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2023, année du grand renversement

Article lié : François Roddier, 2023 & l’eschatologie

Dominique Muselet

  03/09/2023

Je considère que le renversement promis par Roddier n'est plus à attendre, pour moi il a eu lieu au sommet des Brics. Le début de la fin de l'empire du mal a commencé avec la guerre en Ukraine. La victoire russe a été couronnée en 2023, donc l'année charnière dont parle Roddier, par le sommet des Brics, avec le basculement du monde civilisé (hors Occident) vers les Brics, l'entrée de 6 pays dans les Brics avec en liste d'attente un grand nombre d'autres pays et les révoltes africaines contre la néocolonisation française. Les années qui viennent verront la continuation et le développement de la société multipolaire, plus saine, plus pacifique et plus égalitaire, que les Brics veulent mettre en place. Evidemment l'empire du mensonge et de pillage et ses sbires vont essayer de les en empêcher et cela suscitera pas mal de troubles. Mais comme je l'ai dit à mes amis, en leur envoyant ma dernière revue de presse, les jeux sont faits… L'empire a raté sa mondialisation (j'ai cru au moment du Covid et le dévoilement triomphant de leur projet par Schwab qu'ils avaient réussi et que nous étions cuits).
On peut dire que Poutine nous a sauvés. Et maintenant les Brics triomphent en Ukraine et dans la majorité mondiale. 
Le salut vient toujours de l'est….
 

Souverainisme

Article lié : Le cavalier fou qui “hait tout le monde”

jc

  03/09/2023

Je découvre le philosophe souverainiste espagnol Carlos Blanco grâce à Dedefensa. Comparé à Michel Onfray, ça m'a fait un choc !

[ Michel Onfray  fait une revue de presse hebdomadaire dans "Front Populaire" sous-titré "La revue des souverainistes" (dont il est co-créateur). Cette semaine c'est : "Interdiction de l'abaya à l'école, Libération enquête sur « l'extrême droite », troisième soldat français mort en Irak, implants neuronaux, manque de diversité dans un hommage à Martin Luther King." ]

Hé hé...

Article lié : Le cavalier fou qui “hait tout le monde”

mumen

  02/09/2023

"né de rien du tout et poursuivant le but du Rien qui doit verser dans le Néant" on dirait du Parménide… Vous savez, l'auteur fétiche d'un certain Descartes…

Eschatologie et apocalysologie

Article lié : François Roddier, 2023 & l’eschatologie

jc

  01/09/2023

I. "Optimisme eschatologique" de Daria Douguina.

Pour moi, à la suite de Guénon et de Garaudy, eschatologique renvoie à la fin d''un monde (et non à la fin du monde, position du Wiktionnaire). Il suit que l'eschatologie est -toujours à mon avis- indissociable de l'apocalysologie, dit plus simplement que la fin d'un monde est indissociable du dévoilement (étymologie du mot apocalypse) du monde suivant. J'imagine que dans "Optimisme eschatologique" il est question d'un monde suivant meilleur que celui que nous sommes inéluctablement en train de quitter (ce que répète inlassablement Michel Maffesoli -cf. ses nombreuses vidéos-). En ce sens mon gourou Thom est lui aussi un optimiste eschatologique "quand ce deviendra nécessaire" :

"Dans le domaine des sciences humaines, il m'est difficile de me rendre compte si ma tentative présente quelque intérêt; mais en écrivant ces pages j'ai acquis une conviction; au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur : qui connaît l'homme connaîtra l'univers. Dans cet essai d'une théorie générale des modèles, qu'ai-je fait d'autre, sinon de dégager et d'offrir à la conscience les prémisses d'une méthode que la vie semble avoir pratiqué dès son origine?
Ce n'est pas sans quelque mauvaise conscience qu'un mathématicien s'est décidé à aborder des sujets apparemment si éloignés de ses préoccupations habituelles. Une grande partie de mes affirmations relèvent de la pure spéculation; on pourra sans doute les traiter de rêveries… J'accepte le qualificatif; la rêverie n'est-elle pas la catastrophe virtuelle en laquelle s'initie la connaissance? Au moment où tant de savants calculent de part le monde, n'est-il pas souhaitable que d'aucuns, qui le peuvent, rêvent?" (Dernières phrases de "Stabilité structurelle et morphogénèse")

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II. Qualité et quantité.

PhG nous rappelle qu'il n'est pas un prévisionniste quantitatif : "Quant à la forme, les moyens, les caractères physiques de l’événement, c’est une autre affaire, et c’est pourquoi j’ai cru devoir continuellement me garder d’un prévisionnisme évènementiel, notamment par le moyen de l’inconnaissance.".

À l'opposé de F. Roddier dont la carrière (Physique, Astrophysique, Thermodynamique) laisse penser qu'il a baigné toute sa vie professionnelle dans le quantitatif, sa carrière tardive (retraite) lui offrant la possibilité de tenter d'audacieuses analogies entre sciences dures et sciences molles, comme on le voit dans le billet 120 (qui, pour moi, résume une bonne partie de sa pensée tardive) : http://francois-roddier.fr/Mines-2018.pdf .

PhG : "Roddier, et quelques autres, avait largement développé cette approche catastrophique-nécessaire dans son travail théorique. Il s’était ainsi retrouvé, avec certains de ces “quelques autres” venus d’autres horizons et sans consultations d’aucune sorte, à estimer que l’évolution thermodynamique de la civilisation aux abois conduirait à une période effectivement catastrophique dont il fixa l’émergence à l’année 2023.".

Je trouve les analogies thermodynamique/biologie/économie qu'il fait à la fin d'autant plus convaincantes que leur dynamique évolutive est celle que Thom associe à la catastrophe "fronce", Thom dont je rappelle à ce propos l'une de mes citations préférées :

"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés [et des espèces, c'est moi qui rajoute]".

Ceci dit les approches de Roddier et de Thom sont fondamentalement différentes (et c'est tant mieux car susceptibles de convaincre un plus large public) : il suffit de parcourir le billet 120 de Roddier et le début de la conférence  de Thom "Déterminisme et innovation" pour s'en convaincre ( disponible sur internet ).

[ Aparté. En reparcourant la fin du billet 120, je découvre l'importance du rôle des colonies pour le fonctionnement thermodynamiquement correct d'un monnaie d'échanges ( monnaie chaude) et d'une monnaie de services (monnaie froide) selon Roddier. Question peut-être pas stupide au moment où la France semble être en train de perdre ce qu'il reste de son empire colonial africain (franc CFA). Pour moi la décolonisation en cours va imposer aux nations coloniales (actuellement typiquement les USA -avec l'UE comme principale colonie-) de repenser leur organisation sociale en opposant à la toute puissante et unique organisation top-down (jacobine pour nous français) une organisation bottom-up (girondine pour nous). Je viens de lire "Jacobinisme ou fédéralisme?" d'Alain de Benoist qui parle de ça en des termes qui me conviennent ( https://s3-eu-west-1.amazonaws.com/alaindebenoist/pdf/jacobinisme_ou_federalisme.pdf ). Ceci posé il ne faut pas s'attendre à une partie de plaisir pour arriver à mettre sur pied une telle réorganisation sociale :

"En ce qui me concerne, je préfère croire à un réel – non globalement accessible parce que de structure stratifiée – dont l'herméneutique de la TC [Théorie des Catastrophes] permettrait de dévoiler progressivement les « fibres » et les « strates ». Mais tout progrès dans la détermination d'une telle ontologie stratifiée en « couches » d'être exigera : i) L'emploi de mathématiques pures spécifiques – parfois bien difficiles – dans les théories jusqu'ici purement conceptuelles des sciences de la signification ; ii) La reprise d'une réflexion philosophique sur la nature de l'être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis bien longtemps occultée." (René Thom)

Je rappelle à propos des la fin de la citation que Thom ne fait pas grand cas du pragmatisme et du positivisme :

- "La science moderne a eu tort de renoncer à toute ontologie en ramenant tout critère de vérité au succès pragmatique. Certes, le succès pragmatique est source de prégnance, donc de signification. Mais il s'agit alors d'un sens immédiat, purement local. Le pragmatisme -en ce sens- n'est que la forme conceptualisée d'un certain retour à l'animalité. Le positivisme a vécu de la peur de l'engagement ontologique. Mais dès qu'on reconnaît aux autres l'existence on s'engage ontologiquement.". ]   
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Combats d'arrière-garde

Article lié : Comme une lettre à la poste

jc

  24/08/2023

PhG : "Le monstre est vulnérable, la Bête est blessée, sa surpuissance est devenue l’aliment même de sa bêtise et de son aveuglement (surpuissance = autodestruction) ; son autodestruction l’attend mais il lui reste sa surpuissance.".

Les combats d'arrière-garde sont les plus violents.

Êtres de raison

Article lié : Mon BRICS à brac à moi

jc

  23/08/2023

Les théories de l'analogie engendrent des êtres de raison. Ainsi la théorie des proportions d'Eudoxe a engendré les nombres de raison (les actuels nombres rationnels), théorie dont Aristote s'est aussitôt emparé pour l'étendre :

"L'écaille est au poisson ce que la plume est à l'oiseau", "L'âme est au corps ce que la vue est à l'œil".

Cette théorie de l'analogie date de plus de deux mille ans. René Thom en a produit une autre, dont il dit dans ce que j'appelle sa vidéo testament ( "La théorie des catastrophes", 1995(?) avec Émile Noël) que sa théorie des catastrophes (qui est une théorie de l'analogie), vieille pourtant maintenant d'un demi-siècle, sort trop des sentiers battus pour être actuellement comprise. On peut cependant l'aborder d'un point de vue platonicien, celui de "Stabilité Structurelle et Morphogénèse", sous-titré "Essai d'une théorie générale des modèles" ou d'un point de vue aristotélicien, celui de "Esquisse d'une Sémiophysique", sous-titré "Physique aristotélicienne et théorie des catastrophes" : le verbe qui se fait chair* ou la chair qui se fait verbe* ? (* : Un chapitre de SSM est épigraphé "Et le verbe s'est fait chair" et "Esquisse d'une Sémiophysique", épigraphé : "Ayant pris un autre départ…", Aristote, Physique I, se termine (p.253 à 270) par une discussion par l'aristotélicien Bruno Pinchard des idées de Thom sur Aristote :

"Il y est soutenu que, loin de constituer une entrave à la pensée de l'être, la schématisation mathématique des formes permet de redonner un contenu à la grande voie d'accession à l'être, celle qui passe par la substance (et la multiplicité des substances particulières et sensibles). Demander à une science axiomatisable de vérifier qu' "entre toutes les acceptations de l'être, l'être au sens premier est le "ce qu'est la chose", c'est-à-dire ce que signifie la substance" (MET VII), c'est faire jouer à une science, particulière mais exemplaire, le rôle d'une nouvelle isagogè au système métaphysique, introduction non plus logiciste, comme celle de Porphyre, mais objective et physique.".


 

BRICS à brac ou Vérité de situation ?

Article lié : Mon BRICS à brac à moi

jc

  23/08/2023

PhG : "Partons du premier agacement (Korybko) et de la première surprise (Bhadrakumar). Les deux ne parlent pas pour les mêmes (Korybko parle en général, Bhadrakumar pour l’Inde) mais ils disent la même chose. Leur démarche et leurs arguments sont extrêmement structurées et logiques, au point qu’il paraît impossible de les contredire… En fait, ils ont raison, sauf qu’ils parlent pour un monde qui n’existe pas. Ils parlent en expert compétent et réaliste (Korybko) et en diplomate expérimenté et de jugement sûr (Bhadrakumar) mais il nous est impossible d’embrasser l’espace, le temps, la communication et la stratégie où ils évoluent pour les mettre en place dans la situation réelle du monde.".

Selon Michel Maffesoli le tripode sur lequel repose l'actuel Système est : Individualisme, Rationalisme, Progressisme (c'est, grosso modo, le TINA de Margaret Thatcher). Dans ce qui suit c'est de rationalisme et de progressisme (les évolutions rationnelles de Korybko et Bhadrakumar) dont il est question.

Ce qui suit est extrait de la conclusion métaphysique de l'article "De la topologie de la conciliation à la logique de la contradiction" (2011) des philosophes belges Dominique Lambert et Bertrand Hespel à l'adresse des mathématiciens grothendieckiens (jusqu'à présent, à ma connaissance, classé sans suite par ces derniers) :

"On peut bien rassembler différents objets, on ne formera pas pour autant un être, mais tout au plus un « être de raison ». Rendre compte de quoi que ce soit qui est exige donc de rendre compte de son unité. Or — nous le savons — c’est justement ce à quoi parvient une conciliation.".

Citation qui renvoie à celle d'un certain Daniel Vouga, citée par PhG dans "La Grâce de l'Histoire" :

"Progresser, pour eux [Baudelaire et Maistre], ce n’est pas avancer, ni conquérir, mais revenir et retrouver… [...] Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l’Unité perdue…”»

Thom (qui -en l'occurrence- est du côté des philosophes belges, contre celui de Grothendieck): "La rationalité n'est guère qu'une déontologie dans l'usage de l'imaginaire".

Voici le contexte d'où est extraite la citation des deux philosophes belges :

"Enfin, on notera — et ce n’est pas la moindre des constatations que l’on peut faire — que le concept de conciliation a un portée ontologique. Dès lors qu’on place ce concept en regard de celui de faisceau [concept-clé dans la théorie des topos de Grothendieck], s’adjoint en effet à l’hypothèse de cet enrichissement de l’épistémologie celle d’un éclaircissement du projet de la métaphysique. Car poser l’existence d’un faisceau se fait dans l’espoir de former, tandis que poser celle d’une conciliation se fait avec celui de fonder. Nous l’avons en effet suffisamment répété: lorsqu’on suppose l’existence d’un faisceau, on espère se donner le moyen de reconstruire un objet global à partir d’objets locaux consistants, alors que, quand on suppose l’existence d’une conciliation, on espère au contraire se donner le moyen de trouver au moins un objet local sur lequel repose un objet global consistant. Et ce qu’il importe cette fois de remarquer, ce n’est pas tant que, d’un cas à l’autre, le global et le local soient inversés, mais que les sens de ces deux démarches le soient aussi. Dans un cas, on commence en effet par acter que cet objet est, pour postuler ensuite qu’il doit donc pouvoir être tel qu’il est; tandis que, dans l’autre, on commence par postuler que l’objet est, pour acter ensuite qu’il doit donc être tel qu’il puisse être. Ce qui est très différent: d’un côté, l’être de l’objet n’est absolument pas interrogé, tandis qu’il l’est explicitement de l’autre. Aussi étrange que cela puisse paraître, personne peut-être n’a mieux distingué ces deux démarches que Spinoza, qui écrivait au président de la Royal Society:

« Pour ce qui est de savoir absolument en quelle manière les choses se lient les unes aux autres, et s’accordent avec leur tout, je n’ai pas cette science; elle requerrait la connaissance de la Nature toute entière et de toutes ses parties. Je m’applique en conséquence à montrer quelle raison m’oblige à affirmer que cet accord et cette liaison existent ».

Ce que nous pourrions en effet traduire par « le métaphysicien que je suis abandonne aux scientifiques la tâche de trouver le faisceau qui permettrait de reconstituer cet objet global qu’est la Nature pour se donner celle de découvrir la conciliation qui en rendrait compte ». Outre que cette reformulation occulte certains éléments de la citation, on relèvera, bien sûr, que Spinoza tenait pour désespéré d’appliquer la première démarche à cet objet qu’est la Nature. Mais ceci n’est pas essentiel. Ce qui l’est, en revanche, c’est de noter qu’il entendait bien appliquer la seconde à ce même objet, c’est-à-dire, non pas à un objet seulement suspecté d’être, mais à celui dont il n’y certainement pas lieu de douter qu’il est. Car — et c’est là un point crucial — tout ce qui est doit résulter d’une conciliation. Tout ce qui est se trouve, en effet, doué d’unité. Il n’est rien qui ne soit un tout. Pour le dire autrement, l’unité est une condition nécessaire de tout être, même multiple. Ou, comme l’énonçait cet autre métaphysicien qu’était Leibniz,

« Ce qui n’est pas véritablement "un" être n’est pas non plus véritablement un "être" ».

On peut bien rassembler différents objets, on ne formera pas pour autant un être, mais tout au plus un « être de raison ». Rendre compte de quoi que ce soit qui est exige donc de rendre compte de son unité. Or — nous le savons — c’est justement ce à quoi parvient une conciliation. Songeons une dernière fois aux exemples dont nous sommes partis: une nation qui pouvait cesser d’exister, une image dont on se demandait comment elle pouvait être, le Moi fichtéen menacé de scission. Et l’on se souviendra que chacun de ces objets ne devait effectivement d’être qu’au fait d’être un parce qu’il résultait d’une conciliation. Processus dont la description mathématique que nous avons proposée permet de comprendre comment cela se peut, puisqu’elle montre qu’un tel processus consiste très précisément à fonder le global; et à le fonder, de surcroît, sur le local, c’est-à-dire sur ce qui n’a plus à l’être.

Même s’il convient bien évidemment de toujours se montrer prudent, il ne nous paraît donc pas complètement déplacé de prétendre que l’on pourrait ne serait-ce que faiblement éclairer la région de l’être en considérant sérieusement le concept de conciliation et la notion mathématique que nous avons cru devoir lui associer. Et, d’autant moins, à la vérité, que cela expliquerait les autres utilités que nous leur avons trouvées ou entrevues, puisque toutes concernent forcément l’une ou l’autre chose qui est — qu’il s’agisse de la logique, de la nature, de la connaissance ou de la communauté des humains.".


 

Hégémon sacré or not hégémon sacré

Article lié : Mon BRICS à brac à moi

Denis Monod-Broca

  22/08/2023

L'alternative est celle-ci : soit la tribu des nations sacrifie son hégémon sacré actuel et le remplace par un nouvel hégémon sacré, soit elle est capable, bannissant le sacrifice et la violence, de se donner des institutions lui permettant de se gouverner, à la manière d'une nation dotée d'institutions.

Enjeu considérable !

Les hommes se sont regroupés en tribus qui, avant d'être capables de se donner des institutions dûment réfléchies, tenaient ensemble grâce à des interdits, mythes et rituels sacrificiels évoluant au gré de la sélection naturelle. Le roi sacré, victime en instance de sacrifice, et ancêtre du monarque de droit divin, est ainsi apparu et il a donné une grande stabilité à ces tribus de naguère. Il finissait le plus souvent à la casserole.

Ces tribus devenues nations forment à leur tour, ensemble, une tribu d'un nouveau genre, une métatribu. Métatribu qui s'est donnée, de la même manière, un roi sacré, ou hégémon sacré, les USA. Il se pourrait bien qu'il passe bientôt à la casserole, c'est son inéluctable destinée.

La tentation est grande de nous donner un nouvel hégémon sacré. Un candidat est en lisse, la Chine bien sûr, la Russie aussi peut-être… Serons-nous capables de suivre une autre voie, une voie rationnelle, consciente ? Difficile à envisager.

Quels soubresauts sont devant nous !!...

Hégémon or not hégémon ?

Article lié : Des armes et des larmes

Denis Monod-Broca

  20/08/2023

Nous, ses nations-vassales, considérons que l’hégémon, suzerain du monde libre, peut librement s’installer dans quelque nation souveraine que ce soit, y contrôler et y corrompre le gouvernement à sa guise, la bombarder ou l’envahir si elle résiste, etc., et nous considérons bien sûr que seul l’hégémon jouit d’un tel privilège, lié à sa fonction. Toute nation cherchant à l’imiter est donc coupable du pire des crimes, celui de lèse-hégémon. La Russie s’en est rendue coupable. Ce qu’elle fait en Ukraine est par conséquent, et sans discussion possible, à nos yeux, absolument impardonnable.
L'hegemon, comme tout roi sacré, est une victime en attente de son sacrifice.
L'heure a-t-elle sonné ?
Les nations du monde sont-elles capables de vivre sans hégémon ?

Drones vs V2

Article lié : Les drones et la « stratégie socioculturelle »

Pascal B.

  18/08/2023

Kiev lance ses drones sur Moscou
Berlin lance ses V2 sur Londres 

Métaphore et parabole

Article lié : Transmutation des BRICS

jc

  11/08/2023

M.K. Bhadrakumar : "Fondamentalement, malgré leur différend frontalier non résolu, l’Inde et la Chine partagent la même vision selon laquelle les BRICS jouent un rôle essentiel sur la scène multilatérale mondiale. Les deux pays considèrent également les BRICS comme une plateforme leur permettant d’améliorer leur statut et leur influence au niveau international. C’est cette communauté d’intérêts qui inquiète l’Occident."

Michel Maffesoli au MEDEF 2023 (14'50) (  https://www.youtube.com/watch?v=LefpCAhEaXM  ) :

"Diagnostic : ce qu'on est en train de quitter mais qui reste dominant, qui reste le propre des élites au pouvoir. Je le dis d'une manière imagée : les astrophysiciens nous ont montré qu'on voit pendant longtemps la lumière d'une étoile morte.".

Thom (Paraboles et catastrophes, p.116) :

"Souvent, dans une situation prérévolutionnaire, au début, les idées ont un caractère un peu utopique, presque millénariste : elles soulèvent les esprits, même si elles n'ont pas une portée effective. Cependant il suffit que ces idées cristallisent pour devenir rapidement une grande force d'attraction autour de laquelle s'organise l'opposition qui amènera ensuite à la révolte. En outre, une révolution se réalise lorsque les dirigeants eux-mêmes cessent d'être convaincus de la validité de l'ancien paradigme.(...) Alors ils sont perdus.".
 

REALITE SOCIALEMENT CONSTRUITE

Article lié : “Honnêteté” et “franchise” de la presseSystème

Didier Favre

  10/08/2023

Ces gens vivent dans une réalité socialement construite. Ils vivent dans un monde où tout le monde adhère à un récit, la réalité qu’ils ont construit. Ce récit a une valeur de référence morale en plus de critère de vérité. Ce récit définit le bien et le mal pour ses croyants. Ce récit définit ce qui est honnête et permis de ce qui ne l’est pas. Ce récit dit quand une pensée désagréable doit être dite ou pas ou la franchise. Ce récit prend totalement la tête de ses adeptes.
Tout écart de ce récit est de la désinformation, du racisme, de la truc-phobie et j’en oublie. Tout écart de langage en devient une menace existentielle provoquant la mort des minorités opprimées.
Tout tenant des paroles s’écartant de ce récit est un suprémaciste blanc, un raciste et je passe sur les meilleures insultes.

La soumission absolue à ce narratif considérée naturelle et permettant une harmonie entre les humains de toutes sortes est encouragée, défendue comme un état naturel de conscience humaine supérieure et devant nous assurer à tous un avenir radieux.

Alexandre Zinoviev a écrit un livre éponyme sur l’avenir radieux. Il est là mais de notre côté du rideau de fer.

Ordre yang, oerdre yin.4

Article lié : Recherche civilisation(s), de toute urgence

jc

  09/08/2023

Conférence de Michel Maffesoli devant le MEDEF en 2023 : https://www.youtube.com/watch?v=LefpCAhEaXM

Je pourrais citer plusieurs passages de cette conférence -pour moi remarquable-, mais, en rapport avec la position exprimée par  Zhang Weiwei, je retiens ici ce qu'il dit à 38'25 :

"Ce n'est plus la verticalité qui va prévaloir mais la topique, le lieu à partir duquel va se penser la société ; c'est une horizontalité. Non plus la loi du Père mais la loi des frères, le partage de diverses manières.qui va prévaloir.".

 

Le prédateur affamé est sa propre proie

Article lié : La haine post-simulacre

jc

  08/08/2023

PhG : "Gros problème pour les USA, mais sans doute les USA seront-ils, d’ici là, occuper à achever le festin d’eux-mêmes où ils engloutissent les vestiges infâmes de leur puissance “sans précédent dans l’histoire”..".

Thom :"L'assertion de nature translogique "Le prédateur affamé est sa propre proie" est à la base de l'embryologie animale".

Et pourquoi pas à la base de l'embryologie sociale, en ce qui concerne les USA (et le monde occidental avec lui ?

Car je rappelle encore une fois l'une de mes citations thomiennes favorites :

"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés.".

On remarquera que se manger soi-même n'est pas l'apanage des USA : le terme de samoyède vient du russe самоед (samoyed), traduit par l'étymologie populaire comme signifiant « qui se mange soi-même » (  https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_samoy%C3%A8des  )

Ordre yang, ordre yin.3

Article lié : Recherche civilisation(s), de toute urgence

jc

  08/08/2023

Oppositions yang/yin, logos/topos, forme/matière.

Dans le a crise du monde moderne", chapitre intitulé "Science sacrée, science profane", Guénon oppose la science moderne occidentale à la science traditionnelle orientale. Je date cette bifurcation de la coupure galiléenne, où la physique science de la nature (φυσική,) est devenue la physique science de la matière. où la matière animée est devenue matière inanimée.


Pour Guénon la matière inanimée, la Matière c'est le MaL PhG est plus nuancé dans la conclusion du tome II de "La Grâce de l'Histoire" :

"De là que la matière c'est dans tous les cas et entre autres choses essentielles le Mal puisqu'elle est tout ce que nous rencontrons dans le monde u cours de notre périple, -premier principe qui semble poser un absolu, mais qui ne fait que "sembler" ; et que ce que nous nommons Matière avec une majuscule pour désigner le Mal dans l'évènement du déchaînement de la Matière, c'est quelque chose qui doit être défini dans notre époque terrible, qui est à la fois bien plus que la matière et qui n'est certainement pas toute la matière (sans majuscule) elle-même puisque la matière elle-même n'est pas ou n'est plus tout le Mal lorsque le Mal s'est opérationnalisé sous le terme de "Matière", et qu'elle n'est certainement pas que le Mal, -comme Rodin justement nous le démontre, et les cathédrales avec lui,- deuxième principe qui relativise aussitôt ce que le premier peut avoir d'absolu et justifier l'emploi du verbe "sembler" ("qui semble poser un absolu").".

Pour Thom, mon gourou, le logos prend ses racines dans le topos, le verbe prend ses racines dans la chair. la forme prend ses racines dans la matière, c'est du moins ainsi que j'interprète :

"(...) aucune théorie un peu profonde de l'activité linguistique ne peut se passer du continu géométrique (relativisant ainsi toutes les tentatives logicistes qui fleurissent chez les Modernes).".