par la plus grande défaite militaire que l'Allemagne ait jamais connue.
Christian Feugnet
26/01/2019
Portent ils des couches de civilisation sénile ou celles d(une civilisation tout juste née ?
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