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Hégémon or not hégémon ?

Article lié : Des armes et des larmes

Denis Monod-Broca

  20/08/2023

Nous, ses nations-vassales, considérons que l’hégémon, suzerain du monde libre, peut librement s’installer dans quelque nation souveraine que ce soit, y contrôler et y corrompre le gouvernement à sa guise, la bombarder ou l’envahir si elle résiste, etc., et nous considérons bien sûr que seul l’hégémon jouit d’un tel privilège, lié à sa fonction. Toute nation cherchant à l’imiter est donc coupable du pire des crimes, celui de lèse-hégémon. La Russie s’en est rendue coupable. Ce qu’elle fait en Ukraine est par conséquent, et sans discussion possible, à nos yeux, absolument impardonnable.
L'hegemon, comme tout roi sacré, est une victime en attente de son sacrifice.
L'heure a-t-elle sonné ?
Les nations du monde sont-elles capables de vivre sans hégémon ?

Drones vs V2

Article lié : Les drones et la « stratégie socioculturelle »

Pascal B.

  18/08/2023

Kiev lance ses drones sur Moscou
Berlin lance ses V2 sur Londres 

Métaphore et parabole

Article lié : Transmutation des BRICS

jc

  11/08/2023

M.K. Bhadrakumar : "Fondamentalement, malgré leur différend frontalier non résolu, l’Inde et la Chine partagent la même vision selon laquelle les BRICS jouent un rôle essentiel sur la scène multilatérale mondiale. Les deux pays considèrent également les BRICS comme une plateforme leur permettant d’améliorer leur statut et leur influence au niveau international. C’est cette communauté d’intérêts qui inquiète l’Occident."

Michel Maffesoli au MEDEF 2023 (14'50) (  https://www.youtube.com/watch?v=LefpCAhEaXM  ) :

"Diagnostic : ce qu'on est en train de quitter mais qui reste dominant, qui reste le propre des élites au pouvoir. Je le dis d'une manière imagée : les astrophysiciens nous ont montré qu'on voit pendant longtemps la lumière d'une étoile morte.".

Thom (Paraboles et catastrophes, p.116) :

"Souvent, dans une situation prérévolutionnaire, au début, les idées ont un caractère un peu utopique, presque millénariste : elles soulèvent les esprits, même si elles n'ont pas une portée effective. Cependant il suffit que ces idées cristallisent pour devenir rapidement une grande force d'attraction autour de laquelle s'organise l'opposition qui amènera ensuite à la révolte. En outre, une révolution se réalise lorsque les dirigeants eux-mêmes cessent d'être convaincus de la validité de l'ancien paradigme.(...) Alors ils sont perdus.".
 

REALITE SOCIALEMENT CONSTRUITE

Article lié : “Honnêteté” et “franchise” de la presseSystème

Didier Favre

  10/08/2023

Ces gens vivent dans une réalité socialement construite. Ils vivent dans un monde où tout le monde adhère à un récit, la réalité qu’ils ont construit. Ce récit a une valeur de référence morale en plus de critère de vérité. Ce récit définit le bien et le mal pour ses croyants. Ce récit définit ce qui est honnête et permis de ce qui ne l’est pas. Ce récit dit quand une pensée désagréable doit être dite ou pas ou la franchise. Ce récit prend totalement la tête de ses adeptes.
Tout écart de ce récit est de la désinformation, du racisme, de la truc-phobie et j’en oublie. Tout écart de langage en devient une menace existentielle provoquant la mort des minorités opprimées.
Tout tenant des paroles s’écartant de ce récit est un suprémaciste blanc, un raciste et je passe sur les meilleures insultes.

La soumission absolue à ce narratif considérée naturelle et permettant une harmonie entre les humains de toutes sortes est encouragée, défendue comme un état naturel de conscience humaine supérieure et devant nous assurer à tous un avenir radieux.

Alexandre Zinoviev a écrit un livre éponyme sur l’avenir radieux. Il est là mais de notre côté du rideau de fer.

Ordre yang, oerdre yin.4

Article lié : Recherche civilisation(s), de toute urgence

jc

  09/08/2023

Conférence de Michel Maffesoli devant le MEDEF en 2023 : https://www.youtube.com/watch?v=LefpCAhEaXM

Je pourrais citer plusieurs passages de cette conférence -pour moi remarquable-, mais, en rapport avec la position exprimée par  Zhang Weiwei, je retiens ici ce qu'il dit à 38'25 :

"Ce n'est plus la verticalité qui va prévaloir mais la topique, le lieu à partir duquel va se penser la société ; c'est une horizontalité. Non plus la loi du Père mais la loi des frères, le partage de diverses manières.qui va prévaloir.".

 

Le prédateur affamé est sa propre proie

Article lié : La haine post-simulacre

jc

  08/08/2023

PhG : "Gros problème pour les USA, mais sans doute les USA seront-ils, d’ici là, occuper à achever le festin d’eux-mêmes où ils engloutissent les vestiges infâmes de leur puissance “sans précédent dans l’histoire”..".

Thom :"L'assertion de nature translogique "Le prédateur affamé est sa propre proie" est à la base de l'embryologie animale".

Et pourquoi pas à la base de l'embryologie sociale, en ce qui concerne les USA (et le monde occidental avec lui ?

Car je rappelle encore une fois l'une de mes citations thomiennes favorites :

"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés.".

On remarquera que se manger soi-même n'est pas l'apanage des USA : le terme de samoyède vient du russe самоед (samoyed), traduit par l'étymologie populaire comme signifiant « qui se mange soi-même » (  https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_samoy%C3%A8des  )

Ordre yang, ordre yin.3

Article lié : Recherche civilisation(s), de toute urgence

jc

  08/08/2023

Oppositions yang/yin, logos/topos, forme/matière.

Dans le a crise du monde moderne", chapitre intitulé "Science sacrée, science profane", Guénon oppose la science moderne occidentale à la science traditionnelle orientale. Je date cette bifurcation de la coupure galiléenne, où la physique science de la nature (φυσική,) est devenue la physique science de la matière. où la matière animée est devenue matière inanimée.


Pour Guénon la matière inanimée, la Matière c'est le MaL PhG est plus nuancé dans la conclusion du tome II de "La Grâce de l'Histoire" :

"De là que la matière c'est dans tous les cas et entre autres choses essentielles le Mal puisqu'elle est tout ce que nous rencontrons dans le monde u cours de notre périple, -premier principe qui semble poser un absolu, mais qui ne fait que "sembler" ; et que ce que nous nommons Matière avec une majuscule pour désigner le Mal dans l'évènement du déchaînement de la Matière, c'est quelque chose qui doit être défini dans notre époque terrible, qui est à la fois bien plus que la matière et qui n'est certainement pas toute la matière (sans majuscule) elle-même puisque la matière elle-même n'est pas ou n'est plus tout le Mal lorsque le Mal s'est opérationnalisé sous le terme de "Matière", et qu'elle n'est certainement pas que le Mal, -comme Rodin justement nous le démontre, et les cathédrales avec lui,- deuxième principe qui relativise aussitôt ce que le premier peut avoir d'absolu et justifier l'emploi du verbe "sembler" ("qui semble poser un absolu").".

Pour Thom, mon gourou, le logos prend ses racines dans le topos, le verbe prend ses racines dans la chair. la forme prend ses racines dans la matière, c'est du moins ainsi que j'interprète :

"(...) aucune théorie un peu profonde de l'activité linguistique ne peut se passer du continu géométrique (relativisant ainsi toutes les tentatives logicistes qui fleurissent chez les Modernes).".

Ordre yang, ordre yin.2

Article lié : Recherche civilisation(s), de toute urgence

jc

  08/08/2023

Fin de mon .1 : "C'est pour moi une question importante dont la réponse pourrait renverser un paradigme bien établi par notre civilisation judéo-chrétienne dans laquelle c'est le verbe qui se fait chair.".

Ci-après un extrait -commenté par moi- de la fin de la conclusion de "De la topologie de la conciliation à la logique de la contradiction" des philosophes des sciences Dominique Lambert et Bertrand Hespel.

Cet extrait montre la supériorité de l'approche "fermée" des conciliations de Lambert et Hespel par rapport à l'approche "ouverte" des faisceaux de Grothendieck (donc de la théorie des co-topos -néologisme maison- par rapport à la théorie des topos) :

"Enfin, on notera — et ce n’est pas la moindre des constatations que l’on peut faire — que le concept de conciliation a un portée ontologique. Dès lors qu’on place ce concept en regard de celui de faisceau, s’adjoint en effet à l’hypothèse de cet enrichissement de l’épistémologie celle d’un éclaircissement du projet de la métaphysique. Car poser l’existence d’un faisceau se fait dans l’espoir de former, tandis que poser celle d’une conciliation se fait avec celui de fonder. Nous l’avons en effet suffisamment répété: lorsqu’on suppose l’existence d’un faisceau, on espère se donner le moyen de reconstruire un objet global à partir d’objets locaux consistants, alors que, quand on suppose l’existence d’une conciliation, on espère au contraire se donner le moyen de trouver au moins un objet local sur lequel repose un objet global consistant. Et ce qu’il importe cette fois de remarquer, ce n’est pas tant que, d’un cas à l’autre, le global et le local soient inversés, mais que les sens de ces deux démarches le soient aussi. Dans un cas, on commence en effet par acter que cet objet est, pour postuler ensuite qu’il doit donc pouvoir être tel qu’il est; tandis que, dans l’autre, on commence par postuler que l’objet est, pour acter ensuite qu’il doit donc être tel qu’il puisse être. Ce qui est très différent: d’un côté, l’être de l’objet n’est absolument pas interrogé, tandis qu’il l’est explicitement de l’autre.".


La phrase suivante de la longue citation précédente résume pour moi la situation : "Car poser l’existence d’un faisceau se fait dans l’espoir de former, tandis que poser celle d’une conciliation se fait avec celui de fonder."

Cet extrait me fait penser à la citation suivante, trouvée en épigraphe d'un chapitre de "Stabilité Structurelle et Morphogénèse" :

« Le mécanisme de n’importe quelle machine, une montre par exemple, est toujours construit de manière centripète, c’est à dire que toutes les parties de la montre, aiguilles, ressorts, roues, doivent d’abord être achevées pour être ensuite montées sur un support commun. Tout au contraire la croissance d’un animal, tel le triton, est toujours organisée de manière centrifuge à partir de son germe; d’abord gastrula il s’enrichit ensuite de nouveaux bourgeons qui évoluent en organes différenciés. Dans les deux cas, il existe un plan de construction; dans la montre, il régit un processus centripète, chez le triton, un processus centrifuge. Selon le plan les parties s’assemblent en vertu de principes opposés. » (J.V. Uexküll, Théorie de la signification)


Il ne fait guère de doute pour moi que la logique intuitionniste est masculine alors que la logique co-intuitionniste est féminine (c'est l'opposé de la position d'Alain Connes, pour qui la logique intuitionniste est féminie). Lambert et Hespel l'écrivent en filigrane quelques lignes plus loin :

" On peut bien rassembler différents objets, on ne formera pas pour autant un être, mais tout au plus un « être de raison ».", logique masculine ;

" Rendre compte de quoi que ce soit qui est exige donc de rendre compte de son unité. ", logique féminine.

 

Ordre yang, ordre yin.1

Article lié : Recherche civilisation(s), de toute urgence

jc

  06/08/2023

PhG : "La seule issue, pour ce qui concerne l’espèce, se trouve dans une tentative de libération de la pensée, qui ne passe ni par la sacristie, ni par quelque dévotion quelconque, mais par la prise en compte loyale, ouverte, éventuellement humble, de facteurs nouveaux essentiels dans la manufacture de cette pensée.".  ( "La crise de la raison-subvertie", 2014  : https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-crisis-la-crise-de-la-raison-subvertie )

Pour moi la libération de la pensée se précise, et elle le sera par le biais des mathématiques, j'en suis de plus en plus convaincu (Thom : "(...) la mathématique est la fille de la liberté humaine. Elle en est peut-être le plus splendide rejeton."), avec deux courants antagonistes : l'un top-down, celui de Thom, qui va de l'unité vers la diversité par différenciations biologiques et différentiations mathématiques successives, l'autre bottom-up, celui de Grothendieck (repris par Olivia Caramello), qui va de la diversité vers l'unité par une marée montante de théories unificatrices.

Il m'apparaît de plus en plus nettement que Thom s'intéresse plus aux strates, stabilité structurelle oblige, qu'aux fibres, approche yin. Et je découvre (je commence…) que c'est peut-être l'inverse pour Grothendieck, qui a -il me semble- une approche plus yang. L'antagonisme apparaît nettement dans le citation thomienne suivante : "La physique s'est fascinée sur le problème de l'unification des causes, c'est-à-dire la théorie du champ unitaire. C'est le problème inverse de la scission qu'il importerait au contraire d'élucider.".

Il est pour moi clair que Thom s'est d'abord intéressé au problème des scissions à travers l'analogie entre différenciation biologique et différentiation mathématique (analogie pour moi génialissime) : "Expliquons de manière assez élémentaire le mécanisme formel qui, à mes yeux, commande toute morphogénèse par l'analogie suivante entre le développement d'un embryon d'une part et une série de Taylor à coefficients indéterminés d'autre part…" (Stabilité Structurelle et Morphogénèse", 2ème ed., p.32), avant de s'intéresser à l'autre sens : "De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal α (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur." (Esquisse d'une sémiophysique, p.216).

Pour Grothendieck comme pour Thom l'opposition centrale des mathématiques n'est pas entre "cadres" (théorie des ensembles vs théorie des catégories) -comme de nombreux philosophes des sciences le croient- mais entre algèbre et géométrie et plus généralement entre discret et continu. Il est très clair pour moi que Thom est un géomètre, un penseur du continu, un topocrate pour qui la mathématique est une conquête du continu par le discret (d'où sa préférence pour la théorie ds scissions) alors que je découvre un peu plus tous les jours que Grothendieck est un algébriste, un penseur du discret, un logocrate pour qui c'est la recherche du continu unificateur qui est le Graal à atteindre. (Pour moi l'approche grothendieckienne est vouée à l'échec : quoiqu'on dise et quoiqu'on fasse la contiguïté -aussi dense soit-elle- ne sera jamais qu'une continuité fantasmée, la topologie algébrique ne sera jamais la topologie différentielle.)

Je n'ai pas l'impression que les idées thomiennes sur le langage -le logos- aient convaincu les linguistes ("(...) aucune théorie un peu profonde de l'activité linguistique ne peut se passer du continu géométrique (relativisant ainsi toutes les tentatives logicistes qui fleurissent chez les Modernes).". Peut-être en sera-t-il autrement avec les idées grothendieckiennes et les psychanalystes (Jacques Lacan: "L'inconscient est structuré comme un langage"; Alain Connes (grothendieckien) : "L'inconscient est structuré comme un topos") ? Mais, pour moi, si la réponse s'avère positive, alors c'est qu'il s'agira d'un topos nécessairement fantasmé.

C'est pour moi une question importante dont la réponse pourrait renverser un paradigme bien établi par notre civilisation judéo-chrétienne dans laquelle c'est le verbe qui se fait chair.
.
Quoi qu'il en soit, encore Thom pour finir :

- "En permettant la construction de structures mentales qui simulent de plus en plus exactement les structures et les forces du monde extérieur ainsi que la structure même de l'esprit-, l'activité mathématique se place dans le droit fil de l'évolution. C'est le jeu signifiant par excellence par lequel l'homme se délivre des servitudes biologiques qui pèsent sur son langage et sa pensée et s'assure les meilleurs chances de survie pour l'humanité.".

 

MacKinder n'a rien avoir avec la Géopolitique

Article lié : Extension africaine du domaine d’‘Ukrisis

Sebastien Antoine

  06/08/2023

"C’est l’entrée de l’Afrique dans le ‘Grand Jeu’ comme l’on disait avant en bon mackindérien-géopoliticien , c’est-à-dire son entrée dans la GrandeCrise."

C'est sans doute juste d'associer Guénon à la Géopolitique, mais pourquoi citer MacKinder,  qui n'a rien avoir avec cette ancienne discipline universitaire ?  Ives Lacoste explique bien que c'est du bavardage de journaliste (le best seller de Robert Kaplan) :
https://www.cairn.info/revue-herodote-2012-3-page-139.htm?contenu=article
 

Ordre yang, ordre yin

Article lié : Recherche civilisation(s), de toute urgence

jc

  04/08/2023

Zhan Weiwei oppose l'ordre vertical unipolaire impérial imposé au monde par les USA selon le principe "Diviser pour régner", ordre yang, et l'ordre horizontal multipolaire proposé au monde par la Chine selon le principe opposé "Unir pour prospérer", ordre yin.

Il est pour moi très clair que le principe "Unir pour prospérer" s'oppose frontalement à l'édification d'un monde multipolaire.

Car il est pour moi très clair que ce principe ne peut aboutir qu'à un nouveau monde unipolaire de type impérialiste, la Chine étant évidemment le meilleur candidat pour hériter de la position impériale détenue pendant un demi-siècle au moins par les USA.

Il est pour moi très clair que le principe "Unir pour prospérer" est infiniment supérieur au principe "Diviser pour régner", et que la Chine -communiste ou communautariste- aura toutes les chances de garder sa position impériale plus longtemps que les USA n'ont réussi à le faire.

Mais il est aussi pour moi très clair que ce "Unir pour prospérer" ne diffère pas fondamentalement du principe fondateur de "notre" Union Européenne.

Il n'y a pour moi pas d'ordre horizontal possible car tout ordre est vertical, tout ordre est différenciant, tout ordre est yang. Ce qui est horizontal c'est l'équivalence, toute équivalence est unifiante, toute équivalence est yin.

Toute construction sociale stable nécessite de tisser harmonieusement strates horizontales et fibres verticales. Ce qu'a nié catégoriquement Margaret Thatcher : "There's no such thing as society. There are individual men and women and there are families.", avec le résultat dont on découvre la catastrophique ampleur.

Je ne connais pas du tout les structures profondes de la société plurimillénaire chinoise. Mais je ne serais pas étonné d'apprendre qu'elles se désagrègent depuis les révolutions de 1911 et 1949. En tout cas je suis convaincu que la mise en place du contrôle des masses (traçabilité, crédit social, etc.) ne fera qu'accélérer exponentiellement cette désagrégation.

Dans "La crise de la raison-subvertie" (2014) ( https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-crisis-la-crise-de-la-raison-subvertie ), PhG écrit dans la section "TINA, ou “le silence pour toute réponse” :

" Nous avons cité l’intervention de l’officiel chinois avec une intention à l’esprit, ne doutant pas un instant de la sincérité de son propos, et de la véracité de sa propre conviction, dans l’exposé qu’il fit des intentions de la Chine, de l’Asie, et de l’antique sagesse de cette partie du monde. Nous reconnaissons d’autant plus tout cela que nous pouvons dire notre conviction que l’intervenant se trompait, qu’il se trompe en croyant qu’un modèle de civilisation asiatique rénové s’imposera rapidement, à côté du modèle occidentaliste, éventuellement pour le concurrencer et le remplacer.

Ce n’est nullement que ses arguments de fond ne soient pas justifiés et excellents; ils le sont, ceci et cela, et plus qu’à leur tour. Mais l’intervenant ignore deux choses: combien le modèle occidentaliste est, à la fois, plus puissant qu’il ne croit et plus proche de l’effondrement catastrophique qu’il ne croit. ".

En 2023. Plus proche de l'effondrement qu'il ne croit : certes. Plus puissant qu'il ne croit ? Je pense qu'il est actuellement permis à 80% de l'humanité d'en douter.

Pour moi l'inéluctable prise de pouvoir impérialiste de la Chine ne résoudra en rien la crise moderne de la raison humaine qui continuera ses ravages -crise dont je date le début à la coupure galiléenne (*)-, qu'on soit du côté de 20% ou du côté des 80%, elle ne fera que l'accélérer. On en arrive alors inéluctablement -toujours selon moi- à la dernière section de l'article : "La question du sacré", dont voici la fin :

"Nous nous trouvons devant un vide vertigineux pour alimenter une pensée qui plonge dans la panique et le désarroi devant des événements et des circonstances qui la dépassent. La seule issue, pour ce qui concerne l’espèce, se trouve dans une tentative de libération de la pensée, qui ne passe ni par la sacristie, ni par quelque dévotion quelconque, mais par la prise en compte loyale, ouverte, éventuellement humble, de facteurs nouveaux essentiels dans la manufacture de cette pensée. La puissance de la crise hurle elle-même cette obligation où nous nous trouvons. Nous pouvons certes continuer à rester sourd à ces hurlements, ce qui ne changera pas grand’chose à notre destin qui est de voir cette crise emporter notre “contre-civilisation”. Seule nous importe ici une hypothèse pour une pensée libérée, disponible pour une réflexion parvenue à une maturité qui retrouve l’antique sagesse, pour après la crise.".


* : Thom : "La science moderne, au point où elle en est, est un torrent d'insignifiance proprement dit" (Paraboles et catastrophes, p.127).

 
 

Précisions.5

Article lié : Une autre voie pour la civilisation

jc

  03/08/2023

Comment je vois les choses. (Il s'agit d'une incursion en métaphysique extrême, autrement dit en théologie.)

D'un côté il y a un Être tout en puissance, tout puissant, d'une énergie potentielle infinie (δύναμις) mais d'une énergie agissante nulle. C'est un Logocrate tout en forme, un Être a-spatiotemporel (espace-temps aïon ), aux espaces-temps circulaires "en puissance" infiniment multiples et inextricablement enroulés dans une gigantesque pelote. C'est un Dieu boson (1), un Dieu féminin.

De l'autre il y a un Être tout en acte, tout actant, d'une énergie agissante infinie (ἐνέργεια) mais d'une énergie potentielle nulle. C'est un Topocrate tout en matière, un Être spatio-temporel "en acte" (espace-temps chronos, qui passe, immobile, celui de Samuel Beckett) aux univers infiniment multiples -multivers- qui déroulent la gigantesque pelote "en puissance". C'est un Dieu fermion (1), un Dieu masculin.

Au top chrono (2) il y a une catastrophe catastrophique (Big Bang) de déchaînement de la matière précédemment enchaînée (marche au chaos -c'est-à-dire déblocage progressif des degrés de liberté du Dieu tout puissant sur musique du boléro de Ravel (3). Et le Dieu féminin morphe -PhG aime bien employer ce mot alors progressivement – le Yi-King est le livre des mutations- en le Dieu masculin. Jusqu'à la catastrophe (plus bénigne?) de ré-enchaînement de la matière à la forme (4). Dieu Janus, par conséquent, qui montre alternativement sa face féminine et sa face masculine.

Et nous dans tout ça ? Je nous vois perdus -plutôt que libres!- en bout de chaîne, en atomes, dans un univers parmi les innombrables univers du multivers divin, encagés dans notre minuscule caverne 3D ou 4D, attendant Godot pendant que nos Pozzo, le fouet à la main, nous intiment, nous heureux Lucky ( https://compagnieaffable.com/2015/06/08/la-tirade-de-lucky-dans-en-attendant-godot/ ) : "Pense! Porc!" .


1. Thom en parle en ces termes dans "Les réels et le calcul infinitésimal, ou la mathématique essentielle" qu'on trouve p.325 de son Apologie du logos :

"Terminons ces considérations sur l'ontogenèse des mathématiques par une remarque de physique. Nous avons invoqué deux phénomènes pour justifier la construction de l'espace réel : la résonance qui synchronise des oscillateurs couplés d'une part, de nature temporelle; et la collision entre individus qui, elle, permet la définition des chemins de létalité, et par suite la construction des espaces. Fort spéculativement, on associera ces deux processus aux deux grands types de particules connus en physique : bosons et fermions. Les bosons, de nature radiative, ont tendance à s'associer en champs où ils deviennent indistinguables et non localisables, effet dû à la résonance. Les fermions, de nature essentiellement spatiale, matérielle, devraient leur caractère répulsif et individualiste au phénomène de collision qui les sépare.".

2. Thom traite de cette catastrophe en ces termes dans "Structure et fonction en biologie aristotélicienne", paragraphe “La fonction”, qu'on trouve p.257 de son Apologie du logos :

"On peut métaphoriquement représenter le concept de fonction par une fronce d'hystérésis associée à l'opposition de deux temps : un temps “atemporel”, une éternité vide d'évènements, ce que les Anciens Grecs appelaient aiôn, et un temps qualitativement spécifié, chronos, celui qui est porteur d'évènements catastrophiques, et où se déroule l'exécution d'actes. On obtient le diagramme de la figure 5 (*). Toute fonction apparaît alors comme la manifestation d'un pli des temps sur l'espace-temps.".  (* : Carré sémiotique au centre duquel est figurée l'âme de la fonction.)

3. Thom : " Ce n'est pas sans émotion que j'ai vu le ballet de Béjart Boléro, où la cellule rythmique du boléro indéfiniment répétée excite un oscillateur qui, peu à peu et l'un après l'autre, débloque tous ses degrés de liberté  jusqu'au seuil du chaos, et s'interrompt abruptement  par la chute de l'accord final. J'y ai vu une illustration de la théorie moderne de la turbulence (théorie dite de Ruelle-Takens), qui transforme la situation laminaire, calme et ordonnée d'un fluide, en un écoulement chaotique.https://www.youtube.com/watch?v=wkfXZSYzUxA

4. Le Mans, vingt minutes d'arrêt, changement de locomotive (électricité pour vapeur); attention à la manœuvre ! Souvenir d'enfance.


Remarques additionnelles.

1. Un métaphysicien "classique" se demandera sans doute ce que les bosons et les fermions font là. Un thomien, pour qui "les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés" [et des espèces !], aura un autre point de vue sur les choses.

2. La mutation du principe féminin en principe masculin semble plus subtile dans le taoïsme que dans la cosmogonie grecque. En tout cas cela montre que le transgenrisme n'est pas un concept nouveau !
Léon Vandermeersch : "Cependant, alors que le sept était considéré comme le principe mâle jeune, ne pouvant que se développer jusqu'à neuf, neuf étant considéré comme le principe mâle vieilli, près à se muer dans le principe femelle huit. De même huit étant considéré comme le principe femelle jeune, ne pouvant que se concentrer jusqu'à six, alors que six était considéré comme le principe femelle vieilli, prêt à se muer dans le principe mâle sept.".
On remarque que le principe féminin -jeune (8) ou vieilli (6)- est pair, alors que le principe masculin - jeune (7) ou vieilli (9)- est impair. IL y a là un côté dansé (deux pas en avant un pas en arrière, un pas en avant deux pas en arrière qui n'est pas pour me déplaire.
Comme dans de nombreuses autres cosmogonies (toutes ?), dont la cosmogonie grecque, le principe masculin est représenté par un nombre pair et le principe féminin par un nombre impair.

3. J'ai reparcouru encore une fois le chapitre XXIII de "Le règne…", intitulé "Le temps changé en espace". J'ai longtemps hésité et souvent changé d'avis pour savoir comment il convenait de genrer Caïn et Abel. En ce jour c'est Abel qui est féminin, communautariste et nomade, avec des paroles qui s'envolent dans le ciel, alors que Caïn est masculin, individualiste et sédentaire, avec des écrits qui s'inscrivent sur la pierre.

Reste cette fameuse séquence : "C’est ainsi que « le temps dévorateur finit par se dévorer lui-même », de sorte que, à la « fin du monde », c’est-à-dire à la limite même de la manifestation cyclique, « il n’y a plus de temps » ; et c’est aussi pourquoi l’on dit que « la mort est le dernier être qui mourra », car, là où il n’y a plus de succession d’aucune sorte, il n’y a plus de mort possible. (...) Ainsi, un « retournement » s’opère en dernier lieu contre le temps et au profit de l’espace : au moment même où le temps semblait achever de dévorer l’espace, c’est au contraire l’espace qui absorbe le temps ; et c’est là, pourrait-on dire en se référant au sens cosmologique du symbolisme biblique, la revanche finale d’Abel sur Caïn.".

Mon interprétation est qu'il ne faut pas opposer temps et espace mais raisonner sur l'espace-temps qui se contracte (c'est le tour de Caïn, et on voit bien que c'est ce qui se passe avec l'accélération des communications et télécommunications et le "time is money"), puis se décontracte (revanche d'Abel, j'espère, pour très bientôt).



 

Mazette ! (à Christian Merlinski)

Article lié : Qui t’a fait roi ?

Jean-Claude Cousin

  01/08/2023

Que voilà un manieur de mots talentueux, comme on pourrait le dire à propos d'un virtuose de la déglutition de spaghetti, artistement fourchettés ! Je tire mon chapeau (bon pour le moment il est sur la plage arrière de la voiture, faute de pouvoir d'offrir Ibiza, les Seychelles ou Costa Rica).
« Un cloaque de peep-show cérébral où vos infatués exposent leur fierté immaîtrisable au regard du passant éberlué de cette étendue de platitudes où broutent tous les veaux. »
Là, je m'incline. Beaumarchais s'incline. Victor Hugo s'incline. Certes, j'avoue avoir quelque difficulté à imaginer des veaux se repaissant d'un cloaque. Ce serait insulter les veaux, et en tant que fils de paysan je connais bien les veaux, leur sensibilité, leur tendresse plus proche de celle d'un chien que de celle d'un chat. Les veaux préfèrent une herbe bien verte, à l'ombre d'un saule têtard où ils dérangent parfois les libellules et les papillons. Là, il s'agit de souvenirs personnels, très personnels.
Je suis heureux que, à l'instar de mes congénères les commentateurs de ce blog et de beaucoup d'autres, vous condescendiez à me considérer comme un bas-de-plafond. Cela incite à l'humilité, et parfois cela maîtrise les élans oratoires intempestifs. Vous voyez : vous faites œuvre utile ici.
Là-dessus, j'espère que ce torrent oratoire vous aura soulagé. La porte est par là.

Qui t'a faite reine ?

Article lié : Qui t’a fait roi ?

jc

  01/08/2023

L'article se termine sur une note qui semble dissonante : "Qui t'a fait roi, Russie ?". Car on attend plutôt : "Qui t'a faite reine, Russie ?".

La Russie reine des nations au patronyme féminin face aux nations au patronyme masculin?

En Europe il y a fort peu de nations au patronyme masculin : le Portugal (qui s'appelait jadis la Lusitanie), le Danemark, le Luxembourg, le Lichtenstein, ....

Par contre il y a beaucoup de nations au patronyme masculin en Amérique (en Amérique du Nord continentale -à l'exclusion des îles-, toutes (?) les nations ont des patronymes masculins).

Nations au patronyme masculin : nations "maritimes" ?
Nations au patronyme féminin : nations "terriennes" ?

 « La géopolitique se construit autour de l'éternelle confrontation entre les puissances maritimes (thalassocraties) et les puissances terrestres (tellurocraties) » (Alexandre Douguine).

https://www.dedefensa.org/article/metaphysique-de-la-geopolitique-dukrisis

La Russie reine des tellurocraties  opposée aux USA roi des thalassocraties ?

Que ce soit en superficie ou en nombre d'habitants la supériorité des tellurocraties est écrasante.

"Malgré ses côtes ouvertes sur un océan et deux mers, le France n'a jamais été une nation maritime" (Éric Tabarly, discours devant un parterre d'officiels -de mémoire…-)

 

drôle de guerre

Article lié : Qui t’a fait roi ?

Disciple égaré

  31/07/2023

Ainsi, cher Dedefensa, on serait dans une séquence 'drôle de guerre' avant quelque chose de plus sérieux? Une économie de guerre pourrait bien arranger les affaires des occidentaux, aux prises à des déséquilibres économiques et financiers monstrueux. On voit là et dans la note de PhG que les derniers mois sont allés trop loin, politiquement, pour revenir à un quelconque status quo ante. Il faut s'activer pour 'penser' la prochaine phase et ses multiples conséquences.  Merci à dedefensa d'y contribuer.